L'existence de Dieu
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Re: L'existence de Dieu
hks a écrit:
J'ironise sur Popper
mais je ne connais pas vraiment ce qu'il dit des critères à utiliser en matière de théories métaphysiques
Au vu de mes notes, j’ai déjà énoncé au moins 12 fois ces critères sur le forum à l’occasion de plusieurs dizaines d’interventions sur Popper.
Je ne me sens pas le courage de les citer une treizième fois.
Vanleers- Digressi(f/ve)
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Re: L'existence de Dieu
Je suis bien sûr un peu peiné que mes messages restent sans réponse, d'autant que j'en ignore la raison. Vous dissertez avec une grande culture pour finir par dire des absurdités telle que celle citée au-dessus, en restant dans un groupe restreint de discussion — je ne dirais certes pas "détenant la vérité", on y lit trop de conn...ries.L'intime conviction de toucher au Vrai ne dépend pas de la raison, mais d'on ne sait quoi. Je peux tomber sur la tête ce soir et finir convaincu de l'existence Absolument Vraie de X.
À la réflexion, le mieux est que je m'abstienne, à la fois d'écrire et de lire, c'est un débat au sujet intéressant dont vous faites une farce avec le plus grand sérieux. Dieu nous préserve de ceux qui se prennent au sérieux en étalant leur limites.
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Jans- Digressi(f/ve)
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Re: L'existence de Dieu
à Vanleers
J'ai mon opinion sur Popper.
Assez proche de celui de Quine lequel critique Popper
J'ai mon opinion sur Popper.
Assez proche de celui de Quine lequel critique Popper
Quine a écrit:« du point de vue de leur statut
épistémologique, les objets physiques et les dieux ne diffèrent que par
degré et non pas par nature. L’une et l’autre sorte d’entités ne trouvent
place dans notre conception que pour autant qu’elles sont culturellement
postulées. Si le mythe des objets physiques est supérieur à la plupart des
autres, d’un point de vue épistémologique, c’est qu’il s’est avéré être un
instrument plus efficace que les autres mythes, pour insérer une structure
maniable dans le flux de l’expérience »
hks- Digressi(f/ve)
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Re: L'existence de Dieu
à Jans
Je lis tes messages
mais que répondre à ceci
Je lis tes messages
mais que répondre à ceci
Je ne peux que prendre acte de la mention.Jans a écrit:Ce dévoilement s'appelle en grec : aletheia, traduit par : "vérité". Sa nature même exclut une transmission à autrui, encore moins un prosélytisme, on peut juste en faire mention.
hks- Digressi(f/ve)
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Re: L'existence de Dieu
Cela dit ce qui est cité de crosswind n'a rien de stupide .
Ce n'est pas très bien exprimé...mais bref.
Il parle de ce qu'on désigne par le mot évidence.
La dernière phrase est effectivement énigmatique, je ne sais où il a trouvé
Ce n'est pas très bien exprimé...mais bref.
Il parle de ce qu'on désigne par le mot évidence.
........................................................................crosswind a écrit:L'intime conviction de toucher au Vrai ne dépend pas de la raison, mais d'on ne sait quoi.
La dernière phrase est effectivement énigmatique, je ne sais où il a trouvé
la conclusion que certains ont tirée : le Vrai peut exister ou ne pas exister, tout à la fois.
hks- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 04/10/2007
Re: L'existence de Dieu
Jans a écrit:Je suis bien sûr un peu peiné que mes messages restent sans réponse, d'autant que j'en ignore la raison.
Eh bien, à vrai dire, votre remarque me peine également, parce que j'apprécie vos interventions. Je ne vous ai pas répondu, non pas par snobisme, mais par manque de temps, donnée qui me fait cruellement défaut ces dernières semaines. Comprenez que j'échangerais volontiers avec vous plus régulièrement sur ces pages !
Jans a écrit: Vous dissertez avec une grande culture pour finir par dire des absurdités [...] c'est un débat au sujet intéressant dont vous faites une farce avec le plus grand sérieux.
Sur ce point, je rejoins un peu hks. Votre réponse n'appelait pas vraiment de réponse tant elle semble placer au centre de son argumentaire l'intimité singulière, et donc parfaitement subjective, du rapport du sujet connaissant au Vrai. J'ai donc bien envie de vous demander en quoi mes propos (puisque vous me citez) sont absurdes selon vous, en quoi mes dires relèvent de la farce?
