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Re: Vivre le moment présent
Jamais avec moi, en fait.
On doit avoir des personnalités qui s' accordent malgré certaines différences de points de vue.
Ou alors, parce qu' on s' accorde sur l' essentiel.
On doit avoir des personnalités qui s' accordent malgré certaines différences de points de vue.
Ou alors, parce qu' on s' accorde sur l' essentiel.
Re: Vivre le moment présent
Grégor a écrit:Oui Saint-Ex,
Je voulais dire que parler de la nature d’autres univers me semble un peu périlleux. Tu te trompes en pensant que tout le monde ignore la cosmologie. J’avais lu une brève histoire du temps et l’astrophysique était ma première passion intellectuelle. Mais je conçois que ces domaines évoluent et je ne suis plus à la page. Je pense toujours que ton argumentation et ton expression « De facto » n’étaient pas très pertinentes. C’est un peu bizarre de dire que l’ignorance augmente alors que les connaissances augmentent. Il ne peut pas y avoir d’avantage d’inconnu, seulement des domaines peut-être que l’on croyait connaître et qui sont plus complexes qu’on ne le pensait, mais cela signifie simplement que notre conception de l’univers évolue et non que l’univers en soi deviendrait plus vaste. Donc non l’inconnu n’augmente pas De facto mais seulement pour nous.
L'exemple des exoplanètes est représentatif de ce principe d'inconnu et d'inconnaissable produits par la connaissance.
La première exoplanète a été découverte en 1992, Depuis, 5500 autres exoplanètes ont été découvertes, mais dans un espace limité aujourd'hui à 7000 années-lumière centré sur la terre. Or, sachant par les observations de cet espace que les étoiles observées possèdent leur système planétaire selon une proportion d'étoiles déterminée et que les étoiles réparties dans la galaxie sont des mêmes types que celles dont nous avons vu le système planétaire, l'extrapolation nous donne un total d'environ 400 milliards de planètes DONT NOUS NE SAVONS RIEN.
Mais nous pouvons imaginer que nous aurons sans doute la possibilité de découvrir encore de nouvelles exoplanètes. La difficulté de telles découvertes va aller en grandissant, car de nombreuses exoplanètes se trouvent de l'autre côté du gigantesque noyau d'étoiles situées au centre de la galaxie. Déjà le principe de d'INCONNAISSABLE commence à prendre le pas sur celui de l'INCONNU.
Tout cela posé, nous n'aurons jamais la possibilité de connaître chacune des exoplanètes des autres galaxie. Tout à coup le champ de l'inconnaissable s'est multiplié par 2000 milliards (le nombre de galaxies visibles).
Mais en supposant que les instruments de mesure se perfectionnent au point de permettre de découvrir toutes les exoplanètes de l'univers connu, il faudra nous rappeler que nous ne voyons par définition que l'univers observable, qui est en expansion accélérée au point que les galaxies les plus éloignées atteignent et dépassent la vitesse de la lumière. Ces galaxie sont invisibles et le resteront de toute éternité, c'est une loi de la physique.
Inutile de dire que jamais nous serons en mesure de connaître la moindre chose des exoplanètes accompagnant les étoiles de ces galaxies.
Ce résumé cospmogique nous montre, et nous prouve, le principe de l'INCONNAISSABLE produit par la connaissance.
Mais ce n'est pas tout.
La connaissance de l'expansion accélérée de l'univers nous a montré une chose dont nous ne savons rien et qui occupe 99 % de l'univers ! On appelle ce gigantesque inconnu du nom d'énergie sombre, et même ce terme ne dit rien, absolument rien de la cause de cette expansion accélérée de l'univers !
Cela dit,
on peut prévoir que la totalité des galaxies va un jour disparaître du champ des évènements observables de l'univers, et tout intelligence ayant émergé à ce moment n'aura jamais la moindre chance d'observer et de savoir ce qu'est en réalité l'univers que nous voyons aujourd'hui.
Autrement dit, toutes nos connaissances cosmologiques actuelles NOUS MONTRE LE PARFAIT INCONNAISSABLE cosmologique futur.
Oh, on a encore le temps avant que ça arrive ...
.
Dernière édition par Saint-Ex le Mar 1 Oct 2024 - 16:02, édité 2 fois
_________________
Le matérialisme scientifique est une philosophie.
Le matérialisme scientifique n’est autre que la philosophie logiquement appropriée à l’activité scientifique.
Au nom de l'art, de la science et de la philosophie, ainsi soit-il.
Saint-Ex- Digressi(f/ve)
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Re: Vivre le moment présent
Bergame a écrit:Que veux-tu dire par là, Saint-Ex ?Saint Ex a écrit:La philosophie des sciences de Karl Popper n'a plus court pour penser le travail des astrophysiciens-cosmologues. Celle de Feyerabend devrait mieux convenir ...
Em gros, Karl Popper pense une méthode scientifique qui ne s'applique que dans le cas où elle est applicable, pour résumer à mort.
Feyerabend s'éloigne de Popper en réfutant le principe de la méthode scientifique et en le remplaçant par l'impossibilité de prévoir méthodiquement les grandes découvertes.
De ces deux points de vue, on peut voir où se situe la cosmologie actuelle, qui refuse le réfutationnisme de Popper, mais qui applique la méthode mathématique tout en respectant le point de vue de l'imprévisibilité des plus grandes découvertes, comme le pense Feyerabend.
_________________
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Saint-Ex- Digressi(f/ve)
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Re: Vivre le moment présent
Bergame a écrit:Oui oui, moi aussi, mais Saint-Ex sait aussi être provocateur, hein, on le sait bien, et lui le premier.
Je me suis nommé moi même avec mon précieux accord Grand Empereur du Monde.
Du monde Musical pour être plus précis.
Je me suis accordé le grade très enrubanné de Napoléon Bonaparte pour me récompenser de ma sagesse emblématique. Ce Napoléon vassal de ma Grandeur disait une chose plaisante à mon entendement.
Il affirmait qu'il jouait de l'humain comme les musiciens jouent du violon.
Non de Dieu de miséricorde infinie, qu'est-ce qu'on rigole.
.
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Saint-Ex- Digressi(f/ve)
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Re: Vivre le moment présent
Saint-Ex a écrit:Bergame a écrit:Que veux-tu dire par là, Saint-Ex ?Saint Ex a écrit:La philosophie des sciences de Karl Popper n'a plus court pour penser le travail des astrophysiciens-cosmologues. Celle de Feyerabend devrait mieux convenir ...
Em gros, Karl Popper pense une méthode scientifique qui ne s'applique que dans le cas où elle est applicable, pour résumer à mort.
Feyerabend s'éloigne de Popper en réfutant le principe de la méthode scientifique et en le remplaçant par l'impossibilité de prévoir méthodiquement les grandes découvertes.
De ces deux points de vue, on peut voir où se situe la cosmologie actuelle, qui refuse le réfutationnisme de Popper, mais qui applique la méthode mathématique tout en respectant le point de vue de l'imprévisibilité des plus grandes découvertes, comme le pense Feyerabend.
je lis sur la fiche wikipedia de F :
"Puisque les scientifiques ne peuvent parvenir à adopter un point de vue universel qui garantirait la qualité de leurs observations, il n'y a pas pour lui de raison que les assertions de la science soient privilégiées par rapport à celles d'autres idéologies comme les religions."
!!!!
denis_h- Digressi(f/ve)
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Re: Vivre le moment présent
Ce n'est pas bien difficile de s'accorder avec ceux qui pensent comme nous.
Le problème c'est quand on est incapable d'accepter un autre point de vue que le sien et qu'on part dans une fausse croisade contre la philosophie (dite idéaliste);
Que l'on qualifie tout discours différent du sien de philosophie philosophante, sans produire le moindre argument mais en faisant du copier-coller de fiches interminables de résumés sur des philosophies que l'on a survolées.
Que l'on refuse le dialogue (trop platonicien) pour faire du survol malhonnête et onfraytiste de pensées qui ne méritent pas d'être vulgarisées.
Je comprends ce que peut avoir de rassurant et d'attirant pour ceux qui ne veulent pas faire l'effort d'endurer certaines pensées, un discours haineux et caricatural, mais ce n'est passionnant qu'au mépris de la vérité et de la probité de ceux qui ne renoncent pas à lire avec finesse et respect les oeuvres de la tradition philosophique.
Ce n'est qu'une nouvelle façon sectaire de répandre un nouveau dogme qui ne cache pas ses arrières-pensées puisqu'il est aussi proche que possible du sectarisme religieux qu'il prétend combattre.
On retrouve les mêmes procédés manichéens et les listes des auteurs à bruler, la même haine de l'autre, de celui qui pense différemment.
