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La "Psychologie Individuelle" d'Alfred Adler

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Message par Jans Jeu 24 Déc 2020 - 19:00

La Pychologie Individuelle d’Alfred Adler (1870-1937)

Oeuvres en français :
•  Le sens de la vie. Étude de psychologie individuelle, trad. de l'allemand par Herbert Schaffer, Paris, Payot, 2002.
•  Le tempérament nerveux. Éléments d'une psychologie individuelle et applications à la psychothérapie, Paris, Payot, 1970 •  La psychologie de la vie, L'Harmattan, 2006
•  Un idéal pour la vie, L'Harmattan, 2002,

Adler est un médecin viennois d’origine juive, ophtalmologue puis généraliste, disciple de Freud en 1902 ; il s’en éloigne en 1911. Après la rupture avec Freud, Adler fonde sa propre société pour une psychanalyse libre, qui devait plus tard devenir l'association pour la psychologie individuelle, il devient donc psychothérapeute. Il décrit sa doctrine comme une « psychologie individuelle », parce qu'il constate, dans son cabinet médical, que chaque patient est unique et ne ressemble à aucun autre, et que c'est comme un individu et comme une totalité qu'il faut le traiter sur le plan corporel et comprendre sur le plan psychique.

Selon Adler, deux besoins fondamentaux caractérisent l’être humain : le besoin d’avoir de la valeur, donc un sentiment de soi favorable, et le besoin d’être intégré dans la communauté humaine en y étant reconnu.
Ces deux besoins, liés, découlent de sa situation d’enfant dépourvu de tout à la naissance, incapable de vivre sans l’aide d’autres humains : il est dépendant au premier chef de sa mère pour la nourriture, l’attention, l’affection, l’impression d’être quelqu’un qui existe et qui compte, puis des deux parents et de la fratrie éventuelle, en positif comme en négatif.

L’enfant, dit Adler, et plus tard l’adulte, va dans la situation précise qui est la sienne au sein d’une famille donnée, rapidement développer une ligne directrice, une attitude fondamentale devant la vie et autrui, la communauté humaine, afin de perpétuer ou de renforcer le sentiment de sa valeur et les liens entre individus qui procurent de la satisfaction et de la sécurité. Le problème est qu’il faudra à la fois s’affirmer pour montrer sa valeur et avoir une attitude d’entraide et de solidarité avec autrui, donc de se montrer à égalité avec eux.

Il s’agit d’une véritable stratégie inconsciente ou  à demi-consciente, qui peut prendre des formes très différentes. Ainsi, l’enfant qui se trouve dans un cadre familial trop autoritaire ou pas assez chaleureux, peut choisir de réagir à cet état de chose désagréable en se révoltant, ou en étant ultra-adapté et très soumis, afin de gagner davantage d’affection, ou encore choisir la voie de l’énurésie, le bégaiement ou la maladie pour attirer l’attention sur soi et « punir » les parents sans subir de représailles.

Le garçon qui voit naître un petit frère sur lequel va se concentrer l’affection qu’il lui était réservée jusque-là, va mettre en place, même inconsciemment, une stratégie de défense. Car il se voit devenu en quelque sorte inférieur à son frère, dévalué.
La grande observation d’Adler est que les aléas de la prime enfance, ou encore des déficiences organiques, héréditaires (petite taille, dérèglement glandulaire, rachitisme [dont Adler lui-même avait souffert !], nervosité excessive, impressionnabilité, manque de tonus physique ou vital en général, sont de nature à développer un sentiment d’infériorité, de moindre valeur chez l’enfant, qui a le sentiment ne ne pas faire face aux exigences de la vie, et cela joint à des difficultés de contact avec les parents, ne peut qu’entraîner des difficultés sociales : Comment avoir des contacts agréables et chaleureux avec autrui quand on se sent dévalorisé, pas  à la hauteur, de moindre valeur ?

