ATHÉISME
+5
aliochaverkiev
Vanleers
neopilina
benfifi
Saint-Ex
9 participants
Page 3 sur 8
Page 3 sur 8 • 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8
Re: ATHÉISME
Bergame a écrit:Mais au Canada, et plus encore aux Etats-Unis, le simple sujet de la neutralité axiologique de la science vis-à-vis du dogme (chrétien) est, factuellement, une question en débat.
C'est " marrant " ça. Je parle d'une science anglo-saxonne qui en matière de biologie s'est montrée, et se montre encore un peu, réductionniste, scientiste. A contrario, Bergame évoque un autre aspect qui pour le moins ne colle pas très bien avec le premier. Nos " champions auto-proclamés " de la rigueur scientifique (i.e. parfois mal placée, j'insiste) ont plus de soucis avec la religion, et consorts, que leurs camarades continentaux, qui culturellement, instinctivement, évitent le mélange des genres, qui se montrent même réticents à exprimer ce qu'ils pensent eux-mêmes dans ce domaine, si on essaye, on a vite une grimace. Il y a là un petit paradoxe, mais comme pour tout paradoxe, on finit toujours par trouver un " terrain " où les deux termes du paradoxes vont de soi, où le paradoxe disparaît. Outre Dawkins et quelques autres, dont je connais, ai connu, en mon temps, l'activisme, Victor nous file une liste longue comme le bras d'éminents scientifiques qui sont en plus de tels activistes. Je ne dis pas qu'il n'y a rien de tel chez nous, non, par contre, c'est infiniment moins public, les personnes en question estiment que ce genre d'activisme jetterait une ombre sur leur activité principale, n'a rien à voir avec celle-ci. Ils ont bien raison : intrinsèquement, la science ne peut pas et donc ne doit pas parler de tout cela (éthique, morale, métaphysique, etc., en un mot, du Sens). Ils ont tout à fait le droit de nous dire ce qu'ils en pensent en tant qu'hommes, que femmes, mais pas de faire appel à la science pour soutenir des discours, dans un registre, domaine, qui n'est pas le sien. Si c'est ton amour, ton enthousiasme, etc., pour la science qui motive ton athéisme, tu es à coté de la plaque, et ce n'est pas une métaphore. J'ai un ami d'enfance ingénieur chimiste, qui se trouve être, aussi, bon catholique, la prochaine fois qu'on se verra, je n'aurais pas la mauvaise idée de lui faire lire ta soupe.
P.S. J'ai mis la dernière édition en gras, j'avais écrit " son " au lieu de " ce ", désolé !
Dernière édition par neopilina le Ven 8 Sep 2023 - 13:41, édité 5 fois
neopilina- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 8364
Date d'inscription : 31/10/2009
Re: ATHÉISME
hks a écrit:
Comme je l'ai dit j'ai autres chose à faire que de compter les points
dans ce brouhaha
Vous avez raison, il y a mieux à faire : fuir.
Vanleers- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 4214
Date d'inscription : 15/01/2017
Re: ATHÉISME
neopilina a écrit:Bergame a écrit:Mais au Canada, et plus encore aux Etats-Unis, le simple sujet de la neutralité axiologique de la science vis-à-vis du dogme (chrétien) est, factuellement, une question en débat.
C'est " marrant " ça. Je parle d'une science anglo-saxonne qui en matière de biologie s'est montrée, et se montre encore un peu, réductionniste, scientiste. A contrario, Bergame évoque un autre aspect qui pour le moins ne colle pas très bien avec le premier. Nos " champions auto-proclamés " de la rigueur scientifique (i.e. parfois mal placée, j'insiste) ont plus de soucis avec la religion, et consorts, que leurs camarades continentaux, qui culturellement, instinctivement, évitent le mélange des genres, qui se montrent même réticents à exprimer ce qu'ils pensent eux-mêmes dans son domaine, si on essaye, on a vite une grimace. Il y a là un petit paradoxe, mais comme pour tout paradoxe, on finit toujours par trouver un " terrain " où les deux termes du paradoxes vont de soi, où le paradoxe disparaît. Outre Dawkins et quelques autres, dont je connais, ai connu, en mon temps, l'activisme, Victor nous file une liste longue comme le bras d'éminents scientifiques qui sont en plus de tels activistes. Je ne dis pas qu'il n'y a rien de tel chez nous, non, par contre, c'est infiniment moins public, les personnes en question estiment que ce genre d'activisme jetterait une ombre sur leur activité principale, n'a rien à voir avec celle-ci. Ils ont bien raison : intrinsèquement, la science ne peut pas et donc ne doit pas parler de tout cela (éthique, morale, métaphysique, etc., en un mot, du Sens). Ils ont tout à fait le droit de nous dire ce qu'ils en pensent en tant qu'hommes, que femmes, mais pas de faire appel à la science pour soutenir des discours, dans un registre, domaine, qui n'est pas le sien.
«La science (anglo-saxone, comme si la science avait une nationalité !) se montre encore un peu, réductionniste, scientiste.»
J'aime bien ton «un peu». J'aime bien ton « réductionniste». J'aime bien ton « scientiste», celui-là, c'est le meilleurs, en logologie ...
«intrinsèquement, la science ne peut pas et donc ne doit pas parler de tout cela (éthique, morale, métaphysique, etc., en un mot, du Sens).»
Oui, intrinsèquement, la science ne peut pas et donc ne doit pas parler du Sens, mais elle le fait quand même en se foutant pas mal de ton avis.