D'ailleurs Saint-Ex parle de croisade, il ne faut pas s'y tromper.
Il y a toujours eu des foules pour acclamer les fanatiques et cela ne changera pas du jour au lendemain.
C'est justement contre cela que la philosophie peut nous enseigner à penser autrement, à chercher des manières radicalement neuves de penser des problèmes souvent très anciens.
Je reconnais que les sciences apportent des réponses à ces problèmes anciens mais le danger n'est-il pas de faire de la science le nouvel apôtre de la vérité et l'unique certitude sur tout, voire d'ériger la certitude comme seul mode d'appréhension de la vérité ? Surtout derrière cette nouvelle secte d'élus auto-proclamés, on voit les mêmes anciennes pratiques d'ostracisme et de malhonnêteté intellectuelle.
Tout cela pour le triste pouvoir de se sentir puissant sur un forum d'écriture.
Cela peut paraître tellement ridicule.
On voit bien que la vérité à plusieurs visages.
Le plus simpliste est celui de la connaissance des étants, celui des certitudes. Mais derrière ce niveau de connaissance, il y a une autre vérité, celle de pouvoir faire l'intéressant et de paraître supérieur parce que l'on possède cette connaissance. Ce second niveau et je ne parle pas d'autres niveaux tout aussi passionnants de dévoilement de la vérité, m'intéresse particulièrement concernant les Onfraytistes, car il est leur véritable âme, l'âme du ressentiment de ceux qui n'ont jamais pu lire un vrai livre de philosophie et qui ne peuvent pas discuter de philosophie, parce qu'ils n'ont pas suffisamment étudié (même s'il prétendront toujours le contraire : ils sont toujours persuadés d'avoir tout compris, alors que ceux qui étudient sérieusement savent qu'ils n'ont jamais tout compris). Ils partent dans des croisades stériles qui n'apportent rien à la pensée et ils utilisent des arguments faibles voire fallacieux pour salir et rabaisser leurs adversaires. Il faut que le débat tombe dans le caniveau. Sinon, si l'on essaie de restituer la lettre et l'esprit des auteurs, on est taxés de philosophes philosophant.
Or, il n'est pas faux que certains répètent du jargon philosophique sans bien comprendre l'esprit de ce qu'ils disent. La critique des amis d'Onfray n'est pas complètement fausse, sinon ce serait trop simple. Mais il est vrai que la spéculation philosophique est difficile, il est difficile d'entrer dans une pensée différente de la sienne et parfois en répétant, en singeant des expressions, on a l'impression de comprendre, sans comprendre vraiment.
Voilà pourquoi, j'évite autant que possible le jargon et essaie de parler simplement.
Mais pourquoi écrire cela contre des moulins à vent ?
Je sais bien que ceux qui sont enlisés dans une vision sectaire du monde ne pourront jamais entrer dans un dialogue avec moi.
Ils se contenteront d'asséner leur vérité, leur certitude, leur pathologique vision du monde.
Le problème c'est quand on est incapable d'accepter un autre point de vue que le sien et qu'on part dans une fausse croisade contre la philosophie (dite idéaliste);
Que l'on qualifie tout discours différent du sien de philosophie philosophante, sans produire le moindre argument mais en faisant du copier-coller de fiches interminables de résumés sur des philosophies que l'on a survolées.
Que l'on refuse le dialogue (trop platonicien) pour faire du survol malhonnête et onfraytiste de pensées qui ne méritent pas d'être vulgarisées.
Je comprends ce que peut avoir de rassurant et d'attirant pour ceux qui ne veulent pas faire l'effort d'endurer certaines pensées, un discours haineux et caricatural, mais ce n'est passionnant qu'au mépris de la vérité et de la probité de ceux qui ne renoncent pas à lire avec finesse et respect les oeuvres de la tradition philosophique.
Ce n'est qu'une nouvelle façon sectaire de répandre un nouveau dogme qui ne cache pas ses arrières-pensées puisqu'il est aussi proche que possible du sectarisme religieux qu'il prétend combattre.
On retrouve les mêmes procédés manichéens et les listes des auteurs à bruler, la même haine de l'autre, de celui qui pense différemment.
D'ailleurs Saint-Ex parle de croisade, il ne faut pas s'y tromper.
Il y a toujours eu des foules pour acclamer les fanatiques et cela ne changera pas du jour au lendemain.
C'est justement contre cela que la philosophie peut nous enseigner à penser autrement, à chercher des manières radicalement neuves de penser des problèmes souvent très anciens.
Je reconnais que les sciences apportent des réponses à ces problèmes anciens mais le danger n'est-il pas de faire de la science le nouvel apôtre de la vérité et l'unique certitude sur tout, voire d'ériger la certitude comme seul mode d'appréhension de la vérité ? Surtout derrière cette nouvelle secte d'élus auto-proclamés, on voit les mêmes anciennes pratiques d'ostracisme et de malhonnêteté intellectuelle.
Tout cela pour le triste pouvoir de se sentir puissant sur un forum d'écriture.
Cela peut paraître tellement ridicule.
On voit bien que la vérité à plusieurs visages.
Le plus simpliste est celui de la connaissance des étants, celui des certitudes. Mais derrière ce niveau de connaissance, il y a une autre vérité, celle de pouvoir faire l'intéressant et de paraître supérieur parce que l'on possède cette connaissance. Ce second niveau et je ne parle pas d'autres niveaux tout aussi passionnants de dévoilement de la vérité, m'intéresse particulièrement concernant les Onfraytistes, car il est leur véritable âme, l'âme du ressentiment de ceux qui n'ont jamais pu lire un vrai livre de philosophie et qui ne peuvent pas discuter de philosophie, parce qu'ils n'ont pas suffisamment étudié (même s'il prétendront toujours le contraire : ils sont toujours persuadés d'avoir tout compris, alors que ceux qui étudient sérieusement savent qu'ils n'ont jamais tout compris). Ils partent dans des croisades stériles qui n'apportent rien à la pensée et ils utilisent des arguments faibles voire fallacieux pour salir et rabaisser leurs adversaires. Il faut que le débat tombe dans le caniveau. Sinon, si l'on essaie de restituer la lettre et l'esprit des auteurs, on est taxés de philosophes philosophant.
Or, il n'est pas faux que certains répètent du jargon philosophique sans bien comprendre l'esprit de ce qu'ils disent. La critique des amis d'Onfray n'est pas complètement fausse, sinon ce serait trop simple. Mais il est vrai que la spéculation philosophique est difficile, il est difficile d'entrer dans une pensée différente de la sienne et parfois en répétant, en singeant des expressions, on a l'impression de comprendre, sans comprendre vraiment.
Voilà pourquoi, j'évite autant que possible le jargon et essaie de parler simplement.
Mais pourquoi écrire cela contre des moulins à vent ?
Je sais bien que ceux qui sont enlisés dans une vision sectaire du monde ne pourront jamais entrer dans un dialogue avec moi.
Ils se contenteront d'asséner leur vérité, leur certitude, leur pathologique vision du monde.
Grégor- Digressi(f/ve)
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Re: Vivre le moment présent
là j'ai bien peur que le débat s'enlise...
grégor,
quand j'ai lu ton message ouvrant ce thread, j'ai immédiatement pensé à la fable La cigale et la fourmi.
il est clair que tu te situes du côté fourmi, puisque tu traites les "cigales" de "gauchiste merdeux", ou qque chose du genre.
à partir de là , moi je veux bien dialoguer, mais sur quoi ?
à ce stade, je ne vois que confusément ce que tu cherches à défendre ou à faire comprendre.
grégor,
quand j'ai lu ton message ouvrant ce thread, j'ai immédiatement pensé à la fable La cigale et la fourmi.
il est clair que tu te situes du côté fourmi, puisque tu traites les "cigales" de "gauchiste merdeux", ou qque chose du genre.
à partir de là , moi je veux bien dialoguer, mais sur quoi ?
à ce stade, je ne vois que confusément ce que tu cherches à défendre ou à faire comprendre.
Dernière édition par denis_h le Lun 30 Sep 2024 - 10:53, édité 1 fois
denis_h- Digressi(f/ve)
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Re: Vivre le moment présent
A quel niveau en est tu au piano ?Saint-Ex a écrit:Bergame a écrit:Oui oui, moi aussi, mais Saint-Ex sait aussi être provocateur, hein, on le sait bien, et lui le premier.
Je me suis nommé moi même avec mon précieux accord Grand Empereur du Monde.
Du monde Musical pour être plus précis.
Je me suis accordé le grade très enrubanné de Napoléon Bonaparte pour me récompenser de ma sagesse emblématique. Ce Napoléon vassal de ma Grandeur disait une chose plaisante à mon entendement.