La stratégie, la nouvelle ligne de vie va consister alors soit à se résigner, se réfugier dans la maladie, l’isolement, en fuyant tout le monde, ou en accusant les autres de ne pas lui donner cette affection ou considération dont il a besoin.
Il peut aussi compenser cette infériorité par des efforts particuliers, devenir excellent dans un domaine, ce qui va sauver les apparences aux yeux de la société et le rendre utile, ce sera un aiguillon capable de mener à des sommets, mais hélas en y ajoutant comme baume de l’orgueil ou de la vanité, voire de la prétention, ce qui entraîne alors des conflits, sépare d’autrui, et personne ne comprend que la susceptibilité qui les accompagnent n’est que le reflet en creux de ce complexe d’infériorité qui restera longtemps en lui — ou ne disparaîtra jamais.

L’enfant, puis l’adolescent et l’adulte n’en a que partiellement conscience, voire pas du tout, il en souffre mais ne peut rien y changer sans prise de conscience, le psychologue étant alors la personne-clé ; pourquoi ? parce que sa tendance, s’il se voit inférieur en général ou dans une situation particulière, sera d’imputer cette infériorité à autre chose que lui-même pour ne pas se dévaloriser encore davantage, ce qui serait inacceptable.

Cette enfance plus ou moins cabossée, meurtrie, blessée (il faut compter à la fois les faits et ce qu’il en perçoit, sentiment aggravé chez le nerveux qui ressent tout trop fort) peut conduire aussi à une infériorité assortie de griefs envers la mère (là aussi, conscients ou pas, parfois dissimulés derrière des démonstrations d’affection, la haine provoquant une peur de l’exclusion) et pourra mener à une peur et un rejet de la femme en général, compromettant une vie de couple hétérosexuel à l’âge adulte, dont il ressentira à l’avance les complications possibles — ou en lui faisant épouser une femme dont il sera le tyran. Adler voit dans les explications freudiennes reposant sur l’étiologie de la sexualité infantile une erreur grave de conséquences.
Voilà donc un premier jet sur la « psychologie individuelle » d’Adler.

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Message par jean tardieu Jeu 24 Déc 2020 - 19:11

Adler voit dans les explications freudiennes reposant sur l’étiologie de la sexualité infantile une erreur grave de conséquences.

Ce qui se conçoit bien... n'est-ce pas....
D'entrée, le système d'Adler est cohérent. Il concerne tout un chacun, ce discours trouve un écho en chacun de nous.

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Message par Jans Ven 25 Déc 2020 - 18:33

Adler nous éclaire bien sur les caractérologies et autres systèmes de tempéraments qui décrivent en fait non pas des constitutions organiques fixes, mais des symptômes répondant à la stratégie de vie la plus adaptée pour faire fac aux problèmes : soit pallier plus ou moins inconsciemment, automatiquement, le sentiment diffus d'infériorité, soit permettre par une attitude apparemment raisonnée de donner libre cours à son ressentiment social (dû au manque de considération des parents, moqueries des autres pour de l'obésité ou autre déficience..) par exemple en mettant son agressivité au service d'un syndicat ou d'un parti virulent, soit encore en évitant les contacts sociaux : carrières de chercheurs, bibliothécaires, voyageurs, aventuriers, marins... ce que Jung croit à tort relever du profil introverti ; même politique potentielle d'esquive de relations de couple (l'exemple parental ayant été, par exemple, désastreux) soit en se mariant mais en optant pour un métier tellement prenant que la vie de couple est évitée, soit en refusant la vie de couple, la vocation religieuse pouvant pour certains faire d'une pierre deux coups : leur donner un cadre sécurisé et valorisé (surtout pour des Africains !) et rester célibataire — ce qui n'empêche en rien des relations sexuelles discrètes.

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Message par jean tardieu Ven 25 Déc 2020 - 22:43

soit pallier plus ou moins inconsciemment, automatiquement, le sentiment diffus d'infériorité, soit permettre par une attitude apparemment raisonnée de donner libre cours à son ressentiment social

Bon nombre d'entre nous en accusant autrui de nos insuffisances et incapacités.

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Message par Bergame Sam 26 Déc 2020 - 11:17

Merci Jans.
Ok, intéressant. Sur le plan théorique, c'est intéressant, et comme dit jean tardieu, ça "parle" à chacun d'entre nous. "Ca parle", déjà, parce que cet individualisme de principe semble rationnel : Bien sûr, chaque individu est différent, puisque chaque biographie est différente. Le problème, me semble-t-il, c'est : Comment construire une thérapeutique à partir de cet individualisme de principe ?

