Réflexions
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Re: Réflexions
Kercos a écrit:C'est qd même chouette le nominalisme....sans lui, ..pas de littérature.
En effet, mais il y a des artistes tout de même plus plaisants à lire dans le genre. Là ça se tord un peu les boyaux.
aliochaverkiev- Digressi(f/ve)
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Re: Réflexions
Autre réflexion: Le bruit du monde.
Ce matin 7h/9h30 potager avant la chaleur .... quelques oiseaux blasphèment, un chien névrosé s'ennuie et le fait savoir...une tondeuse électrique (peu bruyante)....ambiance supportable.
J'essaie d'imaginer l' horreur que pourrai etre une simultanéité et un rapatriement subit de tous les chants d'oiseaux , de pleurs canins enfermés, des 200 tondeuses thermique du village ....
C'est pourtant ce que nous procure les médias. Ils sollicitent en permanence les "bruits du monde" ...mais sélectionnés : les cris d' horreur, les plaintes, les suppliques des affamés, des étripés, des ceux pas encore noyés .....
Insupportable ces sollicitation à l'affect, ...mais quel effet banalisant sur nos capacités à réagir sur un cri proche pas virtuel ?
Ce matin 7h/9h30 potager avant la chaleur .... quelques oiseaux blasphèment, un chien névrosé s'ennuie et le fait savoir...une tondeuse électrique (peu bruyante)....ambiance supportable.
J'essaie d'imaginer l' horreur que pourrai etre une simultanéité et un rapatriement subit de tous les chants d'oiseaux , de pleurs canins enfermés, des 200 tondeuses thermique du village ....
C'est pourtant ce que nous procure les médias. Ils sollicitent en permanence les "bruits du monde" ...mais sélectionnés : les cris d' horreur, les plaintes, les suppliques des affamés, des étripés, des ceux pas encore noyés .....
Insupportable ces sollicitation à l'affect, ...mais quel effet banalisant sur nos capacités à réagir sur un cri proche pas virtuel ?
Kercos- Digressi(f/ve)
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Re: Réflexions
Un rapport d’étape sur la conscience ( en tant qu’ensemble d’événements mentaux spécifiques et non en tant qu’Idée).
Le problème n’est pas son existence, question qui ouvre la porte à n’importe quel imaginaire littéraire, genre « émergence », le problème est : à quoi elle sert ?
Cela commence, du moins à ma connaissance, par cette remarque de Théodule Ribot, cité par Joëlle Proust, dans « la nature de la volonté » : « une idée ne produit pas de mouvement…Ce n’est pas l’état de conscience comme tel, mais bien l’état physiologique correspondant qui se transforme en acte. Si l’on s’obstine à faire de la conscience une cause, tout reste obscur ». Il poursuit en estimant que la conscience est un simple accompagnement des processus nerveux qui sont seuls à piloter l’action. Pour lui la conscience ne joue aucun rôle dans l’action.
Aujourd’hui un chercheur, comme Stanislas Dehaene ( auteur du code la conscience) pense la même chose avec tout de même de nouvelles précisions : il existe bien une activité consciente neuronale, une conscience neuronale. Le livre de Dehaene est d’ailleurs passionnant. Il observe le phénomène conscient à travers l’activité cérébrale. Il existe bien une activité que l’on peut qualifier de conscience neuronale ( cérébrale, physique). Mais le pendant mental de cette activité, ce quoi dans la vie usuelle nous appelons conscience, ne sert à rien. Cette conscience populaire, parfois appelée aussi conscience phénoménale, ne sert à rien. Bien sûr ça paraît incroyable et impossible à tenir, pourtant ça se tient. Il est possible de faire un descriptif de toute activité humaine à partir de l’activité consciente cérébrale sans jamais avoir besoin de l’activité consciente mentale. C’est béton, cette façon de voir, parce qu’il est évident qu’il n’y a pas d’activité mentale sans activité cérébrale ( neuronale, physique). Ainsi Greene, un physicien américain dont j’ai déjà parlé, nous fait des descriptifs d’action donnée en racontant l’activité cérébrale qui la pilote, sans jamais avoir besoin de recourir à la conscience mentale ( ou phénoménale). Bref quand je pense, je souffre, je perçois, etc. quand je fais toutes ces expériences subjectives, ça ne sert à rien, car il y a une pensée cérébrale qui pense, un état de souffrance cérébrale, etc.
Du coup cela revient à déterminer deux consciences : la conscience cérébrale, en tant qu’activité cérébrale, la seule qui soit efficiente, et la conscience mentale, celle dont nous faisons l’expérience subjective, qui ne sert à rien.
Il n’est pas possible de parler d’émergence, concernant la conscience cérébrale ( neuronale, physiologique ) il s’agit simplement d’une évolution ayant conduit au développement du cortex. Rien de mystique là dedans, pas d’émergence, à moins d’appeler émergence toute évolution génétique.
Le problème donc est : à quoi sert la conscience ( l’ensemble des événements mentaux dont je fais l’expérience subjective ) ?
Bien sûr le quidam s’insurge, mais le quidam ne sait pas quoi rétorquer. Car, si je me mets du côté du quidam, le problème n’est pas l’émergence ou l’existence de la conscience mentale, le problème est : si la conscience mentale est utile comment agit elle sur la conscience cérébrale ? Et là tintin, le quidam reste sans voix. Moi aussi d’ailleurs.
