Hamas / Israël
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Re: Hamas / Israël
Texte paru dans Mediapart le 22/10/2023
Edwy Plenel a écrit:Si le conflit israélo-palestinien enflamme le monde, c’est parce qu’il porte une question morale universelle : celle de l’égalité des droits. Que la légitimité internationale d’Israël s’accompagne de la négation des droits des Palestiniens n’a cessé de précipiter ce sommeil de la raison qui engendre des monstres. Seule cette lucidité politique est à même de défier la catastrophe en cours.
Le sommeil de la raison produit des monstres. Avant de donner à voir, dans toute leur abomination, les désastres de la guerre (Los Desastres de la Guerra, 1810-1815), le peintre et graveur espagnol Francisco de Goya (1746-1828) avait intitulé ainsi l’une des gravures de sa série Los caprichos à la fin du XVIII siècle : El sueño de la razon produce monstruos. On y voit le peintre endormi tandis qu’une volée d’oiseaux nocturnes tourbillonne au-dessus de lui, symbolisant la folie et l’ignorance qui mènent l’humanité à sa perte.
Nous vivons un moment semblable, d’obscurcissement et d’égarement. Spectateurs effarés, nous découvrons l’horreur des tueries de civils israéliens dans l’attaque terroriste du Hamas tandis que nous suivons l’hécatombe de civils palestiniens à Gaza sous les bombes de l’armée israélienne. Toutes ces vies humaines se valent, elles ont le même prix et le même coût, et nous nous refusons à cette escalade de la terreur où les crimes d’un camp justifieraient les crimes de l’autre. Mais nous nous sentons impuissants devant une catastrophe qui semble irrémédiable, écrite par avance tant ont été perdues, depuis si longtemps, les occasions de l’enrayer (pour mémoire mes alarmes de 2009, de 2010 et de 2014).
Nous savons bien qu’il n’y a qu’une façon d’en sortir dans l’urgence : un cessez-le-feu immédiat sous contrôle des Nations unies afin de sauver les otages des deux bords, qui ouvrirait la voie à une solution politique dont la clé est la reconnaissance d’un État palestinien ayant lui-même reconnu l’État d’Israël. Mais, s’il peut arriver que d’un péril imminent naisse un salut improbable, cette issue semble un vœu pieux, faute de communauté internationale forte et unie pour l’imposer. Faute, surtout, de détermination des soutiens d’Israël, États-Unis au premier chef, pour freiner une volonté de vengeance qui ne fera qu’accélérer la course à l’abîme.
Dès lors, comment échapper à un sentiment de sidération qu’aggrave le spectacle de désolation du débat politique et médiatique français ? À mille lieues de sa grandeur prétendue, la France officielle donne à voir son abaissement raciste, jetant la suspicion sur nos compatriotes musulmans et arabes, et son alignement impérialiste, rompant avec l’ancienne position équilibrée de sa diplomatie moyen-orientale. Indifférence aux oppressions et intolérance aux dissidences règnent sur cette médiocrité dont font les frais manifestations et expressions propalestiniennes, dans un climat maccarthyste qui distingue tristement notre pays des autres démocraties.
Que faire ? Il importe déjà d’y voir clair. Ici, la responsabilité du journalisme, associant son devoir professionnel à son utilité sociale, est de trouer cette obscurité, en chassant les passions tristes et en s’éloignant des colères aveugles. Trouver son chemin, arriver à se repérer, réussir à ne pas s’égarer : autant d’impératifs vitaux par temps de propagande, que nous devons servir par une pratique aussi rigoureuse que sensible du métier. Elle suppose de résister au présent monstre de l’information en continu qui fonctionne à l’amnésie, perdant le fil de l’histoire, oubliant le passé qui la détermine, effaçant le contexte qui la conditionne (voir notre entretien-vidéo avec Bertrand Badie sur les mots et l’histoire du conflit).
Mais il ne suffit pas de rendre compte. Il nous faut aussi échapper à la résignation qui guette, « cette accoutumance à la catastrophe dont le sentiment vague engourdit aujourd’hui tout désir d’action ». La formule est de l’historien Patrick Boucheron dans un récent libelle où il persiste, dans le sillage de Victor Hugo, à vouloir « étonner la catastrophe par le peu de peur qu’elle nous fait ». Secouant ce manteau de poussière dont le poids risque de nous paralyser, Le temps qui reste est une invitation inquiète à ne pas le perdre, ce temps, en refusant de se laisser prendre au piège de la catastrophe, tels des animaux saisis dans des phares, tétanisés et immobilisés par la conscience du péril.
Car l’habitude, tissée de conformisme et de suivisme, est la meilleure alliée du pire en devenir. Voici donc, à l’instar de lucioles clignotant dans une nuit qui gagne, quelques repères qui nous guident pour affronter les désordres du monde et les folies des hommes. Quatre boussoles morales qui énoncent aussi ce à quoi nous refusons de nous habituer.
1. Tout soutien inconditionnel est un aveuglement. Quel que soit le camp concerné. Quelle que soit la justesse de la cause.
Aucun État, aucune nation, aucun peuple, et, partant, aucune armée, aucun parti, aucun mouvement, qui s’en réclame, ne saurait être soutenu inconditionnellement. Car, au-dessus d’eux, il y a une condition humaine universelle, dont découle un droit international sans frontières. Si, en 1948, l’année où est né l’État d’Israël, fut proclamée, à Paris, une Déclaration universelle des droits de l’homme, c’est pour cette raison même : s’ils ne rencontrent aucun frein, les États, les nations ou les peuples, peuvent devenir indifférents à l’humanité et, par conséquent, dangereux et criminels.
Adoptée à Paris en 1948 par les cinquante-huit États alors représentés à l’Assemblée générale des Nations unies, la Déclaration de 1948 résulte de cette lucidité provoquée par la catastrophe européenne dont nationalisme et racisme furent les ressorts, conduisant au génocide des juifs d’Europe. Français, son rédacteur, René Cassin, Prix Nobel de la paix en 1968, s’était battu pour imposer, dans son intitulé, cette qualification d’« universelle » au lieu d’internationale : façon de signifier qu’un droit supérieur, celui de la communauté humaine, devait s’imposer aux États et aux nations dont ils se prévalent. Autrement dit de rappeler qu’aucun État, qu’aucune nation, qu’aucun peuple ne devrait se dérober, au prétexte de ses intérêts propres, à cette exigence de respect de l’égalité des droits.
« Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité », énonce l’article premier de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Comme la française de 1789, la Déclaration de 1948 dessine l’horizon d’une promesse, toujours inaccomplie et inachevée, sans cesse en chantier et à l’œuvre face aux égoïsmes renaissants des États et au risque qu’ils cèdent aux idéologies de l’inégalité. De ce point de vue, l’ajout de la dignité, notion sensible, aux droits, critère juridique, n’est pas indifférent, tout comme sa position première dans l’énoncé : il s’agit non seulement de respecter d’autres humains, mais aussi de se respecter soi-même. En somme, de rester digne, de savoir se tenir, se retenir ou s’empêcher, afin de ne jamais céder à la haine de l’homme.
