Que signifie "exister" ?
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Re: Que signifie "exister" ?
Saint-Ex a écrit:denis_h a écrit:
La méthode correcte en philosophie consisterait proprement en ceci : ne rien dire que ce qui se laisse dire, à savoir les propositions de la science de la nature - quelque chose qui, par conséquent, n'a rien à faire avec la philosophie -
Serait-il donc possible que le matérialisme scientifique ne soit pas une philosophie ? Que le matérialisme scientifique ne soit pas la philosophie logiquement appropriée à l’activité scientifique ?
.
2 citations d'Hölderlin extraites de son roman Hypérion peuvent peut-être indiquer une réponse :
- L’intellect pur ne produit nulle philosophie, car la philosophie ne se réduit pas à la reconnaissance bornée de ce qui est.
- La raison pure ne produit nulle philosophie, car la philosophie ne se réduit pas à l’aveugle exigence d’un progrès sans fin dans la synthèse et l’analyse de chaque substance possible.
denis_h- Digressi(f/ve)
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Re: Que signifie "exister" ?
denis_h a écrit:Saint-Ex a écrit:denis_h a écrit:
La méthode correcte en philosophie consisterait proprement en ceci : ne rien dire que ce qui se laisse dire, à savoir les propositions de la science de la nature - quelque chose qui, par conséquent, n'a rien à faire avec la philosophie -
Serait-il donc possible que le matérialisme scientifique ne soit pas une philosophie ? Que le matérialisme scientifique ne soit pas la philosophie logiquement appropriée à l’activité scientifique ?
.
2 citations d'Hölderlin extraites de son roman Hypérion peuvent peut-être indiquer une réponse :
- L’intellect pur ne produit nulle philosophie, car la philosophie ne se réduit pas à la reconnaissance bornée de ce qui est.
- La raison pure ne produit nulle philosophie, car la philosophie ne se réduit pas à l’aveugle exigence d’un progrès sans fin dans la synthèse et l’analyse de chaque substance possible.
Ça alors !
Hölderlin n'aurait donc jamais lu les livres suivants ?
Comment cela est-il possible, Dieu de miséricorde infinie ?
Le Discours philosophique des sciences
Les racines philosophiques de la science moderne
Ces livres sont d'Angèle Kremer-Marietti.
J'en ai extrait deux lignes pour les intégrer dans la signature de mes pages digressives ...
Voilà ces lignes :
Le matérialisme scientifique est une philosophie.
Le matérialisme scientifique n’est autre que la philosophie logiquement appropriée à l’activité scientifique.
.
_________________
Le matérialisme scientifique est une philosophie.
Le matérialisme scientifique n’est autre que la philosophie logiquement appropriée à l’activité scientifique.
Au nom de l'art, de la science et de la philosophie, ainsi soit-il.
Saint-Ex- Digressi(f/ve)
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Re: Que signifie "exister" ?
Que signifie "exister" ou "vivre le moment présent"....devant son écran . J'ai hésité pour poster cette pause musicale :
https://www.google.com/search?q=pete+seeger+little+boxes&client=firefox-b-d&sca_esv=1f29f74ee812de91&sxsrf=ADLYWIJWYJaMPllTFcg9fexqa6xmUyncQg%3A1727886010846&ei=unL9ZselM8KZkdUP_d_x0AM&gs_ssp=eJzj4tVP1zc0TEmrNDCwLEsyYPSSKEgtSVUoTk1NTy1SyMksKclJVUjKr0gtBgAKvQ2-&oq=&gs_lp=Egxnd3Mtd2l6LXNlcnAiACoCCA0yBxAjGCcY6gIyBxAjGCcY6gIyBxAjGCcY6gIyBxAjGCcY6gIyBxAjGCcY6gIyBxAjGCcY6gIyBxAjGCcY6gIyBxAjGCcY6gIyBxAjGCcY6gIyBxAjGCcY6gIyFhAuGIAEGEMYtAIYyAMYigUY6gLYAQEyFhAuGIAEGEMYtAIYyAMYigUY6gLYAQEyFhAuGIAEGEMYtAIYyAMYigUY6gLYAQEyFhAuGIAEGEMYtAIYyAMYigUY6gLYAQEyFhAuGIAEGEMYtAIYyAMYigUY6gLYAQEyHBAuGIAEGEMYtAIYxwEYyAMYigUY6gIYrwHYAQEyFhAuGIAEGEMYtAIYyAMYigUY6gLYAQFI039QswZY1BhwAngBkAEAmAHdAaABjgqqAQUwLjUuMrgBAcgBAPgBAZgCC6AC6iSoAhHCAgoQABiwAxjWBBhHwgINEAAYgAQYsAMYQxiKBcICDhAAGLADGOQCGNYE2AEBwgITEC4YgAQYsAMYQxjIAxiKBdgBAcICBxAuGIAEGA3CAgcQABiABBgNwgINEC4YgAQYxwEYDRivAcICFhAuGIAEGA0YlwUY3AQY3gQY4ATYAQHCAgYQABgNGB7CAgkQLhiABBgTGA3CAggQABgTGBYYHsICChAAGBMYFhgeGA_CAhgQLhiABBgTGA0YlwUY3AQY3gQY4ATYAQHCAgYQABgWGB7CAgoQABgTGAgYDRgemAMr4gMFEgExIECIBgGQBhG6BgYIARABGAmSBwkyLjQuMy43LTKgB_de&sclient=gws-wiz-serp#fpstate=ive&vld=cid:7c0fbbd1,vid:XUwUp-D_VV0,st:0
https://www.google.com/search?q=pete+seeger+little+boxes&client=firefox-b-d&sca_esv=1f29f74ee812de91&sxsrf=ADLYWIJWYJaMPllTFcg9fexqa6xmUyncQg%3A1727886010846&ei=unL9ZselM8KZkdUP_d_x0AM&gs_ssp=eJzj4tVP1zc0TEmrNDCwLEsyYPSSKEgtSVUoTk1NTy1SyMksKclJVUjKr0gtBgAKvQ2-&oq=&gs_lp=Egxnd3Mtd2l6LXNlcnAiACoCCA0yBxAjGCcY6gIyBxAjGCcY6gIyBxAjGCcY6gIyBxAjGCcY6gIyBxAjGCcY6gIyBxAjGCcY6gIyBxAjGCcY6gIyBxAjGCcY6gIyBxAjGCcY6gIyBxAjGCcY6gIyFhAuGIAEGEMYtAIYyAMYigUY6gLYAQEyFhAuGIAEGEMYtAIYyAMYigUY6gLYAQEyFhAuGIAEGEMYtAIYyAMYigUY6gLYAQEyFhAuGIAEGEMYtAIYyAMYigUY6gLYAQEyFhAuGIAEGEMYtAIYyAMYigUY6gLYAQEyHBAuGIAEGEMYtAIYxwEYyAMYigUY6gIYrwHYAQEyFhAuGIAEGEMYtAIYyAMYigUY6gLYAQFI039QswZY1BhwAngBkAEAmAHdAaABjgqqAQUwLjUuMrgBAcgBAPgBAZgCC6AC6iSoAhHCAgoQABiwAxjWBBhHwgINEAAYgAQYsAMYQxiKBcICDhAAGLADGOQCGNYE2AEBwgITEC4YgAQYsAMYQxjIAxiKBdgBAcICBxAuGIAEGA3CAgcQABiABBgNwgINEC4YgAQYxwEYDRivAcICFhAuGIAEGA0YlwUY3AQY3gQY4ATYAQHCAgYQABgNGB7CAgkQLhiABBgTGA3CAggQABgTGBYYHsICChAAGBMYFhgeGA_CAhgQLhiABBgTGA0YlwUY3AQY3gQY4ATYAQHCAgYQABgWGB7CAgoQABgTGAgYDRgemAMr4gMFEgExIECIBgGQBhG6BgYIARABGAmSBwkyLjQuMy43LTKgB_de&sclient=gws-wiz-serp#fpstate=ive&vld=cid:7c0fbbd1,vid:XUwUp-D_VV0,st:0
Kercos- Digressi(f/ve)
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Re: Que signifie "exister" ?