Le problème n’est pas son existence, question qui ouvre la porte à n’importe quel imaginaire littéraire, genre « émergence », le problème est : à quoi elle sert ?
Cela commence, du moins à ma connaissance, par cette remarque de Théodule Ribot, cité par Joëlle Proust, dans « la nature de la volonté » : « une idée ne produit pas de mouvement…Ce n’est pas l’état de conscience comme tel, mais bien l’état physiologique correspondant qui se transforme en acte. Si l’on s’obstine à faire de la conscience une cause, tout reste obscur ». Il poursuit en estimant que la conscience est un simple accompagnement des processus nerveux qui sont seuls à piloter l’action. Pour lui la conscience ne joue aucun rôle dans l’action.
Aujourd’hui un chercheur, comme Stanislas Dehaene ( auteur du code la conscience) pense la même chose avec tout de même de nouvelles précisions : il existe bien une activité consciente neuronale, une conscience neuronale. Le livre de Dehaene est d’ailleurs passionnant. Il observe le phénomène conscient à travers l’activité cérébrale. Il existe bien une activité que l’on peut qualifier de conscience neuronale ( cérébrale, physique). Mais le pendant mental de cette activité, ce quoi dans la vie usuelle nous appelons conscience, ne sert à rien. Cette conscience populaire, parfois appelée aussi conscience phénoménale, ne sert à rien. Bien sûr ça paraît incroyable et impossible à tenir, pourtant ça se tient. Il est possible de faire un descriptif de toute activité humaine à partir de l’activité consciente cérébrale sans jamais avoir besoin de l’activité consciente mentale. C’est béton, cette façon de voir, parce qu’il est évident qu’il n’y a pas d’activité mentale sans activité cérébrale ( neuronale, physique). Ainsi Greene, un physicien américain dont j’ai déjà parlé, nous fait des descriptifs d’action donnée en racontant l’activité cérébrale qui la pilote, sans jamais avoir besoin de recourir à la conscience mentale ( ou phénoménale). Bref quand je pense, je souffre, je perçois, etc. quand je fais toutes ces expériences subjectives, ça ne sert à rien, car il y a une pensée cérébrale qui pense, un état de souffrance cérébrale, etc.
Du coup cela revient à déterminer deux consciences : la conscience cérébrale, en tant qu’activité cérébrale, la seule qui soit efficiente, et la conscience mentale, celle dont nous faisons l’expérience subjective, qui ne sert à rien.
Il n’est pas possible de parler d’émergence, concernant la conscience cérébrale ( neuronale, physiologique ) il s’agit simplement d’une évolution ayant conduit au développement du cortex. Rien de mystique là dedans, pas d’émergence, à moins d’appeler émergence toute évolution génétique.
Le problème donc est : à quoi sert la conscience ( l’ensemble des événements mentaux dont je fais l’expérience subjective ) ?
Bien sûr le quidam s’insurge, mais le quidam ne sait pas quoi rétorquer. Car, si je me mets du côté du quidam, le problème n’est pas l’émergence ou l’existence de la conscience mentale, le problème est : si la conscience mentale est utile comment agit elle sur la conscience cérébrale ? Et là tintin, le quidam reste sans voix. Moi aussi d’ailleurs.
aliochaverkiev- Digressi(f/ve)
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Re: Réflexions
Il est probable que la compréhension de l’existence du mental et de sa relation avec le cérébral, obligera les scientifiques à élargir leur champ théorique. De la même manière que dans la théorie des cordes nous introduisons 9 dimensions au lieu de quatre et même parfois plus, il faudra introduire une nouvelle dimension pour progresser dans une telle compréhension. Mais cette dimension ne pourra pas être appelée « esprit » parce que ce mot est trop chargé de signification. Peut être faudra t il l’appeler dimension immatérielle ou dimension I. L’introduction de nouvelles dimensions est une technique mathématique éprouvée. C’est une façon d’imaginer de nouveaux modèles de compréhension.
Cela oblige aussi à reconsidérer le sens que nous donnons au « matériel », à la matière. Il est nécessaire de trouver des caractères aussi objectifs que possible pour parler de la matière. Ce qui n’est pas facile. Mais cet effort à définir la matière de manière objective nous plonge dans cette situation originelle où nous avons dû nous séparer de la philosophie pour accéder à la science. Nous voyons bien que, face à une tentative de définition d’un phénomène nous tombons d’abord dans le subjectif, c’est à dire le philosophique ou le religieux ou le psychologique. Nous prenons contact ainsi avec cet événement premier, un peu mystérieux : comment est on passé du religieux/philosophique à la science ?
En fait nous passons à la science lorsque nous renonçons à définir précisément l’être de la chose observée pour en définir les conditions d’apparition. Lorsque nous sortons du mythe de l’Etre, cette fabrication des philosophes qui rentre en concurrence avec Dieu, cette autre fabrication des religieux. Il est possible de définir la matière par ses conditions d’apparition et aussi par sa différenciation d’avec le global matière/esprit. C’est une discipline difficile. Car il faut tout de même partir de ce fait : nous avons l’intuition qu’il existe quelque chose que nous appelons matière mais nous ne pouvons cerner notre intuition non en se focalisant sur l’être même de cette intuition mais sur ses conditions d’apparition et de différenciation.