Chèque en blanc accordé à ses dirigeants et à ses militaires, l’affirmation d’un « soutien inconditionnel » à l’État d’Israël dans sa riposte au Hamas tourne le dos à ces valeurs universelles. Elle prolonge ce mépris pour le droit international que l’on invoque volontiers face à l’agression russe en Ukraine mais que l’on dénie à la Palestine par l’absolu non-respect des résolutions onusiennes condamnant, depuis 1967, les annexions et colonisations israéliennes de territoires palestiniens.
2. Jamais la fin ne saurait justifier les moyens. Seuls les moyens utilisés déterminent la fin recherchée.
Depuis soixante-quinze ans, la Palestine pose au monde une question morale : celle de la fin et des moyens. La légitimité d’Israël ne saurait se fonder sur la négation des droits des Palestiniens jusqu’à la commission répétée de crimes de guerre. Mais la contestation de l’occupation et de la colonisation ne saurait tolérer la négation de l’humanité des Israéliens.
En franchissant ce pas avec les massacres et prises d’otage de civils, le Hamas a fait plus que nuire à la cause qu’il dit servir : il l’a déshonorée. Dans la mémoire juive des persécutions européennes contre lesquelles s’est créé le mouvement sioniste à la fin du XIX siècle, la terreur déchaînée par le Hamas sur des civils israéliens ne peut qu’évoquer les pogroms antisémites. Et le rappel de massacres commis en 1947-1948 par les composantes les plus extrémistes du sionisme, afin de faire fuir les Palestiniens, ne saurait en aucun cas lui servir d’excuses.
La violence aveugle de l’oppresseur le discrédite, légitimant la résistance violente de l’opprimé. Jusqu’au processus de paix entamé en 1991, le mouvement national palestinien, alors sous la direction de Yasser Arafat et du Fatah qui dominait l’Organisation de libération de la Palestine, a illustré cette règle éternelle des situations d’injustices où un peuple prétend en dominer un autre. Mais, par ses débats internes, son pluralisme assumé, son évolution revendiquée jusqu’à la reconnaissance de l’État d’Israël, il a fait sienne la conviction que la cause libératrice de l’opprimé exige une morale supérieure où sa riposte ne cède pas aux crimes reprochés à l’oppresseur.
Il y a cinquante ans, en 1973, l’année de la guerre du Kippour dont le Hamas a choisi la date anniversaire pour son attaque sur Israël, un appel collectif d’intellectuels notables (parmi lesquels Edgar Morin, Laurent Schwartz, Jean-Pierre Vernant et Pierre Vidal-Naquet) rappelait ces « évidences morales et politiques fondamentales » : « Il n’y a pas de problème de la fin et des moyens. Les moyens font partie intégrante de la fin. Il en résulte que tout moyen qui ne s’orienterait pas en fonction de la fin recherchée doit être récusé au nom de la morale politique la plus élémentaire. Si nous voulons changer le monde, c’est aussi, et peut-être d’abord, par souci de moralité. […] Si nous condamnons certains procédés politiques, ce n’est pas seulement, ou pas toujours, parce qu’ils sont inefficaces (ils peuvent être efficaces à court terme), mais parce qu’ils sont immoraux et dégradants, et qu’ils compromettent la société de l’avenir. »
Cette mise en garde vaut évidemment pour les deux camps. De 2023 à 2001, se risquer à comparer le 7-Octobre israélien au 11-Septembre états-unien, ce n’est pas seulement ignorer la question nationale palestinienne en souffrance, au prétexte d’une guerre de civilisation entre le bien occidental et le mal arabe, c’est surtout continuer de s’aveugler sur la suite. Le terrorisme faisant toujours la politique du pire, les désordres actuels du monde résultent de la riposte américaine, à la fois mensongère et criminelle, détruisant un pays, l’Irak, qui n’y était pour rien, tout en semant un discrédit universel par une violation généralisée des droits humains dont l’Occident paye encore le prix. Loin de détruire l’adversaire désigné, il en a fait surgir d’autres, d’Al-Qaïda à Daech, encore plus redoutables.
3. Au cœur du conflit israélo-palestinien, la persistance de la question coloniale ensauvage le monde.
Porté par le mouvement sioniste qui avait obtenu la création d’un foyer national juif en Palestine, la création de l’État d’Israël en 1948 a été unanimement approuvée par les puissances victorieuses du nazisme. L’incommensurabilité du crime contre l’humanité, jusqu’à l’extermination par le génocide, commis contre les juifs d’Europe, légitimait le nouvel État. Une faute abominable devait être réparée en offrant aux juifs du monde entier un refuge où ils puissent vivre dans la tranquillité et la sécurité, à l’abri des persécutions.
Si, aujourd’hui, Israël est un des endroits du monde où les juifs vivent avec angoisse dans le sentiment inverse, c’est parce que la réparation du crime européen s’est accompagnée de l’injustice commise contre les Palestiniens. Ce faisant, l’Occident – cette réalité politique dont les États-Unis ont alors pris le leadership – a prolongé dans notre présent le ressort passé de la catastrophe européenne : le colonialisme. Se retournant contre l’Europe et ses peuples, après avoir accompagné sa projection sur le monde, le colonialisme fut l’argument impérial du nazisme, avec son cortège idéologique habituel de civilisations et d’identités supérieures à celles des peuples conquis, soumis ou exclus.
La colonisation ne civilise pas, elle ensauvage. Le ressentiment nourri par l’humiliation des populations dépossédées s’accompagne de l’enfermement des colons dans une posture conquérante, d’indifférence et de repli. L’engrenage est aussi redoutable qu’infernal, offrant un terrain de jeu idéal aux identités closes où la communauté devient une tribu, la religion un absolu et l’origine un privilège. Dès lors, accepter le fait colonial, c’est attiser le foyer redoutable d’une guerre des civilisations qu’illustre la radicalisation parallèle des deux camps, le suprémacisme juif raciste de l’extrême droite israélienne faisant écho à l’idéologie islamique du Hamas et de ses alliés, dans la négation de la diversité de la société palestinienne.
Dialoguant en 2011, dans Le Rescapé et l’Exilé, avec le regretté Stéphane Hessel, qui accompagna depuis l’ONU où il était diplomate la création de l’État juif en Palestine, Elias Sanbar rappelle cette origine d’un conflit qui ne cessera de s’aggraver tant qu’elle ne sera pas affrontée : « On ne peut certes pas refaire l’histoire, mais il est important de dire que ce conflit a commencé par une terrible injustice commise en Palestine pour en réparer une autre, née dans l’horreur des camps nazis. » Acteur des négociations de paix israélo-palestiniennes, il en tirait la conséquence que la seule solution est dans l’égalité des droits. Dans la réciprocité et la reconnaissance. L’envers de ce poison qu’est la concurrence des victimes. L’opposé de cette misère qu’est la condescendance du vainqueur.
« Il faut affirmer, déclarait-il alors – et pense-t-il toujours –, que la concurrence dans le registre des malheurs est indécente, que les courses au record du nombre de morts sont littéralement obscènes. Chaque souffrance est unique, le fait que des juifs aient été exterminés n’enlève rien à la souffrance des Palestiniens, tout comme le fait que des Palestiniens aient souffert et continuent de souffrir n’enlève rien à l’horreur vécue par des juifs. Puis et surtout, la reconnaissance de la souffrance des autres ne délégitime jamais votre propre souffrance. Au contraire. »
4. La solution du désastre ne peut être confiée à ses responsables israéliens dans l’indifférence au sort des Palestiniens.
