L'évolution du monde
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L'évolution du monde
Je relis le début du fil et je vois que j'en fus incitateur.
Ai -je à me corriger sur ce que bergame cite ?
Je dirais bien que l'idée de "ce qui va dans un sens" ne présuppose pas, pas nécessairement, l'idée d'une fin.
Pour tout dire ne présuppose pas l'idée dune finalité exogène au mouvement. Ou autrement dit une téléologie (et pas plus d'une théologie).
"Ce qui va dans un sens" ne présuppose pas un régime de 'causes finales'.
Non, il n'en va et n'en suit que de l'observation empirique, les choses vont dans un sens.
Maintenant il est incontestable que le sens dans lequel vont les chose peut ne pas plaire, mais c'est une toute autre question.
D'aucuns qui me critiqueraient sur le sens de la marche insisteront pourtant sur la marche inéluctable vers leur mort. Les choses vont pourtant bien sur ce point dans un sens. Factuellement et sans téléologie ni théologie.
Que ce sens là ne ravisse pas le cœur des mortels est une toute autre question.
Ai -je à me corriger sur ce que bergame cite ?
hks a écrit:
Je suis optimisme dans le sens où je tiens l'universalisme, le cosmopolitisme, le métissage et l'humanisme comme meilleurs que ... ce qui se présente comme y étant contraire [...]
On voit, certes, des mouvement de résistances réactives mais ça ne tiendra pas la route .
Globalement et la technique n'y est pas pour rien... ça va dans un sens... qui n'est pas celui du replis autarcique.
Je dirais bien que l'idée de "ce qui va dans un sens" ne présuppose pas, pas nécessairement, l'idée d'une fin.
Pour tout dire ne présuppose pas l'idée dune finalité exogène au mouvement. Ou autrement dit une téléologie (et pas plus d'une théologie).
"Ce qui va dans un sens" ne présuppose pas un régime de 'causes finales'.
Non, il n'en va et n'en suit que de l'observation empirique, les choses vont dans un sens.
Maintenant il est incontestable que le sens dans lequel vont les chose peut ne pas plaire, mais c'est une toute autre question.
D'aucuns qui me critiqueraient sur le sens de la marche insisteront pourtant sur la marche inéluctable vers leur mort. Les choses vont pourtant bien sur ce point dans un sens. Factuellement et sans téléologie ni théologie.
Que ce sens là ne ravisse pas le cœur des mortels est une toute autre question.
hks- Digressi(f/ve)
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Re: L'évolution du monde
hks a écrit:hks a écrit:
Je suis optimisme dans le sens où je tiens l'universalisme, le cosmopolitisme, le métissage et l'humanisme comme meilleurs que ... ce qui se présente comme y étant contraire [...]
.....
Globalement et la technique n'y est pas pour rien... ça va dans un sens... qui n'est pas celui du replis autarcique.
Je dirais bien que l'idée de "ce qui va dans un sens" ne présuppose pas, pas nécessairement, l'idée d'une fin.
Pour tout dire ne présuppose pas l'idée dune finalité exogène au mouvement.
Dans "Race et Histoire", Lévi Strauss pose tres bien ce problème : Les cultures ont la nécessité de s' hybrider pour évoluer. Une culture évolue en se nourrissant d'autres cultures......Mais ce processus implique une raréfaction de la nourriture....sauf à impliquer une notion de durée et de lenteur dans l' hybridation, pour laisser le temps à l' altérité de se reconstituer.
Je rappelle que j'ai tenté de proposer l' altérité culturelle comme substitut à une altérité génétique récemment perdue.
L' altérité est nécessaire au vivant , une nécessité vitale adaptative ( stabilité dynamique résultant d' une somme d' instabilité) et l' universalisme une recherche de stabilité statique mortifère.
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TIMSHEL
kercoz- Digressi(f/ve)
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Re: L'évolution du monde
Reste la question : toutes les cultures sont-elles hybridables ?
Celle de la liberté de la femme et celle qui la maintiendrait sous dépendance masculine.
Le Liban est mort de n'avoir pas pu hybrider ses cultures (et de ses dirigeants qui en ont fait leurs choux gras)
Celle de la liberté de la femme et celle qui la maintiendrait sous dépendance masculine.
Le Liban est mort de n'avoir pas pu hybrider ses cultures (et de ses dirigeants qui en ont fait leurs choux gras)
jean tardieu- Digressi(f/ve)
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Re: L'évolution du monde
jean tardieu a écrit:Reste la question : toutes les cultures sont-elles hybridables ?
