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MATÉRIALISME contre IDÉALISME

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Message par hks Mar 14 Mai 2024 - 12:53

gregor a écrit:objectif signifie : "valable pour n'importe quel être humain". ".
La définition est partagée par tous et elle est ainsi objective. Si la définition n'est pas partagée par tous elle n'est pas objective. C'est circulaire. La définition se fonde sur elle même car elle est partagée par tous. Tous sont d'accord sur fait qu'il faut être tous d'accord. MATÉRIALISME contre IDÉALISME - Page 23 3438808084
bref un bon logicien le dirait mieux que moi

Mais "objectif" cela peut signifier exister indépendamment de tout jugement.
La réalité objective (en soi)

D'où le réalisme de Quentin Meillassoux (antikantien )
Meillassoux affirme que la philosophie postkantienne est dominée par ce qu'il appelle le postulat du corrélationisme, c'est-à-dire l'idée selon laquelle nous ne pouvons pas penser les choses de façon absolue, mais toujours relativement aux conditions de la donation de l'objet dans une conscience présente5.
(je cite)

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Message par Grégor Mar 14 Mai 2024 - 14:56

Oui HKS,
Il me semble que l'ambiguïté vient du terme "objectif" qui renvoie du côté de l'objet. Comme si un objet pouvait exister séparément d'un sujet. Je ne vois pas comment on pourrait envisager un objet en soi, autrement que par la spéculation. Il me semble que c'est l'entreprise de Hegel et déjà de Kant. Pour moi, c'est la finalité que se donne à elle-même la liberté humaine. Cette chose en soi, c'est ce qui adviendra de l'humanité pour l'humanité. Cela n'était pas écrit par avance, à la différence des autres étants que la science peut étudier avec certitude.
Mais l'on pourrait me demander pourquoi spéculer sur l'avenir plutôt que sur la chose en soi présente ici et maintenant ?
Je ne pense pas que l'homme soit véritablement en mesure de voir directement l'en-soi des phénomènes (je reste kantien).
En revanche, une partie de l'en-soi, qui n'appartient pas aux phénomènes mais qui réside dans la liberté humaine, peut se manifester dans l'avenir.
Même si cette liberté reste problématique, il existe peut-être un "Triomphe des Lumières" (Steven Pinker), où les aspirations humanistes se sont réalisées et continuent de se réaliser. Cette histoire humaine, échappe en partie aux lois naturelles de la causalité. C'est de l'avenir (ses désirs) que l'homme tire le présent. Sans que pour autant les lois classiques des phénomènes ne soient niées (ce qui est difficile à comprendre, Kant soulève déjà ce problème de parallélisme des causalités dans la critique de la raison pure). On se demande naturellement quelle cause est déterminante : la liberté ou la nécessité ? Ma réponse est que la liberté prend appui sur la nécessité, à travers un choix entre divers possibles.
Bien sûr sans possibilité, pas de liberté, nous n'étions pas libres de nous vacciner avant Pasteur.
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Message par hks Mar 14 Mai 2024 - 19:00

gregor a écrit:Je ne pense pas que l'homme soit véritablement en mesure de voir directement l'en-soi des phénomènes (je reste kantien).
MATÉRIALISME contre IDÉALISME - Page 23 3438808084  Peut être parce qu'il n' y en pas: pas d'en soi, mais que des phénomènes.

Vus avec les yeux et de plus en plus près avec nos instruments d'optique, ou vus ailleurs par d'autres dans d'autres actualités (vus ou perçus ce qui me ramène à Berkeley philosophe minoré (ici et ailleurs).

S'il faut parler de conditions transcendantales ? Oui en partie, mais en les concrétisant,
ce que ne fait pas Kant.

Quant à la liberté !! Elle est phénoménale en ce qu'elle m'apparait. Au même  titre qu'une douleur ou le paysage.
Je peux dire que ma liberté : je la sens, je la vois, je l'emploie, je la vois contrarié ou moins ou pas du tout comme je vois bien que je vois et que ma vue peut être contrariée.

On ne me dit pas que j'ai l'illusion de voir,
mais on me dit que j'ai l'illusion de ma liberté.

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Message par Grégor Mar 14 Mai 2024 - 20:04

Autant l'en-soi est inaccessible, autant je ne pense pas qu'il n'existe pas.
Il existe bien une matière sur laquelle s'appuie notre cerveau pour construire la réalité dans laquelle nous vivons. Même si cette matière en soi est impensable.
Peut-être qu'elle est comme Spinoza prétend qu'est la substance, grâce à sa logique magnifique : éternelle, une et indivisible.
L'homme dans ce cas, par sa liberté (selon moi) sortirait de cet état unifié de la substance éternelle. Enfin, il en sortirait et n'en sortirait pas... Il aurait une option de choix parmi les différents possibles de cette substance éternellement une et indivisible.
Quant à la liberté, dès lors qu'elle est phénoménale (selon la leçon de Kant, qui est peut-être fausse ou mal dite), elle est soumise aux lois de la causalité (ce qui reste toujours vrai), de la causalité au sens mécanique (un événement A antérieur cause un événement B postérieur). Mais s'ajoute une causalité intentionnelle, une délibération, un choix qui apparaît à celui qui le fait (faussement selon certains matérialistes purs) mais qui reste opaque pour un regard extérieur. Ce n'est pas tel événement qui détermine mon choix mais moi qui détermine l'événement. Si quelqu'un me pousse, je ne vais pas automatiquement le repousser à mon tour. Il existe tout un panel d'attitudes possibles à adopter parmi lesquelles je vais choisir. Ce choix m'appartient.
Mais l'autre attitude, explicative, qui cherche les raisons du choix et même les raisons des raisons du choix, peut chercher dans la génétique, la sociologie ou la psychologie des raisons qui expliquent mon choix, non pas par moi, mais par des déterminations extérieures qui ont décidé en amont de mon choix. Or, cela n'est pas étonnant, car tout phénomène est enchaîné à des raisons, elles-mêmes conséquences d'autres raisons et ainsi à l'infini. Mais selon Kant, c'est nous qui percevons ainsi les phénomènes. La liberté ne va pas aussi loin, je choisis parce que j'ai mes raisons, point. Je suis un premier mouvement, responsable de ses choix et qui agis en fonction de ce qu'il veut. Sinon, ce n'est pas moi le responsable mais si on suit les causes des causes des causes, alors ce sont des milliards de choses éparpillées dans le temps et l'espace. Cette image sert à disculper le sentiment de haine chez Spinoza, qui ne croit pas à la liberté humaine (du coup mon ennemi n'est pas responsable du mal qu'il me fait, ce sont les causes des causes des causes etc.)
Voilà pourquoi la liberté n'est pas phénoménale au sens restreint que donne Kant à ce terme. Mais ce n'est qu'une question de mots.
J'essaie de réfléchir au terme que vous employez : la liberté m'apparaît.
Comment m'apparaît-elle ?
Quand je délibère et que j'agis.
Mais aussitôt qu'elle devient un événement, il y a le risque de vouloir l'expliquer par des causes complexes, sous-jacentes, qui détermineraient mon choix en amont. Donc la liberté apparaît dans un sens, notamment en creux, lorsqu'elle m'est ravie (mais justement, elle n'apparaît plus et c'est son absence qui se fait remarquer : je n'ai pas le choix), mais dans un autre sens, elle ne vient pas s'emboîter à la longue chaîne des causes mécaniques et déresponsabilisantes.
Enfin c'est mon avis.
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Message par Kercos Mar 14 Mai 2024 - 20:28

