Biologie et racisme
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Re: Biologie et racisme
bergame a écrit:mais pourquoi rencontrai-je tellement de gens qui associent quasi-immédiatement la différence au conflit, à la violence, à la guerre -bref, à la mort !
Peut être parce que tellement pensent comme ce que tu dis plus bas :
bergame a écrit: Car il n'y a pas de paix sans la possibilité de la guerre. Il n'y a pas d'entente sans la possibilité du conflit. Il n'y a pas de vie sans la possibilité de la mort.
ce qui partait sur un pied d'équité louable, attribué à la neutre et universelle "différence " ,la différence c'est la vie ,
se retrouve quasi immédiatement portée sur le terrain de la mort .
Et un déséquilibre est instauré dans le domaine ontologiquement neutre de la "différence" laquelle pour autant bénéfique que maléfique qu'elle soit, du moins théoriquement,
est tirée vers le maléfique ...
Que de bienfaits attribuable à la différence, mais dommage que.
juste avec plus de prudence que ne le fait kercoz.
hks- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 04/10/2007
Re: Biologie et racisme
.
Il est tout à fait normal que tout philosophe formé à la pensée de Platon et de tous les suiveurs de Platon ne s'intéressent qu'à la valeur de la pensée des idées, des seules idées.
Et alors, pour commencer et éliminer à la racine le point de vue de tout ceux qui serait tentés de ne pas comprendre les modestes écrits de Saint-Ex, celui-ci va affirmer son point de vue démocritéen, spinozien et nietzschéen sur la question d'importance capitale que constitue celle de l'Homme.
Allons-y brièvement :
Le reproche que j'adresserais aux penseurs des pensées se pensant elles-mêmes, c'est que dans le fait bien démontré aujourd'hui que l'homme est indissociablement corps et esprit, ils ne se penchent généralement que sur l'esprit et jamais sur le corps.
Passons à une métaphore explicative :
Les gènes d'un individu VOIENT les gènes des autres individus.
Cette métaphore de l'inconscient portant son regard sur un autre inconscient n'a par pour but d'expliquer une sensibilité visuelle directe entre les gènes des individus.
Il a pour but une compréhension de l'expérience suivante :
Des deux humains suivants, lequel est d'après vous le plus beau ?
Votre réponse sera-t-elle capable de vous chuchoter à l'entendement ce qu'est en réalité l'inconscience phénoménale de tous les racismes ?
.
Il est tout à fait normal que tout philosophe formé à la pensée de Platon et de tous les suiveurs de Platon ne s'intéressent qu'à la valeur de la pensée des idées, des seules idées.
Et alors, pour commencer et éliminer à la racine le point de vue de tout ceux qui serait tentés de ne pas comprendre les modestes écrits de Saint-Ex, celui-ci va affirmer son point de vue démocritéen, spinozien et nietzschéen sur la question d'importance capitale que constitue celle de l'Homme.
Allons-y brièvement :
Saint-Ex a écrit:
l'homme est simultanément, indissociablement, inextricablement constitué de corps & d'esprit, d'inné & d'acquis, de matière & de pensée, de génétique & de morale, de biologie & de psychologie.
Le reproche que j'adresserais aux penseurs des pensées se pensant elles-mêmes, c'est que dans le fait bien démontré aujourd'hui que l'homme est indissociablement corps et esprit, ils ne se penchent généralement que sur l'esprit et jamais sur le corps.
Passons à une métaphore explicative :
Les gènes d'un individu VOIENT les gènes des autres individus.
Cette métaphore de l'inconscient portant son regard sur un autre inconscient n'a par pour but d'expliquer une sensibilité visuelle directe entre les gènes des individus.
Il a pour but une compréhension de l'expérience suivante :
Des deux humains suivants, lequel est d'après vous le plus beau ?
Votre réponse sera-t-elle capable de vous chuchoter à l'entendement ce qu'est en réalité l'inconscience phénoménale de tous les racismes ?
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Saint-Ex- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 01/07/2023
Re: Biologie et racisme
hks a écrit:
Et un déséquilibre est instauré dans le domaine ontologiquement neutre de la "différence" laquelle pour autant bénéfique que maléfique qu'elle soit, du moins théoriquement,
est tirée vers le maléfique ...
Que de bienfaits attribuable à la différence, mais dommage que.
En examinant cette problèmatique d'un point de vue structurel, ...on peut apercevoir la solution. Tout comme en constatant que l'équité contrairement à l'égalité, accepte l'altérité.
Kercos- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 25/04/2022
Re: Biologie et racisme
Bergame a écrit:
Enfin :Je m'adresse donc à notre biologiste maison : C'est quoi l'"instinct" ?Le racisme ordinaire semble s'alimenter moins à un appareil conceptuel qui fut celui des racismes biologiques du XIX siècle qu'il ne s'attache instinctivement à préserver un patrimoine historique, des particularismes culturels, etc.
Je n'aime pas les amalgames, on parle du racisme ou du mariage du libéralisme...?
Le post d’ AS m’évite de répondre à tout. Le racisme naît d’une attitude individuelle dans le monde réel, ce n’est pas un concept philosophique mais un phénomène de vie.Tu me reproches d’être simpliste, ce que je dis est simple pas simpliste. Je parle d’Aristote parce qu’il justifie son mépris de la même manière que se justifie le racisme ordinaire aujourd’hui. Je parle aussi de lui parce que de l’antiquité à Heidegger nombreux sont les philosophes qui ont prétendu justifier ce racisme ordinaire.
Qu’est ce qui fonde l’inanité scientifique du racisme ? La génétique et les définitions, les individus appartenant à la même espèce biologique peuvent se reproduire entre eux et leurs produits sont féconds. Mais cela n’a aucune importance parce que le racisme prend ses racines ailleurs. L’alibi scientifique du XIX siècle jouait sur du velours parce qu’ il confirmait ce que les individus avaient envie d’entendre, des idées soutenues aussi par les discours de certains philosophes sur l’identité spécifique, sur les hiérarchies intra-spècifiques, sur la possibilité de fonder des différences.…
Enfin instinctivement cela veut dire lorsque l’impulsion domine la réflexion.
Au delà de l’instinct il peut y avoir la réflexion mais dans le cas du racisme rarement en tous cas pas nécessairement : les droits de l’homme, l’humanisme, l’universalisme...et puis les abstractions abusives le peuple, les communautés, la préservation de la pureté des caractères...de tout cela il est possible de discuter lorsque l’on s’est mis d’accord au minimum sur la nature du phénomène, enfin en ce qui me concerne.