Je pense que paradoxalement, elles ne le sont pas, ..mais que cette hybridation est nécessaire à la survie de la culture dominante ( sinon de l'espèce).
Elles ne le sont , ou plutôt elles sont très peu miscibles. Les cultures évoluent depuis une base commune (éthologique disons), par itérations en divergeant les unes des autres.
Hypothèse: en sortant du modèle éthologique commun de sociabilité, les groupes divergent et suivent par itérations une suite de déviance perverse (la culture originale ethologique étant considérée comme stable et optimale), ...déviance corrigée , chaque correction occasionnant d'autres déviances ou traumatismes qu'il faudra à nouveau corriger. ....
Je prends souvent l' exemple de la pile de livres : soient 2 piles A et B ..j'entasse des livres et l' équilibre devient problématique en A et B .... je suis obligé de poser le livre suivant de façon à corriger le défaut précédent, voire le dévers général ....CEs piles représentent 2 cultures itératives ... Il me semble évident que ma correction sur "A" n'a aucun intérèt pour le tas "B" .
Exemple concret qui illustre ton intérêt pour la gente féminine: La tunisie tente de valoriser la femme en remettant en question son système d' héritage qui privilégie l'homme sur ses soeurs ....C'est effacet des millénaires de rétroactions qui aboutissaient au fait que bien qu'étant privilégié, l héritier se retrouvait avec la responsabilité de sécurisation physique et morale de la population féminine de la famille.
La survenue de l' occidental et de sa merveilleuse "démocratie"voudrait modifier ces pratiques ...mais c'est risquer d'écrouler la pile de livre.... L'excision est cruelle et nous faisons beaucoup mieux en terme de frigidité par des méthodes bien plus soft ...Voir les stats ..
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TIMSHEL
kercoz- Digressi(f/ve)
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Re: L'évolution du monde
Mais si, c'est exactement cela, une cause finale : Le but, réel ou supposé, vers lequel s'oriente l'action.hks a écrit:Je dirais bien que l'idée de "ce qui va dans un sens" ne présuppose pas, pas nécessairement, l'idée d'une fin.
Pour tout dire ne présuppose pas l'idée dune finalité exogène au mouvement. Ou autrement dit une téléologie (et pas plus d'une théologie).
"Ce qui va dans un sens" ne présuppose pas un régime de 'causes finales'.
Non, il n'en va et n'en suit que de l'observation empirique, les choses vont dans un sens.
Et par ailleurs, je pense que tu sais que dans le flux infini de l'empirie, tu sélectionnes plus ou moins consciemment les faits, retiens ceux qui vont dans ton sens et délaisse ceux qui n'y vont pas ? Comme disait Weber, la manière la plus déloyale de prendre position, c'est de prétendre "laisser parler les faits".
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...que vont charmant masques et bergamasques...
Bergame- Persona
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Re: L'évolution du monde
Ce soir sur Arte, documentaires sur la " Décadence ", encore en cours, mais il y a le replay !, splendides, intelligents, remède à la " collapsologie " bas de plafond.
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" Tout Étant produit par moi m'est donné (c'est son statut philosophique), a priori, et il est Mien (cogito, conscience de Soi, libéré du Poêle) ". " Savoir guérit, forge. Et détruit tout ce qui doit l'être ", ou, équivalents, " Tout l'Inadvertancier constitutif doit disparaître ", " Le progrès, c'est la liquidation du Sujet empirique, notoirement névrotique, par la connaissance ". " Il faut régresser et recommencer, en conscience ". Moi.
C'est à pas de colombes que les Déesses s'avancent.
neopilina- Digressi(f/ve)
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Re: L'évolution du monde
Je ne suis pas opposé à l'idée de cause finale. Elle peut être considérée rationnellement dans le cas de la volonté (intentionellle). Les raisons que l' on se donne d'agir peuvent être appelée "causes finales".bergame a écrit:Mais si, c'est exactement cela, une cause finale : Le but, réel ou supposé, vers lequel s'oriente l'action.
Mais là je ne parle même pas de cause , je constate que les évènements sont lisibles dans un ordre (d'apparition) et pas dans un autre (ordre).
Je constate par exemple que l'embryon (animal) se développe dans un ordre (et pas dans n'importe quel ordre ).
C'est objectif.