hks a écrit:
gregor a écrit:objectif signifie : "valable pour n'importe quel être humain". ".
La définition est partagée par tous et elle est ainsi objective. Si la définition n'est pas partagée par tous elle n'est pas objective. C'est circulaire. La définition se fonde sur elle même car elle est partagée par tous. Tous sont d'accord sur fait qu'il faut être tous d'accord. MATÉRIALISME contre IDÉALISME - Page 23 3438808084
bref un bon logicien le dirait mieux que moi

Mais "objectif" cela peut signifier exister indépendamment de tout jugement.
La réalité objective (en soi)


L'objectivité est toujours à référer au système concerné ....et dans celui ci, j'aime bien la définition : " l'objectivité est une somme de subjectivités"

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Message par hks Mar 14 Mai 2024 - 23:13

Gregor a écrit:Autant l'en-soi est inaccessible, autant je ne pense pas qu'il n'existe pas.
Il existe bien une matière sur laquelle s'appuie notre cerveau pour construire la réalité dans laquelle nous vivons.
Oui je comprends cette réponse.
Ce que je vise n'est pas la réalité mais comment on la comprend avec cet "en soi" tiré de Kant.
On peut la comprendre comme des phénomènes et il n'y a rien "en soi" qui ne soit pas phénoménal;
C'est à dire apparitions pour. (et réciprocité)
Ce qui veux dire "en relation" ou autrement dit chez William James : des expériences.
.................................................................................

.La liberté ne m'apparait pas hors de la causalité.

La causalité est plus fondamentale en tant que ressenti archi primaire. Thèse philosophique opposée à Hume et conséquemment à Kant.

La question est celle de l'individuation. Dans le jeu des causalités, il y a t il des nœuds individués productifs de causalité ?
S'il y en a, alors l'individué cause et je suis un individué qui cause.

Or la causalité (comme idée) et même dans le cas du déterminisme basique admet sans soucis qu'il y a des causes individuées .
Tout simplement des causes qui sont distinguables en elle mêmes. Telles et telles cause sont bien identifiées comme relativement indépendantes du contexte. On individualise les causes.

Sauf que le déterminisme classique refuse à l'individué que je suis d'en être une (une cause).
Un organisme vivant, individué bien plus évident que le vent qui me pousse serait privé du pouvoir de causer de par sa liberté d'agir.(ou puissance autonome d'agir)
"automate spirituel", certes et "autonome".
Disons relativement autonome.(je le dis parce que tu parles de Spinoza)

Spinoza lui même qui ne refuse pas la liberté puisqu'il en fait une acte de la raison est peut être  obligé d'amender quelque peu son déterminisme.
Il souligne seulement (avec justesse) que la liberté n'est pas absolue.

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Message par baptiste Mer 15 Mai 2024 - 8:13

hks a écrit:
..........................................................................
baptiste a écrit:La parole subjective n’est pas dévalorisée, elle est juste considéré comme ce qu’elle est :une parole subjective, une opinion plus ou moins étayée rationnellement,
Non, la subjectivité est une forme, ce qui s'exprime est est un contenu. Ce n'est pas le fait d être subjectif qui en fait une opinion. Apres tout Newton est subjectif et pas moins ni plus que Leibniz.
.

Quelle étrange comparaison MATÉRIALISME contre IDÉALISME - Page 23 644465191  !  Newton a eut l’intuition de la gravitation universelle, une idée subjective qu’il a échoué à appliquer aux mouvements de la lune et il est mort persuadé de s’être trompé. Il faudra attendre Lagrange ( de mémoire) et la prise en compte de l’influence du soleil pour confirmer la théorie désormais applicable aussi aux mouvements de la lune.  Leibniz a eut l’intuition du dieu transcendant, une idée subjective et qui est toujours aussi subjective aujourd’hui tandis que ce n'est  plus le cas  de la gravitation universelle. Travailler sur les effets de la gravitation universelle ne nécessite absolument pas d’interpréter la subjectivité de Newton, on peut même le faire en oubliant qu’il a existé un jour. Les spéculations des philosophes n’atteindront jamais le degré de certitude des propositions vérifiées empiriquement.

Les opinions vulgaires sont des subjectivités parfaites, les intuitions philosophiques des subjectivités imparfaites. cool-1614... C'est la raison pour laquelle la philosophie n'est ni cumulative, ni éliminationiste.

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Message par hks Mer 15 Mai 2024 - 9:19

baptiste

Non, je pensais au calcul intégral.... bref.

Mais sur cela  
baptiste a écrit:Les spéculations des philosophes n’atteindront jamais le degré de certitude des propositions vérifiées empiriquement.
je suis plutôt d'accord.

(je fais un aparté et certes un peu de côté)

C'est bien à l'expérience des sens que nous accordons le plus de certitude. Il y a une foi animale dans le sentir, ce qui implique d'ailleurs plus que les 5 sens puisqu'il y a aussi tous les ressentis du corps "intérieur". Et puis, il y a les expériences de ressentis du corps actif, kinesthésiques par exemple,
les expériences émotionnelles.
Moins incarnées les expériences de conscience affective et puis l'expérience de la conscience de soi, voire celle du sentiment fort de liberté ...tout cela est certitudes. Ce qui leur est propre est qu'elles ne sont pas vérifiables ni vérifiées.
Il y a un corpus de certitudes entre les spéculations des philosophes  et des propositions vérifiées empiriquement.
Or ce corpus de certitudes est intéressant.
Et je passe encore sur les certitudes de l'imaginaire.(thème à part)

Ton opposition entre le spéculatif et "l'expérimentable" laisse de côté bien des domaines intéressants.


Dernière édition par hks le Mer 15 Mai 2024 - 14:34, édité 3 fois

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Message par Saint-Ex Mer 15 Mai 2024 - 13:11

.