Et elle en parle même sans arrêt et sans même être obligée d'en parler dans des recueils de philosophie métaphysique !
.
Saint-Ex- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 2865
Localisation : Deux-Montagnes, près d'Oka
Date d'inscription : 01/07/2023
Re: ATHÉISME
Vanleers a écrit:hks a écrit:
Comme je l'ai dit j'ai autres chose à faire que de compter les points
dans ce brouhaha
Vous avez raison, il y a mieux à faire : fuir.
Il y deux états de portes. L'état de celles qui sont fermées et l'état de celles qui sont ouvertes.
.
Saint-Ex- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 2865
Localisation : Deux-Montagnes, près d'Oka
Date d'inscription : 01/07/2023
Re: ATHÉISME
Décidément pas facile d'appréhender l'autre. Bien sûr rester entre soi est plus confortable. Mais bon, le confort, au bout d'un moment, ça lasse, on finirait par s'endormir.Vanleers a écrit:hks a écrit:
Comme je l'ai dit j'ai autres chose à faire que de compter les points
dans ce brouhaha
Vous avez raison, il y a mieux à faire : fuir.
L'autre est autre. Sinon je suis seul.
_________________
Je vis aussi Sisyphe en proie à ses tourments... (l'Odyssée)
benfifi- Modérateur
- Nombre de messages : 877
Date d'inscription : 08/12/2018
Re: ATHÉISME
La violence n'est pas la seule modalité possible de rencontre de l'autre.
* Extravaguer est un droit des gens.Schopenhauer a écrit:Le seul comportement sûr est donc celui que mentionne Aristote dans le dernier chapitre de son Topica : de ne pas débattre avec la première personne que l’on rencontre, mais seulement avec des connaissances que vous savez posséder suffisamment d’intelligence pour ne pas se déshonorer en disant des absurdités, qui appellent à la raison et pas à une autorité, qui écoutent la raison et s’y plient, et enfin qui écoutent la vérité, reconnaissent avoir tort, même de la bouche d’un adversaire, et suffisamment justes pour supporter avoir eu tort si la vérité était dans l’autre camp. De là, sur cent personnes, à peine une mérite que l’on débatte avec elle. On peut laisser le reste parler autant qu’ils veulent car desipere est juris gentium*, et il faut se souvenir de ce que disait Voltaire : « la paix vaut encore mieux que la vérité », et de ce proverbe arabe : « Sur l’arbre du silence pendent les fruits de la paix. »
Invité- Invité
Re: ATHÉISME
AntiSubjectiviste a écrit:La violence n'est pas la seule modalité possible de rencontre de l'autre.* Extravaguer est un droit des gens.Schopenhauer a écrit:Le seul comportement sûr est donc celui que mentionne Aristote dans le dernier chapitre de son Topica : de ne pas débattre avec la première personne que l’on rencontre, mais seulement avec des connaissances que vous savez posséder suffisamment d’intelligence pour ne pas se déshonorer en disant des absurdités, qui appellent à la raison et pas à une autorité, qui écoutent la raison et s’y plient, et enfin qui écoutent la vérité, reconnaissent avoir tort, même de la bouche d’un adversaire, et suffisamment justes pour supporter avoir eu tort si la vérité était dans l’autre camp. De là, sur cent personnes, à peine une mérite que l’on débatte avec elle. On peut laisser le reste parler autant qu’ils veulent car desipere est juris gentium*, et il faut se souvenir de ce que disait Voltaire : « la paix vaut encore mieux que la vérité », et de ce proverbe arabe : « Sur l’arbre du silence pendent les fruits de la paix. »
Schopenhauer n'est jamais resté silencieux et tant qu'on y est n'est jamais allé jusqu'à tendre la joue gauche lorsque quelqu'un essayait de lui casser la gueule par la droite, que je sache ...
.
Saint-Ex- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 2865
Localisation : Deux-Montagnes, près d'Oka
Date d'inscription : 01/07/2023
Re: ATHÉISME
.
«Qui n’a jamais vécu cette situation où l’on montre du doigt tel objet à un chien, mais celui-ci reste assis, gueule affable et langue pendante, à fixer les impérieux mouvements de notre index au lieu de concentrer son attention sur la direction pointée ?
L’univers intellectuel du chien, limité, ne lui permet pas d’appréhender la corrélation entre le doigt et l’objet désigné. L’animal reste focalisé sur une vision primaire du monde, en l’occurrence, ici, un doigt qui s’agite. C’est la même chose pour l’idiot, qui s’arrête à la surface des choses :»
Kychitsu Kysusky
.
«Qui n’a jamais vécu cette situation où l’on montre du doigt tel objet à un chien, mais celui-ci reste assis, gueule affable et langue pendante, à fixer les impérieux mouvements de notre index au lieu de concentrer son attention sur la direction pointée ?
L’univers intellectuel du chien, limité, ne lui permet pas d’appréhender la corrélation entre le doigt et l’objet désigné. L’animal reste focalisé sur une vision primaire du monde, en l’occurrence, ici, un doigt qui s’agite. C’est la même chose pour l’idiot, qui s’arrête à la surface des choses :»
Kychitsu Kysusky
.
Saint-Ex- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 2865
Localisation : Deux-Montagnes, près d'Oka
Date d'inscription : 01/07/2023
Re: ATHÉISME
Réaction immédiate :
Tout s'apprend. Mon chien a appris. Il sait. Le petit enfant s'il n'apprend pas risque de rester "focalisé sur une vision primaire du monde, en l’occurrence, ici, un doigt qui s’agite."
