Le droit, reposant sur des traités entre égaux?
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neopilina
Le Nietzschéen
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Le droit, reposant sur des traités entre égaux?
Le Nietzschéen a écrit:
Quant à l'origine du débat ...
[spoiler="Origine du débat"]baptiste a écrit:Qu’en est-il de la démocratie « par le peuple et pour le peuple » selon la célèbre formule de Lincoln si le peuple ne se déplace pas pour voter.
En ces temps d’adulation de la démocratie tandis que l’esprit républicain s’étiole alors que la question du bien commun se pose avec une acuité jamais connue dans le passé, voilà sûrement des paroles qui auront certainement du mal à passer : « Faut-il en finir avec l’idéologie démocratique ? »
... je soumets à méditation ces paragraphes tirés de Nietzsche, le Voyageur et son ombre - Humain, trop humain II, §§26-27-29-30-32-33 :Les conditions légales comme moyens. — Le droit, reposant sur des traités entre égaux, persiste tant que la puissance de ceux qui se sont entendus demeure constante ; la raison a créé le droit pour mettre fin aux hostilités et aux inutiles dissipations entre forces égales. ///////////
La jalousie et sa sœur plus noble. — Dès que l’égalité est véritablement reconnue et fondée d’une façon durable, naît un penchant qui passe en somme pour immoral et qui, à l’état primitif, serait à peine imaginable : la jalousie. L’envieux se rend compte de toute prééminence de son prochain au-dessus de la mesure commune et il veut l’y ramener — ou encore s’élever, lui, jusque-là : d’où il résulte deux façons d’agir différentes, qu’Hésiode a désignées du nom de bonne et de mauvaise Éris. De même, dans l’état d’égalité, naît l’indignation de voir qu’une personne qui se trouve à un niveau d’égalité différent a du malheur moins qu’elle n’en mériterait, tandis qu’une autre personne a du bonheur plus qu’elle n’est digne d’en avoir : ce sont là des émotions particulières aux natures plus nobles. Celles-ci cherchent en vain la justice et l’équité dans les choses qui sont indépendantes de la volonté des hommes : c’est-à-dire qu’elles exigent que cette égalité reconnue par l’homme soit aussi reconnue par la nature et le hasard, elles s’indignent que les égaux n’aient pas le même sort.
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« Le droit, reposant sur des traités entre égaux, persiste tant que la puissance de ceux qui se sont entendus demeure constante ;… » Le droit a-t-il jamais été réellement un traité entre égaux ? Je ne vois rien dans l’histoire qui justifie cette affirmation, n’est-il pas plutôt et n’a-t-il pas toujours été le fait de ceux qui possèdent le capital social adéquat, des lettrés issus majoritairement d’une classe éduquée à laquelle notre république donne accès par l’éducation qui distingue, mais qui aussi assimile à la classe dirigeante déjà en place, le droit en vigueur à un instant est plus le reflet des rapports de force existant qu’un traité entre égaux.
Quant à l’équité il me semble que l’on peut dire d’elle quelle existe de deux manières. D’une part elle relève de l’objectivité à l’état de définition, de principe philosophique mais aussi de la subjectivité à travers les structures mentales et les représentations. L’objectivité prétendant la faire admettre comme allant de soi dans une manière de penser alors que la subjectivité fait aussi de la jalousie, fruit de l’incorporation des relations de pouvoir, un des schèmes de pensée de l’équité.
baptiste- Digressi(f/ve)
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Re: Le droit, reposant sur des traités entre égaux?
baptiste a écrit:
« Le droit, reposant sur des traités entre égaux, persiste tant que la puissance de ceux qui se sont entendus demeure constante ;… » Le droit a-t-il jamais été réellement un traité entre égaux ? Je ne vois rien dans l’histoire qui justifie cette affirmation, n’est-il pas plutôt et n’a-t-il pas toujours été le fait de ceux qui possèdent le capital social adéquat, des lettrés issus majoritairement d’une classe éduquée à laquelle notre république donne accès par l’éducation qui distingue, mais qui aussi assimile à la classe dirigeante déjà en place, le droit en vigueur à un instant est plus le reflet des rapports de force existant qu’un traité entre égaux.