Dans l'opposition du matérialisme et de l'idéalisme proposée sur cette enfilade de message, je me permet de maintenir que le matérialisme, qui englobe aujourd'hui la science, qui elle ne s'interdit pas d'explorer l'idéalisme par le biais de la psychologie, n'a certainement pas le but de tous savoir en cernant la vérité la plus totale, mais qu'elle ne dit pas non plus n'importe quoi en prenant la peine de remplacer la vérité par la probabilité (de vérité), or, ce que dit ce matérialisme de l'idéalisme exploré par la psychologie dévoilant toute la subjectivité du monde idéel, subjectif, idéaliste, avec son bon sens autoprocclamé, c'est que l'idéalisme permet d'exprimer les idées les plus fines, les plus intelligentes, les plus logiques, certes, mais aussi les plus stupides, tandis que le matérialisme est toujours à l'affut de toutes les stupidités possibles et imaginables produites autant par la science que par l'intellect producteur de trahisons de la philosophie d'origine, celle qui visait à construire une bonne vie pour soi comme pour ses proches.

Quand on voit à quelle extrémité démentielle a été menée la philosophie, on commence peut-être à comprendre sur quelle pente savonneuse a été menée la pensée se pensant elle-même sur les cimes apocalyptque de la stupidité en soi. De la stupidité en soi.


************

Exemple de stupidité en soi :

grammatologie, définition (Larousse, Robert)

Dans la terminologie de Jacques Derrida, science générale de l'écriture.

La grammatologie n'est pas une « science de l'homme » au sens où cette notion s'appuie sur des présupposés métaphysiques : elle ébranle même le concept de « science », dans la mesure où elle met en question toute référence à ce sur quoi l'homme qui écrit s'appuie pour ce faire. Elle est d'une certaine manière une clé pour la quête psychanalytique.



************

Autre exemple de stupidité en soi, l'une des plus magistrale :

C'était plutôt annoncé gros qu'on allait soulever le voile qui recouvre vingt-cinq siècles de la philosophie : depuis Platon et Aristote, et dans toute la tradition occidentale, la question qui a tenu en haleine tous les philosophes allait sortir de l'oubli (Être et temps, page 2) ! À sa place on nous propose un «traité d'ontologie fondamentale» qui ressemble à s'y méprendre au projet phénoménologique premier : c'est que la question de l'être, qui devait être arrachée de l'oubli s'est immédiatement transformée en question du sens de l'être («la question à poser est celle du sens de l'être», page 5). L'homme étant le seul à pouvoir poser cette question, il devient l'étant par excellence, celui qu'il faut d'abord interroger. Glissement significatif de l'être vers cette explication de cet étant particulier que nous sommes, que Heidegger désignera sous le nom de Dasein, («l'être-là»).

Si on appelle «existence» les modes à l'égard desquels l'être-là se comporte de telle ou telle manière, l'analyse de ces modes prend le nom d'«analyse existentiale».

La première section de Être et temps («l'analyse fondamentale préparatoire du Dasein») se présente comme une analyse ontologique du Dasein et de ses modes d'exister. L'être au monde, la disponibilité, l'entendre, le dire, le souci. Ces modes sont vécus de prime abord et le plus souvent dans leur banalité quotidienne.

La deuxième section («Dasein et temporellité») porte sur l'horizon dans lequel s'enracine la problématique centrale de l'ontologie du Dasein. Le temps.

Voilà qui résume l'articulation du traité et qui correspond à la première partie de l'ouvrage, deux grandes sections, alors qu'il devait initialement en comporter six en deux parties. Réduit des deux-tiers, Être est temps est un projet avorté !

Essayons d'en donner un bref aperçu par un éclairage approprié, même s'il s'agit là d'une entreprise difficile puisque l'auteur a tout fait pour nous rendre la tâche compliquée.

1 )  L'être-au-monde est une détermination originaire et constitutive du Dasein. L'expression «Être-au-monde» veut dire d'abord qu'il y a monde. Seul l'être-là peut avoir un monde car seul l'être-là existe dans le monde («La mondéité est elle-même un existential», page 64). L'exister humain est un mode d'être propre à l'être-là.

2)  L'être-au-monde désigne un phénomène unitaire. La première modalité de l'être-au-monde sous laquelle se rencontre l'être-là et la préoccupation (l'étant qui sert d'outil ou d'objet pour un usage déterminé que «nous appelons util» [sans e Messieurs-Dames]. Page 68). Le monde qui s'offre comme outil est ce qui dévoile le monde comme un utilisable. L'outil est «ce dont il est fait usage», «quelque chose qui est fait pour». En tant que pure usualité, l'outil renvoie toujours à quelque chose d'autre que lui-même (son appartenance à un autre outil : la table pour le papier, le papier pour le crayon, la table et le papier pour le travail …) qui l'inscrit dans un réseau entier de renvois. L'ensemble de ces renvois est ce que Heidegger dénomme le monde («La mondéité a été interprétée comme l'intégralité de la significativité», page 123).

3 )  La deuxième modalité de l'être-au-monde est «l'être-avec-autrui» (le Mitsein). Le monde de l'être-là est un monde de coexistence où l'autre se rencontre non pas fortuitement ou après-coup, mais comme ce qui s'annonce de prime abord comme un autre Dasein ayant lui-même la manière d'être de l'être-au-monde. «voudrait-on donc déjà identifier le monde en génral à l'état de l'intérieur du monde qu'on devrait alors dire ''le monde '', c'est aussi le Dasein. Sur la base de cet être-au-monde affecté d'un ''avec'', le monde est chaque fois toujours déjà celui que je partage avec les autres. Le monde du Dasein est monde commun (Mitweilt)». (page 118). L'être-avec, dans la banalité quotidienne, est captivé par le «On», mode inauthentique d'existence qui tient le Dasein sous l'emprise d'autrui, qui étend sa marque. «Les autres» comme on les appelle pour camoufler l'essentielle appartenance à eux qui nous est propre, sont ceux qui, dans l'être-en-compagnie quotidien, d'abord et le plus souvent «sont là». Le «qui», ce n'est ni celui-ci, ni celui-là, ni nous autres, ni quelques-uns, ni la somme de tous. Le «qui» est le neutre, le «on» (sans c) (page 126). En se réfugiant dans le on, l'être-là se réfugie dans la frivolité, la curiosité, l'équivoque. Il se retire dans la «grande masse» pour s'y maintenir facticement et se préoccuper par l'être-dans-la-moyenne.

