Apologie de la science
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Re: Apologie de la science
neopilina a écrit:
Distribution générale de " poireaux ontologiques " !
Pas de Sujet, pas d'Être, donc pas d'ontologie. Tu persistes à employer " ontologie ", " ontologique ", à propos de l'être qui est l'objet de la science. Si tu lisais autres choses que des auteurs, des avatars, kantiens, néo-kantiens, tu verrais que les termes " être ", " ontologie ", ont à très bon droit disparu de la littérature scientifique.
Exemple, je souligne :
Crosswind a écrit:Michel Bitbol a écrit:" Et lorsqu'il [Schrödinger] a dû défendre l'idée plus particulière que la fonction d'onde (ou le vecteur d'état) représente la réalité, l'argument principal que Schrödinger a employé s'appuyait tout autant sur la faiblesse des prétentions des objets quotidiens à la réalité que sur des déterminations positives de l'entité théorique qu'il voulait leur substituer. Détaillons un peu son raisonnement. Nous n'avons aucune raison penser, dit-il, que les vecteurs d'état sont moins réels que les particules ou même que les chaises ou que les tables. Ces dernières sont, tout autant que les vecteurs d'état, des constructions intellectuelles destinées à articuler notre expérience autour d'un petit nombre d'invariants. Les chaises et les tables sont des entités théoriques au même titre que les vecteurs d'état. A ceci près que la théorie dans laquelle s'insèrent les chaises et les tables est celle que nous avons dû modeler dès notre petite enfance afin de survivre. L'attribution d'une «réalité» à des entités théoriques baroques comme le vecteur d'état ne s'oppose donc en aucune manière à l'anti-réalisme métaphysique de Schrödinger; c'est au contraire cet anti-réalisme fondamental qui, en allégeant considérablement la charge émotive liée au vocable «réalité», permet à la fois de défaire la relation privilégiée qu'il entretient avec les corps matériels de la vie courante, d'en élargir le champ d'attribution, et d'envisager sans états d'âme une refonte complète de l'ontologie en s'appuyant sur la structure des théories physiques contemporaines".
Sur un autre fil l'ami lank nous demande quoi de neuf dans les jardins ? Mon bassin est prêt pour l'hiver (j'en ai bavé !), je taille mes arbres, là, j'en suis aux saules têtards. A un moment je m'assoie pour une petite pause, mon regard s'attarde distraitement sur le vent qui joue avec l'osier de saule que je dois encore enlever, et c'est venu comme ça : " Ce n'est pas parce qu'on n'arrive pas à dire philosophiquement au mieux les choses qu'il faut douter de l'existence des ces branches, de ce vent ". Aux actualités on nous signale que, finalement, c'est 1 000 personnes qui ont " disparus " suite aux incendies en Californie. Il faudrait demander à Crosswind si les flammes qui ont tué ces gens étaient " fortes " ou " faibles ". Et si ils avaient été néo-kantiens ils auraient moins soufferts, peut être même qu'ils n'auraient pas brûlés, non ? Je ne sais pas si Schrödinger a lui-même parlé " d'anti-réalisme métaphysique ", mais si c'est le cas, il aurait mieux fait de se coucher, même si on s'appelle Schrödinger.
Avec Emmanuel, la science (et pardon pour les scientifiques du forum dont je partage complètement l'affliction) veut peser sur la philosophie, avec Crosswind c'est l'inverse. Et pourtant les deux renvoient à la situation malsaine de promiscuité (proximité n'est pas promiscuité) d'avant 1945, celle d'avant la " catastrophe " qui a incité " tout le monde ", c'est à dire la science et à la philosophie, à mettre en évidence certains cloisonnements nécessaires, épistémologiques, entre elles, elles ne s'occupent pas des mêmes choses, qui ont fait si cruellement défaut avant, et ce dès que la science prend son essor définitif. Promiscuité qui a sculpté douloureusement le monde au XIX° et au début du XX° siècles.
Un scientifique quand il fait de la science n'a pas à causer philosophie, ontologie, et encore moins métaphysique, c'est le comble du ridicule, grotesque.
Un philosophe quand il philosophe n'a pas à causé science. A une réserve près : c'est un Sujet qui fait de la science, et de cela en soi, il peut légitimement en causer.
Dernière édition par neopilina le Dim 18 Nov 2018 - 2:28, édité 1 fois
neopilina- Digressi(f/ve)
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Re: Apologie de la science
kercoz a écrit:Emmanuel a écrit:
Mais comme mon pharmacien m'a confié le protocole d'analyse de ma glycémie ainsi que la façon d'y réagir par injection d'insuline de base porcine incompatible avec la pensée d'Allah, hé bien je ne dépense pas trop d'argent et je me porte très bien.
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Quel intéret ?
L' intéret de l' individu doit il passer avant l' intéret du groupe actuel et celui du groupe historique, voire de l' espèce...Si pour faire perdurer ton/mon existence insignifiante, obscène et ridicule, on doit mettre en danger notre boucle trophique dont dépendra notre descendance, quel intéret cette débauche de moyens inutiles ?
La morale n' a plus la cote, mais le bilan carbone n'est pas le seul qui puisse permettre de se regarder dans une glace.
Je vais me pendre juste pour faire plaisir à l'espèce.
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Emmanuel- Digressi(f/ve)
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Re: Apologie de la science
neopilina a écrit:neopilina a écrit:
Distribution générale de " poireaux ontologiques " !