Quant à l’équité il me semble que l’on peut dire d’elle quelle existe de deux manières. D’une part elle relève de l’objectivité à l’état de définition, de principe philosophique mais aussi de la subjectivité à travers les structures mentales et les représentations. L’objectivité prétendant la faire admettre comme allant de soi dans une manière de penser alors que la subjectivité fait aussi de la jalousie, fruit de l’incorporation des relations de pouvoir, un des schèmes de pensée de l’équité.
Whoua! Là tu vas droit au coeur du sujet.
Bien sur, F.N. se plante complètement. Il semble évident que le "droit" est issu de règles non écrites, pré-existantes et liées au processus de socialisation. Pas l' ombre d'égalité là dedans. Et l' équité peut être considérée comme de l' inégalité "consentie". Ces règles n' ont aucunement besoin d'être écrites dans un système auto-régulé ( éthologique). Dès lors qu' elles sont écrites elles peuvent être perverties. Les règles non écrites sont des règles "mouvantes" mais stables, bien plus stables que la stabilité statique de l' écrit, puisqu' elles bénéficient d' une stabilité "dynamique" en permanence auto régulées.
Dès que ces règles sont écrites, elles sont figées et donnent prises à la manipulation qui nécessiterait une correction de l' écriture.
Dans un texte de Lévi Strauss, il comprend l' importance de donner les cadeaux au chef qui va les redistribuer. Il est surpris de voir le chef mimer une scène d'écriture sur un calepin pour cette distribution ...... L' écriture est autant un lieu de pouvoir qu' un lieu de mémoire.
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TIMSHEL
kercoz- Digressi(f/ve)
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Re: Le droit, reposant sur des traités entre égaux?
Je crains que vous vous mépreniez fondamentalement sur Nietzsche, mais vous ne pouviez pas le savoir sur la base d'extraits. Plus que quiconque Kercoz, Nietzsche est traditionnaliste-naturaliste-généalogiste analytiquement, à savoir que les lois émanent - à la durkheimienne - des mœurs (us, coutumes, etc.). Mais il n'est pas question de mœurs ici pas plus que des seules lois, il est question de droit, or la notion de droit telle que nous l'entendons aujourd'hui a été - en plus d'être fondée par les libéraux et libertins éclairés des XVII-XVIIIème siècles (Lumières, Auflklärung, Enlightment) - influencée par ... Valéry Giscard d'Estaing, lorsqu'il émit la notion d'État de droit dans un discours ou l'autre, ce qui était notionnellement peaufiner le droit libéral.
C'est-à-dire que, bien que la notion de droit provienne essentiellement des Anciens Romains - qu'ils assimilaient à la mos majorum, les mœurs anciennes, donc rien à voir avec le libéralisme du droit, - cette notion de droit entre égaux là, est foncièrement libéralisée, et tirée d'un télescopage Hobbes-Rousseau. Dans l'ensemble, les libéraux croient en des droits naturels (jusnaturalisme) comme si l'on pouvait tirer de la nature de belles vérités juridiques fondamentales. Or, c'est littéralement la "platoniser", c'est-à-dire l'éidétiser, l'idéaliser. Quelque chose qu'on ne peut pas reprocher à l'esthétique classiciste des Lumières, mais qui ne résiste pas à la critique.
Or, de quels égaux parle Nietzsche ? Dans ce contexte, et de toute évidence, non pas de chaque membre du groupe historique considéré, mais d'un consortium éclairé s'entre-évaluant comme égaux. Par exemple, les riches possédants ayant établi la Ière République française. Donc, justement, lesdites classes éduquées en tes termes, Baptiste. Finalement, ce qui me semble essentiel dans les paragraphes considérés, ce sont leurs dernières phrases remarquant clairement que l'égalité n'est que de parade, et là pour les civilités (à la Norbert Elias, la Civilisation des mœurs).