4)  L'être-au-monde, c'est le monde qui se rapporte d'emblée à nous et qui détermine notre être-là. Le monde lui-même («l'intégralité des renvois»), les étants qui se rencontrent au sein du monde (les utils, le Mitsein) et l'être-au en tant que tel. Ces trois moments sont indissociablement liés au sein d'un même phénomène unitaire (l'être-au-monde) dont il faut éviter l'émiettement et la fragmentation. L'être-au, le troisième, aurait du logiquement être le premier, mais l'analyse fondamentale préparatoire du Dasein devait être précédée d'un premier signalement (pages 103-131). L'être-au désigne l'ouverture du monde lui-même, ouverture qui est le caractère propre (du là) du Dasein. Trois comportements ou manières cooriginalement constitutives qui déterminent trois modes existentiaux d'être-au-monde.

a)  La disposibilité, qu'on peut traduire par «affection», «disposition» ou «humeur». «Ce que nous dénotons ontologiquement sous le terme technique de disposibilité est du point de vue ontique on ne peut plus connu et on ne peut plus quotidien la disposition, ou l'état d'humeur.» (page 134). Ce qui se révèle dans l'être d'humeur, de façon chaque fois différente pour le Dasein, c'est sa facticité (souvent traduit par «déréliction», l'être jeté dans le monde est abandonné à lui-même). Livré à son être, le Dasein est livré à son là (le «Da» du Dasein, le «là» de l'être-là) qui le place devant le monde, ce monde toujours déjà là et dans lequel il se trouve déjà jeté. Le là est la plupart du temps voilé et n'est pas reconnu en tant que tel. Voiler le là, se le cacher ou l'esquiver (d'abord et le plus souvent sous la forme du divertissement) sont aussi des manières d'être (inauthentiques) de la disposibilité. Dans l'esquive ou ce qui se dérobe, le Dasein s'est toujours lui-même déjà trouvé. La fuite de son là est fuite du Dasein devant ce qu'il ne peut fuir que factivement. Même quand la disposibilité recouvre le là, c'est le là qui se livre lui-même dans la disposiblité. En tant qu'«ouvertude» ontologiquement originaire, la disposibilité est une des strucutres constitutives de l'être-au-monde comme l'entendre et le dire (la parole).

b)  De la disposibilité, c'est-à-dire du fait d'être toujours jeté dans le là, dépend l'entendre (cet autre originaire) qui fait sienne la disposibilité. «Entendre» est différent de «comprendre» et différent d'«expliquer». Le mot veut dire «tendre vers», «projeter», «être de taille à soutenir ce devant quoi on est». «Viser», «projeter», «être de taille à», voilà qui renvoie à des possibilités. Avant même de s'expliquer le monde, le Dasein s'entend à des possibilités. Le Dasein est d'entendre avec ce qui s'ouvre  à lui, ce dans quoi il est jeté, dans le monde comme rayon d'action et de significativité. Ce sont les possibilités mêmes du monde et de l'être-au-monde que le pouvoir-être, en les révélant, détecte que «L'utilisable est, par définition, dévoilé dans son ustensilité, dans son employabilité, dans sa nocivité. L'entièreté de conjointure se révèle comme le tout catégorial d'une possibilié à laquelle l'utilisable est intégré. Même l'unité de l'étant là-devant dans sa multiplicité, la nature, n'est susceptible de se dévoiler que sur la base d'une ouvertude d'une possibilité de celle-ci» (page 144-145). L'entendre est antérieur à toute compréhension thématique ou même pré-thématique («concevoir thématiquement, c'est justement dépouiller le projet de son caractère de possibilité», page 145). L'entendre précédant toute apréhension conceptuelle, pour le Dasein projeter son propre pouvoir-être sur le monde, c'est projeter ce pour quoi il est toujours décidé. En familiarité d'entendre avec le monde, dans l'entendre le Dasein «découvre où il en est avec lui-même» (page 144), étant chaque fois ce qu'il peut être et sa manière d'être cette possibilité. Le développement de l'entendre est l'explication. Le caractère dérivé de l'explication est l'énoncé grâce auquel l'explication gagne un caractère de surcroît de précisions. La clarification de l'énoncé comme communication nous conduit au dire et à la parole.

c )  La parole, comme la disposibilité et l'entendre, est cooriginale à l'ouverture de l'être-au-monde. La parole est «l'articulation de l'intelligence» de l'être-au-monde (page 161). Antérieure à l'explicitation et à l'énoncé, la parole articule ce qui déjà est découvert cooriginalement dans la disposibilité et l'entendre. La parole est toujours parole sur quelque chose. «Parler, c'est parler sur. Même un ordre porte sur. C'est sur quelque chose qu'on forme des vœux. L'intersession aussi porte sur quelque chose.» (pages 161-162). À la parole appartiennent le parler, l'écoute et le silence. La parole n'a pas besoin de toujours se dire. Elle n'a pas toujours besoin de mots. Le pouvoir-écouter et le silence-gardé sont des propriété constitutives de la parole. La parole se rapporte originellement au monde en tant qu'existential fondamental., ainsi qu'à autrui, à l'être-avec et au Dasein lui-même. La parole est un genre d'être ontologique propre au Dasein lui-même.

d )  La structure ontologique qui unifie l'entièreté des modes existentiaux du Dasein et le «souci». Le souci, dont l'explicitation est antérieure à toutes les possibilités ontiques qui se fondent existentiallement à lui (la volonté, l'envie, le penchant, l'appétit) articule en un tout inséparablement unitaire les trois grandes déterminations ontologiques de l'être-là en tant qu'être-au-monde.

I ) L'existentialité.  
En tant qu'être jeté, l'être-là est toujours déjà projeté dans ses possibilités d'être. Il est toujours déjà en avance pour lui-même sur son propre pouvoir-être. «Étant toujours la disposibilité qui est essentiellement la sienne, le Dasein a un genre d'être devant il est mis devant lui-même et est découvert à lui-même en sont être-jeté. L'être-jeté est le genre d'être d'un étant qui est chaque fois lui-même ses possibilités. (page 181)».

II)  La factivité.
L'être-là, originalement livré au monde, est toujours chaque fois jeté en un monde toujours déjà-là et dans lequel le Dasein se découvre à lui-même  comme être qui a à être en existant, c'est-à-dire à soutenir son être-là. «Exister est toujours factif. L'existentialié est toujours déterminé par la factivité.»

III )  Le dévallement.
L'être en déval est l'être après l'étant intérieur au monde. L'être-là se tient d'abord et le plus souvent après le monde dont il se préoccupe après l'utilisable ou absorbé dans la publicité du on.

Ces trois déterminations ontologiques composent l'entièreté existentiale du tout structuré du Dasein. «L'être du Dasein s'énonce en toutes lettres : l'être-en-avance-sur-soi-déjà-au (monde) comme être-après (l'étant se rencontrant à l'intérieur du monde). Cet être donne alors au terme ''souci'', dont l'emploi est purement ontologique existential, sa pleine signification. (page 192)».