Prise de recul :
Quel lien établis-tu avec ce qui précède ?
Tout s'apprend. Mon chien a appris. Il sait. Le petit enfant s'il n'apprend pas risque de rester "focalisé sur une vision primaire du monde, en l’occurrence, ici, un doigt qui s’agite."
Prise de recul :
Quel lien établis-tu avec ce qui précède ?
_________________
Je vis aussi Sisyphe en proie à ses tourments... (l'Odyssée)
benfifi- Modérateur
- Nombre de messages : 877
Date d'inscription : 08/12/2018
Re: ATHÉISME
benfifi a écrit:Réaction immédiate :
Tout s'apprend. Mon chien a appris. Il sait. Le petit enfant s'il n'apprend pas risque de rester "focalisé sur une vision primaire du monde, en l’occurrence, ici, un doigt qui s’agite."
Prise de recul :
Quel lien établis-tu avec ce qui précède ?
J'établis un lien entre le chien intelligent et le chien con.
Par exemple Digène de Sinope était un chien intelligent par le cynisme remarquable de sa pensée.
Mais par exemple aussi je ne vais pas te donner le nom des chiens cons que je connais parce que c'est formellement interdit par les règles de modération de Digression
.
Saint-Ex- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 2865
Localisation : Deux-Montagnes, près d'Oka
Date d'inscription : 01/07/2023
Re: ATHÉISME
Je ne crois pas au chien intelligent et au chien idiot.
Je l'ai dit : tout s'apprend.
Je l'ai dit : tout s'apprend.
_________________
Je vis aussi Sisyphe en proie à ses tourments... (l'Odyssée)
benfifi- Modérateur
- Nombre de messages : 877
Date d'inscription : 08/12/2018
Re: ATHÉISME
benfifi a écrit:Je ne crois pas au chien intelligent et au chien idiot.
Je l'ai dit : tout s'apprend.
D'une part je crois au chien intelligent qu'était Diogène de Sinope.
D'autre part je crois à l'existence du chien con. J'ai dit con. Je n'ai pas dit idiot.
Il y existe à n'en pas douter des cons dont l'instruction et l'intelligence sont extraordinaires ...
.
Saint-Ex- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 2865
Localisation : Deux-Montagnes, près d'Oka
Date d'inscription : 01/07/2023
Re: ATHÉISME
benfifi a écrit:
D'une part je pense que le discours général de Vanleers promeut une joie. Celle de se sentir enfant de dieu. Quel dieu ? Celui de Spinoza. Cette joie ne nécessite pas de pratique, d'obligation, d'effort. Juste un état d'esprit basé sur un retour à la source de l'évangile : la bonne nouvelle de se sentir enfant de dieu. Le dieu-nature de Spinoza.
Voilà pour moi, en deux mots, le propos de Vanleers qui ne fait pas de lui un croyant académique loin s'en faut.
Je soutiens, en effet, que la joie est une clef pour entrer dans la philosophie de Spinoza et dans l’Évangile.
Mais ces deux visions du monde sont différentes et l’intérêt est d’évaluer leurs points communs et leurs différences.
L’Ethique, notamment, joue un rôle de « décapant » des infantilismes qui parasitent certaines interprétations de l’Évangile.
C’est également le grand intérêt de l’athéisme pour la religion chrétienne comme le soutient le philosophe catholique Jean Lacroix dans Le sens de l’athéisme moderne – Casterman 1958 :
Jean Lacroix a écrit:Dans sa signification sans doute la plus générale, l’athéisme aujourd’hui veut être la pleine acceptation de la condition de l’homme. Celui-ci est un être fini, contingent, s’expliquant avec une situation qu’il n’a pas créée, mais responsable de lui-même et des autres, ne pouvant guère lire sa destinée dans un livre de sagesse ni dans un ciel des idées, mais devant la faire douloureusement sur la terre des hommes. Vivre en un sens les valeurs athées c’est reconnaître cette situation humaine et ne pas chercher dans sa croyance une cause explicative ou un motif de supériorité, dont la vanité est trop évidente. […] Le plus grand mérite de l’athéisme actuel est de procéder à un prodigieux décrassage intellectuel de l’humanité en récusant toute idolâtrie : il ne veut pas faire de l’homme un dieu, mais accepter intégralement son humanité et l’assumer tout entière. Jamais avant lui la situation humaine n’a été aussi parfaitement éclairée. Ce qui fait toute la valeur de l’athéisme moderne c’est qu’il n’est guère une construction abstraite, mais une réflexion en prise directe sur la situation concrète des hommes. Finitude, contingence, relativité, liberté, c’est l’universelle condition humaine, qui se transforme à la suite surtout des progrès techniques et scientifiques, sans toutefois modifier fondamentalement sa nature. Jamais encore l’absolu n’a été aussi totalement chassé du monde. Ce qui n’est pas pour déplaire au croyant, qui sait mieux que personne sa relativité parce qu’il connaît ce qui la fonde. Dieu n’est pas une solution toute faite, mais exigence de la faire en même temps que la garantie qu’il n’est pas absurde en définitive de chercher un sens et de réaliser une œuvre : le travail est d’autant plus obligatoire qu’il est le médiateur nécessaire pour une contemplation qui n’est plus celle du monde. Si j’ai tant de reconnaissance à mes amis athées, c’est qu’ils m’ont appris à ne pas tricher. L’homme n’est pas un dieu : ce n’est pas toute la vérité, mais la première et la plus indispensable. Une critique radicale de tous les absolus humains était sans doute nécessaire pour dégager le seul véritable. Trop de croyants ont voulu jouer à la Divinité ou se mettre à sa place. Il n’était pas inutile d’épurer nos représentations, pour mieux assurer notre visée. (pp. 64-66)
Vanleers- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 4214
Date d'inscription : 15/01/2017
Re: ATHÉISME
Je m'interroge. Les trois monothéismes admettant la liberté de l'humain ne répondent-ils pas à ce critère ?Vanleers, citant Jean Lacroix, a écrit:Dieu n’est pas une solution toute faite, mais exigence de la faire en même temps que la garantie qu’il n’est pas absurde en définitive de chercher un sens et de réaliser une œuvre :
Quel serait donc l'objet de cette contemplation, si ce n'est plus celle du monde ?Vanleers, citant Jean Lacroix, a écrit:le travail est d’autant plus obligatoire qu’il est le médiateur nécessaire pour une contemplation qui n’est plus celle du monde.