Pas de Sujet, pas d'Être, donc pas d'ontologie. Tu persistes à employer " ontologie ", " ontologique ", à propos de l'être qui est l'objet de la science. Si tu lisais autres choses que des auteurs, des avatars, kantiens, néo-kantiens, tu verrais que les termes " être ", " ontologie ", ont à très bon droit disparu de la littérature scientifique.
Exemple, je souligne :Crosswind a écrit:Michel Bitbol a écrit:" Et lorsqu'il [Schrödinger] a dû défendre l'idée plus particulière que la fonction d'onde (ou le vecteur d'état) représente la réalité, l'argument principal que Schrödinger a employé s'appuyait tout autant sur la faiblesse des prétentions des objets quotidiens à la réalité que sur des déterminations positives de l'entité théorique qu'il voulait leur substituer. Détaillons un peu son raisonnement. Nous n'avons aucune raison penser, dit-il, que les vecteurs d'état sont moins réels que les particules ou même que les chaises ou que les tables. Ces dernières sont, tout autant que les vecteurs d'état, des constructions intellectuelles destinées à articuler notre expérience autour d'un petit nombre d'invariants. Les chaises et les tables sont des entités théoriques au même titre que les vecteurs d'état. A ceci près que la théorie dans laquelle s'insèrent les chaises et les tables est celle que nous avons dû modeler dès notre petite enfance afin de survivre. L'attribution d'une «réalité» à des entités théoriques baroques comme le vecteur d'état ne s'oppose donc en aucune manière à l'anti-réalisme métaphysique de Schrödinger; c'est au contraire cet anti-réalisme fondamental qui, en allégeant considérablement la charge émotive liée au vocable «réalité», permet à la fois de défaire la relation privilégiée qu'il entretient avec les corps matériels de la vie courante, d'en élargir le champ d'attribution, et d'envisager sans états d'âme une refonte complète de l'ontologie en s'appuyant sur la structure des théories physiques contemporaines".
Sur un autre fil l'ami lank nous demande quoi de neuf dans les jardins ? Mon bassin est prêt pour l'hiver (j'en ai bavé !), je taille mes arbres, là, j'en suis aux saules têtards. A un moment je m'assoie pour une petite pause, mon regard s'attarde distraitement sur le vent qui joue avec l'osier de saule que je dois encore enlever, et c'est venu comme ça : " Ce n'est pas parce qu'on n'arrive pas à dire philosophiquement au mieux les choses qu'il faut douter de l'existence des ces branches, de ce vent ". Aux actualités on nous signale que, finalement, c'est 1 000 personnes qui ont " disparus " suite aux incendies en Californie. Il faudrait demander à Crosswind si les flammes qui ont tué ces gens étaient " fortes " ou " faibles ". Et si ils avaient été néo-kantiens ils auraient moins soufferts, peut être même qu'ils n'auraient pas brûlés, non ? Je ne sais pas si Schrödinger a lui-même parlé " d'anti-réalisme métaphysique ", mais si c'est le cas, il aurait mieux fait de se coucher, même si on s'appelle Schrödinger.
Avec Emmanuel, la science (et pardon pour les scientifiques du forum dont je partage complètement l'affliction) veut peser sur la philosophie, avec Crosswind c'est l'inverse.
Je partage parfaitement l'idée de la sensibilité dont tu signales à raison le côté tragique pour ceux faits de chair et d'os qui ont brûlé vifs dans les incendies de Californie et pour qui la pensée de Kant aurait été bien inutile.
Par contre, je ne suis pas d'accord avec ce que tu dis de ma «pesée» sur la philosophie. J'insiste simplement mais avec obstination sur le fait que le matérialisme antique disparu pendant des milliers d'années renaît aujourd'hui sous la forme de la science. Toutes les explications de la science constituent aujourd'hui un simple prolongement du matérialisme antique, dont on a tant perdu l'habitude qu'on ne le voit pas alors qu'on l'a sous les yeux sous la forme de ses réalisations les plus réussies par-delà le bien et le mal.
Il n'y a à mon avis vraiment pas de quoi s'affliger. Il y a au contraire de quoi jubiler.
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Emmanuel- Digressi(f/ve)
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Re: Apologie de la science
Crosswind a écrit:Vanleers a écrit: Ce matérialisme-là est humble, il n’est que méthodologique : il pose la condition par laquelle nous savons faire des expériences scientifiques. Il ne s’agit donc pas d’un matérialisme philosophique qui dirait « tout est matière ». »
Humble, il le serait pour peu que ce matérialisme ne soit qu'une figure d'esprit. Or ce n'est pas le cas (les affirmations ontologiques des sciences sont légions).
Guillaume Lecointre, qui est un chercheur scientifique reconnu, dit que le matérialisme du scientifique est humble au sens où il est simplement méthodologique et ne se prononce pas sur la question « Tout est-il matière ? »
Cette question est en effet extrascientifique car, par définition, non accessible à l’expérimentation scientifique.
Vanleers- Digressi(f/ve)
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Re: Apologie de la science
Vanleers a écrit:Crosswind a écrit:Vanleers a écrit: Ce matérialisme-là est humble, il n’est que méthodologique : il pose la condition par laquelle nous savons faire des expériences scientifiques. Il ne s’agit donc pas d’un matérialisme philosophique qui dirait « tout est matière ». »
Humble, il le serait pour peu que ce matérialisme ne soit qu'une figure d'esprit. Or ce n'est pas le cas (les affirmations ontologiques des sciences sont légions).