Car ma réponse, à la relire, je la maintiens sans avoir l'impression de me moquer de qui que ce soit.
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Crosswind- Digressi(f/ve)
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Re: L'existence de Dieu
hks a écrit:
La dernière phrase est effectivement énigmatique, je ne sais où il a trouvéla conclusion que certains ont tirée : le Vrai peut exister ou ne pas exister, tout à la fois.
La phrase postule 3 personnes conscientes indépendamment l'une de l'autre. Si l'une parvient à l'intime conviction rationnelle du doute hyperbolique (aucun absolu n'est connaissable), si l'autre parvient à établir la plus profonde conviction, la preuve, de l'inexistence d'un absolu donné, et si la troisième encore jouit d'une conviction tout aussi intime mais en faveur cette fois de l'existence d'un tel absolu, alors il faut bien admettre que le Vrai est, et pourrait ne pas être, et n'est pas, tout à la fois.
Car l'intime conviction qui nous fait littéralement voir le Vrai en question ne supporte plus le doute.
Je précise que je ne me place actuellement dans aucun de ces trois éléments.
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Crosswind- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 29/07/2014
Re: L'existence de Dieu
Merci de votre réponse, crosswind, il n'y a rien contre vous en particulier. La difficulté, en philosophie, est double : a) fonder son raisonnement ou son argumentaires sur les auteurs (prestigieux) qui ont précédé, typique du jargon universitaire quand on n'a pas d'idées ; b) enrober son argumentation d'un langage, disons d'un jargon qui a à la fois sa légitimation en tant que langage spécialisé et sert souvent de cache-misère à une pensée assez pauvre... pour qui a un peu lu. C'est fréquent sur France-Culture, et le vaccin, si je puis dire, c'est de lire Bachelard. Je ne suis pas philosophe, mais linguiste, traducteur, agrégé d'allemand, bon connaisseur de la littérature allemande et française, il n'est pas difficile de décoder un langage artificiel qui sent l'imposture ou la grande fragilité interne, le meilleur exemple étant la langue de Lacan : quelques pépites et beaucoup de paille. Et j'ajoute, car j'ai qualité à le faire, que sa connaissance de l'allemand était assez lacunaire... mais quel aplomb ! Pourquoi le langage des revues de psychanalyse est-il si obscur à force de références culturelles ? Parce que la fragilité de leurs hypothèses, théories et.. élucubrations doit être sérieusement camouflée. Cela dit, il y a quelques trouvailles linguistiques heureuses ; pour parler de l'enfant qui se reconnaît joyeux dans un miroir, comprend qu'il est je, Lacan parle de "l'assomption jubilatoire de la contemplation spéculaire" !! Beauté de l'escroquerie, escroquerie de la beauté...
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Jans- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 27/09/2017
Re: L'existence de Dieu
Heureux de vous lire, Jans. Je rajouterais une troisième difficulté, pour l'art "philosophique", à celles par vous posées : nous confrontons lors de ces échanges des intimités d'autant plus sensibles qu'elles structurent nos personnes. Au plus on creuse, on plus on risque.
D'où les terribles tensions qui peuvent surgir.
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Crosswind- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 29/07/2014
Re: L'existence de Dieu
Je pense comprendre ... mais pas la dernière phrasecrosswind a écrit:La phrase postule 3 personnes conscientes indépendamment l'une de l'autre.
Cela dit je ne vois pas comment tu peux imaginer la première personne qui pose que "aucun absolu n'est connaissable". Mais de quoi parle, ou bien à quoi pense cette personne ?
idem de la seconde personne .
Ces deux personnes ont bien une idée de ce dont ils nient la connaissance possible pour l'un et l'existence pour l'autre.
Ils connaissent ce dont ils affirment que la connaissance est impossible pour le premier
et qui n' a pas sont répondant dans l'existence pour le second.
Pour le second l'absolu existe au moins en idée.
Le second doute que cette idée dépasse le statut ordinaire des idées.
Peut être a- t- il une conception tout à fait métaphysique de ce qu'est une idée. Conception restrictive.