Je laisse, il est vrai, parler les faits.
Je peux certes choisir de regarder certains faits et pas d'autres, mais les faits que je regarde on un sens de production qui est objectif.
L'introduction de l'idée de finalité n'est pas nécessaire.
Ce que l'on peut reprocher c'est une mauvaise observation des faits. Par exemple reprocher de voir une mondialisation là où il n'y en a pas.
En physique ce serait, par exemple, voir une objectivité de la mesure du temps des horloges la où il n'y en a pas.
L'empirique est toujours tributaire de la vue et de notre intellection des choses vues.
Dans certains domaines cette intellection peut ne pas recourir à la cause finale et les sciences évitent d'y recourir.
L'observation de la consécution des choses peut même se passer de l'idée de cause (disons de cause efficiente). Relativisée par Hume par exemple.
Ce n'est certes pas l'inclination naturelle, mais c'est une autre question.
hks- Digressi(f/ve)
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Re: L'évolution du monde
Exemple concret qui illustre ton intérêt pour la gente féminine: La tunisie tente de valoriser la femme en remettant en question son système d' héritage qui privilégie l'homme sur ses soeurs ....C'est effacet des millénaires de rétroactions qui aboutissaient au fait que bien qu'étant privilégié, l héritier se retrouvait avec la responsabilité de sécurisation physique et morale de la population féminine de la famille.
Ou le privilège masculin comme mesure compensatoire à une protection des femmes, cette dernière se traduisant in fine en soumission quasi absolue. N'est-ce pas un peu tordu ?
Comme quoi il est toujours question d'interprétation des faits.
On peut soutenir, en matière de "fin d'un monde", que la libération de la femme en occident profite surtout aux hommes en les libérant d'un devoir de présence et d'éducation : c'est ainsi de la multiplication des foyers mono-parentaux dans lesquels la femme doit travailler, éduquer, être présente à tout moment... C'est un peu beaucoup en regard de la peinarditude du père...
Mais quoi qu'il en soit, nous admettrons qu'il s'agit d'un progrès. On s'interroge alors sur sa finalité, et est-ce que finalité il y a ?
J'en vois bien une : rendre l'homme inutile et superflu.
Je crois qu'il ne faut pas se cacher derrière notre petit doigt philosophique : toutes les cultures ne se valent pas. N'empêche qu'elles sont là.
Ou le privilège masculin comme mesure compensatoire à une protection des femmes, cette dernière se traduisant in fine en soumission quasi absolue. N'est-ce pas un peu tordu ?
Comme quoi il est toujours question d'interprétation des faits.
On peut soutenir, en matière de "fin d'un monde", que la libération de la femme en occident profite surtout aux hommes en les libérant d'un devoir de présence et d'éducation : c'est ainsi de la multiplication des foyers mono-parentaux dans lesquels la femme doit travailler, éduquer, être présente à tout moment... C'est un peu beaucoup en regard de la peinarditude du père...
Mais quoi qu'il en soit, nous admettrons qu'il s'agit d'un progrès. On s'interroge alors sur sa finalité, et est-ce que finalité il y a ?
J'en vois bien une : rendre l'homme inutile et superflu.
Je crois qu'il ne faut pas se cacher derrière notre petit doigt philosophique : toutes les cultures ne se valent pas. N'empêche qu'elles sont là.
jean tardieu- Digressi(f/ve)
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Re: L'évolution du monde
jean tardieu a écrit:
Je crois qu'il ne faut pas se cacher derrière notre petit doigt philosophique : toutes les cultures ne se valent pas. N'empêche qu'elles sont là.
ou là là...tu es mal parti avec ça!
Juste un échantillon en revisitant Lévi Strauss:
Si elles sont là c'est qu'elles se valent ...puisque la seule valeur réellement objective, c'est la durée, la résilience (toutes les cultures ont le même age/L. Strauss).
Reste à définir ce dont on parle et ce que tu entends par "valoir", et d' ou l'on porte un jugement de valeur.
Pour la "fin du monde", l' idée du fil portait sur la pénurie d'abondance et les cata économico-écolo en cours...ce qui rejoint le pb des modèles culturels disponible si, comme le dit Jancovici, on passe en qqs années de 150 kw-esclaves à 30 ou 50 kw-esclaves...adieu bisounours et bonjour aux veaux vaches poules cochons .