Guillaume Lecointre, qui est un chercheur scientifique reconnu, dit que le matérialisme du scientifique est humble au sens où il est simplement méthodologique et ne se prononce pas sur la question « Tout est-il matière ? »
Cette question est en effet extrascientifique car, par définition, non accessible à l’expérience.
Si nous partons du principe que toutes les expériences prouvant que tout est matière ne seront jamais épuisées, alors oui, nous ne pouvons pas affirmer que tout est matière à 100 %. C'est le principe d'abolition de la Vérité voulu par la science offrant la possibilité d'une remise en question de toute hypothèse, de toute proposition, de tout postulat.
Mais si nous affirmons que tout est (probablement) matière, alors nous affirmons une hypothèse réfutable par une seule expérience prouvant l'existence d'une non-matière.
Parler d'une vérité située dans le champ de réalité de la psychologie, et on ne peut pas faire autrement pour l'idée, ne prouve en rien l'existence d'une non-matière, d'une idée pure, d'un dualisme idéel, car tout le champ de cette réalité ne constitue jamais qu'un fonctionnement de la matière.
Une idée n'est jamais pure en ce sens qu'elle est le fonctionnement d'une corporéité, or, un fonctionnement n'a jamais d'existence propre. On n'a par exemple jamais vu des tours-minutes sans objet en rotation, ni des battements cardiaques sans cœur, ni de la poésie sans poète, ni Dieu sans celui qui en parle. C'est pareil avec l'idée, le dualisme, le noumène, la métaphysique, l'immatérialité, le néant ...
Le matérialisme radical consiste à ne pas se laisser raconter des histoires à dormir debout.
Il n'a cependant jamais craché sur la beauté d'un coucher de soleil, ni sur une composition de Bach ou de Renoir, ni sur une histoire de la pensée, de la religion ou de la politique, ni sur le système finement, artistiquement, poétiquement développé d'une métaphysique ou d'une philosophie philosophante, messieurs les métaphysiciens et les philosophes de la philosophie philosophantes. (il y a des philosophes avec qui on n'est pas d'accord et qu'on peut apprécier cependant par la qualité de leur discours.)
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Cela dit, et en résumé :
« Mon père, il était petit. Il était petit mais philosophe. Il disait "la bonne longueur pour les pattes, c'est quand les pieds touchent le sol" »
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Emmanuel- Digressi(f/ve)
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Re: Apologie de la science
Crosswind a écrit:En attendant, je remarque une chose intéressante. Les tenants de l'une des formes de monisme matérialiste, souvent dénommé "naturel" par ses partisans, se tiennent pour affirmer leurs positions en tant qu'évidentes et non-métaphysiques. Tant Emmanuel que Neopilina, et même baptiste à sa façon, revendiquent le sens commun pour se défendre d'une quelconque croyance.
....................
Mais pas eux, puisqu'ils sont dans le naturel, il ne s'agit pas de métaphysique. "CQFD"
Ta première intervention sur ce post donnait le ton « rien n’échappe à la philosophie, même la science », ce vieux rêve d’omnipotence. Le problème c’est que la philosophie ne s’incarne pas nécessairement dans n’importe quel individu ayant acquis un excès de confiance dans la capacité à développer un commentaire académique et baignant dans les illusions que produisent et reproduisent les traditions philosophiques, les « demis habiles » toujours prêts « à faire les philosophes » disait Pascal.
Pour s’occuper du concept de science encore faut-il savoir de quoi on parle dans ce qui n’est que « recherche de la raison des effets » (Pascal encore), on ne peut simplement en parler comme si l’engagement scientifique était un parti pris inspiré par le ressentiment contre une caste scolastique et les bonnes causes intellectuelles, une pratique culturelle ou religieuse. La recherche de « la raison des effets » avec les moyens modernes d’investigation en est venu à heurter de front le poids ces habitudes de pensées, ces positions acquises par force d’habitudes et de préséance, ces croyances culturelles comme ces cultes littéraires et philosophiques, certain comme Wittgenstein avaient un jour prétendu dissiper les illusions, le problème c’est que celles-ci ne se nichent ni dans le discours ni dans la rationalité mais bien dans la psyché et le vieux rêve d’omnipotence encore entretenu par certains.
La "recherche de la cause des effets" n'implique nécessairement aucun monisme matérialiste même si, bien entendu, elle peut y conduire certains. L'interrogation dites philosophique, perpétuellement posée n'implique pas de trouver nécessairement une réponse à la question existentielle et encore moins une réponse universelle.
baptiste- Digressi(f/ve)
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Re: Apologie de la science
baptiste a écrit:Crosswind a écrit:En attendant, je remarque une chose intéressante. Les tenants de l'une des formes de monisme matérialiste, souvent dénommé "naturel" par ses partisans, se tiennent pour affirmer leurs positions en tant qu'évidentes et non-métaphysiques. Tant Emmanuel que Neopilina, et même baptiste à sa façon, revendiquent le sens commun pour se défendre d'une quelconque croyance.
....................