alain a écrit:
Ce qui est complexe c' est de faire cohabiter ces deux mondes que Pascal a résumés simplement en leur attribuant les qualificatifs du cœur et de la raison.
Tous nos maux viennent, à mon sens, du fait de la difficulté évidente de tendre des passerelles entre eux.
Nier les apports de la raison au point de ne plus vouloir reconnaître ce que nos sens et notre intelligence nous montrent de la réalité, c' est une folie.
Mais tenter de nier la dimension spirituelle qui nous caractérise, nous, humains, au point de ne plus considérer le réel que sur les seuls modes de la réalité, est une autre folie.
Et je reprends ici les mots " réel " et " réalité " très exactement tels que tu les a définis.
C' est un texte " sacré ", l ' Eclésiaste , qui finalement - je pense - met, avec le plus de pertinence, le " doigt là où ça fait mal " , en déclamant que : Vanité, tout n'est que vanité.
Je ne suis pas philosophe, à peine un existant qui cherche à comprendre le monde dans lequel il évolue. Que la science ne dise pas Tout de l’homme et de la vie, c’est l’évidence même, mais qu’elle dise bien ce qu’elle cherche à en dire, c’est tout aussi évident. Que la philosophie ait fait erreur en prétendant dire le Tout de l’homme tout en ignorant les parties ( thèse de Pascal), c’est devenu après lui un simple constat historique, la multiplication des discours survenu au XIX siècle : idéalisme, matérialisme, positivisme, existentialisme, structuralisme, marxisme...tous contradictoires entre eux, c’est aussi une évidence . La philosophie est diverse et par nature « l’internalisme méthodologique débouche sur la dispersion et la confusion ». Quelle ait fait une seconde erreur en prétendant que l’homme existe, alors que ce sont les hommes qui existent, c’est aussi désormais une évidence.
Est-ce que ce constat supprime le besoin de penser ? Non au contraire et la philosophie participe au mouvement de création du sens, de « mise en sens de la réalité » mais la pensée qui se pense elle-même ne peut pas fonder la connaissance d’une réalité même si elle doit participer à en chercher le sens.
Est-ce la vanité ou le besoin de croire qui prime ? Le besoin de croire est constitutif de la condition humaine. C’est le moteur de Spinoza ou de Descartes qui prétendaient donner à la raison une capacité qui n’est pas la sienne pour satisfaire ce besoin de croire. Pascal n’attribue à la raison qu’une capacité plus modeste, mais chez lui le besoin de croire est un ressenti tout aussi puissant (il faut se souvenir que tout se passe à l’époque des guerres de religions) face aux limites de la raison qu’il perçoit, il s’abandonne dans « la foi ». Ce qui, finalement, est plus rationnel même du point de vue d’une approche pragmatique, parce que « l’acte de foi c’est l’éloge du doute » et parce que nous avons appris depuis cette époque que « le moi n’est pas maître en son royaume ».
Est ce la vanité ou le besoin de croire qui est premier ? Le besoin de croire avec celui de naître, de respirer, de s’alimenter, de juger et de mourir appartient à la condition humaine, nul n’est besoin d’en connaître la cause pour s’apercevoir qu’il est universel et de toutes les époques de l’humanité. Depuis que l’homme est homme il croit à la magie, aux puissances surnaturelles, aux lieux sacrés, dans une multitude de divinités et d’incarnations de ces divinités mais aussi plus récemment en la révolution, aux lendemains qui chantent, à la liberté même si c’est sans comprendre ce que ce mot signifie...la liste des croyances possibles est infinie et les réseaux sociaux en fournissent un peu plus chaque jour. Le fait est là, pour nous sentir vivre nous croyons et nous jugeons.
Après, il y a une distance entre la recherche d’un abandon, d’un confort dans une croyance et l’aliénation derrière les barreaux d’un discours. Lorsque la « croyance » renforce une pathologie plutôt que de la soigner, la situation devient plus compliquée. Et lorsque cette situation se double d’une « vanité exacerbée » on obtient Luther, Calvin, Saint Just, Robespierre, Lénine, la supériorité de la race, la dictature du prolétariat... Mao et les Khmers rouges qui semblent à ce jour les derniers grand prophètes massacreurs desquels l’humanité a eut régulièrement à subir les effets de leur vanité.
Pour être pernicieuse la vanité doit se superposer au besoin de croire et à une pathologie mais je ne la crois pas première.
Au-delà de l’individu il y a la société. Le problème de la société c’est que la religion et la philosophie ne se réduisent pas à leur caractère cognitif, puisqu’elles sont aussi pourvoyeuses de normes. Et ce problème est encore accentué par le fait que pour qu’une croyance joue son rôle de pourvoyeuse de réassurance, elle doit être considérée pour vrai par le croyant et c’est la que nos ennuis commencent. Sans aller jusqu’aux guerres de religions et aux conflits idéologiques, nos sociétés démocratiques sont devenues un lieu permanent d’affrontements au nom de vérités qui n’en sont pas et ce forum en est un bel exemple.
baptiste- Digressi(f/ve)
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Re: Que signifie "exister" ?
baptiste a écrit:Le besoin de croire est constitutif de la condition humaine. C’est le moteur de Spinoza ou de Descartes qui prétendaient donner à la raison une capacité qui n’est pas la sienne pour satisfaire ce besoin de croire. « le moi n’est pas maître en son royaume ».
Pour l'agir, il faut des certitudes. Notre croyance de substitue au savoir perdu ou douté depuis l'émergence de la "raison". Pour conserver des comportements vertueux pour le groupe, il est nécessaire de s'opposer à la raison qui a une tendance fâcheuse à privilégier les intérets du raisonneur au dépens des intérets du groupe. Il me semble qu'il ne faut pas faire de "croyance" un synonyme de religion. C'est l'outil le plus efficace, mais actuellement nous développons inconsciemment d'autres croyances qui le sont tout autant.
Kercos- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 1373
Date d'inscription : 25/04/2022
Re: Que signifie "exister" ?
D'accord.baptiste a écrit:alain a écrit:
Ce qui est complexe c' est de faire cohabiter ces deux mondes que Pascal a résumés simplement en leur attribuant les qualificatifs du cœur et de la raison.
