L'humanisation de l'homme
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Re: L'humanisation de l'homme
hks a écrit:Bergame a écrit:S'il y a quelque chose qui distingue effectivement l'"humain" de l'"homme biologique" ou des autre espèces animales, c'est le cortex et sa capacité à générer des raisonnements complexes.
il y a quand même un sens usuel des mots, un sens ordinaire, difficile d'y échapper.
c'est le socle d'où peut être on s' élève, mais cest le socle
et quand je dis
celui ci ou celle ci a fait preuve d'humanité ... je ne me réfère pas à sa capacité de raisonnement complexe.
Comme je l'ai dit pour Baptiste, Le cortex peut aussi bien être le résultat d'une évolution des comportements utilisant des raisonnements complexes.
Comme pour les biceps, je pense que c'est une évolution concomitante ...et que la véritable cause est la "nécessité"
Pour le sens usuel d'humanité , ce me semble être une reconstruction satisfaisant notre culture occidantalo judéo chrétienne.
Sens qui a dérapé et ne correspond même plus à celui utilisé pour l' humanisme des lumières.
Kercos- Digressi(f/ve)
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Re: L'humanisation de l'homme
Savoir est une opération verbale. On répète. Une deux trois dix. Au bout de la vingtième fois on sait. Cognovi j'ai appris je sais. Facile donc d'apprendre dès l'enfance. Cinq fois deux dix. Répétez dit le maître. Alors que croire ne fait pas intervenir le verbe. Croire mobilise et engage tout le corps. On croit après une expérience vécue.Bergame a écrit:Ainsi, ce quelque chose sensé distinguer l'"humain" de l'"homme biologique", excusez du peu ! ce quelque chose sensé se diffuser dans le monde et progresser au travers de l'histoire, ce moteur de l'évolution tendant à la constitution d'une culture universelle et homogène, il se constate avec évidence ! avec évidence ! par exemple à la dégringolade de la France dans le classement PISA de ces 20 dernières années.
Ainsi j'ai l'impression qu'après avoir appris en long en large et en travers, depuis tout petit à l'école, que la France, pour ne parler que de notre pays, n'était plus une grande puissance mondiale, et ce dès la première guerre mondiale, ce savoir demeurait sans aucune interrogation, et donc sans aucun poids sans réalité, comme refoulé. La magie de la consommation agissant. Et tout d'un coup, sortant la tête du sable chaud et confortable, on s'en prend plein la g... , on n'en croit pas nos yeux. Ben oui, malheureux, la France chute. Faut atterrir un jour quand même les enfants !
"Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles", dixit Paul Valéry.
Mais surtout on ne revient pas en arrière.
Alors on se calme. On se cherche un nouveau combat si besoin. Et puis on se lève et se remet en marche.
"Mais ces lamentations ne nous servaient pas à grand chose." (l'Odyssée)
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benfifi- Modérateur
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Re: L'humanisation de l'homme
Tu fais du Lamarkisme et je ne m'aventure pas sur cette planche savonneuse .Kercoz a écrit:Comme je l'ai dit pour Baptiste, Le cortex peut aussi bien être le résultat d'une évolution des comportements utilisant des raisonnements complexes.
Comme pour les biceps,
Il y en a plusieurs de sens usuels, c'est selon l'usage.kercoz a écrit:Pour le sens usuel d'humanité , ce me semble être une reconstruction satisfaisant notre culture occidantalo judéo chrétienne.
Ainsi le contexte dans lequel Vanleers en use n'est pas le contexte dans lequel les "antihumanistes" en usent.
hks- Digressi(f/ve)
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Re: L'humanisation de l'homme
Bergame a écrit:Et d'ailleurs, étonnamment, à ce point, on retrouve Marx. Le même Marx qui, le premier, a écrit : "Les philosophes n'ont fait jusqu'à présent qu'interpréter le monde diversement, ce qui importe désormais c'est de le transformer" assignant ainsi à la philosophie une visée pratique. Tout se passe donc comme si, après la chute du Mur, les "humanistes" avaient repris et intégré la praxis révolutionnaire marxienne : Changer le monde ! Le rendre meilleur, plus juste, plus libre, plus paisible, plus humain !
On a tellement changé le Monde (i.e. des hommes), qu'on a changé la biosphère, ça s'appelle le dérèglement climatique. La dernière fois que notre espèce a vécu un tel changement d'horizon, c'était la révolution industrielle et chimique (la grande oubliée, mais ça va mieux, le nombre de cancers chez les moins de 50 ans augmente " inexplicablement "), et avant, la révolution néolithique. Etant donné qu'on est 7, 8, 9 (on ira au moins jusque là, ensuite, et heureusement, la baisse est prévue) milliards, ça veut dire que les " cartes " vont être rebattues comme jamais pour notre espèce depuis son apparition. Ça va " secouer ". Le site scientifique " Futura " a inauguré une nouvelle section : " Réchauffement climatique ". Une soirée là dessus, et on va boire un verre en trinquant à la fin du monde.
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" Tout Étant produit par moi m'est donné (c'est son statut philosophique), a priori, et il est Mien (cogito, conscience de Soi, libéré du Poêle) ". " Savoir guérit, forge. Et détruit tout ce qui doit l'être ", ou, équivalents, " Tout l'Inadvertancier constitutif doit disparaître ", " Le progrès, c'est la liquidation du Sujet empirique, notoirement névrotique, par la connaissance ". " Il faut régresser et recommencer, en conscience ". Moi.