...
Globalement ce passage (1958) de Jean Lacroix me donne l'impression diffuse d'un glissement vers la péremption de la pratique communautaire de la religion, au profit d'une sensibilité intime. Plus de cérémonies, plus d'assemblées, de pèlerinages, de fêtes. Plus de risques d'implication politique... Bon. Aujourd'hui on n'en est pas là.
Je pense que la racine de la politique plonge dans la réunion d'humains autour d'enjeux d'ordre sacré. De sorte que je ne crois pas à la généralisation de la vie individualisée, réduite et contenue dans l'intime, d'une quelconque religion.
Certes, fondamentalement. Et durablement. Les progrès techniques et scientifiques n'y changeront rien. La raison gouvernerait le monde que ça se saurait. L'irrationnelle errance est humaine.Vanleers, citant Jean Lacroix, a écrit:Finitude, contingence, relativité, liberté, c’est l’universelle condition humaine, qui se transforme à la suite surtout des progrès techniques et scientifiques, sans toutefois modifier fondamentalement sa nature.
_________________
Je vis aussi Sisyphe en proie à ses tourments... (l'Odyssée)
benfifi- Modérateur
- Nombre de messages : 877
Date d'inscription : 08/12/2018
Re: ATHÉISME
Vanleers a écrit:
Je soutiens, en effet, que la joie est une clef pour entrer dans la philosophie de Spinoza et dans l’Évangile.
Mais ces deux visions du monde sont différentes et l’intérêt est d’évaluer leurs points communs et leurs différences.
L’Ethique, notamment, joue un rôle de « décapant » des infantilismes qui parasitent certaines interprétations de l’Évangile.
C’est également le grand intérêt de l’athéisme pour la religion chrétienne comme le soutient le philosophe catholique Jean Lacroix dans Le sens de l’athéisme moderne – Casterman 1958 :Jean Lacroix a écrit:Dans sa signification sans doute la plus générale, l’athéisme aujourd’hui veut être la pleine acceptation de la condition de l’homme. Celui-ci est un être fini, contingent, s’expliquant avec une situation qu’il n’a pas créée, mais responsable de lui-même et des autres, ne pouvant guère lire sa destinée dans un livre de sagesse ni dans un ciel des idées, mais devant la faire douloureusement sur la terre des hommes. Vivre en un sens les valeurs athées c’est reconnaître cette situation humaine et ne pas chercher dans sa croyance une cause explicative ou un motif de supériorité, dont la vanité est trop évidente. […] Le plus grand mérite de l’athéisme actuel est de procéder à un prodigieux décrassage intellectuel de l’humanité en récusant toute idolâtrie : il ne veut pas faire de l’homme un dieu, mais accepter intégralement son humanité et l’assumer tout entière. Jamais avant lui la situation humaine n’a été aussi parfaitement éclairée. Ce qui fait toute la valeur de l’athéisme moderne c’est qu’il n’est guère une construction abstraite, mais une réflexion en prise directe sur la situation concrète des hommes. Finitude, contingence, relativité, liberté, c’est l’universelle condition humaine, qui se transforme à la suite surtout des progrès techniques et scientifiques, sans toutefois modifier fondamentalement sa nature. Jamais encore l’absolu n’a été aussi totalement chassé du monde. Ce qui n’est pas pour déplaire au croyant, qui sait mieux que personne sa relativité parce qu’il connaît ce qui la fonde. Dieu n’est pas une solution toute faite, mais exigence de la faire en même temps que la garantie qu’il n’est pas absurde en définitive de chercher un sens et de réaliser une œuvre : le travail est d’autant plus obligatoire qu’il est le médiateur nécessaire pour une contemplation qui n’est plus celle du monde. Si j’ai tant de reconnaissance à mes amis athées, c’est qu’ils m’ont appris à ne pas tricher. L’homme n’est pas un dieu : ce n’est pas toute la vérité, mais la première et la plus indispensable. Une critique radicale de tous les absolus humains était sans doute nécessaire pour dégager le seul véritable. Trop de croyants ont voulu jouer à la Divinité ou se mettre à sa place. Il n’était pas inutile d’épurer nos représentations, pour mieux assurer notre visée. (pp. 64-66)
Même si j'ai quelque réticence face à quelques détails de cette déclaration, j'avoue que j'y vois quelque chose de réconfortant par rapport à celles habituellement exprimées.