Ainsi déjante-t-on, à
Finalement, l’État de droit n'est qu'une vaste magistrature libérale pouvant très bien se passer de démocratie. C'est une technocratie, comme on trouve largement aux niveaux français et européens - empire du droit jusnaturaliste (voir aussi Ph. Muray : l'Empire du Bien et J.C. Michéa : l'Empire du moindre mal).
C'est-à-dire que, bien que la notion de droit provienne essentiellement des Anciens Romains - qu'ils assimilaient à la mos majorum, les mœurs anciennes, donc rien à voir avec le libéralisme du droit, - cette notion de droit entre égaux là, est foncièrement libéralisée, et tirée d'un télescopage Hobbes-Rousseau. Dans l'ensemble, les libéraux croient en des droits naturels (jusnaturalisme) comme si l'on pouvait tirer de la nature de belles vérités juridiques fondamentales. Or, c'est littéralement la "platoniser", c'est-à-dire l'éidétiser, l'idéaliser. Quelque chose qu'on ne peut pas reprocher à l'esthétique classiciste des Lumières, mais qui ne résiste pas à la critique.
Or, de quels égaux parle Nietzsche ? Dans ce contexte, et de toute évidence, non pas de chaque membre du groupe historique considéré, mais d'un consortium éclairé s'entre-évaluant comme égaux. Par exemple, les riches possédants ayant établi la Ière République française. Donc, justement, lesdites classes éduquées en tes termes, Baptiste. Finalement, ce qui me semble essentiel dans les paragraphes considérés, ce sont leurs dernières phrases remarquant clairement que l'égalité n'est que de parade, et là pour les civilités (à la Norbert Elias, la Civilisation des mœurs).
Ainsi déjante-t-on, à
Ce qui est absurde, puisque personne n'est une autre, et que chacun pressied (pour reprendre un terme dans ma précédente Note attentionnelle) fatalement à sa façon. C'est de factivité heideggero-sartrienne ...Nietzsche a écrit:cherche[er] en vain la justice et l’équité dans les choses qui sont indépendantes de la volonté des hommes : c’est-à-dire qu[e les sociétés] exigent que cette égalité reconnue par l’homme soit aussi reconnue par la nature et le hasard, elles s’indignent que les égaux n’aient pas le même sort.
Finalement, l’État de droit n'est qu'une vaste magistrature libérale pouvant très bien se passer de démocratie. C'est une technocratie, comme on trouve largement aux niveaux français et européens - empire du droit jusnaturaliste (voir aussi Ph. Muray : l'Empire du Bien et J.C. Michéa : l'Empire du moindre mal).
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Re: Le droit, reposant sur des traités entre égaux?
Désolé, mais je n'arrive pas à suivre ta démo.... pour moi ça reste de la littérature qui voudrait se valider par des néologismes ou des représentants de commerce encartés ....ceci dit sans animosité, peut être ne suis je pas assez érudit pour comprendre.Le Nietzschéen a écrit:
Ainsi déjante-t-on, àCe qui est absurde, puisque personne n'est une autre, et que chacun pressied (pour reprendre un terme dans ma précédente Note attentionnelle) fatalement à sa façon. C'est de factivité heideggero-sartrienne ...Nietzsche a écrit:cherche[er] en vain la justice et l’équité dans les choses qui sont indépendantes de la volonté des hommes : c’est-à-dire qu[e les sociétés] exigent que cette égalité reconnue par l’homme soit aussi reconnue par la nature et le hasard, elles s’indignent que les égaux n’aient pas le même sort.
Simplement, il me semble que F.N. utilise équité et égalité ds le même signifiant.
Quand les libéraux parlent d' une "main invisible", ils réutilise inconsciemment le concept de la vertu ( stabilité) des systèmes non linéaires ....sauf que ces systèmes ne conservent leur vertu QUE s'il reste fractal et qu' il n'existe donc aucune rationalisation- spécialisation dans son infrastructure.
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TIMSHEL
kercoz- Digressi(f/ve)
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Re: Le droit, reposant sur des traités entre égaux?