Cela oblige aussi à reconsidérer le sens que nous donnons au « matériel », à la matière. Il est nécessaire de trouver des caractères aussi objectifs que possible pour parler de la matière. Ce qui n’est pas facile. Mais cet effort à définir la matière de manière objective nous plonge dans cette situation originelle où nous avons dû nous séparer de la philosophie pour accéder à la science. Nous voyons bien que, face à une tentative de définition d’un phénomène nous tombons d’abord dans le subjectif, c’est à dire le philosophique ou le religieux ou le psychologique. Nous prenons contact ainsi avec cet événement premier, un peu mystérieux : comment est on passé du religieux/philosophique à la science ?
En fait nous passons à la science lorsque nous renonçons à définir précisément l’être de la chose observée pour en définir les conditions d’apparition. Lorsque nous sortons du mythe de l’Etre, cette fabrication des philosophes qui rentre en concurrence avec Dieu, cette autre fabrication des religieux. Il est possible de définir la matière par ses conditions d’apparition et aussi par sa différenciation d’avec le global matière/esprit. C’est une discipline difficile. Car il faut tout de même partir de ce fait : nous avons l’intuition qu’il existe quelque chose que nous appelons matière mais nous ne pouvons cerner notre intuition non en se focalisant sur l’être même de cette intuition mais sur ses conditions d’apparition et de différenciation.
aliochaverkiev- Digressi(f/ve)
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Re: Réflexions
Les scientifiques construisent des modèles du réel mais les philosophes et les religieux aussi.
La différence, c’est que les modèles scientifiques sont falsifiables (réfutables par l’expérience) alors que les modèles philosophiques et religieux ne le sont pas : ils ne sont ni démontrables ni réfutables.
Ce qui ne veut pas dire qu’ils soient tous équivalents et sans intérêt, notamment pour la conduite de la vie.
Simplement, les philosophes et les religieux doivent admettre, comme les scientifiques, que leurs modèles sont conjecturaux, sans certitude absolue.
La différence, c’est que les modèles scientifiques sont falsifiables (réfutables par l’expérience) alors que les modèles philosophiques et religieux ne le sont pas : ils ne sont ni démontrables ni réfutables.
Ce qui ne veut pas dire qu’ils soient tous équivalents et sans intérêt, notamment pour la conduite de la vie.
Simplement, les philosophes et les religieux doivent admettre, comme les scientifiques, que leurs modèles sont conjecturaux, sans certitude absolue.
Vanleers- Digressi(f/ve)
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Re: Réflexions
Vanleers a écrit:Les scientifiques construisent des modèles du réel mais les philosophes et les religieux aussi.
La différence, c’est que les modèles scientifiques sont falsifiables (réfutables par l’expérience) alors que les modèles philosophiques et religieux ne le sont pas : ils ne sont ni démontrables ni réfutables.
Ce qui ne veut pas dire qu’ils soient tous équivalents et sans intérêt, notamment pour la conduite de la vie.
Simplement, les philosophes et les religieux doivent admettre, comme les scientifiques, que leurs modèles sont conjecturaux, sans certitude absolue.
Je suis agréablement surpris par votre texte. En effet la différence entre les philosophes/religieux et les scientifiques c’est que ces derniers ont cette souplesse d’esprit : ma vérité n’est peut être pas la vérité absolue. Je ne vais sombrer dans l’intellectualisme en citant Poppers, mais bon, le scientifique affirme : ceci est vrai mais il est possible que ca ne le soit pas (vrai), il est possible qu’une observation vienne contredire ma vérité. Pour imager : l’eau bout à 100 degrés dans des conditions données, mais après tout peut être que demain l’eau ne bouillira plus à 100 degrés dans ces mêmes conditions données. Ou encore : le monde existe depuis 13 milliards d’années mais peut être que demain il n’existera plus. C’est cela la souplesse du scientifique, son intelligence, sa plasticité.
aliochaverkiev- Digressi(f/ve)
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Re: Réflexions
aliochaverkiev a écrit:Vanleers a écrit:Les scientifiques construisent des modèles du réel mais les philosophes et les religieux aussi.
La différence, c’est que les modèles scientifiques sont falsifiables (réfutables par l’expérience) alors que les modèles philosophiques et religieux ne le sont pas : ils ne sont ni démontrables ni réfutables.
Ce qui ne veut pas dire qu’ils soient tous équivalents et sans intérêt, notamment pour la conduite de la vie.
Simplement, les philosophes et les religieux doivent admettre, comme les scientifiques, que leurs modèles sont conjecturaux, sans certitude absolue.
Je suis agréablement surpris par votre texte. En effet la différence entre les philosophes/religieux et les scientifiques c’est que ces derniers ont cette souplesse d’esprit : ma vérité n’est peut être pas la vérité absolue. Je ne vais sombrer dans l’intellectualisme en citant Poppers, mais bon, le scientifique affirme : ceci est vrai mais il est possible que ca ne le soit pas (vrai), il est possible qu’une observation vienne contredire ma vérité. Pour imager : l’eau bout à 100 degrés dans des conditions données, mais après tout peut être que demain l’eau ne bouillira plus à 100 degrés dans ces mêmes conditions données. Ou encore : le monde existe depuis 13 milliards d’années mais peut être que demain il n’existera plus. C’est cela la souplesse du scientifique, son intelligence, sa plasticité.
Pourquoi voulez-vous restreindre la souplesse d’esprit aux seuls scientifiques ?
Il y a des croyants « souples » qui savent que leur foi en Dieu est une confiance qui ne peut se prévaloir d’une certitude absolue : elle est plutôt de l’ordre du pari intelligent.
