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De l'En-Soi, du Sujet a priori

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Message par neopilina Mer 21 Sep 2016 - 0:49

J'en ai lu des bons, et même très bons, des forts, et même très forts, et même carrément parfois géniaux. Et puis un jour, je m'aperçois qu'il y a toujours en eux des éléments constitutifs, ontogéniques, profondément et radicalement inducteurs, causants, etc., relevant de la moraline. C'est toujours une déception, une tristesse. Nous héritons constitutivement via histoire, culture, famille, de ses éléments quand bien même on serait parmi les plus grands contempteurs, ennemis, etc., et ils sont foule, des origines, des fondements, représentants, de celle-ci. Sade ( Que Flaubert qualifie de " dernier mot du christianisme ". ), Nietzsche, pour ne citer qu'eux, sont de tels produits hurlants, tragiques, phénoménaux, de ce paradoxe déchirant. Mais il y a aussi le vulgus pecus ! Rien de moins que les sociétés occidentales, profondément ainsi déchirées, paradoxales, souffrantes.
Mais la dite déception, tristesse, mérite une bipartition. Le critère discriminant est le sujet, l'auteur, etc., est-il antérieur ou postérieur à l'avènement de la perspective psychiatrique - psychanalytique - psychothérapique - etc. ( Puisque qu'il n'y a toujours pas de solides bases théoriques, un langage, tronc, etc., communs dans ce domaine. ) ? Si le sujet considéré est antérieur, je suis franchement clément, s'il est postérieur, je le suis beaucoup moins.

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Message par neopilina Jeu 9 Mar 2017 - 20:25

Philosophiquement, le " je ", central sur mon schéma, la conscience, etc., est une foule de choses, dont celle-ci : le produit le plus manifeste de la relation au Monde génératrice du Sujet. Parfois, un peu agacé, énervé, Lacan parle de, je cite, " déchet ". Et il faut le dire, parfois, il a parfaitement raison. Un exemple au hasard ( Nan, je déconne ! ), le Sujet mâle sorti d'une usine culturelle d'obédience monothéiste croupit dans l'infâme, mortifère pour lui, vénéneux pour les autres, cloaque du péché, de la moraline, plus finement le Sien, et, nec plus ultra, il s'en félicite. Voilà comment on génère des civilisations entières d'êtres bicéphales, à deux têtes violemment antagonistes ( D'une part un gnome qui glorifie ses chaines chez Calypso, de l'autre un pourceau de Circé, sachant que le discours du premier omet toujours le second. ), et donc radicalement amoindris, petits, entravés, autodestructeurs, déprimés, maniaques, agressifs, vindicatifs, mélancoliques, etc. ad libitum et ad nauseam. Le désir d'exclusivité sexuelle n'a aucune autre ( Et si on veut me démontrer le contraire, je suis tout ouï. ) source, motivation, origine, justification, etc., que sa possibilité névrotique, elle n'a donc pas à être dogmatisée. Ce qui fut fait et on sait à quel point. Et donc les dits dogmatismes, d'abord religieux, puis culturels, ont sciemment généré des populations entières où cette option était la norme, la règle, sociétales, a été privilégiée dogmatiquement, constituant donc une donnée constitutive du Monde et donc de la Relation formatrice du Sujet, etc. Et des exemples de sociétés passés ou présents où cette exclusivité n'est pas dogmatique, exigée, montrent que celles-ci sont parfaitement, concrètement, gérables et parfaitement viables en tant que telles. A contrario, tout un chacun peut juger par lui-même de ce qu'ont donné ces tentatives.

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" Tout Étant produit par moi m'est donné (c'est son statut philosophique), a priori, et il est Mien (cogito, conscience de Soi, libéré du Poêle) ". " Savoir guérit, forge. Et détruit tout ce qui doit l'être ", ou, équivalents, " Tout l'Inadvertancier constitutif doit disparaître ", " Le progrès, c'est la liquidation du Sujet empirique, notoirement névrotique, par la connaissance ". " Il faut régresser et recommencer, en conscience ". Moi.
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Message par neopilina Ven 5 Mai 2017 - 2:16

Prenons le cas de l'hypocondriaque. Il est intimement convaincu d'être condamné, médicalement donc. Dans une certaine mesure, il a raison. Il se sait condamné parce qu'il se " sait ", je mets des guillemets, on entre ainsi dans le second cercle, coupable. Et il l'est coupable ! De quoi ? De certaines Intentions constitutives, on a compris, peu reluisantes, d'ordre névrotique. Le thérapeute cherchera celles-ci et ensuite y conduira le patient lui-même. Et on peut en faire autant avec le racisme ou une autre forme de violence, de ressentiment, etc., compulsive, on trouvera une origine névrotique, on s'apercevra que le racisme ou autre était un exutoire, autorisé par le " je ", la conscience, etc., au sein du troisième cercle, à une " Pulsion " ( Personnellement je dis " Intention constitutive ". ).C'est un art, une tekhnè, un discours, etc., absolument comme tous les autres : adapté à ses objets, propres donc. Et on peut penser tout ce qu'on veut des pionniers, moi le premier, c'est les pionniers. Et, déjà dit, il est toujours intéressant de se pencher une fois dans sa vie sur l'histoire d'une discipline positive, c'est toujours pareil : comme il se doit, ça rame, tâtonne, s'égare, etc., etc., etc.

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Message par neopilina Mer 21 Juin 2017 - 13:56

" Connaissance de la psyché " ( Sujet qui a été censuré par le forum " Liberté - Philo ", pour des raisons d'ordre, je cite, " moral ", ça ne s'invente pas ! ).

Dans le fil " De la moraline " ( Dans cette même section. Fermé. ), l'un des arguments les plus récurrents du membre Bergame c'est, je cite, " l'homme, la femme et le couple naturels ". On peut encore très régulièrement entendre, lire, etc., que " la sodomie, l'homosexualité, etc., c'est contre nature ". Je vais donc me dévouer pour expliquer deux, trois, trucs à Bergame et compagnie. Jeter un caillou en l'air, dans les conditions habituelles sur cette planète, et qu'il ne retombe pas, ça, c'est contre nature. Dés 1783 dans une lettre à la marquise, Sade dit très bien à celle-ci à propos des passions : " Comme si la nature se mêlait de tout cela ". Effectivement, on va le voir. " Sodomie " est un terme objectif qui définit l'introduction d'un objet, il est vrai, assez souvent un pénis, à des fins, le plus souvent aussi, sexuelles, dans un anus. C'est un fait, voilà pour la science, la nature, sans majuscule ni guillemets, en tous cas ( On y viendra. ), c'est un terme objectif, descriptif. Ce qui est important, c'est Ce qui la motive, surtout chez notre espèce ( Et pas chez les lions ou encore chez les cygnes, où 15% des couples sont homosexuel/le/s, le double des populations humaines, etc. ). Il s'agit donc de la ou des Intentions constitutives du Sujets ainsi actualisées. Il y a d'une part l'Intention constitutive actualisée ainsi et d'autre part comment, le " ainsi ", même si on ne voit que le second, même si on croit que c'est le principal, la finalité en soi. " La ou les ", effectivement, non seulement l'inconscient ne connaît pas le principe de non-contradiction, mais c'est un remarquable cuisinier, bricoleur, et un très très grand rusé. Quitte à en souffrir toute sa vie, il n'est pas de Sujets qui abandonne un de Ses Éléments constitutifs, il faut l'extirper, et il ne peut l'être que via la connaissance, de Soi donc ici. Je tiens à préciser que je suis un hétérosexuel strict, que je n'ai jamais été tenté par la sodomie. A contrario je suis un garçon circonspect et tolérant ( Ce qui n'est pas forcément visible ici, j'en conviens, puisque la présence de certains énergumènes que je pourrais fuir dans d'autres circonstances m'est imposée, autre débat. ). En tous cas, je connais quelques wagons d'hétérosexuels, coté Réaction ( Chez qui on peut être, je cite, " homosexuel par mode " !!, etc. J'y reviendrais. ) pour tout dire, je me targue d'être clair, qui vont se prendre quelques douches froides, du genre mémorables, peut être même sans précédent.

Après 30 ans ( Pile-poil. ) de pratique assidue de la philosophie, je sens poindre un tout petit peu d'ennui. Et, entre temps, j'ai eu l'occasion de constater qu'il régnait en matière de " Connaissance de la psyché " à peu près le même prodigieux bordel, confusion, dispersion, extrêmes, etc. qu'en philosophie quand je découvre celle-ci. Je me propose donc ouvertement de tenter dans ce domaine ce que j'ai tenté en philosophie. Réussi ? Je laisse au seul tribunal compétent, celui de la raison et de l'histoire, en juger. La nouveauté relativement aux petits textes qui précédent, constats, idées, réflexions, etc., épars, c'est que je vais tenter d'être systématique.

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Message par aliochaverkiev Dim 25 Juin 2017 - 9:35

neopilina a écrit:" l'inconscient ne connaît pas le principe de non-contradiction, mais c'est un remarquable cuisinier, bricoleur, et un très très grand rusé. Quitte à en souffrir toute sa vie, il n'est pas de Sujets qui abandonne un de Ses Éléments constitutifs, il faut l'extirper, et il ne peut l'être que via la connaissance, de Soi donc ici. Je tiens à préciser que je suis un hétérosexuel strict, que je n'ai jamais été tenté par la sodomie.

Quelques remarques sur votre discours.
La division inconscient/conscient est une méthode analytique, cette division n'existe pas pour moi sur le plan du fonctionnement global de l'esprit. C'est une méthode de physicien, ou de mathématicien, une méthode intéressante mais qui, appliquée à l'esprit, me parait dangereuse. Elle crée une division artificielle.
Les hétérosexuels pratiquent aussi la sodomie. Pas tous mais beaucoup.

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Message par neopilina Dim 25 Juin 2017 - 15:46

aliochaverkiev a écrit:La division inconscient/conscient est une méthode analytique, cette division n'existe pas pour moi sur le plan du fonctionnement global de l'esprit. C'est une méthode de physicien, ou de mathématicien, une méthode intéressante mais qui, appliquée à l'esprit, me parait dangereuse. Elle crée une division artificielle.
Les hétérosexuels pratiquent aussi la sodomie. Pas tous mais beaucoup.

C'est moi qui souligne " analytique ". Surtout pas !! Même médiocre, je suis un continental pur sucre. Il va bien sur de soi que cette division, je te cite, " sur le plan du fonctionnement global de l'esprit n'existe pas " : il n'y a pas de cloisons, de ridelles, etc. ad libitum et ad naudeam dans le cerveau. J'adore ce mot d'un scientifique à son propos, il parle de " massivité massivement interconnectée ". Sur ce point, nous sommes tout à fait d'accord. Ma distinction repose sur la réalité, l'expérience la plus commune, elle est prudente, descriptive, : il y a des choses, des faits, etc., émanant de l'activité du cerveau qui sont inconscientes et d'autres qui ne le sont pas. Je ne veux surtout pas aller plus loin. Dans la tentative qui est la mienne, et que je me propose de soumettre, je refuse même la notion de  " topique ", j'entérine les données de l'expérience en distinguant deux " domaines " ( Oui, je sais, " domaine " est une notion spatiale, mais je vais préciser. ), disons registres, très relatifs, qui sont intimement, radicalement, reliés donc, ainsi décrits, définis : en vertu de l'expérience la plus commune qui soit, empirique, il y en a un où se passe des choses inconscientes et un autre où il se passe des choses conscientes, c'est tout. Absolument, catégoriquement, rien de plus. On a assez vu que des " topiques " plus prononcées se heurtaient effectivement de front à " la massivité massivement interconnectée " et finissaient par générer plus de problèmes que de solutions. On sait que ce qui distingue ces deux registres, permet, autorise, de les distinguer, c'est des activités, des processus, psychiques, tels que résistances, refoulements, réinvestissements économiques, etc., etc. C'est l'activité globale du cerveau qui génère elle-même la distinction, qui est donc dynamique et non " topique ".

aliochaverkiev a écrit:Les hétérosexuels pratiquent aussi la sodomie. Pas tous mais beaucoup.


Tout à fait. En fait, j'ai beaucoup hésité à dire que j'était hétérosexuel strict, etc. Je le regrette, ce n'était pas nécessaire. Et je suis certain qu'en me lisant tu as bien compris l'intention. C'était destiné à mes adversaires dans ce type de débats. Pour s'en tenir à un seul exemple, j'ai deux cousins homosexuels. L'un d'eux est adorable, l'autre est un exécrable petit con. Je pense que tu m'as compris. Mes distinctions, que je vais préciser et argumenter, je ne les fais pas où mes adversaires les font.
La sodomie est un fait scientifiquement descriptible. Et il se trouve qu'il n'y a pas de " fait scientifiquement descriptible contre nature " : c'est un oxymore. En fait, tous ces gens qui utilisent ainsi " contre nature ", même s'ils n'en ont pas conscience ont bien pensé, écrit ou dit " contre Nature " avec une majuscule, on va vite comprendre, telle que décrétée par l'Ancien Testament, Moïse, Christ et autres, descendants historiques ( Un islamophobe homophobe est toujours bien plus musulman, via Ses héritages constitutifs monothéistes, qu'il ne veut bien l'imaginer, etc. ) et compagnie. Et l'ironie de l'histoire, c'est que ces anathèmes vont se retourner contre eux : émanant d'eux, ils traduisent une culpabilité d'ordre névrotique qui est la leur. Comme je l'ai dit ci-dessus, ce n'est pas tant le fait scientifique de la sodomie qui pose problème, ce qui est un euphémisme, le scientifique s'en fout de la sodomie ( Si un scientifique y pense, ça sera éventuellement en terme de lubrifiants, etc., c'est tout. ), mais bien Ce qui la motive, Ce qui est ainsi actualisé par le Sujet. Et pour que les prophètes et compagnie anathèmisent à ce point, ça devait effectivement être du très lourd, chez eux. C'est donc, stricto sensu pour le coup, la " Nature " de la ou des Intentions constitutives du Sujet ainsi actualisées qui comptent. Ces gens ont accablé, maudit, métaphysiquement, le Sexe, ils avaient leurs raisons ? Sans doute, oui : mais qu'ils se souviennent bien que c'étaient les Leurs. Et on les examinera d'un peu plus près. C'est l'histoire d'un délinquant sexuel qui vient nous expliquer que le sexe c'est mal. C'est un " peu " gonflé, le prix de gros est un " peu " outrancier, et il y a vice de forme, ça commence à faire beaucoup.