Le 8 octobre 2023, au lendemain de l’attaque du Hamas contre Israël, le quotidien Haaretz, qui sauve l’honneur de la démocratie israélienne, publiait un éditorial affirmant que cette énième guerre était « clairement imputable à une seule personne : Benyamin Nétanyahou », ce premier ministre qui a « établi un gouvernement d’annexion et de dépossession » et a « adopté une politique étrangère qui ignorait ouvertement l’existence et les droits des Palestiniens ».
La droite et l’extrême droite israéliennes ont attisé l’incendie qu’elles prétendent aujourd’hui éteindre par l’extermination militaire du Hamas et l’expulsion des Palestiniens de Gaza. Ce n’est pas un Palestinien qui, en 1995, a assassiné Yitzhak Rabin, portant un coup d’arrêt fatal au processus de paix, mais un terroriste ultra- nationaliste israélien. C’est Israël qui, depuis, sous l’impulsion de Benyamin Nétanyahou, n’a cessé de jouer cyniquement avec les islamistes du Hamas pour diviser le camp palestinien et affaiblir sa composante laïque et pluraliste.
À l’aune de ces vérités factuelles, largement documentées, notamment par le journaliste Charles Enderlin, la polémique française sur le prérequis que serait la qualification de terroriste du Hamas en tant qu’organisation – et pas seulement de ses actions dont on a souligné le caractère criminel – a quelque chose de surréel. En 2008-2009, faisant écho aux stratégies israéliennes, la présidence de Nicolas Sarkozy n’hésitait pas à défendre la nécessité de « parler » avec le Hamas dont le chef était même interviewé par Le Figaro pour inviter le chef de l’État français à « donner une impulsion vitale à la paix ».
Comble de l’hypocrisie, le Qatar, financier avéré du Hamas avec la tolérance d’Israël, est un partenaire économique, financier, militaire, diplomatique, sportif, culturel, etc., qui est, ô combien, chez lui dans l’establishment français, tout comme d’ailleurs son rival émirati. Or c’est au Qatar que le Hamas tient sa représentation extérieure, avec un statut avoisinant celui d’une antenne diplomatique, digne d’un État en devenir.
Si des actions du Hamas peuvent être qualifiées de terroristes, c’est s’aveugler volontairement que de ne pas prendre en considération son autre réalité, celle d’un mouvement politique avec une assise sociale. Que sa ligne idéologique et ses pratiques autoritaires en fassent l’adversaire d’une potentielle démocratie palestinienne, qui respecterait le pluralisme des communautés et la diversité des opinions, ne l’empêche pas d’être l’une des composantes, aujourd’hui devenue dominante, du nationalisme palestinien.
La paix de demain ne se fera qu’entre ennemis d’hier. Et, surtout, qu’entre peuples qui ne sont pas assimilables à leurs dirigeants. Ce mensonge doublé d’hypocrisie sur la réalité du Hamas et son instrumentalisation par l’État d’Israël souligne l’illusion qui a volé en éclats depuis le 7 octobre. Israël et les États-Unis pensaient reléguer la question palestinienne en pariant sur les États arabes, leurs intérêts à courte vue et leur opportunisme à toute épreuve. Ce faisant, ils oubliaient les peuples qui ne sont pas dupes, s’informent et s’entraident. Grands absents de ces mécanos diplomatiques, où l’on prétend faire leur avenir à leur place, ils finissent toujours, un jour ou l’autre, par en déjouer les plans.
Au spectacle des foules proclamant dans le monde leur solidarité avec la Palestine, y compris dans les pays arabes qui ont normalisé leurs relations avec Israël, comment ne pas penser à ces lignes de notre confrère Christophe Ayad qui accompagnent l’exposition de l’Institut du monde arabe « Ce que la Palestine apporte au monde » ? « C’est du monde tel qu’il va mal dont la Palestine nous parle, écrit-il. On l’observe, on la scrute, on l’encourage ou on lui fait la leçon, mais c’est elle qui nous regarde depuis l’avenir de notre humanité. La Palestine vit déjà à l’heure d’un monde aliéné, surveillé, encagé, ensauvagé, néolibéralisé. Les Palestiniens savent ce que c’est d’être un exilé sur sa propre terre. Apprenons d’eux ! »
Face aux ombres qui, aujourd’hui, s’étendent, ces réflexions peuvent paraître optimistes. Pourtant, la leçon est déjà là, la seule qui vaille pour éviter le pire, soit cette guerre des monstres dont Benyamin Nétanyahou et le Hamas sont les protagonistes : il n’y aura jamais de paix par la puissance et la force. Devant les défis sans frontières qui nous assaillent, le credo de la puissance est une impasse quand la conscience de la fragilité est, au contraire, une force.
Dernière édition par Vanleers le Mer 1 Nov 2023 - 16:31, édité 1 fois
Vanleers- Digressi(f/ve)
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Re: Hamas / Israël
J'admire beaucoup le travail de Plenel et son courage, mais là, il se plante:
"""Edwy Plenel a écrit:
Si le conflit israélo-palestinien enflamme le monde, c’est parce qu’il porte une question morale universelle : celle de l’égalité des droits. """
Chaque culture se bâtit sur une morale spécifique...et affirmer cette universalité ce serait revenir à notre espèce pré-culturelle , éthologique. Ce qui implique la reconnaissance de dominations par des procédures agressives et un équilibre territorial.
L'égalité des droits est un leurre, seule l'équité existe dans les groupes sociaux. La sois disante égalité autorise une domination économique tyrannique.
Que l'histoire se préoccupe de morale, serait un scoop.
Si le flic israelien qui a délibérément assassiné la journaliste a pris 30 jours de travaux d'intéret général...ce n'est pas par humour, mais uniquement pour interdire qu'il puisse etre jugé par le TPI ( qui ne peut que se substituer à l'absence de jugement du pays)
"""Edwy Plenel a écrit:
Si le conflit israélo-palestinien enflamme le monde, c’est parce qu’il porte une question morale universelle : celle de l’égalité des droits. """
Chaque culture se bâtit sur une morale spécifique...et affirmer cette universalité ce serait revenir à notre espèce pré-culturelle , éthologique. Ce qui implique la reconnaissance de dominations par des procédures agressives et un équilibre territorial.
L'égalité des droits est un leurre, seule l'équité existe dans les groupes sociaux. La sois disante égalité autorise une domination économique tyrannique.
Que l'histoire se préoccupe de morale, serait un scoop.