Il affirmait qu'il jouait de l'humain comme les musiciens jouent du violon.
Non de Dieu de miséricorde infinie, qu'est-ce qu'on rigole.
.
Sonates de Mozart ? ( déjà très difficile à bien jouer ) ?
Ou carrément Bach ?
Ou autre ?
Je sais que tu adores le concerto de Saint Seans ?
Re: Vivre le moment présent
( alain,
les préludes en do majeur et mineur du petit livre de anna magdalena bach ne sont pas si durs que ça à jouer. )
les préludes en do majeur et mineur du petit livre de anna magdalena bach ne sont pas si durs que ça à jouer. )
denis_h- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 682
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Re: Vivre le moment présent
denis_h a écrit:Saint-Ex a écrit:Bergame a écrit:Que veux-tu dire par là, Saint-Ex ?Saint Ex a écrit:La philosophie des sciences de Karl Popper n'a plus court pour penser le travail des astrophysiciens-cosmologues. Celle de Feyerabend devrait mieux convenir ...
Em gros, Karl Popper pense une méthode scientifique qui ne s'applique que dans le cas où elle est applicable, pour résumer à mort.
Feyerabend s'éloigne de Popper en réfutant le principe de la méthode scientifique et en le remplaçant par l'impossibilité de prévoir méthodiquement les grandes découvertes.
De ces deux points de vue, on peut voir où se situe la cosmologie actuelle, qui refuse le réfutationnisme de Popper, mais qui applique la méthode mathématique tout en respectant le point de vue de l'imprévisibilité des plus grandes découvertes, comme le pense Feyerabend.
je lis sur la fiche wikipedia de F :
"Puisque les scientifiques ne peuvent parvenir à adopter un point de vue universel qui garantirait la qualité de leurs observations, il n'y a pas pour lui de raison que les assertions de la science soient privilégiées par rapport à celles d'autres idéologies comme les religions."
!!!!
D'une part, je me permettrais de citer ma triade, sinon ma trinité, au nom de l'art, de la science et de la philosophie
Je ne m'interdis surtout pas de considérer les religions sous l'angle de l'art, de l'art du conte d'histoires de fées qui n'en ont pas l'air mais qui véhiculent des vérités remarquables, voir incontestables.
Je pense à Charles Perrault, aux frères Grimm, à Hans Christian Andersen, pour ne citer que ces trois là, car il y en a beaucoup d'autres.
Les paraboles de Jésus sont des contes remarquables sur l'éthique et la morale, des contes qui disent des vérités sur les comportements à adopter pour produire des vies heureuses pour soi et pour les autres, tel que le dictaient d'ailleurs les philosophes matérialistes de l'antiquité grecque et romaine.
Cela dit, d'abord Feyerabend est décédé au moment où s'amorçait un aspect des sciences qu'il n'aura pas connu >>> la génétique comportementale et la psychologie évolutionnaire. Ensuite, il n'a pas connu non plus le principe qui s'est installé au sein de la méthode scientifique juste après lui (juste après lui, je pense sans en être sûr), principe ayant voulu et réussi à abandonner toute vérité au bénéfice d'un probabilisme qui règne aujourd'hui au sein de toutes les disciplines scientifiques.
.
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Le matérialisme scientifique est une philosophie.
Le matérialisme scientifique n’est autre que la philosophie logiquement appropriée à l’activité scientifique.
Au nom de l'art, de la science et de la philosophie, ainsi soit-il.
Saint-Ex- Digressi(f/ve)
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Re: Vivre le moment présent
Jésus descendant du matérialisme antique... mouais borf...
je ne voudrais pas être désagréable envers l'empereur de la galaxie, mais j'ai quelque peu l'impression que tu te payes de mots, parfois, victor saint-ex...
en sus : à ma connaissance popper n'a jamais prétendu ou affirmé qu'il est possible de "prévoir méthodiquement les grandes découvertes.", c'est même tout le contraire, hein.
je ne voudrais pas être désagréable envers l'empereur de la galaxie, mais j'ai quelque peu l'impression que tu te payes de mots, parfois, victor saint-ex...
en sus : à ma connaissance popper n'a jamais prétendu ou affirmé qu'il est possible de "prévoir méthodiquement les grandes découvertes.", c'est même tout le contraire, hein.
denis_h- Digressi(f/ve)
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Re: Vivre le moment présent
Denis,
Peut-être que ce sujet de discussion n'est pas le meilleur que j'ai fait.
L'emploi du terme "merdeux" était déplacé, je me suis un peu enflammé.
Je pensais sans doute à celui que j'étais plus jeune.
L'expérience m'a montré combien nous sommes les causes de notre malheur quand on ne prend pas sa vie en main, avec intelligence et sérieux.
Combien les illusions, que j'ai cru retrouver dans la psychanalyse, d'un monde fait pour nous, idéal, sont les causes de nos mauvais jugements (Appendice livre I de l'Éthique) et de notre impuissance à être heureux.
Je constate que beaucoup de gens louent le fait de vivre dans le présent et prétendent que le bonheur est dans le présent. Je pense différemment : le bonheur se construit, avec l'aide de la raison qui est notre plus précieux auxiliaire. Je sais que cette thèse est critiquable et elle l'a été à juste titre. La critique ne me dérange pas. Je peux même en faire une moi-même.
Si le bonheur se construit, alors les gens malheureux sont responsables de leur malheur ? Cela pourrait paraître horrible de dire cela, car certaines personnes se retrouvent dans des situations qu'ils subissent complètement et en sont victimes. Donc ma thèse ne peut pas être un absolu. Pourtant, je constate quand même que les gens qui se plaignent de la vie qu'il voudrait avoir, plutôt que de construire celle qu'ils ont, font leur malheur et celui de leur entourage.
C'est ce que la fable de la Cigale et la Fourmis ne nous apprend pas.
La Cigale chante et vit au jour le jour, sans prévoyance. Mais pourquoi ? Le principe du plaisir ? Certes, mais j'essaie de dire autre chose sur la nature de ce plaisir et du désir qui l'accompagne. Il me semble que c'est le paradis perdu de l'enfance, que l'on souhaite retrouver. Un monde sans souci. Et sans le souci ultime : celui de notre mort. Ce que ne dis pas non plus la fable, c'est que la Cigale sait qu'elle court à sa perte. Ce n'est pas une simple distraction qui lui fait oublier son devoir et ses responsabilités mais elle sait au fond d'elle (peut-être inconsciemment) qu'elle risque de mourir si elle ne se prend pas en main. Et cette fuite en avant la projette dans une autre dimension de l'existence. Une dimension que j'appellerais poétique ou spirituelle. Parce que l'être-pour-la-mort est incommensurable et incomparable. Tout l'inverse du domaine des étants, qui sont justement le mesurable, le comparable.
Mais voilà, la poésie, en un sens, c'est la mort.
Et avant la mort, c'est le malheur, le dérèglement, la folie.
Enfin, je parle de mon expérience (et je ne parle pas que de moi mais aussi de ceux que j'ai vus).
Que vous me croyez ou non, j'ai vu beaucoup de gens s'abîmer en marge de leur rêve et de leur idéal.
Peut-être que ce sujet de discussion n'est pas le meilleur que j'ai fait.
L'emploi du terme "merdeux" était déplacé, je me suis un peu enflammé.
Je pensais sans doute à celui que j'étais plus jeune.
L'expérience m'a montré combien nous sommes les causes de notre malheur quand on ne prend pas sa vie en main, avec intelligence et sérieux.
Combien les illusions, que j'ai cru retrouver dans la psychanalyse, d'un monde fait pour nous, idéal, sont les causes de nos mauvais jugements (Appendice livre I de l'Éthique) et de notre impuissance à être heureux.
Je constate que beaucoup de gens louent le fait de vivre dans le présent et prétendent que le bonheur est dans le présent. Je pense différemment : le bonheur se construit, avec l'aide de la raison qui est notre plus précieux auxiliaire. Je sais que cette thèse est critiquable et elle l'a été à juste titre. La critique ne me dérange pas. Je peux même en faire une moi-même.
Si le bonheur se construit, alors les gens malheureux sont responsables de leur malheur ? Cela pourrait paraître horrible de dire cela, car certaines personnes se retrouvent dans des situations qu'ils subissent complètement et en sont victimes. Donc ma thèse ne peut pas être un absolu. Pourtant, je constate quand même que les gens qui se plaignent de la vie qu'il voudrait avoir, plutôt que de construire celle qu'ils ont, font leur malheur et celui de leur entourage.
C'est ce que la fable de la Cigale et la Fourmis ne nous apprend pas.