L’aspect philosophique de la question du racisme n’est pas celui du fondement mais celui de la réponse, le racisme ou la méfiance vis à vis de la différence est constitutif de la part animale de la condition humaine. Par contre la manière dont nous traitons cet espace de liberté par rapport à nos conditions de fait relève bien exclusivement de la réflexion philosophique.
baptiste- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 21/03/2012
Re: Biologie et racisme
baptiste a écrit:
L’aspect philosophique de la question du racisme n’est pas celui du fondement mais celui de la réponse, le racisme ou la méfiance vis à vis de la différence est constitutif de la part animale de la condition humaine. Par contre la manière dont nous traitons cet espace de liberté par rapport à nos conditions de fait relève bien exclusivement de la réflexion philosophique.
Il me semble qu' "exclusivement" est un peut fort. La compréhension du phénomène "racisme" en tant que rétroaction individuelle et/ou de groupe est plutôt du domaine de la sociologie.
Kercos- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 25/04/2022
Re: Biologie et racisme
Kercos a écrit:baptiste a écrit:
L’aspect philosophique de la question du racisme n’est pas celui du fondement mais celui de la réponse, le racisme ou la méfiance vis à vis de la différence est constitutif de la part animale de la condition humaine. Par contre la manière dont nous traitons cet espace de liberté par rapport à nos conditions de fait relève bien exclusivement de la réflexion philosophique.
Il me semble qu' "exclusivement" est un peut fort. La compréhension du phénomène "racisme" en tant que rétroaction individuelle et/ou de groupe est plutôt du domaine de la sociologie.
Non parce qu'il s'agit, en l'occurrence bien entendu, je ne l'ai pas précisé et j'aurais du le faire, d'une réponse personnelle, la réponse du sujet qui se positionne, au-delà de l'instinct, par rapport à la question du racisme.
baptiste- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 3118
Date d'inscription : 21/03/2012
Re: Biologie et racisme
Nous revoilà sur le sujet. N'y a t-il rien d'autre que l' instinct pour contraindre un positionnement ? ...Il existe d'autres "mémoires" pour aider au positionnement: la morale ou la culture. La faim et même l' histoire récente ou écrite.baptiste a écrit:
'il s'agit, ... d'une réponse personnelle, la réponse du sujet qui se positionne, au-delà de l'instinct, par rapport à la question du racisme.
La "raison" est un processus récent ...l'agressivité entre individu est quasi intacte depuis des millions d'année; elle doit se trouver des raisons plausibles pour accepter l' inhibition. Pour ma part je pense que cette inhibition ne peut se faire qu'entre individus qui se connaissent. Une culture et la morale qui lui est propre peuvent rigidifier et faciliter l'inhibition, mais elles ne suffisent pas. Je persigne dans l'aspect structurel comme condition nécessaire.
L'introspection n'est d'aucun secours pour approcher ces problèmes ...il faudrait par exemple avoir connunt la peur et/ou la faim autrement qu'en virtuel.
Kercos- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 25/04/2022
Re: Biologie et racisme
Saint-Ex a écrit:.
Il est tout à fait normal que tout philosophe formé à la pensée de Platon et de tous les suiveurs de Platon ne s'intéressent qu'à la valeur de la pensée des idées, des seules idées.
Et alors, pour commencer et éliminer à la racine le point de vue de tout ceux qui serait tentés de ne pas comprendre les modestes écrits de Saint-Ex, celui-ci va affirmer son point de vue démocritéen, spinozien et nietzschéen sur la question d'importance capitale que constitue celle de l'Homme.
Allons-y brièvement :Saint-Ex a écrit:
l'homme est simultanément, indissociablement, inextricablement constitué de corps & d'esprit, d'inné & d'acquis, de matière & de pensée, de génétique & de morale, de biologie & de psychologie.
Le reproche que j'adresserais aux penseurs des pensées se pensant elles-mêmes, c'est que dans le fait bien démontré aujourd'hui que l'homme est indissociablement corps et esprit, ils ne se penchent généralement que sur l'esprit et jamais sur le corps.
Passons à une métaphore explicative :
Les gènes d'un individu VOIENT les gènes des autres individus.
Cette métaphore de l'inconscient portant son regard sur un autre inconscient n'a par pour but d'expliquer une sensibilité visuelle directe entre les gènes des individus.
Il a pour but une compréhension de l'expérience suivante :
Des deux humains suivants, lequel est d'après vous le plus beau ?
Votre réponse sera-t-elle capable de vous chuchoter à l'entendement ce qu'est en réalité l'inconscience phénoménale de tous les racismes ?
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On parle donc de " beauté ".
Terme relatif et subjectif, s' il en est.
Mais je pense qu' il existe aussi une " objectivité " qui se manifeste par un " accord commun " des subjectivités.
Cet accord convenu est probablement d' ordre culturel.
Alors bon ...
Incontestablement, si on me demandait avec laquelle des deux je devrai choisir de passer une soirée, ce serait la première, la blonde, que je choisirais.
La vieille dame, du point de vue esthétique, est beaucoup moins belle ...selon nos critères ( valeurs admises par nos sociétés actuelles).
En référence à la " beauté intérieure " , en réalité, je n' en sais rien. Peut être que la première est, d' une certaine façon, aussi " belle " que celle profondément marquée par la vie.
Du point de vue artistique la seconde est souvent considérée comme beaucoup plus intéressante à représenter que la première et, à partir de son visage, on peut obtenir une œuvre artistique plus intéressante ...ce qui n' est pas forcément le cas.
Mais je me doute bien aussi que le simple fait de réfléchir sur ce sujet et répondre à la question peut être aussi considéré comme un début de propension au racisme ...
Et je le fais quand même parce que j' aime bien ce genre de jeu et que je ne suis pas hypocrite.
De fait, si les racines du racisme se manifestent dans une préférence, par rapport aux idées et aux formes esthétiques de l' existence, je crois bien que nous sommes tous racistes.
Ps : j' ai bon ?
Je suis raciste ? ...
Je pourrai avoir un rendez vous avec la blonde ? ...
Même si je suis vieux ? ...
Re: Biologie et racisme
Dans ce tableau, oui. Tel que tu présentes les choses, oui : Comme une chaine d'implications logiques ainsi constituée :AntiSubjectiviste a écrit:C'est évident. Mais je ne parlais pas de la différence en général, mais d'une différence spécifique : la non-appartenance à sa communauté morale. Je parle des différences qui entraînent l'exclusion hors de notre communauté morale. Et par définition, ceux qui sont hors de notre communauté morale sont dévalorisés à nos yeux, avec pour conséquence générale une tentative de domination de notre part. Et il y aura conflit, à l'échelle de collectivités, dès que ces "étrangers" nous résistent.Bergame a écrit:La différence n'entraine pas nécessairement le conflit.
Dans ce tableau, le conflit vient après, s'il vient.