Puisque, nous avons donc une étiologie, qui emprunte à la physiologie, à l'étude de l'environnement familial, etc. très bien. Et puis nous avons une symptomatologie, qui recense des stratégies plus ou moins conscientes, conçues manifestement comme des compensations, ok. Mais, manifestement, pourquoi tel individu singulier met en oeuvre telle stratégie inconsciente particulière afin de pallier à tel complexe, voila ce que nous n'avons pas :
soit donner libre cours à son ressentiment social  [...] par exemple en mettant son agressivité au service d'un syndicat ou d'un parti virulent, soit encore en évitant les contacts sociaux : carrières de chercheurs, bibliothécaires, voyageurs, aventuriers, marins...
Dès lors : Quelle thérapeutique ? Faut-il comprendre que chaque thérapie est, elle aussi, particulière ? Mais alors quelle est la fonction du thérapeute ? Quelle est sa pratique ?

Je suis sûr que tu comprends ma question, Jans : Malgré tous ses défauts -ou précisément à cause de cela- Freud était, originellement, un médecin. Il voulait soigner. Par conséquent, il a conçu une chaine causale sur le modèle de la médecine : Cause -> Symptôme -> Remède. Schéma qui, effectivement, l'a conduit à élaborer des généralisations critiquables.
Mais peut-il y avoir thérapeutique sans généralisation ? Au moins typologie, par exemple -comme, effectivement, chez Jung.

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Message par jean tardieu Sam 26 Déc 2020 - 12:03

Je pense que Jans a déjà son avis sur la question, et qu'il va nous l'amener, d'après ce qui précède, en suivant une logique.
Je tente une explication :
Le psychisme est pour nous un brouillard, un "champ d'expression". Et le psychisme "parle'. Il ne cesse de parler, de se parler à lui-même. Il s'explique avec lui-même, au besoin en se mentant à lui-même lorsque sa conversation prend un tour gênant ou qui pourrait devenir violent. Il s'agit pour lui de se ménager lui-même car il ne se veut aucun mal, au contraire. Mais certains sujets de conversation demandent à être éludés afin de conserver une paix de l'âme.
Le remède, si remède il y a, est de l'encourager à se parler en évitant la difficulté du "tiers voyeur". Car ce "tiers voyeur" est le gêneur. Tout l'art du thérapeute devrait consister à faire parler le psychisme sans le gêner en aucune façon, en parvenant à se faire oublier, et son but serait de faire trouver au psychisme une forme de "cohérence" car rien n'est plus déstabilisant pour lui que l'incohérence, c'est elle qui noue les névroses. Et donc les dénouer consisterait à lui faire mettre en présence des événements, ou des ambiances, que le sujet tend à éviter comme commotionnelles. Car dès lors qu'il comprendrait, en cohérence quelle qu'elle soit, même immorale, le sujet pourrait se raconter une histoire qui le ferait se comprendre lui-même, s'excuser lui-même comme victime d'un malentendu.
C'est peu, du point de vue de la pratique, mais s'il n'y a que ça pour le moment, il convient de continuer les recherches et le problème reste toujours que le thérapeute n'a que sa parole, son sentiment, à communiquer à ses confrères, et non une totale logique...

PS : Je pense que l'esprit humain ne supporte pas l'incohérence. Or les névroses se nouent surtout au cours de l'enfance car l'enfant n'a pas encore acquis les clés de la compréhension. Donc tout peut lui-être traumatisme.

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Message par Crosswind Sam 26 Déc 2020 - 13:03

Je suis très peu au fait de la psychologie (peu intéressé, j'avoue).

Mais, je serais heureux de lire quelques exemples d'incohérences? En toute franchise, j'imagine un peu ce qu'elles pourraient être. Mais je n'en suis pas certain du tout.

Par exemple, l'exemple (typique) du parent qui hurle sur un ton extrêmement agressif à ses enfants qu'il les aime, tout en les menaçant du poing?