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Message par aliochaverkiev Mar 27 Juin 2017 - 18:41

Tout à fait d'accord avec toi Neopilina, tu expliques avec plus d'aisance que moi l'unité de l'esprit (le mot n'est peut-être pas approprié ?) mais aussi son fonctionnement différencié. Il y a en effet des processus conscients et d'autres inconscients. Ce qui m'agace en fait dans la distinction inconscient/conscient c'est qu'on en vient à créer une hiérarchie de valeur entre l'inconscient (animal) et le conscient (humain) comme s'il s'agissait de deux continents séparés. Je crois même que tout surgit de l'inconscient, et soit y reste, soit pénètre notre conscience. Je ne nie pas l'existence de résistances, de refoulements, etc. c'est-à-dire de verrous entre l'activité consciente et l'activité inconsciente bien sûr, mais l'existence de tels verrous ne justifie pas une séparation nette entre l'activité consciente et l'activité inconsciente.

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Message par neopilina Mar 27 Juin 2017 - 19:00

aliochaverkiev a écrit:Je crois même que tout surgit de l'inconscient, et soit y reste, soit pénètre notre conscience.

Oui.

aliochaverkiev a écrit:Je ne nie pas l'existence de résistances, de refoulements, etc. c'est-à-dire de verrous entre l'activité consciente et l'activité inconsciente bien sûr, mais l'existence de tels verrous ne justifie pas une séparation nette entre l'activité consciente et l'activité inconsciente.

Ma distinction est basique, d'une extrême prudence, humilité, et comme il se doit, d'abord expérimentale : il y a des faits inconscients et qui peuvent le rester longtemps, voire toujours chez certains, et d'autres inconscients qui deviennent conscients. Les dits " verrous ", processus, relèvent déjà du questionnement provoqué par ce constat, cette distinction, initial expérimental. Et, oui, cette distinction est effectivement tout sauf, je te cite, " nette ", comme j'avais pris soin de le préciser.

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Message par neopilina Ven 13 Avr 2018 - 14:58

Les versions traditionnelles et empiriques de la Femme, de l'Homme, du Couple, etc., c'est un sujet de débats, de réflexion. Certains parlent carrément de la Femme, de l'Homme, du Couple, etc. naturels. Et là, tout de suite, catégoriquement : stop. Question de méthode (1). Ça, ça ne va pas être possible, il y a une faute épistémologique, pour la énième fois, on mélange les torchons et les serviettes, les genres, etc., c'est par exemples, présupposer qu'une mine de fer livre directement des petites cuillères, de la tôle, et pourquoi pas la carrosserie finie, des câbles, des aciers spéciaux, que le cacaoyer produit directement des tablettes de chocolat à l'orange (j'aime bien) emballages inclus.
Un jour, je vois bien que le dentiste à l'oeil brillant, la mine réjouie, je prospecte, et il finit par me dire que j'ai, je cite, " la dentition des livres ". Je le regarde d'un oeil suspect. Bon, au moins, je ne suis pas un handicapé des dents. Il y en a 32, d'origine ou pas, la vie c'est mouvementée, de soignées, dont les 4 dites de sagesse, sorties sans même que je m'en aperçoive à la fin de ma croissance, emboîtement des mâchoires micrométriques, symétries parfaites, etc., effectivement, celle des livres. Et moi je m'étonne que le dentiste s'étonne de voir une dentition normale. Et il me dit qu'en fait cette dentition il ne la voit pas souvent, vraiment pas souvent, de telle sorte que quand il la voit il a le sourire du connaisseur. La dentition des livres, c'est une dentition normalisée et idéalisée. C'est finalement ce qu'elle devrait être, si une multitude de paramètres individuelles ne le démentaient pas. Idem pour les lions et autres surpris en flagrant délit de sodomie, il ne faut pas trop en demander aux lions : faute de grives on mange des merles, ça suffira amplement. Idem pour des pratiques qu'on peut encore voir dans les internats, à l'armée et dans les prisons, ils vous diront tous qu'ils ne sont pas homosexuels, faute de grives on mange des merles. A Sumer, en Grèce, à Rome, où les curseurs moraux étaient très différents, on retrouve pourtant les mêmes railleries grinçantes, non pas à propos des invertis, des homosexuels, mais bien à propos des efféminés (voir Aristophane, c'est tordant). Les problèmes de coincés, c'est des problèmes de coincés, il ne faudrait tout de même pas en faire autre chose. Je suppose qu'on connaît un peu " mon affection " pour les aristocraties soi-disant misanthropiques souverainement auto-proclamées, alors qu'il n'y a là que des handicapés de l'Autre, du lien à autrui, du lien social, etc. Les Aristocraties, Seigneurs, etc., nouveaux (ceux qui prétendent succéder aux Anciens), se sont tous montrés être des coalitions de parvenus ayant atteints leurs fins, rien d'autre. Il y a des trisomiques plus lucides, courageux et probes. Mais avec le taré montant sur le trône en vertu de la tare, on est au sommet du gouffre (désolé!). Je reviens à mon propos. En tant qu'espèce humaine, nous avons des problèmes spécifiques, et chercher les solutions à ces problèmes très particuliers, et même carrément uniques, dans la nature en général est parfaitement illusoire, et même donc carrément, précisément, illicite. Ne traduit rien d'autre qu'une médiocrité, confusion, intellectuelles, voire d'obscurs boulets constitutifs du Sujet, mais donc avec cette majuscule je change de sphère. Non, le cacaoyer ne produit pas des tablettes de chocolat à l'orange prêtes à la vente. La femme, l'homme, le couple, naturels, c'est ceux du sens, de la science, c'est à dire le mâle, la femelle, la reproduction sexuée, l'accouplement et la reproduction, etc., humains considérés par le biais de lucarnes biologiques, chimiques, physiologiques, etc., on a compris, et rien d'autres.

(1) Si toutes les plus grandes institutions scientifiques du monde s'efforcent de posséder leur exemplaire de l'édition originale du " Discours de la méthode " de Descartes, ce n'est certainement pas pour la formulation du cogito. Le scientifique et le philosophe ne lisent pas ici le " même " livre. Forcément donc : par définition, le scientifique a une oreille pour le sens, et le philosophe une autre pour le Sens.

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Message par neopilina Mar 17 Avr 2018 - 2:21

- La révolution sexuelle ce n'est que le volet sexuel de la révolution, et celle-ci au sens le plus général et global ne peut être que métaphysique et pour être effective il faut d'abord qu'elle soit explicite, ensuite c'est le principe du virus. La connaissance est un virus assez étrange, singulier, il n'a pas d'autre remède que plus de connaissance. La révolution sexuelle marchera donc peu ou prou du même pas que la révolution.

- Le Couple, en tant que pulsion constitutive du Sujet, est la première, la plus radicale, atavique, essentielle, est un avatar névrotique visant (d'abord et principalement, mais pas que, j'insiste : il y a ensuite accrétion du reste à cet élément premier) rétablir, revivre, la Situation inaugurale qui est la Relation inaugurale, ce qui sera également source de la violence, le Tiers sera forcément très malvenu, surnuméraire. Nous sommes donc tous d'abord profondément incestueux, même les homosexuels et autres (L.G.B.T.I.A.Q.P., n'en jetez plus!). Que les borgnes d'un oeil s'associent  pour faire face aux injustices émanant du gros, du tout venant, de la production empirique du principe de réalité, borgne de l'autre oeil, rien de plus normal. Récemment j'ai appris que Romain Gary avait écrit quelque chose d'intitulée " La promesse de l'aube ", c'est magnifique, je ne vois pas très bien comment faire mieux, je n'ai même pas envie, paraphraser un peu suffira : et bien la promesse de l'aube, elle ne vaut que pour l'aube.

- Pour une Cléopâtre, combien de polyhandicapés discrètement noyés ? Historiquement, les familles royales, princières, aristocratiques, etc., pratiquant l'inceste à des degrés divers n'ont pas manqué. Jusqu'au milieu du XX° siècle, en Occident les mariages entre cousins sont très très fréquents, on a relevé depuis longtemps que 1 enfant sur 4 a de gros soucis manifestes (chiffre que je confirme à titre purement personnel dans les cas dont j'ai eu directement connaissance) mais ça n'a pas beaucoup empêché : il permet de sauvegarder, de consolider, etc., les patrimoines (terres émiettées par les successions ou des millions d'actifs, etc.). C'est très très important les patrimoines. Les hommes ont toujours tout sacrifié au lucre. En son nom, on a vu et on verra encore longtemps, tous les jours, Dieu et Diable s'asseoir à la même table.

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Message par neopilina Mar 17 Avr 2018 - 17:44

De la " mode " actuelle sur l'épilation intégrale du sexe féminin.

Mais, me dira t-on, depuis la nuit des temps, il y a épilation féminine de la même façon que l'homme gère les poils de son visage à sa guise la plus complète. C'est exact : mon propos ici est justement de bien distinguer les deux parce qu'ils se trouvent qu'elles sont de nature radicalement différente. Je ne supporte pas de façon épidermique, viscérale, pour un peu ça me donnerait envie de chialer, l'impression d'être un pédophile, ça m'anéantis, la dite " mode ". A ce point, j'ai décidé d'y penser sérieusement. J'aime le sexe féminin, la vulve, le beau fruit constitué par les volumes des grandes lèvres, tous ses bijoux constitutifs, dont, expressément son pubis. Et cette pratique vient souiller, blesser, anéantir, ce que j'aime. A première vue, eut égard à l'objet apparent de cette minuscule digression, il ne devrait pas ici être question des obsessions sodomites de certains hommes, inavouées, assumées ou lyriques. Mais si, c'est même ce dont il est question, eut égard à l'épilation féminine classique, historique. L'épilation intégrale actuelle, avec ses prolongements logiques radicaux, chirurgie des petites lèvres pour les réduire, chirurgie des grandes lèvres pour en réduire le volume sous-cutané (adieu beau fruit), est un avatar anal et/ou sadico-anal et/ou sodomite déguisé. Le terme extrême de cette " logique ", c'est une fente verticale en bas du ventre, j'ai failli dire sur un morceau de celluloïd. Un de ces bons vieux compromis dont le Sujet a le secret. Baubo (1) est rendue méconnaissable, mutilée, et pour la énième fois remplacée par un anus très présentable. J'insiste sur ce cumul qui me permet d'être extrêmement sensible ici : j'aime le sexe féminin et je n'ai aucune inclinations sodomites, mêmes refoulées, dissimulées, travesties, etc. Décidément, impossible d'avaler cette couleuvre. On me prend quelque chose que j'aime, adore, vénère, pour le remplacer par quelque chose d'autre que je n'aime pas. Ça fait beaucoup, trop. Le tout m'est éminemment personnel, tout à fait, " les goûts et les couleurs ", et c'est encore plus vrai en matières de goûts, d'inclinations, sexuels, mais donc ça permet une sensibilité, une réaction, qui va forcer la démarche inquisitoriale analytique. Il faut comparer avec la problématique classique, standard, de l'épilation féminine. Elle n'est pas universellement, génétiquement, la même partout : les nordiques, les négresses, etc., ont un poil fin et des toisons qui ne sont pas drues, denses, qui ne cachent rien, le sexe féminin, tout et partie, est parfaitement visible, elles n'ont pas les problèmes de certaines méditerranéennes, arabes, etc. Avec certaines partenaires d'origine, génétique donc, italienne ou arabe, on a fait l'expérience et évoqué cet inconvénient. La partenaire veut laisser, faire, voir, offrir, montrer, séduire, et le partenaire veut découvrir, voir, être séduit, tout est en ordre. Mais des fois la nature s'y oppose, contrarie nos deux gais lurons (2), avec un poil épais, long, et une toison dense, drue. La génétique est capricieuse, et ici un exemple pubien s'impose, il illustre bien a contrario. J'ai connu une jeune femme métis, mère portugaise, père française. Elle avait le poil très épais (dans son cas et d'autres j'ai pensé aux soies du dos du sanglier, désolé !), la toison très dense (nombre de poil par unité de surface), une vraie moquette. Et, le dit caprice génétique : ce poil était blond !! Ça ne cachait rien, et c'était merveilleux (désolé !). Son poil avait l'épaisseur, le diamètre, du poil des très brunes, mais il était de couleur blonde ! Hétérosexuellement, épiler intégralement une nordique au poil clair, fin, long, et à la toison clairsemée, devrait mettre la puce à l'oreille. Dans le cadre hétérosexuel et celui de l'épilation féminine classique, ça n'a aucun sens, c'est même inverse, criminel, jeter de l'acide sur une toile de maître sous prétexte qu'on aime le blanc. Ce qui sévit actuellement n'a absolument rien d'une " mode ", c'est infiniment plus ample, radical, et autre, en l'occurrence grave, c'est encore un énième et crasse diktat des désirs masculins sur le corps même de la femme. Et ce n'est donc pas les éventuels dits désirs que je dénonce, mais le dit diktat, son caractère sournois, analytique, l'avatar, la dissimulation, le compromis, la ruse, formels, névrotiques. Un jour, entre hommes, un grand fan, enthousiaste, plaide la cause de cette épilation intégrale. J'écoute le plaidoyer. Je relève dans son propos que " le poil c'est sale ". Je lui dis qu'un poil propre est un poil propre et qu'un poil sale est un poil sale, de plus je me suis permis de relever ingénuement que l'argument hygiénique dans la bouche d'un sodomite lyrique me laissait un peu perplexe. Fou rire général.

(1) Baubo chez les Grecs anciens signifiait la vulve. A l'origine il y a une anecdote impliquant une servante de Déméter qui se nomme Baubo. Déméter est tout à son chagrin suite à l'enlèvement de Perséphone par Hadès, alors sa servante, jambes écartées, relève brusquement ses jupes pour découvrir cette perspective à sa maîtresse afin de la dérider un peu, de lui arracher une rire.

(2) Dans une des pièces d'Aristophane parvenues complètes, une femme rapporte sa détresse d'adolescente quand elle s'est aperçue que ce poil, un peu trop généreux, qui faisait d'elle une femme, allait la contraindre à un combat, une corvée, perpétuels.

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De l'En-Soi, du Sujet a priori - Page 2 Empty Re: De l'En-Soi, du Sujet a priori

Message par neopilina Ven 8 Juin 2018 - 12:40

De la moraline, deuxième partie, 1.

On va commencer peinard, situer un peu la problématique, les objectifs, planter sa tente tranquillement !

Indéniablement, selon moi (clause cartésienne de sécurité, ça, c'est fait), Freud, consorts et continuateurs ont planté d'innombrables banderilles dans le Sujet, et c'est irrémédiable, on ne peut plus faire comme si ça n'était pas arrivé. A contrario, je trouve qu'on piétine gravement dans ce domaine, je ne vois personne pour lui avoir glisser une lame jusqu'au coeur. C'est un fait, un constat, on n'en vient pas à bout, il n'y a pas de coup de grâce. Sans préjuger du résultat bien sûr, je me propose d'aller plus en avant, d'essayer, de contribuer.