Mais pas eux, puisqu'ils sont dans le naturel, il ne s'agit pas de métaphysique. "CQFD"
Ta première intervention sur ce post donnait le ton « rien n’échappe à la philosophie, même la science », ce vieux rêve d’omnipotence. Le problème c’est que la philosophie ne s’incarne pas nécessairement dans n’importe quel individu ayant acquis un excès de confiance dans la capacité à développer un commentaire académique et baignant dans les illusions que produisent et reproduisent les traditions philosophiques, les « demis habiles » toujours prêts « à faire les philosophes » disait Pascal.
Pour s’occuper du concept de science encore faut-il savoir de quoi on parle dans ce qui n’est que « recherche de la raison des effets » (Pascal encore), on ne peut simplement en parler comme si l’engagement scientifique était un parti pris inspiré par le ressentiment contre une caste scolastique et les bonnes causes intellectuelles, une pratique culturelle ou religieuse. La recherche de « la raison des effets » avec les moyens modernes d’investigation en est venu à heurter de front le poids ces habitudes de pensées, ces positions acquises par force d’habitudes et de préséance, ces croyances culturelles comme ces cultes littéraires et philosophiques, certain comme Wittgenstein avaient un jour prétendu dissiper les illusions, le problème c’est que celles-ci ne se nichent ni dans le discours ni dans la rationalité mais bien dans la psyché et le vieux rêve d’omnipotence encore entretenu par certains.
Lu et approuvé.
baptiste a écrit:La "recherche de la cause des effets" n'implique nécessairement aucun monisme matérialiste même si, bien entendu, elle peut y conduire certains.
Pas d'accord. Ce qui se trouve hors du monisme matérialiste est un fonctionnement du monisme matérialiste.
baptiste a écrit:L'interrogation dites philosophique, perpétuellement posée n'implique pas de trouver nécessairement une réponse à la question existentielle et encore moins une réponse universelle.
Non seulement l'interrogation philosophique n'implique pas de réponse, mais elle exige qu'aucune réponse ne lui soit apportée, contrairement à la science, et donc au matérialisme radical, qui ne cesse de répondre ou de tenter de répondre à toutes les questions et à chacune d'elles, les plus grandes comme les plus petites.
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Dernière édition par Emmanuel le Dim 18 Nov 2018 - 14:32, édité 1 fois
Emmanuel- Digressi(f/ve)
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Re: Apologie de la science
baptiste a écrit:on ne peut simplement en parler comme si l’engagement scientifique était un parti pris inspiré par le ressentiment contre une caste scolastique et les bonnes causes intellectuelles, une pratique culturelle ou religieuse.
Mais c'est toi qui nous oblige à en parler ainsi. Tu exprimes un ressentiment à l’égard de la philosophie.
Les philosophes s'autorisent à prendre la science comme sujet d'étude et tu estimes que: non ils n'ont pas à t'objectiver.
C'est une réaction toute naturelle d'amour propre.
Les psychologues, les sociologues, les neurologues objectivisent les philosophes et ces derniers n'apprécient pas non plus.
Dernière édition par hks le Dim 18 Nov 2018 - 18:05, édité 1 fois
hks- Digressi(f/ve)
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Re: Apologie de la science
hks a écrit:baptiste a écrit:on ne peut simplement en parler comme si l’engagement scientifique était un parti pris inspiré par le ressentiment contre une caste scolastique et les bonnes causes intellectuelles, une pratique culturelle ou religieuse.
Mais c'est toi qui nous oblige a en parler ainsi. Tu exprimes un ressentiment à l’égard de la philosophie.
Les philosophes s'autorisent à prendre la science comme sujet d'étude et tu estimes que non ils n'ont pas à t' objectiver.
C'est une réaction toute naturelle d'amour propre.
Les psychologues, les sociologues, les neurologues objectivisent les philosophes et ces derniers n'apprécient pas non plus.
Je pense sincèrement que chacun, philosophe ou scientifique, devrait se départir de son amour propre et chercher sans état d'âme ce qui les rapproche plutôt que ce qui les oppose. C'est d'après moi et ma petite personne une condition essentielle à la bonne vie.
L'état d'âme, c'est du domaine de l'art.
Les Filles de Paul Durand-Ruel, Marie Thérèse et Jeanne, 1882, Huile sur toile
Norfolk (Virginie), Chrysler Museum of Art, don de Walter P.Chrysler Jr., en mémoire de Thelma Chrysler Foy
La plus belle pièce du musée. Elle arrache et retourne dans tous les sens tous les états d'âme de quiconque la voit réellement pour la première fois.
Lorsqu'on voit le tableau, on est à une trentaine de mètres, on est invariablement tenté de se rapprocher, on m'a dit que c'est ce que font la plupart des visiteurs, et quand on est à distance permettant de se rendre compte que les personnages sont représentés grandeur nature, on s'arrête, c'est ce que font également tous les visiteurs. Et alors, là, on se sent regardé. Regardé par quoi ? Par une statue venue de Grèce antique représentant Apollon. On se sent regardé aussi par une seconde statue venue de Grèce antique aussi, et c'est celle de Dyonisos.
Le conservateur du musée Chrysler de Norfolk en Virginie est un philosophe-artiste.
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Emmanuel- Digressi(f/ve)
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Re: Apologie de la science
Emmanuel a écrit:Non seulement l'interrogation philosophique n'implique pas de réponse, mais elle exige qu'aucune réponse ne lui soit apportée, contrairement à la science, et donc au matérialisme radical, qui ne cesse de répondre ou de tenter de répondre à toutes les questions et à chacune d'elles, les plus grandes comme les plus petites.