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TIMSHEL
kercoz- Digressi(f/ve)
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Re: L'évolution du monde
D'accord ! Si je suis mal parti, alors je rétropédale. D'autant que le sujet n'est pas "Le choc des cultures"
Pour ce qui est de la "pénurie d'abondance", j'abonde tout à fait dans ton sens. On en a vu les minuscules effets avec les masques anti-covid. Ce qui laisse augurer en cas de catastrophe géophysique ou humaine un retour au jardinet de subsistance, dans un meilleur des cas.
Cela ne signerait pas pour autant la "fin du monde" humain car l'humain est ingénieux, souple et adaptable : l'espèce repartirait sans doute grâce à quelques entités survivantes et isolées.
Téléologie ...? Marc de café...?
Pour ce qui est de la "pénurie d'abondance", j'abonde tout à fait dans ton sens. On en a vu les minuscules effets avec les masques anti-covid. Ce qui laisse augurer en cas de catastrophe géophysique ou humaine un retour au jardinet de subsistance, dans un meilleur des cas.
Cela ne signerait pas pour autant la "fin du monde" humain car l'humain est ingénieux, souple et adaptable : l'espèce repartirait sans doute grâce à quelques entités survivantes et isolées.
Téléologie ...? Marc de café...?
jean tardieu- Digressi(f/ve)
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Re: L'évolution du monde
kercoz a écrit:Reste à définir ce dont on parle et ce que tu entends par "valoir", et d' ou l'on porte un jugement de valeur.
C'est bien ce que je me demandais en lisant cette phrase de Levi- Straus
.« La question de la supériorité des cultures n’a pas de sens ; cette supériorité en tout cas ne prouve rien d’ailleurs, là où elle existe, elle vient du hasard ou de l’emprunt
Propos contradictoire qui semble bien admettre la supériorité ...mais qui ne prouve rien .
Mais rien de quoi ?
Rien de certains arguments autres que le hasard et l emprunt.
les autres arguments relèvent de la qualité
Or Levi Strauss refuse les arguments de qualité
Levi Strauss a écrit:On peut comparer des quantités (telle société a plus de techniques, telle autre connaît mieux le corps humain etc.), mais non des qualités : en quoi est-on plus avancé parce qu'on possède plus de technique que celui par exemple qui a plus de sérénité intérieure, de spiritualité ? Ces critères sont trop différents pour être hiérarchisés. Autrement dit parler de société plus civilisée ne veut pas dire grand chose car nous ne possédons pas de critère d'hiérarchisation.
le texte laisse passer des non dits .
Car en quoi " possèder plus de technique" relèverait plus de la quantité que de la qualité (attribuée à la spiritualité).
Il y a un jugement dépréciatif de la technique (renvoyée à la quantité) que Levi Strauss exprime sans y voir de problème d'implication subjective de sa part.
Sa distinction entre jugement de quantité et jugement de qualité tombe en fait dans le qualitatif.
Il hiérarchise .
In fine La question de la supériorité des cultures a un sens qualitatif.
...........................................................................................
Non qu'il ne faille pas distinguer le quantitatif du qualitatif
Apprécier la durée (résiliance) par exemple c'est qualitatif.Kercoz a écrit:Si elles sont là c'est qu'elles se valent ...puisque la seule valeur réellement objective, c'est la durée, la résilience
On peut constater la durée, certes et la quantifier ( Durer des siècles ou 15 ans ), cela ne relève pas d'un jugement de valeur mais d'un calcul... et ensuite on peut juger qualitativement en vertu de valeur rapportée à l éthique.
Le dit "jugement de quantité" est en fait une mesure comptable du quantifiable. Ce que fait la science.
Mais elle ne parle pas de "valeur objective" de ses quantités.
Dernière édition par hks le Jeu 1 Oct 2020 - 14:50, édité 2 fois
hks- Digressi(f/ve)
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Re: L'évolution du monde
Distinguer qualité et quantité, et même durée, est tellement judicieux et indispensable que, m'en tenant à l'observation de Kercoz :"Ce n'est pas le sujet", je me demande s'il ne serait pas bon d'ouvrir un filon : "Quelle serait la formule d'une culture idéale ?" Ou Utopia.
jean tardieu- Digressi(f/ve)
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Re: L'évolution du monde
Tu peux ouvrir un fil sur l'utopie
Cela dit j'ai relu le début de ce fil
Qu'il y ait la mort comme fin dans tout organisme et toute organisation humaine voire astrophysiquement dans les galaxies et certains parlent même d'une extinction de l'univers , certes
ne va pas contre un fait éthique : nous finalisons nos actions.