La Cigale chante et vit au jour le jour, sans prévoyance. Mais pourquoi ? Le principe du plaisir ? Certes, mais j'essaie de dire autre chose sur la nature de ce plaisir et du désir qui l'accompagne. Il me semble que c'est le paradis perdu de l'enfance, que l'on souhaite retrouver. Un monde sans souci. Et sans le souci ultime : celui de notre mort. Ce que ne dis pas non plus la fable, c'est que la Cigale sait qu'elle court à sa perte. Ce n'est pas une simple distraction qui lui fait oublier son devoir et ses responsabilités mais elle sait au fond d'elle (peut-être inconsciemment) qu'elle risque de mourir si elle ne se prend pas en main. Et cette fuite en avant la projette dans une autre dimension de l'existence. Une dimension que j'appellerais poétique ou spirituelle. Parce que l'être-pour-la-mort est incommensurable et incomparable. Tout l'inverse du domaine des étants, qui sont justement le mesurable, le comparable.
Mais voilà, la poésie, en un sens, c'est la mort.
Et avant la mort, c'est le malheur, le dérèglement, la folie.
Enfin, je parle de mon expérience (et je ne parle pas que de moi mais aussi de ceux que j'ai vus).
Que vous me croyez ou non, j'ai vu beaucoup de gens s'abîmer en marge de leur rêve et de leur idéal.
Grégor- Digressi(f/ve)
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Re: Vivre le moment présent
alain a écrit:
A quel niveau en est tu au piano ?
Sonates de Mozart ? ( déjà très difficile à bien jouer ) ?
Ou carrément Bach ?
Ou autre ?
Je sais que tu adores le concerto de Saint Seans ?
denis_h a écrit:( alain, les préludes en do majeur et mineur du petit livre de anna magdalena bach ne sont pas si durs que ça à jouer. )
Il faut absolument que je me confies à vous :
À l'âge de 10 ans, je pondais sans erreur pas mal de morceaux de Chopin, (ma professeure de piano avent une admiration sans borne pour ce compositeur.)
Cela dit je vous ai déjà raconté ma vie à travers de celle de mon père. Il y manquait des précisions que je gardais pour moi par une sorte de pudeur ...
À quinze ans ça faisait un bon moment que je n'avais plus de piano, plus de clarinette, plus de guitare. Je n'en dirais pas plus, sauf que je n'ai plus vu une seul partition de musique, je n'ai plus jamais joué de Chopin, plus jamais joué de quoi que ce soit de classique. Plus jamais, jusqu'à ce que ça me reprenne il n'y a pas longtemps, mais après presque 75 ans d'interruption.
Je me suis lancé dans les affaires après un décision indiscutable : ne pas souffrir du sort matériel de mon père ! Ne plus tomber dans ce que j'ai longtemps considéré comme un piège.
Je me suis ainsi aperçu qu'è la longue j'était devenu un mélomane.
Vous savez ce que c'est un mélomane ?
Réponse : C'est quelqu'un qui ne sait plus jouer !
Le prélude en Do majeur de Bach semble facile, il est très facile, mais il me sort des doigts tout doucement, très doucement. J'en suis à la vingtième mesure, il m'en reste encore douze ...
La vieillesse est un naufrage,
ce qui ne me fait ni chaud, ni froid, d'ailleurs....
.
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Le matérialisme scientifique n’est autre que la philosophie logiquement appropriée à l’activité scientifique.
Au nom de l'art, de la science et de la philosophie, ainsi soit-il.
Saint-Ex- Digressi(f/ve)
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Re: Vivre le moment présent
denis_h a écrit:Jésus descendant du matérialisme antique... mouais borf...
je ne voudrais pas être désagréable envers l'empereur de la galaxie, mais j'ai quelque peu l'impression que tu te payes de mots, parfois, victor saint-ex...
en sus : à ma connaissance popper n'a jamais prétendu ou affirmé qu'il est possible de "prévoir méthodiquement les grandes découvertes.", c'est même tout le contraire, hein.
Oh poutine de Dieu !
Et paf, l'incommunicabilité reine des forums s'est brusquement transformée en gentilles et tout à fait mignones petites konneuries.
Hé ! Ho ! Ce n'est pas Jésus qui est descendu du matérialisme antique avec ses clous, sa couronne d'épines et son cache-sexe, c'est le message de paix, le même (pas l'identique parfait, le même par la teneur) que celui du matérialisme (voir les lettres d'Épicure), le même que celui des sciences du vivant, qui font remonter les mêmes messages de paix, c'est-à-dire d'une construction garante du bien voulu par chacun des milliards d'êtres vivants ayant adhéré à la détermination de la construction d'une descendance à leur existence.
Ensuite je ne supporte pas qu'on me traite d'Empereur de la Galaxie. Veuille me traite d'Emprereur du Monde, s'il te plait, espèce d'^bruty !
(JE RIGOLE !)
Ensuite encore, à ma connaissance et sauf erreur, je n'ai jamais prétendu ou affirmé que Popper avait prétendu et affirmé qu'il était possible de «prévoir méthodiquement» les grandes découvertes. Par contre je ne vois aucun problème pour affirmer que le réfutationnisme représente la méthode de pensée centrale de la philosophie des sciences de Karl Popper, et que Feyerabend réfute cette méthode comme il réfute toute méthode, surtout celles qui ne se déroulent que sur le terrain de la philosophie des sciences. Là, je ne suis pas absolument sûr que les pensées de Feyerabend ne se déroule que sur le plan de la philosophie des sciences. Ça me parait évident, sans plus.
On a vite fait de confondre «science» et «philosophie des sciences», par vrai ?
Bon, allez, je vais quand même te bénir au nom de L'ART, DE LA SCIENCE ET DE LA PHILOSOPHIE en souhaitant que tu apprécies cette bénédiction à sa juste valeur, «mon fils» ...
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Dernière édition par Saint-Ex le Mar 1 Oct 2024 - 16:09, édité 2 fois (Raison : AJOUTÉ (JE RIGOLE !) (:-)))
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Le matérialisme scientifique est une philosophie.
Le matérialisme scientifique n’est autre que la philosophie logiquement appropriée à l’activité scientifique.
Au nom de l'art, de la science et de la philosophie, ainsi soit-il.
Saint-Ex- Digressi(f/ve)
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Re: Vivre le moment présent
Grégor a écrit:
Je sais bien que ceux qui sont enlisés dans une vision sectaire du monde ne pourront jamais entrer dans un dialogue avec moi.
Ils se contenteront d'asséner leur vérité, leur certitude, leur pathologique vision du monde.
Personne ne vous oblige, ne serait-ce même que lire la prose des individus que vous avez jugés toxiques.
C'est ce que je fais sur ce forum depuis belle lurette.
Vanleers- Digressi(f/ve)
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Re: Vivre le moment présent
oui, certes, admettons que on ne peut pa pré voir ... maisVictor st ex a écrit:Feyerabend s'éloigne de Popper en réfutant le principe de la méthode scientifique et en le remplaçant par l'impossibilité de prévoir méthodiquement les grandes découvertes.
ce ne me semble pas le propos de Popper
.......................
je citehttps://www.persee.fr/doc/raipr_0033-9075_1974_num_32_1_1713_t1_0121_0000_3
Sa thèse, pour la schématiser à l'extrême, part d'une évidence logique.
Si je formule un «énoncé universel » : tous les corbeaux sont noirs, je ne pourrai jamais le vérifier. Cette proposition signifie, en effet : il n'existe aucun corbeau qui ne soit noir. Quel que soit le nombre de corbeaux noirs que j'aurai recensé, je ne pourrai jamais dire que mon énoncé est établi = vérifié car il suffirait de trouver un corbeau blanc pour contredire cette affirmation, donc pour la falsifier.
En revanche, un «énoncé existentiel" : il existe au moins un corbeau blanc, peut toujours être vérifiée. Il suffit de rencontrer cet animal rare. Mais elle ne peut être falsifiée puisque le fait de ne pas en voir, ne prouve pas qu'il n'en existe pas.
Et comme les théories et les lois scientifiques sont des énoncés universels elles sont donc falsifiables mais non vérifiables
C'est drastique, logique et formel et Feyerabend étant sur un autre créneau (plutôt pragmatique), il n'entendait pas Popper.
hks- Digressi(f/ve)
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Re: Vivre le moment présent
Victor st ex a écrit:Et paf, l'incommunicabilité reine des forums
Ce n'est pas une fatalité...encore moins une obligation.
cordialement.
hks- Digressi(f/ve)
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Re: Vivre le moment présent
Oui quoi que ...denis_h a écrit:( alain,
les préludes en do majeur et mineur du petit livre de anna magdalena bach ne sont pas si durs que ça à jouer. )
Mais ce ne sont pas les variations Goldberg, on est d' accord.