Tous nos maux viennent, à mon sens, du fait de la difficulté évidente de tendre des passerelles entre eux.
Nier les apports de la raison au point de ne plus vouloir reconnaître ce que nos sens et notre intelligence nous montrent de la réalité, c' est une folie.
Mais tenter de nier la dimension spirituelle qui nous caractérise, nous, humains, au point de ne plus considérer le réel que sur les seuls modes de la réalité, est une autre folie.
Et je reprends ici les mots " réel " et " réalité " très exactement tels que tu les a définis.
C' est un texte " sacré ", l ' Eclésiaste , qui finalement - je pense - met, avec le plus de pertinence, le " doigt là où ça fait mal " , en déclamant que : Vanité, tout n'est que vanité.
Je ne suis pas philosophe, à peine un existant qui cherche à comprendre le monde dans lequel il évolue. Que la science ne dise pas Tout de l’homme et de la vie, c’est l’évidence même, mais qu’elle dise bien ce qu’elle cherche à en dire, c’est tout aussi évident. Que la philosophie ait fait erreur en prétendant dire le Tout de l’homme tout en ignorant les parties ( thèse de Pascal), c’est devenu après lui un simple constat historique, la multiplication des discours survenu au XIX siècle : idéalisme, matérialisme, positivisme, existentialisme, structuralisme, marxisme...tous contradictoires entre eux, c’est aussi une évidence . La philosophie est diverse et par nature « l’internalisme méthodologique débouche sur la dispersion et la confusion ». Quelle ait fait une seconde erreur en prétendant que l’homme existe, alors que ce sont les hommes qui existent, c’est aussi désormais une évidence.
Est-ce que ce constat supprime le besoin de penser ? Non au contraire et la philosophie participe au mouvement de création du sens, de « mise en sens de la réalité » mais la pensée qui se pense elle-même ne peut pas fonder la connaissance d’une réalité même si elle doit participer à en chercher le sens.
Est-ce la vanité ou le besoin de croire qui prime ? Le besoin de croire est constitutif de la condition humaine. C’est le moteur de Spinoza ou de Descartes qui prétendaient donner à la raison une capacité qui n’est pas la sienne pour satisfaire ce besoin de croire. Pascal n’attribue à la raison qu’une capacité plus modeste, mais chez lui le besoin de croire est un ressenti tout aussi puissant (il faut se souvenir que tout se passe à l’époque des guerres de religions) face aux limites de la raison qu’il perçoit, il s’abandonne dans « la foi ». Ce qui, finalement, est plus rationnel même du point de vue d’une approche pragmatique, parce que « l’acte de foi c’est l’éloge du doute » et parce que nous avons appris depuis cette époque que « le moi n’est pas maître en son royaume ».
Est ce la vanité ou le besoin de croire qui est premier ? Le besoin de croire avec celui de naître, de respirer, de s’alimenter, de juger et de mourir appartient à la condition humaine, nul n’est besoin d’en connaître la cause pour s’apercevoir qu’il est universel et de toutes les époques de l’humanité. Depuis que l’homme est homme il croit à la magie, aux puissances surnaturelles, aux lieux sacrés, dans une multitude de divinités et d’incarnations de ces divinités mais aussi plus récemment en la révolution, aux lendemains qui chantent, à la liberté même si c’est sans comprendre ce que ce mot signifie...la liste des croyances possibles est infinie et les réseaux sociaux en fournissent un peu plus chaque jour. Le fait est là, pour nous sentir vivre nous croyons et nous jugeons.
Après, il y a une distance entre la recherche d’un abandon, d’un confort dans une croyance et l’aliénation derrière les barreaux d’un discours. Lorsque la « croyance » renforce une pathologie plutôt que de la soigner, la situation devient plus compliquée. Et lorsque cette situation se double d’une « vanité exacerbée » on obtient Luther, Calvin, Saint Just, Robespierre, Lénine, la supériorité de la race, la dictature du prolétariat... Mao et les Khmers rouges qui semblent à ce jour les derniers grand prophètes massacreurs desquels l’humanité a eut régulièrement à subir les effets de leur vanité.
Pour être pernicieuse la vanité doit se superposer au besoin de croire et à une pathologie mais je ne la crois pas première.
Au-delà de l’individu il y a la société. Le problème de la société c’est que la religion et la philosophie ne se réduisent pas à leur caractère cognitif, puisqu’elles sont aussi pourvoyeuses de normes. Et ce problème est encore accentué par le fait que pour qu’une croyance joue son rôle de pourvoyeuse de réassurance, elle doit être considérée pour vrai par le croyant et c’est la que nos ennuis commencent. Sans aller jusqu’aux guerres de religions et aux conflits idéologiques, nos sociétés démocratiques sont devenues un lieu permanent d’affrontements au nom de vérités qui n’en sont pas et ce forum en est un bel exemple.
Tel que j' ai compris ta définition du " réel " et de la " réalité ", si je ne me trompe pas, le réel c' est tout le champ des possibles manifestés ou pas dans la réalité, qui elle est la manifestation effective de ce que nous percevons du monde.
Autrement dit, à priori, le réel englobe la réalité.
Mais la réalité nous donne une matière mesurable, sur laquelle on peut agir, à partir de laquelle on peut imaginer et inventer.
Maintenant tu poses une bonne question : est ce la vanité ou le besoin de croire qui prime ?
J'aurais tendance à penser que c' est le besoin de croire.
Parce que celui ci est naturel et apparaît pour ce qu' il est : un besoin. Qui arrive juste après le besoin de se nourrir et de se protéger de la nature sauvage. J' imagine que les premiers hommes, face à la sauvagerie de cette nature, ont imaginé une réalité voilée, un monde plus adapté à nos aspirations. Laquelle réalité voilée est donc potentiellement vraie - ou pas - dans les " possibles " du réel, mais objectivement fausse dans la réalité effective.
Quoiqu' il en soit il y a donc cette croyance basique et fondamentale : croire.
La vanité m' apparaît ,elle , moins fondamentale.
Je la perçois plutôt comme un effet négatif du besoin de croire, parce que croire nous fait entrer pleinement dans la dualité en ce sens que nos croyances se singularisent sous différentes formes et que les formes de ces croyances peuvent s' opposer.
La vanité serait donc l' idée de prétendre détenir la vérité par rapport à son schéma personnel de croyances.
Ce qui signifie que le spiritualiste qui prétend que le monde est uniquement d' essence spirituelle, est vaniteux, tout comme le scientifique qui prétend qu' il n' y a pas de vérité autre que celle de la matière et de ses combinaisons.
Re: Que signifie "exister" ?
baptiste a écrit:
Le besoin de croire est constitutif de la condition humaine.
Ce n’est pas le besoin de croire mais le désir d’être heureux qui est constitutif de la condition humaine, ce que signalait déjà Aristote.
Si le chrétien croit en Dieu, c’est parce que cela le rend plus heureux.
Si cela vous rend plus heureux de ne pas y croire, ne changez rien à votre conviction.
Qu’importe la conviction pourvu qu’on ait l’allégresse.
Toujours prêt à pourfendre les croyances, vous pensez vous attaquer à des géants alors que ce ne sont que de modestes moulins à vent qui produisent la farine dont se nourrissent les hommes.