Les Grecs virent s’affronter les dogmatiques et les sceptiques, ces derniers se définissant comme des zététiciens, des chercheurs infatigables disant n’avoir jamais trouvé une vérité absolument certaine.
Vanleers- Digressi(f/ve)
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Re: Réflexions
Aucun scientifique sérieux ne pense ça. Le phénomène de l'ébullition dans les conditions normales de température et de pression est si bien établi qu'il est irrationnel d'en douter, même si on admet la possibilité logique que ce soit faux. (Mais la logique n'a qu'un faible poids ici, car l'expérience a déjà tranché un nombre incalculable de fois.)aliochaverkiev a écrit:l’eau bout à 100 degrés dans des conditions données, mais après tout peut être que demain l’eau ne bouillira plus à 100 degrés dans ces mêmes conditions données.
Si l'on pouvait aussi facilement douter d'une théorie scientifique bien établie, elle ne serait pas plus qu'une simple opinion : l'apport de la méthode scientifique semblerait nul.
Invité- Invité
Re: Réflexions
aliocha veux signifier l'empirisme (ou le pragmatisme) du scientifique comparé au métaphysicien.
Le scientifique n'a évidemment pas de doute ... mais jusqu'à preuve du contraire.
Ce qui est conçu théoriquement (et doctrinairement) comme un possible. D'où l'idée de falsifiabilité
ce dont Vanleers suivant Popper parle si bien.
Je ne sais pas dire si Popper est (ou non) irrationnel quand il pense à la falsifiabilité. Popper me semble disons: "raisonnable" (au sens de prudent)
Le scientifique n'a évidemment pas de doute ... mais jusqu'à preuve du contraire.
Ce qui est conçu théoriquement (et doctrinairement) comme un possible. D'où l'idée de falsifiabilité
ce dont Vanleers suivant Popper parle si bien.
Je ne sais pas dire si Popper est (ou non) irrationnel quand il pense à la falsifiabilité. Popper me semble disons: "raisonnable" (au sens de prudent)
Dernière édition par hks le Sam 1 Juil 2023 - 9:23, édité 1 fois
hks- Digressi(f/ve)
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Re: Réflexions
Popper est rationnel, son critère de réfutabilité repose d'ailleurs sur une simple analyse logique de l'induction (qui n'est pas une inférence logiquement valide).
C'est juste qu'historiquement, et actuellement, la science ne fonctionne pas suivant le modèle poppérien.
C'est juste qu'historiquement, et actuellement, la science ne fonctionne pas suivant le modèle poppérien.
Invité- Invité
Re: Réflexions
De fait, la recherche scientifique est vérificationniste, càd qu'elle repose sur le principe de l'induction.
Est-ce à dire qu'elle n'est pas rationnelle ?
Est-ce à dire qu'elle n'est pas rationnelle ?
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Re: Réflexions
La science est rationnelle au sens large et courant où elle est méthodique et rigoureuse.Bergame a écrit:De fait, la recherche scientifique est vérificationniste, càd qu'elle repose sur le principe de l'induction.
Est-ce à dire qu'elle n'est pas rationnelle ?
Mais elle n'est pas rationaliste au sens où le critère ultime de validation scientifique n'est pas la raison a priori, mais l'expérience a posteriori. La science est donc plutôt empiriste.
Après, ça dépend des branches. La physique est fort rationaliste dans ses constructions théoriques (mathématiques), et devient empiriste au moment de leur validation. La botanique, elle, est plus constamment empiriste.
Enfin, la science ne pratique pas que l'induction. Elle fait aussi des déductions quand elle formule des prédictions observables. Parfois, une seule confirmation empirique d'une prédiction audacieuse et inédite suffit pour valider la théorie. (La découverte du boson de Higgs par exemple.)
Invité- Invité
Re: Réflexions
hks a écrit:aliocha veux signifier l'empirisme (ou le pragmatisme) du scientifique comparé au métaphysicien.
Le scientifique n'a évidemment pas de doute ... mais jusqu'à preuve du contraire.
Ce qui est conçu théoriquement (et doctrinairement) comme un possible. D'où l'idée de falsifiabilité
ce dont Vanleers suivant Popper parle si bien.
Je ne sais pas dire si Popper est (ou non) irrationnel quand il pense à la falsifiabilité. Popper me semble disons: "raisonnable" (au sens de prudent)
Je trouve en effet le rationalisme critique de Popper stimulant et fécond.
Dans l’introduction à Le rationalisme critique de Karl Popper – Ellipses 2000, Renée Bouveresse montre en quoi le rationalisme critique de Popper se démarque du rationalisme philosophique classique.
Renée Bouveresse a écrit: En son principe, la raison semble être exigence de fondement : être rationnel, c’est ne pas vouloir laisser de place à l’arbitraire, c’est expliquer les événements en leur trouvant des causes, justifier ses affirmations en les démontrant à partir d’autres affirmations, organiser son action en la soumettant à un plan ou à un principe. Pourtant, très vite, cette exigence de justification nous renvoie, pour éviter la régression à l’infini, à l’exigence d’un fondement premier. Il semble que nous ayons besoin d’une base de départ permettant d’échapper au doute et de nous installer dans la certitude. Précisément, le rationalisme philosophique s’est longtemps défini par la conviction qu’il est possible de trouver un fondement sur lequel construire solidement l’édifice de notre savoir.