La première section de Être est temps («L'analyse fondamentale préparatoire du Dasein») se termine par l'analyse existentiale du concept de vérité pour en dégager l'«essence » de la vérité dans le sens le plus original de dévoilement (voir ce qui se présente expressément sous le titre «De l'essence de la vérité», 1933)



**************

Tout  ce bavardage pour en arriver à dire si peu !! …

Pour en arriver à dire si peu que le mode d'exister du Dasein est l'être-au-monde, que le Dasein est un être-jeté dans un monde toujours déjà là, que le monde est la coexistence et le commerce où se rencontrent les «utils», que l'ouverture («l'ouvertude») du monde est projet, où il y va, pour l'être, de son propre pouvoir-être !!

Le philosophe Heidegger a un talent rare pour enchaîner ses lecteurs et les empêcher de voir la minceur de son propos !!

Les nombreux néologismes («ouvertude», /«existential», «factivité», «temporellité», on ne les compte plus … ), le vocabulaire abscons, cette déconstruction du langage ordinaire qui est un réel mépris du sens commun, tous ces déplacements et détournements de sens, traits d'union, italiques, guillemets, font du problème du dire le vrai problème, chez Heidegger …

Heidegger a poussé l'analyse philosophiques à des hauteurs apocalyptiques. Ce langage suprêmement éthéré, ce défilé incessant de paroles vides finissent par donner l'impression que la philosophie n'est pas faite d'intelligence ordinaire, mais de stupidité en soi  !!!

**************

Supplique :

Messieurs les Alexandre Le Grand de la philosophie philosophant sur les cimes apocalyptiques de la pensée se pensant elle-mêmes en conquérant d'un gigantesque néant se néantisant dans l'éther d'un être aux bras cassés, je vous en prie, Messieurs, ôtez-vous de mon soleil !

.
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Message par Saint-Ex Mer 15 Mai 2024 - 17:55

.

Supplique :

Messieurs les Alexandre Le Grand de la philosophie philosophant sur les cimes apocalyptiques de la pensée se pensant elle-mêmes en conquérant d'un gigantesque néant se néantisant dans l'éther d'un être aux bras cassés, je vous en prie, Messieurs, ôtez-vous de mon soleil !


J'espère que tout le monde aura compris que la recherche de l'âme-sœur justificatrice de l'amour expliqué par Platon est une stupidité de première, car l'amour est en réalité un débordement noyant sans le faire exprès la stupidité phénoménales des idées décrétées par les monarchies habillées de nudité.

Je crois sincèrement que l'humour est un débordement d'amour à l'adresse exclusive de celles et ceux qui savent que l'humour est un débordement d'amour.

.
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Message par Grégor Mer 15 Mai 2024 - 19:05

On ne peut pas résumer Être et Temps, pas plus que les autres grands textes philosophiques, c'est seulement dans l'endurance de la pensée, en refaisant pas à pas le chemin, que notre propre chemin de lecture peut se dégager peu à peu.
Les résumés peinent à extraire du contenu, alors qu'un sage sait d'une seule phrase faire jaillir un sens gigantesque. Il faut un type de lecture particulier et si une oeuvre ne vous dit rien, c'est peut-être qu'elle n'est pas faite pour vous, que ce n'est pas votre problème. Pour moi, la dictature de l'objectivité a toujours été mon problème. J'ai aimé d'abord les critiques de Nietzsche à son égard, magnifiant le style aristocratique et dépeignant la tristesse de l'argumentation et la pauvreté spirituelle du savant fonctionnaire de l'état, ce monstre froid... Mais j'étais jeune et prétentieux, je cherchais la flamme, la vie vraie de Rimbaud... Heidegger est d'un autre ordre, beaucoup plus logique et précis, moins romantique (du moins dans Être et Temps).
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Message par alain Mer 15 Mai 2024 - 20:07

Saint-Ex a écrit:.

Supplique :

Messieurs les Alexandre Le Grand de la philosophie philosophant sur les cimes apocalyptiques de la pensée se pensant elle-mêmes en conquérant d'un gigantesque néant se néantisant dans l'éther d'un être aux bras cassés, je vous en prie, Messieurs, ôtez-vous de mon soleil !


J'espère que tout le monde aura compris que la recherche de l'âme-sœur justificatrice de l'amour expliqué par Platon est une stupidité de première, car l'amour est en réalité un débordement noyant sans le faire exprès la stupidité phénoménales des idées décrétées par les monarchies habillées de nudité.

Je crois sincèrement que l'humour est un débordement d'amour à l'adresse exclusive de celles et ceux qui savent que l'humour est un débordement d'amour.

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Message par Saint-Ex Mer 15 Mai 2024 - 21:46

Grégor a écrit:On ne peut pas résumer Être et Temps, pas plus que les autres grands textes philosophiques, c'est seulement dans l'endurance de la pensée, en refaisant pas à pas le chemin, que notre propre chemin de lecture peut se dégager peu à peu.
Les résumés peinent à extraire du contenu, alors qu'un sage sait d'une seule phrase faire jaillir un sens gigantesque. Il faut un type de lecture particulier et si une oeuvre ne vous dit rien, c'est peut-être qu'elle n'est pas faite pour vous, que ce n'est pas votre problème. Pour moi, la dictature de l'objectivité a toujours été mon problème. J'ai aimé d'abord les critiques de Nietzsche à son égard, magnifiant le style aristocratique et dépeignant la tristesse de l'argumentation et la pauvreté spirituelle du savant fonctionnaire de l'état, ce monstre froid... Mais j'étais jeune et prétentieux, je cherchais la flamme, la vie vraie de Rimbaud... Heidegger est d'un autre ordre, beaucoup plus logique et précis, moins romantique (du moins dans Être et Temps).

Je te suggèrerais volontiers et surtout amicalement de te renseigner sur le puissant lien d'une accointance qui se construit entre, d'une part, l'écolier, l'élève, l'apprenti, l'étudiant, l'apprenant, le disciple et, d'autre part, son maître, surtout lorsque celui-ci prend la forme de la parole ou de l'écrit d'un penseur exigeant de longues années d'études.

Ce puissant lien, c'est le même que celui qu'on nomme dans d'autres conditions le Syndrome de Stockholm ...