C'est la raison pratique de Kant et de bien d'autres philosophes qui en reconnaissent la nécessité.
(ce indépendamment de la critique de la raison pure et autres formes de scepticisme)
Autrement dit nous portons en nous la distinction du bien et du mal et peut être plus profondément que celle du vrai et du faux.
Le problème (grave) est que comme le dit Levi Strauss nous n'avons pas de critères de hiérarchisation.
Non, il nous faut à chaque fois affirmer des valeurs sans critères relevant de la logique des quantités.
Nous n'avons [b]pas de critères qui relèvent du vrai et du faux.
" La Guerre des Dieux" disait Max Weber
Cela dit j'ai relu le début de ce fil
bergame a écrit:Le titre de ce topic joue sur les deux sens du mot "fin". Il trouve son origine dans une réflexion à partir de cette idée de hks :hks a écrit:Je suis optimisme dans le sens (évidemment) où je tiens l' universalisme, le cosmopolitisme, le métissage et l' humanisme comme meilleurs que ... ce qui se présente comme y étant contraire [...]
Qu'il y ait la mort comme fin dans tout organisme et toute organisation humaine voire astrophysiquement dans les galaxies et certains parlent même d'une extinction de l'univers , certes
ne va pas contre un fait éthique : nous finalisons nos actions.
C'est la raison pratique de Kant et de bien d'autres philosophes qui en reconnaissent la nécessité.
(ce indépendamment de la critique de la raison pure et autres formes de scepticisme)
Autrement dit nous portons en nous la distinction du bien et du mal et peut être plus profondément que celle du vrai et du faux.
Le problème (grave) est que comme le dit Levi Strauss nous n'avons pas de critères de hiérarchisation.
Non, il nous faut à chaque fois affirmer des valeurs sans critères relevant de la logique des quantités.
Nous n'avons [b]pas de critères qui relèvent du vrai et du faux.
" La Guerre des Dieux" disait Max Weber
hks- Digressi(f/ve)
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Re: L'évolution du monde
Nous n'avons pas de critères du vrai et du faux (sauf en mathématiques ou en physique) parce que tout est sujet à interprétation selon nos désirs ou selon des certitudes préimplantées. Mais pas seulement : l'homme est une créature schizophrène. Il veut une chose, mais aussi son contraire et le démontre en toute occasion : ce qu'il veut, c'est totale liberté et totale sécurité. Soit ce qui ne relève que d'un compromis.
Tout ne devrait être que compromis alors que nul (les purs) n'est prêt à l'accepter qu'en dernier recours, c'est à dire quand le plus grand mal est fait.
Par exemple, là sous nos yeux, hks nous dit tenir l'universalisme, le cosmopolitisme, le métissage... comme meilleurs... que tout ce qui s'y oppose. Le Liban (j'y reviens parce que ça fait très mal) est la preuve, sinon du contraire, du moins de l'insuffisance notoire de ce cosmopolitisme...
Et tout porte à penser que notre schizophrénie n'a pas fini de nous pourrir l'existence.
Tout ne devrait être que compromis alors que nul (les purs) n'est prêt à l'accepter qu'en dernier recours, c'est à dire quand le plus grand mal est fait.
Par exemple, là sous nos yeux, hks nous dit tenir l'universalisme, le cosmopolitisme, le métissage... comme meilleurs... que tout ce qui s'y oppose. Le Liban (j'y reviens parce que ça fait très mal) est la preuve, sinon du contraire, du moins de l'insuffisance notoire de ce cosmopolitisme...
Et tout porte à penser que notre schizophrénie n'a pas fini de nous pourrir l'existence.
jean tardieu- Digressi(f/ve)
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Re: L'évolution du monde
J Tardieu a écrit:Par exemple, là sous nos yeux, hks nous dit tenir l'universalisme, le cosmopolitisme, le métissage... comme meilleurs... que tout ce qui s'y oppose.
Il faut bien prendre parti mais sans violence,
ce qui est une seconde prise de parti.
humm...J Tardieu a écrit: du moins de l'insuffisance notoire de ce cosmopolitisme...
le Liban me semble au contraire particulièrement communautariste .
Le Liban Cosmopolite si l'on veut parce que diverses "polis" s'y côtoient,
Paris est par exemple cosmopolite.