Deux tendances se sont succédées, qui partageaient cet espoir. La première intellectualiste, a tenté, suivant Platon et Descartes, de trouver ce fondement certain dans le respect de l’évidence intellectuelle, prise comme garantie de vérité. Il est vite apparu que cette voie est sans issue : même en mathématiques, où elle paraissait valable, elle a perdu son intérêt le jour où l’on a renoncé à l’idée de vérités intellectuelles premières perçues par l’intuition. Et, a fortiori, dès que l’on veut connaître le monde réel et agir sur lui, on découvre que les idées les plus cohérentes, les plus claires, et les plus simples sont souvent les plus fausses. Par réaction, certains ont choisi la voie empiriste : le fondement premier de nos discours et de nos actions, c’est alors l’expérience, c’est-à-dire les données des sens, et toute théorie qui ne vient pas de l’expérience est vaine et gratuite. Cette tentation aussi a rencontré l’échec, car il apparaît vite qu’aucune série finie d’expériences ne peut permettre l’énoncé des propositions universelles dont nous avons besoin dans notre science et pour nos actions. L’expérience ne peut aller au-delà d’elle-même, elle ne justifie rien. Si donc on définit le rationalisme comme l’effort pour trouver un fondement positif certain à notre connaissance du réel, il semble que le rationalisme soit difficilement défendable. Et l’irrationalisme a dès lors la voie ouverte, dans le domaine de la connaissance. Sous la forme sceptique d’abord : rien ne prouve que notre science soit vraie et rende compte du réel. Sous la forme, plus modérée, du relativisme, ensuite : même si la science se révèle un outil efficace, rien ne prouve qu’une théorie scientifique soit une meilleure représentation du monde qu’une autre théorie. Même ceux qui valorisent encore la pensée et ses œuvres sont des irrationalistes : la « raison », puissance d’organisation, principe de cohérence, n’est plus qu’une force parmi d’autres, elle ne désigne pas une attitude possédant un fondement.
La situation est-elle absolument désespérée ? En fait, c’est au moment où l’on croit avoir échoué qu’on atteint vraiment le succès. Il est vrai qu’il n’y a aucun fondement positif à notre connaissance, c’est-à-dire aucun moyen d’éviter à coup sûr l’erreur, mais c’est reconnaître du même coup que l’on sait ce que c’est que l’erreur, et comment établir qu’une théorie est fausse. De ce fait, nous avons toujours le moyen, à défaut de trancher pour une théorie, de trancher contre elle : l’expérience ne peut pas vérifier et justifier un énoncé universel, mais elle peut l’infirmer. Nous tenons là notre fondement, même si c’est un fondement négatif et s’il ne se situe nullement au point de départ. On peut toujours séparer les théories qui sont fausses, de celles dont il n’est pas établi qu’elles le sont, et choisir les secondes. Si l’on accepte de définir ainsi la science de façon négative, et de faire de l’étonnante accumulation de ses résultats l’effet d’une simple élimination de l’erreur, la connaissance semble possible.
Il y a dès lors, et c’est l’idée essentielle de Popper, une forme de pensée rationnelle, c’est-à-dire non arbitraire : c’est la pensée critique. Le principe de celle-ci, c’est de mettre à l’épreuve toutes les idées que l’on émet, en partant du principe qu’elles ne peuvent acquérir de valeur qu’après une telle mise à l’épreuve. Quel que soit le résultat d’une mise à l’épreuve, je suis, en effet, gagnant : si ma théorie est réfutée, le nombre des théories possibles qui subsistent est diminué ; si elle a résisté à la réfutation, elle gagne en solidité. Critiquer sévèrement, par l’intermédiaire d’une confrontation à l’expérience, les théories que l’on émet, est donc la seule voie qui puisse faire progresser.
Vanleers- Digressi(f/ve)
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Re: Réflexions
Introduire une nouvelle dimension, que j’appelle immatérielle, ça veut dire quoi ? Ça veut dire reconnaître qu’il pourrait exister une dimension qui ne soit pas incluse dans l’espace ( laissons tomber pour le moment le temps). Ou encore : l’espace ne permet pas d’appréhender la totalité des événements de l’univers. Nous en sommes là par exemple pour la matière noire. Nous ne pouvons pas la détecter dans l’espace ce qui ne signifie pas qu’elle n’existe pas, qu’elle n’a pas d’effet dans l’espace.
Reconnaître qu’il existe une dimension qui complète l’espace sans y être incluse permettra d’acter le réel et d’éviter de perdre du temps à vouloir à tout prix faire tout rentrer dans l’espace.
Bien sûr reconnaître que l’espace ne peut rendre compte de la totalité de l’univers est une révolution conceptuelle. Cela renvoie aussi à cette idée que l’espace n’est pas un donné totalement objectif, que c’est un donné qui est une fonction de la nature de notre perception. Sans aller jusqu à dire avec Kant que l’espace est une forme a priori de notre sensibilité ( une forme pure) c’est quand même suggérer que l’espace est certes une fonction d’un réel indépendant de l’homme mais aussi une fonction de notre perception. Reconnaître qu’il existe une dimension immatérielle c’est reconnaître qu’il existe un réel que notre perception ne peut pas intégrer.
L’introduction d’une dimension immatérielle qui vient compléter les dimensions de l’espace donnera du champ à la recherche.
Mais introduire une telle dimension c’est aussi postuler cela : toute réalité spatiale a un complément immatériel même la particule élémentaire.