Cervantès a écrit:Et disant cela, il donna des éperons à son cheval Rossinante, sans s'amuser aux cris que son écuyer Sancho faisait, l'avertissant que sans aucun doute c'étaient des moulins à vent, et non pas des géants, qu'il allait attaquer. Mais il était tellement aheurté à cela que c'étaient des géants qu'il n'entendait pas les cris de son écuyer Sancho, ni ne s'apercevait pas de ce que c'était, encore qu'il en fût bien près; au contraire, il disait à haute voix: « Ne fuyez pas, couardes et viles créatures, car c'est un seul chevalier qui vous attaque ». Sur cela il se leva un peu de vent, et les grandes ailes de ces moulins commencèrent à se mouvoir, ce que voyant don Quichotte, il dit : « Vous pourriez mouvoir plus de bras que ceux du géant Briarée : vous allez me le payez. » Et, disant cela, il se recommanda de tout son cœur à sa dame Dulcinée, lui demandant qu'elle le secourût en ce danger; puis, bien couvert de sa rondache, et la lance en l'arrêt, il accourut, au grand galop de Rossinante, donner dans le premier moulin qui était devant lui, et lui porta un coup de lance en l'aile : le vent la fit tourner avec une telle violence qu'elle mit la lance en pièces, emmenant après soi le cheval et le chevalier, qui s'en furent rouler un bon espace parmi la plaine.
https://www.viabooks.fr/extraits/extrait-de-don-quichotte-de-miguel-de-cervantes-1279
Vanleers- Digressi(f/ve)
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Re: Que signifie "exister" ?
Vanleers a écrit:baptiste a écrit:
Le besoin de croire est constitutif de la condition humaine.
Ce n’est pas le besoin de croire mais le désir d’être heureux qui est constitutif de la condition humaine, ce que signalait déjà Aristote.
Si le chrétien croit en Dieu, c’est parce que cela le rend plus heureux.
Si cela vous rend plus heureux de ne pas y croire, ne changez rien à votre conviction.
Qu’importe la conviction pourvu qu’on ait l’allégresse.
Avant l'allégresse, il y a le déterminisme biologique dictant la conservation de l'intégrité du corps et des pensées par tout corps-pensant.
On n'est pas allègre lorsqu'on crève face au monstre le plus froid de tous les monstres froids, par exemple l'État dictatorial absolutiste de l'Église apostolique et romaine depuis le Concile de Nicée, en 325, qui a instauré le christianisme de gré ou de force dans la Rome antique jusqu'au supplice catholique du chevalier de La Barre, qui a eu lieu le 1er juillet 1766.
Le calcul est simple : 1766 - 325 = 1441 ans de gouvernement par l'absolutisme d'une dictature du «bien» chrétien à l'identique parfait de celle du nazisme et du communisme ! (les points Godwin ne me font pas peur lorsqu'ils permettent une pensée juste !)
Ta «respectable» foi te guide dans une démonstration permanente de l'ÉQUIVALENCE entre, d'une part, un Spionoza prêchant la seule immanence et donc l'abolition de tout arrière-monde transcendant et, d'autre part, un Loyola dont on pourra certes reconnaître le rôle éducatif et l'esprit de discipline et de dévouement, mais ce qui n'effacera pas le zèle dogmatique, le pouvoir politique, la centralisation autoritaire et le lien abject avec l’Inquisition.
Ta foi t'aveugle peut-être, je dis peut-être car je n'en suis pas sûr, mais tu commets en permanence la faute consistant à te servir du Dieu de Spinoza pour parler du Dieu de Loyola. Tu me permettras de voir dans cette faute que je considèrerais comme volontaire en félicitation pour ton intelligence incontestable une manipulation facile qui me pousse à classer tes démonstrations dans le registre jésuite le plus hypocrite.
Vanleers a écrit:
Toujours prêt à pourfendre les croyances, vous pensez vous attaquer à des géants alors que ce ne sont que de modestes moulins à vent qui produisent la farine dont se nourrissent les hommes.Cervantès a écrit:Et disant cela, il donna des éperons à son cheval Rossinante, sans s'amuser aux cris que son écuyer Sancho faisait, l'avertissant que sans aucun doute c'étaient des moulins à vent, et non pas des géants, qu'il allait attaquer. Mais il était tellement aheurté à cela que c'étaient des géants qu'il n'entendait pas les cris de son écuyer Sancho, ni ne s'apercevait pas de ce que c'était, encore qu'il en fût bien près; au contraire, il disait à haute voix: « Ne fuyez pas, couardes et viles créatures, car c'est un seul chevalier qui vous attaque ». Sur cela il se leva un peu de vent, et les grandes ailes de ces moulins commencèrent à se mouvoir, ce que voyant don Quichotte, il dit : « Vous pourriez mouvoir plus de bras que ceux du géant Briarée : vous allez me le payez. » Et, disant cela, il se recommanda de tout son cœur à sa dame Dulcinée, lui demandant qu'elle le secourût en ce danger; puis, bien couvert de sa rondache, et la lance en l'arrêt, il accourut, au grand galop de Rossinante, donner dans le premier moulin qui était devant lui, et lui porta un coup de lance en l'aile : le vent la fit tourner avec une telle violence qu'elle mit la lance en pièces, emmenant après soi le cheval et le chevalier, qui s'en furent rouler un bon espace parmi la plaine.
https://www.viabooks.fr/extraits/extrait-de-don-quichotte-de-miguel-de-cervantes-1279
Je me permettrais de revenir sur une remarque de Grégor, qui disait en substance à Vaneers qu'on est d'accord surtout avec ceux qui pensent comme nous.
Quelle est l'explication d'une telle remarque de Crégor à Vaneers, de qui il me semble bien aimer les déclarations, les pensées.
Je n'ai pas un penchant très fort en faveur de la psychanalyse. Je m'abstiendrais donc de me pencher sur une quelconque étude personnelle des êtres respectables que sont Grégor et Vaneers.
Je vois cependant clairement en eux une accointance incontestable de trois pensées, celle de Platon, celle de la scolastique proposée pendant des siècles par le christianisme, et celle de idéel, qui a débouché sur la philosophie d'aujourd'hui, de la philosophie traditionnelle, de la philosophie philosophante comme je me plais souvent à le dire. Je prétend que le platonisme et la scolastique représentent la généalogie de la philosophie traditionnelle d'aujourd'hui.
C'est donc une accointance de nature historique qui expliquerait d'après moi la relation paisible, intelligente, amicale qui se constate entre Grégor et Vaneers.
Cette sorte d'accointance, cette accointance de nature historique, elle se constate aussi entre Michel Onfray et ma petite personne. Elle se constate grâce la la matérialité radicalement scientifique et athée qui nous anime.
Tout ça pour venir à une considération bien différente de la croyance quasiment religieuse concernant en général le Don Quichotte de Cervantes.
J'inviterai qui le voudra à lire le livre suivant, dont on pourra peut-être ruminer seulement le titre si toutefois l'envie de ne se contenter que de ça se manifeste :
Le Réel n'a pas eu lieu : Le Principe de Don Quichotte est un essai littéraire et philosophique écrit par Michel Onfray, paru en 2014 chez Autrement.