Pourquoi ne pas supposer que l'idée d'absolu participe de l'Absolu (existant)
Les métaphysiciens font l'analogie avec la lumière.
Nous en avons l'idée, l'idée ce n'est pas la lumière, certes, mais l'idée participe de la lumière.
...................................
Je ne comprends pas la dernière phrase
hks- Digressi(f/ve)
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Re: L'existence de Dieu
Jans a écrit:L'expérience de la transcendance n'est pas une connaissance, c'est une intrusion violente en soi qui s'impose, qui dévoile, qui transfigure. Nul raisonnement philosophique là-dedans. Ce dévoilement s'appelle en grec : aletheia, traduit par : " vérité ". Sa nature même exclut une transmission à autrui, encore moins un prosélytisme, on peut juste en faire mention.
Je suis assez d'accord avec ça. Mais plus optimiste quant à l'assertion finale, hks remarque à juste titre qu'elle est pessimiste en diable et interdit quasiment la communication. Je pense qu'il est possible de parler de ces expériences, d'y penser avec autrui, etc. Tu dis " intrusion en soi ", ça me convient très bien, et si cette intrusion me change, elle change aussi mon discours, etc. : je peux en parler. Bien sûr, il faut garder la tête froide, ne pas se prendre pour un prophète, etc. Ou alors comme je l'ai déjà dit : " Il n'y a de Dieu que le Dieu, et tout un chacun peut être prophète ".
hks a écrit:J'ironise sur Popper mais je ne connais pas vraiment ce qu'il dit " des critères à utiliser en matière de théories métaphysiques ".
Il y en a t-il de décrétés par Popper qui à ses yeux conduiraient à dire que la question de l’existence de Dieu ne se pose pas.
Allez, encore une fois, .
La question de l'existence du Dieu, et consorts, ne se posent pas : ils existent. Je peux même en créer pour l'occasion. La question correctement posée, c'est (déjà dit donc) : qu'est-Ce que c'est ?
hks a écrit:Les métaphysiciens font l'analogie avec la lumière.
Nous en avons l'idée, l'idée ce n'est pas la lumière, certes, mais l'idée participe de la lumière.
J'ai souvent fait mienne cette métaphore, avec les abat-jours. Il y a d'une part la lumière, et d'autre part, celle ou celui qui nous en parle, c'est l'abat-jour. Et dans son discours, il y a toujours bien plus de lui (cogito) qu'il ne peut l'imaginer (voir l'admettre, pour tous les prophètes un peu trop catégoriques à mon goût). Il faut une extrême humilité dans tout cela.
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" Tout Étant produit par moi m'est donné (c'est son statut philosophique), a priori, et il est Mien (cogito, conscience de Soi, libéré du Poêle) ". " Savoir guérit, forge. Et détruit tout ce qui doit l'être ", ou, équivalents, " Tout l'Inadvertancier constitutif doit disparaître ", " Le progrès, c'est la liquidation du Sujet empirique, notoirement névrotique, par la connaissance ". " Il faut régresser et recommencer, en conscience ". Moi.
C'est à pas de colombes que les Déesses s'avancent.
neopilina- Digressi(f/ve)
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Re: L'existence de Dieu
hks a écrit:Je pense comprendre ... mais pas la dernière phrase
Laquelle, plus précisément?
hks a écrit:Cela dit je ne vois pas comment tu peux imaginer la première personne qui pose que "aucun absolu n'est connaissable". Mais de quoi parle, ou bien à quoi pense cette personne ?
idem de la seconde personne [...]
Je ne me place pas sur ce plan. Tu me dis : pour toi et ta raison, ce que pensent X ou Y est critiquable (dans le cas présent, l'intime conviction de l'existence d'un Vrai en-soi X). Or il n'est pas question ici de savoir si oui ou non tu partages leur intime conviction (rationnelle ou non). La question est de comprendre qu'une intime conviction qui amène un être conscient à contempler Vrai en-soi montre, démontre le Vrai en-soi aussi sûrement que l'expérience vécue d'une fraise rouge. Qu'on soit d'accord ou pas. Un religieux qui voit Dieu, ou qui raisonne Dieu, peut être amené à cette intime conviction que plus rien ne peut arrêter. Un scientifique qui voit un réel à découvrir le voit aussi puissamment qu'il voit son éprouvette. L'intime conviction d'autrui, si elle peut peut-être modifier cet état de chose dans certains cas, peut tout aussi bien se montrer parfaitement inopérante. Par exemple tes remarques (que je trouve judicieuses à titre personnel et auxquelles je t'ai déjà par ailleurs répondu) font d'abord sens pour toi, et pourraient ne rien valoir dans une pensée différente. Autrement dit, les a priori qui formatent n'importe quelle pensée pourraient rendre la communication impossible entre deux êtres de conscience.