Si le flic israelien qui a délibérément assassiné la journaliste a pris 30 jours de travaux d'intéret général...ce n'est pas par humour, mais uniquement pour interdire qu'il puisse etre jugé par le TPI ( qui ne peut que se substituer à l'absence de jugement du pays)
Kercos- Digressi(f/ve)
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Re: Hamas / Israël
Merci Vanleers. Je souligne autrement que l'original :
Le ou les tropismes de Plenel sont bien connus. Et c'est le propre d'un tropisme d'aveugler. Il y a eu un tropisme russe en France, et c'est bien des russes qui nous ont contraints à en revenir de la manière la plus pénible possible, idem pour la Serbie, idem au Rwanda. On a tous nos tropismes, et on se sent beaucoup mieux sans. Que ça se voit ou pas, je m'en fous, je sais que je ne suis plus " clivé ", " polarisé ", etc., c'est le fruit de mon travail sur moi-même. Dans le texte de Plenel, il y a un " blanc ", un " absent ", éléphantesques : l'antisémitisme, ce qui inclut notoirement l'antisémitisme musulman. Je n'ai pas le moindre égard pour l'antisémitisme chrétien passé qui in fine a conduit à la création de l'État israélien (1), sur une terre où résident des arabes depuis des siècles, mais, c'est bien connu, on ne peut pas refaire l'histoire, je n'en aurais pas pour l'antisémitisme musulman actuel. Au lycée, à l'armée, même avec un béret amarante, j'ai eu des " copines " " beurettes " (" marocaines ", " algériennes ", " kabyles "), quelque chose me dit qu'aujourd'hui ce genre de choses n'arrivent plus.
(1) J'ai déjà donné mon avis à ce sujet, sans la Shoah et le stalinisme, ça fait décidément beaucoup, je ne pense pas que le projet sioniste aurait abouti. Juifs ou pas, ils ont été quelques millions à ne pas vouloir se trouver du mauvais coté du " Rideau ", du " Mur ".
Vanleers a écrit:Texte paru dans Mediapart le 22/10/2023 :Edwy Plenel a écrit:Dès lors, comment échapper à un sentiment de sidération qu’aggrave le spectacle de désolation du débat politique et médiatique français ? À mille lieues de sa grandeur prétendue, la France officielle donne à voir son abaissement raciste, jetant la suspicion sur nos compatriotes musulmans et arabes, et son alignement impérialiste, rompant avec l’ancienne position équilibrée de sa diplomatie moyen-orientale.
Le ou les tropismes de Plenel sont bien connus. Et c'est le propre d'un tropisme d'aveugler. Il y a eu un tropisme russe en France, et c'est bien des russes qui nous ont contraints à en revenir de la manière la plus pénible possible, idem pour la Serbie, idem au Rwanda. On a tous nos tropismes, et on se sent beaucoup mieux sans. Que ça se voit ou pas, je m'en fous, je sais que je ne suis plus " clivé ", " polarisé ", etc., c'est le fruit de mon travail sur moi-même. Dans le texte de Plenel, il y a un " blanc ", un " absent ", éléphantesques : l'antisémitisme, ce qui inclut notoirement l'antisémitisme musulman. Je n'ai pas le moindre égard pour l'antisémitisme chrétien passé qui in fine a conduit à la création de l'État israélien (1), sur une terre où résident des arabes depuis des siècles, mais, c'est bien connu, on ne peut pas refaire l'histoire, je n'en aurais pas pour l'antisémitisme musulman actuel. Au lycée, à l'armée, même avec un béret amarante, j'ai eu des " copines " " beurettes " (" marocaines ", " algériennes ", " kabyles "), quelque chose me dit qu'aujourd'hui ce genre de choses n'arrivent plus.
(1) J'ai déjà donné mon avis à ce sujet, sans la Shoah et le stalinisme, ça fait décidément beaucoup, je ne pense pas que le projet sioniste aurait abouti. Juifs ou pas, ils ont été quelques millions à ne pas vouloir se trouver du mauvais coté du " Rideau ", du " Mur ".
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" Tout Étant produit par moi m'est donné (c'est son statut philosophique), a priori, et il est Mien (cogito, conscience de Soi, libéré du Poêle) ". " Savoir guérit, forge. Et détruit tout ce qui doit l'être ", ou, équivalents, " Tout l'Inadvertancier constitutif doit disparaître ", " Le progrès, c'est la liquidation du Sujet empirique, notoirement névrotique, par la connaissance ". " Il faut régresser et recommencer, en conscience ". Moi.
C'est à pas de colombes que les Déesses s'avancent.
neopilina- Digressi(f/ve)
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Re: Hamas / Israël
neopilina a écrit: Dans le texte de Plenel, il y a un " blanc ", un " absent ", éléphantesques : l'antisémitisme, ce qui inclut notoirement l'antisémitisme musulman. Je n'ai pas le moindre égard pour l'antisémitisme chrétien passé qui in fine a conduit à la création de l'État israélien (1), sur une terre où résident des arabes depuis des siècles, mais, c'est bien connu, on ne peut pas refaire l'histoire, je n'en aurais pas pour l'antisémitisme musulman actuel. Au lycée, à l'armée, même avec un béret amarante, j'ai eu des " copines " " beurettes " (" marocaines ", " algériennes ", " kabyles "), quelque chose me dit qu'aujourd'hui ce genre de choses n'arrivent plus.
(1) J'ai déjà donné mon avis à ce sujet, sans la Shoah et le stalinisme, ça fait décidément beaucoup, je ne pense pas que le projet sioniste aurait abouti. Juifs ou pas, ils ont été quelques millions à ne pas vouloir se trouver du mauvais coté du " Rideau ", du " Mur ".
L'antisémitisme est le cheval de bataille du djihad, cet épisode d’une guerre démarrée il y a plus de 60 ans n’a qu’un lien de facade avec l’histoire de la Palestine. Quelle organisation dites de défense d’un peuple peut planifier une attaque dont la conséquence finale sera le massacre de son propre peuple ?
"A Gaza, des femmes, des enfants et des hommes meurent de faim, sont traumatisés et tués dans des bombardements. Ils ont perdu toute foi en l'humanité et tout espoir dans l'avenir" Martin Griffith chef des opérations humanitaires de l’O.N.U.
Le h.a.m.a.s est un acronyme qui signifie « mouvement de résistance islamique » c’est avant tout une organisation religieuse qui a pour objectif le djihad. En provoquant l’effroi en Israel les chefs du Hamas ne faisaient pas acte de résistance, ils savaient qu’ils provoqueraient inévitablement une réaction disproportionnée de la part des Israeliens, mais le martyr du peuple palestinien, qu’ils ont sciemment provoqué, allait servir la bonne cause, mobiliser partout dans le monde une haine ordinaire réclamant vengeance.
Quelle autorité supérieure peut-elle être assez puissante pour justifier un tel mépris de la souffrance humaine, y compris de la souffrance des siens? Seule une idéologie et la vérité dont elle prétends détenir le sens, en l’occurrence la volonté divine, celle proclamée par le Hamas mais aussi celle des religieux Israeliens est capable de justifier une telle barbarie.
La volonté du Hamas en déclenchant l’attaque du 7 octobre c’était de provoquer des martyrs palestiniens pour propager la haine du juif aux quatre coins de la planète, partout où il y a des juifs et des musulmans. L’Afrique sub-saharienne Mali, Niger, Burkina... avec la complicité de Poutine Wagner et des généraux locaux est un fruit mur déjà en train de tomber dans le giron d’un islamisme importé militant, rigoureux et violent loin de l’islam traditionnel local…on ne peut se proclamer état islamiste sans promouvoir le djihad et il y aura de plus en plus d’états islamistes.
Le djihad s’arrête-t-il avec des discours ou serons nous condamnés à de nouvelles croisades?
baptiste- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 21/03/2012
Re: Hamas / Israël
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«La guerre, c'est mal.»
Ainsi parlait Zarathoustruc.