L'essai s'inscrit dans un projet de « contre-histoire de la littérature » dont il est le premier tome.
La quatrième de couverture résume bien l'impression de ma lecture du livre ...
Parce qu’il ose tenir le cap de l’idéal dans un monde où le vice invite au reniement, Don Quichotte incarne la figure même du héros. Cette passion furieuse pour les idées au détriment de la réalité a pourtant un sens moins chevaleresque et plus philosophique : le personnage de Cervantès est l’homme pour qui « le réel n’a pas eu lieu ».
Déclarant la guerre au banal, il veut le merveilleux, le romanesque : des géants plutôt que des moulins à vent, un château plutôt qu’une auberge crasseuse, une belle jeune femme plutôt qu’une vieille servante poilue…
Ce chef-d’œuvre du XVIIe siècle, d’une inaltérable modernité, est le grand roman de la dénégation.
Que nous apprend-il sur cette attitude ô combien contemporaine ? Michel Onfray y répond dans le premier tome de sa « Contre-histoire de la littérature ».
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Le matérialisme scientifique est une philosophie.
Le matérialisme scientifique n’est autre que la philosophie logiquement appropriée à l’activité scientifique.
Au nom de l'art, de la science et de la philosophie, ainsi soit-il.
Saint-Ex- Digressi(f/ve)
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Re: Que signifie "exister" ?
alain a écrit:
Je la perçois plutôt comme un effet négatif du besoin de croire, parce que croire nous fait entrer pleinement dans la dualité en ce sens que nos croyances se singularisent sous différentes formes et que les formes de ces croyances peuvent s' opposer.
La vanité serait donc l' idée de prétendre détenir la vérité par rapport à son schéma personnel de croyances.
Ce qui signifie que le spiritualiste qui prétend que le monde est uniquement d' essence spirituelle, est vaniteux, tout comme le scientifique qui prétend qu' il n' y a pas de vérité autre que celle de la matière et de ses combinaisons.
Il est un constat simple, le besoin de penser s’étend au-delà du connaissable et le scientifique ne se préoccupe que de la connaissance des parties mais pas du Tout et sa méthode pour connaître apporte des connaissances assurées des parties. Cependant il est obligé d’admettre aussi que la multiplication des connaissances des parties nous éloigne de plus en plus de l’espérance des lumières. Nul esprit aujourd’hui ne peut plus maîtriser l’ensemble des connaissances, aborder la question du Tout sans entrer en contradiction permanente avec les connaissances des parties qui lui échappent. Le spiritualiste qui affirme, n'affirme que ce en quoi il croit pas ce qu'il sait.
La question qui « m’interpelle », comme on dit aujourd’hui et qui dépasse de loin la question religieuse, c’est comment se fait-il que nous préférions nous fier à ce que nous croyons plutôt qu’à ce que nous savons ?
La vanité a des conséquences politiques essentielles qui dépasse le seul problème des croyances personnelles. Pascal avait expliqué que la volonté et l'esprit, fuyant le monde sensible, faute de vrais objets, ne peuvent que s'attacher à de faux. Cette incapacité à juger, à discerner le vrai bien, sont le propre de notre condition. Toute la misère de l'homme, la vanité de ses actions, tout ce déguisement à soi-même et aux autres se lisent dans la condamnation pascalienne de ce moi mû par l'amour-propre. La vanité deviens dommageable lorsqu’elle prétend imposer une « vérité » aux autres.
Lorsque Pascal déclare que le moi est haïssable, il entend par là qu'il possède deux qualités : « Il est injuste en ce qu'il se fait centre de tout; Il est incommode aux autres en ce qu'il veut les asservir».
Pour que cette vanité atteigne des sommets dans la capacité de nuisance elle doit s’appuyer sur des croyances mais aussi des pathologies. Seule la puissance des croyances peuvent permettre un tel aveuglement à son propre aveuglement. On ne tue pas pour un savoir mais on tue pour une croyance, c’est une simple observation dans le « monde sensible » dit historique.
La vanité, cette prétention d’affirmer même sans connaître, prétendre penser sans douter, la vanité c’est Luther, Calvin et Zwingli qui ont justifié directement des actes d’une violence extrême au nom de leur capacité à parler au nom de « la volonté divine », et ont contribué à mettre l’Europe à feu et à sang pour des décennies, mais était-ce une fatalité ? On peut les opposer à leur contemporain Erasme.
La vanité c’est Saint-Just et Robespierre qui ont justifié leur tyrannie et leur violence par leur capacité à parler au nom de la « volonté du peuple », ce n’était pas une fatalité non plus. On peut là aussi les opposer à certains de leurs contemporains comme Condorcet.
Et cela a continué ainsi jusqu’à la prise du pouvoir par les Khmers rouges, toujours au nom de la « volonté du peuple » et de la « dictature du prolétariat » était-il ce peuple volontaire pour ce sacrifice d’un tiers de lui-même ? Quelqu’un leur avait-il demandé avant de les assassiner? Cela a continué avec les Ayatollah iraniens toujours dans les années 1970, toujours au nom d’une « volonté divine » qui a condamné des hommes et les femmes à mort par milliers pour se maintenir au pouvoir . Pour assouvir leur vanité un petit nombre de clercs sont aujourd’hui enfermé dans un cycle de répression qui ne pourra s’achever que dans un renversement du régime. Toute tentative d’ouverture se terminerait comme cela s’est toujours terminé dans l’histoire.
Dernière édition par baptiste le Sam 5 Oct 2024 - 17:34, édité 1 fois
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Re: Que signifie "exister" ?
Vanleers a écrit:baptiste a écrit:
Le besoin de croire est constitutif de la condition humaine.
Ce n’est pas le besoin de croire mais le désir d’être heureux qui est constitutif de la condition humaine, ce que signalait déjà Aristote.
Si le chrétien croit en Dieu, c’est parce que cela le rend plus heureux.
Si cela vous rend plus heureux de ne pas y croire, ne changez rien à votre conviction.
Qu’importe la conviction pourvu qu’on ait l’allégresse.
Toujours prêt à pourfendre les croyances, vous pensez vous attaquer à des géants alors que ce ne sont que de modestes moulins à vent qui produisent la farine dont se nourrissent les hommes.
Les croyances de "modestes moulins à vent" on peut mépriser le monde réel mais à ce point c'est du jamais entendu. Voir mon message à Alain.
Ceci étant je te remercie, il n’y a pas plus belle justification de ce que je dis. A la base du besoin de croire il y a surtout le désir de se rassurer, « d’être heureux » comme tu dis. Ce désir passe par l’affirmation qu’il n’y a pas de pur hasard, il suffit de lire certaines interventions ici, ni d’absurde et que toutes choses ont un sens, humaines ou naturelles. L’être humain, avide de répondre aux questions du « pour quoi et au nom de quoi ? » refuse de voir que c’est lui qui fabrique les réponses.