Freud découvre une porte qui donne sur une perspective, des espaces, à conquérir par l'entendement, la raison, la connaissance. Cette porte, brèche, relativement à toutes les autres du même genre, a une particularité qui apparaît unique : si on la pousse puis qu'on arrête de la pousser, elle se referme toute seule, elle intègre le plus constitutivement, radicalement, qui soit, un dispositif de rappel : tout le monde reconnaîtra les phénomènes d'éludation (des volitions, avatars conscients, qu'on veut ignorer, oublier, qu'on écarte), de mauvaise foi, de déni, plus ou moins conscients, et ceux plus radicaux de résistances, de refoulement. Premier axiome, il est de nature comptable, économique, dynamique : tout ce qui ne pourra pas être actif extérieurement, tout ou partie, à cause de ces mécanismes essentiels (participant de l'essence du Sujet freudien) le sera intérieurement, tout ou partie, c'est les somatisations. Le Sujet est un tout comptable. A minima, en l'état et en premier, la psychanalyse constitue un pied en travers de cette porte pour l'empêcher de se refermer. Ensuite, c'est une multitude très hétérogène d'explorations au delà.

Le seul marbre, ciel, platonicien ou autre, où la sexuation (le genre, homme, femme, les orientations et les pratiques sexuelles, etc.), le couple, la sexualité et l'amour (ici le sentiment amoureux) sont inscrits est celui, dans l'immense majorité des cas (je n'en aborderais pas d'autres), de la névrose constitutive, ontogénique, du Sujet. Ils doivent donc être traités comme tels, de façon adventices, adjacentes, accessoires, et privées (sauf à regarder la Loi, toujours appelée à évoluer). Ils ne doivent plus être au centre de la vie et donc des sociétés, des cultures et des civilisations, et ici ni Freud, ni consorts et continuateurs ne vont jusque là : et si la psychanalyse ne faisait pas mieux parce qu'elle ne le veut pas et/ou n'ose pas plus ? Dés qu'on s'intéresse à la psychanalyse, on va très très vite voir des formules telles que " Freud révolutionnaire " (grand bourgeois, conservateur, s'il en fut, la disparition de l'Empire le fera pleurer comme une Madeleine, c'est lui qui le rapporte, etc., je renvoie aux grandes biographies), " révolution freudienne ". Il faut être conséquent, aller au terme des conséquences. On doit donc cesser d'en faire la promotion en tant que formes d'accomplissements, d'objectifs existenciels majeurs, etc., on les gérera en tant que ce qu'ils sont, des constructions empiriques et des maladies chroniques de l'âme, de la psyché, parfaitement inadvertancières. C'est plus fort que nous, c'est ce que nous sommes, etc. ? Tout à fait : il faudra ruser, la jouer fine, et être patient, endurant, persévérant. Il y a un facteur temps incompressible, la reconquête, la refonte, de Soi, se fait neurone par neurone si j'ose dire : même pour se débarrasser d'un travers bien constater, verbaliser, il faut des années. A contrario, " Ce que nous sommes " n'a jamais constitué une raison, une justification objective, nous le savons déjà. La liste de ce que nous avons pu être, sommes, et serons, à tort, est loin d'être close. La psychanalyse nous montre dans une mesure primordiale, essentielle, sur quoi, avec quoi et comment, a priori, sont, entre autres, notoirement faites les sociétés traditionnelles, il faut l'entériner complètement, alors que si Freud et compagnie le disent, ce n'est certainement pas pour réformer le Monde (i.e. des hommes) en conséquence.

Le couple, qui est d'abord pulsion de couple, tire son origine de la relation inaugurale. Le couple ne vise qu'à réactualiser celle-ci. C'est l'élément essentiel, premier et structurant, du désir, du ça, de la libido, de la sexualité, du sentiment amoureux. Cette Intention constitutive du Sujet est première, structurante et structurelle (Moi et Autre distincts aux yeux du Sujet lui-même adviennent à la suite de la scission de l'univers inaugural qu'ils constituaient), c'est la plus radicale, atavique et importante en terme pulsionnel, dynamique, économique, comptable. Elle constitue un lieu où toutes les autres choses ultérieures de, et donc dans, ce registre prendront place.

Pour des raisons également d'ordre névrotique, relevant justement de l'importance de la relation inaugurale, sur lesquelles je reviendrais, de nombreuses sociétés, cultures, ont confiné et confinent encore l'exercice de la sexualité au couple. C'est une faute : c'est considérer que le désir, le ça, la libido, les pulsions, la sexualité ne sont constitués que de la première Intention. Alors que ce n'est expressément pas le cas, il y en a plein d'autres : une sexualité est tout aussi éminemment synthétique qu'hétérogène. Le seul point commun de ces Intentions est justement d'être actualisées sexuellement, en terme de forme par le sexe. La sexualité n'est que la réponse à la question " comment " sont actualisées les, à tout le moins certaines, tout ou partiellement, Intentions constitutives du Sujet qui justement se trouvent être actualisées via le sexe, et il y en a beaucoup, c'est un moyen, pas une fin en soi (même si bien sûr le Sujet est absolument convaincu du contraire).
Si une intention constitutive est refoulée pour être ensuite filtrée, reconfigurée, transférée, réinvestie, etc., etc., c'est qu'elle est a priori problématique. Les dites Intentions, advenues lors de l'ontogenèse, de la psychogenèse, du Sujet se divisent en deux grandes catégories : les positives, elles traduisent de l'amour, de l'affection, etc., on a compris, et les négatives, qui traduisent de l'agressivité, du rejet, de la violence, du ressentiment, de la colère, etc., je suppose qu'on a également compris. Ensuite peut être problématique la façon dont une Intention est actualisée sexuellement. Une Intention peut donc s'avérer au cas échéant doublement problématique : même si elle est positive, elle peut concerner quelqu'un frappé par l'interdit incestueux (mère, père, frère, soeur et toute autre membre de la famille ou personne ayant significativement compté dans, participé à, l'ontogenèse) et ensuite être actualisée d'une façon problématique, interdite, décrétée comme telle par le principe de réalité (empirique, ce qu'il serait peut être temps de considérer sérieusement, on lit, on utilise, ce concept, cette formule comme une évidence qu'il n'est vraiment pas), le forçage hétérosexualisant, vers la génitalité, du Sujet réalisé par l'éducation, l'environnement familial, culturel, historique, religieux, etc. Et donc l'Intention négative va cumuler une troisième tare, celle, justement, d'être négative, c'est les plus graves, problématiques, pour le Sujet (je ne parle que du vulgum pecus), éminemment culpabilisantes, génératrice de culpabilité (la pulsion de mort de Freud selon moi) si elles affectent un individu qui fait aussi (ambivalence) l'objet d'une Intention positive tout aussi importante quantitativement. Nous savons tous qu'il existe une pulsion d'exclusivité sexuelle et/ou amoureuse. Ce qui ramène à la relation inaugurale, poids lourd premier de la sexualité et fondement d'une relation amoureuse, potentielle, hypothétique. Le Sujet veut à la fois privilégier la pulsion la plus importante, à cause de la relation amoureuse au cas échéant, alors qu'il en a constitutivement d'autres qui vont se trouver synthétiquement adjointe à la première.

Je n'ai pas encore dit quel étaient selon moi l'ouvrage philosophique le plus important du XX° siècle : c'est " Le Deuxième Sexe " de Beauvoir. Et personne pour se dire qu'on peut faire exactement la même chose avec l'Homme et le Couple !? Même si Beauvoir ne le dit pas son ouvrage est fondamentalement, foncièrement, cartésien, pour préciser mon propos je vais exceptionnellement m'autoriser une petit barbarisme : il est cogitesque. Il nous dit Ce qu'est la Femme, et c'est surtout, en prétextant à la base des éléments d'ordre scientifique, c'est la femelle, Ce qu'en ont fait les Hommes, tout aussi construits, de la même façon et empiriquement. Il y a un mot fantastique à ce sujet dans " Les Travaux et les Jours " d'Hésiode, à propos de l'épouse, et il est bien question de l'institution sociale, il parle du, je cite, " Tyran domestique ". Et moi je dis : la faute à qui ? Il serait peut être temps de coupler la démarche psychanalytique et la démarche philosophique dans ce genre de travaux. Alors, et la psychanalyse et la philosophie feront l'une et l'autre mieux ce qu'elles font. Pour plagier, paraphraser, le mot de Descartes qui dit qu'il est insensé de vivre sans la philosophie, suite à l'effraction inaugurale de Freud, j'ajoute qu'il est insensé de vivre sans la philosophie et la psychanalyse.
Une petite remarque annexe à propos de Beauvoir. Je ne lis pas, ne fréquente pas, la philosophie anglo-saxonne : je n'y arrive pas, rien n'accroche chez moi et si ça n'accroche pas, je ne persiste pas. Déjà, pour moi, les premiers philosophes anglais ne font plus de philosophie continentale, la Manche semble déjà avoir son double métaphysique. Mais récemment, via les porn-studies (la pornographie devient enfin un objet académiques) initiées aux États Unis dans un contexte très particulier, puis d'autres thèmes, textes, de fil en aiguille (de la même façon, si j'ai une petite culture sur le XVII° siècle, c'est à cause de Descartes, et sur le XVIII° siècle, c'est à cause de Sade), je me suis rendu compte que la philosophie continentale était présente dans cette sphère, y avait fait souche, et c'est principalement grâce à Beauvoir (et quelques autres, Foucault, etc). Je considère que c'est une prodigieuse bonne nouvelle. Il y a dorénavant des auteurs anglo-saxons qui produisent de la philosophie continentale ! Ouf !!

L'Ancien Testament nous rapporte le combat de Jacob (Genèse, 32, 23-32, et une courte mention dans le livre d'Osée, 12, 4-5.) avec un Ange la nuit qui précède les retrouvailles de celui-ci et de son frère. Ça fait longtemps qu'ils ne se sont pas vus, et quand ils se sont quittés c'était dans les pires conditions possibles : il y avait du meurtre dans l'air. Ce texte est énigmatique à souhait, l'embarras manifeste, l'auteur fait ce qu'il peut, on ne sait pas trop ce qui se passe. Jacob aurait triomphé, on apprend seulement a posteriori que cet Ange serait Dieu, que Jacob s'en sort avec une douleur à la hanche, boiteux, et que l'événement est tel que Jacob est renommé Israël par Dieu. Je trouve le court passage dans Osée plus clair. Ce qui vaudra au nerf sciatique d'être interdit par la cacherout (en pratique cette disposition, ôter ces nerfs, est tellement fastidieuse que les juifs et les musulmans préfèrent renoncer à la consommation des cuisses). Drôle d'Ange. Selon moi, Jacob a affronté le pire du pire du pire de lui-même (il n'y a, selon moi, pas pire) : le boucher, l'assassin, le tueur. Pas un assassin froid, hygiénique, mais bien le boucher, celui qui tue, supplicie, sauvagement, se vautre dans les chairs sanglantes. Si on le privait de la sauvagerie, il serait frustré. Jacob s'est enfin débarrassé de l'assassin, du tueur, qui sommeille en lui, c'est cela la dite victoire. Dés le moment où Jacob s'est débarrassé de l'assassin qui demeure tapit en lui, il a le droit, il mérite, de devenir Israël. Pour accéder à cette dignité octroyée par Dieu lui-même, Jacob a du renoncer au mal, vaincre le mal, en lui, le Sien (et le cas de l'intention fratricide est effectivement la mieux connue, la plus emblématique, dans l'A.T., c'est Abel et Caïn). Pour la douleur dans la hanche, j'y vois un avatar somatique, et donc comme Jacob est victorieux, celle-ci devrait disparaître. Le texte, ailleurs dans l'A.T., sauf inadvertance de ma part, ne précise pas si Jacob reste boiteux. " La banalité du mal ", c'est selon moi cela, nous sommes tous constitutivement concernés, et il est essentiellement de nature névrotique et concerne toujours d'abord inauguralement des très proches dans l'histoire du Sujet, d'où la radicalité du refoulement, de la culpabilité : par exemple, vouloir tuer un père qu'en même temps on vénère, ça c'est une excellente version de l'Enfer. Ensuite, des filtrations tout aussi constitutives, les contingences, les circonstances, etc., vont favoriser son actualisation, des réinvestissements économiques, pulsionnels, les passages à l'actes. Et nous savons tous qu'il y a toujours des volontaires pour solliciter ce genre de fibres chez autrui, pour donner libre cours aux siennes du même genre. Le mal, pour le dire en un mot, est présent constitutivement chez le Sujet. Et, brimé, refoulé, quant à l'essentiel, ses causes, origines, premières, il reste constitutif et devient donc ainsi persistant en terme économique, dynamiquement, et donc pulsionnel. Idem pour les Intentions positives qui réclament donc cycliquement leurs actualisations, apaisements (sexuels et autres). Si certains ordres, et on sait que par définition l'ordre est dans une certaine mesure déresponsabilisant, peuvent être si facilement exécutés par tant de personnes, c'est expressément à cause de cela. A contrario, le donneur d'ordre se retrouverait vite derrière des barreaux, avec option capitons. Si certains ordres, discours, etc., fonctionnent chez certains Sujets c'est parce qu'ils y trouvent un écho favorable, sinon, non. L'écho supposent deux termes. Le démagogue, le populiste (soi dit en passant, adeptes convaincus de la double peine, méprisant à l'endroit de la base de la pyramide, " si t'es socialement, etc., une bouse, c'est de ta faute, c'est parce que t'en est une), le fasciste, etc., caressent autrui dans ce sens. Ce sont des ennemis de la démocratie à dessein et/ou par voie de conséquence. Et quand je dis démocratie, c'est une démocratie forte, comprenant tous les contre pouvoirs nécessités par la " Nature, la condition, humaines ", c'est à dire plus clairement le Sujet, notoirement tel pour des raisons ontogéniques. Et le capitalisme, c'est à dire l'instrumentalisation de l'économie par la cupidité, nous montre que nous sommes très loin du compte à ce sujet : les libertés individuelles soit, c'est essentiel, mais le capitalisme démontre a contrario qu'il n'y a manifestement pas que ça, il y a aussi la justice économique, sociale et écologique (et une foule de disciplines scientifiques et de sciences humaines sont en train de nous montrer que ce n'est pas trois choses différentes, mais bien trois aspects d'une même chose).