C'est un sens de cosmopolite: Qui comprend des personnes de tous les pays, subit des influences de nombreux pays.
mais au second sens.
Qui s'accommode de tous les pays, de mœurs nationales variées.
Un esprit cosmopolite.
Là, le Liban n' y est pas du tout.
hks- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 04/10/2007
Re: L'évolution du monde
Précisément ! Le Liban était encore cité parmi les nations comme un exemple de vivre ensemble et de tolérance même si les cultures ne s'hybridaient pas vraiment : chacun sa communauté, mais tous ensemble.. Quelque chose est venu rompre cet équilibre qui semblait idéal.
jean tardieu- Digressi(f/ve)
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Re: L'évolution du monde
hks a écrit:kercoz a écrit:Reste à définir ce dont on parle et ce que tu entends par "valoir", et d' ou l'on porte un jugement de valeur.
C'est bien ce que je me demandais en lisant cette phrase de Levi- Straus.« La question de la supériorité des cultures n’a pas de sens ; cette supériorité en tout cas ne prouve rien d’ailleurs, là où elle existe, elle vient du hasard ou de l’emprunt
Propos contradictoire qui semble bien admettre la supériorité ...mais qui ne prouve rien .
Mais rien de quoi ?
Rien de certains arguments autres que le hasard et l emprunt.
les autres arguments relèvent de la qualité
Or Levi Strauss refuse les arguments de qualité
Levi Strauss en enquêtant sur des groupes nomades, montre qu'ils ne sont pas plus archaïques que ceux des forêts, mais ..rétrogrades. C'est à dire qu'ils ont été chassés de la forêt lors d'une période moins faste. Ils possèdent un résidu de terminologie végétale dans un vocabulaire appauvri. Ces groupes sont obligés de s'adapter à des situations bien plus rudes : nomadisme ou montagnardes (avec moins d'enfants) et une évolution culturelle bien plus coercitive.....Ces sous modèles "marginaux" sont en fait, un "joker" du modèle global : lors de circonstances exogènes plus difficile (ère glaciaire, invasions, épidémie..), ils survivront et pourront reprendre la place du groupe forestier affaibli par une aisance trompeuse.....
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TIMSHEL
kercoz- Digressi(f/ve)
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Re: L'évolution du monde
Levy Strauss me fait penser par analogie à un spécialiste de Chrétien de Troyes qui n'aurait rien lu d'autres en matière de roman.
hks- Digressi(f/ve)
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Re: L'évolution du monde
Avant les guerres (civiles, puis israélo libanaise 2006) .J Tardieu a écrit:Le Liban était encore cité parmi les nations comme un exemple de vivre ensemble et de tolérance
Il y a guerre(s) au Liban depuis 1975
Jusqu'à la guerre civile on parlait de« La Suisse du Moyen-Orient »
Une forme de vie politique assez spéciale a perduré qui équilibre des communautés hostiles. Equilibres qui confine à l'équilibrisme.
Pays très inégalitaire ...la situation est catastrophique.
hks- Digressi(f/ve)
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Re: L'évolution du monde
hks a écrit:Levy Strauss me fait penser par analogie à un spécialiste de Chrétien de Troyes qui n'aurait rien lu d'autres en matière de roman.
L. Strauss ne fait que montrer que les groupes ne sont pas archaïques mais rétrogrades...Le reste je l'extrapole pour confirmer que:
"""Dans les systèmes vivants, les "bruits" (au sens physique du terme, c'est à dire les défauts, les sous systèmes harmoniques..etc), participent à renforcer la résilience du système, alors que dans les systèmes humains (fabriqué par l' humain), les bruits perturbent le système et finissent par le détruire"""" Je ne sais plus qui à dit ça..c'est un argumentaire pour les systèmes complexes non linéaires.
Il ne faut pas oublier que la première formation de L.Strauss est la philosophie.
Pour le Liban, il me semble que la période pré-occidentale du Moyen Orient est un bien meilleur exemple de cosmopolitisme apaisé..moins de massacres, voisinage des 3 religions sans trop de problèmes, élitisme des cultures minoritaires utilisées comme éléments neutres dans l' accès au pouvoir ....On retrouve ce cas chez nous, ou les juifs et protestants, ne pouvant accéder à des métiers "nobles" furent forcer d'exercer des activités "ignobles" qui vont, plus tard leur offrir un pouvoir imprévu.