En espérant déchiffrer une intention dans les choses, tu crois vivre dans un monde cohérent qui a sans doute un projet sur toi et cela te rempli d’une joie factice parce que tu ne vois pas que le sens n’est que ton dramatique apanage. L’intérêt, grâce aux conditions offertes par la minoration de la raison, c’est qu’il est alors possible de charger ces « réalités », sans valeur objective mais parce que tout est possible, de toute sa propre subjectivité afin de prévenir sa propre surcharge psychologique potentielle, en se rassurant. Tu crois et tu es heureux parce que tu crois que tu as effacé la mort et le doute.
C’est ta justification, mais ce n’est pas celle exclusive des clercs de dieu, qu’ils soient rabbins, curés, ayatollah ou pasteurs. Le problème c’est que toi comme eux faites d’une « fiction heuristique » une réalité certaine, mais eux en font aussi un instrument d'assouvissement de leur soif de puissance.
baptiste- Digressi(f/ve)
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Re: Que signifie "exister" ?
baptiste a écrit:alain a écrit:
Je la perçois plutôt comme un effet négatif du besoin de croire, parce que croire nous fait entrer pleinement dans la dualité en ce sens que nos croyances se singularisent sous différentes formes et que les formes de ces croyances peuvent s' opposer.
La vanité serait donc l' idée de prétendre détenir la vérité par rapport à son schéma personnel de croyances.
Ce qui signifie que le spiritualiste qui prétend que le monde est uniquement d' essence spirituelle, est vaniteux, tout comme le scientifique qui prétend qu' il n' y a pas de vérité autre que celle de la matière et de ses combinaisons.
Il est un constat simple, le besoin de penser s’étend au-delà du connaissable et le scientifique ne se préoccupe que de la connaissance des parties mais pas du Tout et sa méthode pour connaître apporte des connaissances assurées des parties. Cependant il est obligé d’admettre aussi que la multiplication des connaissances des parties nous éloigne de plus en plus de l’espérance des lumières. Nul esprit aujourd’hui ne peut plus maîtriser l’ensemble des connaissances, aborder la question du Tout sans entrer en contradiction permanente avec les connaissances des parties qui lui échappent. Le spiritualiste qui affirme, n'affirme que ce en quoi il croit pas ce qu'il sait.
La question qui « m’interpelle », comme on dit aujourd’hui et qui dépasse de loin la question religieuse, c’est comment se fait-il que nous préférions nous fier à ce que nous croyons plutôt qu’à ce que nous savons ?
La vanité a des conséquences politiques essentielles qui dépasse le seul problème des croyances personnelles. Pascal avait expliqué que la volonté et l'esprit, fuyant le monde sensible, faute de vrais objets, ne peuvent que s'attacher à de faux. Cette incapacité à juger, à discerner le vrai bien, sont le propre de notre condition. Toute la misère de l'homme, la vanité de ses actions, tout ce déguisement à soi-même et aux autres se lisent dans la condamnation pascalienne de ce moi mû par l'amour-propre. La vanité deviens dommageable lorsqu’elle prétend imposer une « vérité » aux autres.
Lorsque Pascal déclare que le moi est haïssable, il entend par là qu'il possède deux qualités : « Il est injuste en ce qu'il se fait centre de tout; Il est incommode aux autres en ce qu'il veut les asservir».
Pour que cette vanité atteigne des sommets dans la capacité de nuisance elle doit s’appuyer sur des croyances mais aussi des pathologies. Seule la puissance des croyances peuvent permettre un tel aveuglement à son propre aveuglement. On ne tue pas pour un savoir mais on tue pour une croyance, c’est une simple observation dans le « monde sensible » dit historique.
La vanité, cette prétention d’affirmer même sans connaître, prétendre penser sans douter, la vanité c’est Luther, Calvin et Zwingli qui ont justifié directement des actes d’une violence extrême au nom de leur capacité à parler au nom de « la volonté divine », et ont contribué à mettre l’Europe à feu et à sang pour des décennies, mais était-ce une fatalité ? On peut les opposer à leur contemporain Erasme.
La vanité c’est Saint-Just et Robespierre qui ont justifié leur tyrannie et leur violence par leur capacité à parler au nom de la « volonté du peuple », ce n’était pas une fatalité non plus. On peut là aussi les opposer à certains de leurs contemporains comme Condorcet.
Et cela a continué ainsi jusqu’à la prise du pouvoir par les Khmers rouges, toujours au nom de la « volonté du peuple » et de la « dictature du prolétariat » était-il ce peuple volontaire pour ce sacrifice d’un tiers de lui-même ? Quelqu’un leur avait-il demandé avant de les assassiner? Cela a continué avec les Ayatollah iraniens toujours dans les années 1970, toujours au nom d’une « volonté divine » qui a condamné des hommes et les femmes à mort par milliers pour se maintenir au pouvoir . Pour assouvir leur vanité un petit nombre de clercs sont aujourd’hui enfermé dans un cycle de répression qui ne pourra s’achever que dans un renversement du régime. Toute tentative d’ouverture se terminerait comme cela s’est toujours terminé dans l’histoire.
" La question qui « m’interpelle », comme on dit aujourd’hui et qui dépasse de loin la question religieuse, c’est comment se fait-il que nous préférions nous fier à ce que nous croyons plutôt qu’à ce que nous savons ? " ...
La réponse me paraît assez simple.
C' est parce que dans ce que nous croyons se trouve tout ce qui nous permet de transcender et de supporter le " monde brut " : nos espoirs, notre imagination, nos espérances et nos aspirations.
C' est d'ailleurs tout cela qui nous rend humains.
Et c' est ainsi que nous avons réussi à transformer en partie ce monde brut, et survivre.
Mais notre génie a une grande part d' ombre et de negativité.
D'ailleurs nous en tirons un lrofond sentiment de culpabilité par rapport aux autres espèces, que nous n' avons pas hésité à asservir.
Et notre folie, c' est également de ne pas respecter la nature qui pourtant est indispensable à notre survie.
Re: Que signifie "exister" ?
Ces remarques sur la croyance et le savoir me font penser à cette remarque d'un conférencier interrogé sur le réchauffement climatique. "Le jour où nous croirons en ce que nous savons les choses changeront"
Ne pas croire semble être un motif de fierté pour les hommes aujourd'hui, surtout les hommes de sexe masculin (rien ne doit limiter leur puissance). Mais, du coup, ne pas croire invalide tous les savoirs puisqu'ils finissent par ne pas croire en ce qu'il savent.
Le plus saisissant ce sont ces hommes (mâles et femelles confondus) qui savent qu'ils vont mourir mais qui ne croient pas du tout qu'ils vont mourir. Etonnant comme la non croyance efface les savoirs.
Ne pas croire semble être un motif de fierté pour les hommes aujourd'hui, surtout les hommes de sexe masculin (rien ne doit limiter leur puissance). Mais, du coup, ne pas croire invalide tous les savoirs puisqu'ils finissent par ne pas croire en ce qu'il savent.
Le plus saisissant ce sont ces hommes (mâles et femelles confondus) qui savent qu'ils vont mourir mais qui ne croient pas du tout qu'ils vont mourir. Etonnant comme la non croyance efface les savoirs.
aliochaverkiev- Digressi(f/ve)
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Re: Que signifie "exister" ?
Il y a une différence entre savoir qu' on va mourir et savoir ce qu' est la mort.
Des philosophes et des scientifiques PRETENDENT savoir.