C'est à pas de colombes que les Déesses s'avancent.
neopilina- Digressi(f/ve)
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Re: L'humanisation de l'homme
benfifi a écrit:depuis tout petit à l'école,
Quand j'étais tout petit à l'école, la France était une grande puissance mondilale ...imagine la dégringolade.
L'avenir nous en promet une plus importante encore ...quand il n'y aura plus du tout de "grandes puissances mondiales".
Ce qui donne le vertige à plus d'un.
Dernière édition par hks le Ven 14 Oct 2022 - 23:46, édité 1 fois
hks- Digressi(f/ve)
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Re: L'humanisation de l'homme
Parlons d'école et d'humanisme au sens péjoratif du terme ...nostalgie : quand j'étais tout petit, il y avait une école....hks a écrit:benfifi a écrit:depuis tout petit à l'école,
Quand j'étais tout petit à l'ecole, la France était une grande puissance mondilale ...imagine la dégringolade.
L'avenir nous en promet une plus importante encore ...quand il n'y aura plus du tout de "grandes puissances mondiales".
Ce qui donne le vertige à plus d'un.
https://www.mediapart.fr/journal/france/141022/mixite-sociale-l-ecole-le-prive-ne-joue-pas-le-jeu-et-cela-se-voit-de-plus-en-plus
"""Mixité sociale à l’école : le privé ne joue pas le jeu, et cela se voit de plus en plus
Des données sur « l’indice de position sociale » des écoles et collèges, que le ministère a été contraint de publier mercredi, confirment à quel point l’école privée sous contrat se préoccupe peu de mixité sociale. Un « tabou » qui pèse lourd sur l’école publique, qui concentre toutes les difficultés.""""
Kercos- Digressi(f/ve)
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Re: L'humanisation de l'homme
épineuse question, on déborde du sujet.
Bref...
j'ai aussi vu cité plus haut les classements PISA (fort critiqué en France par le coprs des profs de mathématiques)
Que mesure et comment ces PiISA ? Il y a semble- t -il un effort de conformité à ces régles de normativité (celle des PISA) qui peuvent aussi expliquer les succès de certains systémes educatifs.
Si vous voulez avor un" bon QI " entrainez vous à passer les tests de QI.(ils sont formatisés).
Bref...
j'ai aussi vu cité plus haut les classements PISA (fort critiqué en France par le coprs des profs de mathématiques)
Que mesure et comment ces PiISA ? Il y a semble- t -il un effort de conformité à ces régles de normativité (celle des PISA) qui peuvent aussi expliquer les succès de certains systémes educatifs.
le Point a écrit:Dans un grand quotidien de Shanghai, la tribune du vice-président d'une association militant pour le développement de la recherche à l'université, met en garde contre tout triomphalisme : Pisa n'est qu'un test, dit-il en substance, et les élèves chinois sont dressés pour réussir des tests. Pas étonnant qu'ils réussissent aussi ceux-là. Mais ils ne sont bons qu'à ça !
Si vous voulez avor un" bon QI " entrainez vous à passer les tests de QI.(ils sont formatisés).
Albert Jacquart a écrit:«les multiples capacités de notre cerveau qui nous permettent d'avoir une attitude intelligente ne sont prises en compte que très partiellement par les fameux tests.»
hks- Digressi(f/ve)
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Re: L'humanisation de l'homme
Je pense que le thème de l'humanisation de l'homme est indépendant du thème de la vie et mort des civilisations.
Je m'appuierai sur une métaphore.
En chemin on traverse des paysages différents. Une plaine, les rives d'un cours d'eau, une forêt profonde. Il arrive aussi de traverser un massif montagneux.
Quand on grimpe on voit le paysage inférieur s'étendre. Plus on s'élève plus on domine... le paysage. Arrive le col. Qu'on passe. On ne s'y éternise pas. On a du chemin à faire. On amorce donc la descente. Le corps travaille différemment. D'autres muscles sont à contribution. Le paysage nous ramène en bas. Il permet aussi de voir la prochaine montagne qu'on va gravir.
La montée et la descente sont deux moments différents. Ce sont des étapes. Il est nécessaire de descendre avant de remonter plus loin.
De même je pense que l'humanisation de l'homme est différente selon qu'on l'aborde en vivant au sein d'une société émergente, ou déclinante. C'est juste différent. Pas de jugement de valeur. Et surtout on vise au-delà des fluctuations de la société.
Je m'appuierai sur une métaphore.
En chemin on traverse des paysages différents. Une plaine, les rives d'un cours d'eau, une forêt profonde. Il arrive aussi de traverser un massif montagneux.
Quand on grimpe on voit le paysage inférieur s'étendre. Plus on s'élève plus on domine... le paysage. Arrive le col. Qu'on passe. On ne s'y éternise pas. On a du chemin à faire. On amorce donc la descente. Le corps travaille différemment. D'autres muscles sont à contribution. Le paysage nous ramène en bas. Il permet aussi de voir la prochaine montagne qu'on va gravir.
La montée et la descente sont deux moments différents. Ce sont des étapes. Il est nécessaire de descendre avant de remonter plus loin.