Je me permettrais néanmoins de signaler une chose d'importance capitale, à savoir que ce que je nommerais l'athée honnête ne voit évidemment pas l'existence de Dieu dans le domaine de réalité de la physique et de la biologie. Dieu n'existe évidemment pas dans ces deux domaines de réalité.
Néanmoins l'athée honnête voit l'existence de milliards d'humains croyant en Dieu et ayant de ce fait créé des civilisations entières.
Il voit en conséquence l'existence de Dieu dans le domaine de réalité de la psychologie, ce qui d'ailleurs donne le droit au scientifique spécialisé en science de la vie d'explorer, d'étudier et d'expliquer le phénomène de la croyance en Dieu.
Voir le développement suivant :
«L'erreur est nécessaire à la vie.» disait Nietzsche.
L'incrédulité face à cette remarque est évidente. Comment une erreur arithmétique telle que 2 +2 = 5 est-elle nécessaire à la vie ?
Conclusion : il s'agit sans doute d'une vérité d'un autre ordre.
Nietzsche ne savait manifestement pas ce que sa remarque comprenait de vérité. Les outils scientifiques qui lui aurait permis de se comprendre lui-même n'existait pas encore. Il s'agit donc d'une intuition de sa part. Une intuition littéralement géniale, certes, mais qu'il ne fait pas suivre de la moindre explication, hors de remarques devant tout à la psychologie de son époque, à la construction de laquelle il avait par ailleurs fortement contribué. Freud y puisera plus tard sans trop le dire.
On percevra l'essence de cette erreur le jour où la primatologie aura émergé du champ des sciences du vivant accompagné de la génétique commandant la sélection des espèces chère au camarade Darwin.
Les nombreuses observations de singes en liberté ont révélé que lorsqu'un grave danger se manifestait sous la forme d'une sensibilité à une modification de l'environnement, par exemple un mouvement brusque du feuillage, ces singes ne se posaient pas la question de savoir si c'était le vent ou un léopard qui était la cause de ce mouvement. Ils avaient presque tous le réflexe de fuir devant la possibilité non négligeable que ladite cause, c'était un léopard.
C'est là que la sélection naturelle entre en jeu.
Devant ce mouvement du feuillage, il y avait une faible proportion de singes qui ne fuyaient pas. Alors deux possibilités pouvaient émerger. Soit les feuilles était agitées par le vent, et le singe survivait. Soit les feuilles était agitées par un léopard, et le singe se transformait en repas et ne survivait pas, par définition. Si le premier survivait, il avait la possibilité de se reproduire après avoir séduit une femelle de sa tribu. Si le second singes était transformé en repas avant d'avoir atteint son âge de reproduction, alors il ne se reproduisait pas.
Inutile de dire que le singe qui fuyait toujours devant la moindre possibilité - vraie ou fausse - de se transformer en repas avait toutes les chances de se reproduire quelqu'ait été la réalité - vraie ou fausse - qui l'avait fait détaler.
Et c'est là que la chose devient particulièrement intéressante.
À moins de défendre une position religieuse ou métaphysique, tous les faits à notre disposition laissent penser que l’homme procède de l’évolution biologique au même titre que toutes les autres espèces vivantes sur Terre. Tous les traits humains, tous ses comportements, toutes ses pensées et toutes ses actions, sans exception, possèdent une base matérielle, moléculaire, cellulaire, qui influe sur leur expression. L’existence de cette influence n’est plus guère niée, même si sa nature exacte reste encore l’objet d’investigations scientifiques.
Tout ça pour dire que si l'on trouve l'héritage d'une caractéristique génétique et donc d'un comportement chez les primates singes, cette caractéristique et ce comportement se retrouvent chez le primate homo-sapiens-sapiens.
L'erreur au départ incompréhensible du camarade Nietzsche («l'erreur est nécessaire à la vie»), c'est celle qui, face à tout changement inattendu de l'environnement au sens très général de ce terme, mais qui offre deux possibilités d'évaluation largement fulgurante à l'homo-sapiens-sapiens, soit ce changement n'est pas dangereux, soit ce changement est dangereux, cet homo-sapiens-sapiens aura toujours le réflexe immédiat, déterminé, incontrôlable de pencher pour le changement dangereux.
(Faire le rapprochement de ce déterminisme humain avec celui bien indiqué par le camarade Spinoza ayant pensé, écrit et décrit le déterminisme humain tel qu'il le voyait sans doute grâce à une intuition égale à celle de Nietzsche.)
Il existe une erreur particulière, remarquable, étonnante, qui se transmet de générations en générations de quelque être animal ou végétal depuis des milliards d'années, et c'est le principe de considérer, de juger, d'évaluer, de croire (dur comme fer) comme vrai ce qui est soit vrai soit faux et se manifeste sous cette possibilité double à la sensibilité de tout être vivant ne retenant que ce qui l'arrange pour survivre et donc le sélectionne ainsi depuis des milliards d'années.
Cette erreur particulière, elle vit et se perpétue en veillant à sa bonne entente avec toutes les erreurs de recopiage génétique présidant à toutes les différenciations ou disparitions d'espèces animales et végétales depuis que la terre existe avec toutes les variations chimiques (vivant) ou physiques (non vivant) qui la caractérisent depuis 3 ou 4 milliards d'années ...
C'est dans le déterminisme de cette adhésion au vrai comme au faux toujours considérés tout deux comme vrai que se trouve l'élément d'une explication d'importance capitale concernant la création des dieux ou de Dieu.