Ils se persuadent que le champ de leur analyse englobe tout le réel.
Sinon, que dire ?
Il y a un âge où on se pense immortel.
Et puis, en vieillissant, les amis meurent, les parents aussi ... et on comprend, sans l' ombre d' un doute, qu' on est mortel.
Des philosophes et des scientifiques PRETENDENT savoir.
Ils se persuadent que le champ de leur analyse englobe tout le réel.
Sinon, que dire ?
Il y a un âge où on se pense immortel.
Et puis, en vieillissant, les amis meurent, les parents aussi ... et on comprend, sans l' ombre d' un doute, qu' on est mortel.
Re: Que signifie "exister" ?
aliochaverkiev a écrit:Ces remarques sur la croyance et le savoir me font penser à cette remarque d'un conférencier interrogé sur le réchauffement climatique. "Le jour où nous croirons en ce qaue nous savons les choses changeront"
Ne pas croire semble être un motif de fierté pour les hommes aujourd'hui, surtout les hommes de sexe masculin (rien ne doit limiter leur puissance). Mais, du coup, ne pas croire invalide tous les savoirs puisqu'ils finissent par ne pas croire en ce qu'il savent.
Le plus saisissant ce sont ces hommes (mâles et femelles confondus) qui savent qu'ils vont mourir mais qui ne croient pas du tout qu'ils vont mourir. Etonnant comme la non croyance efface les savoirs.
La pensée matérialiste et atomiste de l'antiquité grecque affirme par Épicure que «lorsque j'y suis, hé bien la mort n'y est pas, et que quand la mort y est, alors je n'y suis pas», ce qui n'exclue certainement pas la mort.
Mais MA mort vue par MOI, elle n'existe pas.
Cela dit, la mort de chacun vue par les autres, elle existe certainement. Mais la mort de soi vue par soi est un soucis présent dans l'esprit berné par l'intellectualisation d'une croyance au surnaturel.
Cela dit, il existe deux sortes de croyance.
- La croyance au surnaturel, à tout, n'importe quoi, son contraire, et l'inverse, car on ne sait jamais, si quelqu'un le dit, c'est que c'est peut-être vrai. On peut même dans un premier temps se dire soi-même les pires loufoqueries et dans un second temps y croire dur comme fer.
- La croyance au développement permis par la méthode scientifique que chacun peut mettre à l'épreuve par elle-même et qui place par exemple les formules F=MA, U=RI, R=[ro]L/S et E=Mc^2 dans une croyance bien différente de la croyance au surnaturel.
Mais dès que l'intellectualisation de la mort crée en soi la mort pour tous, et que le premier venu affirme que les « remarques sur la croyance et le savoir me font penser à cette remarque d'un conférencier interrogé sur le réchauffement climatique. "Le jour où nous croirons en ce qaue nous savons les choses changeront". Ne pas croire semble être un motif de fierté pour les hommes aujourd'hui, surtout les hommes de sexe masculin (rien ne doit limiter leur puissance). Mais, du coup, ne pas croire invalide tous les savoirs puisqu'ils finissent par ne pas croire en ce qu'il savent. Le plus saisissant ce sont ces hommes (mâles et femelles confondus) qui savent qu'ils vont mourir mais qui ne croient pas du tout qu'ils vont mourir. Etonnant comme la non croyance efface les savoirs», je me dis que celui-là, aliochaverkiev, «pour ne pas le nommer», il confond climatoscepticisme et matérialisme radical, scientifique et athée
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Dernière édition par Saint-Ex le Dim 6 Oct 2024 - 15:24, édité 2 fois
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Le matérialisme scientifique est une philosophie.
Le matérialisme scientifique n’est autre que la philosophie logiquement appropriée à l’activité scientifique.
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Re: Que signifie "exister" ?
alain a écrit:Il y a une différence entre savoir qu' on va mourir et savoir ce qu' est la mort.
Des philosophes et des scientifiques PRETENDENT savoir.
Ils se persuadent que le champ de leur analyse englobe tout le réel.
Sinon, que dire ?
Il y a un âge où on se pense immortel.
Et puis, en vieillissant, les amis meurent, les parents aussi ... et on comprend, sans l' ombre d' un doute, qu' on est mortel.
D'abord j'ai subi mon lot de sensibilité à la mort de proches, très proches.
Cela m'est arrivé six fois dans ma vie, et je ne vois toujours pas comment ces six déchirures pourraient créer ma propre mort vue par moi.
Ensuite, la sagesse est d'après moi du côté des philosophes et des scientifiques qui savent qu'ils ne savent pas tout du réel. Cela représente d'ailleurs pour eux l'aiguillon, la raison, le but de leurs explorations et de leurs explications.
Les autres sont soit des guignols soit des charlatans.
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Re: Que signifie "exister" ?
Selon la définition originelle du philosophe, celle de Socrate, le philosophe se tient en effet entre l'ignorance et le savoir, parce qu'il a soif de connaître.Saint-Ex a écrit:Ensuite, la sagesse est d'après moi du côté des philosophes et des scientifiques qui savent qu'ils ne savent pas tout du réel. Cela représente d'ailleurs pour eux l'aiguillon, la raison, le but de leurs explorations et de leurs explications.
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Re: Que signifie "exister" ?
Bergame a écrit:Selon la définition originelle du philosophe, celle de Socrate, le philosophe se tient en effet entre l'ignorance et le savoir, parce qu'il a soif de connaître.Saint-Ex a écrit:Ensuite, la sagesse est d'après moi du côté des philosophes et des scientifiques qui savent qu'ils ne savent pas tout du réel. Cela représente d'ailleurs pour eux l'aiguillon, la raison, le but de leurs explorations et de leurs explications.
Voilà l'exemple d'une passerelle existante ou à construire entre le philosophe Socrate et le scientifique Aurélien Barrau, qui disent tous les deux la même chose sur la question de la soif de connaître ce qu'on ignore.
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Re: Que signifie "exister" ?
C' est ce qui est fantastique : tenter de connaître ce qu' on ignore.
Si on connaissait tout ... quel ennui !
Si on connaissait tout ... quel ennui !
Re: Que signifie "exister" ?
C'est peut-être juste que A. Barrau connaît Platon, ami. Il y a des scientifiques qui connaissent aussi la philosophie, tu sais.Saint-Ex a écrit:Voilà l'exemple d'une passerelle existante ou à construire entre le philosophe Socrate et le scientifique Aurélien Barrau, qui disent tous les deux la même chose sur la question de la soif de connaître ce qu'on ignore.Bergame a écrit:Selon la définition originelle du philosophe, celle de Socrate, le philosophe se tient en effet entre l'ignorance et le savoir, parce qu'il a soif de connaître.Saint-Ex a écrit:Ensuite, la sagesse est d'après moi du côté des philosophes et des scientifiques qui savent qu'ils ne savent pas tout du réel. Cela représente d'ailleurs pour eux l'aiguillon, la raison, le but de leurs explorations et de leurs explications.
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Re: Que signifie "exister" ?