La relation inaugurale est à l'origine de la pulsion de couple, du sexe (de l'élément premier, structurant et le plus important de celui-ci), et de façon potentielle, optionnelle, du sentiment amoureux (dont la mise en avant sociale et culturelle, ce qui revient à une mise en culture, on le favorise, le valorise, culturellement, est un phénomène très récent historiquement, typiquement romantique), toutes choses pas forcément désagréables, mais c'est aussi l'origine, la source, directe, de la moraline, et ça c'est une plaie qui ravage l'humanité depuis toujours, et ce d'autant plus dans certaines régions, sphères culturelles, où certains ont crus devoir en faire un Dieu, des religions, on a reconnu le monothéisme des Livres, ce qui revient à une mise en avant sociale et culturelle (autre mise en culture) éminemment aporétique, infernale et mortifère. Le martyr, ou encore ce genre de terroriste d'une terrible actualité, ne voit pas d'autre issue à ses propres souffrances que le suicide (Christ a escaladé la croix, et Nietzsche à ce titre se compare à bon droit à lui), ça au moins c'est de la pulsion de mort.
Peut être que si la psychanalyse ne remet pas en cause le couple et le sexe en eux-mêmes, c'est parce qu'elle croit, pense, qu'il y a encore chez eux quelque chose de naturel. Elle ne s'occuperait ici que de certains désordres pouvant les affecter. Mais je pense qu'il n'y a absolument plus rien de naturel dans la Sexualité de notre espèce (d'où la majuscule, on sort du domaine du sens pour celui du Sens). Le Sujet de notre espèce n'a jamais été sevré. Ça fait bien longtemps que notre espèce ne se livre plus au sexe uniquement à des fins de reproduction. Je postule que la Sexualité, la libido, le ça, etc., comme on veut, d'un Sujet n'est rien d'autre que la liste de Ses, et à chacun les siennes, intentions constitutives, ontogéniques, névrotiques, qui sont, tout ou partie, actualisées sexuellement, via le sexe (scientifiquement, biologiquement, physiologiquement, etc., dit) désormais instrumentalisé par celles-ci, assujetti (!). Le Sujet a totalement (et donc la psychanalyse ne va pas jusque là) mis la nature à son service. Emblématiquement, par exemple, la psychanalyse dit que la structure psychique normale est névrotique, est la norme. " Normale " parce que c'est la plus fréquente, qu'il en a toujours été ainsi ? Bis repetita : cela ne fait pas une raison.

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De l'En-Soi, du Sujet a priori - Page 2 Empty Re: De l'En-Soi, du Sujet a priori

Message par neopilina Lun 25 Juin 2018 - 0:56

De la moraline, deuxième partie, 2.

Dans le texte précédent, à plusieurs reprises, en pointillés, je suggère que la psychanalyse a un angle mort, il y en certainement d'autres, mais présentement, c'en est un de très précis qui m'occupe. Quand je dis la psychanalyse, c'est au sens le plus général qui soit, c'est Freud, les autres pionniers, consorts, continuateurs, qu'ils soient plus ou moins orthodoxes ou plus ou moins dissidents, je vois plus les innovations, les complémentarités, que les oppositions. Et je vois que le dit angle mort vaut pour tous en l'état : la moraline y reste dans l'ombre, à l'abri de toutes inquisitions. A première vue qu'est-ce que la moraline ? Le terme est forgé par Nietzsche, on n'a relevé pour l'instant que trois occurrences, deux dans " L'Antéchrist " et une dans " Ecce omo ", (" Comment faut-il que tu te nourrisses, toi, pour atteindre ton maximum de force, de virtu, dans le sens que la Renaissance donne à ce mot, de vertu, libre de moraline ? ") on pourrait penser que c'est peu, en fait c'est amplement suffisant. Les contextes, des pages, des parties d'ouvrages, entières, permettent de savoir de quoi il est question sans aucune ambiguïté : la morale judéo-chrétienne et bourgeoise qui règne en maître sur l'Europe du XIX° siècle. Sauf erreur de ma part (ma dernière lecture date de quelques années, et je n'avais pas pensé à relever le terme), moraline n'apparaît pas dans " Généalogie de la morale ", pourtant il n'est question que de cela. Il y a des mots clés à propos de cette morale, c'est hypocrisie, culpabilité, mauvaise conscience, etc. Et il est question de la morale que le monothéisme du Livre, Ancien Testament, puis des Livres, Nouveau Testament et Coran, a érigé en religion. Ressortant de la plus universelle des structures psychiques, la névrotique, cette morale, ces réactions, réflexes, moraux, sont tout aussi universellement présents. A contrario, il n'y a que le monothéisme pour l'avoir mis au coeur de sa métaphysique. Et force est de constater que la psychanalyse n'atteint pas la moraline en soi, n'atteint pas les dites réactions, les dits réflexes, au coeur, n'atteint pas Ce qui les fonde, Ce dont on fit et fait encore, pour notre plus grand malheur, des morales et mêmes donc, des religions, un Dieu. Toujours dans le texte précédent, à propos de la psychanalyse, métaphoriquement, je parle d'une porte avec un dispositif de rappel. C'est pour le moins, très, très, très anodin. Tout individu ayant fait un jour l'expérience de la décompensation psychique, par exemple, va hurler à très bon droit à l'euphémisme éhonté. Il y a effectivement beaucoup, beaucoup mieux. Un exemple au hasard (non, je plaisante !) : chez Homère, c'est l'épreuve des Sirènes, classiquement, s'arracher aux discours conventionnels. Depuis le départ de Troie, Homère précipite son Héros dans les ennuis (Kikones, Lotophages, Cyclope, île d'Éole, Lestrygons), tous très graves, et bien, après un an chez Circé et la consultation de Tirésias, ça va être encore pire ! Il est temps, il est désormais possible, de précipiter le Héros au coeur de la Mer du Couchant. Et donc après les Sirènes, il y a une grotte, avec une locataire pas très commode (aïe ! j'euphémise encore !), c'est Skylla (1), un des nombreux noms possibles de la névrose, foncièrement liée à l'objet de cette enquête. A la suite, je donne une série de textes ou fragments de textes relatifs au sujet c'est parti :

D’emblée, c’était une expérience incompréhensible, parfois, alors que j’élaborais un fantasme sexuel, celui-ci était interrompu, stoppé, par une interjection intérieure : " Salope ". Et c’est bien moi et personne d'autre qui mettait en scène la partenaire, supposée, voulue, telle par moi ! Et moi qui la sanctionnait, la jugeait, ainsi, très moralement. Le fantasme sexuel, le sexe en soi donc, était stoppé, sanctionné, par le très, l'éminemment, moral " Salope ". Plus précisément, c’est elle se livrant au sexe qui est visée. Elle se livrant au sexe se retrouve de facto coupable. Le sexe la rend coupable. Le fait même qu’elle se livre au sexe fait d’elle une coupable, constitue sa culpabilité. Pourquoi ? Une hypothèse déjà creusée vient à l’esprit : dés qu’elle est sexuée, de ce fait, elle trahit le Père, c’est donc qu’aux yeux du Sujet a priori, synthétiquement, analogiquement, elle est d’abord la Mère. Ce qui historiquement dans l’histoire du Sujet est exact. D’où l’intérêt, en plus de la haine, et ce n'est donc pas contradictoire mais complémentaire, des mâles pour les soi-disant " Salopes ". La " Salope ", celle qui trahit sexuellement, c’est constitutif, intéresse doublement. Elle intéresse le parricide et elle intéresse l’incestueux : le tout sous la chape de plomb de la culpabilité et du refoulement, le feu infernal faisant obstacle, du jugement, de la haine, moraux, de la moraline. Le garçon hétérosexuel standard, voit une femme, il voit d’abord, a priori, chronologiquement et synthétiquement, analogiquement, sa Mère. Que sa sexuation devienne manifeste, la sanction morale tombe : " Salope  ". On a là un très très grand, le plus grand statistiquement, risque névrotique, naturel, empirique. La faute n‘est pas tant de tomber dans l’ornière, elle préexiste névrotiquement, mais d’y persister, pire, d’en faire une morale et même un courant religieux, des religions. Tout le monde aura reconnu les monothéismes des Livres. De l’Enfer comme religion, je trouve ça très " moyen ".

Je cite une formule qui a eu son heure de gloire : " Toutes des Salopes sauf Maman ". Non. Je veux dire précisément, justement, très exactement, c’est l’inverse qui est inauguralement vrai : la première Salope fantasmée c’est la Mère dans le complexe d’Œdipe, le modèle, l’archétype, névrotique, fondateur, sine qua none, de la Salope, c’est la Mère qui consentirait à trahir de façon toute aussi constitutive, c'est-à-dire sexuellement (c’est de facto constitutivement ainsi, d'entrée, maudit qu’advient le " Sexe "), le Père avec et pour le fils. C’est mortifère à souhait. Et on en fît et on en fait donc encore des morales, et mêmes des religions et un Dieu ainsi unique. C’est ainsi que parmi une foule d’ornières possibles, un très grand nombre " opta " pour la pire et y croupit, notoirement parce que certains veulent nous y faire croupir.

Névrotiquement, la fidélité sexuelle, cette attente quant à soi et l’être désiré voire aimé est une fidélité sexuelle à la Mère et de la Mère, en tant qu’Autre de la Relation inaugurale, on est en plein marécage, jusqu’au cou. Ce Couple là, celui de la moraline, est une victoire du Sujet névrotique, des puissances névrotiques constitutives. L’Amour, ici le sentiment amoureux, un avatar, une possibilité, a posteriori, psychologique, n’a pas d’autre source, origine, cause, que la Relation inaugurale, l’attachement atavique, constitutif, pour celle-ci, ce pourquoi l’homosexuel, etc., ne sauraient être exempts de ce genre d’avanies. La moraline était, est, et pour des raisons biologiques, sera longtemps le risque névrotique majeur. Et ça n’a pas manqué, la majeure partie de l’humanité s’y trouve prisonnière, s’y vautre de façon manifeste. On en a même fait des religions, on reconnaîtra le monothéisme, puis déclinés historiquement, les monothéismes des Livres (judaïsme, christianisme, islam). Lorsqu’un Sujet formalise intérieurement et consciemment " Salope ", c’est un avatar qui exprime synthétiquement un antagonisme : il exprime un désir personnel quant à la Mère et donc en même temps, la sanction, la réprobation, la condamnation, de ce désir par les instances supérieures (Sur-Moi, etc.) : naissance de la moraline (terme forgé par Nietzsche). Ce qui est voulu et également voué aux gémonies. Ce n’est pas bienvenu en Enfer mais bienvenu à l’Enfer dans le Monde. Avec la moraline dans le référentiel du tout venant hétérosexuel, dés que la Femme est sexualisée aux yeux du Sujet, traîtresse par, via, le sexe, celle-ci et le sexe sont maudits moralement, par une morale ainsi fondée archétypalement. Approuvant et reprenant la critique de Nietzsche, je dis donc aussi, spécifiquement dans ce cas, moraline.

En advenant ainsi avec la trahison du Père par la Mère, le sexe c’est mal de facto, en soi. Mais le sexe n’est–ce pas la différence entre la Mère et la Femme ? Il semble que si. Si on ajoute le sexe à la Mère, elle devient la Femme, ce qui ne change rien à Ce qu’elle est d’abord : celle du Père. Dés lors, mon désir sexuel est une trahison, un attentat. Le désir sexuel est une trahison. Le désir sexuel est de facto intrinsèquement coupable, maudit : avènement de la moraline. Celle-ci repose sur l’analogie a priori entre la Mère et la Femme. Maudire, condamner, le sexe a priori, c’est seulement démontrer d’une façon (il y a foule dans ce registre) qu’on est toujours violemment tenu à distance par le bouclier névrotique de la culpabilité et du refoulement. Et il y en a donc eu et il y en a encore pour institutionnaliser cela. Sans cette analogie a priori, la Salope et toute la moraline avec sont des coquilles vides, pas de Salope sans la substance de la Mère. Et de même, bien évidemment pour le sentiment amoureux, l’être aimé, une possibilité, alternative, ultérieure. Sans la Substance de la Mère pas d’être Aimé et pas de moraline. Il serait temps d’oser dire explicitement les choses, de conclure clairement : la Sexualité chez notre espèce est une hygiène névrotique et le sentiment amoureux, un Bien Être qui a la même origine, une extension possible, psychologique. La moraline étant elle encore plus radicale : c’est un avatar névrotique. Le sentiment amoureux, c’est un avatar psychologique dont l’origine est névrotique, c’est la Relation inaugurale. Le problème, ce n’est pas le sexe, c’est Ce qui le motive, et qui en fait le " Sexe ".

La moraline double, puis fixe le problème : elle fait du sexe en soi un problème, et c’est donc celui-ci qu’elle prétend gérer, alors que c’est des Intentions constitutives du Sujet ainsi actualisées, actualisables, par le sexe, qui sont problématiques. Plus la névrose est grave, plus la " Sexualité ", ainsi constituée, est problématique, plus la moraline est aiguë. Et donc le comble, c'est que c'est les plus atteints qui vont nous faire la morale à ce sujet.