Je disais que chacun prend le volume corporel qu'il prend, qu'on ne peut pas prendre le volume corporel d'un autre, il nous et lui faut de la place, et qu'à ce titre les perspectives sont toujours-déjà différentes, sans compter que nos corps-mêmes diffèrent. Aussi est-ce effectivement absurde de s'indigner que "les égaux n'aient pas le même sort". Voilà pour mon néologisme, pourtant fondamental (entre être présent, avoir une présence et presseoir, la nuance est de taille : dans le premier cas, c'est comme si l'on n'était qu'une affiche ; dans le second, c'est comme si nous la possédions - la présence - ce qui est insensé ; dans le dernier, c'est toute la corporéité qui surgit soudain dans le discours, et ceci est très philosophique puisque c'est de factivité heideggero-sartrienne, par exemple : il faut les lire, mais c'est aussi de vie nietzschéenne, d'abord et avant tout, pour moi - Ph. Sollers parle de corporation, de corporer).
Si tu n'as pas suivi ma démonstration, sinon, c'est que tu n'as décidément pas fait preuve d'esprit de conception pourtant si important dans le domaine des idées qui nous concerne (nous ne faisons qu'écrire : c'est un forum ! comment nous débrouiller autrement que conceptuellement ?) car il faut à la fois comprendre que les concepts de mœurs, lois, droit diffèrent, mais en plus qu'ils ont une histoire (le droit romain est de mœurs, le droit libéral est d'idéalisme jusnaturaliste social-contractuel - le télescopage Hobbes-Rousseau, - les pseudo-"droits naturels" en réalité édictés par le législateur libéral). Donc du coup c'est moi qui suis désolé Kercoz, d'autant plus que ça n'est pas parce que Friedrich Nietzsche emploierait égalité ... à égalité ... avec équité, que ça change quoi que ce soit à ce que je disais.
Finalement, quand tu dis :
Si tu n'as pas suivi ma démonstration, sinon, c'est que tu n'as décidément pas fait preuve d'esprit de conception pourtant si important dans le domaine des idées qui nous concerne (nous ne faisons qu'écrire : c'est un forum ! comment nous débrouiller autrement que conceptuellement ?) car il faut à la fois comprendre que les concepts de mœurs, lois, droit diffèrent, mais en plus qu'ils ont une histoire (le droit romain est de mœurs, le droit libéral est d'idéalisme jusnaturaliste social-contractuel - le télescopage Hobbes-Rousseau, - les pseudo-"droits naturels" en réalité édictés par le législateur libéral). Donc du coup c'est moi qui suis désolé Kercoz, d'autant plus que ça n'est pas parce que Friedrich Nietzsche emploierait égalité ... à égalité ... avec équité, que ça change quoi que ce soit à ce que je disais.
Finalement, quand tu dis :
Nous nous rejoignons. Ton concept de rationalisation rejoint chez moi la magistrature, l'empire du droit, la technocratie. Il y aurait un fusible à insérer entre nous : Max Weber sur l'autorité rationnelle bureaucratique.Kercoz a écrit:Quand les libéraux parlent d' une "main invisible", ils réutilise inconsciemment le concept de la vertu ( stabilité) des systèmes non linéaires ....sauf que ces systèmes ne conservent leur vertu QUE s'il reste fractal et qu' il n'existe donc aucune rationalisation- spécialisation dans son infrastructure.
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Re: Le droit, reposant sur des traités entre égaux?
Le Nietzschéen a écrit:
Si tu n'as pas suivi ma démonstration, sinon, c'est que tu n'as décidément pas fait preuve d'esprit de conception pourtant si important dans le domaine des idées qui nous concerne (nous ne faisons qu'écrire : c'est un forum ! comment nous débrouiller autrement que conceptuellement ?) car il faut à la fois comprendre que les concepts de mœurs, lois, droit diffèrent, mais en plus qu'ils ont une histoire (le droit romain est de mœurs, le droit libéral est d'idéalisme jusnaturaliste social-contractuel - le télescopage Hobbes-Rousseau, - les pseudo-"droits naturels" en réalité édictés par le législateur libéral). Donc du coup c'est moi qui suis désolé Kercoz, d'autant plus que ça n'est pas parce que Friedrich Nietzsche emploierait égalité ... à égalité ... avec équité, que ça change quoi que ce soit à ce que je disais.