.
«La guerre, c'est mal.»
Ainsi parlait Zarathoustruc.
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Saint-Ex- Digressi(f/ve)
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Localisation : Deux-Montagnes, près d'Oka
Date d'inscription : 01/07/2023
Re: Hamas / Israël
hks a écrit:
L'histoire du judaïsme est certes très complexe mais je n'y vois pas de préoccupation de l'universel antérieure à la modernité rationaliste humaniste.
Toutes compréhensions confondues, je n'y vois que tentative de renforcement d'un particularisme.
L'idée "d'élection" le renforce.
Au vu de ces conséquences, Levinas chercha à l'amender.
Spinoza la rejetait.
En citant des passages de la bible hébraïque, Pierre d’Ornellas déjà nommé montre au contraire que la conception d’une élection d’Israël sans exclusion des autres peuples est ancienne chez les juifs.
Voir notamment son chapitre II : Les Écritures d’Israël
https://catechese.catholique.fr/wp-content/uploads/sites/15/2018/03/LOasis-n%C2%B02-Lelection-dIsrael-une-bonne-nouvelle-pour-les-chretiens.pdf
Vanleers- Digressi(f/ve)
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Re: Hamas / Israël
neopilina a écrit: Dans le texte de Plenel, il y a un " blanc ", un " absent ", éléphantesques : l'antisémitisme, ce qui inclut notoirement l'antisémitisme musulman.
Le mot « antisémite » figure une fois dans le texte de Plenel :
Edwy Plenel a écrit:Dans la mémoire juive des persécutions européennes contre lesquelles s’est créé le mouvement sioniste à la fin du XIX siècle, la terreur déchaînée par le Hamas sur des civils israéliens ne peut qu’évoquer les pogroms antisémites.
Vanleers- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 15/01/2017
Re: Hamas / Israël
à Vanleers
.
En fait, je ne pense pas en terme d'exclusion "des autres peuple" mais plutôt en terme de résistance à l'inclusion.
La question relève plus de l'anthropologie que de la spiritualité (et même plus large que de l'anthropologue du religieux.)
........
Le peuple "élu" s'auto construit par réticence à l'inclusion.
De génération en génération et la bible abonde en généalogie, l'élection est par filiation physique/biologique
filiation matrilinéaire en l'occurrence
Introduction de la filiation maternelle dans le judaïsme rabbinique vers le ive siècle de l’ère commune.
Ce n'est pas la fermeture à des conversions, la filiation biologique, c'est une dominante anthropologique qui n'est d'ailleurs pas le propre du judaïsme.
....................
Pour le dire très vite le judaïsme à la différence du christianisme ne cherche pas à convertir en masse (ou les masses).
cf
https://journals.openedition.org/clio/13274
Cet article est très informatif sur la complexité historique de cette question.
........................
Dans l'histoire il y eut une oscillation entre ouverture et fermeture
certes, cf ce que je cite ci dessous
De mon point de vue l'idée d'élection va dans le sens de la fermeture.
......................................................................................................
je cite
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En fait, je ne pense pas en terme d'exclusion "des autres peuple" mais plutôt en terme de résistance à l'inclusion.
La question relève plus de l'anthropologie que de la spiritualité (et même plus large que de l'anthropologue du religieux.)
........
Le peuple "élu" s'auto construit par réticence à l'inclusion.
De génération en génération et la bible abonde en généalogie, l'élection est par filiation physique/biologique
filiation matrilinéaire en l'occurrence
Introduction de la filiation maternelle dans le judaïsme rabbinique vers le ive siècle de l’ère commune.
Ce n'est pas la fermeture à des conversions, la filiation biologique, c'est une dominante anthropologique qui n'est d'ailleurs pas le propre du judaïsme.
....................
Pour le dire très vite le judaïsme à la différence du christianisme ne cherche pas à convertir en masse (ou les masses).
cf
https://journals.openedition.org/clio/13274
Cet article est très informatif sur la complexité historique de cette question.
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Dans l'histoire il y eut une oscillation entre ouverture et fermeture
certes, cf ce que je cite ci dessous
De mon point de vue l'idée d'élection va dans le sens de la fermeture.
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je cite
Flavius Josèphe lorsqu’il affirmait :
49 Contre Apion 1972 [1930] : 2, 210.
Quiconque veut venir vivre chez nous sous les mêmes lois, le législateur l’accueille avec bienveillance, car il pense que ce n’est pas la race seule – genos – mais aussi leur morale qui rapproche les hommes49.
Et c’est un peu aussi ce que sous-tendait Origène [ca 183-252] lorsqu’il avançait :
50 Scherer 1957: 135; Cohen 1999: 134.
Le nom de juif n’est pas celui d’un peuple mais d’un principe de vie. Même si quelqu’un, un gentil, n’appartient pas au peuple juif – en embrassant lui étranger les coutumes des Juifs et en devenant leur prosélyte, il mérite d’être appelé du nom de juif50.
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Re: Hamas / Israël
baptiste a écrit:Le h.a.m.a.s est un acronyme qui signifie « mouvement de résistance islamique » c’est avant tout une organisation religieuse qui a pour objectif le djihad. En provoquant l’effroi en Israel les chefs du Hamas ne faisaient pas acte de résistance, ils savaient qu’ils provoqueraient inévitablement une réaction disproportionnée de la part des Israeliens, mais le martyr du peuple palestinien, qu’ils ont sciemment provoqué, allait servir la bonne cause, mobiliser partout dans le monde une haine ordinaire réclamant vengeance.
Quelle autorité supérieure peut-elle être assez puissante pour justifier un tel mépris de la souffrance humaine, y compris de la souffrance des siens? Seule une idéologie et la vérité dont elle prétends détenir le sens, en l’occurrence la volonté divine, celle proclamée par le Hamas mais aussi celle des religieux Israeliens est capable de justifier une telle barbarie.
La volonté du Hamas en déclenchant l’attaque du 7 octobre c’était de provoquer des martyrs palestiniens pour propager la haine du juif aux quatre coins de la planète, partout où il y a des juifs et des musulmans. L’Afrique sub-saharienne Mali, Niger, Burkina, avec la complicité de Poutine Wagner et des généraux locaux est un fruit mur déjà en train de tomber dans le giron d’un islamisme importé militant, rigoureux et violent loin de l’islam traditionnel local, on ne peut se proclamer état islamiste sans promouvoir le djihad et il y aura de plus en plus d’états islamistes.
Le djihad s’arrête-t-il avec des discours ou serons nous condamnés à de nouvelles croisades ?
Très bien résumé, rien à ajouter. La dimension religieuse, de fanatisme religieux, est encore méconnue ou niée par une foule de monde. Bachar a tué plus d'arabes que Israël dans toute son histoire, mais tout le monde s'en fout, il a réintégré la Ligue arabe, " tout va bien " ...
Vanleers a écrit:neopilina a écrit: Dans le texte de Plenel, il y a un " blanc ", un " absent ", éléphantesques : l'antisémitisme, ce qui inclut notoirement l'antisémitisme musulman.
Le mot « antisémite » figure une fois dans le texte de Plenel :Edwy Plenel a écrit:Dans la mémoire juive des persécutions européennes contre lesquelles s’est créé le mouvement sioniste à la fin du XIX siècle, la terreur déchaînée par le Hamas sur des civils israéliens ne peut qu’évoquer les pogroms antisémites.
