Question au sujet de l'art, de la science et de la philosophie
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Question au sujet de l'art, de la science et de la philosophie
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D'après vous, existe-t-il des passerelles entre l'art, la science et la philosophie ?
Dans l'affirmative, quelles sont-elles ?
Sinon, est-il possible d'en établir ?
Mais vaut-il seulement la peine de chercher à en établir ?
D'après vous, existe-t-il des passerelles entre l'art, la science et la philosophie ?
Dans l'affirmative, quelles sont-elles ?
Sinon, est-il possible d'en établir ?
Mais vaut-il seulement la peine de chercher à en établir ?
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Au nom de l'ART, de la SCIENCE et de la PHILOSOPHIE. (Ainsi soit-il.)
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victor.digiorgi- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 2032
Date d'inscription : 23/04/2013
Re: Question au sujet de l'art, de la science et de la philosophie
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Selon Antonion Negri, l'interrogation de Deleuze et Guattari sur le sens de la philosophie (dans leur ouvrage commun intitulé « Qu'est-ce que la philosophie ? ») est d’abord d’une instance pédagogique, qui s’avoue expressément comme telle, organisée de façon à établir une trame conceptuelle qui sépare les différentes approches de la production de vérité (la philosophie, la science, l’art) pour les réunifier par la construction de l’esprit, que les auteurs requalifient en bons matérialistes comme « cerveau ».
La philosophie n’est ni réflexion abstraite, ni contemplation, ni volonté de vérité, mais fabrication de vérité.
Mais qu’est-ce alors que la science face à la philosophie ?
« La science n’a pas pour objet des concepts, mais des fonctions qui se présentent comme des propositions dans des systèmes discursifs. Une notion scientifique est déterminée non par des concepts, mais par fonctions ou propositions » Nous disent D et G.
La fonction scientifique renonce à la tentative qu’effectue le concept de donner consistance à l’infini et figure au virtuel : par ce renoncement elle se qualifie cependant comme « une référence capable d’actualiser le virtuel ». La science ralentit le mouvement infini et par ce ralentissement crée une condition de réflexivité coextensive au mouvement. La science est paradigmatique, idéographique, davantage animée par une tension spirituelle que par une intuition spatiale. La création scientifique se redouble et se singularise chez les « observateurs partiels » qui se déploient sur un champ de variables, continuellement réouvertes, de manière multiple, comme le sont les états de choses, les ruptures, les bifurcations, les catastrophes, les branchements que poursuit la fonction. Le champ de la référence et la référence elle-même sont élaborés en permanence ; il n’est jamais question de la relativité du vrai, appréhendée d’un point de vue absolu, mais de la vérité du relatif construite par les fonctions. Au contraire du concept qui s’absolutise dans le survol du réel, la fonction scientifique et les observateurs partiels qui l’élaborent s’établissent dans le flux du réel. Les observateurs partiels idéaux, ce sont les fonctions elles-mêmes, comme perceptions et affects, telles qu’elles se construisent dans le réel.
Quant à l’art (et à ce sujet, D et G apportent des ouvertures formidables), c’est ici la sensation qui domine et fait se dresser les figures esthétiques à partir d’un plan de composition.
L’art nous jette dans le fini - là où précisément, il veut dans l’expression concrète, dans le monument, construire, comprendre, produire l’infini, l’absolu.
Une fois déterminée la différence au niveau de la perception (concepts [philosophie], prospects [science], affects[art]), chacune de ces trois formes d’esprit développe un niveau ontologique spécifique à l’intérieur d’elle-même.
Pour les concepts philosophique, c’est le « plan d’immanence »,
pour les fonctions scientifiques, c'est le « plan de référence »,
et pour l’art c'est le « plan de composition ».
« Ce qui définit la pensée, les trois grandes formes de la pensée, l’art, la science et la philosophie, c’est toujours affronter le chaos, tracer un plan, tirer un plan sur le chaos. »
« Mais la philosophie veut sauver l’infini en lui donnant de la consistance : elle trace le plan d’immanence, qui porte à l’infini des événements ou concepts consistants, sous l’action de personnages conceptuels. »
« La science au contraire renonce à l’infini pour gagner la référence : elle trace un plan de coordonnées seulement indéfinies, qui définit, chaque fois des états de choses, des fonctions ou des propositions référentielles, sous l’action d’observateurs partiels. »
« L’art veut créer du fini qui redonne l’infini : il trace un plan de composition, qui porte à son tour des monuments ou sensations composées, sous l’action de figures esthétiques. »
Antonio Negri dit alors que s’il n’existe aucune hégémonie de l’une de ces formes sur les autres, il existe cependant un effet négatif : quand il y a confusion de ces différentes formes, il n’y a pas de pensée, il n’y a que l’ « opinion ».