Finalement, quand tu dis :Nous nous rejoignons. Ton concept de rationalisation rejoint chez moi la magistrature, l'empire du droit, la technocratie. Il y aurait un fusible à insérer entre nous : Max Weber sur l'autorité rationnelle bureaucratique.Kercoz a écrit:Quand les libéraux parlent d' une "main invisible", ils réutilise inconsciemment le concept de la vertu ( stabilité) des systèmes non linéaires ....sauf que ces systèmes ne conservent leur vertu QUE s'il reste fractal et qu' il n'existe donc aucune rationalisation- spécialisation dans son infrastructure.
La référence au jus naturalis est-il le privilège exclusif du droit libèral tel que l'on puisse le réduire à cela? De quelle nature parlons nous au XXI siècle?
baptiste- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 21/03/2012
Re: Le droit, reposant sur des traités entre égaux?
Je ne sais pas, je ne me rappelle pas avoir voulu l'y réduire - d'autant plus que le libéralisme, comme tout mouvement ou école, a ses ramifications - par contre je sais que ces pseudo-"droits naturels" ont accouchés de nos droits de l'homme actuels, sur la base d'une esthétique classiciste idéalisante, avec les dérives que j'ai exposées en termes d'institutionnalisation de la dissension globalement antisociale (multitudes fractales, réseautiques) sur le topic Philosophie > Schopenhauer > Un goût morbide, les schopenhaueriens ? au Mar 19 Mar 2019 à 10:57.Baptiste a écrit:La référence au jus naturalis est-il le privilège exclusif du droit libèral tel que l'on puisse le réduire à cela?
C'est une excellente question, qui a des chances de rendre encore plus caduc le droit libéral, fondé sur une nature d'esthétique classiciste aussi, absolument pas écologiste.Baptiste a écrit:De quelle nature parlons nous au XXI siècle ?
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Re: Le droit, reposant sur des traités entre égaux?
baptiste a écrit:Le Nietzschéen a écrit:
....- les pseudo-"droits naturels" en réalité édictés par le législateur libéral). Donc du coup c'est moi qui suis désolé Kercoz, d'autant plus que ça n'est pas parce que Friedrich Nietzsche emploierait égalité ... à égalité ... avec équité, que ça change quoi que ce soit à ce que je disais.
Finalement, quand tu dis :Nous nous rejoignons. Ton concept de rationalisation rejoint chez moi la magistrature, l'empire du droit, la technocratie. Il y aurait un fusible à insérer entre nous : Max Weber sur l'autorité rationnelle bureaucratique.Kercoz a écrit:Quand les libéraux parlent d' une "main invisible", ils réutilise inconsciemment le concept de la vertu ( stabilité) des systèmes non linéaires ....sauf que ces systèmes ne conservent leur vertu QUE s'il reste fractal et qu' il n'existe donc aucune rationalisation- spécialisation dans son infrastructure.
La référence au jus naturalis est-il le privilège exclusif du droit libèral tel que l'on puisse le réduire à cela? De quelle nature parlons nous au XXI siècle?
Mon interrogation est strictement structurelle. Pour moi, le "droit naturel" est un invariant d'espèce. Il précède donc les bifurcation culturelles humaines ( culture au sens civilisation). L' aspect structurel implique la taille du groupe. Chaque espèce sociale à une taille optimisée par l' affect. Le droit naturel , pour moi , ne concerne que la gestion non écrite des interactions entre individus et les interactions entre groupes.
La nécessité d'écrire ces droits démontre leur dévoiement résultant de la destructuration de la structure initiale.
C'est dans ce sens que j' entends le terme "nature", ce qui implique que je pose la rigidité comportementale comme essentielle.
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TIMSHEL
kercoz- Digressi(f/ve)
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Re: Le droit, reposant sur des traités entre égaux?