Pour le garçon hétérosexuel, " la désirer sexuellement ", c’est un avatar oedipien, c’est de facto attenter au Père. La Salope est bien un avatar oedipien, c’est l’avatar névrotique par excellence, c’est bien la mère qui trahit et ce sexuellement, condition sine qua none, ce qui maudit a priori le sexe en soi, le père pour le fils. Celle ou celui qui formalise " Salope " trahit une analogie effectuée a priori entre la Mère et la Femme. On est au cœur de la moraline. La moraline est pressentiment, mauvaise conscience, de cela, de l'Oedipe, " a priori, ça cloche " (sinon le sexe irait de soi), et tente d’y remédier, comme on sait, en se trompant de coupable (le sexe en soi), en moralisant ainsi tout l’univers, où va donc s’imposer, apparaître, le plus " naturellement ", conséquemment, qui soit ce Dieu là. De la Culpabilité faite Morale, religions et Dieu. Ce n’est rien de moins que la pire alternative, transposer l’Enfer intérieur à l’extérieur, c’est tout, et c'est donc la possibilité qui a été choisie, objectivée, a posteriori, par certains, par les religions du Livre. Mais pourquoi donc la sexuation du Sujet, de la mère, du père, apparaissent d’entrée comme problématiques ? Tout simplement parce que la première personne que le Sujet va désirer sexuellement est, le plus souvent, le parent du sexe opposé, ce qui revient de facto à trahir l’autre. Le sexe en soi est ainsi maudit a priori. Le principe de réalité, le forçage empirique génitalisant et hétérosexualisant, dicte au Sujet, à partir de son sexe biologique, Ce qu’il est censé être, doit être, une Femme ou un Homme, et lui dit de tourner tous ses désirs vers cet " Objet " unique, de désirer sexuellement le sexe opposé. Ce qui conduit le fils à désirer sa mère et la fille à désirer son père. C’est absolument impitoyable et infernal. En répondant à l’injonction culturelle, etc., le Sujet plonge la tête la première en Enfer, qui est proprement la névrose au sens le plus général, répandu, commun, universel, qui soit, celle du gros du troupeau, hétérosexuel donc. Et les autres orientations sexuelles ? Elles ne sauraient y échapper puisque la structure problématique est en place avant sexuation des protagonistes. Celle-ci ne crée pas le problème, elle le rend patent. La " mauvaise conscience " du sexe est le révélateur, le problème en soi ce n’est pas le sexe en soi, mais Ce qui est actualisé ainsi, via le sexe comme moyen. Et là, j’élargis le propos aux autres Intentions constitutives du Sujet : il n’y a pas que l’Intention oedipienne qui est sexualisée, loin de là, même si bien sûr, elle est, le plus souvent, majeure, centrale, c’est autour d’elle, sur elle, que les autres se greffent, s’accrêtent. Le principe de réalité, la culture, l’empirie, se basant sur des données scientifiques, biologiques, puis historiques, culturelles, etc., disent aux sujets de sexe masculin qu’ils sont des Hommes et aux sujets de sexe féminin qu’elles sont des Femmes. Force est de constater que l’immense majorité des Sujets s’y tiennent, cette injonction y est vertébrale, si j‘ose dire, centrale, majeure. Dire à un Sujet mâle, scientifiquement, biologiquement, dit, " Tu seras un Homme mon Fils ", c’est le pousser dans le précipice où les Flammes de la névrose n’attendent que lui. Chez notre espèce, le sexe est devenu une activité essentiellement névrotique, elle doit être gérée en tant que telle. Ne nous en déplaise, nous sommes d’abord Ce qu’on a fait de nous. Inutile de rêver à une refonte rapide et frontale : l’a priori sera toujours structurellement premier. Il faudra donc ruser, et longtemps. Pour mémoire, le " tarif ", si j’ose dire, fixé par Homère à Ulysse, pour ses déboires dans la Mer du Couchant, a été de dix ans, à quoi il faut ajouter les dix ans de guerre sous les murs de Troie qui correspondent à ce que le langage spécialisé nomme " état de synthèse maximal ". Qui est le sujet de l’Iliade via la colère, l’hybris, d’Achille, un type justement " en très grande forme " ! La plus cruelle ironie, et elle se paye très cher en acte, c’est que la pire configuration en matière de synergie des analogies effectives a priori, constitutives, c’est celle du Sujet mâle hétérosexuel, il suffit de dire " Autre-Mère-Femme ", et on obtient la plus infernale des mayonnaises, les champions de la moraline les plus exécrables. Comme le maître mot de tout cela c’est bien " culpabilité ", il faut massivement déculpabiliser, crever l’abcès, arrêter d’attiser les flammes en faisant de cette culpabilité la morale dominante, c'est la moraline. Dans l’immense majorité, homosexuels inclus et autres, bien évidemment, un être humain fornique d’abord et principalement avec l’Autre inaugural. Ce qui me rappelle un texte de Platon, mais je ne sais plus dans quel dialogue (pas de ceux que j’ai conservé). Pour le reste, la suite, de la sexualité d’un Sujet, se greffant sur cet élément aussi inaugural, structurant, qu’important, on comprend de suite, qu’il y a autant de Sexualités qu’il y a de Sujets, suite à leurs propres et constitutifs parcours personnels principalement avant la puberté qui va susciter la prodigieuse psycho-synthèse qui accouchera de la Sexualité, bien synthétique, homogène, du moins en apparence, du dit Sujet. J’espère qu’on commence à voir que tout cela, une Sexualité, est bien plus hétéroclite, composite, complexe, variée, qu’il n’y paraît.

Dans l’Odyssée, l’incarnation de la culpabilité, du refoulement, de la fureur, de la haine, névrotiques, formant un bouclier, qui, faits Loi, donnent la Moraline, la Salope, etc., c’est Skylla. Je pense à ce proverbe bien connu " tomber de Charybde en Skylla ", cette formulation est désastreuse : c’est Skylla qu’Ulysse affronte en premier. Homère ne pouvait pas spéculer sur les conséquences sur Charybde d’une " victoire " sur Skylla. Charybde c’est l’inceste radical, inaugural, celui qui concerne le premier Autre, c’est la Relation inaugurale. Skylla ne peut pas avoir d’autre voisine que sa cause.

Skylla ne peut se trouver ailleurs que jouxtant Charybde : celle-ci est la cause de Skylla, de la névrose au sens général. Dont certains ont fait la moraline et tout un tas d‘autres, qui ressortent du halo généré par la Relation inaugurale. Le monothéisme des Livres, la moraline, c'est-à-dire la névrose exacerbée, c’est une maladie, une folie, qui nous dit " assez péremptoirement ", que le seul remède à la névrose, à la folie, c’est plus de névrose, plus de folie : voilà la névrose faite Loi, c’est la moraline. Quand à l’île des Vaches du Soleil, elle ne peut pas non plus être mieux placée : c’est l’avatar sadique oral et coprophagique (et autres objets transitionnels). C’est le pire du pire. Ici, depuis 1785, se dresse le Château de Silling où Donatien Sade, une âme de fer à toute épreuve, attend paisiblement le hardi Voyageur (pas forcément paisible, lui !!). C’est l’agressivité, la colère, le ressentiment, la barbarie, la sauvagerie, les envies meurtrières, etc., nourris à l’endroit des personnes qui ont le plus comptées dans la genèse d’un Sujet, y compris celles qu’on a le plus aimée, c’est précisément à cause de cela, ces ambivalences, que c’est le pire, la culpabilité ici s’envole jusqu’au ciel. C’est outrancièrement culpabilisé, refoulé et cadenassé. La société, la culture, la civilisation, c’est, entre autres choses mais essentiellement, du vernis sur la muraille de la culpabilité et du refoulement qui interdit l’accès à l’ouvertement inadmissible (les énoncés précis des Intentions) mais qui, du point de vue moteur, économique, dynamique, comptable, pulsionnel, énergétique, etc., laisse sortir tout le " reste ". Le Bouc-Émissaire (fut-il authentiquement coupable, ce n’est pas le sujet ici) est très très attendu, on l’imagine bien. C'est LE grand boulevard de la haine et de la violence chez le Sujet, on pourrait même parler de conduite forcée. Quanta qui n'attendent plus qu'un discours mobilisateur.

Au départ de chez Circé, celle-ci conseille Ulysse. Deux routes, après les Sirènes, s'offrent à lui : par les Pierres du Pinacle, les Planktes, ou par Charybde et Skylla, qu'il choisit. A propos des Planktes. Les deux rochers qu'on voit sur les clichés joints ci-dessous se trouvent légèrement à l'Ouest de l'île de Filicudi, la sixième des grandes îles éoliennes en partant de l'Est. Le premier, en arrivant par l'Est, se nomme aujourd'hui l'écueil de Montenassari, le second, le pic, se nomme l'écueil de Canna, soi-dit en passant c'est un phénomène géologique particulier, c'est le contenu d'une cheminée volcanique solidifié, et dont l'érosion a emporté le cratère constitué d'une roche plus tendre. C'est selon moi l'origine de la version homérique des Pierres du Pinacle, les Planktes (Odyssée, chant XII, conseils de Circé). Mais depuis l'antiquité on compte classiquement sept grandes îles éoliennes. Il faut préciser : c'est le cas après la Colonisation, qui a fait de la Méditerranée " la mare aux grenouilles " des navigateurs grecs qui en connaissent désormais le moindre caillou. Avant et pendant celle-ci, les connaissances nautiques des Grecs du bassin occidental de la Méditerranée sont très approximatives, et certains textes, antérieurs à la Colonisation, ne mentionnent alors que six grandes éoliennes, et Homère écrit bien sûr longtemps avant la Colonisation, et il use de ce dont dispose les marins grecs ou autres de son temps. Comment ces deux cailloux ont-ils pu échapper à Victor Bérard ? Je me pose encore la question. En tout cas, Ulysse ne passe pas par là : il a choisi Charybde et Skylla. Souvenons-nous (1), notre bon Ulysse, qui s'est déjà farci les Kikones, les Lotophages, le Cyclope, l'île d'Éole (où règnent les incestes) d'où il est violemment renvoyé au loin, chez les Lestrygons (des géants anthropophages), fait ensuite une " petite pause " forcée, d'un an tout de même, chez Circé, il a pu consulter le devin Tirésias, maintenant il peut pénétrer au coeur de son Enfer, vivre le pire du pire, il va passer les Sirènes, ignorer la route des Planktes sur sa droite, affronter Skylla, aborder l'île du Soleil où son équipage commet l'irréparable, une tempête punitive prive le Héros de ses hommes et de bateau et le précipite vers Charybde puis chez Calypso, qui vont de paire. A partir de Charybde, pour l'itinéraire, je diverge de Victor Bérard qui estime qu'Ulysse n'a pas passé le détroit de Messine, et donc il suppose qu'Ulysse dérive jusque chez Calypso par la cote Nord de la Sicile, où Circé lui a promit les Planktes, si je les situe bien. Sans me prononcer sur la localisation de l'antre de Calypso, de toute façon très éloignée du Monde (réellement et/ou métaphoriquement, comme au sein du couple), il dérive neuf jours, Ulysse arrive chez elle par le Sud du détroit, qu'il a passé dans les pires conditions, mais qu'il a passé, qu'il devait passer pour se retrouver chez Calypso. Pour moi, la série Sirènes (obsolescence des discours classiques, décompensation psychique, dégradation de l'état de synthèse maximal), Skylla (névrose à vif), les Vaches du Soleil (avatars sadiques oraux), Charybde (la relation inaugurale) et donc Calypso (le couple), est tellement cohérente que je considère comme impossible d'échouer chez Calypso sans subir Skylla et sans subir Charybde.

(1) Pour mémoire : départ de Troie, Kikones, Lotophages, Cyclope, Éole, Lestrygons, Circé, consultation de Tirésias, Sirènes, Skylla, Vaches du Soleil, Charybde, Calypso, Phéaciens, Ithaque.


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Premièrement, en deçà des Sirènes, il y a Skylla, les Vaches du Soleil, et jouxtant celles-ci, à gauche (quand on arrive de chez Circé) Charybde (qui catapulte Ulysse dans la chaumière de Calypso). Et les Planktes, qui jouxtent, par la droite, aussi Skylla et les Vaches du Soleil, qu'Ulysse n'affronte pas. Deuxièmement, l'odyssée en tant que périple initiatique, transcendant, est inachevé. Homère nous le signifie deux fois. Tirésias révèle la prophétie à Ulysse mais le texte de l'Odyssée ne nous montre pas celui-ci en train de l'accomplir. Et à la fin du texte, il faut l'intervention d'Athéna, du Dieu, pour stopper Ulysse et sa petite troupe, avec père et fils, qui s'est relancé dans la bataille, la violence, les homicides, la vengeance, joyeuses, jubilatoires (singulier contraste avec la froide boucherie du massacre des prétendants), et ainsi clore le texte. Le dernier tué est Eupithès, le père d'un prétendant occis, et il est tué par Éaque, père d'Ulysse. Athéna interrompt le combat, et c'est ainsi que se termine le texte de l'Odyssée : " Athéna : " Arrête ! Mets un terme à la lutte indécise, et du fils de Cronos, du Zeus à la grande voix, redoute le courroux ! " A la voix d'Athéna, Ulysse, tout joyeux dans son coeur, obéit : entre les deux partis, la concorde est scellée par la fille du Zeus à l'égide, Athéna " (c'est bien le dernier mot de l'Odyssée, il est suivi d'une scolie unanimement rejetée). Pas plus que dans l'Iliade, les hommes ne réussissent seuls à régler le problème de l'hybris. Pour accomplir la prophétie, il faudra aussi, forcément, condition sine qua none, se farcir les Planktes ?

                                                                                                       

                                                                                   Charybde---------------------------Calypso
                                          Sirénes --------- Skylla------Vaches du Soleil
                                                                                   Planktes


Va t-il être question, un tant soit peu clairement, du Père et/ou du Parricide et/ou de l'homosexualité et/ou des Intentions homosexuelles, manifestes ou pas, des hétérosexuels, etc. ? C'est hors sujet : tout cela concerne éminemment la névrose, bien sûr, mais cette série de texte est consacrée à la moraline en soi et donc de la névrose en soi qui la produit, au sens le plus général qui soit, et non pas de tel ou tel élément de celle-ci. Mais ça viendra !

Éditer le 12 juillet 2018 : j'avais interverti l'ordre de deux épisodes, Éole et Lestrygons. Éole s'intercale entre Cyclope et Lestrygons.


Dernière édition par neopilina le Jeu 12 Juil 2018 - 3:50, édité 1 fois

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De l'En-Soi, du Sujet a priori - Page 2 Empty Re: De l'En-Soi, du Sujet a priori

Message par neopilina Jeu 28 Juin 2018 - 14:34

De la moraline, deuxième partie, 3.

(toujours un échantillonnage qui me paraît convenir au propos, au sujet)

L'avatar psychologique roi, phare, vedette, emblématique, caricatural, de la moraline, j'ai nommé la " Salope ", pour advenir, requiert, un Cadre, un Environnement, qui va rendre possible sa production a priori (ce n'est pas la forêt tropicale qui a produit la sardine, on a compris). La " Salope ", c'est la Mère (l'entité constitutive a priori d'un Sujet) qui trahit le Père (idem) pour le Fils (idem) ou un autre, pourvu que ça soit un autre que le Père. Il s'inscrit dans un Cadre, un Contexte, qui le permet, et ça ne peut être qu'un Cadre où le règne du Père est toujours effectif (a priori donc). Sans ce Contexte, il ne peut pas prendre corps, advenir. Celle ou celui qui produit cet avatar nous dit que chez lui, a priori, le règne du Père est toujours effectif, le paradigme reste foncièrement oedipien.