Il n'est donc pas garanti du tout que nous serions tous connectables par la pensée. Que nous puissions bâtir une objectivité commune entre locuteurs. Il est tout à fait possible que des murs infranchissables séparent plusieurs Vérités.
D'où la remarque : le Vrai n'est pas, pourrait ne pas être et est tout à la fois. Si l'on accepte l'idée d'êtres conscients multiples (ce que je ne fais pas).
hks a écrit:
Les métaphysiciens font l'analogie avec la lumière.
Nous en avons l'idée, l'idée ce n'est pas la lumière, certes, mais l'idée participe de la lumière.
J'ai l'idée de l'infini. Cette idée ne me dit rien quant à l'en-soi de l'infini. Aussi simple que ça. Il y a un objet de l'expérience que je nomme "lumière". Le mot traduit une expérience personnelle, en rien un hypothétique en-soi "lumière". Pareil pour photon. Il n'existe rien de tel qu'un photon en-soi (onde ou corpuscule). Le photon est un mot qui désigne un moyen, une structure particulière de pensée. Rien d'autre. J'avais donné en son temps l'exemple de l'électron qui est passé, au cours des temps, par 4 ou 5 acceptions très différentes les unes les autres.
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Crosswind- Digressi(f/ve)
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Re: L'existence de Dieu
Crosswind a écrit:L'intime conviction de toucher au Vrai ne dépend pas de la raison, mais d'on ne sait quoi.
J’appelle « foi » cette intime conviction de toucher au Vrai lorsque ce Vrai est appelé Dieu.
Elle naît chez un homme dans lequel sont unifiées ses trois dimensions : intellectuelle, affective et corporelle, c’est-à-dire l’homme spirituel.
Elle dépend de la raison, c’est-à-dire de l’esprit en tant qu’il comprend clairement et distinctement, et des affects qui naissent de cette connaissance claire et distincte.
Cette foi est donc rationnelle.
La vie de cet homme unifié par la foi en Dieu est elle-même unifiée.
Comment se réalise cette unification ?
C’est l’affaire de chacun et j’indiquerai d’abord l’importance du discernement des esprits et la décision de poser que :
« C’est le propre de Dieu […] de donner […] la véritable allégresse et joie spirituelle » (Exercices Spirituels 329).
La joie est alors une boussole pour « aller à Dieu ».
Je dirai ensuite que le rationalisme critique de Karl Popper libère du scientisme en ouvrant la possibilité d’une connaissance conjecturale et pourtant rationnelle.
Il déblaie donc le terrain sur lequel la foi en Dieu peut s’établir.
Vanleers- Digressi(f/ve)
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Re: L'existence de Dieu
L'idée ne demande justement pas d'en dire ou d'abord d'en penser au delà de ce quelle donne.Crosswind a écrit:Cette idée ne me dit rien quant à l'en-soi de l'infini.
Ce serait la relativiser.
perso je ne suis jamais allé
au delà de "j'ai une idée de l'Absolu"
ce qui ne veux pas dire qu'elle( l'idée) ne soit pas environnée
d'intuitions vagues ou d'un imaginaire qui aide; il semble bien que nous ayons besoin d'une aide (en terme de conscience de...l'absolu)
Ce que je peux penser de spatial ou de temporel comme infini ( sans fins possible ) aide ... évidemment.