Et c'est sur cette affirmation de Negri que je m'interroge, moi, petit Victor de rien du tout :
Le fait de tenter une ou des synthèses entre l'art, la science et la philosophie n'est-il qu'un effet d'opinion ? Un effet négatif d'opinion ?
Vraiment ?
Selon Antonion Negri, l'interrogation de Deleuze et Guattari sur le sens de la philosophie (dans leur ouvrage commun intitulé « Qu'est-ce que la philosophie ? ») est d’abord d’une instance pédagogique, qui s’avoue expressément comme telle, organisée de façon à établir une trame conceptuelle qui sépare les différentes approches de la production de vérité (la philosophie, la science, l’art) pour les réunifier par la construction de l’esprit, que les auteurs requalifient en bons matérialistes comme « cerveau ».
La philosophie n’est ni réflexion abstraite, ni contemplation, ni volonté de vérité, mais fabrication de vérité.
Mais qu’est-ce alors que la science face à la philosophie ?
« La science n’a pas pour objet des concepts, mais des fonctions qui se présentent comme des propositions dans des systèmes discursifs. Une notion scientifique est déterminée non par des concepts, mais par fonctions ou propositions » Nous disent D et G.
La fonction scientifique renonce à la tentative qu’effectue le concept de donner consistance à l’infini et figure au virtuel : par ce renoncement elle se qualifie cependant comme « une référence capable d’actualiser le virtuel ». La science ralentit le mouvement infini et par ce ralentissement crée une condition de réflexivité coextensive au mouvement. La science est paradigmatique, idéographique, davantage animée par une tension spirituelle que par une intuition spatiale. La création scientifique se redouble et se singularise chez les « observateurs partiels » qui se déploient sur un champ de variables, continuellement réouvertes, de manière multiple, comme le sont les états de choses, les ruptures, les bifurcations, les catastrophes, les branchements que poursuit la fonction. Le champ de la référence et la référence elle-même sont élaborés en permanence ; il n’est jamais question de la relativité du vrai, appréhendée d’un point de vue absolu, mais de la vérité du relatif construite par les fonctions. Au contraire du concept qui s’absolutise dans le survol du réel, la fonction scientifique et les observateurs partiels qui l’élaborent s’établissent dans le flux du réel. Les observateurs partiels idéaux, ce sont les fonctions elles-mêmes, comme perceptions et affects, telles qu’elles se construisent dans le réel.
Quant à l’art (et à ce sujet, D et G apportent des ouvertures formidables), c’est ici la sensation qui domine et fait se dresser les figures esthétiques à partir d’un plan de composition.
L’art nous jette dans le fini - là où précisément, il veut dans l’expression concrète, dans le monument, construire, comprendre, produire l’infini, l’absolu.
Une fois déterminée la différence au niveau de la perception (concepts [philosophie], prospects [science], affects[art]), chacune de ces trois formes d’esprit développe un niveau ontologique spécifique à l’intérieur d’elle-même.
Pour les concepts philosophique, c’est le « plan d’immanence »,
pour les fonctions scientifiques, c'est le « plan de référence »,
et pour l’art c'est le « plan de composition ».
« Ce qui définit la pensée, les trois grandes formes de la pensée, l’art, la science et la philosophie, c’est toujours affronter le chaos, tracer un plan, tirer un plan sur le chaos. »
« Mais la philosophie veut sauver l’infini en lui donnant de la consistance : elle trace le plan d’immanence, qui porte à l’infini des événements ou concepts consistants, sous l’action de personnages conceptuels. »
« La science au contraire renonce à l’infini pour gagner la référence : elle trace un plan de coordonnées seulement indéfinies, qui définit, chaque fois des états de choses, des fonctions ou des propositions référentielles, sous l’action d’observateurs partiels. »
« L’art veut créer du fini qui redonne l’infini : il trace un plan de composition, qui porte à son tour des monuments ou sensations composées, sous l’action de figures esthétiques. »
Antonio Negri dit alors que s’il n’existe aucune hégémonie de l’une de ces formes sur les autres, il existe cependant un effet négatif : quand il y a confusion de ces différentes formes, il n’y a pas de pensée, il n’y a que l’ « opinion ».
Et c'est sur cette affirmation de Negri que je m'interroge, moi, petit Victor de rien du tout :
Le fait de tenter une ou des synthèses entre l'art, la science et la philosophie n'est-il qu'un effet d'opinion ? Un effet négatif d'opinion ?
Vraiment ?
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Au nom de l'ART, de la SCIENCE et de la PHILOSOPHIE. (Ainsi soit-il.)
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