Bergame a écrit:C'est peut-être juste que A. Barrau connaît Platon, ami. Il y a des scientifiques qui connaissent aussi la philosophie, tu sais.Saint-Ex a écrit:Voilà l'exemple d'une passerelle existante ou à construire entre le philosophe Socrate et le scientifique Aurélien Barrau, qui disent tous les deux la même chose sur la question de la soif de connaître ce qu'on ignore.Bergame a écrit:Selon la définition originelle du philosophe, celle de Socrate, le philosophe se tient en effet entre l'ignorance et le savoir, parce qu'il a soif de connaître.Saint-Ex a écrit:Ensuite, la sagesse est d'après moi du côté des philosophes et des scientifiques qui savent qu'ils ne savent pas tout du réel. Cela représente d'ailleurs pour eux l'aiguillon, la raison, le but de leurs explorations et de leurs explications.
Je sais une chose, c'est que quelques soient les connaissances des artistes, des scientifiques et des philosophes, il y a toujours moyen de relier entre elles certaines pensées (ou actions) de chacun d'eux - mais que ça ne fonctionne certainement pas à tous les coups.
Autrement, oui, je sais, tu sais. (Par exemple, je sais qu'Aurélien Barrau est ingénieur diplômé, docteur en astrophysique et docteur en philosophie, et qu'il enseigne en université à la fois l'astrophysique, la cosmologie et la philosophie, et je sais aussi qu'il joue très bien du piano )
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Re: Que signifie "exister" ?
alain a écrit:
D'ailleurs nous en tirons un lrofond sentiment de culpabilité par rapport aux autres espèces, que nous n' avons pas hésité à asservir.
Et notre folie, c' est également de ne pas respecter la nature qui pourtant est indispensable à notre survie.
Je ne suis pas sûr que le sentiment de culpabilité soit largement partagé. Je crois surtout que nous vivons, selon le credo de Vanleer, qui dit « peut importe
Et pour finir, tout au moins en ce qui me concerne, puisque c’était la question originale : « exister » c’est, comme le disait mieux que moi Blaise, d’abord « bien penser », et pour cela utiliser sa raison en en connaissant ses limites.
« La raison agit avec lenteur et avec tant de vues sur tant de principes, lesquels il faut qu’ils soient toujours présents, qu’à toute heure elle s’assoupit ou s’égare, manque d’avoir tous ses principes présents. Le sentiment n’agit pas ainsi. Il agit en un instant et toujours est prêt à agir ».
en se souvenant que nous ne sommes pas de pur esprits pensant
« Car il ne faut pas se méconnaître, nous sommes automate autant qu’esprit. Et de là vient que l’instrument par lequel la persuasion se fait n’est pas la seule démonstration. Combien y a‑t‑il peu de choses démontrées ! Les preuves ne convainquent que l’esprit. La coutume fait nos preuves les plus fortes et les plus crues : elle incline l’automate qui entraîne l’esprit sans qu’il y pense. Qui a démontré qu’il sera demain jour et que nous mourrons, et qu’y a‑t‑il de plus cru ? C’est donc la coutume qui nous en persuade. C’est elle qui fait tant de chrétiens, c’est elle qui fait les Turcs, les païens, les métiers, les soldats, etc. »
enfin en étant aussi conscient du risque de se soumettre à son imaginaire
« C’est cette partie dominante dans l’homme, cette maîtresse d’erreur et de fausseté, et d’autant plus fourbe qu’elle ne l’est pas toujours, car elle serait règle infaillible de vérité si elle l’était infaillible du mensonge. Mais étant le plus souvent fausse, elle ne donne aucune marque de sa qualité, marquant du même caractère le vrai et le faux. Je ne parle pas des fous, je parle des plus sages et c’est parmi eux que l’imagination a le grand droit de persuader les hommes. La raison a beau crier, elle ne peut mettre le prix aux choses. »
C’était il y a quatre siècle et c'est toujours aussi pertinent.
Le scepticisme bien compris est hiérarchique mais n’est pas nihiliste c’est pourquoi « exister » pour l’humain indubitablement existant c’est simplement une capacité de penser en doutant.
Comme le remarquent Victor et Bergame , le premier des philosophes doutait, mais ce fut rarement le cas de ses successeurs.
« La situation de dépendance de la philosophie par rapport aux sources extrinsèques du savoir est plus accentuée qu’on pourrait le penser, car la science ne s’interdit pas d’étudier le champ des valeurs. Il existe une sociologie, une ethnologie, une histoire, une psychologie, une psychanalyse, et même une biologie et une éthologie des valeurs, des morales et des « impératifs catégoriques ». Certes, la science des valeurs les étudie comme des faits. Elle rabat le devoir-être sur l’être. Mais n’est-ce pas la seule façon d’en dire quelque chose de vrai ? Comment discriminer le vrai du faux si l’on ne vérifie rien ? Quels sont les moyens dont dispose un esprit pur de vérifier la véracité de ce qu’il pense ? Aucun, sinon l’effort qu’il fait, de bonne foi, pour penser droit, pour réfléchir sur des intuitions justes, pour raisonner sans sophisme. Mais comme l’histoire de la philosophie est faite de doctrines contradictoires pourtant défendues pas d’honnêtes penseurs, nous sommes bien obligés de reconnaître l’insuffisance de la pensée pure pour trouver des vérités universelles. »
baptiste- Digressi(f/ve)
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Re: Que signifie "exister" ?
Ah oui, il est aussi docteur en philo, ça m'avait échappé. Je lis qu'il a même réalisé sa thèse sur Derrida ! Assurément, ce doit être un esprit intéressant. J'avoue que je le connais très peu, je n'aime pas son "style", mais ok, je vais être plus attentif.Saint-Ex a écrit:Autrement, oui, je sais, tu sais. (Par exemple, je sais qu'Aurélien Barrau est ingénieur diplômé, docteur en astrophysique et docteur en philosophie, et qu'il enseigne en université à la fois l'astrophysique, la cosmologie et la philosophie, et je sais aussi qu'il joue très bien du piano )
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Re: Que signifie "exister" ?
Kercos a écrit:Pour l'agir, il faut des certitudes.
c'est le principe de précaution.
mais il ne s'agit pas de "certitudes" au sens de 2+1=3 ou "j'ai 2 mains",
seulement d'évaluations et d'estimations.
denis_h- Digressi(f/ve)
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Re: Que signifie "exister" ?
denis_h a écrit:Kercos a écrit:Pour l'agir, il faut des certitudes.
c'est le principe de précaution.
mais il ne s'agit pas de "certitudes" au sens de 2+1=3 ou "j'ai 2 mains",
seulement d'évaluations et d'estimations.
Non. Je parle bien de certitudes. En partant d'un point de vue éthologique, des insectes aux humains, le comportement (donc l'agir pour l'individu) est le seul critère a examiner si l'on cherche l'objectivité. La survie des espèces dicte ces comportement, donc l'agir. Et l'individu ne peut agir sans certitude......qu'elle soit issue du savoir (inné , ou non inné) , ou de la croyance pour notre espece. Pour nous, la croyance est nécessaire depuis que la "raison" a mis en doute nos "savoirs" issus de l'éthologie.....Pas que la raison ait tort ...mais parce que les comportements antérieurs avaient une garantie décennale (en millions d'années) en terme d'efficacité....
Kercos- Digressi(f/ve)
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