Ce n'est donc pas du droit, Kercoz. Conceptuellement, ça ne tient pas, même si tu es cohérent dans ta démarche.
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Re: Le droit, reposant sur des traités entre égaux?
Le Nietzschéen a écrit:Ce n'est donc pas du droit, Kercoz. Conceptuellement, ça ne tient pas, même si tu es cohérent dans ta démarche.
Il sort d' ou le droit ? Il n' émerge pas spontanément. Il ne peut provenir que d' une itération et, à l' origine de cette itération, tu ne peux trouver que la morale provenant elle même des comportements moraux éthologiques autorisant la socialisation .... qui eux mêmes ne peuvent provenir que des rites inhibiteurs de l' agressivité pré-sociale.
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TIMSHEL
kercoz- Digressi(f/ve)
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Re: Le droit, reposant sur des traités entre égaux?
Oui, tu es cohérent dans la démarche.
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Re: Le droit, reposant sur des traités entre égaux?
Le Nietzschéen a écrit:Oui, tu es cohérent dans la démarche.
La rationalisation procure des bénéfices immédiats ..mais des perversités plus tardives: La suppression des haies et talus en est un des exemples les plus connus. Le "Droit" a conservé une rémanence de cette complexité vertueuse jusqu'à Napoléon ( Camus-Dupin) qui à réussi contrairement à Louis XIV à unifier le droit. Les coutumiers montrent qu' ici on pouvait ramasser le bois mort et là non ....Ca parait stupide et méritait une cohérence ...sauf que si "là" on ne pouvait ramasser le bois , c'est que ce droit de (fouage ?) avait été échangé contre des terrains offerts en "communs" par l' autorité locale.
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kercoz- Digressi(f/ve)
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Re: Le droit, reposant sur des traités entre égaux?
Bref, il faut faire une réponse de Normand : "ça dépend". Et, au passage, nous serions nombreux aujourd'hui, à ce que je lis çà et là, à escompter un nouveau Napoléon juridiquement. Simplifier serait heureux, même si l'heure n'est pas à la sur-création de chômage chez les magistrats ... et puis, des IA devraient bientôt servir à la résolution d'affaires, au moins à seconder des magistrats dans leurs démarches, ce qui fera voire fait déjà (les moteurs de recherche, les banques de données à mots-clefs, etc.) du chômage chez les archivistes et autres secrétariats. La rationalisation est totalement affreuse, inhumanité en devenir-technique.
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Re: Le droit, reposant sur des traités entre égaux?
Le Nietzschéen a écrit: Simplifier serait heureux, même si l'heure n'est pas à la sur-création de chômage chez les magistrats ... et puis, des IA devraient bientôt servir à la résolution d'affaires, au moins à seconder des magistrats dans leurs démarches, ce qui fera voire fait déjà (les moteurs de recherche, les banques de données à mots-clefs, etc.) du chômage chez les archivistes et autres secrétariats. La rationalisation est totalement affreuse, inhumanité en devenir-technique
C'est du n' importe quoi. La vie nécessite l' altérité. Il y a en ce moment une émission de Fr. Cult. qui parle des langues, et le type démontre bien que les seules langues "vivantes" sont celles que l' on laisse évoluer, ce qui condamne l' IA et démontre la morbidité des systèmes de trad et de communications virtuels.
Tout gain de productivité ( rationalité) se paie par une perte d' humanité .
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kercoz- Digressi(f/ve)
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Re: Le droit, reposant sur des traités entre égaux?
Euh, n'était-ce pas ce que je disais ? Ce n'est pas parce que je parle d'IA, que j'abonde dans ce sens. Reste que simplifier le droit ne serait pas du luxe, afin de le rendre accessible sans IA.
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Re: Le droit, reposant sur des traités entre égaux?
Le Nietzschéen a écrit:Euh, n'était-ce pas ce que je disais ? Ce n'est pas parce que je parle d'IA, que j'abonde dans ce sens. Reste que simplifier le droit ne serait pas du luxe, afin de le rendre accessible sans IA.