De même je pense que l'humanisation de l'homme est différente selon qu'on l'aborde en vivant au sein d'une société émergente, ou déclinante. C'est juste différent. Pas de jugement de valeur. Et surtout on vise au-delà des fluctuations de la société.
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benfifi- Modérateur
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Re: L'humanisation de l'homme
Mais ce n'est pas le cas.benfifi a écrit:Pas de jugement de valeur.
A l'évidence les antihumanistes dévalorisent l'humanisme.
Outre reconnaitre l'existence des faits (par exemple: les revendication de manifestantes )
Il reconnaissent surtout l'existence de ce qu'ils appellent une idéologie.
Comment opère la critique d'une idéologie ?
La critique montre
1) soit qu'il n'y a pas de faits qui étayent l'idéologie.
2) Ou bien que certains faits sont mal interpétés.
Quand ils reconnaissent l'existence de revendications des droits (ce qui est le cas) ils vont montrer que les faits sont mal interptétés.(en général, ils opposent une autre interprétation)
Le problème est qu'ils ne voient pas toujours clairement l'interprétaion qui est censée être idéologique.
Et ce parce que l'interprétation de l'humanité (au sens d'empathie) ouvre à des combats assez différenciés.
Avec un inediable fond commun de pensée, certes.
Ainsi quand la critique de l'antihunanisme tape sur tout ce qui bouge indistintement, cette attaque massive n'atteint personne dans le détail.
hks- Digressi(f/ve)
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Re: L'humanisation de l'homme
Je reviens à une phrase qui a déjà suscité maints commentaires sur le fil :
« L’idée est qu’il ne suffit pas d’être biologiquement homme pour être humain. ».
On retrouve cette idée dans le Traité Politique de Spinoza :
Spinoza parle de vie humaine ou de vraie vie, ce qui rejoint des expressions populaires : « C’est pas une vie ! » ou « C’est pas humain ! ».
Saint Jean retravaille les mots grecs qui désignaient la vie : bios, psuché et zôê.
François Jullien en fait une intéressante analyse, que j’ai déjà signalée sur un autre fil, dans Ressources du christianisme Mais sans y entrer par la foi - L’Herne 2018
Je le cite à nouveau, de façon abrégée.
« L’idée est qu’il ne suffit pas d’être biologiquement homme pour être humain. ».
On retrouve cette idée dans le Traité Politique de Spinoza :
Spinoza a écrit:Par conséquent, lorsque nous disons que l’État le meilleur est celui où les hommes passent leur vie dans la concorde, j’entends par là une vie humaine, qui se définit non par la seule circulation du sang et par les autres fonctions communes à tous les animaux, mais avant toute chose par la raison, véritable vertu de l’âme, et sa vraie vie. (T.P. ch. 5 §5)
Spinoza parle de vie humaine ou de vraie vie, ce qui rejoint des expressions populaires : « C’est pas une vie ! » ou « C’est pas humain ! ».
Saint Jean retravaille les mots grecs qui désignaient la vie : bios, psuché et zôê.
François Jullien en fait une intéressante analyse, que j’ai déjà signalée sur un autre fil, dans Ressources du christianisme Mais sans y entrer par la foi - L’Herne 2018
Je le cite à nouveau, de façon abrégée.
François Jullien a écrit: Les Grecs avaient déjà distingué deux sens de « vie » auxquels ils ont donné deux noms différents. d’une part, la vie qualifiée( la vie « bonne »), la vie éthique et politique, celle qui se promeut dans le cadre de la Cité et qui peut donner à choisir entre divers types de vie, la vie qu’ils ont appelée bios. D’autre part, la vie en tant simplement qu’être en vie, celle qui fait de nous (du Dieu d’Aristote également) des vivants (la vie qu’ils ont appelée zôê). Or l’Évangile ne prend pas en compte la vie éthiquement et politiquement qualifiée (en tant que bios) et envisage d’un autre point de vue la séparation à introduire au sein de la vie pour pouvoir penser la vie, à quoi tient sa nouveauté. Jean distingue, d’une part, la vie en tant simplement qu’être en vie, être animé, parce que gardant en soi le souffle vital : ce qu’il appelle psuché (en rapport avec le nephesh hébreu ; mais dans Homère aussi, les guerriers qui meurent sous les murs de Troie laissent échapper leur psuché, qui est leur souffle vital). De l’autre, Jean nomme vie, zôê, le fait d’avoir en soi la vie dans sa plénitude. La distinction en est faite au milieu de son Évangile (10, 10-11) ; elle en est le cœur.
Vanleers- Digressi(f/ve)
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Re: L'humanisation de l'homme
Vanleers a écrit:Je reviens à une phrase qui a déjà suscité maints commentaires sur le fil :
« L’idée est qu’il ne suffit pas d’être biologiquement homme pour être humain. ».
On retrouve cette idée dans le Traité Politique de Spinoza :Spinoza a écrit:Par conséquent, lorsque nous disons que l’État le meilleur est celui où les hommes passent leur vie dans la concorde, j’entends par là une vie humaine, qui se définit non par la seule circulation du sang et par les autres fonctions communes à tous les animaux, mais avant toute chose par la raison, véritable vertu de l’âme, et sa vraie vie. (T.P. ch. 5 §5)
Spinoza parle de vie humaine ou de vraie vie, ce qui rejoint des expressions populaires : « C’est pas une vie ! » ou « C’est pas humain ! ».