Ces images permettent d'apprivoiser une idée, la plus vertigineuse qui soit.
les idée métaphysiques aident
ce sont les lunettes de soleil
hks- Digressi(f/ve)
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Re: L'existence de Dieu
Fichte a écrit:Mais l’absolu lui-même , n’est pas un Être, ce n’est pas non plus un savoir. Il n’est pas non plus identité ou indifférence des deux ; mais il est précisément – l’absolu – et tout deuxième mot ne peut que nuire
hks- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 04/10/2007
Re: L'existence de Dieu
Vanleers a écrit:
J’appelle « foi » cette intime conviction de toucher au Vrai lorsque ce Vrai est appelé Dieu.
bonjour,
voici un extrait de mon roman à paraître fin 2021. j'essai ici de définir ma propre expérience de la foi :
"Une des lectures qui le poussa à franchir le pas fut, assez curieusement, le traité du désespoir de Kierkegaard dont il connaissait presque par cœur la phrase de conclusion : « Nous avons formulé l’état d’un moi où le désespoir est entièrement absent : dans son rapport à lui-même, en voulant être lui-même, le moi plonge à travers sa propre transparence dans la puissance qui l’a posé. Et, à son tour, cette formule, comme nous l’avons tant rappelé, est la définition de la foi. » Plonger à travers sa propre transparence, voilà peut-être ce que permettrait l’analyse dans une optique non spécifiquement chrétienne. La foi serait alors, plutôt qu’une croyance en un dieu, la certitude que le pire n’est pas toujours sûr, que la vie humaine vaut la peine d’être vécue, que le monde sera toujours source d’étonnement, et que l’éthique n’est pas un mot qui doive être oublié ou raillé."
denis_h- Digressi(f/ve)
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Re: L'existence de Dieu
Selon la définition de Kierkegaard, la foi consiste à faire l’expérience, lorsque l’on est dans un état où le désespoir est totalement absent, de la puissance qui nous pose.
Que l’on appelle, ou pas, « Dieu » cette puissance, nous acquérons, à travers cette expérience :
« la certitude que le pire n’est pas toujours sûr, que la vie humaine vaut la peine d’être vécue, que le monde sera toujours source d’étonnement, et que l’éthique n’est pas un mot qui doive être oublié ou raillé ».
Que l’on appelle, ou pas, « Dieu » cette puissance, nous acquérons, à travers cette expérience :
« la certitude que le pire n’est pas toujours sûr, que la vie humaine vaut la peine d’être vécue, que le monde sera toujours source d’étonnement, et que l’éthique n’est pas un mot qui doive être oublié ou raillé ».
Vanleers- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 15/01/2017
Re: L'existence de Dieu
A Jans
Vous écrivez, à propos de la langue de Lacan : « quelques pépites et beaucoup de paille ».
Certes, ces pépites sont souvent perdues dans une meule de foin.
Son discours à l’Université Saint-Louis de Bruxelles le 9 Mars 1960 m’a souvent interrogé :
Lacan pointe ici une vérité, à mon avis incontestable mais il ne dit que la moitié de la vérité (« La vérité est toujours mi-dite »).
Il constate que « les hommes s’abandonnent les uns les autres » au lieu de s’aimer les uns les autres, c’est-à-dire ratent leur vie.
Mais, ce qu’il ne dit pas, c’est qu’on ne prend réellement conscience de rater sa vie que si l’on se sait déjà pardonné et que si on réalise que « là où le péché abonde la grâce surabonde » (Romains 5, 20).
L’expérience, cette fois complète, d’une vie ratée mais pardonnée, est la porte d’entrée de l’éthique chrétienne, le Christ étant celui par qui ce pardon est signifié.
Vous écrivez, à propos de la langue de Lacan : « quelques pépites et beaucoup de paille ».
Certes, ces pépites sont souvent perdues dans une meule de foin.
Son discours à l’Université Saint-Louis de Bruxelles le 9 Mars 1960 m’a souvent interrogé :
Lacan a écrit: Parmi ces hommes, ces voisins, bons et incommodes, qui sont jetés dans cette affaire à laquelle la tradition a donné des noms divers, dont celui d’existence est le dernier venu dans la philosophie, dans cette affaire, dont nous dirons que ce qu’elle a de boiteux est bien ce qui reste le plus avéré, comment se fait-il que ces hommes, supports tous et chacun d’un certain savoir ou supportés par lui, comment se fait-il que ces hommes s’abandonnent les uns les autres, en proie à la capture de ces mirages par quoi leur vie, gaspillant l’occasion, laisse fuir son essence, par quoi leur passion est jouée, par quoi leur être, au meilleur cas, n’atteint qu’à ce peu de réalité qui ne s’affirme que de n’avoir jamais été que déçue ? Voilà ce que me donne mon expérience, la question que je lègue en ce point sur le sujet de l’éthique.