Profession de foi carrément contradictoire, et étrange : on ne doit donc pas s'interroger philosophiquement (ce qui revient à abandonner ce terrain à d'autres moins scrupuleux) et en même temps le matérialisme radical a réponse à tout.
Dans un certain sens, ça me fait penser à Crosswind : surtout ne pas creuser, remarques que la position est très répandue, le Sujet veut savoir, mais encore plus profondément il ne le veut pas. A un moment ça devient une destruction parfaitement rationnelle de Soi, de Ce qu'on est. A force de tourner autour, la philosophie a finit pas cerner et rendre incontournable l'a priori des philosophes en soi, l'inconscient des psys. Il était vraiment grand temps que Freud trouve la porte et la pousse un peu.
_________________
" Tout Étant produit par moi m'est donné (c'est son statut philosophique), a priori, et il est Mien (cogito, conscience de Soi, libéré du Poêle) ". " Savoir guérit, forge. Et détruit tout ce qui doit l'être ", ou, équivalents, " Tout l'Inadvertancier constitutif doit disparaître ", " Le progrès, c'est la liquidation du Sujet empirique, notoirement névrotique, par la connaissance ". " Il faut régresser et recommencer, en conscience ". Moi.
C'est à pas de colombes que les Déesses s'avancent.
neopilina- Digressi(f/ve)
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Re: Apologie de la science
neopilina a écrit:Emmanuel a écrit:Non seulement l'interrogation philosophique n'implique pas de réponse, mais elle exige qu'aucune réponse ne lui soit apportée, contrairement à la science, et donc au matérialisme radical, qui ne cesse de répondre ou de tenter de répondre à toutes les questions et à chacune d'elles, les plus grandes comme les plus petites.
Profession de foi carrément contradictoire, et étrange : on ne doit donc pas s'interroger philosophiquement (ce qui revient à abandonner ce terrain à d'autres moins scrupuleux) et en même temps le matérialisme radical a réponse à tout.
Dans un certain sens, ça me fait penser à Crosswind : surtout ne pas creuser, remarques que la position est très répandue, le Sujet veut savoir, mais encore plus profondément il ne le veut pas. A un moment ça devient une destruction parfaitement rationnelle de Soi, de Ce qu'on est. A force de tourner autour, la philosophie a finit pas cerner et rendre incontournable l'a priori des philosophes en soi, l'inconscient des psys. Il était vraiment grand temps que Freud trouve la porte et la pousse un peu.
Tu as beau creuser, tu ne trouves pas de réponse à la question de savoir pourquoi il y a de l'Être et pas du Non-Être. La question reste la question. Elle est littéralement divinisée par la philosophie dualiste ou moniste idéelle. Elle est socratique/platonicienne dans le sens où elle indique ce qu'on ne sait pas, en faisant savoir uniquement que l'on sait qu'on ne sait pas. Jamais n'est donnée la réponse permettant de savoir de quoi l'on parle. C'est ce que j'appelle le discours verbiageux des pensées juchées sur les hauteurs apocalyptiques du ciel des idées pures.
Quand à savoir ce qu'est l'être vue pas la science et le monisme matérialiste, être qui est en réalité une multitude d'êtres, je te dis, si tu me lis bien, que la science y répond ou TENTE D'Y RÉPONDRE par de multiples réponses. Elle y arrivent quand même bien souvent depuis qu'elle nous est revenue de l'antiquité grecque.
En passant, l'inconscient freudien par rapport à ce que dit de l'inconscient la psychologie nord-américaine enseignée aujourd'hui en université (*), c'est exactement ce qu'est l'astrologie par rapport à l'astronomie ou l'alchimie par rapport à la chimie.
(*) http://www.douglas.qc.ca
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Emmanuel- Digressi(f/ve)
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Re: Apologie de la science
hks a écrit:baptiste a écrit:on ne peut simplement en parler comme si l’engagement scientifique était un parti pris inspiré par le ressentiment contre une caste scolastique et les bonnes causes intellectuelles, une pratique culturelle ou religieuse.
Mais c'est toi qui nous oblige à en parler ainsi. Tu exprimes un ressentiment à l’égard de la philosophie.
Les philosophes s'autorisent à prendre la science comme sujet d'étude et tu estimes que: non ils n'ont pas à t'objectiver.
C'est une réaction toute naturelle d'amour propre.
Les psychologues, les sociologues, les neurologues objectivisent les philosophes et ces derniers n'apprécient pas non plus.
Quelle forme de ressentiment envers la philosophie ? N’ai-je pas été assez clair en disant que la philosophie ne s’incarne pas nécessairement dans n’importe quel individu prétendant parler en son nom.
Tu parles de la philosophie comme s’il s’agissait d’un mot définissant une réalité objective, comme une table ou une chaise, et que ceux qui se livrent à cette activité étaient tous des philosophes. Je ne raviverai pas un autre marronnier de ce forum : qu’est ce que la philosophie ? Il existe trois définitions de la philosophie qui m’agréent pleinement. Celle de Pascal “Se moquer de la philosophie, c’est vraiment philosopher” se moquer n’ayant pas ici le sens de railler, n’est-ce pas ! mais celui de ne pas tenir compte. Philosopher, penser c’est se libérer du poids des habitudes de pensées, des croyances culturelles léguées par plusieurs siècles de culte académique.