Il y a le petit morceau , plutôt facile à jouer, et on peut se faire rapidement plaisir : le premier prelude en do du Clavier bien tempéré ...
Re: Vivre le moment présent
hks a écrit:
.......................
je citehttps://www.persee.fr/doc/raipr_0033-9075_1974_num_32_1_1713_t1_0121_0000_3Sa thèse, pour la schématiser à l'extrême, part d'une évidence logique.
Si je formule un «énoncé universel » : tous les corbeaux sont noirs, je ne pourrai jamais le vérifier. Cette proposition signifie, en effet : il n'existe aucun corbeau qui ne soit noir. Quel que soit le nombre de corbeaux noirs que j'aurai recensé, je ne pourrai jamais dire que mon énoncé est établi = vérifié car il suffirait de trouver un corbeau blanc pour contredire cette affirmation, donc pour la falsifier.
En revanche, un «énoncé existentiel" : il existe au moins un corbeau blanc, peut toujours être vérifiée. Il suffit de rencontrer cet animal rare. Mais elle ne peut être falsifiée puisque le fait de ne pas en voir, ne prouve pas qu'il n'en existe pas.
Et comme les théories et les lois scientifiques sont des énoncés universels elles sont donc falsifiables mais non vérifiables
Je ne suis pas sûr que l'auteur du texte sur Karl Popper, Gohau Gabriel, ait bien compris la réfutabilité poppérienne (la falsifiabilité poppéienne).
L'énoncé «tous les corbeaux sont noirs» n'est certainement pas universel. Cet énoncé ne doit pas être pris seul, mais toujours accompagné de la possibilité de sa réfutation, dans notre cas la possibilité de l'existence d'un corbeau blanc. C'est cette seule possibilité qui rend la proposition de Popper réfutable, mais pas forcément réfutée.
Cela dit l'énoncé «il existe un corbeau blanc» ne peut être vérifié qu'à la seule condition qu'il ait déjà été vérifié. C'est une grossière tautologie.
La seule possibilité de l'existence d'un corbeau blanc, ou bleu ou rouge non prouvée, non vérifié, juste imaginé, établit la réfutabilité de la proposition voulant que les corbeaux soient tous noirs.
Ce n'est certainement pas son caractère universel qui rend une proposition réfutable (falsifiable), c'est son caractère réfutable (falsifiable), mais pas forcément réfutée (pas forcément falsifiée) indépendamment de son caractère universel.
La réfutabilité sans nécessité de réfutation établit la marque entre la scientificité d'une proposition et son caractère métaphysique.
D'ailleurs à ce propos, Popper s'est bien mélangé les pédales face au problème que lui a posé la sélection naturelle des espèces du copain Darwin. Il a commencé à voir de la métaphysique dans les pensées darbwiniennes à cause de leur irréfutabilité, mais il a reconnu plus tard son erreur en considérant les travaux de Darwin comme tout ce qu'il avait de plus scientifiques.
Je présume que cela aurait bien fait plaisir à Feyerabend ...
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Dernière édition par Saint-Ex le Mar 1 Oct 2024 - 4:50, édité 2 fois
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Re: Vivre le moment présent
hks a écrit:Victor st ex a écrit:Et paf, l'incommunicabilité reine des forums
Ce n'est pas une fatalité...encore moins une obligation.
cordialement.
Ce n'est certainement pas une fatalité ni une obligation, c'est un constat ...
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Re: Vivre le moment présent
Vanleers a écrit:Grégor a écrit:
Je sais bien que ceux qui sont enlisés dans une vision sectaire du monde ne pourront jamais entrer dans un dialogue avec moi.
Ils se contenteront d'asséner leur vérité, leur certitude, leur pathologique vision du monde.
Personne ne vous oblige, ne serait-ce même que lire la prose des individus que vous avez jugés toxiques.
C'est ce que je fais sur ce forum depuis belle lurette.
C'est ça, Monsieur le juge ...
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Re: Vivre le moment présent
Grégor a écrit:Ce n'est pas bien difficile de s'accorder avec ceux qui pensent comme nous.
Le problème c'est quand on est incapable d'accepter un autre point de vue que le sien et qu'on part dans une fausse croisade contre la philosophie (dite idéaliste).
Que l'on qualifie tout discours différent du sien de philosophie philosophante, sans produire le moindre argument mais en faisant du copier-coller de fiches interminables de résumés sur des philosophies que l'on a survolées.
Que l'on refuse le dialogue (trop platonicien) pour faire du survol malhonnête et onfraytiste de pensées qui ne méritent pas d'être vulgarisées.
Je comprends ce que peut avoir de rassurant et d'attirant pour ceux qui ne veulent pas faire l'effort d'endurer certaines pensées, un discours haineux et caricatural, mais ce n'est passionnant qu'au mépris de la vérité et de la probité de ceux qui ne renoncent pas à lire avec finesse et respect les oeuvres de la tradition philosophique.
Ce n'est qu'une nouvelle façon sectaire de répandre un nouveau dogme qui ne cache pas ses arrières-pensées puisqu'il est aussi proche que possible du sectarisme religieux qu'il prétend combattre.
On retrouve les mêmes procédés manichéens et les listes des auteurs à bruler, la même haine de l'autre, de celui qui pense différemment.
D'ailleurs Saint-Ex parle de croisade, il ne faut pas s'y tromper.
Il y a toujours eu des foules pour acclamer les fanatiques et cela ne changera pas du jour au lendemain.
C'est justement contre cela que la philosophie peut nous enseigner à penser autrement, à chercher des manières radicalement neuves de penser des problèmes souvent très anciens.
Je reconnais que les sciences apportent des réponses à ces problèmes anciens mais le danger n'est-il pas de faire de la science le nouvel apôtre de la vérité et l'unique certitude sur tout, voire d'ériger la certitude comme seul mode d'appréhension de la vérité ? Surtout derrière cette nouvelle secte d'élus auto-proclamés, on voit les mêmes anciennes pratiques d'ostracisme et de malhonnêteté intellectuelle.
Tout cela pour le triste pouvoir de se sentir puissant sur un forum d'écriture.
Cela peut paraître tellement ridicule.
On voit bien que la vérité à plusieurs visages.
Le plus simpliste est celui de la connaissance des étants, celui des certitudes. Mais derrière ce niveau de connaissance, il y a une autre vérité, celle de pouvoir faire l'intéressant et de paraître supérieur parce que l'on possède cette connaissance. Ce second niveau et je ne parle pas d'autres niveaux tout aussi passionnants de dévoilement de la vérité, m'intéresse particulièrement concernant les Onfraytistes, car il est leur véritable âme, l'âme du ressentiment de ceux qui n'ont jamais pu lire un vrai livre de philosophie et qui ne peuvent pas discuter de philosophie, parce qu'ils n'ont pas suffisamment étudié (même s'il prétendront toujours le contraire : ils sont toujours persuadés d'avoir tout compris, alors que ceux qui étudient sérieusement savent qu'ils n'ont jamais tout compris). Ils partent dans des croisades stériles qui n'apportent rien à la pensée et ils utilisent des arguments faibles voire fallacieux pour salir et rabaisser leurs adversaires. Il faut que le débat tombe dans le caniveau. Sinon, si l'on essaie de restituer la lettre et l'esprit des auteurs, on est taxés de philosophes philosophant.
Or, il n'est pas faux que certains répètent du jargon philosophique sans bien comprendre l'esprit de ce qu'ils disent. La critique des amis d'Onfray n'est pas complètement fausse, sinon ce serait trop simple. Mais il est vrai que la spéculation philosophique est difficile, il est difficile d'entrer dans une pensée différente de la sienne et parfois en répétant, en singeant des expressions, on a l'impression de comprendre, sans comprendre vraiment.
Voilà pourquoi, j'évite autant que possible le jargon et essaie de parler simplement.
Mais pourquoi écrire cela contre des moulins à vent ?
Je sais bien que ceux qui sont enlisés dans une vision sectaire du monde ne pourront jamais entrer dans un dialogue avec moi.
Ils se contenteront d'asséner leur vérité, leur certitude, leur pathologique vision du monde.
S'il est une règle en philosophie, c'est bien celle-ci : une doctrine philosophique n'est jamais réfutée, mais remplacée par une autre, laquelle devient la nouvelle doctrine à la mode qui prend la place de l'ancienne diva. La façon dont les constellations philosophiques se succèdent, apparaissent et disparaissent, révèle l'état d'effondrement dans lequel se retrouve la philosophie placée devant la nécessité d'entretenir et d'administrer ses morts. La philosophie est devenue le mannequin vivant de ce qu'elle fut jadis, un grand musée où s'entassent de vieilles antiquités sur lesquelles se pratique en permanence la réanimation artificielle ! Une poupée Petrouchka qui reprend provisoirement vie à travers l'analyse et l'exégèse de ses textes sacrés que les « Amis des idées » utilisent pour entraîner les jeunes à se mouvoir dans le monde de la spéculation pure et des abstractions.