Merci Vanleers, le genre de cas où c'est important de préciser.
Dernière édition par neopilina le Jeu 2 Nov 2023 - 16:25, édité 1 fois
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" Tout Étant produit par moi m'est donné (c'est son statut philosophique), a priori, et il est Mien (cogito, conscience de Soi, libéré du Poêle) ". " Savoir guérit, forge. Et détruit tout ce qui doit l'être ", ou, équivalents, " Tout l'Inadvertancier constitutif doit disparaître ", " Le progrès, c'est la liquidation du Sujet empirique, notoirement névrotique, par la connaissance ". " Il faut régresser et recommencer, en conscience ". Moi.
C'est à pas de colombes que les Déesses s'avancent.
neopilina- Digressi(f/ve)
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Re: Hamas / Israël
hks a écrit:à Vanleers
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En fait, je ne pense pas en terme d'exclusion "des autres peuple" mais plutôt en terme de résistance à l'inclusion.
La question relève plus de l'anthropologie que de la spiritualité (et même plus large que de l'anthropologue du religieux.)
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Le peuple "élu" s'auto construit par réticence à l'inclusion.
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Pour le dire très vite le judaïsme à la différence du christianisme ne cherche pas à convertir en masse (ou les masses).
cf
https://journals.openedition.org/clio/13274
Cet article est très informatif sur la complexité historique de cette question.
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Dans l'histoire il y eut une oscillation entre ouverture et fermeture
certes, cf ce que je cite ci dessous
De mon point de vue l'idée d'élection va dans le sens de la fermeture.
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D'accord avec ce point de vue....qui rejoint mon hypothèse du fait que toute tribu s'appelle "homme" dans sa langue ce qui est exclusif .
Sur le point religieux, il semble que Pierre Hadot ds son livre "qu'est ce que la philosophie Antique ? ", chap. X "Le Christianisme comme Philosophie révélée", sous entend que le christianisme serait la sortie de cet "archaïsme"....il dit par ex qu'il existait depuis longtemps des rapports entre le judaïsme et la philosophie grecque et que Philon d'Alexandrie , philosophe juif ...cette tradition présentant un intermédiaire entre Dieu et le monde appelé Sophia ou LOgos et que c'est ds cette perspective qu'il faut comprendre le fameux prologue de l'Evangile de Jean. Ce serait en raison de l'ambiguité du mot Logos qu'une philosophie chrétienne serait possible
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Re: Hamas / Israël
.
Les pied-noir rejetés d'Algérie en 1962 sous peine de mort par des musulmans qui haïssent encore aujourd'hui la France doivent trouver anormal que la frontière séparant la bande de Gaza et l'Égypte ne soit pas ouverte aux palestiniens qui pourraient ainsi tous s'enfuir avec facilité (et une valise au lieu d'un cercueil) et vivre ainsi en Égypte une vie aussi tranquille que celle desdits pied-noir en France.
Enfin, quoi, depuis la déportation de la tribu d'israël à Babylone le but des Juifs n'est-il pas de revenir en Judée pour la débarrasser de tous les Philistins ?
La guerre entre Israéliens et Palestiniens est âgée de 3600 ans. Elle se terminera lorsque le dernier Palestinien aura quitté la Judée.
Mais si les Juifs sont à nouveau déportés, cette guerre ne sera pas terminée. Ça ne s'effacera pas comme ça, 3600 d'histoire juive.
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Les pied-noir rejetés d'Algérie en 1962 sous peine de mort par des musulmans qui haïssent encore aujourd'hui la France doivent trouver anormal que la frontière séparant la bande de Gaza et l'Égypte ne soit pas ouverte aux palestiniens qui pourraient ainsi tous s'enfuir avec facilité (et une valise au lieu d'un cercueil) et vivre ainsi en Égypte une vie aussi tranquille que celle desdits pied-noir en France.
Enfin, quoi, depuis la déportation de la tribu d'israël à Babylone le but des Juifs n'est-il pas de revenir en Judée pour la débarrasser de tous les Philistins ?
La guerre entre Israéliens et Palestiniens est âgée de 3600 ans. Elle se terminera lorsque le dernier Palestinien aura quitté la Judée.
Mais si les Juifs sont à nouveau déportés, cette guerre ne sera pas terminée. Ça ne s'effacera pas comme ça, 3600 d'histoire juive.
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Saint-Ex- Digressi(f/ve)
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Re: Hamas / Israël
hks a écrit:à Vanleers
En fait, je ne pense pas en terme d'exclusion "des autres peuples" mais plutôt en terme de résistance à l'inclusion.
Je cite à nouveau Pierre d’Ornellas qui soutient, textes bibliques à l’appui, que l’élection d’Israël doit être comprise, de façon positive, comme une ouverture à l’autre et non, de façon négative, comme un repli sur soi.
Pierre d’Ornellas a écrit:En se choisissant un peuple, Dieu, le Créateur de l’univers, entre dans l’histoire humaine et se joint ainsi au destin d’individus que ce choix rassemble en un peuple. Son destin est en quelque sorte lié à celui de ce peuple : c’est par ce peuple, fruit de cette élection, que Dieu sera reconnu par les hommes. Dieu suscite ainsi une nouvelle histoire qui donne sens à l’histoire humaine. Le peuple élu, malgré les tragédies qu’il peut subir, est porteur de cette nouveauté au sein de l’humanité qui avance dans l’aveuglement selon une existence apparemment absurde. L’élection introduit une totale « nouveauté » dans l’histoire humaine (cf. Is 42,9 ; 43,18 ; Jr 31,22). « Comme des cieux nouveaux et une terre nouvelle » sont « créés » par le Seigneur, ainsi la « descendance » élue reste « ferme » devant le Seigneur (cf. Is 65,17 ; 66,22). L’histoire des nations trouve en elle sa véritable signification : Dieu lui-même rassemble non seulement les fils d’Israël, mais aussi les nations qui auront part au sacerdoce (cf. Is 66,18.21). Ainsi manifeste-t-il sa « gloire » (cf. Is 66,5.18). Telle est en définitive la grande nouveauté. Elle est suggérée par le vocabulaire de la création qui, dans le prophète Isaïe au moins, se greffe sur celui de l’élection.
Que cette élection ait été et soit encore instrumentalisée et comprise comme résistance à l'inclusion par des juifs et, aussi, par des antisémites, pour défendre leur communauté ou pour l’attaquer, n’oblitère pas le sens profond et novateur du concept qui ouvre des perspectives autrement plus intéressantes et fécondes.
Vanleers- Digressi(f/ve)
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Re: Hamas / Israël
D'Ormellas dit que Dieu socialise l'individu.P d' Ornellas a écrit:En se choisissant un peuple, Dieu, le Créateur de ’univers, entre dans l’histoire humaine et se joint ainsi au destin d’individus que ce choix rassemble en un peuple. Son destin est en quelque sorte lié à celui de ce peuple : c’est par ce peuple, fruit de cette élection, que Dieu sera reconnu par les hommes.