Les Planktes, ce n'est pas stricto sensu le Parricide, un des deux éléments de l'Oedipe, comme les Écueils, Charybde et Skylla, ne sont pas stricto sensu l'Inceste, l'autre élément constitutif de l'Oedipe. La difficulté chronique c'est que je ne comprenais pas pourquoi Homère dédoublait Écueils et Planktes. Mais je crois que je l'ai. Charybde, c'est le risque, la possibilité, la tentation, et Skylla, c'est la punition, la sanction, la souffrance. Idem pour les Planktes, qu'Homère ne nomment pas individuellement. Pour le " chauve rocher ", formule d'Homère dans les conseils de Circé pour qualifier celui qui joue le rôle de la punition, Victor Bérard propose Pietra Menalda, et donc avec, pour l'ensemble, sa voisine, Pietra Lunga (situés dans la passe entre Lipari et Vulcano, ce pourquoi je rejette cette proposition), moi je propose le rocher de Montenassari pour le " chauve rocher ", mais donc peu importe, ce n'est pas le plus important ici. La Canna ou Lunga symbolise le Père ou plutôt pour être précis la tentation malfaisante à son encontre, le risque, et l'autre, la punition, la sanction, la souffrance. Les Vaches du Soleil ne seraient pas dédoubler ? Mais si : il ne faut pas toucher aux Vaches, c'est la tentation, le risque, et la punition de ce crime (genre de crime) actualisé sera directement divine. La perfection de l'intuition homérique est désormais manifeste. Après les Sirènes, on a centralement l'Île des Vaches du Soleil, " du Dieu qui voit tout ", et ça ce n'est vraiment, vraiment pas bon pour le Sujet freudien, le cortège d'infamies, orales (le cas de l'exemple homérique, une ingestion sacrilège), coprophagiques, anales, sodomites, etc., etc., mais pourvu qu'elles soient sadiques, mal intentionnées, et donc méritant le pire châtiment de la part des Dieux mêmes, et donc de part et d'autre de cette entité infernale, le patrimoine constitutif prégénital, coextensifs, les deux risques oedipiens et les châtiments associés, corrélatifs. Trois risques, trois châtiments, et on a l'essentiel de la névrose classique, standard. Et ceci dit, ce n'est pas donner tort à l'Oedipe freudien. Les risques sont devenus des réalités fantasmatiques, névrotiques, systématiques via 1 500 ans, au bas mot, d'aggravation via le discours monothéiste des Livres, puisque le discours de ce monothéisme est précisément un discours de cette mauvaise (dans les deux sens du termes !) conscience. Ce discours reproduit, privilégie la reproduction de, et aggrave ce qu'il ne fait que pressentir, c'est proprement dit la moraline, c'est objectiver l'enfer névrotique. En clair, c'est opter pour la pire " solution ", on m'accordera les guillemets. Si on veut éviter le cancer du poumon, on ne prescrit pas, la matraque à la main, quatre paquets de cigarettes par jour. Et c'est très exactement ce que le judaïsme, le christianisme et l'islam, font, entre autres, tout à fait, mais tout ce qu'il y a de plus notoirement tout aussi indéniablement.
Je révise donc mon petit schéma :



                                                                  Charybde--Skylla-------------------------Calypso
                                          Sirénes --------- Vaches du Soleil--Châtiment divin
                                                                  Planktes (Canna et Montenassari ou Lunga et Menalda peu importe)

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De l'En-Soi, du Sujet a priori - Page 2 Empty Re: De l'En-Soi, du Sujet a priori

Message par neopilina Lun 16 Juil 2018 - 17:13

De la moraline, deuxième partie, 4.

Épisodes “ majeurs ” (1) du retour d'Ulysse : départ de Troie, Kikones, Lotophages, Cyclope, Éole, Lestrygons, Circé, consultation de Tirésias, Sirènes, Skylla, Île du Soleil, Charybde, Calypso, Ithaque.

Comment passe t-on de l'Iliade, poème du Héros victorieux, " en très très grande forme ", trop même, c'est celui de l'hybris, de la colère d'Achille et de ses funestes conséquences, à l'Odyssée ? Très vite, en deux temps : la première étape après le départ de Troie de la flotte d'Ulysse est une razzia chez les Kikones (1), qui tourne au désastre (à cause de l'inconséquence de ses hommes, une donnée intangible qui leur coûtera à tous la vie, ils ne sont en fait qu'une métaphore pour le dépouillement progressif qui attend Ulysse dans la Mer du Couchant), le Héros, ici Ulysse, est défait et immédiatement à la suite une terrible tempête au Cap Malée (pour contourner le Péloponnèse et faire route vers Ithaque), l'expédie dans la Mer du Couchant où les avanies et autres misères, épreuves, peuvent commencer.

Entre les Lotophages et le séjour chez Circé, non-inclus, on a plusieurs épreuves pas très transparentes parce qu'encore très élaborées. Pour le Cyclope, un géant anthropophage (comme les Lestrygons mais le parallèle s'arrête là), l'affaire est entendue : je pense que Cyclope et Lestrygons forment un duo qui à la fois s'opposent et se complètent. Le Cyclope c'est l'Oeil qui voit mais qui ne se voit pas : ce qu'est structurellement tout Sujet. L'a priori du philosophe, l'inconscient du psy, c'est tout un, est premier, ce pourquoi il faut ruser, avec celui-ci, Soi donc. Les Cyclopes sont des “ brutes sans foi ni lois ”, Homère insiste lourdement, pas de juge, pas d'assemblée, pas de charpentiers, la cellule familiale vie à l'écart " sans s'occuper d'autrui ", et ce dans une caverne, etc.

Éole, c'est le lieu de tous les incestes, et, ce n'est pas un hasard, c'est la dernière étape (ou presque, j'évoquerais ce problème avec Lestrygons) avant Circé. Il y a deux catégories majeures d'incestes, les positifs, bien intentionnés, et les négatifs, mal intentionnés. Et il est bien clair que le plus souvent une même personne ayant comptée dans la psychogenèse du Sujet fera l'objet de chacun d'entre eux. Un inceste c'est untel positivement ou négativement, en tant qu'Intention constitutive du Sujet, actualisée sexuellement puisqu'on est encore au delà de chez Circé.

Le passage éclair chez les Lestrygons est l'épisode qui me parle le moins, et ça me chagrine énormément (ça m'inquiète même, l'ordre même des trois épisodes Cyclope-Éole-Lestrygons m'interpelle). Je devine qu'il est important. C'est aussi des géants anthropophages, on retrouve donc cet avatar sadique oral élaboré. Au château de Silling du camarade Donatien, il est bien présent, mais toujours anecdotiquement, accessoirement, et pour cause, l'archétype inaugural sadique oral, coprophagique, y occupe triomphalement sa place. Je n'arrive pas à entendre cet épisode, qui est pourtant majeur : c'est ici qu'Ulysse fait en une fois ses plus grosses pertes. Il arrive avec une escadre, il repart avec un bateau, un équipage, et c'est un authentique carnage, une boucherie. Cette perte, boucherie, a forcément un sens précis. Par contre, tout à l'inverse des Cyclopes, les Lestrygons vivent en société, il y a une ville, un palais, un couple royal, des routes carrossables, des chariots, une fontaine, etc., alors qu'Homère a accablé les Cyclopes dans le sens inverse.

Avec le séjour chez Circé et leur corrélat, les Sirènes, on passe à autre chose. Ce séjour chez Circé (séjour forcé de presque un an à cause du caractère saisonnier des vents, Circé est magicienne et les compagnons d'Ulysse ont été transformés en pourceaux) et l'épreuve des Sirènes sont radicalement liés : les deux invitent le Voyageur, pour pouvoir poursuivre, conditions sine qua none, à se défaire de deux obstacles : le sexe en soi, qui n'est que la marionnette, le costume trompeur, de la Sexualité, du Sexe, ainsi (recto) investit, constitué, et donc avec les Sirènes, des discours conventionnels, classiques, empiriques, et tout aussi trompeurs, pour pouvoir accéder à l'essentiel, aux choses sérieuses, si j'ose dire, les Intentions ainsi (verso), sexuellement donc, actualisées : à l'Île des Vaches du Soleil, un exemple pour le tombereau d'infamies prégénitales, préoedipiennes, de la toute puissance narcissique et polymorphe, etc., etc., que les Dieux eux-mêmes sanctionnent, et à l'Oedipe, auxquels donc, pour le moins, le Sujet n'a certainement pas renoncé stricto-sensu, complètement. Sans rien retirer au rôle essentiel de Circé, c'est aussi elle qui dit à Ulysse que pour pouvoir repartir il faudra consulter le fantôme de Tirésias. Qui lui dit deux choses : premièrement, il le met en garde contre l'Île des Vaches du Soleil, ces tentations, forcément châtiées, deuxièmement, la prophétie, il faudra un jour prendre définitivement congé de la Mer du Couchant (i.e. de toutes ses avanies). Ulysse va consulter Tirésias, revient chez Circé, lui relate cette expédition, et là Circé lui dit : " Vous voilà donc au bout de ce premier voyage, écoute ... [suivent les conseils pour la suite, le second voyage, la deuxième partie de celui-ci dans la Mer du Couchant, comme on veut] ". Pour rapatrier Ulysse de chez Calypso (c'est à dire l'arracher au Couple) au Monde des Mangeurs de pain (i.e. la civilisation), ça ne va pas être une sinécure. D'abord, il va falloir l'arracher, c'est le mot, à Calypso : les Dieux, après un conseil, contraignent (et il ne peut donc en être autrement) Calypso à le laisser partir. Et Homère rend très bien cet arrachement : c'est l'interminable fin du chant V. Et ensuite il faut la médiation, l'intercession, des Phéaciens, peuple de Passeurs magiques, qui vont le déposer endormi sur une plage de son royaume. Je vois dans cette médiation l'exacte inverse comptable à la tempête du Cap Malée : avec cette tempête, il entre dans la Mer du Couchant, grâce aux Phéaciens, il en sort. Le “ mobilier ” freudien constitutif de tout un chacun, d'un Sujet, c'est une foule de pseudo-renoncements en vertu du principe de réalité, du bien et du mal, de l'éducation, du Dieu, etc., mais tous empiriques. Il serait peut être temps d'être conséquent : la vie sexuelle et/ou sentimentale et/ou amoureuse, c'est la séquelle la plus notoire (il y en a plein d'autres qui s'actualisent autrement) d'une psychogenèse empirique et donc inachevée. C'est à ce moment que Monsieur Sade, qui je le rappelle nous accueille somptueusement dans son Château (infernal, certes) prend la parole : " C'est aux grelots de la folie à sonner les heures de Vénus " (“ Histoire de Juliette ”, III). Je suis d'accord. Nous devons gérer tout cela en tant que Ce que c'est, et pour se faire, nous devons savoir Ce que sait. La méthode ne peut rien nous dire d'autre, elle ajoute même qu'il faudra expressément boire la coupe jusqu'à la lie, tout autre choix serait palliatif, dérivatif, etc., mise en garde qu'Homère fait dés la première étape dans la Mer du Couchant avec le passage chez les Lotophages. Homère, à sa façon et comme il l'a pu, s'est souvenu que l'enfant est une barre de fer chaude façonnée par la forge, empirique, de la Culture. C'est un forçage économique et une formatage formel hétérosexualisant de la toute puissance narcissique et polymorphe orientée, poussée, vers le cul de sac oedipien. Qui lui-même, empiriquement, à la fois méconnu en tant que ce qu''il est, et exacerbé par la Culture (morale, religion, etc.) pourra se cristalliser, se figer, dramatiquement, en moraline (c'est la Tragédie grecque en pire), que l'on a pu et qu'on peut voir chez tant de “ splendides ”, à ce titre, spécimens. On a relevé depuis longtemps que les Hommes était obsédés par Baubo et les Femmes par Priape, il faudrait peut être comprendre qu'on fait vraiment tout pour. Forniquons, aimons-nous, etc., comme nous faisons Carnaval, en conscience, puisque c'est de toute façon ce que nous faisons, ça sera beaucoup plus juste, en respectant l'autre et la Loi, même si donc, ce faisant nous actualisons entre autres les pires infamies à l'endroit de tel ou tel Autre constitutif (ce que les femmes, Plastron universel, par expérience, savent empiriquement depuis longtemps, rien de moins hétérosexuel que la sodomie hétérosexuelle, ce que pressent la mauvaise conscience, etc.). La moitié de l'humanité, radicalement dévoyée, martyrise l'autre moitié, tout aussi dévoyée. Je ne reconnais qu'un seul fondement légitime, philosophiquement dit, à une institutionnalisation, formalisation, juridiques, du Couple : c'est les intérêts, supérieurs à tous les autres, de l'enfant. Ensuite que personne ne soit lésé lors des séparations.

Il faut maintenant faire cap sur les Planktes, ce que ne fait pas Homère-Ulysse, c'est à dire le Parricide, l'envie de meurtre archétypale, la violence en tant que velléité constitutive, source permanente donc de violence, d'agressivité, ce qui nous ramènera dans la plaine de Troie, et de fil en aiguille, par analogies a priori, au Sur-Moi, au principe de réalité, à la Loi, à de telles contaminations, névrotiques donc, a priori du Dieu, et dont la moraline, le monothéisme des Livres, est l'exemple emblématique, caricatural et dramatique, et autres du même genre, je suppose qu'on a compris.

Le problème n'est pas des moindres : a priori et constitutivement aucun problème n'est stricto sensu réglé, nous sommes des velléités, des tentations, des intentions, figées par le refoulement, pour lesquelles nous disons " Ça ", " libido ", " désir ", ce qui en fait, c'est très bien dit, des " pulsions " condamnées à l'éternel recommencement/inachévement, c'est ainsi que ces derniers sont générés. L'esquif du Voyageur, du philosophe, de celui qui cherche, de ce fait, se retrouve dans le dangereux labyrinthe d'Écueils qui n'ont absolument rien de philosophiques, la Mer du Couchant, constitutive, et à chacun la Sienne, et c'est ce qui arrivé à Homère-Ulysse ou encore au Bouddha et beaucoup, beaucoup, d'autres bien avant que Freud ne les nomment un tant soit peu correctement, en tout cas significativement. Et il faudra donc passer, revenir, de Son propre Enfer, pour accomplir la prophétie de Tirésias, condition sine qua none.

(1) Un épisode “ mineur ” est peut être tel parce qu'on n'y entend rien. Par exemple, l'Île Petite tout prêt du pays des Cyclopes. Ce résidu de cratère volcanique caractéristique avec sa toute petite rade circulaire, identifiée dès l'antiquité, se nomme aujourd'hui Nisida. Donc " Au devant de leur port, ni trop prêt ni trop loin de cette Cyclopie, s'offre l'Île Petite ... ", où relâche Ulysse juste avant d'aborder le pays des Cyclopes, qui a forcément une signification profonde, Homère s'attarde significativement (nombre de lignes, détails, etc.). Les chèvres sauvages y pullulent mais malgré la proximité de la cote des Cyclopes elle est déserte puisque, c'est dit à la suite, nul charpentier chez eux, nulle navigation (métaphore du cheminement). " Ni trop prêt ni trop loin ", de quoi !? J'ai pensé à l'absence de conscience de Soi, chez les Cyclopes donc ! Ce qui constitue bien alors, effectivement, " l'insulte " suprême !