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Message par Jans Sam 26 Déc 2020 - 14:02

Mais, manifestement, pourquoi tel individu singulier met en oeuvre telle stratégie inconsciente particulière afin de pallier tel complexe, voila ce que nous n'avons pas
C'est le choix de chacun, résultant : a) de sa constitution (héréditaire : prédisposition nerveuse, hystérique, épileptoïde, maniaco-dépressive, schizoïde, paranoïde, obsessionnelle, pas forcément pathologique), b) de son vécu infantile, c) de son milieu de vie, d) de l'attitude des autres à son égard, e) de sa souffrance, f) de ses succès ou échecs.
La thérapeutique va consister en un examen avec le patient de l'examen de tous ces éléments,en partant des symptômes, c'est un dialogue bienveillant qui doit amener à la compréhension de ses attitudes, aux inconvénients qu'elle a, ou aux angoisses ou phobies provoquées par le tout : La compréhension conduit  à envisager d'autres attitudes, donc à  améliorer la vie du patient. La première chose à comprendre est que l'on n'est pas coupable de tel ou tel sentiment, fût-ce celui de vouloir la mort de ses parents : il n'existe pas de considérations morales, seulement des causes et leurs effets.

Prenons l'exemple du "parent qui hurle sur un ton extrêmement agressif à ses enfants qu'il les aime, tout en les menaçant du poing" : il peut y avoir à la base un tempérament impulsif (forte sensibilité, trop grande réaction aux stimuli, manque de frein, ce qui relève de l'héréditaire, du système nerveux) ; mais l'agressivité a forcément d'autres causes, qu'il convient de rechercher avec le patient, en déroulant l'anamnèse infantile : tout ce qu'il a vécu lui-même enfant. Le patient a une ligne de vie qui peut être : étouffer une infériorité ressentie face à une épouse trop  autoritaire ou une irritation devant son indifférence ou son laisser-aller,  qu'il peut ressentir comme un manque d'affection, donc de reconnaissance ; une impression d'être méprisé par ses enfants comme il l'a été lui-même longtemps... ou tout autre chose ! On est loin des schémas freudiens et surtout de "l'écoute flottante" par le psychothérapeute, qui dans ce cas ne mène à rien.

Le cas de Jean-Claude Roman, le faux médecin qui a tué toute sa famille https://www.ouest-france.fr/societe/justice/jean-claude-romand-le-faux-medecin-qui-avait-tue-toute-sa-famille-est-sorti-de-prison-cette-nuit-6420966 est le cas exemplaire de la solidité de la psychologie d'Adler — préférée à la psychanalyse, et de très loin aux Etats-Unis, car une méthode fonctionne, l'autre non : ce sont des pragmatiques.

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Message par jean tardieu Sam 26 Déc 2020 - 14:37

Crosswind a écrit:Je suis très peu au fait de la psychologie (peu intéressé, j'avoue).

Idem pour moi. Ce qui m'intéresse, ce sont les modes de fonctionnement des fonctions mentales.

Par incohérence, j'imagine par exemple l'arrivée d'un petit frère ou soeur. Ca sort d'où, ça ??? Qui peut être perçu à la fois comme incohérent et traumatique.

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Message par Crosswind Sam 26 Déc 2020 - 14:43

Ne confondrais-tu pas incompréhension (je peux ne pas comprendre un théorème tout en admettant a priori sa cohérence) et incohérence (une suite de faits qui viole les lois qui les réguleraient)?

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Message par jean tardieu Sam 26 Déc 2020 - 14:55

Incohérence pour le sujet précis qui n'a pas les codes émotionnels (sortes de révolutions affectives : sentiment de ne plus être le centre de l'intérêt). D'où incompréhension.

Pour ce qui est de la compréhension d'un théorème cohérent, c'est sans doute très contrariant, mais pas traumatique, qui n'affecte pas l'équilibre émotionnel...

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Message par Crosswind Sam 26 Déc 2020 - 15:00

Merci, pour le coup je situe un peu mieux. Je suis un peu minable en intelligence sociale. Je vous suis donc de loin.

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Message par jean tardieu Sam 26 Déc 2020 - 20:51


PS : Je pense que l'esprit humain ne supporte pas l'incohérence.