Il qualifie surtout, ds cette phrase, la "raison" comme une vertu de l'âme....ce qui demande plus d'argumentation.
Kercos- Digressi(f/ve)
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Re: L'humanisation de l'homme
Et il définit l'"humain" par contraste avec l'animal.
Autrement dit, on est justement ici dans une définition pré-darwinienne de l'homme.
Autrement dit, on est justement ici dans une définition pré-darwinienne de l'homme.
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Bergame- Persona
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Re: L'humanisation de l'homme
à Vanleers
C'est une brèche par où l'on entre pour vous demander s'il n"y a pas deux sortes d'hommes, ceux à qui leur état biologique suffit pour être homme et les autres qui auraient un supplément d'être.
Spinoza ne parle que de définition, et elle est restrictive si une vie humaine ne se définit que par la seule circulation du sang et par les autres fonctions communes à tous les animaux.
La distinction est quasi ontologique chez St Jean... et on vous demandera mais pourquoi ne parlez -vous pas d'âme ? et pas au sens de Spinoza lequel pense mens (esprit traduit souvent par âme) mais au sens de tous les pères de l'église ("âme" ontologiquement distincte du corps
Mon idée est qu'il n'y a pas de commencement historique à l'humanisation.
L'empathie pour autrui (jusqu'à des considérations sur le respect de la personne humaine) n'est pas à un moment historique sur- ajoutée à une nature animale.
Cette empathie naturelle est d'ailleurs présente chez les anilmaux.
Cette phrase inroduit une distinction ontologique (nolens volens)« L’idée est qu’il ne suffit pas d’être biologiquement homme pour être humain. ».
C'est une brèche par où l'on entre pour vous demander s'il n"y a pas deux sortes d'hommes, ceux à qui leur état biologique suffit pour être homme et les autres qui auraient un supplément d'être.
Spinoza ne parle que de définition, et elle est restrictive si une vie humaine ne se définit que par la seule circulation du sang et par les autres fonctions communes à tous les animaux.
La distinction est quasi ontologique chez St Jean... et on vous demandera mais pourquoi ne parlez -vous pas d'âme ? et pas au sens de Spinoza lequel pense mens (esprit traduit souvent par âme) mais au sens de tous les pères de l'église ("âme" ontologiquement distincte du corps
Mon idée est qu'il n'y a pas de commencement historique à l'humanisation.
L'empathie pour autrui (jusqu'à des considérations sur le respect de la personne humaine) n'est pas à un moment historique sur- ajoutée à une nature animale.
Cette empathie naturelle est d'ailleurs présente chez les anilmaux.
Dernière édition par hks le Sam 15 Oct 2022 - 22:03, édité 1 fois
hks- Digressi(f/ve)
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Re: L'humanisation de l'homme
https://digression.forum-actif.net/t1888p175-du-langage#66455
Du langage - Page 2 Message par benfifi Jeu 11 Aoû 2022 - 16:31
19. Da capo. Or donc d'où vient le verbe ? Quelle est son origine ? Néanmoins ici comme ailleurs le processus à l'œuvre est l'évolution. Et je conviendrais qu'il fût déjà présent dès australopithèque en passant par sapiens jusqu'à aujourd'hui toujours actif. Mais il faut bien une histoire. Au commencement était...
20. ... Le son. Ainsi fut-il. Produit par la gorge. Il va prendre forme (et la gorge avec) s'enrichir se diversifier. Phrases musicales. Caractère de sélection et de pouvoir. Ainsi naît la voix et la prosodie.
21. Avant de se dresser l'homininé l'a intentionné. Par la voix. La voix signale la voie.
Du langage - Page 2 Message par benfifi Jeu 11 Aoû 2022 - 16:31
19. Da capo. Or donc d'où vient le verbe ? Quelle est son origine ? Néanmoins ici comme ailleurs le processus à l'œuvre est l'évolution. Et je conviendrais qu'il fût déjà présent dès australopithèque en passant par sapiens jusqu'à aujourd'hui toujours actif. Mais il faut bien une histoire. Au commencement était...
20. ... Le son. Ainsi fut-il. Produit par la gorge. Il va prendre forme (et la gorge avec) s'enrichir se diversifier. Phrases musicales. Caractère de sélection et de pouvoir. Ainsi naît la voix et la prosodie.
21. Avant de se dresser l'homininé l'a intentionné. Par la voix. La voix signale la voie.
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benfifi- Modérateur
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Re: L'humanisation de l'homme
hks a écrit:Mon idée est qu'il n'y a pas de commencement historique à l'humanisation.
L'empathie pour autrui (jusqu'à des considérations sur le respect de la personne humaine) n'est pas à un moment historique sur-ajoutée à une nature animale.
Cette empathie naturelle est d'ailleurs présente chez les animaux.