Tu pourrais aussi simplifier ton mode littéraire ( ce qui ne serait de la même façon, pas du luxe). Je croyais avoir montrer que le passage du droit coutumier au droit général s' était effectué par l' élagage de toutes les historicités locales. Le droit local ( naturel) évoluait de façon itérative par interactions et rétroactions correctives......Ce problème structurel se retrouve en économie ou le prix de la farine est le même en Beauce qu' en vallée d'aspe...ce qui aboutit aux obscénités actuelles de la vie locale remplacée par des oisifs ou des fonctionnaires avé batons de ski en plein mois d' aout. les itérations locales sont remplacées par des itérations temporelles ( de générations) ce qui aboutit à ce monde désenchanté.
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kercoz- Digressi(f/ve)
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Re: Le droit, reposant sur des traités entre égaux?
D'accord, mais je ne simplifierai rien du tout sans qu'on me demande des explications, ce n'est pas sorcier tout de même. La littérature rend intelligent, et je dis cela sur la base de Georges Bataille, la Littérature et le Mal (entretenant un rapport particulier, hypermoral, avec le Mal) doublé de Friedrich Nietzsche : "La méchanceté rend intelligent."
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Re: Le droit, reposant sur des traités entre égaux?
Le Nietzschéen a écrit:D'accord, mais je ne simplifierai rien du tout sans qu'on me demande des explications, ce n'est pas sorcier tout de même. La littérature rend intelligent, et je dis cela sur la base de Georges Bataille, la Littérature et le Mal (entretenant un rapport particulier, hypermoral, avec le Mal) doublé de Friedrich Nietzsche : "La méchanceté rend intelligent."
Ton intéret de simplifier serait ( pour ma part) uniquement de te lire. Actuellement je ne te lis pas, ni d'ailleurs ton adversaire aussi pénible à traduire.
Tu connais mon avis sur la littérature..... qui serait la seule façon, en usant de leurres ( esthétique, humour, sexe etc), de forcer un interlocuteur à suivre un cheminement d' idées sur un domaine....en m' appuyant sur l' analogie du cheminement de transport qui privilégie, par économie énergétique et d'attention, un cheminement DEJA CONNU pour accéder au but proposé , en refusant d'entendre le cheminement de l' interlocuteur puisque le but est DEJA atteint.
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kercoz- Digressi(f/ve)
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Re: Le droit, reposant sur des traités entre égaux?
En littérature, il y a aussi les pisseux et les plumitifs qui écrivent des romans et autres piètres essais - sur commande, la plupart du temps, avec ou sans nègres et pseudonymes foisonnants pour le même trimeur à la petite semaine, "littératures de gare" - qu'un libraire est chaque semaine obligé de mettre en rayon en l'avançant avant retours la plupart du temps, tu sais, Kercoz. La simplicité n'est gage de rien du tout, sinon d'elle-même. Elle est passe-temps avant tout, et c'est bien ce que tu demandes : une économie de temps. Tant pis si tu ne veux pas lire, tant pis pour tous ceux qui ne veulent pas lire, mais qu'on ne vienne pas me répondre après en me taxant d'illisible.
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Re: Le droit, reposant sur des traités entre égaux?
Le Nietzschéen a écrit: Tant pis si tu ne veux pas lire, tant pis pour tous ceux qui ne veulent pas lire, mais qu'on ne vienne pas me répondre après en me taxant d'illisible.
Je ne dis pas que tu es illisible, mais que ce que tu veux signifier est difficile d'accès ( du moins pour mon niveau). Un forum n' est pas un espace d'écriture littéraire. Je pense que c'est un intermédiaire entre l' expression orale et l' expression écrite avec ascendance orale.
Après, il y a des méthodes littéraires ou la difficulté joue un rôle. Je pense par exemple que Proust fait de la sociologie et que sa sociologie est autant présente dans la forme que dans le fond. On ne peut pas lire proust rapidement ou de façon distraite . Comme il veut mettre en lumière des faits a première vue de peu d' intéret, il force le zoom de l' intéret par une obligation d' attention qui résulte des longueurs et redondances qui obligent à cet intéret....Mais on ne peut utiliser ce processus dans un forum, il me semble.