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Message par Grégor Jeu 16 Mai 2024 - 7:30

N’importe quoi Saint-Ex, il n’y a pas de relation de maître, c’est seulement que tu n’as pas su lire dans ce livre (que tu n’as pas lu je pense, tu n’as fait que lire des résumés je présume) ce que moi j’y ai trouvé. Je ne suis pas le seul du reste et des gens, je t’assure, extrêmement libres considèrent également que c’est une œuvre maîtresse.
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Message par baptiste Jeu 16 Mai 2024 - 8:21

[quote="hks"]baptiste


C'est bien à l'expérience des sens que nous accordons le plus de certitude. Il y a une foi animale dans le sentir, ce qui implique d'ailleurs plus que les 5 sens puisqu'il y a aussi tous les ressentis du corps "intérieur". Et puis, il y a les expériences de ressentis du corps actif, kinesthésiques par exemple,
les expériences émotionnelles.

Ton opposition entre le spéculatif et "l'expérimentable" laisse de côté bien des domaines intéressants.[/quote

]Du dieu transcendant de Leibniz à la loi de la gravitation universelle il y a une large palette de couleurs des connaissances.[i] Je m’intéresse à la condition humaine et à la philosophie uniquement en tant qu’un élément constitutif mais pas fondateur exclusif de toute pensée. La pensée seule est incapable d’apporter une réponse à un sujet en demande d’explication et pas simplement en soif de causalité plus ou moins probable. Nous sommes de êtres de raison certes, mais celle de Pascal pas celle de Spinoza, nous sommes aussi des êtres soumis aux sens, et enfin à l’imagination. Je n’ai jamais contesté cela, ce que j’ai toujours contesté ceux sont les prétentions de la pensée seule, [i]« la raison philosophique », à répondre à tout.

Quant aux connaissances, je m'appuie sur le modèle proposé par Heisenberg qui dans une perspective néo-kantienne considère que nous ne pouvons parler que de ce dont nous avons connaissance . Nos connaissances vont des plus objectives qui partent de l’objet lui-même, la gravité de Newton par exemple, des connaissances indépendantes du processus qui leur a donné naissance, aux plus dépendantes du processus qui leur a donné naissance et du cerveau qui les pensent, l’idée de dieu, celle d’un dieu transcendant de Leibniz par exemple. Il parle de niveaux de réalité et elles ne peuvent pas toute être mise sur un pieds d’égalité en matière de certitude. Kant avait introduit l'idée que le besoin de connaître et le besoin de penser sont indépendants l'un de l'autre, peut-être pourrait on dire malheureusement, car beaucoup trop prétendent expliquer sans connaître.



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Message par Grégor Jeu 16 Mai 2024 - 9:03

-
Baptiste a écrit:Nos connaissances vont des plus objectives qui partent de l’objet lui-même, la gravité de Newton par exemple, des connaissances indépendantes du processus qui leur a donné naissance, aux plus dépendantes du processus qui leur a donné naissance et du cerveau qui les pensent, l’idée de dieu, celle d’un dieu transcendant de Leibniz par exemple.

Je ne vois pas comment on peut dire que des connaissances "objectives" peuvent être indépendantes du cerveau qui les pense. Certains éléments sont si constitutifs de notre représentation du monde (par exemple le temps ou l'espace) que l'on considère, à tort, qu'ils sont indépendants de notre cerveau. Or, cela ne peut pas être, un étant hors de notre représentation.
Le modèle objectif n'est pas du côté de l'objet, c'est seulement qu'il est universel. Peut-être voulez-vous dire qu'il est indépendant du bon vouloir ou des opinions des uns et des autres ? Qu'il est valable pour tous.
Mais pourquoi est-ce ce modèle de certitude que nous voulons imposer à tous les domaines ?
Je prends souvent comme exemple l'histoire.
Les romains quand ils réinventaient leur histoire, en la rattachant à Homère (Énéide par exemple), ne cherchaient pas la certitude historique, mais autre chose, de plus sensé (du moins pour eux).
Pourquoi la seule norme devrait être une vérité d'objets (dénués de sens historique, d'être vers la mort, de rapport à un monde) ?
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Message par Saint-Ex Jeu 16 Mai 2024 - 11:37

Grégor a écrit:N’importe quoi Saint-Ex, il n’y a pas de relation de maître, c’est seulement que tu n’as pas su lire dans ce livre (que tu n’as pas lu je pense, tu n’as fait que lire des résumés je présume) ce que moi j’y ai trouvé. Je ne suis pas le seul du reste et des gens, je t’assure, extrêmement libres considèrent également que c’est une œuvre maîtresse.

Tu te méprends sur la signification de ce que je viens de te dire à propos de relation entre le maître et son élève. Entre le prisonnier et son geôlier. Entre l'éponge intellectuelle et l'altérité dont elle se désaltère.

Cette relation s'applique à chaque humain, moi le premier.

Tu as choisi, ou plutôt tu as été choisi par une altérité particulière, au sein duquel les livres qui ont aiguisé ta curiosité ont fini par former l'une des limites de la prison dans laquelle tu es libre car tu es d'accord avec les geôliers que constitue la teneur de tes livres, pour ne parler que de livres.

Chaque humain se construit ainsi.

J'ai choisi, ou plutôt j'ai été choisi par une altérité particulière, une autre que la tienne, au sein duquel les livres qui ont aiguisé ma curiosité ont fini par former l'une des limites de la prison dans laquelle je suis libre car je suis d'accord avec les geôliers que constitue la teneur de mes livres, pour ne parler que de livres.

Ta prison, aujourd'hui, c'est la pensée se pensant elle-même sur les cimes apocalyptiques des esprits tombés du ciel des idées pures. Tu défends TOUT Heidegger, par exemple.

Ma prison, aujourd'hui, c'est la pensée permise par la méthode scientifique, qui ouvre les yeux autant sur les intelligences que sur les stupidités. Je ne défend certainement pas tout Heidegger car j'y vois une loghorrée insupportable qui cache une pensée des plus puérile avec son Être et temps ridicule et qui cache aussi avec le talent des charmeurs de serpent le nazisme dont il a été capable au plus profond de la profondeur de sa philosophie.

Tu pourras répondre « N’importe quoi Saint-Ex ». Tu es libre, n'est-ce pas ?

.


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Message par Saint-Ex Jeu 16 Mai 2024 - 12:00

Grégor a écrit: Je ne vois pas comment on peut dire que des connaissances "objectives" peuvent être indépendantes du cerveau qui les pense.

Tu ne vois pas une telle chose car tu emploies le terme cerveau au singulier, or, les connaissances objectives sont le fruit de la somme des pensées d'une multitude de cerveaux ayant employé la méthode scientifique, qui consiste entre autres à se méfier des suggestions de son propre cerveau comme de la peste.

Cette multitude de cerveaux scientifiques confirment aujourd'hui l'objectivité de la multitude des penseurs du secteur radicalement matérialiste de la philosophie qui se développe depuis 2500 ans, tandis que le secteur radicalement idéaliste de la philosophie s'embourbent dans la multitude des erreurs qu'elles commet depuis 2500 ans sans jamais le reconnaître; quelle misère ...