C'est plus qu'une idée, c'est vrai. Pour des raisons pratiques, on distingue " hominisation ", l'apparition de notre espèce au sens scientifique, biologique, paléontologique, et " humanisation " pour les phénomènes sociaux chez notre espèce. Mais, déjà dit. Nos plus lointains ancêtres sont déjà des animaux sociaux. Et puis. Grace à des technologies récentes, on peut scanner puis commander une impression en trois dimension des cerveaux des fossiles de notre espèce : depuis notre apparition, il ne cesse de changer. Reste que la distinction entre " apparition de notre espèce " et " ce qu'il se passe dans nos sociétés " me parait judicieuse, féconde (je rappelle que chez moi le problème originel c'est les limites de la sociobiologie). C'est bien de procéder dans l'ordre.
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neopilina- Digressi(f/ve)
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Re: L'humanisation de l'homme
hks a écrit:à VanleersCette phrase introduit une distinction ontologique (nolens volens)« L’idée est qu’il ne suffit pas d’être biologiquement homme pour être humain. ».
C'est une brèche par où l'on entre pour vous demander s'il n"y a pas deux sortes d'hommes, ceux à qui leur état biologique suffit pour être homme et les autres qui auraient un supplément d'être.
Spinoza ne parle que de définition, et elle est restrictive si une vie humaine ne se définit que par la seule circulation du sang et par les autres fonctions communes à tous les animaux.
La distinction est quasi ontologique chez St Jean... et on vous demandera mais pourquoi ne parlez -vous pas d'âme ? et pas au sens de Spinoza lequel pense mens (esprit traduit souvent par âme) mais au sens de tous les pères de l'église ("âme" ontologiquement distincte du corps
Mon idée est qu'il n'y a pas de commencement historique à l'humanisation.
L'empathie pour autrui (jusqu'à des considérations sur le respect de la personne humaine) n'est pas à un moment historique sur- ajoutée à une nature animale.
Cette empathie naturelle est d'ailleurs présente chez les animaux.
Oui, tout à fait.
Spinoza n’oppose pas l’homme à l’animal car, selon la célèbre formule : « L’homme n’est pas un empire dans un empire ».
Ce qui distingue un homme d’un animal, c’est la complexité de son corps, sa capacité à affecter et à être affecté (cf. E II 13 sc.).
On a donc pu parler à propos de l’Ethique, d’un naturalisme intégral et d’un antihumanisme théorique (Lordon et Citton cités plusieurs fois sur le forum).
La porte reste toutefois ouverte pour un humanisme pratique et c’est le sujet de ce fil : la « vie humaine » dont parle Spinoza dans le Traité Politique a précisément trait à cet humanisme pratique.
Je ne connais pas tous les Pères de l’Église mais je ne doute pas que le dualisme corps-âme devait être prépondérant chez eux.
A mon point de vue, l’Évangile s’accommode très bien d’une vision moniste du monde comme celle de Spinoza, ce que j’ai déjà montré en long et en large sur un autre fil.
Je ne réponds pas au dernier paragraphe de votre post car je n’ai pas encore d’avis sur la question.
Vanleers- Digressi(f/ve)
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Re: L'humanisation de l'homme
Bergame a écrit:Et il définit l'"humain" par contraste avec l'animal.
Autrement dit, on est justement ici dans une définition pré-darwinienne de l'homme.
2 siècles d'écarts entre Spinoza et Darwin .....les mots et les idées ont des signifiants différents. Si j'ai bien compris Spinoza est un des seuls a refuser le dualisme corps/esprit. A l'époque c'est tres dangereux et sa revendication déiste me semble douteuse...du moins sécuritaire.
Hks:
""""
"""hks a écrit:Mon idée est qu'il n'y a pas de commencement historique à l'humanisation.
L'empathie pour autrui (jusqu'à des considérations sur le respect de la personne humaine) n'est pas à un moment historique sur- ajoutée à une nature animale.
Cette empathie naturelle est d'ailleurs présente chez les animaux.
effectivement, il y a des réactions innées d'empathie inter spécifique sur un individu de petite taille ou la tête est plus grosse et la forme foetale.
Mais il ne faut pas s'y tromper l'égoïsme prime sur l'empathie.
Kercos- Digressi(f/ve)
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Re: L'humanisation de l'homme
Ce que je vais dire est complètement irréel absolument insensé car totalement inimaginable. Telle est la magie du verbe.
Si un jour humain la veille je me réveille sans plus d'énergie verbale alors je serai (re)devenu animal, hominoïde, lointain ancêtre d'homo sapiens. Métamorphose kafkaïenne.
Si un jour humain la veille je me réveille sans plus d'énergie verbale alors je serai (re)devenu animal, hominoïde, lointain ancêtre d'homo sapiens. Métamorphose kafkaïenne.
Dernière édition par benfifi le Dim 16 Oct 2022 - 11:30, édité 2 fois
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benfifi- Modérateur
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Re: L'humanisation de l'homme
Vanleers a écrit:hks a écrit:Bergame a écrit:S'il y a quelque chose qui distingue effectivement l'"humain" de l'"homme biologique" ou des autre espèces animales, c'est le cortex et sa capacité à générer des raisonnements complexes.
il y a quand même un sens usuel des mots, un sens ordinaire, difficile d'y échapper.
c'est le socle d'où peut être on s' élève, mais cest le socle
et quand je dis
celui ci ou celle ci a fait preuve d'humanité ... je ne me réfère pas à sa capacité de raisonnement complexe.
Je suis bien d’accord et c’est ce que je soutiens depuis que j’ai ouvert ce fil.