Pour résumer cet éléments, si un prophète qui s'ignore déclare en 500 ou 1000 avant l'ère commune qu'il a eu dans son sommeil la vision d'un être extrêmement puissant exigeant qu'on croit en lui sous peine de mort suivie d'une souffrance éternelle au beau milieu d'un feu destiné à le tourmenter sans fin, alors le premier venu qui l'aura entendu le croira pour une bonne raison : on ne sait jamais ! : 1 ) ce que lui dit ce prophète est PEUT-ÊTRE vrai ! Progession >>> 2) ce que lui dit ce prophète EST vrai !
Cet élément porte un nom bien précis : C'est le principe de précaution.
Blaise Pascal s'en servira pour exprimer le choix extrêmement sage de l'existence de Dieu face à son inexistence. Il vaut mieux le croire, le bénéfice est évident ...
Depuis 150 ans, à chaque création de vaccin se manifestent ceux qui prêchent la toxicité évidente du vaccin en question. Bon nombre de gens les croient, car on ne sait jamais, ceux qui avancent la toxicité du vaccin disent peut-être la vérité. Progression >>> ils disent la vérité.
Je pense à partir du fait constaté que ce principe de précaution a présidé à notre existence et que l'erreur consistant à croire vrai ce qui est vrai ou faux devrait mériter le plus grand respect.
Respect aux religieux qui croient dur comme fer en Yahvé, Dieu ou Allah. Ils véhiculent l'explication de l'existence de la vie de tous ...
Respect aux athées honnêtes qui véhiculent les raisons scientifiques de l'explication de l'existence intellectuelle de Yahvé, Dieu ou Allah au sein de l'idéel platonicien et sa «respectable» caverne ...
Les athées sont sortis de la caverne en compagnie de la science ...
.
Saint-Ex- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 2865
Localisation : Deux-Montagnes, près d'Oka
Date d'inscription : 01/07/2023
Re: ATHÉISME
Je ne suis pas sûr que l'origine de dieu chez l'humain provienne de l'intervention d'un tel prophète.Saint-Ex a écrit:Pour résumer cet éléments, si un prophète qui s'ignore déclare en 500 ou 1000 avant l'ère commune qu'il a eu dans son sommeil la vision d'un être extrêmement puissant exigeant qu'on croit en lui sous peine de mort suivie d'une souffrance éternelle au beau milieu d'un feu destiné à le tourmenter sans fin,
J'inclinerais plutôt vers quelque chose comme :
https://doi.org/10.4000/alter.2007 Extrait :
Françoise Dastur a écrit:1. Dieu : ce nom, du moins dans les langues indo-européennes, renvoie à l’idée de lumière, et de lumière du ciel. C’est en effet à la racine indo-européenne deiwos qui signifie « lumière » du ciel ou du jour que se rattachent le sanskrit devas, le grec theos, le latin deus, et le français dieu. Il est vrai que les termes qui désignent Dieu dans les langues germaniques (Gott en allemand, God en anglais) ont une autre origine, elle aussi indo-européenne, mais ici l’étymologie ne donne pas de réponse assurée, car on peut rattacher le mot allemand Gott soit à la racine indo-européenne ghau, qui renvoie à la notion d’appel ou d’invocation, Dieu étant donc ainsi compris comme celui qu’on invoque, ou à la racine indo-européenne gheu, base du verbe allemand giessen, qui signifie verser, Dieu étant alors celui auquel on offre en sacrifice une libation.
2. Sans doute, ces deux origines du terme désignant Dieu dans les langues indo-européennes renvoient-elles à deux manières différentes de concevoir la divinité : l’une la conçoit de manière plus cosmologique comme lumière et comme ciel, l’autre de manière plus anthropologique comme ce qui est honoré dans le sacrifice et invoqué dans la prière. Il n’en demeure cependant pas moins que l’idée du divin, qu’il soit singulier ou pluriel, semble structurer de manière fondamentale la conception que l’être humain a de lui-même. Ce qui caractérise la position de ce bipède qu’est l’homme, c’est en effet la possibilité qu’il a de porter son regard vers le ciel et ainsi de se donner un horizon. N’est-ce pas là en effet ce qui l’ouvre à l’ensemble des choses, au monde, et à l’énigme de sa propre existence ? On aurait là une possibilité de comprendre que le divin puisse s’identifier à cette lumière venant du ciel dans lesquelles toutes choses ont leur apparaître. Et n’est-ce pas ce même principe lumineux qui est l’objet du rituel sacrificiel, lequel vise, comme l’anthropologie nous l’a appris, non seulement à établir un rapport avec le divin, mais aussi, comme l’indique le mot même de « rite » qui vient de la racine indo-européenne rtis ou artis signifiant ordre, articulation, à assurer la permanence de l’ordonnance du monde.
_________________
Je vis aussi Sisyphe en proie à ses tourments... (l'Odyssée)
benfifi- Modérateur
- Nombre de messages : 877
Date d'inscription : 08/12/2018
Re: ATHÉISME
.
La création de Dieu par la langue, par la cosmologie ou par la sacralisation d'un rite n'est qu'un cas particulier de la croyance émergeant au sein du vivant à la suite de faits toujours considérés comme vrais quelles qu'en soit leurs faussetés ou leurs vérités.
Toute la psychologie obéit à ce principe biologique, génétique, matériel. Ce principe considère toujours l'erreur aussi vraie que l'exactitude. Ce principe est à la base de l'existence de tout être vivant, animal comme végétal depuis des milliards d'années.