Celle de Kant : “La philosophie est un système de connaissance rationnelle à partir de concepts” certainement la plus communément acceptée, une rationalité discursive mais qui malheureusement manque à prendre en compte les affects. Enfin celle de Marc-Aurèle : “La philosophie consiste à garder ses démons intérieur à l’abri des outrages, innocent, supérieur aux plaisirs et aux peines, ne laissant rien au hasard et surtout attendant une mort propice à la pensée”.
Pensez les concepts scientifiques complexes n’est certainement pas à la portée de n’importe quel scolar. Le travail scientifique exige beaucoup de modestie, de remettre sans arrêt sur le tapis les mêmes analyses alors que l’avis péremptoire, dénué de subtilité et non argumenté comme celui du prince des philosophes, pour ne citer que lui, cache mal des arrières pensées peu philosophiques. Le fait que le philosophe s'autorise, comme tu dis, ne signifie pas qu'il produise des considérations pertinentes. Quand à ceux qui prétendraient m'objectiver, comme tu le dis, ils ont du boulot.
baptiste- Digressi(f/ve)
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Re: Apologie de la science
baptiste a écrit:alors que l’avis péremptoire, dénué de subtilité et non argumenté comme celui du prince des philosophes, pour ne citer que lui, cache mal des arrières pensées peu philosophiques.
En tout cas envers Heidegger et sa phrase la science ne pense pas, on ne peut pas dire que tu n'aies pas de ressentiment.
Cela dit Le" prince des philosophes" ce n'est pas Heidegger (qui est pour Arendt le" roi secret") mais Spinoza dans la bouche de Deleuze.
je cite le texte de Heidegger
"La raison de cette situation est que la science ne pense pas. Elle ne pense pas, parce que sa démarche et ses moyens auxiliaires sont tels qu'elle ne peut pas penser – nous voulons dire penser à la manière des penseurs.
Que la science ne puisse pas penser, il ne faut voir là aucun défaut, mais bien un avantage. Seul cet avantage assure à la science un accès possible à des domaines d'objets répondant à ses modes de recherches ; seul il lui permet de s'y établir. La science ne pense pas : cette proposition choque notre conception habituelle de la science. Laissons-lui son caractère choquant, alors même qu'une autre la suit, à savoir que, comme toute action ou abstention de l'homme, la science ne peut rien sans la pensée. Seulement, la relation de la science à la pensée n'est authentique et féconde que lorsque l'abîme qui sépare les sciences et la pensée est devenu visible et lorsqu'il apparaît qu'on ne peut jeter sur lui aucun pont. Il n'y a pas de pont qui conduise des sciences vers la pensée, il n'y a que le saut. Là où il nous porte, ce n'est pas seulement l'autre bord que nous trouvons, mais une région entièrement nouvelle. Ce qu'elle nous ouvre ne peut jamais être démontré, si démontrer veut dire : dériver des propositions concernant une question donnée, à partir de prémisses convenables, par des chaînes de raisonnements."
Heidegger, Essais et conférences, « Que veut dire penser ? », TEL Gallimard, Pages 157 – 158
La vision des marronniers me désespère. Les marronniers sont malades.
hks- Digressi(f/ve)
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Re: Apologie de la science
Heidegger a écrit:La science ne pense pas : cette proposition choque notre conception habituelle de la science. Laissons-lui son caractère choquant, alors même qu'une autre la suit, à savoir que, comme toute action ou abstention de l'homme, la science ne peut rien sans la pensée. Seulement, la relation de la science à la pensée n'est authentique et féconde que lorsque l'abîme qui sépare les sciences et la pensée est devenu visible et lorsqu'il apparaît qu'on ne peut jeter sur lui aucun pont.
Il est possible de retourner cette affirmation comme une chaussette.
La philosophie ne pense pas : cette proposition choque notre conception habituelle de la philosophie. Laissons-lui son caractère choquant, alors même qu'une autre la suit, à savoir que, comme toute action ou abstention de l'homme, la philosophie ne peut rien sans la pensée. Seulement, la relation de la philosophie à la pensée n'est authentique et féconde que lorsque l'abîme qui sépare les philosophies et la pensée est devenu visible et lorsqu'il apparaît qu'on ne peut jeter sur lui aucun pont.
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Que Heidegger essaie d'établir E = MC2 sans penser, pour voir. « En sautant de l'action à la pensée », comme il dit.
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Emmanuel- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 05/08/2018
Re: Apologie de la science
http://www.willeime.com/Einstein-philo.htm
Quelques citations de Einstein sur la philosophie.
Quelques citations de Einstein sur la philosophie.
hks- Digressi(f/ve)
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Re: Apologie de la science
hks a écrit:La vision des marronniers me désespère. Les marronniers sont malades.
C'est sans doute de la faute de la science qui ne pense pas.
Nous allons les sauver grâce à la philosophie qui pense.
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Emmanuel- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 05/08/2018
Re: Apologie de la science
hks a écrit:http://www.willeime.com/Einstein-philo.htm
Quelques citations de Einstein sur la philosophie.
Il défend mon point de vue.
(Sois modeste, Emmanuel, c'est toi qui a le même point de vue qu'Einstein)
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Emmanuel- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 05/08/2018
Re: Apologie de la science
Emmanuel a écrit:Tu as beau creuser, tu ne trouves pas de réponse à la question de savoir pourquoi il y a de l'Être et pas du Non-Être ...