De toute façon nous sommes en train d’aborder une révolution dans nos représentations. Trop de nouveaux concepts se peuvent plus s’intégrer dans nos représentations, matière noire, énergie noire, intrication, conscience phénoménale, etc. Il va falloir révolutionner nos représentations usuelles et sans doute aller au delà de nos représentations traditionnelles limitées par l’espace et le temps. Les grands sauts historiques de la science s’accompagnent toujours d’un nouvel imaginaire et d’audace. Ce n’est pas la complexité de la pensée qui permet de faire de tels sauts c’est au contraire la simplicité, jointe à l’audace et à l’imagination. J’ai beaucoup aimé Latour ( le philosophe) lorsqu’il dit que Newton dépasse Aristote lorsque Newton coupe les ailes des anges qui poussent la lune pour accoucher du concept : force. C’est très simple cette révolution mais il fallait y penser : garder la force de l’ange mais supprimer les ailes ( simplification conceptuelle).
Reconnaître qu’il existe une dimension qui complète l’espace sans y être incluse permettra d’acter le réel et d’éviter de perdre du temps à vouloir à tout prix faire tout rentrer dans l’espace.
Bien sûr reconnaître que l’espace ne peut rendre compte de la totalité de l’univers est une révolution conceptuelle. Cela renvoie aussi à cette idée que l’espace n’est pas un donné totalement objectif, que c’est un donné qui est une fonction de la nature de notre perception. Sans aller jusqu à dire avec Kant que l’espace est une forme a priori de notre sensibilité ( une forme pure) c’est quand même suggérer que l’espace est certes une fonction d’un réel indépendant de l’homme mais aussi une fonction de notre perception. Reconnaître qu’il existe une dimension immatérielle c’est reconnaître qu’il existe un réel que notre perception ne peut pas intégrer.
L’introduction d’une dimension immatérielle qui vient compléter les dimensions de l’espace donnera du champ à la recherche.
Mais introduire une telle dimension c’est aussi postuler cela : toute réalité spatiale a un complément immatériel même la particule élémentaire.
De toute façon nous sommes en train d’aborder une révolution dans nos représentations. Trop de nouveaux concepts se peuvent plus s’intégrer dans nos représentations, matière noire, énergie noire, intrication, conscience phénoménale, etc. Il va falloir révolutionner nos représentations usuelles et sans doute aller au delà de nos représentations traditionnelles limitées par l’espace et le temps. Les grands sauts historiques de la science s’accompagnent toujours d’un nouvel imaginaire et d’audace. Ce n’est pas la complexité de la pensée qui permet de faire de tels sauts c’est au contraire la simplicité, jointe à l’audace et à l’imagination. J’ai beaucoup aimé Latour ( le philosophe) lorsqu’il dit que Newton dépasse Aristote lorsque Newton coupe les ailes des anges qui poussent la lune pour accoucher du concept : force. C’est très simple cette révolution mais il fallait y penser : garder la force de l’ange mais supprimer les ailes ( simplification conceptuelle).
Dernière édition par aliochaverkiev le Sam 1 Juil 2023 - 10:02, édité 1 fois
aliochaverkiev- Digressi(f/ve)
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Re: Réflexions
Mais la science ne fonctionne pas toujours conformément à la méthode poppérienne ainsi décrite, et à raison. Beaucoup de théories scientifiques passées ont été gardées malgré une réfutation par l'expérience ; elles ont été avancées ou défendues parfois sur une base non empirique.
Par exemple, le système géocentrique de Ptolémée était empiriquement beaucoup plus confirmé que l'héliocentrisme de Copernic. Pourtant, ce dernier n'a pas été écarté (heureusement).
La théorie électromagnétique du 19e siècle avait prédit l'existence des ondes radio, mais l'expérience avait échoué. Pourtant, la théorie était correcte : c'est l'interprétation de l'expérience qui était mauvaise.
Plus récemment, la théorie des cordes fait partie des recherches de la communauté scientifique, pourtant il a été établi qu'elle est expérimentalement infalsifiable.
Le falsificationnisme naïf à la Popper est trop simple (trop rationnel, peut-être) pour s'appliquer correctement à l'entreprise scientifique.
Par exemple, le système géocentrique de Ptolémée était empiriquement beaucoup plus confirmé que l'héliocentrisme de Copernic. Pourtant, ce dernier n'a pas été écarté (heureusement).
La théorie électromagnétique du 19e siècle avait prédit l'existence des ondes radio, mais l'expérience avait échoué. Pourtant, la théorie était correcte : c'est l'interprétation de l'expérience qui était mauvaise.
Plus récemment, la théorie des cordes fait partie des recherches de la communauté scientifique, pourtant il a été établi qu'elle est expérimentalement infalsifiable.
Le falsificationnisme naïf à la Popper est trop simple (trop rationnel, peut-être) pour s'appliquer correctement à l'entreprise scientifique.
Invité- Invité
Re: Réflexions
Ce qui m’a beaucoup intéressé chez Popper, c’est sa position vis-à-vis de la philosophie, ce qu’explicite Renée Bouveresse dans Karl Popper ou le rationalisme critique – Vrin 1998.