Dernière édition par neopilina le Lun 16 Juil 2018 - 18:47, édité 2 fois

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Message par axolotl Lun 16 Juil 2018 - 17:53

Je crois beaucoup à la systémique en psychanalyse: ce que mon frère pratiquait lui qui s'intéressait aux traitements des psychoses en tant que psy.
La systémique ça sert principalement dans les thérapies familiales: celui ou celle qui va mal, disait-il, c'est parce qu'il ou elle prend en charge des choses, conflits ou autres, que les autres ne veulent pas assumer. Donc ce que les autres dans la famille ou l'entourage ne veulent pas prendre en charge. Et peut-être qu'en parlant avec les autres de la famille, le "malade" ne sera plus malade: ou moins malade. C'est l'hypothèse de base de la thérapie systémique...
et en général les séances, ces séances à lui et d'autres, finissaient par des sortes de convocations générales -ou partielles- de la famille pour tenter d'élucider le non-dit, l'occlusion etc. Bref comprendre pourquoi le fils, la fille, la nièce ou le neveu voire le grand-père allaient mal....
Très freudien comme optique quelque part: parler ou libérer une parole réprimée peut guérir ou en tout cas éliminer voire atténuer des symptômes selon la thérapie freudienne, la seule pour laquelle j'ai quelque considération. Parce que j'ai pu constater les défauts voire les dégâts occasionnés par les autres, notamment lacaniennes.
Et mon frère aussi qui finissait par faire une phobie des thérapeutes se disant lacaniens.
Il y a là, dans tout ça,  comme un renvoi au mystère  du refoulement originaire (selon Freud), de la constitution du Surmoi chez l'enfant puis l'adolescent qui se fait avec et à partir de celui des parents.
Nous payons le prix de la civilisation par des malaises, du mal-être, des névroses voire des psychoses. Mais pas tous: certains décident (?) d'en payer le prix alors que, d'autres la majorité semble-t-il, s'en accommode. L'étiologie des psychoses est très compliquée à établir, son traitement encore plus et on ne peut pas rabattre tout comme ça sur le familial voire même le civilisationnel. En prétendant par exemple en avoir cerné le point de départ comme Freud avec l'Œdipe ou Lacan avec le Signifiant ?
Malades de la structure familiale ou malade du langage ? Des deux sans doute, mais il ne faudrait pas oublier le reste... Et le fait d'avoir suivi des stages en HP comme moniteur m'a montré la complexité de ce phénomène surnommé "la folie". Avec la question anxiogène parmi toutes, comment communiquer avec quelqu'un dont on ne sait pas où il est et qui ne sait pas où il est , qui a perdu ou n'a jamais possédé la faculté de communiquer avec les autres ? Un défaut structurel lors de la constitution du Je via le stade du miroir  et qui a  entrainé l'inexistence ou une pathologie de la constitution de cette altérité absolument essentielle pour la partie du Je, l'être social, de l'autre en tant qu'autre ? Quelles sont les limites d'un corps ?
Je parle de ça ici car ce topic commence par ce sujet, un récit autobiographique que tous (?) avons plus ou moins vécu. Ou que nous aurions pu avoir vécu si Untel ou Unetelle ne nous était pas venu en aide à un moment précis de notre biographie et avait trouvé la bonne voie pour nous remettre dans la "normalité".
La normalité ce serait toujours métro, boulot dodo comme on disait une époque ? C'est ce qu'on disait une époque et les crises successives du capitalisme se révélant incapables de subvenir aux besoins de tous en proposant suffisamment de travail, voire un travail si possible non aliénant sinon intéressant (on peut rêver!) a mis cette question un peu dans l'ombre...
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Message par neopilina Lun 16 Juil 2018 - 18:24

C'est à dessein que je mets un certain temps avant de poster une livraison de cette série : il faut que ça infuse un peu. Et ci-dessus, ce qu'Homère demande au Voyageur avec Circé et les Sirènes, c'est du très très lourd (Lestrygons, où Ulysse n'a jamais autant perdu, illustre peut être ce " coût ", faut que j'y pense !).

L'Oedipe n'est certainement pas le premier gros souci que va rencontrer le Sujet en formation. Homère l'a vu : Tirésias met en garde contre l'Île des Vaches du Soleil, et la sanction est divine, pas contre les Ecueils, Charybde, l'inceste, et Skylla, ce qui sanctionne cette tentation, et les Planktes, l'autre tentation oedipienne, le Parricide, et le châtiment associé, qui ne sont que des monstres subalternes, pas des Dieux. Avant même que cette difficulté ne se présente le Sujet en formation a déjà fort à faire, ce qui est un euphémisme monstrueux. C'est à ce titre que je pense que les Sexualités alternatives se jouent, se nouent, avant la confrontation à l'Oedipe. Et même chez le Sujet oedipien, cet avant laisse des traces profondément constitutives, radicales, parmi les plus tenaces. Il y a à la fois chez le Sujet un aspect sédimentaire et synthétique.
L'effraction freudienne (je ne prends pas parti, je rends à César) est une banderille solidement plantée dans le dos du Sujet : il n'est plus possible de la retirer, de continuer à faire comme si elle n'avait pas eu lieu. A contrario, depuis on tourne en rond, donc je tente autre chose. Pour filer la métaphore tauromachique (que je déteste, hein), personne pour glisser une lame jusqu'au coeur du Sujet. On voit déjà que Freud et consorts butent significativement sur la double étape Circé-Sirènes, ils maintiennent chez notre espèce un désir, une libido, etc., naturelles. Homère et moi on parle d'Intentions actualisées sexuellement, entre autres. C'est une gigantesque, prodigieuse, différence : de quoi débloquer la situation. Mon Sujet, spécimen de départ, c'est bien le Sujet le plus fréquent, lambda, " normal " selon la psychiatrie et la psychanalyse, possible. La pathologie qui m'intéresse est bien la plus fréquente, la névrose au sens le plus commun, universel, qui soit. " Métro, boulot, dodo " n'est rien d'autre que la version actuelle, éminemment capitaliste soi dit en passant, des Lotophages d'Homère : dérivatif, palliatif, etc. Et c'est vrai qu'elle ne laisse guère de temps au Voyageur pour cheminer, même quand il en est capable.

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Message par neopilina Mer 18 Juil 2018 - 14:44

De la moraline, deuxième partie, 5.

Je reviens d'abord sur Lestrygons, et donc à Circé à laquelle ils sont totalement, radicalement associés. C'est effectivement le coût, le prix, exorbitant, pour le Sujet, pour passer d'Éolie à Circé, à la seconde partie du voyage dans la Mer du Couchant : il faut abandonner l'accessoire, le moyen, qu'est le sexe, alors qu'il est considéré comme principal, pour accéder à des Intentions qui sont donc le principal et qui se trouve être actualisées par le moyen du sexe. Et l'immense majorité de ses Intentions, c'est ce que dit en propre l'épisode de l'Éolie, sont des incestes, concernent les individus ayant participés à la psychogenèse du Sujet, les plus proches des proches, dans l'immense majorité des cas, parents et fratrie. Dans toute la littérature psychanalytique le terme " sexualité " demeure profondément ambivalent, incertain, ambigu. On nous dit que dans l'histoire du Sujet celui-ci actualise d'abord autrement que sexuellement, stricto-sensu génitalement, on a donc des " sexualités " non-génitales (orale, anale, etc.) !! Alors c'est quoi une sexualité !? Il faut être conséquent : c'est une façon d'actualiser, et donc dans le lot, il y en a une de stricto-sensu sexuelle, c'est à dire génitale. Dès lors, plus besoin de supposer un " reste ", " un fond ", naturels de désir, de libido, sexuels stricto-sensu, premièrement tels. En fait, une scène, un scénario, un fantasme, sexuels, c'est plus précisément une scène, un scénario, un fantasme, sexualisés afin d'être actualisés ainsi (verso) donc, et il y a donc d'autres moyens d'actualiser les dites Intentions dans les comportements de la vie quotidienne. C'est bien la vigueur, l'importance, constitutive, des Intentions, qui investissant le sexe pour être actualisées, confèrent à la " Sexualité " la dite vigueur, importance. Mais ce n'est donc qu'un costume, un moyen, le medium entre l'Intention et son actualisation. La Sexualité d'un Sujet c'est la synthèse a priori de deux catégories d'éléments : 1 - tout ou partie de ses Intentions constitutives les plus radicales 2 - via des moyens et des objets transitionnels ressortant du développement du Sujet, oralité, analité et génitalité (le " sexe " au sens trivial, empirique, classique) celle-ci étant privilégiée par la l'éducation, la culture, le principe de réalité, etc. Ce qui motive, constitue, investit, c'est bien les Intentions, et le sexe, ce qui est ainsi (recto) investit, permet de les actualiser, ainsi (verso) donc. La Sexualité, la vie sentimentale, amoureuse sont de nature névrotique et sont des activités névrotiques. Et doivent donc être gérées en tant que telles.

Totalement par hasard, j'ai découvert, très surpris donc, que l'hermétisme médiéval, philosophal, puis des ésotérismes ultérieurs, s'étaient beaucoup intéressés au thème du combat entre Achille et Hector, on va vite comprendre, je donne ce qu'il faut de l'article " Hector " du " Dictionnaire mytho-hermétique ", 1758, page 187, d'Antoine-Joseph Pernety (1716-1796), un beau spécimen d'illuminé, stricto-sensu, puisque fondateur des Illuminés du Mont-Thabor : " Hector. La destinée de cette ville était attachée à la vie d'Hector ... Hector était le symbole de la partie fixe de l'oeuvre Hermétique, & Achille celui de l'eau ignée mercurielle. C'est pourquoi on a feint qu'Apollon, Diane, Vénus, & Mars avaient pris le parti d'Hector; & Junon, Thétis, le fleuve Scamandre, Mercure & Minerve celui d'Achille. Il n'était pas possible de réussir à s'emparer de la ville de Troye, c'est à dire à parfaire l'oeuvre, si l'on ne dissolvait, et si l'on ne faisait [pas] tomber en putréfaction la partie fixe par l'eau mercurielle, ce qui était faire mourir Hector ". J'aimerais beaucoup savoir comment, pourquoi, les hermétiques ont pu en arriver là, quand, où, comment advient cette thématique, mais j'avoue que cette littérature me tombe des mains. On se souvient que le sac de la ville est une boucherie, même pour l'époque, un déchaînement notoire et inadmissible, contraire à toutes les règles en vigueur, de violence, d'hybris, tous les hommes sont tués, tous les enfants mâles sont tués pour éviter des vengeances, et tous les individus femelles sont emmenés en esclavage, il y a des meurtres jusque dans les enceintes sacrées, etc, c'est un mouvement d'horreur général chez les Dieux, qui vont donc maudire les Retours, ce qui donne lieu à une foule d'histoires bien connues, dont celle d'Ulysse, le rusé qui avait proposé l'idée du cheval. L'Iliade, au sens général (le texte éponyme d'Homère ne relate pas la chute de la ville), se termine, inexorablement, comme elle avait commencé : la violence, l'hybris, l'emportent. Après l'Iliade, le texte, Homère essaye donc autre chose : le Héros est défait et expédié dans la mer du Couchant. D'une façon que je ne m'explique pas donc, le thème hermétique se fait l'écho d'un problème insoluble, de la problématique homérique : la violence. A la fin de son article Pernety note, relève, comme en passant, que le règlement du problème, " parfaire l'oeuvre ", va tout de même avoir pour conséquence assez fâcheuse la mort d'Hector : " ... , ce qui était faire mourir Hector ". En fait le problème c'est précisément l'envie de tuer Hector, autrui, en un mot, être violent, en soi. Le problème de l'auteur (principal en tous cas) de l'Iliade et de L'Odyssée, c'est bien la violence, être violent, en particulier, et l'hybris en général. Cet ou ces hommes, je n'exclus pas un collectif, recherche la sagesse, la Paix intérieure, être a priori en paix, objectif que formalise la prophétie de Tirésias. Et qu'Homère n'atteint pas, il le fait savoir avec la fin de l'Odyssée : encore de la violence (le dernier tué est un père !, et pas par Ulysse, l'auteur n'a pas osé) et encore besoin du Dieu pour y mettre un terme. Troie était effectivement imprenable dans le sens où seule la ruse, c'est à dire la connaissance, pouvait venir à bout du problème posé en soi par la violence, l'agressivité, et leur origine névrotique. La " Sexualité " d'un Sujet constitue le débouché principal de l'agressivité, de la violence, des Intentions négatives. Aussi, bien sûr, des Intentions positives, ce qui n'est présentement pas mon propos, mais qui dissimulent bien les négatives : le travail de synthèse et de formalisation a priori est tel que le transfert est principalement économique, comptable, pulsionnel.

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Message par axolotl Mer 18 Juil 2018 - 18:47

Amusant que Freud ait tout ramené à cette histoire d'Œdipe... Complexe d'Œedipe, de Laïos, puis les féministes ont emboité le pas avec Jocaste et Electre.
Un jour je lisais un polar de Vasquez Montalban, l'inventeur du célèbre flic barcelonais Pepe Carvalho qui a donné une série télévisée en Espagne: un personnage transverse entre l'ordre et sa subversion, toujours entre les deux... Des rapports ambigüs avec la pègre, fumant des pétards de temps en temps. Pas toujours très clair avec les malfrats qu'il croise.
Et je tombe sur un passage fort intéressant: pourquoi finalement Freud a tout établi sur la culture et civilisation héllène et surtout uniquement là-dessus comme si les autres cultures à la limite n'existaient pas ou étaient totalement secondaires ? Et là suit une interprétation de Montalban: l'origine c'est l'antisémitisme de Freud. La seule chose qui l'intéressait dans la culture juive ce sont les blagues, et dont il ne se prive pas de citer dans Les mots d'esprit et son rapport avec l'inconscient. Et là Montalban fait une remarque assez forte: pourquoi n'est-il pas allé chercher aussi comme mythes fondateurs, origines de certains complexes familiaux, dans l'Ancien Testament ? Et il continue par l'histoire d'Abraham voulant sacrifier son fils Isaac. Dieu arrête sa main sur l'autel en stoppant son bras armé d'un couteau en lui disant que ce n'est pas la peine de sacrifier son fils Isaac pour l'amour de Lui.
Et là il y a 2 interprétations: la première, anthropologique, c'est que le premier monothéisme, le monothéisme juif, a mis fin par ce mythe aux sacrifices humains en vigueur partout, présents dans les religions polythéistes bien entendu. On se souvient du sacrifice d'Iphigénie par Agammemnon, sur conseil de Calchas, pour obtenir des vents favorables pour sa flotte qui doit conquérir Troie.
L'autre interprétation est beaucoup plus psychanalytique: si Abraham veut tuer son fils, c'est pour tuer ce qui va lui survivre. Le monde doit mourir avec moi...
Et pour Montalban c'est un autre élément important et constitutif de l'Œdipe, cette fois dans la relation du Père avec le Fils, que Freud s'est refusé à prendre en compte. Par cet antisémitisme qui lui faisait refuser tout ce qui pouvait provenir de la religion.
Je ne sais pas si tout cela a un rapport avec le sujet que vous abordez mais comme vous semblez relier intimement ou vouloir relier philosophie et psychanalyse..
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Message par neopilina Mer 18 Juil 2018 - 23:36

axolotl a écrit:Amusant que Freud ait tout ramené à cette histoire d'Œdipe ...