Pourquoi y a t-il de l'Être, du Sens ? Parce qu'il y a des êtres vivants, des Sujets, pour en produire.
L'existence de l'univers physique, du réel, des choses, en un mot de l'être, en soi, ne m'intéresse absolument pas, c'est de la physique. Mon truc à moi, comme on dit, ce qui me passionne, en science, c'est celles du vivant.
Emmanuel a écrit:En passant, l'inconscient freudien par rapport à ce que dit de l'inconscient la psychologie nord-américaine enseignée aujourd'hui en université, c'est exactement ce qu'est l'astrologie par rapport à l'astronomie ou l'alchimie par rapport à la chimie.
Tu as sans doute raison : les équations et la chimie pour comprendre, expliquer, les pratiques sexuelles, les moeurs, la morale, l'éthique, la politique, etc., c'est le nec plus ultra. Tu as dû adorer " l'évolution " du D.S.M., piloté par l'industrie pharmaceutique et le scientisme. Non seulement la pseudo-science n'est pas là où tu le crois, mais c'est exactement l'inverse.
_________________
" Tout Étant produit par moi m'est donné (c'est son statut philosophique), a priori, et il est Mien (cogito, conscience de Soi, libéré du Poêle) ". " Savoir guérit, forge. Et détruit tout ce qui doit l'être ", ou, équivalents, " Tout l'Inadvertancier constitutif doit disparaître ", " Le progrès, c'est la liquidation du Sujet empirique, notoirement névrotique, par la connaissance ". " Il faut régresser et recommencer, en conscience ". Moi.
C'est à pas de colombes que les Déesses s'avancent.
neopilina- Digressi(f/ve)
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Re: Apologie de la science
neopilina a écrit:L'existence de l'univers physique, du réel, des choses, en un mot de l'être, en soi, ne m'intéresse absolument pas, c'est de la physique.
et quand ça n'intéresse pas ...le vendeur peut bien faire les pieds au mur ... ça n'intéresse pas.
hks- Digressi(f/ve)
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Localisation : Hauts de Seine
Date d'inscription : 04/10/2007
Re: Apologie de la science
neopilina a écrit:
Avec Emmanuel, la science (et pardon pour les scientifiques du forum dont je partage complètement l'affliction) veut peser sur la philosophie, avec Crosswind c'est l'inverse. Et pourtant les deux renvoient à la situation malsaine de promiscuité (proximité n'est pas promiscuité) d'avant 1945, celle d'avant la " catastrophe " qui a incité " tout le monde ", c'est à dire la science et à la philosophie, à mettre en évidence certains cloisonnements nécessaires, épistémologiques, entre elles […]
Un scientifique quand il fait de la science n'a pas à causer philosophie, ontologie, et encore moins métaphysique, c'est le comble du ridicule, grotesque.
Cette volonté, chez toi, de séparer philosophie et science n'est pas motivée, de sorte que l'on termine ton texte ce mot en tête : pourquoi? Oui, pourquoi alors que la philosophie, par nature, englobe la totalité des activité humaines, pourquoi devrait-on "séparer", si seulement ce mot signifie quoi que ce soit à ce niveau, cette discipline d'une quelconque activité scientifique? Cela n'a aucun sens.
Note, j'ai ma petite idée sur la question, que je vais maintenant soumettre au public. Tout d'abord, et cela rejoint la précédente réponse que je t'ai faite, tu préjuges du réel (le Sujet vivant, etc...), de sorte que ce réel, pour toi, ne peut que se soustraire à toute analyse philosophique. Ensuite, et peut-être surtout, il y a une incompréhension profonde du travail philosophique lorsqu'il touche aux sciences. La philosophie n'a pas pour but - sans quoi elle serait une science !- d'édicter ce qui est vrai de ce qui est faux dans le raisonnement scientifique, en tant que formalisme. Non, la démarche philosophique tient pratiquement exclusivement en la critique de l'interprétation ontologique de ces théories. Pas un philosophe, qu'il soit scientifique ou non, ne va critiquer la relativité dans son formalisme. Pas un.
Ne pas le comprendre, c'est faire une grave erreur intellectuelle.
Crosswind- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 29/07/2014
Re: Apologie de la science
Vanleers a écrit:
Guillaume Lecointre, qui est un chercheur scientifique reconnu, dit que le matérialisme du scientifique est humble au sens où il est simplement méthodologique et ne se prononce pas sur la question « Tout est-il matière ? »
Cette question est en effet extrascientifique car, par définition, non accessible à l’expérimentation scientifique.
Affirmer que tout est matière est une affirmation ontologique que la science n'ose faire.
Mais,
Affirmer qu'il y a de la matière est une affirmation ontologique que la science se permet de faire.
Dans les deux cas, nous nous retrouvons avec une affirmation ontologique, un affirmation d'existence, d'une forme ou l'autre de réel indépendant. Et c'est précisémment cette dimension absolue qui est critiquée par les anti-réalistes.
En réalité, les sciences pourraient largement se contenter d'abandonner les mots et ne plus travailler qu'avec des formules. Dans ce cas, il resterait alors le noeud extrême de l'épistémologie : ces formes logiques, qui permettent de prédire, nous donnent-elles une indication fiable d'un hypothétique réel indépendant? Le débat serait plus serein, à n'en pas douter. Et peut-être alors Neopilina comprendrait-il à quel point ce débat relève pratiquement exclusivement de la philosophie, et non pas des sciences (qui se "contentent" de prédire toujours "mieux"). Je place "mieux" entre parenthèse car le mieux est, lui-même, relatif à notre perception de ce mieux.