Connaissant ce principe, l'homo sapiens sapiens se dote du pouvoir de se méfier de toutes les vessies désireuses de se faire passer pour des lanternes. Ce pouvoir porte aujourd'hui le nom de matérialisme scientifique ou de science matérialiste, au choix.
Ce pouvoir matérialiste et scientifique s'oppose à tout idéel, tout idéalisme, toute idéologie pour y déceler tout délire, toute fausseté, toute toxicité et les dénoncer sur fond de vérité mise au banc de l'épreuve scientifique.
Ajoutons à tout ça que la science n'a pas pour objectif d'être seule à communiquer des vérités. Elle est secondée en cela par l'art.
Ajoutons en plus à tout ça que la science n'a pas non plus pour objectif de prescrire quoi que ce soit, ce qui ne suffit pas à lui faire oublier de quels oiseaux de bonheur ou de malheur sont les hommes, qui sont nombreux à jouir du plaisir de dominer les autres hommes.
Ce n'est pas pour rien que les philosophes matérialistes et scientifiques portent la démocratie au sommet de l'échelle des valeurs politiques ...
.
La création de Dieu par la langue, par la cosmologie ou par la sacralisation d'un rite n'est qu'un cas particulier de la croyance émergeant au sein du vivant à la suite de faits toujours considérés comme vrais quelles qu'en soit leurs faussetés ou leurs vérités.
Toute la psychologie obéit à ce principe biologique, génétique, matériel. Ce principe considère toujours l'erreur aussi vraie que l'exactitude. Ce principe est à la base de l'existence de tout être vivant, animal comme végétal depuis des milliards d'années.
Connaissant ce principe, l'homo sapiens sapiens se dote du pouvoir de se méfier de toutes les vessies désireuses de se faire passer pour des lanternes. Ce pouvoir porte aujourd'hui le nom de matérialisme scientifique ou de science matérialiste, au choix.
Ce pouvoir matérialiste et scientifique s'oppose à tout idéel, tout idéalisme, toute idéologie pour y déceler tout délire, toute fausseté, toute toxicité et les dénoncer sur fond de vérité mise au banc de l'épreuve scientifique.
Ajoutons à tout ça que la science n'a pas pour objectif d'être seule à communiquer des vérités. Elle est secondée en cela par l'art.
Ajoutons en plus à tout ça que la science n'a pas non plus pour objectif de prescrire quoi que ce soit, ce qui ne suffit pas à lui faire oublier de quels oiseaux de bonheur ou de malheur sont les hommes, qui sont nombreux à jouir du plaisir de dominer les autres hommes.
Ce n'est pas pour rien que les philosophes matérialistes et scientifiques portent la démocratie au sommet de l'échelle des valeurs politiques ...
.
Saint-Ex- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 2865
Localisation : Deux-Montagnes, près d'Oka
Date d'inscription : 01/07/2023
Re: ATHÉISME
Il ne s'agit pas de ça voyons. Les rites funéraires existent depuis fort longtemps. Je pense qu'ils témoignent entre autres de la conscience du mystère de la vie. Expérience inaugurale du sacré s'il en est. Prémisses de la transcendance. Et ce mystère n'est pas prêt de s'éteindre. Je ne suis pas sûr qu'il existe un dieu non associé de près ou de loin à la mort.Saint-Ex a écrit:La création de Dieu par la langue, par la cosmologie ou par la sacralisation d'un rite n'est qu'un cas particulier de la croyance émergeant au sein du vivant à la suite de faits toujours considérés comme vrais quelles qu'en soit leurs faussetés ou leurs vérités.
Bien sûr nul n'est tenu de croire en dieu. Mais le mystère de la vie, personne n'y échappe.
_________________
Je vis aussi Sisyphe en proie à ses tourments... (l'Odyssée)
benfifi- Modérateur
- Nombre de messages : 877
Date d'inscription : 08/12/2018
Re: ATHÉISME
benfifi a écrit:
Globalement ce passage (1958) de Jean Lacroix me donne l'impression diffuse d'un glissement vers la péremption de la pratique communautaire de la religion, au profit d'une sensibilité intime. Plus de cérémonies, plus d'assemblées, de pèlerinages, de fêtes. Plus de risques d'implication politique... Bon. Aujourd'hui on n'en est pas là.
Je vous invite à lire cette transcription d’une conférence de Dominique Collin « Le christianisme n’existe pas encore » qui, je pense, répond à vos interrogations :
https://kestenig.fr/wp-content/uploads/2018/12/Transcription-conference-Dominique-Collin-ccbf.pdf
Cette conférence, déjà signalée plusieurs fois sur le forum, résume l’essentiel du livre Le christianisme n’existe pas encore que D. Collin, philosophe et théologien dominicain, s’inspirant de Kierkegaard, a publié aux éditions Salvator en 2018.
Vanleers- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 4214
Date d'inscription : 15/01/2017
Re: ATHÉISME
benfifi a écrit:Il ne s'agit pas de ça voyons. Les rites funéraires existent depuis fort longtemps. Je pense qu'ils témoignent entre autres de la conscience du mystère de la vie. Expérience inaugurale du sacré s'il en est. Prémisses de la transcendance. Et ce mystère n'est pas prêt de s'éteindre. Je ne suis pas sûr qu'il existe un dieu non associé de près ou de loin à la mort.Saint-Ex a écrit:La création de Dieu par la langue, par la cosmologie ou par la sacralisation d'un rite n'est qu'un cas particulier de la croyance émergeant au sein du vivant à la suite de faits toujours considérés comme vrais quelles qu'en soit leurs faussetés ou leurs vérités.