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kercoz- Digressi(f/ve)
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Re: L'évolution du monde
On peut accorder un grand crédit scientifiques aux études ciblées de Levy Strauss...mais enfin quoi ?
On est chez Levy Strauss dans l'ante histoire et c'est le cas de tous les anthropologues des sociétés primitives.
Est-ce que l'histoire de l'occident depuis l'empire romain, de sa chute et ensuite, est une affaire de groupes qui ne sont pas archaïques mais rétrogrades.
......................................................
J'ai lu pas mal de choses sur la rétroaction/ feedback et de ce genre.
Je m'intéresse (comme beaucoup) à l'histoire et je ne vois pas d'apports à l'histoire dans les modélisations employées par exemple en climatologie.
On voudrait faire entrer l'histoire humaine dans un jeu de forces mécaniques (fut- il non linéaire) mais on n'y parvient pas.
Pas plus que le matérialisme dialectique (issu de Hegel)
n'y parvenait.
Ce sont des voies d'emprunt beaucoup trop théoriques.
On est chez Levy Strauss dans l'ante histoire et c'est le cas de tous les anthropologues des sociétés primitives.
Est-ce que l'histoire de l'occident depuis l'empire romain, de sa chute et ensuite, est une affaire de groupes qui ne sont pas archaïques mais rétrogrades.
......................................................
J'ai lu pas mal de choses sur la rétroaction/ feedback et de ce genre.
Je m'intéresse (comme beaucoup) à l'histoire et je ne vois pas d'apports à l'histoire dans les modélisations employées par exemple en climatologie.
On voudrait faire entrer l'histoire humaine dans un jeu de forces mécaniques (fut- il non linéaire) mais on n'y parvient pas.
Pas plus que le matérialisme dialectique (issu de Hegel)
n'y parvenait.
Ce sont des voies d'emprunt beaucoup trop théoriques.
hks- Digressi(f/ve)
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Re: L'évolution du monde
hks a écrit:
J'ai lu pas mal de choses sur la rétroaction/ feedback et de ce genre.
Je m'intéresse (comme beaucoup) à l'histoire et je ne vois pas d'apports à l'histoire dans les modélisations employées par exemple en climatologie.
On voudrait faire entrer l'histoire humaine dans un jeu de forces mécaniques (fut- il non linéaire) mais on n'y parvient pas.
.
La climatologie est un bon exemple. Sur la marche générale de l' évolution de notre espèce et surtout de nos cultures, l'histoire est une échelle bien trop courte pour accéder à une réalité. Les évènements ne sont pas signifiants. C'est comme vouloir comprendre l' évolution du climat, ou même des saisons en étudiant la météo....Pour reprendre ton exemple, pour étudier l'histoire humaine récente ( post JC), il te faudrait mieux étudier les modèles météo que la climatologie.
Pourtant, c'est dans les structures et les variables dominantes du modèle de la socialisation ( éthologie) puis du morcellement des cultures humaines et dans leur étude que l' on peut espérer approcher une réalité ....et non par de vaines introspections sur nos ressentis (je pense à l' empathie, la violence, l' espoir ...etc).
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TIMSHEL
kercoz- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 01/07/2014
Re: L'évolution du monde
jean tardieu a écrit:
Et tout porte à penser que notre schizophrénie n'a pas fini de nous pourrir l'existence.
« La schizophrénie est un trouble mental sévère et chronique appartenant à la classe des troubles psychotiques » et il vaut mieux réserver le mot à cette maladie, d’autant plus que nous avons une autre bonne façon d’analyser la vie affective.
Nous constatons, dans la vie de tous les jours que nous sommes mus par deux esprits : l’esprit bon qui nous donne joie, allant, courage et l’esprit mauvais qui suscite tristesse, trouble, désespérance.
La vie spirituelle est l’art du discernement des esprits, ce qui implique une vigilance permanente, tant il est facile de se laisser embarquer par l’esprit mauvais, celui qui, pour reprendre vos termes, nous pourrit la vie.
La spiritualité chrétienne personnifie parfois ces deux esprits, sans que cela soit indispensable.
L’esprit mauvais, c’est le Satan, l’accusateur, le procureur et l’esprit bon le Paraclet, le consolateur, l’avocat de la défense.
A ce tribunal, l’esprit mauvais qui nous tourmente et nous fait tourmenter les autres est contré et supplanté par l’esprit bon, le Saint-Esprit.