Laquelle société , issue de la socialisation,
permet (pragmatiquement) la connaissance de Dieu par les hommes.
hks- Digressi(f/ve)
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Re: Hamas / Israël
hks a écrit:D'Ormellas dit que Dieu socialise l'individu.P d' Ornellas a écrit:En se choisissant un peuple, Dieu, le Créateur de ’univers, entre dans l’histoire humaine et se joint ainsi au destin d’individus que ce choix rassemble en un peuple. Son destin est en quelque sorte lié à celui de ce peuple : c’est par ce peuple, fruit de cette élection, que Dieu sera reconnu par les hommes.
Laquelle société , issue de la socialisation,
permet (pragmatiquement) la connaissance de Dieu par les hommes.
La sélection naturelle a permis de socialiser l'individu des millions d'années avant l'invention de Dieu.
La société issue d'une telle socialisation n'a pas toujours inventé Dieu, et n'a donc pas toujours permis «pragmatiquement» de savoir ce qu'était Dieu.
Voir du côté du bouddhisme, du taoïsme et du confucianisme, qui sont peut-être des religions, mais qui sont aussi des religions sans Dieu, or, la société des bouddhistes, taoïstes et confucianistes n'a rien à envier à celle des monothéistes.
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Saint-Ex- Digressi(f/ve)
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Re: Hamas / Israël
hks a écrit:D'Ormellas dit que Dieu socialise l'individu.P d' Ornellas a écrit:En se choisissant un peuple, Dieu, le Créateur de ’univers, entre dans l’histoire humaine et se joint ainsi au destin d’individus que ce choix rassemble en un peuple. Son destin est en quelque sorte lié à celui de ce peuple : c’est par ce peuple, fruit de cette élection, que Dieu sera reconnu par les hommes.
Laquelle société , issue de la socialisation,
permet (pragmatiquement) la connaissance de Dieu par les hommes.
Je passerai sur la qualité du raisonnement circulaire...
Nous savons depuis longtemps que ton rapport au monde réel est très ténu, mais là tu dépasses tout ce que tu as pu nous dire dans le passé. Je ne comprenais pas trop le pourquoi du comment de tes commentaires sur l’élection, j’avance.
Yahweh pour les juifs mais dieu pour nous aurait dit au peuple élu « voila ta terre chasse ceux qui y sont déjà ». Allah pour les musulmans mais dieu pour nous aurait dit « si tu vois un chrétien ou un juif tue le » c’est un adith dont l’enseignement vient de valoir huit mois de prison avec sursis à l’immam de Beaucaire.
Au moment où on massacre des innocents au nom de dieu, comment oses-tu répéter sans sourciller « dieu facteur de socialisation » ? N’est-elle pas joyeuse et porteuse d’espérance la socialisation en dieu, toi qui te dis philosophe qu’as tu fais de ta faculté de jugement ?
baptiste- Digressi(f/ve)
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Re: Hamas / Israël
oh my god !!!
quand j'ironise gentiment sur le texte de l'évêque.
A moins que tu ne t'adresses pas à hks...
quand j'ironise gentiment sur le texte de l'évêque.
A moins que tu ne t'adresses pas à hks...
Dernière édition par hks le Ven 3 Nov 2023 - 13:53, édité 1 fois
hks- Digressi(f/ve)
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Re: Hamas / Israël
hks a écrit:oh my god !!!
quand j'ironise gentiment sur le texte de évêque
Dieu du ciel ! Enfin ! Un philosophe philosophant et ironisant ! Alleluyah !
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Saint-Ex- Digressi(f/ve)
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Re: Hamas / Israël
à Victor
j'ai longtemps pensé
comme un autre s'est longtemps couché de bonne heure
qu'il manquait une ponctuation pour l'ironie.
Il y a certes un "smille"
Un des intervenant ne comprenait pas trop le pourquoi du comment de mes commentaires sur l’élection et se disait avancer dans l'intelligence de mes propos confus et déconnectés du réel.
kercoz, st Ex et Vanleers et neo ! et benfifi mais bref avaient très bien compris que je substituais une interprétation naturaliste à la théologique.
(Spinoziste mais pas que)
j'ai longtemps pensé
comme un autre s'est longtemps couché de bonne heure
qu'il manquait une ponctuation pour l'ironie.
Il y a certes un "smille"
Un des intervenant ne comprenait pas trop le pourquoi du comment de mes commentaires sur l’élection et se disait avancer dans l'intelligence de mes propos confus et déconnectés du réel.
kercoz, st Ex et Vanleers et neo ! et benfifi mais bref avaient très bien compris que je substituais une interprétation naturaliste à la théologique.
(Spinoziste mais pas que)
Dernière édition par hks le Ven 3 Nov 2023 - 18:26, édité 2 fois
hks- Digressi(f/ve)
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Re: Hamas / Israël
hks a écrit:D'Ormellas dit que Dieu socialise l'individu.P d' Ornellas a écrit:En se choisissant un peuple, Dieu, le Créateur de ’univers, entre dans l’histoire humaine et se joint ainsi au destin d’individus que ce choix rassemble en un peuple. Son destin est en quelque sorte lié à celui de ce peuple : c’est par ce peuple, fruit de cette élection, que Dieu sera reconnu par les hommes.
Laquelle société , issue de la socialisation,
permet (pragmatiquement) la connaissance de Dieu par les hommes.
Je retiens le mot « socialisation » qui est très important.
L’élection d’Israël vise l’élection de tout homme.
Tous les hommes sont des élus de Dieu, ce que le Nouveau Testament éclairera définitivement.
L’Ancien Testament montre que Dieu élit un homme via les autres hommes. On n’est pas élu tout seul mais dans ce qu’on pourrait appeler une « socialisation de l’élection ».
Transposant la formule de Spinoza (« Nous sentons et nous expérimentons que nous sommes éternels »), je dirais que nous sentons et nous expérimentons que nous sommes des élus de Dieu.
Ici, le « nous » fait signe vers la vérité de foi que l’humanité entière et pas seulement Israël est le peuple élu de Dieu.
Bien entendu, c’est indémontrable.
Il est clair que voir tout homme : juif, chrétien, musulman, athée, bouddhiste, blanc, noir, homme, femme, riche, pauvre, de droite, de gauche, hétéro, homo… et tout ce que l’on veut comme un élu de Dieu change significativement les rapports humains.
C’est une révolution et elle n’en est qu’à ses débuts.
Vanleers- Digressi(f/ve)
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Re: Hamas / Israël
Oui, donc on est bien d'accord que c'est une proposition toute personnelle et... innovante.Vanleers a écrit:Ici, le « nous » fait signe vers la vérité de foi que l’humanité entière et pas seulement Israël est le peuple élu de Dieu.
Bien entendu, c’est indémontrable.
Il est clair que voir tout homme : juif, chrétien, musulman, athée, bouddhiste, blanc, noir, homme, femme, riche, pauvre, de droite, de gauche, hétéro, homo… et tout ce que l’on veut comme un élu de Dieu change significativement les rapports humains.
C’est une révolution et elle n’en est qu’à ses débuts.
Non parce que vous êtes pleins de bons et grands sentiments, les uns et les autres, mais vous ne faites jamais très bien, dans vos différentes "analyses", la distinction entre l'idéal (et le vôtre, du reste) et la réalité factuelle.