Lacan pointe ici une vérité, à mon avis incontestable mais il ne dit que la moitié de la vérité (« La vérité est toujours mi-dite »).
Il constate que « les hommes s’abandonnent les uns les autres » au lieu de s’aimer les uns les autres, c’est-à-dire ratent leur vie.
Mais, ce qu’il ne dit pas, c’est qu’on ne prend réellement conscience de rater sa vie que si l’on se sait déjà pardonné et que si on réalise que « là où le péché abonde la grâce surabonde » (Romains 5, 20).
L’expérience, cette fois complète, d’une vie ratée mais pardonnée, est la porte d’entrée de l’éthique chrétienne, le Christ étant celui par qui ce pardon est signifié.
Vanleers- Digressi(f/ve)
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Re: L'existence de Dieu
Les hommes font ceci, les femmes font cela.
Ce genre d'affirmation ne fait que manifester l'égarement passager de son auteur, Lacan ne s'encombre pas de sagesse ou de philosophie, il fait carrément le prophète, le messager de la vérité sur terre.
Exprimer une opinion en terme d'absolu n'a aucune valeur, cela ne correspond a rien, ni a du réel ni a du ressenti, c'est tout simplement faire du bruit au lieu de parler.
D'abord et premièrement : Dans quelle mesure ?
Parce que sinon, sans mesure, sans évaluer une dimension du sujet par rapport à l'unité (celui qui est) tout est vrai et tout est faux et rien n'a aucun sens, le devant derrière et le dedans dehors.
Les hommes s'abandonnent, c'est vrai, et les hommes ne s'abandonnent pas c'est vrai aussi. Tout est vrai, la chose et son contraire.
Les hommes s'abandonnent en partie.
Dans une certaine mesure ils s'abandonnent et laissent les autres décider à leur place, dans une certaine mesure ils luttent pour décider à la place des autres.
Oui, il est incontestablement vrai que les humains s'abandonnent les uns aux autres, et ce n'est pas de l'information, c'est vrai mais c'est vide de sens, parce que le contraire est également vrai.
Ce genre d'affirmation ne fait que manifester l'égarement passager de son auteur, Lacan ne s'encombre pas de sagesse ou de philosophie, il fait carrément le prophète, le messager de la vérité sur terre.
Exprimer une opinion en terme d'absolu n'a aucune valeur, cela ne correspond a rien, ni a du réel ni a du ressenti, c'est tout simplement faire du bruit au lieu de parler.
D'abord et premièrement : Dans quelle mesure ?
Parce que sinon, sans mesure, sans évaluer une dimension du sujet par rapport à l'unité (celui qui est) tout est vrai et tout est faux et rien n'a aucun sens, le devant derrière et le dedans dehors.
Les hommes s'abandonnent, c'est vrai, et les hommes ne s'abandonnent pas c'est vrai aussi. Tout est vrai, la chose et son contraire.
Les hommes s'abandonnent en partie.
Dans une certaine mesure ils s'abandonnent et laissent les autres décider à leur place, dans une certaine mesure ils luttent pour décider à la place des autres.
Oui, il est incontestablement vrai que les humains s'abandonnent les uns aux autres, et ce n'est pas de l'information, c'est vrai mais c'est vide de sens, parce que le contraire est également vrai.
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Ce que je dis n'engage que moi.
Magni- Digressi(f/ve)
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Re: L'existence de Dieu
Dans son discours à l’Université Saint-Louis à Bruxelles, Lacan constate la faillite de l’homme en tant que « moi ».
L’Évangile ne dit pas autre chose.
S’il réalise vraiment qu’il n’a pas de moi à défendre, l’homme en est totalement libéré.
Une nouvelle vie commence.
L’Évangile ne dit pas autre chose.
S’il réalise vraiment qu’il n’a pas de moi à défendre, l’homme en est totalement libéré.
Une nouvelle vie commence.
Vanleers- Digressi(f/ve)
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Re: L'existence de Dieu
Vanleers a écrit:Dans son discours à l’Université Saint-Louis à Bruxelles, Lacan constate la faillite de l’homme en tant que « moi ».