.


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Message par hks Jeu 16 Mai 2024 - 12:43

baptiste
ton texte est mal disposé (à corriger si tu le peux)

baptiste a écrit:Je m’intéresse à la condition humaine et à la philosophie uniquement en tant qu’un élément constitutif mais pas fondateur exclusif de toute pensée.

Il est vrai que chez les grands systématiques (Spinoza, Leibniz, Hegel par exemple) la philosophie (leur système) embrasse la totalité (ce qui est plus que "fonder").
Disons qu'elle est totalisante, pas sectorielle.
Par opposition la phénoménologie de Husserl est sectorielle (idem de Kant antérieurement)
Mais Schopenhauer est aussi totalisant que cet Hegel qu'il critique acerbement.
Nietzsche explique tout, si l'on veut, et autant qu'Aristote.

Ce n'est pas le cas de tous les philosophes que de totaliser en un système explicatif fermé.
Il y eut une réaction constante au "système" dans l'histoire. Ne serait-ce cette idée importante
 de "manière de vivre".

De nos jours l'existentialisme, mais aussi le pragmatisme, voire les philosophie analytiques ou celles du langage, la phénoménologie, qui différent les unes des autres mais ne sont pas constructrices de systèmes totalisant s'il faut leur trouver un commun.

Bien que, je le reconnais, la tentation de totaliser soit toujours puissante chez les philosophes...  est -ce le seul fait des philosophes que de tendre à une Weltanschauung (ce dont on a parlé antérieurement).
Ce n'est pas seulement ce qu'il font
et ce ne sont pas les seuls à avoir cette tentation.

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Message par hks Jeu 16 Mai 2024 - 14:40

gregor a écrit:Je ne vois pas comment on peut dire que des connaissances "objectives" peuvent être indépendantes du cerveau qui les pense.

Si je peux me permettre

baptiste fait un graduation dans la" connaissance" pas dans l'objectivité.

il dit
baptiste a écrit:Nos connaissances vont des plus objectives qui partent de l’objet lui-même, la gravité de Newton par exemple, des connaissances indépendantes du processus qui leur a donné naissance, aux plus dépendantes du processus qui leur a donné naissance et du cerveau qui les pensent,
ce sont pour lui les connaissances qui sont plus ou moins objectives.

 Les plus objectives sont celles, empiriques, de ce qui est donné dans l'expérience des choses concrètes.
Il y a pour baptiste un travail du cerveau.

Et puis, il y a un travail du cerveau qui va imaginer et si alors on sort de l expérience concrète et de son garant alors, on est en péril d'imaginer des idées métaphysiques.

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Message par Grégor Jeu 16 Mai 2024 - 15:11

Saint-Ex,
Je ne défends pas tout Heidegger.
Pour au moins deux raisons, la première c'est que je ne comprends pas tous ses textes, la seconde parce que même parmi ce que je crois comprendre, je ne suis pas totalement d'accord avec lui.
Par contre je suis d'accord avec toi, concernant les cerveaux, c'est exactement cette thèse que je défends : la connaissance objective, scientifique est une connaissance qui tend vers l'universalité (c'est-à-dire que n'importe quel cerveau normalement constitué doive admettre le même discours). C'est le sens de la nécessité chez Aristote, ce dont on ne discute pas car tout le monde est obligatoirement d'accord. J'ajoute qu'il y a une dimension temporelle dans l'objet de ce discours, d'où l'idée de prévoyance : un discours qui peut prédire infailliblement un phénomène est un discours objectif, scientifique.
Je n'ai jamais dit que ce discours objectif, scientifique et si tu veux matérialiste était nul. C'est un discours, de mon point de vue, positif. Le positif a du bon, c'est même le bien, le bien en personne. Si l'on comprend adéquatement la nature on peut satisfaire au mieux nos besoins et vivre heureux. Il n'y a pas de mal à cela. Et si tu veux appeler cela matérialisme, je te le concède.
La science est sans doute l'unique moyen de réaliser le voeu de Kant de construire un paradis sur terre, un royaume des fins.
Mais c'est là qu'on introduit une petite rupture dans la machine avec le mot "fin". L'homme est une fin en soi etc.
Cela signifie que les raisons instrumentales ne son pas celles qui valent pour les hommes. Tout fonctionne pour l'homme, au service de l'homme. La science est au service des besoins humains. Mais l'homme n'est pas au service des besoins humains, il est sa propre fin (même s'il lui faut aussi travailler et se mettre au service de ses propres besoins). Disons qu'il n'est pas seulement l'instrument mais le but de l'instrument.
Sommes-nous toujours d'accord ?
Enfin il y a Heidegger qui reprend cette fracture ontologique entre l'homme et son monde fait de raisons instrumentales et qui dit cette chose très étrange, à savoir, que l'homme n'est pas un étant.
Il introduit cela par la négativité. L'homme et le rien, nul étant, l'angoisse, le néant, la mort.
Tout ce qui dans le projet positiviste passe à la trappe et auquel rien ne répond vraiment, sinon l'art et la poésie, quand ils le peuvent.
Une forme de mélancolie, qui peut être joyeuse ou triste et les deux à la fois : la beauté de l'éphémère, l'irrévocable, le jamais plus, l'inouï.
Cette négativité, qui fait que l'homme glisse hors de toute prise avec les étants, qui le rassurent habituellement, ne peut pas atteindre la positivité des sciences. Elle ne vient pas rayer les lois de la nature. Il n'y a pas de contradiction. Ce n'est pas Heidegger qui va venir contredire les équations de Planck. C'est seulement que ce monde rassurant et familier (extrêmement bien décrit par Heidegger dans Être et Temps), ce monde quotidien du sens, au sein duquel la science devrait régner en maître pour le meilleur de l'humanité, il existe une faille ontologique, une rupture aquoiboniste, un malaise foudroyant, cette angoisse latente du rien, de la mort, du néant, qui constitue l'homme en son être vers la mort. Car l'homme meurt en chaque instant et plus il vieillit et plus sa mort est longue. J'ai vu déjà 38 années mourir sous mes yeux. Ce non sens de la mort nous habite comme une autre vie au sein de la vie : la vraie vie qui est ailleurs. J'appelle cette conscience du temps, cette nostalgie, une autre dimension au sein de laquelle on peut penser quelque chose comme la vérité, le monde, l'existence.
Je ne dis pas que la philosophie doit s'occuper uniquement de la négativité, elle est aussi là pour penser les articulations entre positivité et négativité.
La science est aveugle à la dimension du temps humain.
Elle vit dans l'éternité pour le bien des hommes.
Mais pour l'homme l'éternité est un peu amère, n'est-ce pas ? Lui qui fut comme chassé hors de l'éternité, qu'il peut certes contempler, mais où il ne peut vivre.
Notons aussi que le souci, au sein duquel l'homme naît, lorsqu'il devient conscient du temps, de ses responsabilités, de sa mort, est une lourde charge à assumer, d'où la tendance à fuir vers l'idéal, l'amour, les attitude puériles, la procrastination, comme un refus perpétuel de naître. Cela marque les hommes et notamment les adolescents qui peinent à naître à l'âge adulte.
Tout cela pour dire que cette négativité se trouve injectée de bien des manières dans nos vies. On ne peut pas détourner le regard de l'abîme et vivre uniquement dans la positivité. Sinon quelle vie vivrions nous ? Un vie misérable, inconsciente d'avoir vécu.
La philosophie est aussi un moyen d'essayer d'apaiser cette déchirure.
Mais vraiment, ne regrettez-vous pas cette vie qui s'enfuit ?
N'aimez-vous pas cette vie qui s'enfuit ?
Faut-il vraiment apaiser cette belle douleur ?
Ou au contraire l'affronter et la résoudre autant qu'on peut, par des mots, grâce à l'écriture, la parole ?
Pourquoi mon destin est-il d'être un croque-mort, d'interroger le crâne dans la fosse, de réveiller les vivants dans leur mort ? Je ne le sais pas, mais j'appelle cela être spirituel. L'homme, plein de mérites, est aussi un être spirituel (poétique).
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Message par Grégor Jeu 16 Mai 2024 - 15:27