« Faire preuve d’humanité », that is the question !
En Occident, faire preuve d’humanité, c’est considérer que chaque être humain est une personne, ce qui fait appel aux notions de dignité et de respect, et agir en conséquence.
Considérer un homme comme une personne et en tirer les conséquences n’a rien d’évident ni de facile, l’Histoire le montre et même notre modeste forum.
On peut quand même espérer que cette tendance perdurera, c’est du moins le pari de ceux que l’on taxera facilement d’optimisme béat.
Prendre ses désirs pour des réalités ne suffira pas à faire évoluer le monde.
Attitude pacifiante, épouillage mutuel... de nombreuses techniques existent dans le monde animal pour baisser les tensions et réduire le niveau d’agressivité au sein d’un groupe. Un comportement de réconciliation qui est souvent l'option favorite. Certain disent que ces options ont été choisies car elles améliorent la chance de survie des espèces, erreur de raisonnement, c’est parce qu’elles ont été choisies qu’elles améliorent les chances de survie, il n’y a pas de projet dans la tête des ânes, juste des réflexes.
L’humain a les mêmes types de réflexes, ce qui nous distingue de l’âne c’est l'imagination et la capacité à la haine, chez nous on peut tuer pour une multitude de raisons, la gloire, l’amour, la supériorité de la race, un avenir radieux...les gentils chrétiens ont pu massacrer après les avoir torturé d’autres gentils chrétiens, enfants, femmes, vieillards, pour l’idée qu’ils se faisaient la grâce divine accordée par un Dieu hypothétique et pour l’accès à un paradis mythologique. Tous les pires projets anti-humanistes ont été proposés au nom d’un bonheur espéré pour l’humanité, au nom d’un bien futur, et nombreux sont ceux qui ont succombé à l’illusion.
Freud nous avait expliqué que le dogme instaure chez les croyants l'interdit du doute et, plus largement, fait reposer l'expérience religieuse sur un interdit de penser tout ce qui pourrait remettre en cause la conviction partagée par le groupe. Ainsi la foi devient-elle un empêchement à la pensée libre. L’existence d’une vérité révélée ou annoncée divise le monde en deux, ceux qui croient et ceux qui ne croient pas et qui deviennent alors une menace pour le croyant.
Grâce à toi, et ta promotion du renoncement à l’intelligence comme le prônait
L'homme étant ce qu'il est, il ne suffira pas de souhaiter pour que quelque chose survienne. Maintenant les religions, les dogmes laïques ont aussi une fonction sociale non négligeable, ils assurent la cohésion sociale...La cohésion de proximité si chère à Kercos n'étant plus d'actualité il va falloir évoluer, la marche de l'humanisation n'est pas terminée, aujourd'hui l'impact des technologies non contrôlées joue un plus grand rôle dans l'évolution que les prophéties.
baptiste- Digressi(f/ve)
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Re: L'humanisation de l'homme
Mais tu sembles subir sous le poids d'un fardeau.benfifi a écrit:Si un jour humain la veille je me réveille sans plus d'énergie verbale alors je serai (re)devenu animal.
Pour toi ce qui pèse c'est le langage, pour un autre c'est la foi, encore un autre et ce sera la rationalité, enfin s'il y a une fin à cette enumération des grands principes ce sera l'agressivité...voire l'entropie cosmique !!!
Supposons que tout ces grands principes ne soient pas exclusifs les uns des autres
dans ce cas pourquoi ne pas accepter l'empathie.
hks- Digressi(f/ve)
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Re: L'humanisation de l'homme
Bergame a écrit:
Je finis sur la question :D'abord, être critique de l'humanisme, ce n'est pas (seulement) être contre. Pas au sens kantien de "critique", en tout cas. Au sens marxiste, tu as raison, la critique de l"'humanisme" est certainement un anti-humanisme, puisque cette doctrine est -selon Marx- l'un des fondements philosophiques de l'idéologie bourgeoise qui justifie l'exploitation capitaliste (je le rappelle au passage, d'ailleurs, pour nos amis "de gauche"). Raison par exemple pour laquelle Sartre avait fait scandale, à l'époque, avec sa conférence "L'existentialisme est un humanisme".baptiste a écrit:La question philosophique est donc: comment se fait-il que les anti humanistes se recrutent exclusivement chez les marxistes et les religieux?
Ensuite, l'"humanisme" a des linéaments "religieux" -si tu en doutais, cette discussion n'a pas pu ne pas te le révéler. Et les croyances se distinguent moins au regard de leur contenu qu'au regard de leur forme, de leur orthodoxie. C'est du moins ma position. On peut très bien croire en Dieu "libéralement", s'interroger sur le sens de la foi, ou croire tout simplement, sans se payer de mots ; et on peut très bien se déclarer "humaniste" et envisager d'aller régler son compte à l'Arabie Saoudite après avoir écrasé militairement la Russie et mis la Chine au pas.
Enfin, je pense pour ma part que la question philosophique que cette discussion pose est surtout : Qu'est-ce que la philosophie ? Et en particulier, est-ce un ensemble de doctrines, de systèmes, de thèses, de concepts, qu'on assemble et réassemble comme des jeux de cubes, au gré de l'image finale qu'on souhaite obtenir, présenter -et justifier ; ou est-ce une attitude vis-à-vis de la vie, de l'existence, du monde, une attitude orientée vers la recherche et au final la compréhension ?