La science est susceptible de progrès (impossible, là, de retourner en arrière et de revenir à des théories déjà réfutées) alors qu'en philosophie il n'y a pas d'évolution, mais une succession de doctrines où, à chaque fois, un nouveau sauveur proclame la mort de la philosophie pour la faire renaître sous un nouveau déguisement qui cache derrière un langage et une phraséologie nouvelle de vieux réflexes et d'anciennes attitudes. Chacun n'a-t-il pas pour tâche, en digérant le matériau philosophique, de montrer l'unique voie possible en annonçant la restauration de la philosophie à partir du nouveau fondement qu'il affiche ? Chaque philosophe peut recommencer à zéro sans avoir à se soucier de ceux qui le précèdent (ses adversaires, ses devanciers) sinon à mettre tout de suite et prudemment hors jeu son rival le plus proche (Platon pour Aristote. Kant pour Hegel. Husserl pour Heidegger). Le salut de l'homme dépend du nouveau sauveur. À lui de dénoncer les erreurs séculaires à l'humanité son fondement instaurateur. Le sentiment que le système seul (le platonisme, l'aristotélisme, le cartésianisme, l'hégélianisme …) et lui seul détient la vérité et que tous les autres ont tort ne peut venir d'aucune vérification on infirmation extérieure puisque la philosophie se refuse par définition à tout contrôle empirique ou expérimental, contrairement aux sciences où, une fois pour toutes, le déchet s'élimine. Platon et Aristote peuvent côtoyer Marx et Hegel, Sartre et Heidegger, Jaspers et Bergson et ceux-ci ceux-là sans que l'ordre de ces rapprochements artificiels et arbitraires ne pose aucun problème.
Le brouet éclectique de la philosophie officielle ne peut mener le débutant qu'à l'égarement et à la confusion la plus complète : Il n'y a rien de plus triste qu'un jeune philosophe à la fois un peu cartésien et un peu hedeiggérien, un peu rationaliste et un peu lacanien, sincèrement structuraliste et plutôt antiscientiste, volontiers marxiste et très sensible aux charmes de l'idée de Dieu, tenté par l'incroyance, mais imprégné de théoscolastique. Et (par-dessus tout) définitivement opposé à toute forme d'éclectisme !
On fabrique couramment ce genre de monstre. C'est légal.
Mieux, c'est institutionnel !
La légitimation de la philosophie renvoie à elle-même dans un cercle sans fin qui passe par le retour et le recours à sa propre fondation. Ce qui donne de la valeur à un auteur, c'est de le citer, et une plus grande valeur encore, c'est de le citer souvent ! La banalité nivelante, l'indifférence philosophique où tout s'équivaut et tout s'échange forment les pages roses de l'académisme philosophique. Que l'auteur dise vrai ou faux, cela n'a pas d'importance; l'important n'est pas ce que l'auteur a dit, l'important, c'est ce qu'on peut lui faire dire pour transformer son langage philosophique en proposition révolutionnaire. Le fait de le convoquer, de toute façon, lui confère cette importance (les philosophes-thaumaturges connaissent les inépuisables vertus du discours oraculaire ou performatif : « Il l'a dit, donc c'est vrai »), l'acte de convocation devant être salué comme la marque du plus grand respect et de la plus grande admiration pour la pensée, même si les thèses sont discutables, dépassées ou totalement erronées !
Devant l'impossibilité pour la philosophie moderne de construire des systèmes ou des doctrines de style traditionnel comme ceux qui jalonnent la philosophia perennis, il ne lui reste plus qu'à faire appel au témoignage des anciens quand il s'agit de traiter d'une question dont la vérité lui échappe, vérité qu'on saura toujours trouver chez les grands auteurs et dans la cohabitation de leurs écrits historiques. Il y a les chefs de file, Platon, Aristote, Kant, Hegel, nous les connaissons déjà, il y a ensuite ceux qui traînent ou qui suivent les « modes » mais qui sont parfois tout aussi importants : Marc-Aurèle, Plotin, Spinoza, Leibniz, Fichte, Shoppenhauer, Husserl, Bergson, Jaspers, Sartre …
Curieusement, les sensualistes, les empiristes et les pragmatistes sont à peu près toujours absents des compilations, des manuels et des différentes « introductions » à la philosophie. Ce sont des pensées décidément trop vulgaires ! Trop peu éthérées ! Trop éloignées de l'Esprit et des sublimes élévations ! Mieux valent les « philosophies positives » de Jaspers, de Derrida, de Levinas, de Ricœur ou de Heidegger ! Mieux vaut placer les jeunes âmes à l'abri des tentations « matérialistes », « scientistes » ou « positivistes » et renvoyer plus sûrement à la Grande Tradition.
Citer les auteurs (la « citationnite » : maladie propre à l'académisme dont souffrent de nombreux mandarins), puiser ça et là sans tenir compte du contexte et des circonstances dans lesquelles elles ont été écrites, n'est-ce pas cela qui s'appelle du détournement ou de l'escroquerie ?
En lieu et place d'une lecture attentive, d'une lecture serrée (critique) des textes, on préfère mimer les auteurs, s'exalter devant des jeux de mots éminemment spirituels, pratiquer sur les œuvres une exégèse pieuse et hagiographique. Le mimétisme est un excipient en philosophie, perroqueter devient philosopher, ou poser la question, la sempiternelle question qui se transforme d'elle-même en savoir authentique (pour Heidegger, il s'agit d'un savoir « sur le mode du questionner » !). À travers ce verbalisme foncier et ces nombreux rabâchages raffinés et compliqués, c'est la philosophie institutionnalisée qui se révèle dans sa triste vérité : par leur chute dans l'irréalité, les alchimistes du Verbe qui administrent la philosophie n'administrent plus qu'un cadavre qui fonde l'authentique domaine de la philosophie !
Cette idéologie où les croyances s'affrontent dans la confusion des théories et l'arbitraire anecdotique des « dépassements », c'est l'histoire de la philosophie revêtue de sa ridicule robe d'apparat. La philosophie continue de s'accrocher au préjugé voulant que sans « point de vue philosophique », la science ne peut qu'errer ou se perdre, que les savants sont incapables de s'interroger sur les fondements de leurs sciences, préjugé qui est absolument faux.
Il est plutôt grave que l'académisme philosophique continue à véhiculer les mêmes mensonges sur la science afin de détourner le regard du travail scientifique véritable et, surtout, des avancements véritables de la science dont les progrès font pâlir les philosophes. Cette méfiance à l'égard des sciences cherche à maintenir l'illusion d'un lustre perdu, ce qu'on se garde bien cependant d'avouer : « La science est en crise » (Husserl), « La science ne pense pas » (Heidegger), « Les théories scientifiques perdent de vue l'homme véritable » (Jaspers), « La science est barbare » (Michel Henry).
Curieux retournement : ce sont les sciences qui sont en train d'organiser la faillite de la philosophie dont les systèmes ne sont plus qu'un sauve-qui-peut général devant ce qui menace les privilèges et les prérogatives des Socrates fonctionnaires ! Si la philosophie osait réellement donner la parole aux sciences, il ne resterait plus rien de son édifice théorique et de son vain bavardage.
La philosophie est le champ de bataille des problèmes non résolus, sa prétendue remise en question perpétuelle, ses présumés « dépassements » (coups d'État de la pensée) se résument à de vulgaires prises d'ambassade qui n'ont conduit tout au plus qu'à de bruyantes, mais inoffensives révolutions de palais.
Au regard des disciplines devenues conquérantes : l'histoire, la psychologie, la sociologie, l'ethnologie, depuis que les grands progrès de la connaissance sont accomplis par les technosciences, la philosophie ne sait plus que faire. À mesure que les sciences progressent, que les méditations ne cheminent plus infailliblement par « la classe de philosophie », les systèmes philosophiques s'effondrent à un rythme qui fait peur. Que reste-t-il de ces vaillants combattants dont le progrès de chacun a été de nier tous les autres ? Platon … Aristote … Descartes … Des figurines abstraites et démodées, des penseurs vénérables soumis à une tradition fabriquée qui est encore une habile façon de justifier, par bribes, un état de fait insupportable.