Et dommage qu'il ne soit pas allé plus en avant, lui et consorts, orthodoxes ou pas. On voit bien qu'ils ont buté sur " Éolie-Lestrygons-Circé " (Eros est écarté, c'est bien des Intentions qui sont sexualisées, et ce sont des Incestes) qui est effectivement un très très gros morceau, le plus gros dans les péripéties d'Ulysse dans la Mer du Couchant. Il fallait généraliser à tout ce qui précède l'Oedipe, jusqu'aux origines puis jusqu'à l'origine, la relation inaugurale, espace au sein de laquelle tout le patrimoine ultérieur du même registre vient prendre place, se greffer, de façon sédimentaire, synthétique. L'Oedipe est un cas particulier, et même si c'est le plus remarquable, d'inceste (l'autre velléité oedipienne, le parricide, étant une des sources les plus fréquentes de violence, d'agressivité), mais ce n'est qu'un cas particulier. Il fallait généraliser : le Sujet nourrit constitutivement une Intention positive et une Intention négative (cumul de frustration) par individu ayant eu une importance significative lors de sa psychogenèse. Par exemple, un individu mâle, hétérosexuel, avec un frère et une soeur, et bien je dis que sa " Sexualité ", dans le cadre de la relation inaugurale et initiée par celle-ci, c'est une synthèse, un cumul, économiques, pulsionnels (désir, Ça, libido, donc) de tout ou partie d'Intentions telles que " Mère positivement ", " Mère négativement ", " Père positivement ", " Père négativement " (dont de façon notoire la velléité oedipienne), " Frère positivement ", " Frère négativement " (caïnisme), " Soeur positivement " et " Soeur négativement ", génitalisés et hétéroformés, et où subsiste, plus ou moins manifestement, des éléments narcissiques, prégénitaux, etc.

axolotl a écrit:... pourquoi finalement Freud a tout établi sur la culture et civilisation hellène et surtout uniquement là-dessus comme si les autres cultures à la limite n'existaient pas ou étaient totalement secondaires ?

N'exagérons rien, Freud est un philhellène amateur. Il a pensé à la tragédie de Sophocle et a donc choisi " Oedipe ".

axolotl a écrit:... pourquoi n'est-il pas allé chercher aussi comme mythes fondateurs, origines de certains complexes familiaux, dans l'Ancien Testament ?

Je n'ai pas la réponse à cette question, mais elle est très pertinente, et on va voir à quel point. Comme elle vaut aussi pour moi, je donne ma raison : il se trouve, ne serait-ce que relativement à d'autres cultures, qu'il me semble que j'entends mieux, aime beaucoup plus, passionnément, ce que me disent les Grecs que ce que me disent d'autres cultures.
Et pourtant, l'Ancien Testament dans ce registre est effectivement une mine d'or qui n'a probablement aucun équivalent (comme ça, à toute vitesse, les premiers trucs qui me viennent à l'esprit, le Bouc-Émissaire, Abel et Caïn, j'ai déjà parlé du caïnisme comme source notoire de violence, la nuit avec l'Ange de Jacob, encore une histoire de frères, etc., etc.) puisque c'est ce texte qui fonde le monothéisme des Livres, c'est à dire la mauvaise conscience, la culpabilité, névrotiques faites Dieu, et on ne pouvait pas rendre plus grand service à la névrose, c'est l'objectiver, la préserver, l'auto-alimenter, et enfin générer l'enfer hypocrite, quasi schizophrénique (métaphoriquement), pervers, et criminel pour les femmes, de la moraline, c'est à dire importer " ici " l'Enfer névrotique. Je ne dis pas que le Dieu du Juif, du Chrétien, du Musulman, n'est que ça, pas du tout. Je dis que le Dieu est ainsi très gravement contaminé. A contrario, sans cela, pas de monothéisme des Livres, c'est sa spécificité foncière, constitutive.


Dernière édition par neopilina le Ven 20 Juil 2018 - 17:54, édité 1 fois

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Message par axolotl Jeu 19 Juil 2018 - 8:51

Au passage il y a certaines choses qui m'avaient frappé au niveau de la transmission culturelle, celle du bouc émissaire en particulier: ce bouc chargé de tous les péchés que les Hébreux chassaient périodiquement du village et du coup la vie pouvait reprendre comme avant. Comme si par cet acte d'expiation  on était lavé de toutes les "mauvaises pensées" et donc on pouvait recommencer, en tout cas repartir à zéro . Ou tout comme....
Ça donne le pharmakos grec, exactement la même histoire, les Grecs chassant un bouc -noir de préférence, d'où sa réputation "diabolique" par la suite- du village, avec de l'étymologie qui vient se greffer en plus par la suite: pharmakos n'est pas un remède originellement je crois même si ça a donné étymologiquement "pharmacien", "pharmacopée" etc. C'est une potion qu'on administre et dont on ne sait pas au départ si elle peut être bonne ou mauvaise, bénéfique ou pas pour celui qui la consomme.
Et la "pharmacie" -ou pharmacopée- serait devenu cette science qui s'occupe précisément de savoir et prévoir ce qui serait bénéfique ou non au niveau des potions et remèdes et pour quel usage.
Vous confirmerez ou infirmerez: je pense que vous connaissez beaucoup mieux que moi tout ça.
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Message par neopilina Lun 6 Aoû 2018 - 22:29

La nature dote l'individu d'un sexe (domaine, registre, du sens, scientifique).

En vertu de quoi, empiriquement, la Culture (domaine du Sens), une Culture, dote le Sujet d'un Sexe, en fait un Homme ou une Femme, ce qui permet à sa libido, à son " Ça ", etc., d'actualiser, pour une part significative, ainsi, sexuellement donc, ses Intentions constitutives. Priape, Baubo, le désir sexuel, ne sont pas, je parle de leur substance, ce qu'on croit, nous prenons l'accessoire (stricto-sensu !), le moyen, pour l'essentiel, la finalité. Alors que c'est en fait l'intermédiaire, le médiateur, le moyen, entre les Intentions et leurs actualisations, ainsi donc. La baudruche n'est pas le contenu de la baudruche, n'est pas ce qui la meut.

Je reconnais un élément naturel : c'est bien la puberté et son déluge hormonal qui va occasionner ce procès osmotique : la sexualisation du patrimoine névrotique du Sujet (des fratries très conflictuelles qui s'apaisent à la puberté sont un lieu commun, il y a eu réinvestissement, au moins économique, comptable, dans les Sexualités, etc.). Le névrotique assujetti, met à son service, investit, le naturel, l'anatomique, le biologique, le physiologique.

Du reste, je vois mal comment il pourrait y a voir du sexe naturel chez le Sujet d'une espèce où le sevrage de la relation inaugurale n'a jamais été effectif. Celle-ci est la cause, l'espace, le foyer, de tous les autres artefacts névrotiques constitutifs du Sujet.

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Message par neopilina Mer 5 Sep 2018 - 0:52

J'ai vu deux, trois, remarques sur la figure de la mère en psychanalyse. Chez tout Sujet on trouvera même a minima une Mère, entité intégrée, constitutive et efficiente, du Sujet donc, mauvaise, méchante, une Intention " Mère négativement ", du ressentiment à son égard culpabilisé et donc refoulé, et donc de l'agressivité à son endroit, le plus souvent donc, bien culpabilisée, refoulée et réorientée, réinvestie, économiquement ailleurs a priori. La mère c'est la personne qui la première va se coltiner, brimer, éduquer, formater, canaliser, frustrer, etc., le torrent de lave libidineux qu'est le petit d'homme qui ne connaît absolument aucun autre Bien que le Sien. Et ces premières expériences du Mal, c'est celles qu'on lui fera, qui viendront de l'extérieur. On veut lui faire comprendre qu'on l'éduque, mais cela il ne l'entend pas : on le brime, on le frustre, on le dresse, on le domestique, on le contrarie, etc., point. Et ce mal (c'en est pour lui) qu'on lui fait, c'est autant de blessures narcissiques qui auront pour réaction cette forme si particulière de violence qu'est le sadisme, sorte de fureur hyperbolique, exponentielle, vertigineuse, qui nous rappelle en négatif, en creux, le caractère monstrueux du Sujet originel. Tout un chacun a pu sans doute faire ce genre de constat dans sa vie : " Celui-là, celle-là, c'est un sadique ". En fait pour être précis, il vaut mieux dire : " Celui-là, celle-là, c'est manifestement un sadique ". On n'est jamais assez prudent, surtout ici. Ce qu'on peut découvrir dans son propre Enfer, sa propre Mer du Couchant, ses propres Égouts (métaphoriquement dit) jamais aussi hermétiques et toujours bien plus actifs, efficients, qu'on ne le voudrait, par définition, n'est pas plaisant, et c'est tout à fait normal. Freud est encore beaucoup trop optimiste à mon gout. Il suppose théoriquement un développement normal, c'est à dire une normalisation réussie par la famille et la société. Il nous parle de tout trouble, déviance, pathologie, etc., dans le cadre de ce développement utopique, tels relativement à celui-ci. Je ne crois pas à ce développement : le Sujet ne change pas, ne renonce pas, il apprendra à composer, c'est tout. Jusqu'à nouvel ordre, nous n'avons jamais rien fait d'autre.

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Message par Jans Mer 5 Sep 2018 - 10:46

Je croyais découvrir ici de la philosophie de Fichte ou Hegel (que je n'ai jamais vraiment comprise) et j'y trouve une réflexion bouleversante, torrentielle, décapante, ébouriffée, passionnelle et passionnante, d'une érudition à la fois invraisemblable et encombrante, un déluge de feu et de souffrance, un courage incroyable de s'affronter à soi-même, une confrontation à des démons dont la nature est de rester dans le flou ! ..et la liste de psychotropes de moi aussi bien connus (le valium me semble nettement moins dangereux que le tercian).

Il faut voir Freud dans son époque, son génie n'en est pas dissocié : quand il nomme perversion tout ce qui n'est pas de l'ordre du coït banal hétérosexuel, on ne peut que le plaindre d'un tel conformisme étroit et sec, ne menant nulle part. Quant à la morale dite judéo-chrétienne, pourquoi ne pas la considérer avec l'intérêt d'un historien, sans effet sur sa propre vie ? la morale ? quelle morale ? ce sont des instantanés d'une vie sociale qui tente de s'aménager, mais l'accomplissement de soi, l'épanouissement ou plus simplement l'accord avec soi-même n'en dépend pas vraiment. Car la réalité qui s'impose à l'adulte dans sa maturité est celle de la souplesse, de la nuance, pas de l'opposition du blanc ou du noir, juste ou injuste et de tous ces représentations binaires qui ressortissent à l'enfant. La réalité du psychisme, voire de nosologie psychiatrique, est celle de différence de degrés, pas de nature, ni dans l'inné ni dans l'acquis (difficiles à différencier !).
Nous tentons tous, par les régulations, freins, distorsions ou refoulements effectués par le gendarme du moi, de parvenir à un semblant d'équilibre ; le pire, dans cet entrelacs de souffrances infantiles et d'ego blessé, c'est de se penser coupable au milieu de souffrances psychiques ! On a de bonnes raisons d'être angoissé (en plus d'une angoisse sur terrain neurobiologique) d'avoir de grandes difficultés dans nos rapports à autrui (mal ou pas accepté, pourquoi ?) ou dans notre rapport à la libido sexuelle (je préfère la définition jungienne) : qui suis-je quand je désire un tel ? est-ce vraiment du sexuel (or il est de mon sexe) ou autre ? peut-on trancher comme les moralistes ? ... donc angoissé, inévitable, mais au moins acceptons une évidence : pas coupable ! autre évidence : on se juge souvent bien plus sévèrement que nous ne jugeons des gens ressentis comme négatifs, est-ce normal ? non. C'est une déformation, une sorte de parasitage.
La philosophie est-elle la meilleure accompagnatrice sur ce chemin douloureux ? on peut en douter, mais chacun fait ce qu'il peut. De la bienveillance avant tout !

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Message par neopilina Mer 5 Sep 2018 - 18:07

Jans a écrit:..et la liste de psychotropes de moi aussi bien connus (le valium me semble nettement moins dangereux que le tercian).

C'est une remarque que j'avais faite au début du fil. A propos de ces molécules (toutes " dangereuses "), et j'ai du avaler, essayer, à peu près tout ce qui est légal en France, c'est absolument, il faut le répéter inlassablement, du cas par cas. Une même molécule sera sans le moindre effet chez A, désastreuse chez B, et bénéfique chez C. Tu parles du Valium, très utile chez moi pour les symptômes, le Tercian, une catastrophe chez moi, alors que je l'ai vu obtenir d'excellents résultats chez beaucoup d'autres.

Et, tout de même, merci pour le commentaire !  pc

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Message par Jans Mer 5 Sep 2018 - 18:25

On progresse beaucoup quand on accepte de se pardonner des fautes graves, une immense culpabilité... dont on n'a pas conscience, mais qui se devine en creux dans l'angoisse et l'impossibilité de se situer face à autrui. Devenir son propre ami, c'est le premier pas pour en avoir d'autres. Mais il faut avoir repéré, selon son profil, les pièges de la surcompensation de notre "indignité fondamentale", qui nous fait passer pour arrogant aux yeux extérieurs. C'est vite dit ! que de souffrances psychiques entretemps !
J'ai repéré voici longtemps chez des collègues que faiblesse psychique et métier de philosophe s'attiraient, j'ignore pourquoi.

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