Et d'ailleurs, étonnamment, à ce point, on retrouve Marx. Le même Marx qui, le premier, a écrit : "Les philosophes n'ont fait jusqu'à présent qu'interpréter le monde diversement, ce qui importe désormais c'est de le transformer" assignant ainsi à la philosophie une visée pratique. Tout se passe donc comme si, après la chute du Mur, les "humanistes" avaient repris et intégré la praxis révolutionnaire marxienne : Changer le monde ! Le rendre meilleur, plus juste, plus libre, plus paisible, plus humain !
De toutes façons, c'est mon filtre, à moi, pour reconnaître les idéologues : Il y a toujours un moment où ils vont te dire qu'il faut changer l'homme, ou le monde, et bien souvent les deux à la fois. Et quand ils veulent éviter la culpabilité relative à la violence au moins induite que recèle cette idée de "transformation", ils te soutiennent que c'est le monde et l'homme eux-mêmes qui changent, spontanément, librement, volontairement -mais incidemment, qui changent précisément dans la direction qu'ils appellent de leurs voeux. Ce à quoi, notons-le au passage, Marx s'est longuement employé avec son matérialisme historique et son analyse des "contradictions" du capitalisme.
Mais du coup, si de temps en temps il faut l'aider un peu à changer, le monde, en mettant la main à la pâte, c'est moins grave -de toutes façons, c'est ce qu'il veut.
Non, moi, j'en reste à Kant. Peut-être que Dieu existe, peut-être pas. Mais en tout état de cause, il nous est impossible de le savoir -jusqu'au jour où, peut-être, Dieu se manifestera empiriquement.
Peut-être que le monde réel évolue vers un paradis terrestre, un monde plus "humain" -quoique le terme veuille dire. Mais dans tous les cas, il nous est impossible de le savoir -jusqu'à ce que nous parvenions effectivement à une situation de culture globale, homogène et... "humaine".
La chouette de Minerve s'envole au crépuscule. D'ici là, reste la foi.
L’humanisme n’est pas une idéologie, il n’a ni dogme, ni bréviaire. L’humanisme est constitutif de l’« esprit » humain. Partagé entre diverses émotions comme l’empathie, la sympathie, le besoin de sécurité mais aussi de méfiance qui nous est aussi nécessaire, voir de haine, il existe un jeu entre ces émotions qui conduisent à éprouver plus ou moins un sentiment d’appartenance à une humanité avec un destin commun. Effectivement certains « humanistes » sympathisant avec la résistance ukrainienne se réjouissent de voir une char russe en flamme en oubliant qu’il y a des hommes à l’intérieur.
Ces émotions et notre ego sont les deux points sur lesquels agissent le balancier de la raison et donnent naissance à des opinions. Que cet humanisme soit instrumentalisé par des idéologies c’est normal, n’est ce pas le propre des idéologies d’instrumentaliser nos émotions et nos opinions. Aller au-delà des opinions demande un effort mais aussi du temps et cela plonge dans l’incertitude alors que justement les opinions ont pour premier objectif de rassurer celui qui les tiens pour vrai.
L’homme ne change pas « Quelle chimère est-ce donc l’homme, quelle nouveauté, quel chaos, quel sujet de contradiction, quel prodige, juge de toutes choses, imbécile ver de terre, dépositaire du vrai, cloaque d’incertitude et d’erreur, gloire et rebut de l’univers… » mais il a besoin de certitudes, c’est le rôle des religions et des idéologies de le pourvoir en certitudes.
Qu’est ce que philosopher et pas qu'est ce que la philosophie ? J'ai fait miens ces deux avis, mais peut-être parce que c'était déjà mon opinion avant de les lire.
« En effet, la philosophie académique n’a guère de contenu propre et « positif ». Celui qu’on lui attribue généralement en Sorbonne n’est soit qu’un exercice scolastique et stérile — l’histoire de la philosophie et sa dérive commentariste qui fait que les « philosophes » de notre temps ont tendance à n’être plus que des auteurs de fiches de lecture savantes — soit une forme de pensée fantomatique et déréalisante inaccessible aux mortels — la métaphysique et sa vacuité psychique, qui n’est la plupart du temps que le résultat indigeste d’une intellectualisation et d’une rationalisation de fantasmes et d’idéaux inconscients. À l’opposé de cela, la philosophie réduplicative déclare que le seul objet légitime de la philosophie est le réel humain dans sa pleine positivité et que sa tâche consiste à révéler les logiques invisibles qui œuvrent en lui. » Stéphane Vial Ph D en philosophie et psychologue
« ...[Aujourd’hui ] on pense, on écrit, on imprime, on parle, on enseigne philosophiquement ; dans cette mesure, tout est à peu près toléré : c’est seulement dans les actes, dans la vie, comme on dit, qu’il en va autrement. […] Sont-ce là des hommes, se demande-t-on alors, ou seulement des machines à penser, à écrire et à parler ? […] Personne n’ose appliquer à soi même la loi de la philosophie, personne ne vit en philosophe, avec cette probité simple et virile qui obligeait un Ancien, une fois qu’il avait juré fidélité à la Stoa, à se conduire toujours et partout en stoïcien. » Nietzsche
Ceci étant dit "toujours et partout en stoïcien" c'est pas gagné!
baptiste- Digressi(f/ve)
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Re: L'humanisation de l'homme
Désolé mais j'ai édité mon post avant de réagir présentement.hks a écrit:Mais tu sembles subir sous le poids d'un fardeau.benfifi a écrit:Si un jour humain la veille je me réveille sans plus d'énergie verbale alors je serai (re)devenu animal.