"Non-appartenance à la même communauté morale" -> "reconnaissance de la différence" -> "exclusion" -> "dévalorisation" -> "tentative de domination" -> "conflit".
Et pourtant, tu as bien commencé par dire qu'il était "évident" que l'appartenance à des communautés morales différentes n'entrainait pas nécessairement le conflit.
Je maintiens donc : Je peux très bien reconnaître que X n'appartient pas à la même communauté morale que la mienne (par exemple religieuse ?) et néanmoins ne pas être en conflit avec lui. Fort heureusement, et par exemple, des musulmans, des protestants, des catholiques et des hindouistes peuvent très bien s'entendre, échanger, discuter, sans que la reconnaissance de leurs différences n'entraine nécessairement et immanquablement le conflit. N'est-ce pas ?
Ca, c'est ton interprétation, hks, avec tes propres biais. Ici, je dis simplement que la vie et la mort sont... comment dire, indissociables. Ce n'est pas que l'une prévaut sur l'autre, qu'est-ce que cela voudrait même dire ? C'est qu'il n'y a pas de vie sans mort, ni de mort sans vie, tout simplement, et autant qu'on sache les choses : Que tout ce qui vit, meurt.hks a écrit:ce qui partait sur un pied d'équité louable, attribué à la neutre et universelle "différence " ,la différence c'est la vie ,
se retrouve quasi immédiatement portée sur le terrain de la mort .
A partir de là, l'attitude face à la mort est vraiment, je pense, une question éminemment personnelle, et sans doute que cela ne peut pas donner lieu à discussion. Mais, je suis désolé de te le dire, quelle que soit notre attitude vis-à-vis de cette idée, well, la fin est inéluctable. Ce n'est pas comme si nous avions le choix, n'est-ce pas ?
C'est sûr qu'une fois qu'on s'est mis d'accord sur l'idée que le fondement du racisme était une méfiance instinctive, animale, envers l'Autre et qu'on prône la primauté de l'intelligence sur les instincts animaux, on peut discuter aisément du fait que le racisme n'est pas désirable et qu'il faut éduquer les hommes à réfléchir, et ainsi à dépasser leurs antagonismes primaires, cela dans le but d'instaurer un monde plus pacifique et plus harmonieux. N'est-ce pas ?baptiste a écrit:Au delà de l’instinct il peut y avoir la réflexion mais dans le cas du racisme rarement en tous cas pas nécessairement : les droits de l’homme, l’humanisme, l’universalisme...et puis les abstractions abusives le peuple, les communautés, la préservation de la pureté des caractères...de tout cela il est possible de discuter lorsque l’on s’est mis d’accord au minimum sur la nature du phénomène, enfin en ce qui me concerne.
Donc je peux répéter moi aussi le discours attendu, si cela t'agrée mieux : Le racisme c'est mal ; l'amour et la fraternité universelle entre les hommes, c'est bien.
Parce que faut pas croire, j'ai été au catéchisme comme tout le monde. Maaaais, que veux-tu : J'ai la prétention de tenter au moins d'essayer de penser un peu...
alain a écrit:Je pourrai avoir un rendez vous avec la blonde ? ...
Même si je suis vieux ? ...
Heu, deuze !
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...que vont charmant masques et bergamasques...
Bergame- Persona
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Re: Biologie et racisme
D'accord. Mes mots étaient inadéquats, voici ce que je voulais dire : je parle de la notion de "sphère de considération morale", bien usitée en éthique. Il s'agit de l'ensemble des individus auxquels je reconnais une valeur intrinsèque, et vis-à-vis desquels je m'impose le devoir de prendre en considération leurs intérêts. Si une personne est hors de ma sphère de considération morale, alors je m'autorise à faire fi de (la considération de) ses intérêts lorsque je délibère sur une action qui pourrait l'impacter.Bergame a écrit:Je maintiens donc : Je peux très bien reconnaître que X n'appartient pas à la même communauté morale que la mienne (par exemple religieuse ?) et néanmoins ne pas être en conflit avec lui. Fort heureusement, et par exemple, des musulmans, des protestants, des catholiques et des hindouistes peuvent très bien s'entendre, échanger, discuter, sans que la reconnaissance de leurs différences n'entraine nécessairement et immanquablement le conflit. N'est-ce pas ?
Fondamentalement, les êtres relégués hors de ma sphère de considération morale sont ceux que je déclare comme trop différents de moi pour que je puisse envisager une réciprocité relationnelle et morale avec eux. J'accepte donc, sans délibération ni remise en question, de faire passer les intérêts des membres de ma sphère avant ceux des êtres hors de ma sphère. Chacun possède sa propre sphère, dont les limites sont plus ou moins élargies. Lorsque ma sphère s'arrête à la communauté des gens de la même "race" ou culture que moi, je suis raciste (éventuellement au sens culturel du terme).
Dans tout ce que j'ai écrit plus haut, il faut remplacer "communauté morale", qui est trop vague, par "sphère de considération morale" qui est plus précis. La différence n'entraîne pas nécessairement le conflit, la différence de communauté morale non plus, mais la non-appartenance à ma sphère de considération morale entraîne au moins un rapport de domination ou de supériorité, et un conflit s'il y a résistance.
La notion de "sphère de considération morale" n'est pas un concept sophistiqué à la portée restreinte. Il est lié à la réalité toute ordinaire que chacun de nous, dans nos actions, fait constamment passer les intérêts des membres d'un groupe (auquel il appartient) devant ceux des êtres hors de ce groupe. Cela s'applique même à un humaniste, dont la sphère de considération englobe tous les humains, car il privilégiera systématiquement les intérêts humains aux intérêts non humains (animaux, par exemple).
Invité- Invité
Re: Biologie et racisme
.
À Alain (et à tous ou personne) :
L'expérience de la préférence artistique indiquée plus haut a eu lieu en Papouasie aussi. Les habitants de ce lieu du monde ont trouvé la blonde affreuse et la brune belle.
Cela dit, on trouve aussi des considérations différentes selon les comportements différents. Les Inus du Grand Nord Canadien ont adopté depuis toujours une marche sur la neige et la glace qui ressemble à celle des skieurs de fond, mais sans skis. Lorsque ces Inus se rendent à Québec ou Montréal, ils continuent à marcher comme ils l'ont appris depuis leur naissance. Ils trainent la savate en se penchant vers l'avant. Cette façon de marcher a provoqué depuis toujours un mépris de la part des européens installés depuis des siècles aux Canada. Même aujourd'hui, un Inu débarqué dans une ville est sûr et certain de finir sa vie en SDF sur les trottoirs d'une urbanité qui ne peut pas les sentir ni par l'odorat ni par la vue.