Donc pardon de revenir à la factualité mais c'est ici un topic d'"actualités" : La question que tout cela pose, si ça en pose une, c'est : Les Juifs, aujourd'hui, croient-ils généralement que Yahvé ou quelle que soit l'entité divine en laquelle ils croient, les a élu eux, comme son peuple, ou bien croient-ils que : "Tous les hommes sont élus de Dieu" ?
Tout le monde ici connaît ta tentative de synthèse, Vanleers, mais d'ici à ce que tu convertisses les masses à tes vues, il serait peut-être bienvenu de distinguer entre judaïsme et christianisme.
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Re: Hamas / Israël
Bergame a écrit:Oui, donc on est bien d'accord que c'est une proposition toute personnelle et... innovante.Vanleers a écrit:Ici, le « nous » fait signe vers la vérité de foi que l’humanité entière et pas seulement Israël est le peuple élu de Dieu.
Bien entendu, c’est indémontrable.
Il est clair que voir tout homme : juif, chrétien, musulman, athée, bouddhiste, blanc, noir, homme, femme, riche, pauvre, de droite, de gauche, hétéro, homo… et tout ce que l’on veut comme un élu de Dieu change significativement les rapports humains.
C’est une révolution et elle n’en est qu’à ses débuts.
Non parce que vous êtes pleins de bons et grands sentiments, les uns et les autres, mais vous ne faites jamais très bien, dans vos différentes "analyses", la distinction entre l'idéal (et le vôtre, du reste) et la réalité factuelle.
Donc pardon de revenir à la factualité mais c'est ici un topic d'"actualités" : La question que tout cela pose, si ça en pose une, c'est : Les Juifs, aujourd'hui, croient-ils généralement que Yahvé ou quelle que soit l'entité divine en laquelle ils croient, les a élu eux, comme son peuple, ou bien croient-ils que : "Tous les hommes sont élus de Dieu" ?
Tout le monde ici connaît ta tentative de synthèse, Vanleers, mais d'ici à ce que tu convertisses les masses à tes vues, il serait peut-être bienvenu de distinguer entre judaïsme et christianisme.
Je ne pense pas qu’il s’agit d’une proposition personnelle et innovante mais classique et ordinaire.
Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes auquel je me suis récemment référé, ne dit pas autre chose et lui-même n’invente rien mais se place dans une tradition multiséculaire :
Saint Paul (Gal 3, 28) a écrit:En effet, vous tous que le baptême a unis au Christ, vous avez revêtu le Christ ; il n’y a plus ni juif ni grec, il n’y a plus ni esclave ni homme libre, il n’y a plus l’homme et la femme, car tous, vous ne faites plus qu’un dans le Christ Jésus. Et si vous appartenez au Christ, vous êtes de la descendance d’Abraham : vous êtes héritiers selon la promesse.
Mon but est simplement d’exposer une vérité fondamentale de la foi chrétienne greffée sur la foi juive en Dieu.
Bien entendu, chacun est libre d’adhérer ou non à cette vérité indémontrable et j’invite simplement le lecteur à l'approfondir si cela lui parle.
Vanleers- Digressi(f/ve)
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Re: Hamas / Israël
Tu m'as posé la question...Bergame a écrit:Donc pardon de revenir à la factualité mais c'est ici un topic d'"actualités" : La question que tout cela pose, si ça en pose une, c'est : Les Juifs, aujourd'hui, croient-ils généralement que Yahvé ou quelle que soit l'entité divine en laquelle ils croient, les a élu eux, comme son peuple, ou bien croient-ils que : "Tous les hommes sont élus de Dieu" ?
https://digression.forum-actif.net/t2070p100-hamas-israel#72714
... et, en fait, j'y ai répondu mais en oubliant de te citer en plus de neo...
https://digression.forum-actif.net/t2070p100-hamas-israel#72718
Comment donc considérer le sionisme sans référence à la Bible ?
Maintenant encore j'admets que, pour les Juifs d'aujourd'hui quels qu'ils soient, l'emplacement de la terre promise, est de droit leur pays. Voire par essence même. Pour moi c'est un inconscient collectif qui est à l'œuvre.
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benfifi- Modérateur
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Re: Hamas / Israël
benfifi a écrit:
Comment donc considérer le sionisme sans référence à la Bible ?
Maintenant encore j'admets que, pour les Juifs d'aujourd'hui quels qu'ils soient, l'emplacement de la terre promise, est de droit leur pays. Voire par essence même. Pour moi c'est un inconscient collectif qui est à l'œuvre.
Si le mouvement sioniste trouve ses racines profondes dans une origine religieuse, les fondateurs du sionisme font appel à plus de références laïques et de gauche, voir marxiste pour certains, que religieuses, c'est entre autre l'origine de de la création des kibboutz.... Le sionisme est un mouvement daté d’une époque où les nationalismes triomphent, unité Italienne, Allemande, appels nationalistes dans les balkans contre l’empire Austro-Hongrois. L’appel à créer une nation pour le peuple juif est dans l’air du temps, lorsque je me suis intéressé à cette période je n’ai trouvé aucun texte mentionnant une quelconque préoccupation de l’avenir des palestiniens déjà en place ou de la cohabitation avec eux de la part du mouvement sioniste, mais je ne suis pas expert de la question. Comme disait Blaise ne pouvant faire que l’appropriation des terres fut juste on a fait en sorte qu’elle fut forte et c’est ce qui contraint à cette guerre perpétuelle que certains, dans les deux camps, utilisent à des fins de prosélytisme religieux.
baptiste- Digressi(f/ve)
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Re: Hamas / Israël
La terre du foyer national juif a donc bien été choisie par les sionistes en référence à la Bible. On n'y peut rien. Aujourd'hui comme hier.
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benfifi- Modérateur
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Re: Hamas / Israël
à benfifi
je cite Théodor Herzl l'état juif 1896
je cite Théodor Herzl l'état juif 1896
Faut-il préférer la Palestine ou l’Argentine ? La Société prendra ce qu’on lui donne, tout en tenant compte des manifestations de l’opinion publique juive à cet égard. Elle constatera l’un et l’autre.
L’Argentine est un des pays naturellement les plus riches de la terre, d’une superficie colossale, avec une faible population et un climat tempéré. La République Argentine aurait le plus grand intérêt à nous céder un morceau de territoire. L’actuelle infiltration juive y a produit, il est vrai, de la mauvaise humeur. Il faudrait donc expliquer à la République Argentine la différence essentielle de la nouvelle migration juive.
La Palestine est notre inoubliable patrie historique. Ce nom seul serait un cri de ralliement puissamment empoignant pour notre peuple. Si Sa Majesté le Sultan nous donnait la Palestine, nous pourrions nous faire forts de régler complètement les finances de la Turquie. Pour l’Europe, nous constituerions là-bas un morceau du rempart contre l’Asie, nous serions la sentinelle avancée de la civilisation contre la barbarie.
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Re: Hamas / Israël
La raison ne gouverne pas le monde. Mais le prix du sang. Quel est le seuil critique à partir duquel on ferait preuve d'intelligence collective (?) et d'humanité (?) ? Cinq mille, cinquante mille, cinq millions ? Cinquante ? Ou conviendra-t-on une n-ième fois à enfouir la tête dans le sable? En vue (mais cool, ma tête est dans le sable) d'une explosion encore plus importante...
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