Actuellement ( je suis bookiniste) il est curieux de constater que l' édition est la seule industrie qui répond à une baisse de la demande par une augmentation de l' offre.
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TIMSHEL
kercoz- Digressi(f/ve)
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Re: Le droit, reposant sur des traités entre égaux?
(
De temps en temps j'achète des trucs chez des bouquinistes.
)
kercoz a écrit:Actuellement ( je suis bookiniste) ...
De temps en temps j'achète des trucs chez des bouquinistes.
)
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" Tout Étant produit par moi m'est donné (c'est son statut philosophique), a priori, et il est Mien (cogito, conscience de Soi, libéré du Poêle) ". " Savoir guérit, forge. Et détruit tout ce qui doit l'être ", ou, équivalents, " Tout l'Inadvertancier constitutif doit disparaître ", " Le progrès, c'est la liquidation du Sujet empirique, notoirement névrotique, par la connaissance ". " Il faut régresser et recommencer, en conscience ". Moi.
C'est à pas de colombes que les Déesses s'avancent.
neopilina- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 31/10/2009
Re: Le droit, reposant sur des traités entre égaux?
L'édition est une plaie, Honoré de Blazac l'a fait remarquer dès les Illusions perdues.
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Re: Le droit, reposant sur des traités entre égaux?
Cioran a écrit:Publier un livre comporte le même genre d'ennuis qu'un mariage ou un enterrement.
Je l'avais postée naguère sur LibertéPhilo.
Invité- Invité
Re: Le droit, reposant sur des traités entre égaux?
Oui.
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"Je me suis cherché moi-même." - Héraclite
Re: Le droit, reposant sur des traités entre égaux?
L’usage abusif, la mise au service de toutes les idéologies du mot nature n’est plus à dénoncer. L’expression droit naturel peut être évaluée par rapport à l’histoire du concept, ce que font la majorité des lettrés, ou bien à partir de ce que nous pouvons connaître du sens du mot nature que nos aïeux ignoraient.
La nature humaine est le résultat d’une multitude de déterminismes conséquence d’interactions complexes d’ordre biologique, psychologiques et sociologiques qui sont les conditions naturelles et organiques de la vie, le domaine dans lequel l’humain peut exercer la plénitude de sa capacité de jugement c’est celui de la finalité.
Nous ne sommes pas identiques et ne le seront jamais, toutes nos différences d’identités servent de critères à la construction de hiérarchies. L’inégalité entre êtres humains est donc avant tout à relier au concept de domination. Lorsque deux individus ne sont pas perçus comme égaux dans un certain domaine, c’est toujours le signe d’une hiérarchie et donc d’un rapport de domination explicite ou symbolique. A ce jour aucune forme de société moderne qu’elle soit capitaliste ou communiste n’a permis d’effacer ce rapport de force en forgeant artificiellement une société d'égaux.
La question serait donc quelle est la finalité d'une société entre égaux et je ne parle pas ici exclusivement de conditions économiques?
La nature humaine est le résultat d’une multitude de déterminismes conséquence d’interactions complexes d’ordre biologique, psychologiques et sociologiques qui sont les conditions naturelles et organiques de la vie, le domaine dans lequel l’humain peut exercer la plénitude de sa capacité de jugement c’est celui de la finalité.
Nous ne sommes pas identiques et ne le seront jamais, toutes nos différences d’identités servent de critères à la construction de hiérarchies. L’inégalité entre êtres humains est donc avant tout à relier au concept de domination. Lorsque deux individus ne sont pas perçus comme égaux dans un certain domaine, c’est toujours le signe d’une hiérarchie et donc d’un rapport de domination explicite ou symbolique. A ce jour aucune forme de société moderne qu’elle soit capitaliste ou communiste n’a permis d’effacer ce rapport de force en forgeant artificiellement une société d'égaux.
La question serait donc quelle est la finalité d'une société entre égaux et je ne parle pas ici exclusivement de conditions économiques?
baptiste- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 21/03/2012
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