Cela dit, l'expérience de la préférence des visages au moyen de photos parfaitement identiques d'hommes et de femmes, photos sans maquillage ni cheveux. Cette expérience a permis de déceler les préférences sexuelles des gens qui se prêtaient à cette expérience. Les visages qu'ils trouvaient les plus agréables, les plus plaisants, les plus beaux indiquaient une perception de la moindre petite différences qu'ils ne percevaient pas si personne ne leur demandait qui ils préféraient. Les éthéro-sexuels préféraient les visages de gens de sexe opposé au leur. Les homosexuels préféraient les visages de gens du même sexe qu'eux. Mais si on leur demandait auparavant quelles différences il y avaient entre les visages des photos en question, hé bien ils ne les voyaient pas.
Tout ça pour dire que l'exploration de l'inconscient humain ne fonctionne pas au moyen exclusif d'une exploration minutieuse du fonctionnement des productions hormonales des détails des gènes et neurones représentés par les images des neurosciences. Tout est bon pour tromper l'attention de la conscience humaine et explorer ainsi l'inconscient humain.
Le racisme est un inconscient de nature humaine qu'il est bon d'explorer par tous les moyens en vue de le comprendre et créer en conséquence des comportements fondés sur une culture mêlée de morale quelque peu législative et policière.
.
À Alain (et à tous ou personne) :
L'expérience de la préférence artistique indiquée plus haut a eu lieu en Papouasie aussi. Les habitants de ce lieu du monde ont trouvé la blonde affreuse et la brune belle.
Cela dit, on trouve aussi des considérations différentes selon les comportements différents. Les Inus du Grand Nord Canadien ont adopté depuis toujours une marche sur la neige et la glace qui ressemble à celle des skieurs de fond, mais sans skis. Lorsque ces Inus se rendent à Québec ou Montréal, ils continuent à marcher comme ils l'ont appris depuis leur naissance. Ils trainent la savate en se penchant vers l'avant. Cette façon de marcher a provoqué depuis toujours un mépris de la part des européens installés depuis des siècles aux Canada. Même aujourd'hui, un Inu débarqué dans une ville est sûr et certain de finir sa vie en SDF sur les trottoirs d'une urbanité qui ne peut pas les sentir ni par l'odorat ni par la vue.
Cela dit, l'expérience de la préférence des visages au moyen de photos parfaitement identiques d'hommes et de femmes, photos sans maquillage ni cheveux. Cette expérience a permis de déceler les préférences sexuelles des gens qui se prêtaient à cette expérience. Les visages qu'ils trouvaient les plus agréables, les plus plaisants, les plus beaux indiquaient une perception de la moindre petite différences qu'ils ne percevaient pas si personne ne leur demandait qui ils préféraient. Les éthéro-sexuels préféraient les visages de gens de sexe opposé au leur. Les homosexuels préféraient les visages de gens du même sexe qu'eux. Mais si on leur demandait auparavant quelles différences il y avaient entre les visages des photos en question, hé bien ils ne les voyaient pas.
Tout ça pour dire que l'exploration de l'inconscient humain ne fonctionne pas au moyen exclusif d'une exploration minutieuse du fonctionnement des productions hormonales des détails des gènes et neurones représentés par les images des neurosciences. Tout est bon pour tromper l'attention de la conscience humaine et explorer ainsi l'inconscient humain.
Le racisme est un inconscient de nature humaine qu'il est bon d'explorer par tous les moyens en vue de le comprendre et créer en conséquence des comportements fondés sur une culture mêlée de morale quelque peu législative et policière.
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Le matérialisme scientifique est une philosophie.
Le matérialisme scientifique n’est autre que la philosophie logiquement appropriée à l’activité scientifique.
Au nom de l'art, de la science et de la philosophie, ainsi soit-il.
Saint-Ex- Digressi(f/ve)
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Re: Biologie et racisme
AntiSubjectiviste a écrit:D'accord. Mes mots étaient inadéquats, voici ce que je voulais dire : je parle de la notion de "sphère de considération morale", bien usitée en éthique. Il s'agit de l'ensemble des individus auxquels je reconnais une valeur intrinsèque, et vis-à-vis desquels je m'impose le devoir de prendre en considération leurs intérêts. Si une personne est hors de ma sphère de considération morale, alors je m'autorise à faire fi de (la considération de) ses intérêts lorsque je délibère sur une action qui pourrait l'impacter.Bergame a écrit:Je maintiens donc : Je peux très bien reconnaître que X n'appartient pas à la même communauté morale que la mienne (par exemple religieuse ?) et néanmoins ne pas être en conflit avec lui. Fort heureusement, et par exemple, des musulmans, des protestants, des catholiques et des hindouistes peuvent très bien s'entendre, échanger, discuter, sans que la reconnaissance de leurs différences n'entraine nécessairement et immanquablement le conflit. N'est-ce pas ?
Fondamentalement, les êtres relégués hors de ma sphère de considération morale sont ceux que je déclare comme trop différents de moi pour que je puisse envisager une réciprocité relationnelle et morale avec eux. J'accepte donc, sans délibération ni remise en question, de faire passer les intérêts des membres de ma sphère avant ceux des êtres hors de ma sphère. Chacun possède sa propre sphère, dont les limites sont plus ou moins élargies. Lorsque ma sphère s'arrête à la communauté des gens de la même "race" ou culture que moi, je suis raciste (éventuellement au sens culturel du terme).
Dans tout ce que j'ai écrit plus haut, il faut remplacer "communauté morale", qui est trop vague, par "sphère de considération morale" qui est plus précis. La différence n'entraîne pas nécessairement le conflit, la différence de communauté morale non plus, mais la non-appartenance à ma sphère de considération morale entraîne au moins un rapport de domination ou de supériorité, et un conflit s'il y a résistance.
La notion de "sphère de considération morale" n'est pas un concept sophistiqué à la portée restreinte. Il est lié à la réalité toute ordinaire que chacun de nous, dans nos actions, fait constamment passer les intérêts des membres d'un groupe (auquel il appartient) devant ceux des êtres hors de ce groupe. Cela s'applique même à un humaniste, dont la sphère de considération englobe tous les humains, car il privilégiera systématiquement les intérêts humains aux intérêts non humains (animaux, par exemple).
Entièrement d'accord.
Voilà l'exemple d'une pensée se pensant elle-même qui rejoint la pensée matériellement et scientifiquement pensée.
C'est d'ailleurs grâce à la génétique comportementale et la psychologie évolutionnaire qu'une multitude d'études se déroulent aujourd'hui sur une exploration de l'inconscient visant à formaliser entre autres l'étendue surprenante du phénomène raciste (et pas que ce phénomène, donc).