Je n'ai pas l'impression de subir.... Quoique... En fait je m'étonne d'un changement.benfifi a écrit:Si un jour humain la veille je me réveille sans plus d'énergie verbale alors je serai (re)devenu animal, hominoïde, lointain ancêtre d'homo sapiens. Métamorphose kafkaïenne.
Subitement je prends conscience que je mute. Peut-être bien que je deviens créationniste. En tout cas je pense que la racine verbale pourrait se confondre avec celle de l'ancêtre hominoïde.
J'entends que les scientifiques cherchent sur les fossiles les traces de changements physiques au niveau de la gorge. Mais je me surprends à penser que la trace physique de l'origine du verbe pourrait très bien se situer ailleurs. Partout. Ou nulle part. Ce qui revient au même. Vocaliser est une chose. Verbaliser en est une autre.
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Je vis aussi Sisyphe en proie à ses tourments... (l'Odyssée)
benfifi- Modérateur
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Re: L'humanisation de l'homme
baptiste a écrit:Effectivement certains « humanistes » sympathisant avec la résistance ukrainienne se réjouissent de voir une char russe en flamme en oubliant qu’il y a des hommes à l’intérieur.
A la fin du " Soldat Ryan ", il y a des combats dans un village. Les soldats alliés se font étriller, et puis un ou deux, je ne sais plus, chasseur-bombardiers viennent changer la donne. C'est très exactement ce que faisait un de mes oncles. Il a commencé en Afrique du Nord, il a fini son " job ", son devoir, en Allemagne en 1945 (il est de la " partie " à Falaise ", etc.). Il en pensait quoi des tankistes allemands, des morts ? Hitler n'a laissé le choix à personne, il a fallu (tu vois, genre " inexorable ", Destin, Fatalité cosmique) faire la guerre et la gagner. Pas d'option. A partir de là, plutôt les tankistes allemands que les concitoyens et les camarades, ici, c'est ça l'alternative, et rien d'autre. C'est très exactement cela la guerre. J'ai dis sur le fil consacré à la guerre en Ukraine, à quelle " hauteur " je me plaçais : celle des morts, tous.
Bon, sur ce coup, Baptiste, t'as vraiment pas eu de bol, je le reconnais, .
Un jour, je vous parlerai de l'oncle Werner.
Dernière édition par neopilina le Dim 16 Oct 2022 - 17:17, édité 1 fois
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" Tout Étant produit par moi m'est donné (c'est son statut philosophique), a priori, et il est Mien (cogito, conscience de Soi, libéré du Poêle) ". " Savoir guérit, forge. Et détruit tout ce qui doit l'être ", ou, équivalents, " Tout l'Inadvertancier constitutif doit disparaître ", " Le progrès, c'est la liquidation du Sujet empirique, notoirement névrotique, par la connaissance ". " Il faut régresser et recommencer, en conscience ". Moi.
C'est à pas de colombes que les Déesses s'avancent.
neopilina- Digressi(f/ve)
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Re: L'humanisation de l'homme
https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01143646/document Lien vers le texte cité par baptiste
et qui me semble assez proche de la démarche de Vanleers.
et qui me semble assez proche de la démarche de Vanleers.
hks- Digressi(f/ve)
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Re: L'humanisation de l'homme
hks a écrit:https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01143646/document Lien vers le texte cité par baptiste
et qui me semble assez proche de la démarche de Vanleers.
Merci, hks.
Je pense être dans cette démarche, en effet.
Vanleers- Digressi(f/ve)
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Re: L'humanisation de l'homme
baptiste a écrit:
L’homme ne change pas « Quelle chimère est-ce donc l’homme, quelle nouveauté, quel chaos, quel sujet de contradiction, quel prodige, juge de toutes choses, imbécile ver de terre, dépositaire du vrai, cloaque d’incertitude et d’erreur, gloire et rebut de l’univers… » mais il a besoin de certitudes, c’est le rôle des religions et des idéologies de le pourvoir en certitudes.
Vous citez Pascal, une fois de plus.
Entre les aimables et humanistes jésuites et les farouches et misanthropes jansénistes, Pascal prit le parti des jansénistes.
Dans son monumental Augustinus, Jansenius, évêque d’Ypres, avait repris la catastrophique doctrine du péché originel de Saint Augustin qui, dans le monde catholique puis protestant (mais pas chez les orthodoxes), a plombé le christianisme depuis le IV° siècle jusqu'à pratiquement de nos jours.
Cette doctrine toxique a fait des ravages dont on voit encore les effets aujourd’hui et pas seulement dans le domaine religieux.
C’est faire œuvre de salubrité publique que de combattre cette aberration sans se complaire à répéter les propos tourmentés et négatifs de ce puissant et, à certains égards déplorable, génie que fut Blaise Pascal.
Vanleers- Digressi(f/ve)
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