Elle s’interroge : « A quoi peut prétendre la philosophie dès lors qu’elle reste tout de même, puisque infalsifiable, distincte de la science ? » (p. 66)
Elle s’interroge : « A quoi peut prétendre la philosophie dès lors qu’elle reste tout de même, puisque infalsifiable, distincte de la science ? » (p. 66)
Renée Bouveresse a écrit: La réponse de Popper esquissée en 1958 dans Conjectures et Réfutations, après une certaine évolution, et précisée dans le Postscript, est celle-ci : une théorie philosophique n’est, certes, pas falsifiable, mais elle n’en est pas moins vraie ou fausse, de même qu’un donné existentiel pur est vrai ou faux même s’il n’est pas falsifiable. Cette vérité ou cette fausseté ne peuvent pas être établies de façon indiscutable : une philosophie ne peut être qu’une tentative. Mais on peut, sans parvenir vraiment à la tester, argumenter pour ou contre une philosophie, en fonction de critères précis tels que sa cohérence, son pouvoir unificateur, sa fécondité, et surtout sa capacité de résoudre le problème qu’elle se propose sans créer des difficultés plus sérieuses. (ibid.)
Vanleers- Digressi(f/ve)
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Re: Réflexions
Quand Newton passe de la force de l’ange à la force toute seule qu’est ce qui se passe ? D’une certaine manière Newton se sépare des dieux dans le domaine de la physique ( bien qu’il appelle encore « philosophie » le résultat de ses recherches). Il reconnaît la réalité de la « force » mais il renonce à l’attribution de cette force à un être spirituel. Il est possible de voir là cette évolution qui part du spirituel pour aller vers la neutralité. Il existe des phénomènes dont la cause est certes inconnue mais dont la cause n’est plus attribuée à un Dieu. Nous voyons là l’audace du découvreur. Il pose l’existence du phénomène comme étant ce qu’il apparaît être mais il renonce à la causalité usuelle. Ça ne signifie pas qu’il pense qu’il n’y a pas de causalité ça signifie qu’il accepte de ne pas connaître la cause et pourtant de continuer à penser comme suspendu dans le vide, courageusement, sans marcher sur la terre ferme de la causalité. Je me sépare de la cause traditionnelle, les dieux, les anges.. et je continue à étudier en espérant, peut être, un jour trouver une autre cause qui pourrait me permettre d’agir plus concrètement dans le réel. Le passage depuis la rive des dieux jusqu’à la rive de la science est d’abord un passage audacieux, le courage d’une rupture sans savoir où l’on va.
L’introduction d’une dimension immatérielle c’est aussi une façon de faire descendre la spiritualité sur terre. Car cette dimension immatérielle ne peut pas être assimilée à l’esprit. Au contraire, il est nécessaire de se séparer de la notion d’esprit, beaucoup trop humaine, beaucoup trop liée aux dieux. En ramenant l’esprit à une simple dimension immatérielle, qui vient compléter les autres dimensions usuelles, l’espace et le temps, on pourra avancer. Il faut extraire l’esprit des cieux pour le ramener sur terre ( ou dans l’univers) dans une simple dimension complémentaire.
L’introduction d’une dimension immatérielle c’est aussi une façon de faire descendre la spiritualité sur terre. Car cette dimension immatérielle ne peut pas être assimilée à l’esprit. Au contraire, il est nécessaire de se séparer de la notion d’esprit, beaucoup trop humaine, beaucoup trop liée aux dieux. En ramenant l’esprit à une simple dimension immatérielle, qui vient compléter les autres dimensions usuelles, l’espace et le temps, on pourra avancer. Il faut extraire l’esprit des cieux pour le ramener sur terre ( ou dans l’univers) dans une simple dimension complémentaire.
aliochaverkiev- Digressi(f/ve)
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Re: Réflexions
Allez, encore une fois. J'aime bien Popper, et quelques autres. Incidemment, ni Popper, ni quelques autres, n'ont jamais verbalisé, avant moi, la différence épistémologique fondamentale entre le sens (" cet esprit subtil qui s'insinue partout ", Leibniz, dans la nature, objet de la science, etc.) et le Sens produit par des Sujets en tant que tels.
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" Tout Étant produit par moi m'est donné (c'est son statut philosophique), a priori, et il est Mien (cogito, conscience de Soi, libéré du Poêle) ". " Savoir guérit, forge. Et détruit tout ce qui doit l'être ", ou, équivalents, " Tout l'Inadvertancier constitutif doit disparaître ", " Le progrès, c'est la liquidation du Sujet empirique, notoirement névrotique, par la connaissance ". " Il faut régresser et recommencer, en conscience ". Moi.
C'est à pas de colombes que les Déesses s'avancent.
neopilina- Digressi(f/ve)
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Re: Réflexions
C'est-à-dire ? Il y a un sens qui n'est pas produit par des sujets ?
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...que vont charmant masques et bergamasques...
Bergame- Persona
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Re: Réflexions
La gravité universelle, j'aime bien, elle sauvera peut être la vie dans l'univers,
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" Tout Étant produit par moi m'est donné (c'est son statut philosophique), a priori, et il est Mien (cogito, conscience de Soi, libéré du Poêle) ". " Savoir guérit, forge. Et détruit tout ce qui doit l'être ", ou, équivalents, " Tout l'Inadvertancier constitutif doit disparaître ", " Le progrès, c'est la liquidation du Sujet empirique, notoirement névrotique, par la connaissance ". " Il faut régresser et recommencer, en conscience ". Moi.
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neopilina- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 31/10/2009
Re: Réflexions
Et en quoi la gravité a du "sens", ou est (?) un "sens", je ne comprends pas ?
Qu'est-ce que tu appelles le "sens", en fait ?
Qu'est-ce que tu appelles le "sens", en fait ?
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Bergame- Persona
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Date d'inscription : 03/09/2007
Re: Réflexions
.