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Saint-Ex- Digressi(f/ve)
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Saint-Ex- Digressi(f/ve)
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Re: Biologie et racisme
A hks
Je vous signale une analyse spinoziste originale du racisme comme forme d’intolérance.
https://vivrespinoza.wordpress.com/2013/02/04/480/
L’auteur montre que l’intolérance « provient, d’une part, de la diversité des individus et, d’autre part, de leur impossibilité à consentir à cette diversité. »
1) D’une part, l’individualité est irréductible car elle se fonde sur l’essence spécifique à chaque individu.
Or, comme vous savez, chez Spinoza il n’y a d’essence que d’une chose singulière : l’essence de Pierre est différente de l’essence de Paul, de Mohamed ou d’Abdoulaye ; la notion d’ « essence de l’homme » est un flatus vocis qui entre dans la catégorie des universaux
2) D’autre part, « Les hommes ont l’expérience de leur diversité mais ne peuvent l’accepter. C’est que chacun juge du monde à partir de sa propre complexion qui détermine ses jugements de valeur et ses critères de vie »
Le racisme comme forme d’intolérance est naturel : c’est son contraire, le non-racisme, qui ne l’est pas.
L’auteur montre alors que le non-racisme comme forme de tolérance est, chez Spinoza, un effet de la connaissance et, tout particulièrement, de la connaissance de Dieu : le souverain bien de l’esprit (E IV 28).
Je vous signale une analyse spinoziste originale du racisme comme forme d’intolérance.
https://vivrespinoza.wordpress.com/2013/02/04/480/
L’auteur montre que l’intolérance « provient, d’une part, de la diversité des individus et, d’autre part, de leur impossibilité à consentir à cette diversité. »
1) D’une part, l’individualité est irréductible car elle se fonde sur l’essence spécifique à chaque individu.
Or, comme vous savez, chez Spinoza il n’y a d’essence que d’une chose singulière : l’essence de Pierre est différente de l’essence de Paul, de Mohamed ou d’Abdoulaye ; la notion d’ « essence de l’homme » est un flatus vocis qui entre dans la catégorie des universaux
2) D’autre part, « Les hommes ont l’expérience de leur diversité mais ne peuvent l’accepter. C’est que chacun juge du monde à partir de sa propre complexion qui détermine ses jugements de valeur et ses critères de vie »
Le racisme comme forme d’intolérance est naturel : c’est son contraire, le non-racisme, qui ne l’est pas.
L’auteur montre alors que le non-racisme comme forme de tolérance est, chez Spinoza, un effet de la connaissance et, tout particulièrement, de la connaissance de Dieu : le souverain bien de l’esprit (E IV 28).
Vanleers- Digressi(f/ve)
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Re: Biologie et racisme
Bergame a écrit:C'est sûr qu'une fois qu'on s'est mis d'accord sur l'idée que le fondement du racisme était une méfiance instinctive, animale, envers l'Autre et qu'on prône la primauté de l'intelligence sur les instincts animaux, on peut discuter aisément du fait que le racisme n'est pas désirable et qu'il faut éduquer les hommes à réfléchir, et ainsi à dépasser leurs antagonismes primaires, cela dans le but d'instaurer un monde plus pacifique et plus harmonieux. N'est-ce pas ?baptiste a écrit:Au delà de l’instinct il peut y avoir la réflexion mais dans le cas du racisme rarement en tous cas pas nécessairement : les droits de l’homme, l’humanisme, l’universalisme...et puis les abstractions abusives le peuple, les communautés, la préservation de la pureté des caractères...de tout cela il est possible de discuter lorsque l’on s’est mis d’accord au minimum sur la nature du phénomène, enfin en ce qui me concerne.
Donc je peux répéter moi aussi le discours attendu, si cela t'agrée mieux : Le racisme c'est mal ; l'amour et la fraternité universelle entre les hommes, c'est bien.
Parce que faut pas croire, j'ai été au catéchisme comme tout le monde. Maaaais, que veux-tu : J'ai la prétention de tenter au moins d'essayer de penser un peu...
Personne ne t'interdit de penser, ni d'exprimer ce que tu penses, mais la critique est toujours possible en démocratie, n'est ce pas.
Je reste surpris que quelqu'un qui se dit psychologue n'ait pas été le premier à faire allusion au "biais tribal".
Au départ, c'est un réflexe cognitif permettant au cerveau de raisonner plus simplement afin de traiter toutes les informations en continu. Le psychologue Sylvain Delouvée souligne que "le cerveau a tendance à utiliser des modes de pensée et de raisonnement simplistes peu coûteux cognitivement, mais qui ont comme gros inconvénient d'être souvent erronés puisque les stéréotypes deviennent très vite, en société, le ferment de comportements racistes, xénophobes, antisémites". Cet outil de simplification se transforme de nos jours insidieusement en une croyance à laquelle certains individus choisissent d'adhérer et qui vient altérer la réalité, notre vivre-ensemble. En effet, cette essentialisation des préjugés est beaucoup plus dangereuse aujourd'hui puisque le cerveau est alimenté par un terreau culturel, social et idéologique qui renforce ses propres stéréotypes par la distinction "Moi", "Eux" et "Nous".
Le racisme : conséquence des effets pervers de ce biais cognitif
Du point de vue de la psychologie sociale, le psychologue Sylvain Delouvée définit le racisme comme "une discrimination qui s'appuie sur les concepts de stéréotypes, l'application de traits de différenciation d'un individu à un autre du simple fait de son appartenance à un groupe". En effet, le racisme recourt lui aussi à des préjugés pour différencier sinon déprécier une personne ou un groupe de personnes. Autant de clichés et de stéréotypes qui induisent par la même le racisme qui résulte aussi de ce mécanisme cognitif ancré en nous depuis des millénaires".
C'est terrible de se dire qu'un mécanisme cognitif peut généraliser une empathie différentielle chez les humains…
- Sébastien Bohler
Heureusement, nous avons la capacité d'inverser et de faire évoluer ces automatismes cérébraux dont nous héritons. Les deux spécialistes en neuroscience rappellent que, aujourd'hui dans nos sociétés contemporaines, nous avons la chance nous autres humains d'avoir la connaissance de ce biais-là et la capacité culturelle et consciente de choisir notre destin, de nous affranchir de cet instinct cognitif primaire, d'apprendre à nous construire en opposition à ces stéréotypes et de faire du vivre-ensemble notre socle à toutes et tous.
Aller plus loin
RÉÉCOUTER - Grand bien vous fasse : Notre cerveau est-il raciste ?