L’Évangile ne dit pas autre chose.
pas d'accord. sur quel passage vous basez vous pour affirmer ça ?
ce dont vous parlez , c'est du bouddhisme, à mon sens.
denis_h- Digressi(f/ve)
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Re: L'existence de Dieu
Jans a écrit:
Il suffit que nous parlions d'un objet pour nous croire objectifs. .....
L'expérience de la transcendance n'est pas une connaissance, c'est une intrusion violente en soi qui s'impose, qui dévoile, qui transfigure. Nul raisonnement philosophique là-dedans. Ce dévoilement s'appelle en grec : aletheia, traduit par : "vérité". Sa nature même exclut une transmission à autrui, encore moins un prosélytisme, on peut juste en faire mention.
Pascal, plus modestement, conseillait de « ne pas révoquer le rapport fidèle aux sens» ou de la science des «connaissances tirées de l’objet lui-même ». Cette conception de la science Galiléo-Newtoniéne est celle d’un langage indépendant de celui qui l’utilise et qui permet de parler d’une réalité partagée, un langage commun qui comme tous les langages est sujet à transformation, un langage qui se développe en même temps que l’expérience humaine et permet de mieux décrire les agencements observables.
Ce langage dérivé de la sociologie, la psychologie, la neurologie, la biologie...nous enseigne que croire est une fonction du psychisme humain, comme tu le dis « une intrusion en soi » qui n’a que faire d’une connaissance de la réalité, n’a que faire d’un langage commun, n’a que faire de la raison, n'a que faire de l'objectivité mais acquiert la force d’une conviction. Croire ce n’est pas savoir, croire c’est accepter par simple adhésion de l’esprit et par acte de volonté. Une vrai croyance a aussi pour moteur principal l’effroi métaphysique, (Paul Diel) le mémento mori, une vrai croyance enfin entre forcément en conflit avec la notion de libre arbitre et la multitude d’autres croyances possibles.
Le seul problème est que les croyants ne le savent pas et, comme tu le fais, continuent à soutenir qu’il s’agit de « vérités ».« Les convictions sont des ennemis de la vérité plus dangereuses que le mensonge » disait Nietzsche dans Humain trop humain.
baptiste- Digressi(f/ve)
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Re: L'existence de Dieu
denis_h a écrit:Vanleers a écrit:Dans son discours à l’Université Saint-Louis à Bruxelles, Lacan constate la faillite de l’homme en tant que « moi ».
L’Évangile ne dit pas autre chose.
pas d'accord. sur quel passage vous basez vous pour affirmer ça ?
ce dont vous parlez , c'est du bouddhisme, à mon sens.
J’ai cité, plus haut, le passage du discours de Lacan auquel je me réfère.
Pour écrire que « L’Évangile ne dit pas autre chose », je m’inspire de l’analyse de Dominique Collin dont les livres ont fait l’objet d’une présentation, signalée sur un autre fil :
http://www.garriguesetsentiers.org/2020/09/deux-ouvrages-de-dominique-collin-le-christianisme-n-existe-pas-encore-et-l-evangile-inoui.html
J’en donne un extrait :
Antoine Duprez a écrit:Accueillir la Bonne Nouvelle de l’Évangile, c’est se convertir, c’est accueillir la vie (7). Mais cela demande une conversion radicale, celle de passer du « moi je » au « Soi ». Dans le « moi je », l’homme est naturellement replié sur lui-même, particulièrement dans cette période individualiste où le « je » ne veut dépendre de personne, n’être limité par rien ; « vivre ma vie » est le leitmotiv du bien-pensant actuel. L’homme moderne est pris entre la surenchère du moi, l’enflure de l’ego, et la dépréciation masochiste du « je suis nul » : car vivre fermé sur son ego est une impasse alors que chacun est appelé à l’ouverture radicale, à l’Amour.