Crosswind- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 29/07/2014
Re: Apologie de la science
neopilina a écrit:Emmanuel a écrit:Tu as beau creuser, tu ne trouves pas de réponse à la question de savoir pourquoi il y a de l'Être et pas du Non-Être ...
Pourquoi y a t-il de l'Être, du Sens ? Parce qu'il y a des êtres vivants, des Sujets, pour en produire.
L'existence de l'univers physique, du réel, des choses, en un mot de l'être, en soi, ne m'intéresse absolument pas, c'est de la physique. Mon truc à moi, comme on dit, ce qui me passionne, en science, c'est celles du vivant.Emmanuel a écrit:En passant, l'inconscient freudien par rapport à ce que dit de l'inconscient la psychologie nord-américaine enseignée aujourd'hui en université, c'est exactement ce qu'est l'astrologie par rapport à l'astronomie ou l'alchimie par rapport à la chimie.
Tu as sans doute raison : les équations et la chimie pour comprendre, expliquer, les pratiques sexuelles, les moeurs, la morale, l'éthique, la politique, etc., c'est le nec plus ultra. Tu as dû adorer " l'évolution " du D.S.M., piloté par l'industrie pharmaceutique et le scientisme. Non seulement la pseudo-science n'est pas là où tu le crois, mais c'est exactement l'inverse.
Je me demande si tu vois où ne vois pas dans une bonne partie de ta pensée ce qui construit la passerelle la plus solide entre une philosophie et une science, passerelle construite au dessus du gouffre que tu vois par ailleurs définitivement séparer la philosophie et la science. Ta seule excuse, si je puis dire, c'est que « ça ne t'intéresse pas ».
Ça crève pourtant les yeux.
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Emmanuel- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 05/08/2018
Re: Apologie de la science
Crosswind a écrit: les sciences pourraient largement se contenter d'abandonner les mots et ne plus travailler qu'avec des formules
Non seulement les sciences ne font rien de ça, mais elles sont productrices et de mots et d'art.
Vois le parfait protoptype du médecin-philosophe-artiste de notre modernisme matérialiste radical de type antique.
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Emmanuel- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 05/08/2018
Re: Apologie de la science
Eh oui. Ce sont les mots qui font des sciences une philosophie.
_________________
"Let us chace our imagination to the heavens, or to the utmost limits of the universe ; we never really advance a step beyond ourselves, nor can conceive any kind of existence..." D. Hume
Crosswind- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 29/07/2014
Re: Apologie de la science
Je l'ai enfin lu en détail. Non moi ça ne me surprend pas. Que dire, sinon que ce quasi-réalisme, de toute façon, ne s'intéresse qu'à l'étantité, jamais à l'être ? Heidegger n'a pas fini d'avoir de l'intérêt. Car en effet, d'où vient l'instigation de la posture quasi-réaliste ? ... Le réaliste répondrait d'un raisonnement métaphysique bien réel ; l'anti-réaliste d'un raisonnement métaphysique assignable subjectif ou non ; c'est que, tous les deux, ils devraient - peu importe la nature du comment, réaliste, anti-réaliste ou quasi-réaliste - enregistrer un dynamisme à l’œuvre. Finalement, aux trois, c'est l'instigation de la chose, qui manque, c'est-à-dire étym. l'instinct à raisonner. Mais on n'est pas obligé de chercher un Estre (Seyn) aux confins des choses comme Heidegger ; on peut aussi bien admettre l'infondement tréfondamental de toutes choses prises dans un devenir pour ainsi dire s'effondrant et surgissant de soi-même instamment (le chaos inthéorisable, magma de l'imaginaire castoriadisien) ... ce qui est pourtant encore sortir de l'étant, en proposant effectivement une métaphysique, selon Heidegger. Où c'est drôle, comme l'Estre (Seyn) répond poétiquement rien ... quoique rien, ce ne soit pas encore moins que rien (le néant) mais bien un rien, trois fois rien, comme chez Devos !Crosswind a écrit:http://michel.bitbol.pagesperso-orange.fr/Quasi_RealismeF.pdf
Un peu long, parfois un brin ardu, mais édifiant.
Dernière édition par Morologue le Lun 19 Nov 2018 - 15:38, édité 1 fois
_________________
Les absents ont toujours tort.
Re: Apologie de la science
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À neopilina, exclusivement, le petit video précédent que je replace ici pour qu'il constate que l'Être ou l'être du Sujet ou du sujet fait bien partie de l'étude du scientifique-philosophe émergé du monde depuis que la philosophie matérialiste antique s'est mise à renaître de ses cendres millénaires, et pour qu'il constate qu'une solide passerelle existe bien entre la science et la philosophie.
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À neopilina, exclusivement, le petit video précédent que je replace ici pour qu'il constate que l'Être ou l'être du Sujet ou du sujet fait bien partie de l'étude du scientifique-philosophe émergé du monde depuis que la philosophie matérialiste antique s'est mise à renaître de ses cendres millénaires, et pour qu'il constate qu'une solide passerelle existe bien entre la science et la philosophie.
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Emmanuel- Digressi(f/ve)
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