Peu ou prou il décrit l'état d'esprit d'Aristote lorsqu'il est sexiste et xénophobe. Le biologiste ne trouve pas à contredire ce discours. par contre il ne voit dans les explications territoriales rien qui le relie à ses connaissances propres ni à ce qu'il sait de l'histoire. Réfléchir c'est peut-être aussi dépasser la violence induite par les gentils chrétiens lorsqu'ils sont au pouvoir quelque part et pas nécessairement s'y soumettre.
baptiste- Digressi(f/ve)
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Re: Biologie et racisme
à bergame
je veux dire que tu dialectises (au sens hégelien) la différence.
"la différence c'est la vie " c'est ontologiquement neutre. C'est Une relation neutre.(par delà le bien et le mal !)
La dialectique oppose: la relation pacifique à la relation conflictuelle.
C'est "la différence" qui est alors devenue conflictuelle et est sortie de sa neutralité ontologique.
On alors des oppositions nécessitées par la dialectique, celle là qui fait avancer le processus.
Autrement dit : pas de processus sans cette opposition.(puissance du négatif).
...........................................
C'est un biais cognitif.
La nature est alors comprise comme polémique sous un principe qui lie son mouvement à la dialectique du positif et du négatif.
Autrement dit il n'y a pas que de la paix ou que de la guerre ou ni l'une ni l'autre, mais nécessairement le passage de l'un dans l'autre par dialectique.
Laquelle dialectique est elle même ce conflictuel originaire.
C'est à dire que la différence est dialectique et donc conflictuelle (comme dit plus haut)
.......................................
Il est certain que l'idée d'harmonie universelle neutre et non dialectique est issue d'une philosophie (des choses ou de la Nature) entièrement positive.
je veux dire que tu dialectises (au sens hégelien) la différence.
"la différence c'est la vie " c'est ontologiquement neutre. C'est Une relation neutre.(par delà le bien et le mal !)
La dialectique oppose: la relation pacifique à la relation conflictuelle.
C'est "la différence" qui est alors devenue conflictuelle et est sortie de sa neutralité ontologique.
On alors des oppositions nécessitées par la dialectique, celle là qui fait avancer le processus.
Autrement dit : pas de processus sans cette opposition.(puissance du négatif).
...........................................
C'est un biais cognitif.
La nature est alors comprise comme polémique sous un principe qui lie son mouvement à la dialectique du positif et du négatif.
Autrement dit il n'y a pas que de la paix ou que de la guerre ou ni l'une ni l'autre, mais nécessairement le passage de l'un dans l'autre par dialectique.
Laquelle dialectique est elle même ce conflictuel originaire.
C'est à dire que la différence est dialectique et donc conflictuelle (comme dit plus haut)
.......................................
Il est certain que l'idée d'harmonie universelle neutre et non dialectique est issue d'une philosophie (des choses ou de la Nature) entièrement positive.
hks- Digressi(f/ve)
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Re: Biologie et racisme
Non, absolument pas. D'abord, je n'utilise pas la notion de "dialectique" au sens hégélien, tu devrais t'en rendre compte : Pas chez moi de "puissance du négatif". Ensuite, c'est toi qui as tendance à associer immédiatement "différence" et "conflit", même remarque qu'à AS. Je répète donc : "Différence" n'entraine pas nécessairement "conflit".hks a écrit:C'est "la différence" qui est alors devenue conflictuelle[/u] et est sortie de sa neutralité ontologique.
Et quand je dis que tout ce qui vit, meurt, je prétends dire quelque chose de parfaitement neutre et factuel.
Qu'espères-tu donc, hks ? Un monde d'où la mort ait été bannie ? Est-ce cela que tu appelles une "philosophie entièrement positive" ?
Exactement. Parce que, certes, la reconnaissance de la différence entraine un risque de conflit, clairement. Et tout se passe comme si c'était précisément ce risque que tous les rêves de monde fraternel et harmonieux visaient à supprimer, à annihiler.Vanleers a écrit:"Les hommes ont l’expérience de leur diversité mais ne peuvent l’accepter."
C'est la raison pour laquelle, me semble-t-il, ces rêves reposent sur l'élucidation de ce qui est (supposément) commun aux hommes, comme l'humanisme universaliste en témoigne bien. L'idée générale (et fantasmatique) en est que si tous les hommes se ressemblaient, s'ils étaient absolument semblables les uns aux autres, alors il n'y aurait plus de raison au conflit.
Mais hélas, la diversité demeure. Les hommes sont différents, irrémédiablement différents et même multiplement différents. Et toutes ces différences peuvent être, à un moment ou à un autre, en fonction des circonstances, mobilisées comme raison au conflit.
Regardez les enfants. Quelles sont les raisons au harcèlement scolaire ? Vous êtes-vous intéressés au sujet ? C'est effarant. Parfois, il n'y a pas d'autre raison que "il est gros", "il est moche", "elle est habillée comme un sac"...
Hé, pas à moi, ami ! Non, je ne connais pas ton maitre de conf, est-ce que toi tu le connais en-dehors de recherches sur Google ? Et je vais te dire franchement, puisque tu me fais découvrir les travaux de ce monsieur, des termes comme "mécanisme cognitif ancré en nous depuis des millénaires" et "instinct cognitif primaire", ça ne sonne pas très sérieux chez moi. C'est comme ça.baptiste a écrit:Je reste surpris que quelqu'un qui se dit psychologue n'ait pas été le premier à faire allusion au "biais tribal".
Mais peu importe : Moi, je ne prétends pas parler au nom de "la psychologie". Je prétends simplement justifier ce que je propose avec des travaux que je connais un peu sérieusement. Ca ne doit pas empêcher la discussion, et de fait, ça ne l'empêche pas -la preuve.
Hé, comme quoi, il y a donc aussi l'influence de la culture.Saint-Ex a écrit:L'expérience de la préférence artistique indiquée plus haut a eu lieu en Papouasie aussi. Les habitants de ce lieu du monde ont trouvé la blonde affreuse et la brune belle.
"Bien usitée"... En tout cas, ce n'est pas la première fois me semble-t-il que tu fais référence à Singer et à ce qu'on appelle le "sentientisme". Ok.AS a écrit:je parle de la notion de "sphère de considération morale", bien usitée en éthique.
Tu en reviens à cette idée. Bon, tu y tiens, je le comprends, c'est en fait la pierre angulaire de ta démonstration. Mais que tu utilises la notion de "communauté morale" ou de "sphère de considération morale", je continue à penser qu'il n'y a pas d'implication nécessaire entre "non appartenance" et "domination" puis "conflit". Et je vais même te dire : Je n'ai certainement pas lu Singer autant que toi. Mais j'ai cru noter précisément ce biais dans ses analyses : Il a tendance à envisager les relations entre humains et animaux sous l'angle exclusif de rapports de domination. Pour moi, c'est mettre la charrue avant les boeufs -moment de le dire !la non-appartenance à ma sphère de considération morale entraîne au moins un rapport de domination ou de supériorité, et un conflit s'il y a résistance.