Bien sûr nul n'est tenu de croire en dieu. Mais le mystère de la vie, personne n'y échappe.
Posons le terme surnaturel sur le principe du faux ou du vrai toujours considéré comme vrai par une pensée ou une action déterminée au sein du vivant, par exemple le rite funéraire, et nous nous donnons une chance de comprendre.
.
Saint-Ex- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 2865
Localisation : Deux-Montagnes, près d'Oka
Date d'inscription : 01/07/2023
Re: ATHÉISME
Je ne trouve rien de surnaturel dans la vie ou la mort. Je trouve cela mystérieux.
_________________
Je vis aussi Sisyphe en proie à ses tourments... (l'Odyssée)
benfifi- Modérateur
- Nombre de messages : 877
Date d'inscription : 08/12/2018
Re: ATHÉISME
benfifi a écrit:Je ne trouve rien de surnaturel dans la vie ou la mort. Je trouve cela mystérieux.
Définitions du dictionnaire :
mystère
nom masculin
1. Ce qui est inaccessible à la raison humaine, ce qui est de l'ordre du surnaturel, ce qui est obscur, caché, inconnu, incompréhensible.
surnaturel, surnaturelle
adjectif
2. Qui est révélé, produit, accordé par la grâce de Dieu.
.
Saint-Ex- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 2865
Localisation : Deux-Montagnes, près d'Oka
Date d'inscription : 01/07/2023
Re: ATHÉISME
Ben pour moi c'est mystérieux sans être surnaturel.
_________________
Je vis aussi Sisyphe en proie à ses tourments... (l'Odyssée)
benfifi- Modérateur
- Nombre de messages : 877
Date d'inscription : 08/12/2018
Saint-Ex- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 2865
Localisation : Deux-Montagnes, près d'Oka
Date d'inscription : 01/07/2023
Re: ATHÉISME
J'ai dit un jour (sur ce forum) que "l'absolu se manifeste"
(étonnement de certains sur ce forum face à une affirmation somme toute dune banalité affligeante : il y des phénomènes. Autrement dit : il y a quelque chose et non pas rien )
Le mystérieux est qu'il se manifeste de manière à être connu.
Ce qui fait la différence entre ne pas être né et être né sur cette terre ce n'est pas encore d'être né mais de le savoir.
Autrement dit l'absolu ne se manifeste pas incognito.
Toute la physique nous décrit un absolu qui se manifeste incognito, mais ce n'est pas le cas.
Le mystérieux n'est pas dans le manifesté (monde phénoménal) mais dans le "se faire connaitre".
On peut imaginer que cet absolu ( ou univers si l'on veut moins métaphysique) ait pu ne pas être l'objet d'un savoir.
Ce n'est pas le cas.
Certains ne s'en étonnent pas .
Il ne font guère de différence entre "savoir" et "ignorance'.
Alors que c'est dans le "savoir" qu'ils sont, ils refusent d'imaginer (si cela est possible) ce que serait l'ignorance.
Non pas la fausseté mais l'ignorance, c'est à dire ne pas être né.
(étonnement de certains sur ce forum face à une affirmation somme toute dune banalité affligeante : il y des phénomènes. Autrement dit : il y a quelque chose et non pas rien )
Le mystérieux est qu'il se manifeste de manière à être connu.
Ce qui fait la différence entre ne pas être né et être né sur cette terre ce n'est pas encore d'être né mais de le savoir.
Autrement dit l'absolu ne se manifeste pas incognito.
Toute la physique nous décrit un absolu qui se manifeste incognito, mais ce n'est pas le cas.
Le mystérieux n'est pas dans le manifesté (monde phénoménal) mais dans le "se faire connaitre".
On peut imaginer que cet absolu ( ou univers si l'on veut moins métaphysique) ait pu ne pas être l'objet d'un savoir.
Ce n'est pas le cas.
Certains ne s'en étonnent pas .
Il ne font guère de différence entre "savoir" et "ignorance'.
Alors que c'est dans le "savoir" qu'ils sont, ils refusent d'imaginer (si cela est possible) ce que serait l'ignorance.
Non pas la fausseté mais l'ignorance, c'est à dire ne pas être né.
hks- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 12505
Localisation : Hauts de Seine
Date d'inscription : 04/10/2007
Re: ATHÉISME
Il me semble que tu réifie en le survalorisant, un processus de réflexivité émergeant ....en le poussant à la transcendance.hks a écrit:J'ai dit un jour (sur ce forum) que "l'absolu se manifeste"
(étonnement de certains sur ce forum face à une affirmation somme toute dune banalité affligeante : il y des phénomènes. Autrement dit : il y a quelque chose et non pas rien )
Le mystérieux est qu'il se manifeste de manière à être connu.
Ce qui fait la différence entre ne pas être né et être né sur cette terre ce n'est pas encore d'être né mais de le savoir.
Autrement dit l'absolu ne se manifeste pas incognito.
Kercos- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 1368
Date d'inscription : 25/04/2022
Page 3 sur 8 • 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8
Sujets similaires
» Athéisme
» De l'animisme à l'athéisme
» Slavoj Žižek - L'Athéisme chrétien
» SPINOZA vu par l'athéisme radicalement matérialiste <<<
» De l'animisme à l'athéisme
» Slavoj Žižek - L'Athéisme chrétien
» SPINOZA vu par l'athéisme radicalement matérialiste <<<
Page 3 sur 8
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum