La révolution copernicienne kantienne.
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Re: La révolution copernicienne kantienne.
S’il n’y a pas de chef d’orchestre dans le cerveau, dans le corps, il n’y en a pas non plus dans l’esprit, idée du corps.
Y a-t-il donc un sujet dans la philosophie de Spinoza ?
C’est ce qu’étudie Olivier Abiteboul dans Spinoza, précurseur des déconstructions du sujet : du sujet absent à la poétique de l’expression.
http://www.revue-silene.com/images/30/extrait_128.pdf
En conclusion, si l’homme en général n’est pas un sujet mais un individu déterminé comme effet, tel homme singulier est le sujet du récit qu’il tient sur lui-même, les autres et le monde.
Cela rejoint la notion d’identité narrative chez Paul Ricoeur dans Soi-même comme un Autre.
M’inspirant de ce qu’écrivait Phiphilo à propos de Ricoeur sur un autre forum, mon identité personnelle se construit et se renforce à travers les récits que je fais de moi-même à la première personne en combinant des éléments objectifs (des faits qui me sont arrivés et qui sont empiriquement vérifiables) et des éléments subjectifs (des ressentis, des points de vue, des intentions hors d'atteinte de la vérification empirique)
Y a-t-il donc un sujet dans la philosophie de Spinoza ?
C’est ce qu’étudie Olivier Abiteboul dans Spinoza, précurseur des déconstructions du sujet : du sujet absent à la poétique de l’expression.
http://www.revue-silene.com/images/30/extrait_128.pdf
Olivier Abiteboul a écrit:La poétique philosophique évacue, expulse le sujet en le diluant dans la substance, si bien que le sujet n’est plus qu’un mode fini de la substance infinie, qu’une partie de Dieu (de la Nature), qu’un individu : le sujet libre, le sujet comme principe disparaît, et laisse la place à l’individu déterminé, l’individu comme effet (qui ne peut plus espérer devenir libre qu’en et par Dieu). La « poétique littéraire du philosophe », en revanche, réintroduit le sujet dans son discours. Le sujet rejaillit en quelque sorte, mais ce n’est plus le sujet universel (l’homme), mais plutôt le sujet singulier (Spinoza). Le sujet réapparaît donc sous une autre forme (plus sensible) et avec un autre discours (plus concret ; cf. le style positif, ostensif et polémique des scolies). La poétique philosophique de Spinoza conduit ce dernier à déconstruire le sujet, mais Spinoza ne peut s’empêcher de lui redonner vie sous une forme moins universelle, moins rationnelle, moins philosophique. C’est pourquoi il est amené à se constituer une poétique littéraire, plus imagée, plus incarnée, plus personnelle, plus engagée (cf. tout l’arsenal des scolies). Le sujet philosophique, abstrait, universel disparaît, et le sujet littéraire, concret, singulier réapparaît : telle est la présence souterraine, essentielle de la littérature en philosophie.
En conclusion, si l’homme en général n’est pas un sujet mais un individu déterminé comme effet, tel homme singulier est le sujet du récit qu’il tient sur lui-même, les autres et le monde.
Cela rejoint la notion d’identité narrative chez Paul Ricoeur dans Soi-même comme un Autre.
M’inspirant de ce qu’écrivait Phiphilo à propos de Ricoeur sur un autre forum, mon identité personnelle se construit et se renforce à travers les récits que je fais de moi-même à la première personne en combinant des éléments objectifs (des faits qui me sont arrivés et qui sont empiriquement vérifiables) et des éléments subjectifs (des ressentis, des points de vue, des intentions hors d'atteinte de la vérification empirique)
Vanleers- Digressi(f/ve)
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Re: La révolution copernicienne kantienne.
aliochaverkiev a écrit: Mais j’ai constaté que ce monde me conduit à des impasses et à l’incapacité à poser des actes sociaux qui conduisent quelque part. Sans doute parce que mon positionnement, face au monde, n’est pas le même que le vôtre.
C’est là une question de point de vue. Il y a multiplicité des points de vue sur soi et sur le monde. Vous avez le votre, j’ai le mien. La vallée que j’observe à partir de ce mont là n’est pas la vallée que vous regardez à partir d’un autre mont.
Bien sûr, la diversité des points de vue est essentielle. Cependant, vous avez peut-être remarqué que comme je défends l'idéalisme, je ne souscris pas au relativisme. J'espère que nous pouvons convenir qu'il existe au moins un point de convergence entre vous et moi : notre conscience et notre conscience de soi.
Permettez-moi maintenant de revisiter la genèse de la perception en adoptant une perspective universelle basée sur l'aperception. Cela revient à être conscient de notre propre existence tout en étant attentif à l'observation du monde qui nous entoure. Pour illustrer cela de manière similaire à l'allégorie de la caverne de Platon, il est possible de se consacrer à l'étude des ombres et de développer une expertise dans leur analyse. Cependant, il demeure clair qu'elles restent des ombres et ne représentent pas la réalité en soi.
intersubjectif- Digressi(f/ve)
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Re: La révolution copernicienne kantienne.
Bergame a écrit:Mais c'est drôle que notre ami [intersubjectif] ait choisi ce pseudo puisque là où le bât blesse Husserl le plus douloureusement, c'est justement l'intersubjectivité, non ?
Incidemment, je vais relever que même le prodigieux Husserl ne distingue jamais le sens, " c'est bleu " (objet de la science, etc.) et le Sens, " j'aime, ou pas ", produit par un Sujet, au sens philosophique, en tant que tel. J'ai pourtant cru comprendre qu'il y avait des sciences humaines. Il y a énormément de problèmes philosophiques qui résultent directement d'une ou de plusieurs philosophies mal conduites. Si j'insiste sur la méthode et la rigueur, ce n'est pas pour rien.
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C'est à pas de colombes que les Déesses s'avancent.
" Savoir guérit, forge. Et détruit tout ce qui doit l'être ", ou, équivalents, " Tout l'Inadvertancier constitutif doit disparaître ", " Le progrès, c'est la liquidation du Sujet empirique, notoirement névrotique, par la connaissance ". " Il faut régresser et recommencer, en conscience ". Moi.
neopilina- Digressi(f/ve)
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Re: La révolution copernicienne kantienne.
Bergame a écrit:Non c'est du Husserl, ça.aliochaverkiev a écrit:Cette position idéaliste se défend bien sûr. La philosophie de Berkeley est intéressante et difficile d’ailleurs à réfuter.intersubjectif a écrit:De toute façon c'est la structure conscience/objet (noético-noématique) qui permet au cerveau d'exister. Le cerveau en lui-même n'a pas de conscience et tout ce que vous pouvez dire sur les sensations ou le cerveau se fait inévitablement à partir de la conscience de ceux-ci.
Mais c'est drôle que notre ami ait choisi ce pseudo puisque là où le bât blesse Husserl le plus douloureusement, c'est justement l'intersubjectivité, non ?
Je reconnais pleinement qu'il s'agit d'une réflexion husserlienne. Néanmoins, mon intention n'est pas nécessairement de développer cette idée exclusivement à partir du prisme kantien. Ces deux penseurs partagent un socle conceptuel fondamental, à savoir l'idéalisme transcendantal. Une convergence apparaît entre Husserl et Kant lorsqu'ils évoquent le concept de renversement copernicien. Ils avancent l'idée commune que notre connaissance n'est pas déterminée par les objets du monde, mais plutôt que nos structures préalables de perception et de pensée organisent notre appréhension des objets.
Le terme "Intersubjectif" constitue le pseudonyme que j'ai adopté sur une plateforme très répandue. Cela résulte du fait que tous les pseudonymes que je souhaitais utiliser étaient déjà pris. Ce qui suscite un sourire rétrospectif, c'est que, à l'époque, je n'avais qu'une vague notion de la signification de ce terme, bien que maintenant il revête une importance cruciale dans ma perspective philosophique.
intersubjectif- Digressi(f/ve)
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Re: La révolution copernicienne kantienne.
Je souligne :
Ça serait tellement plus simple de dire " organisme ", c'est bien ses réactions qui sont premières, données a priori, c'est leur statut philosophique, dans le cas de notre espèce : notre organisme est bien, philosophiquement, le Médiateur. Sauf que, effectivement, ni Kant, ni Husserl, ne peuvent, ne réussissent à le dire avec les discours qu'ils développent : les deux restent prisonniers du chausse-trappe du cogito (ce qui est totalement assumé par Husserl, c'est Son Horizon explicite, hors la conscience de Soi, point de salut, c'est vrai, sauf qu'avec le cogito en l'état, elle est en Boite).
Petite anecdote, littéralement incroyable. On ne va pas se mentir, il n'y a pas grand monde pour connaître les petits mollusques dont le nom de genre est " Neopilina ". On est d'accord ? Oui ? Accrochez-vous bien : depuis que je suis connecté, je n'ai jamais changé de pseudonyme. Et bien par deux fois, en voulant m'inscrire sur un site, etc., la " machine " m'a dit que " Neopilina " était déjà pris :
Franchement, aucun élément paranoïaque chez moi, mais encore aujourd'hui je pense à de la malveillance, je ne sais pas.
intersubjectif a écrit:Une convergence apparaît entre Husserl et Kant lorsqu'ils évoquent le concept de renversement copernicien. Ils avancent l'idée commune que notre connaissance n'est pas déterminée par les objets du monde, mais plutôt que nos structures préalables de perception et de pensée organisent notre appréhension des objets.
Ça serait tellement plus simple de dire " organisme ", c'est bien ses réactions qui sont premières, données a priori, c'est leur statut philosophique, dans le cas de notre espèce : notre organisme est bien, philosophiquement, le Médiateur. Sauf que, effectivement, ni Kant, ni Husserl, ne peuvent, ne réussissent à le dire avec les discours qu'ils développent : les deux restent prisonniers du chausse-trappe du cogito (ce qui est totalement assumé par Husserl, c'est Son Horizon explicite, hors la conscience de Soi, point de salut, c'est vrai, sauf qu'avec le cogito en l'état, elle est en Boite).
intersubjectif a écrit:Le terme "Intersubjectif" constitue le pseudonyme que j'ai adopté sur une plateforme très répandue. Cela résulte du fait que tous les pseudonymes que je souhaitais utiliser étaient déjà pris. Ce qui suscite un sourire rétrospectif, c'est que, à l'époque, je n'avais qu'une vague notion de la signification de ce terme, bien que maintenant il revête une importance cruciale dans ma perspective philosophique.
Petite anecdote, littéralement incroyable. On ne va pas se mentir, il n'y a pas grand monde pour connaître les petits mollusques dont le nom de genre est " Neopilina ". On est d'accord ? Oui ? Accrochez-vous bien : depuis que je suis connecté, je n'ai jamais changé de pseudonyme. Et bien par deux fois, en voulant m'inscrire sur un site, etc., la " machine " m'a dit que " Neopilina " était déjà pris :

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neopilina- Digressi(f/ve)
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Re: La révolution copernicienne kantienne.
Je présume que vous évoquez l'aporie du solipsisme. Toutefois, d'après ma compréhension d'Husserl et ma lecture de CRP, la conscience serait intrinsèquement liée à l'univers, voire inversement, où l'univers pourrait être considéré comme une conscience. C'est pourquoi j'opte pour l'utilisation du terme "intentionnalité", qui synthétise l'acte conscient dirigé vers l'objet de la conscience (structure noético-noématique). En effet, la conscience en elle-même ne peut exister sans l'objet qu'elle vise, et réciproquement, l'objet de conscience ne peut subsister sans elle. Cette structure constitue l'unité essentielle de l'aperception, concept dont Kant nous entretient abondamment dans CRP.neopilina a écrit:
Ça serait tellement plus simple de dire " organisme ", c'est bien ses réactions qui sont premières, données a priori, c'est leur statut philosophique, dans le cas de notre espèce : notre organisme est bien, philosophiquement, le Médiateur. Sauf que, effectivement, ni Kant, ni Husserl, ne peuvent, ne réussissent à le dire avec les discours qu'ils développent : les deux restent prisonniers du chausse-trappe du cogito (ce qui est totalement assumé par Husserl, c'est Son Horizon explicite, hors la conscience de Soi, point de salut, c'est vrai, sauf qu'avec le cogito en l'état, elle est en Boite).
Ainsi, à mon sens, il ne s'agit pas tant d'une réclusion du sujet dans les illusions de ses perceptions subjectives, mais plutôt de "monades", c'est-à-dire des unités de conscience qui interagissent conformément à des règles ou des lois intersubjectives. On peut penser, par exemple, aux intuitions pures de Kant (telles que l'espace et le temps). En conséquence, l'univers pourrait bien stimuler nos perceptions, mais l'illusion dont parle Kant, ou plus largement les idéalistes, provient soit du monisme matérialiste (en croyant que seule la réalité tangible existe), soit du dualisme (en admettant que esprit et matière sont deux entités distinctes).
intersubjectif- Digressi(f/ve)
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Re: La révolution copernicienne kantienne.
Je suis actuellement en train de lire la "Critique de la Philosophie kantienne" de Schopenhauer, et je retrouve bien quelques linéaments de ces doctrines idéalistes qui ont fleuri après Kant -même si Schopenhauer n'a pas de mots assez durs contre Fichte et Hegel, comme chacun sait. Et dont on peut penser qu'elles sont en effet une "révolution copernicienne" pleinement achevée, puisqu'elles font du monde le produit (ou la seule représentation) du sujet.
Je passe rapidement sur la relecture très biaisée de Kant qu'opère Schopenhauer. Il prétend lui rendre hommage, mais il redéploie sa pensée totalement différemment. Au moins, Hegel me semble avoir bien lu Kant, quitte à le critiquer ensuite frontalement.
Mais cela me fait penser, ou repenser, à quelque chose. Contrairement à ce que Schopenhauer ou Hegel prétendent, la philosophie critique n'interdit pas la métaphysique. C'est-à-dire que la recherche spéculative quant à ce qu'est la chose-en-soi n'est pas frappée d'illégitimité. C'est simplement que les résultats de cette recherche ne peuvent plus prétendre à la certitude. L'"en soi" n'est plus vrai, au sens de la vérité absolue qu'il avait acquis chez les Anciens et dans la scolastique. Sa réalité est devenue hypothétique.
De fait, Kant s'adonne à la recherche spéculative, prétend investiguer le monde nouménal (en particulier dans la 2nde Critique) et y redécouvrir les idées de Dieu, de l'immortalité de l'âme, et de la liberté. Mais ces Idées de la Raison (selon le nom qu'il leur donne) ont un statut apodictique pour la raison pratique, et hypothétique pour la raison théorique.
Apodictique pour la raison pratique parce que, en somme, toute action juste en ce monde présuppose l'idée de liberté (et de volonté de l'arbitre), et l'idée d'immortalité de l'âme. Bien sûr, c'est contestable, mais c'est le raisonnement de Kant.
Mais surtout hypothétique pour la raison théorique, c'est-à-dire qu'on ne peut savoir si ces idées ont une quelconque réalité. Peut-être que nous sommes dépositaires d'une âme immortelle, peut-être pas. Peut-être que Dieu existe, peut-être pas. Comment pourrions-nous le savoir ? En ce sens, le philosophe Kant n'est pas athée ni croyant ; il est agnostique.
Je passe rapidement sur la relecture très biaisée de Kant qu'opère Schopenhauer. Il prétend lui rendre hommage, mais il redéploie sa pensée totalement différemment. Au moins, Hegel me semble avoir bien lu Kant, quitte à le critiquer ensuite frontalement.
Mais cela me fait penser, ou repenser, à quelque chose. Contrairement à ce que Schopenhauer ou Hegel prétendent, la philosophie critique n'interdit pas la métaphysique. C'est-à-dire que la recherche spéculative quant à ce qu'est la chose-en-soi n'est pas frappée d'illégitimité. C'est simplement que les résultats de cette recherche ne peuvent plus prétendre à la certitude. L'"en soi" n'est plus vrai, au sens de la vérité absolue qu'il avait acquis chez les Anciens et dans la scolastique. Sa réalité est devenue hypothétique.
De fait, Kant s'adonne à la recherche spéculative, prétend investiguer le monde nouménal (en particulier dans la 2nde Critique) et y redécouvrir les idées de Dieu, de l'immortalité de l'âme, et de la liberté. Mais ces Idées de la Raison (selon le nom qu'il leur donne) ont un statut apodictique pour la raison pratique, et hypothétique pour la raison théorique.
Apodictique pour la raison pratique parce que, en somme, toute action juste en ce monde présuppose l'idée de liberté (et de volonté de l'arbitre), et l'idée d'immortalité de l'âme. Bien sûr, c'est contestable, mais c'est le raisonnement de Kant.
Mais surtout hypothétique pour la raison théorique, c'est-à-dire qu'on ne peut savoir si ces idées ont une quelconque réalité. Peut-être que nous sommes dépositaires d'une âme immortelle, peut-être pas. Peut-être que Dieu existe, peut-être pas. Comment pourrions-nous le savoir ? En ce sens, le philosophe Kant n'est pas athée ni croyant ; il est agnostique.
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Bergame- Persona
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Re: La révolution copernicienne kantienne.
Votre texte, sur Kant, me fait réfléchir à ceci : que puis-je bien chercher dans la philosophie, ou plutôt chez certains philosophes ? Pourquoi Kant m’a intéressé alors que ce n’est pas le plus simple à comprendre ? Pourquoi sa Critique de la raison pure m’a passionné alors que sa Critique de la raison pratique m’a agacé ?
Si je tente d’élucider quelque chose de ma recherche je dirai que j’ai ce souci-là : est ce que la pensée ( entre autres) est réductible à quelque chose d’autre qu’elle même ? Est ce qu’il y a dans la pensée quelque chose qui lui soit propre ou est ce qu’elle est réductible à la matière ( ou à autre chose ) ? Est ce qu’il y a une autonomie de la pensée ( dans mon idée il s’agit de la pensée consciente) ?
Les matérialistes me disent que la pensée provient de la matière. C’est crédible et pourtant je pense que c’est faux. Mais si pour affirmer que c’est faux je dois affirmer une indépendance totale de la pensée ( à travers l’affirmation de l’indépendance de l’esprit) je constate alors qu’une conviction s’impose à moi : c’est faux. Séparer l’esprit ( et la pensée consciente) de la matière n’emporte pas ma conviction. Mais faire de l’esprit et de la pensée un effet, une production ou une création de la matière ( à travers le cerveau) n’emporte pas non plus ma conviction.
J’essaye de concevoir, pour moi, une représentation qui lie l’esprit et la matière sans pour autant introduire une quelconque causalité entre l’un et l’autre.
Je constate aussi ceci. Alors que beaucoup de personnes cherchent des réponses dans un savoir dispensé par des « maîtres » je décide quant à moi, toujours, de m’appuyer sur un savoir dont je fais l’expérience personnelle. Dieu lui même pourrait soudain apparaître et révéler sa pensée, sa pensée je ne la ferai mienne, éventuellement, qu’après en avoir fait, en moi, l’expérience personnelle. Et si après cette expérience je constate que sa pensée ne me convainc pas alors je rejèterai sa pensée.
C’est à partir de ce constat sur ma propre complexion mentale que j’en viens parfois à m’intéresser à des philosophes, à des mathématiciens, à des physiciens… Je cherche à reconnaître ceux qui posent la puissance de l’esprit sans le séparer de la matière, du réel, de la terre, du concret mais qui, dans le même mouvement en font une manifestation autonome, quoique scellée dans un fondement commun à l’esprit et à la matière, au sujet et à l’objet, au concret et à l’abstrait, etc.
Je ne suis pas trop satisfait de mon texte, j’ai l’impression de ne pas parvenir à définir précisément l’objet de ma recherche.
Bref votre texte sur Kant a stimulé ma réflexion.
Si je tente d’élucider quelque chose de ma recherche je dirai que j’ai ce souci-là : est ce que la pensée ( entre autres) est réductible à quelque chose d’autre qu’elle même ? Est ce qu’il y a dans la pensée quelque chose qui lui soit propre ou est ce qu’elle est réductible à la matière ( ou à autre chose ) ? Est ce qu’il y a une autonomie de la pensée ( dans mon idée il s’agit de la pensée consciente) ?
Les matérialistes me disent que la pensée provient de la matière. C’est crédible et pourtant je pense que c’est faux. Mais si pour affirmer que c’est faux je dois affirmer une indépendance totale de la pensée ( à travers l’affirmation de l’indépendance de l’esprit) je constate alors qu’une conviction s’impose à moi : c’est faux. Séparer l’esprit ( et la pensée consciente) de la matière n’emporte pas ma conviction. Mais faire de l’esprit et de la pensée un effet, une production ou une création de la matière ( à travers le cerveau) n’emporte pas non plus ma conviction.
J’essaye de concevoir, pour moi, une représentation qui lie l’esprit et la matière sans pour autant introduire une quelconque causalité entre l’un et l’autre.
Je constate aussi ceci. Alors que beaucoup de personnes cherchent des réponses dans un savoir dispensé par des « maîtres » je décide quant à moi, toujours, de m’appuyer sur un savoir dont je fais l’expérience personnelle. Dieu lui même pourrait soudain apparaître et révéler sa pensée, sa pensée je ne la ferai mienne, éventuellement, qu’après en avoir fait, en moi, l’expérience personnelle. Et si après cette expérience je constate que sa pensée ne me convainc pas alors je rejèterai sa pensée.
C’est à partir de ce constat sur ma propre complexion mentale que j’en viens parfois à m’intéresser à des philosophes, à des mathématiciens, à des physiciens… Je cherche à reconnaître ceux qui posent la puissance de l’esprit sans le séparer de la matière, du réel, de la terre, du concret mais qui, dans le même mouvement en font une manifestation autonome, quoique scellée dans un fondement commun à l’esprit et à la matière, au sujet et à l’objet, au concret et à l’abstrait, etc.
Je ne suis pas trop satisfait de mon texte, j’ai l’impression de ne pas parvenir à définir précisément l’objet de ma recherche.
Bref votre texte sur Kant a stimulé ma réflexion.
aliochaverkiev- Digressi(f/ve)
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Re: La révolution copernicienne kantienne.
aliochaverkiev a écrit: que puis-je bien chercher dans la philosophie ?
Tu peux chercher de quoi sculpter ta vie, sinon tu vas la rater ...
.
Saint-Ex- Digressi(f/ve)
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Re: La révolution copernicienne kantienne.
Saint-Ex a écrit:aliochaverkiev a écrit: que puis-je bien chercher dans la philosophie ?
Tu peux chercher de quoi sculpter ta vie, sinon tu vas la rater ...
.
Ma vie est déjà une œuvre. A travers les engagements familiaux, la manière dont j’ai porté mes enfants vers l’autonomie, la manière dont je m’occupe de mes petits enfants, la manière dont j’ai assisté mon épouse, et l’avoir tiré avec d’autres d’une mort annoncée, l’œuvre continue, à travers mes engagements professionnels, avec toujours le souci des autres, mes engagements syndicaux et mes combats qui firent un temps là une des journaux, etc. etc.
Mais la vie continue et toujours il y a la recherche d’horizons nouveaux, la réflexion sur de nouvelles actions, qui nécessitent de nouvelles réflexions. Comment continuer de transmettre, de se dépasser…Quel que soit l’âge la vie est une exigence de dépassement et cela implique une recherche constante.
aliochaverkiev- Digressi(f/ve)
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Re: La révolution copernicienne kantienne.
aliochaverkiev a écrit:
J’essaye de concevoir, pour moi, une représentation qui lie l’esprit et la matière sans pour autant introduire une quelconque causalité entre l’un et l’autre.
Je constate aussi ceci. Alors que beaucoup de personnes cherchent des réponses dans un savoir dispensé par des « maîtres » je décide quant à moi, toujours, de m’appuyer sur un savoir dont je fais l’expérience personnelle. Dieu lui même pourrait soudain apparaître et révéler sa pensée, sa pensée je ne la ferai mienne, éventuellement, qu’après en avoir fait, en moi, l’expérience personnelle.
Chez Spinoza, ce n’est pas une représentation mais son modèle du réel qui explique le lien, la correspondance « au cordeau » (ad amussim) entre l’esprit et la matière sans causalité aucune entre l’un et l’autre.
Spinoza nous invite à faire l’expérience personnelle que son modèle du réel « marche », est satisfaisant pour l’esprit quoique conjectural et incertain comme tout modèle.
Vanleers- Digressi(f/ve)
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Re: La révolution copernicienne kantienne.
aliochaverkiev a écrit:Saint-Ex a écrit:aliochaverkiev a écrit: que puis-je bien chercher dans la philosophie ?
Tu peux chercher de quoi sculpter ta vie, sinon tu vas la rater ...
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Ma vie est déjà une œuvre. A travers les engagements familiaux, la manière dont j’ai porté mes enfants vers l’autonomie, la manière dont je m’occupe de mes petits enfants, la manière dont j’ai assisté mon épouse, et l’avoir tiré avec d’autres d’une mort annoncée, l’œuvre continue, à travers mes engagements professionnels, avec toujours le souci des autres, mes engagements syndicaux et mes combats qui firent un temps là une des journaux, etc. etc.
Mais la vie continue et toujours il y a la recherche d’horizons nouveaux, la réflexion sur de nouvelles actions, qui nécessitent de nouvelles réflexions. Comment continuer de transmettre, de se dépasser…Quel que soit l’âge la vie est une exigence de dépassement et cela implique une recherche constante.
Alors ne pose pas ta question «que puis-je bien chercher dans la philosophie ?» et vis ta vie-naigrette («Quel que soit l’âge» de celui à qui tu t'adresses)
Et puise dans l'altérité qui t'a construit tout entier depuis ta naissance et qui continue de te construire puisque c'est toi qui le dit sans le savoir pour nous dire que tout ce que tu as fait et que tu continue à faire aujourd'hui ne sort que de toi tout seul, gentil personnage déterminé par l'altérité et par ce que te dis Spinoza par Vaneers interposé.
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Saint-Ex- Digressi(f/ve)
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