Pour bien me faire comprendre : Je ne nie pas qu'il y ait une relation causale entre "non-appartenance etc." et "conflit", bien entendu. Je conteste que cette relation soit nécessaire. Et franchement : Ne l'as-tu pas admis ?
C'est terrible, je trouve, de n'envisager la différence que sous l'angle du conflit. Parce que la différence permet aussi la complémentarité. L'échange.
Et je vais même te dire : A mon sens, le conflit lui-même est une forme d'échange. C'est en tout cas une relation sociale. Prenons notre discussion, là, maintenant : Nous sommes en désaccord. Peut-être même que cette discussion va évoluer vers un conflit, avec l'un ou l'autre -il y en a bien un à un moment donné qui va me traiter de raciste ou de fasciste, etc. j'ai l'habitude ! Et pourtant : Nous échangeons.
Même la guerre est une forme d'échange. C'est une relation sociale également. Dont le but, disait Aristote, est la paix. Une autre forme d'échange.
Dernière édition par Bergame le Lun 8 Avr 2024 - 17:44, édité 1 fois
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Bergame- Persona
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Re: Biologie et racisme
Saint-Ex a écrit:.
À Alain (et à tous ou personne) :
L'expérience de la préférence artistique indiquée plus haut a eu lieu en Papouasie aussi. Les habitants de ce lieu du monde ont trouvé la blonde affreuse et la brune belle.
Cela dit, on trouve aussi des considérations différentes selon les comportements différents. Les Inus du Grand Nord Canadien ont adopté depuis toujours une marche sur la neige et la glace qui ressemble à celle des skieurs de fond, mais sans skis. Lorsque ces Inus se rendent à Québec ou Montréal, ils continuent à marcher comme ils l'ont appris depuis leur naissance. Ils trainent la savate en se penchant vers l'avant. Cette façon de marcher a provoqué depuis toujours un mépris de la part des européens installés depuis des siècles aux Canada. Même aujourd'hui, un Inu débarqué dans une ville est sûr et certain de finir sa vie en SDF sur les trottoirs d'une urbanité qui ne peut pas les sentir ni par l'odorat ni par la vue.
Cela dit, l'expérience de la préférence des visages au moyen de photos parfaitement identiques d'hommes et de femmes, photos sans maquillage ni cheveux. Cette expérience a permis de déceler les préférences sexuelles des gens qui se prêtaient à cette expérience. Les visages qu'ils trouvaient les plus agréables, les plus plaisants, les plus beaux indiquaient une perception de la moindre petite différences qu'ils ne percevaient pas si personne ne leur demandait qui ils préféraient. Les éthéro-sexuels préféraient les visages de gens de sexe opposé au leur. Les homosexuels préféraient les visages de gens du même sexe qu'eux. Mais si on leur demandait auparavant quelles différences il y avaient entre les visages des photos en question, hé bien ils ne les voyaient pas.
Tout ça pour dire que l'exploration de l'inconscient humain ne fonctionne pas au moyen exclusif d'une exploration minutieuse du fonctionnement des productions hormonales des détails des gènes et neurones représentés par les images des neurosciences. Tout est bon pour tromper l'attention de la conscience humaine et explorer ainsi l'inconscient humain.
Le racisme est un inconscient de nature humaine qu'il est bon d'explorer par tous les moyens en vue de le comprendre et créer en conséquence des comportements fondés sur une culture mêlée de morale quelque peu législative et policière.
.
Voilà, tout ça ne m'étonne pas du tout.
Re: Biologie et racisme
Le conflit est aussi une forme d'échange mais je pense bien q' échanger avec ls mots est préférable à échanger avec les armes.
En tout cas je ne suis pas pressé qu' elle vienne, la guerre, je vis beaucoup mieux sans elle.
Mais malheureusement c'est un peu comme dans l'expression populaire : Si tu ne viens pas à elle, elle ira à toi.
En tout cas je ne suis pas pressé qu' elle vienne, la guerre, je vis beaucoup mieux sans elle.
Mais malheureusement c'est un peu comme dans l'expression populaire : Si tu ne viens pas à elle, elle ira à toi.
Re: Biologie et racisme
En quelques mots simples, c'est exactement ce que je pense aussi : La peur n'évite pas le danger. Et surtout, lorsque l'enfant qui a peur se cache les yeux, il n'abolit pas le monde pour autant.
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Bergame- Persona
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Re: Biologie et racisme
Bergame a écrit:En quelques mots simples, c'est exactement ce que je pense aussi : La peur n'évite pas le danger. Et surtout, lorsque l'enfant qui a peur se cache les yeux, il n'abolit pas le monde pour autant.
Dans mon boulot, je grimpais controler des grues, j'évoluais à proximité immédiate de pieces sous tension...et nous n'avions aucune prime de risque sous l'argument que la prime ne supprimait pas le risque !
La peur par contre évite le danger. En escalade, en sortant d'une grande voie (pres du point de vue), je m'assois les pieds ds le vide et me détache sans aucune peur....alors que pour poser le rappel, les "points" du relais étant toujours placés coté vide, je m'étais avancé à 4 pattes. La pratique de l'escalade supprime la peur du vide (pas de la chute sur un passage difficile)...ce qui a causé de nombreux accidents ..mais qqs heures apres avoir grimpé on a peur du vide à 1m du bord.
Kercos- Digressi(f/ve)
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Re: Biologie et racisme
Je ne vois pas de rapport direct entre mes propos et Singer, si ce n'est que Singer utilise aussi la notion de sphère de considération morale (pas très étonnant, car c'est une notion centrale en méta-éthique permettant de classifier beaucoup de systèmes éthiques).Bergame a écrit:"Bien usitée"... En tout cas, ce n'est pas la première fois me semble-t-il que tu fais référence à Singer et à ce qu'on appelle le "sentientisme". Ok.AS a écrit:je parle de la notion de "sphère de considération morale", bien usitée en éthique.
Pourtant, la définition même de la sphère de considération morale implique (nécessairement, donc) que les êtres en dehors ont un statut moral inférieur. Ça, c'est exactement un rapport de domination : quand il y a une hiérarchie morale. À partir de là, il y a deux alternatives : dans le meilleur des cas, il y a résistance et, donc, conflit. Dans le pire des cas (donc, c'est pire !), il y a domination sans résistance, donc oppression, exploitation, voire extermination. Le patriarcat a été un système oppressif pour les femmes au 19e siècle, sans qu'il n'y ait eu de résistance : va-t-on dire que comme il n'y a pas eu de conflit ouvert, il n'y avait pas de problème ?Bergame a écrit:Mais que tu utilises la notion de "communauté morale" ou de "sphère de considération morale", je continue à penser qu'il n'y a pas d'implication nécessaire entre "non appartenance" et "domination" puis "conflit".
La non-appartenance n'entraîne donc pas nécessairement le conflit, mais elle entraîne nécessairement un rapport de domination qui, en l'absence de conflit, est encore plus désastreux (du point de vue des êtres dominés, bien sûr... les dominants, eux, ne trouveraient pas ça problématique).
La notion de sphère de considération morale est parfaitement compatible avec la valorisation de la différence. Il suffit d'élargir la sphère pour englober les différences valorisées. Un humaniste, par exemple, qui défendrait la dignité humaine dans toute sa diversité religieuse, culturelle, physique, etc., apparaît comme quelqu'un chez qui la sphère de considération morale englobe tous les êtres humains. Mais alors, il exclut les autres animaux et il y a tout de même un rapport de domination. L'humanisme accorde une égale valeur à tous les humains, mais en même temps plus de valeur à un humain qu'à tout autre animal, et s'octroie le droit légitime, en toute situation, d'exploiter les animaux si c'est dans l'intérêt humain. (Ici, Singer pourrait intervenir.)Bergame a écrit:C'est terrible, je trouve, de n'envisager la différence que sous l'angle du conflit. Parce que la différence permet aussi la complémentarité. L'échange.
Valoriser la différence revient à élargir la sphère de considération morale. Mais elle s'arrête toujours quelque part; il reste donc toujours des différences qui rabaisseront l'être considéré comme différent. Mais ce n'est pas un problème : si la sphère de considération englobait tous les humains, ce serait déjà un exploit et un bel idéal (et le racisme n'existerait déjà plus). C'est l'idéal véhiculé par les Droits de l'Homme.
Le truc, c'est que si l'on peut valoriser certaines différences, il est impossible de valoriser toute différence concevable. Il est improbable qu'un jour, tu valorises autant la minéralité d'une belle pierre que la vie d'un bon être humain, du moins je l'espère.
Invité- Invité
Re: Biologie et racisme
Kercos a écrit:Bergame a écrit:En quelques mots simples, c'est exactement ce que je pense aussi : La peur n'évite pas le danger. Et surtout, lorsque l'enfant qui a peur se cache les yeux, il n'abolit pas le monde pour autant.
Dans mon boulot, je grimpais controler des grues, j'évoluais à proximité immédiate de pieces sous tension...et nous n'avions aucune prime de risque sous l'argument que la prime ne supprimait pas le risque !
La peur par contre évite le danger. En escalade, en sortant d'une grande voie (pres du point de vue), je m'assois les pieds ds le vide et me détache sans aucune peur....alors que pour poser le rappel, les "points" du relais étant toujours placés coté vide, je m'étais avancé à 4 pattes. La pratique de l'escalade supprime la peur du vide (pas de la chute sur un passage difficile)...ce qui a causé de nombreux accidents ..mais qqs heures apres avoir grimpé on a peur du vide à 1m du bord.
Ah oui ... ma peur du vide s' exprime plutôt par ce simple mot : panique !
J'ai un peu marché en montagne quand j'étais jeune et, en effet, j'ai vu qu'il était possible de domestiquer cette panique, dans une certaine mesure.
Re: Biologie et racisme
bergame a écrit:Non, absolument pas. D'abord, je n'utilise pas la notion de "dialectique" au sens hégélien, tu devrais t'en rendre compte
"Dialectique" au sens hégélien n'implique pas que l'on soit hégelien.
Mais dialectique "au sens hegelien" s'oppose à une philosophie de la graduation ou de la variation continue.
Pour moi la nature est indifférente aux jugements humains qui distinguent
la sphère de l'amour de celle de la haine. Ainsi il n y a aucune réalité objective à la distinction conceptuelle entre la sphère de l'entente de celle du conflit SI c'est une distinction qui substantifie.(l'amour d'un côté, la haine de l'autre...voire la paix versus la guerre)
..........................
J'ai le même point de vue sur la violence.(et j'ai une cohérence de pensée)
La violence est le summum d'une évolution graduelle des affects et des actes.
Et là et seulement là intervient un jugement moral lequel pour le coup n'est plus "par delà le bien et le mal".
Ce n'est plus une question ontologique (je n'y trouve rien que des degrés d'intensité indifférents à la morale)
Je ne me positionne pas sur un supposé clivage "objectif" entre l'entente et le conflit.
J'opte moralement pour un amoindrissement du degré de violence.
L'humanisme n'est alors pas l'effet d'un déficit cognitif, mais l'effet d'une option éthique.
hks- Digressi(f/ve)
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Re: Biologie et racisme
Saint-Ex a écrit:Les anthropologues prennent les armes contre la « science raciale »
Lors de leur réunion annuelle, les anthropologues biologistes ont commencé à élaborer un manuel pour contrecarrer l'utilisation abusive et raciste de la recherche scientifique.
Réplique tirée d'un film, entendue je ne sais plus où :
- Tu sais, quand je te regarde je ne te vois pas Noir!
-C'est justement ça le problème......car j'aimerais que tu me vois Noir quand tu me regardes. Vu que je suis Noir!
Si on résume le problème posé par les anthropologues biologistes, on soulignera les termes " abusive" et "raciste". Abusive peut supposer une limitation de l'utilisation, pourtant scientifique, des résultats de la recherche....
Et raciste peut supposer une négation de l'identité telle que peut la concevoir celui qui dit " je voudrais qu'on me considère tel que je m'identifie ( ici, Noir!)"
_________________
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maraud- Digressi(f/ve)
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Re: Biologie et racisme
Hks :
"
Et là et seulement là intervient un jugement moral lequel pour le coup n'est plus "par delà le bien et le mal".
Ce n'est plus une question ontologique (je n'y trouve rien que des degrés d'intensité indifférents à la morale)
Je ne me positionne pas sur un supposé clivage "objectif" entre l'entente et le conflit.
J'opte moralement pour un amoindrissement du degré de violence.
L'humanisme n'est alors pas l'effet d'un déficit cognitif, mais l'effet d'une option éthique. "
Je suis d' accord avec ça.
"
Et là et seulement là intervient un jugement moral lequel pour le coup n'est plus "par delà le bien et le mal".
Ce n'est plus une question ontologique (je n'y trouve rien que des degrés d'intensité indifférents à la morale)
Je ne me positionne pas sur un supposé clivage "objectif" entre l'entente et le conflit.
J'opte moralement pour un amoindrissement du degré de violence.
L'humanisme n'est alors pas l'effet d'un déficit cognitif, mais l'effet d'une option éthique. "
Je suis d' accord avec ça.
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