Toute cette tradition idéaliste et métaphysique qui forme et structure le corpus philosophique, l'Institution la relaie. La philosophie française n'est pas en reste, elle qui soutient grâce à l'académisme universitaire toute une tradition spiritualiste qui remonte à Maine de Biran, qui se développe à travers les philosophies idéalistes des Renouvier, Lachelier, Boutroux, Lalande avant de se terminer dans les élucubrations philosophico-oraculaires de Bergson (toujours le bienvenu) et de Teilhard (le jamais oublié) ! Quelle misère ! Plus on monte, plus le verbe se fait Roi : les élucubrations d'un Ricœur, d'un Derrida ou d'un Lacan sont des morceaux de bravoure dans le domaine de l'escalade métaphysique. Le discours creux et prétentieux passe pour plein philosophique, pour saisie de l'être, capture du concept, dévoilement de la vérité qu'aucun, bien sûr, n'a su approcher avant eux. Ce qui transfigure les choses en liturgie verbale a toujours eu du succès. Toute gigantomachie langagière profite à la philosophie.
Les Apôtres du Pli, de la Trace ou de la Déchirure, maîtres de la Différance (bien différent avec un « a ») et de la Ritournelle sont les héros, les Hérault des pauvres débutants, dévots heideggeriens, hégéliens, derridiens, deleuziens ou foucaldiens qu'ils abusent.
On enseigne aux apprentis philosophes à se mouvoir dans les Abstractions. La philosophie ne se fait plus action, elle n'est plus recherchée en vue d'une possible et incertaine sagesse, non, la philosophie maintenant s'écrit ainsi : Il ne s'agit pas d'énoncer un discours susceptible d'éclairer la situation des êtres vivants, mais de développer de façon autonome un certain univers de mots.
Il y avait la théologie, qui parlait de Dieu, l'ontologie, qui parlait de l'Être. Maintenant, de « logies » en « logies », on est parvenu à la logologie, qui est discours sur le discours. Le philosophe (ou ce qu'il en reste) n'est plus devant le monde, car celui-ci pourrait bien avoir disparu que le logologue ne s'en serait même pas aperçu. Il est devant un vocabulaire et une grammaire qu'il va remanier à sa guise, conformément à une esthétique de la désincarnation. On se prend à regretter Platon, Aristote et Descartes qui au moins faisait leur travail honnêtement. Devant ce pseudo-mysticisme et la fascination pour le vide de ces prétendus penseurs, même les premiers ne s'y reconnaîtraient pas !
Je sais que ce genre de critique de la philosophie ne peut qu'attirer lui-même la critique et l'inimitié des philosophes de la philosophie officielle. S'en prendre à la philosophie, cette grande Église laïque et hétéroclite, c'est s'attaquer à un objet de dévotion, à une Institution que, pour de nombreuses raisons (historique, sociales, politiques, idéologiques, matérielles), certains ont intérêt à préserver dans sa sainteté et son intouchabilité. Il n'est jamais prudent de s'attaquer à des structures et des modes de pensée profondément enracinés dans la culture et l'histoire et remettre en question un système que les dignes descendants de Socrate, sous couvert de défendre les valeurs, la démocratie et quoi encore, ont bien l'intention de défendre bec et ongles.
Pour ceux qui ont depuis longtemps constaté que le recours à la grande tradition conduisait à une impasse, il est possible d'y échapper. Il leur reste la pratique des métiers. On peut faire de la logique, de l'esthétique, de la morale, de l'histoire de l'art, de l'histoire des religions, de la psychologie, de la traductologie. Les grandes machines spéculatives sont remplacées par un travail beaucoup plus modeste qui a au moins le mérite de fuir le bavardage. Loin des ambitions totalisantes de la philosophie et délivré des efforts pour se maintenir à des hauteurs apocalyptiques, chacun peut s'aménager un petit coin tranquille qu'il pourra cultiver dans l'espoir d'y découvrir peut-être quelque vérité pratique, stratagème moins dangereux, mais somme toute peut-être plus utile aussi …
Ceux qui pratiquent ainsi leur métier sont de braves serviteurs de la philosophie. La philosophie est leur affaire, leur gagne-pain, même si la plupart d'entre eux, qui s'en sont souvent fort éloignés, n'ont de philosophique que le nom. Mieux vaut gagner sa vie à tourner sa broche, se disent-ils, qu'à jouer au pontife qui s'évertue à donner vie à un squelette de philosophie. Ce ne sont pas tous les philosophes qui ont la même facilité et le même talent pour administrer la pénurie ! Tout cela n'est pas dénué de sens et c'est en pleine conscience, c'est-à-dire en réaction à l'état général de déroute de la situation actuelle, qu'ont commencé les défections.
Les défections sont nombreuses et le choix se porte souvent sur les sciences humaines, psychologie, sociologie, droit, linguistique, traductologie, journalisme, qui aspirent les intellectuels blasés et fatigués d'une philosophie exsangue vers une vraie spécialité. Déçus par la pauvreté de la discipline, fatigués du pseudo socratisme, si ces gens ont quitté la philosophie, soyons-en rassurés, c'est dans l'intention de n'y plus revenir.
Il est tout à fait indéniable que la philosophie a eu à jouer un rôle positif au cours du passé, mais son pouvoir, qui faisait aussi son prestige, s'est volatilisé. Son refus à l'admettre est une tentative désespérée pour dissimuler sa condition. Le rôle historique de la philosophie semble achevé. Continuer à faire aujourd'hui de la philosophie comme si rien n'avait changé, ce n'est plus qu'une imposture. Une discipline qui est incapable de se renouveler et qui ne se perpétue qu'en glorifiant son passé et ses pères fondateurs est une discipline vouée à disparaître tôt ou tard, et plus tôt que tard !
Pourquoi les philosophes, si férus de théorie, si prompts par leur pensée et si avides d'esprit critique, ne s'interrogent-ils pas sur leur rôle ? Comment la philosophie a-t-elle pu être réduite à ce lamentable verbiage, à ce gaspillage de salive qui l'a dépouillée de sa mission fondatrice ?
La philosophie ne réside pas dans les barbarismes ou les langages abscons. Elle n'a pas à être hermétique, solipsiste ou psittaciste. La philosophie doit nous apprendre à vivre. Et à bien vivre. Elle doit viser l'édification et la construction de soi. Une fois que nous avons reconnu les égarements de la philosophie, pourquoi devrait-on respecter les erreurs qui lui sont congénitales ?
Il ne s'agit pas de renier ou de rejeter pêle-mêle toutes les philosophies, mais de se débarrasser au plus vite de toutes celles qui cèdent au platonisme, à l'idéalisme, à la métaphysique et aux délices de l'irrationalisme. Il y a tout un pan de la philosophie auquel on ne peut administrer aucun remède. La philosophie ne peut pas être remplacée par quelque chose, ou par plusieurs choses qui ressembleraient à la philosophie, mais par quelque chose ou par plusieurs choses qui prendront ou plutôt qui ont déjà pris et continueront de prendre d'autres formes, sous lesquelles il est impossible d'exiger a priori de reconnaître les caractéristiques de la forme ancienne.
C'est pourquoi l'idée de remède est encore une idée académique, car elle implique la conservation, pour l'essentiel, de ce à quoi il s'agirait de remédier. Or, je ne tiens pas à remédier aux insuffisances de la philosophie de Hurssel ou de Heidegger. Je tiens au contraire à ce que ces philosophies disparaissent le plus vite possible ! En un mot, une critique constructive n'est pas une critique tempérée d'éloges. C'est une critique qui rend impossible pour tout esprit soucieux de connaissance le retour de certaines erreurs. Je ne vois pas pourquoi on devrait « proposer » quelque chose « à la place » de ces erreurs.
La réalité n'attend pas après la philosophie pour répondre aux questions devant lesquelles les hommes de tout temps sont sommés de répondre et de réagir. Si la philosophie cesse, on peut supposer que les femmes et les hommes d'aujourd'hui vont continuer à réfléchir, à doute et à s'interroger, comme ils l'ont toujours fait avec ou sans philosophie.
Il ne s'agit donc pas de « sauver » la philosophie, ce qui supposerait que la philosophie puisse être « corrigée » ou « dépassée », mais peut-être de redonner la parole à d'autres philosophies, c'est-à-dire aux « parias » de la philosophie que la tradition (l'histoire de la philosophie) a niés en faisant le silence sur eux. Imaginons que les cinquante livres de Démocrite et les trois cents rouleaux d'Épicure aient été retrouvés ! Un effort véritable peut permettre de nous libérer de la tradition pour écrire aujourd'hui ces livres et ces rouleaux, à notre façon, bien sûr, qui est celle du 21e siècle !
Les Serviteurs de l'Idée, les Alchimistes du Verbe, les Structurologues et les Grammatologues, les Apôtres du Plis, de la Trace ou de la Différance, les Artisans du Je-ne-Sais-Quoi-et-du-Presque-Rien, ils sont en train d'organiser la faillite de la philosophie.