Ok HKS, je suis d'accord avec vous, du coup.
C'est un peu ce que dit Kant dans la Critique de la Raison Pure et je suis bien évidemment d'accord avec ce risque de l'imagination métaphysique.
Par contre, vivre au ras du sol, sans spiritualité, comme un objet (j'avais envie de dire un vulgaire objet), est une bien médiocre façon d'exister selon moi.
Et il faudrait aussi repenser, toujours selon moi, cette notion de concrétude, parce que je ne suis pas sûr que la dimension spirituelle soit absente du monde concret de l'homme. C'est plutôt une fuite dans les choses, une course effrénée dans les divertissements, un oubli de l'être.
Enfin c'est mon point de vue.
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Message par Bergame Jeu 16 Mai 2024 - 15:47

J'aimerais bien comprendre ce que tu appelles "spirituel" en fait, Gregor. Je vois bien quelques amorces de définition ici et là dans tes textes, mais je ne crois pas avoir lu d'analyse systématique ?

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Message par Saint-Ex Jeu 16 Mai 2024 - 18:02

.

À Grégor

À partir du moment où tu tiens le discours que tu viens de tenir sur la science (et le matérialisme), je peux t'assurer que ru remontes sérieusement dans mon estime. J'avais d'ailleurs déjà noté ce début de point de vue sur la science (et le matérialisme). Je crois avoir vu qu'il y a eu une évolution de ta part (surtout sur le matérialisme).

Mais nous ne serons certainement pas d'accord sur Heidegger affirmant que l'Allemand est un être pour la mort suivi d'un humour noir de qualité discutable lui permettant d'affirmer que le Juif n'est pas un être pour la mort (surtout lorsqu'il se promène en train, c'est moi qui ajoute)

Cela dit, je ne me vois pas mourir. Au contraire, je me vois demeurer parfaitement éternel dans l'instant qui se manifeste à moi depuis ma naissance et qui me promet de se manifester à moi jusqu'à ma mort. Je considère que la mort n'existe pas, sauf sous la forme du vivant qui l'exprime.

Je me vois matérialiste du matérialisme de Démocrite et Épicure affirmant que la mort n'existe pas et je me vois éternel de l'éternité bien vue par Spinoza, Nietzsche et les chirurgiens qui m'ont sauvé la vie il y a quelques années et à qui on ne raconte pas d'histoires hédeggeriennes ...

.
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Message par Saint-Ex Jeu 16 Mai 2024 - 18:14

Grégor a écrit:vivre au ras du sol, sans spiritualité, comme un objet (j'avais envie de dire un vulgaire objet), est une bien médiocre façon d'exister selon moi.

Mon père il était philosophe.
Il était petit mais philosophe.
Il disait « La bonne longueur pour les pattes, c'est quand les pieds touchent le sol »


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Raphaël .. L'école d'Athènes ... Détail ...

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Message par Grégor Jeu 16 Mai 2024 - 19:16

Saint-Ex,
Je suis ravi que tu aies enfin compris que je ne suis pas l'anti-matérialiste, que sans doute tu cherchais, mais que ma position est plus complexe.
Je considère que la mort n'existe pas, sauf sous la forme du vivant qui l'exprime.
La question que je te pose est : est-ce le vivant qui exprime la mort, ou l'être vivant particulier qu'est l'homme qui est pris dans un langage qui engage sa mort ?
Sinon, je déteste l'antisémitisme et cette facette de Heidegger comme toi.
Je suis d'accord la mort n'existe pas, elle n'est rien, mais ce rien n'est pas rien pour nous etc.
Mais la temporalité de l'homme ne se mesure pas qu'à travers sa confrontation radicale à la mort, il est ce palimpseste dont nous parle Proust, par exemple.
Ou Nietzsche :
Observe le troupeau qui paît sous tes yeux ; il ne sait ce qu’est hier ni aujourd’hui, il gambade, broute, se repose, digère, gambade à nouveau, et ainsi du matin au soir et jour après jour, étroitement attaché par son plaisir et son déplaisir au piquet de l’instant, et ne connaissant pour cette raison ni mélancolie ni dégoût. C’est là un spectacle éprouvant pour l’homme, qui regarde, lui, l’animal du haut de son humanité, mais envie néanmoins son bonheur – car il ne désire rien d’autre que cela : vivre comme un animal, sans dégoût ni souffrance, mais il le désire en vain, car il ne le désire pas comme l’animal. L’homme demanda peut-être un jour à l’animal : « pourquoi ne me parles-tu as de ton bonheur, pourquoi restes-tu là à me regarder ? L’animal voulut répondre et lui dire : « Cela vient de ce que j’oublie immédiatement ce que je voulais dire » - mais il oublia aussi cette réponse, et resta muet – et l’homme de s’étonner.
Profondeur immense de ce texte : un psychanalyste pourrait gloser sur ce désir de vivre l'insouciance animale de notre prime jeunesse délivrée du poids du temps (une vie sans souci).
Et puis un peu d'humour qui n'est pas pour vous déplaire, je crois.
Grégor
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