On retrouve cette distinction des esprits, exprimée sous une autre forme, par exemple chez Spinoza et sa grande dichotomie entre affects de joie et affects de tristesse.
Et aussi chez Freud avec le combat entre pulsion de vie et pulsion de mort, Eros et Thanatos.
Vanleers- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 4214
Date d'inscription : 15/01/2017
Re: L'évolution du monde
On peut chercher un autre nom à notre schizophrénie mais l'idée reste la même : rien n'est pur dans notre monde, tout est affaire de compromis (jusqu'au cuivre natif qui est un composé du cuivre, fer et soufre).
Nous n'évoluons que dans le compromis, parfois d'autant plus introuvable en nous-mêmes que nous nous voulons purs. S'il suffisait pour être libres, d'être libres, tout serait trop simple. Mais il entre dans nos sentiments (impurs) tant de calculs et d'hormones que l'état de joie ou de tristesse ne peuvent tout expliquer, en tous cas pas les conflits, (externes ou intimes).
C'est bien pourquoi les échanges entre nations sont toujours et systématiquement des compromis.
(Même récemment sous mandat français, et jusque dans les années 70, le Liban était un exemple idéal de ces compromis qui favorisaient tant les affaires du pays).
Dans un tout autre registre, je pense que la pulsion de mort freudienne n'existe pas (mais bien la pulsion de mort "de l'autre") car la vie n'est que Volonté au sens de Shopy, c'est à dire un "vouloir vivre absurde", une pulsion animale.
Tout comme toi, hks, je suis aussi favorable au métissage, au cosmopolitisme. Mais cela ne dépend pas de moi, cela dépend aussi de l'autre qui, s'il préfère la séparation, peut me l'imposer tout à son aise et me rejeter autant qu'il voudra.
Nous n'évoluons que dans le compromis, parfois d'autant plus introuvable en nous-mêmes que nous nous voulons purs. S'il suffisait pour être libres, d'être libres, tout serait trop simple. Mais il entre dans nos sentiments (impurs) tant de calculs et d'hormones que l'état de joie ou de tristesse ne peuvent tout expliquer, en tous cas pas les conflits, (externes ou intimes).
C'est bien pourquoi les échanges entre nations sont toujours et systématiquement des compromis.
(Même récemment sous mandat français, et jusque dans les années 70, le Liban était un exemple idéal de ces compromis qui favorisaient tant les affaires du pays).
Dans un tout autre registre, je pense que la pulsion de mort freudienne n'existe pas (mais bien la pulsion de mort "de l'autre") car la vie n'est que Volonté au sens de Shopy, c'est à dire un "vouloir vivre absurde", une pulsion animale.
Tout comme toi, hks, je suis aussi favorable au métissage, au cosmopolitisme. Mais cela ne dépend pas de moi, cela dépend aussi de l'autre qui, s'il préfère la séparation, peut me l'imposer tout à son aise et me rejeter autant qu'il voudra.
jean tardieu- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 26/09/2020
Re: L'évolution du monde
René Girard a produit une théorie anthropologique très intéressante sur le fonctionnement des sociétés.
On peut la résumer en disant d’abord que les désirs des hommes imitent ceux des autres, et que de là naissent les rivalités et donc la violence.
Soumis à cette violence et pour la conjurer, les groupes humains de toute taille et de toute nature cimentent leur unité sur le dos d’un tiers : c’est le mécanisme du bouc émissaire, traité en victime dont l’expulsion apaise la violence interne du groupe et assure sa pérennité.
Les sociétés se fondent sur cette logique victimaire et on peut constater qu’elle fonctionne encore aujourd’hui alors que les sociétés sont autrement plus importantes que les groupes de chasseurs-cueilleurs du Paléolithique
On peut la résumer en disant d’abord que les désirs des hommes imitent ceux des autres, et que de là naissent les rivalités et donc la violence.
Soumis à cette violence et pour la conjurer, les groupes humains de toute taille et de toute nature cimentent leur unité sur le dos d’un tiers : c’est le mécanisme du bouc émissaire, traité en victime dont l’expulsion apaise la violence interne du groupe et assure sa pérennité.
Les sociétés se fondent sur cette logique victimaire et on peut constater qu’elle fonctionne encore aujourd’hui alors que les sociétés sont autrement plus importantes que les groupes de chasseurs-cueilleurs du Paléolithique
Vanleers- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 15/01/2017
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