Le seul sens que j'ai pu voir, c'est celui qui avait été construit par l'humain en lui pour lui et les autres.
Mais je suis peut-être aveugle.
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Le seul sens que j'ai pu voir, c'est celui qui avait été construit par l'humain en lui pour lui et les autres.
Mais je suis peut-être aveugle.
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Le matérialisme scientifique est une philosophie.
Le matérialisme scientifique n’est autre que la philosophie logiquement appropriée à l’activité scientifique.
Au nom de l'art, de la science et de la philosophie, ainsi soit-il.
Saint-Ex- Digressi(f/ve)
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Re: Réflexions
Popper a reconnu lui-même que son réfutationnisme pouvait être parfois bancal, notamment lorsqu'il a déclaré que la pensée darwinienne était de la métaphysique et qu'il s'est rétracté en disant plus tard qu'en réalité c'était de la science.AntiSubjectiviste a écrit:Le falsificationnisme naïf à la Popper est trop simple (trop rationnel, peut-être) pour s'appliquer correctement à l'entreprise scientifique.
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Saint-Ex- Digressi(f/ve)
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Localisation : Deux-Montagnes, près d'Oka
Date d'inscription : 01/07/2023
Re: Réflexions
.AntiSubjectiviste a écrit:
Le falsificationnisme naïf à la Popper est trop simple (trop rationnel, peut-être) pour s'appliquer correctement à l'entreprise scientifique
Probablement trop théorique et marquée par l'époque et les débats de l'époque dans laquelle Popper pense.
Popper,(comme Bachelard) s'intéressent (évidemment) aux contenus scientifiques mais font porter l’investigation principalement sur la question de la rationalité.
Ce qui induit un régime de pensée prescriptif.
Si je compare à ce fit et pensait Bruno Latour il y a une grande différence d'approche de la science.
Popper n'est pas un anthropologue des sciences. Il est épistémologue.
Il ne dit pas ce qui est concrètement mais ce qui doit théoriquement déterminer un jugement de distinction (entre science et métaphysique par exemple)
C'est législatif. Il se comporte comme un juriste.
C'est dans le genre: définitionnel.
et pour le coup difficilement réfutable.
Je ne parle pas du Popper philosophe et subtil sur d'autres sujets
tel que le problème du corps et de l’âme.
hks- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 04/10/2007
Re: Réflexions
hks a écrit:
Popper n'est pas un anthropologue des sciences. Il est épistémologue.
Il ne dit pas ce qui est concrètement mais ce qui doit théoriquement déterminer un jugement de distinction (entre science et métaphysique par exemple)
C'est législatif. Il se comporte comme un juriste.
C'est dans le genre: définitionnel.
et pour le coup difficilement réfutable.
Je partage entièrement ce que vous écrivez : Popper est un épistémologue, c’est-à-dire un théoricien de la connaissance.
S’inspirant du transcendantalisme kantien, sa thèse est que nous essayons de connaître le monde en construisant a priori des modèles du réel.
Il distingue les modèles scientifiques, falsifiables, et les autres modèles, non falsifiables, qu’il appelle méta-physiques.
Il établit ainsi une démarcation entre modèles de compréhension, distincte de celle du Cercle de Vienne auquel il s’était opposé.
Les modèles métaphysiques, quoique non falsifiables, peuvent avoir un grand intérêt et Popper s’oppose ainsi au scientisme, ce nouvel intégrisme qui proclame : « Hors de la science, pas de salut ».
Par exemple, le problème corps-esprit reçoit une solution très satisfaisante dans le modèle métaphysique de Spinoza, comme je l’ai rappelé par ailleurs
On trouve aussi des modèles de compréhension du réel comme celui d’Ignace de Loyola et, plus généralement, des modèles spirituels ou religieux qui méritent d’être discutés et évalués comparativement.
Vanleers- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 4214
Date d'inscription : 15/01/2017
Re: Réflexions
Le problème, c'est qu'une théorie scientifique n'est jamais falsifiable par une expérience, et ceci est un fait épistémologique (qui est confirmé par l'histoire des sciences). La raison est que toute expérience, en plus d'être conçue pour tester une théorie donnée, repose par ailleurs sur d'autres théories annexes (par exemple, la théorie sur le fonctionnement des appareils de mesure). Il est logiquement possible (et cela s'est déjà produit) qu'une expérience échoue alors que la théorie de base est correcte car c'est une théorie annexe qui est incorrecte.
Autrement dit, toute expérience teste toujours une nébuleuse de théories et il n'y a pas de moyen logique de dire, a priori, laquelle devrait être rejetée en cas d'échec de l'expérience.
Le critère de Popper est séduisant pour les non-scientifiques car simple à comprendre. Il est également pratique comme argument rhétorique pour attaquer les pseudo-sciences. Mais il est juste logiquement défectueux. Et Popper le savait très bien, raison pour laquelle il faudrait aller plus loin que ce critère naïf de falsifiabilité.
Autrement dit, toute expérience teste toujours une nébuleuse de théories et il n'y a pas de moyen logique de dire, a priori, laquelle devrait être rejetée en cas d'échec de l'expérience.
Le critère de Popper est séduisant pour les non-scientifiques car simple à comprendre. Il est également pratique comme argument rhétorique pour attaquer les pseudo-sciences. Mais il est juste logiquement défectueux. Et Popper le savait très bien, raison pour laquelle il faudrait aller plus loin que ce critère naïf de falsifiabilité.
Invité- Invité
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