Devant la troublante image de sa décrépitude, il serait temps que les Socrate fonctionnaires se réveillent …
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Dernière édition par Saint-Ex le Mer 2 Oct 2024 - 21:45, édité 1 fois
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Le matérialisme scientifique est une philosophie.
Le matérialisme scientifique n’est autre que la philosophie logiquement appropriée à l’activité scientifique.
Au nom de l'art, de la science et de la philosophie, ainsi soit-il.
Saint-Ex- Digressi(f/ve)
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Re: Vivre le moment présent
Grégor a écrit:Denis,
Peut-être que ce sujet de discussion n'est pas le meilleur que j'ai fait.
L'emploi du terme "merdeux" était déplacé, je me suis un peu enflammé.
Je pensais sans doute à celui que j'étais plus jeune.
L'expérience m'a montré combien nous sommes les causes de notre malheur quand on ne prend pas sa vie en main, avec intelligence et sérieux.
Combien les illusions, que j'ai cru retrouver dans la psychanalyse, d'un monde fait pour nous, idéal, sont les causes de nos mauvais jugements (Appendice livre I de l'Éthique) et de notre impuissance à être heureux.
Je constate que beaucoup de gens louent le fait de vivre dans le présent et prétendent que le bonheur est dans le présent. Je pense différemment : le bonheur se construit, avec l'aide de la raison qui est notre plus précieux auxiliaire. Je sais que cette thèse est critiquable et elle l'a été à juste titre. La critique ne me dérange pas. Je peux même en faire une moi-même.
Si le bonheur se construit, alors les gens malheureux sont responsables de leur malheur ? Cela pourrait paraître horrible de dire cela, car certaines personnes se retrouvent dans des situations qu'ils subissent complètement et en sont victimes. Donc ma thèse ne peut pas être un absolu. Pourtant, je constate quand même que les gens qui se plaignent de la vie qu'il voudrait avoir, plutôt que de construire celle qu'ils ont, font leur malheur et celui de leur entourage.
C'est ce que la fable de la Cigale et la Fourmis ne nous apprend pas.
La Cigale chante et vit au jour le jour, sans prévoyance. Mais pourquoi ? Le principe du plaisir ? Certes, mais j'essaie de dire autre chose sur la nature de ce plaisir et du désir qui l'accompagne. Il me semble que c'est le paradis perdu de l'enfance, que l'on souhaite retrouver. Un monde sans souci. Et sans le souci ultime : celui de notre mort. Ce que ne dis pas non plus la fable, c'est que la Cigale sait qu'elle court à sa perte. Ce n'est pas une simple distraction qui lui fait oublier son devoir et ses responsabilités mais elle sait au fond d'elle (peut-être inconsciemment) qu'elle risque de mourir si elle ne se prend pas en main. Et cette fuite en avant la projette dans une autre dimension de l'existence. Une dimension que j'appellerais poétique ou spirituelle. Parce que l'être-pour-la-mort est incommensurable et incomparable. Tout l'inverse du domaine des étants, qui sont justement le mesurable, le comparable.
Mais voilà, la poésie, en un sens, c'est la mort.
Et avant la mort, c'est le malheur, le dérèglement, la folie.
Enfin, je parle de mon expérience (et je ne parle pas que de moi mais aussi de ceux que j'ai vus).
Que vous me croyez ou non, j'ai vu beaucoup de gens s'abîmer en marge de leur rêve et de leur idéal.
quelle étrange assertion.
la mode actuelle me semble plutôt de dire que la poésie est morte ou moribonde (comme dieu).
ou au contraire qu'elle renait de ses cendres dans une explosion de vitalité.
il y a toute une imagerie des poètes morbides / suicidaires / maudits, très 19èmiste...
je veux bien dire qu'il y a un être pour la mort dans la poésie,
mais pourquoi la poésie serait elle la mort ? peux tu développer grégor ?
denis_h- Digressi(f/ve)
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Re: Vivre le moment présent
Je parle d'un point de vue personnel et je dis bien "en un sens", ce qui signifie que ce n'est pas la poésie au sens classique du terme qui est la mort.
Pour moi, la raidicalité de notre possibilité de mourir, de perdre tout le possible, est comme une fracture ouverte sur le monde (en tant qu'il est le possible). Cette ouverture nous offre une autre perspective sur le monde, qui devient le "jamais plus". Parce que la mort ne nous engloutit pas seulement tout à la fin mais constamment. Notre temps meurt en chaque instant. Cette irrémédiabilité du temps perdu est ce que j'appelle la poésie ou la spiritualité. Parce que tous nos calculs, notre prévoyance, semblent dérisoires à côté de cette perte constante. Il me semble que c'est une vocation de la poésie de peindre cette incommensurable dimension temporelle de l'existence.
Mais ce luxe que l'on se donne de contempler le monde comme si c'était la dernière fois qu'on le voyait, est aussi une perte de temps par rapport aux activités mondaines qu'il nous faut mener. Cette spiritualité (ou poésie) nous éloigne de la trivialité nécessaire de nos existences. Parfois un schisme se crée qui peut être fatal. L'essentiel pour moi étant de retrouver cette dimension poétique dans la trivialité du monde, sans faire de séparation.
Pour moi, la raidicalité de notre possibilité de mourir, de perdre tout le possible, est comme une fracture ouverte sur le monde (en tant qu'il est le possible). Cette ouverture nous offre une autre perspective sur le monde, qui devient le "jamais plus". Parce que la mort ne nous engloutit pas seulement tout à la fin mais constamment. Notre temps meurt en chaque instant. Cette irrémédiabilité du temps perdu est ce que j'appelle la poésie ou la spiritualité. Parce que tous nos calculs, notre prévoyance, semblent dérisoires à côté de cette perte constante. Il me semble que c'est une vocation de la poésie de peindre cette incommensurable dimension temporelle de l'existence.
Mais ce luxe que l'on se donne de contempler le monde comme si c'était la dernière fois qu'on le voyait, est aussi une perte de temps par rapport aux activités mondaines qu'il nous faut mener. Cette spiritualité (ou poésie) nous éloigne de la trivialité nécessaire de nos existences. Parfois un schisme se crée qui peut être fatal. L'essentiel pour moi étant de retrouver cette dimension poétique dans la trivialité du monde, sans faire de séparation.
Grégor- Digressi(f/ve)
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Re: Vivre le moment présent
Grégor a écrit:Je parle d'un point de vue personnel et je dis bien "en un sens", ce qui signifie que ce n'est pas la poésie au sens classique du terme qui est la mort.
Pour moi, la raidicalité de notre possibilité de mourir, de perdre tout le possible, est comme une fracture ouverte sur le monde (en tant qu'il est le possible). Cette ouverture nous offre une autre perspective sur le monde, qui devient le "jamais plus". Parce que la mort ne nous engloutit pas seulement tout à la fin mais constamment. Notre temps meurt en chaque instant. Cette irrémédiabilité du temps perdu est ce que j'appelle la poésie ou la spiritualité. Parce que tous nos calculs, notre prévoyance, semblent dérisoires à côté de cette perte constante. Il me semble que c'est une vocation de la poésie de peindre cette incommensurable dimension temporelle de l'existence.
Mais ce luxe que l'on se donne de contempler le monde comme si c'était la dernière fois qu'on le voyait, est aussi une perte de temps par rapport aux activités mondaines qu'il nous faut mener. Cette spiritualité (ou poésie) nous éloigne de la trivialité nécessaire de nos existences. Parfois un schisme se crée qui peut être fatal. L'essentiel pour moi étant de retrouver cette dimension poétique dans la trivialité du monde, sans faire de séparation.
La mort des autres te fait croire à ta propre mort, quoi. Je me demande comment tu vas faire pour être éternel, toi.
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Saint-Ex- Digressi(f/ve)
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Re: Vivre le moment présent
Victor st ex a écrit:Ce n'est certainement pas une fatalité ni une obligation, c'est un constat ...
Le seul barrage ce serait la langue( (sans aide de traducteur évidemment).
Si on t'écrit en chinois, sans traducteur pour toi le récepteur, le message est non communiqué.
Reste l'intention du chinois et éventuellement ta déception et puis une machinerie informatique impuissante dans ce cas là.
Il est bien évident que ICI toi, Victor, tu communiques des informations.
L'autre empêchement (fatal) serait que tu ne soit pas lu du tout.
Ce qui n'est pas ta volonté.
Tu as donc un souci
de communicabilité qui est satisfait tant que quelqu'un te répond.
Non seulement il y a communicabilité mais tu la souhaites.
Est-ce que ta tactique convient ? (tactique et stratégie)
C'est bien de cela dont on peut douter.
Dernière édition par hks le Mar 1 Oct 2024 - 8:18, édité 1 fois
hks- Digressi(f/ve)
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