Au « moi je », Collin oppose « le Soi », celui qui rencontre l’Autre, ce Soi qu’a été en plénitude Jésus. Cette partie, la plus intime de nous-mêmes, ne s’acquiert pas à la force de nos poignets, mais est le fruit d’un don, un don du Père (ce que Paul appelle la grâce). « Le Christ est le véritable « Je – Soi » qui est l’avenir de tout être humain : « Voici ce témoignage : Dieu nous a donné la Vie Vivante et cette Vie est en son Fils. Qui a le Fils, a la Vie ; qui n’a pas le Fils de Dieu n’a pas la Vie » (1 Jn 5, 11-12) » (p. 71). Quand Jésus dit au paralytique : « lève-toi », il lui dit en fait : « fais confiance à la Vie, fais-moi confiance ». Le message de l’Évangile proclame que chacun de nous est appelé à accueillir ce don qui fera de nous un Soi. « La foi est le moteur de l’existence quand suspendue à la possibilité de sombrer dans l’inexistence, elle ose se fier à l’autre » (p. 49).
Vanleers- Digressi(f/ve)
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Re: L'existence de Dieu
baptiste a écrit:un langage qui se développe en même temps que l’expérience humaine et permet de mieux décrire les agencements observables.
certes
Mais tu parles plus bas de memento mori
Lancinante question à laquelle s'oppose la conviction que la Nature, elle, ne meurt pas.
La science ne dit rien (et c'est heureux) sur l'éternité ou la sempiternalité du temps.
La conviction est pourtant largement partagée
(jamais la Nature ne peut cesser de se transformer est une manière de le dire )
C'est une croyance, une croyance universelle.
Mais de quoi relève- t-elle ?
du besoin
du désir
de la logique
de l'expérience intérieure ou extérieure
enfin bref...
car une fois cernées, si cela est possible, la ou les causes de cette croyance,
quelle est l'influence de la réponse sur la croyance ?
hks- Digressi(f/ve)
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Re: L'existence de Dieu
Jans a écrit:
L'expérience de la transcendance n'est pas une connaissance, c'est une intrusion violente en soi qui s'impose, qui dévoile, qui transfigure. Nul raisonnement philosophique là-dedans. Ce dévoilement s'appelle en grec : aletheia, traduit par : "vérité". Sa nature même exclut une transmission à autrui, encore moins un prosélytisme, on peut juste en faire mention.
Si cette expérience vous donne de la joie, c’est le signe que votre destination est atteinte (Bergson).
Spinoza, quant à lui, recherchait « s'il existe un bien véritable et capable de se communiquer aux hommes » (Traité de la Réforme de l’Entendement)
L’Évangile annonce un Dieu interpersonnel qui veut communiquer sa béatitude aux hommes ; on peut même dire que ce Dieu-là est Communication.
Vanleers- Digressi(f/ve)
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Re: L'existence de Dieu
Voilà un discours "chrétien" entendu mille fois, des poncifs éculés ! Tout comme l'appel de l'ECR à l'humilité et à la soumission à la hiérarchie (pas de contestation !), qui parle aussi d'amour, mais vit dans des palais et roule en Mercedes...L’homme moderne est pris entre la surenchère du moi, l’enflure de l’ego, et la dépréciation masochiste du « je suis nul » : car vivre fermé sur son ego est une impasse alors que chacun est appelé à l’ouverture radicale, à l’Amour.
Au « moi je », Collin oppose « le Soi », celui qui rencontre l’Autre
Jésus n'a jamais dit cela en ces termes. Et il faudrait bien du temps pour définir cet amour-là, agapè, qui est une attitude fondamentale envers l'humanité mais ne dit rien en fait de l'amour entre personnes, qui peut être philia ou eros ou les deux. En réalité, un terme nous manque, un concept ; il n'a jamais existé ni en latin ("caritas" dit Jérôme, faute de mieux !!) ni en français. Le grec est plus riche que le latin, ce que l'on sait depuis longtemps : hypostasis pour qualifier les 3 éléments de la trinité a été rendu par "persona", le masque de l'acteur, personne...
Cet agapè, c'est une attitude foncière de bienveillance et d'entraide envers les humains, et bien des athées l'ont, bien des chrétiens ne l'ont pas - mais vont à la messe tous les dimanches. Sur 100.7, radio, on entend : "Radio Notre-Dame vous parle" et ensuite : "Fréquence Protestante vous écoute" : vous entendez la différence ?
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‚καλούμενός τε κἄκλητος θεὸς παρέσται'
Vocatus atque non vocatus deus aderit
Invoqué ou non, Dieu sera là.
Jans- Digressi(f/ve)
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