Lorsque je parle de cohérence, en la matière, je parle surtout de "cohérence interne", interne à l'individu. Chacun peut avoir la sienne.
Mais d'une façon générale, l'être humain supporte difficilement l'incohérence.

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Message par Vanleers Sam 26 Déc 2020 - 21:23

Un témoignage de Karl Popper sur Adler rapporté par Mediapart :

Mediapart a écrit:Soucieux d'engagement social, Popper est allé travailler chez Alfred Adler, un psychanalyste socialiste. Adler avait fondé des centres de guidance sociale pour les jeunes des classes laborieuses des faubourgs viennois. C'est suite à cette collaboration avec un psychanalyste que Popper s’est posé des questions d'ordre épistémologique :

«Les analystes freudiens soulignaient que leurs théories étaient constamment vérifiées par leurs “observations cliniques”. Pour ce qui est d'Adler, j'ai été impressionné par une expérience personnelle. Un jour, en 1919, je lui rapportai un cas qui, à mes yeux, ne paraissait pas particulièrement adlérien, mais qu'il n'éprouva aucune difficulté à analyser dans les termes de sa théorie des sentiments d'infériorité, bien qu'il n'ait même pas encore vu l'enfant. Légèrement choqué, je lui demandai comment il pouvait être aussi sûr. “A cause de mon expérience mille fois répétée”, répondit-il ; sur quoi je ne pus m'empêcher de dire : “Et avec ce nouveau cas, je suppose, votre expérience est devenue une expérience mille et une fois répétée”»
[…]

«Les théories de Freud et d’Adler étaient simplement non testables, irréfutables. Il n'y avait pas de comportement humain concevable qui pût les contredire. Cela ne signifie pas que Freud et Adler ne voyaient pas certaines choses correctement : je ne doute pas, pour ma part, qu'une bonne partie de ce qu’ils disent soit d'une importance considérable, et puisse très bien jouer son rôle un jour dans une science psychologique qui soit testable. Mais cela signifie que les “observations cliniques” dont les analystes croient naïvement qu’elles confirment leur théorie ne peuvent en aucune façon le faire plus que les confirmations quotidiennes que les astrologues trouvent dans leur pratique. [...] Les “observations cliniques”, comme toutes les autres observations, sont des interprétations à la lumière de théories et pour cette simple raison elles donnent l'impression de confirmer les théories à la lumière desquelles elles ont été interprétées. Mais la confirmation réelle ne peut être obtenue qu'à partir d'observations entreprises comme des tests (par des “essais de réfutation”); et, pour ce faire, des critères de réfutation doivent être établis à l'avance : on doit s’être mis d'accord sur la question de savoir quelles sont les situations observables qui, si elles sont effectivement observées, signifient que la théorie est réfutée. Mais quel genre de réponses cliniques réfuterait à la satisfaction de l'analyste non pas seulement un diagnostic analytique particulier, mais la psychanalyse elle-même ? Et des critères de ce genre ont-ils jamais fait l'objet d'une discussion ou d'un accord chez les analystes ? […]

https://blogs.mediapart.fr/jacques-van-rillaer/blog/180217/karl-popper-un-celebre-deconverti-de-la-psychanalyse

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Message par hks Dim 27 Déc 2020 - 0:31

Jans a écrit: ce que Jung croit à tort relever du profil introverti ;
Je sens comme une critique voilée de la caractérologie junguienne.
Ce qui me peine un peu.
J'ignore ce que Adler en pensait exactement.
Il apparait néanmoins à la lecture que Adler envisage un peu l'enfant comme un terrain vierge  malléable au gré des aléas de l'environnement familial.
Ce qui ne va pas dans le sens ni de Jung ni de Szondi dont tu faisais l'éloge fut un temps.

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Message par aliochaverkiev Dim 27 Déc 2020 - 2:17

Les idées d’Alexandre Adler paraissent vraisemblables. Dans la vie courante et surtout dans la vie professionnelle nous finissons par nous brosser une image de qui interfère avec nous en retenant quelques principes fondamentaux identiques à ceux retenus par Adler. Cela même si nous ne connaissons pas l’enfance des personnes concernées. Sans doute parce que chacun adopte une attitude donnée, standard dans la vie courante.
Tant que les relations restent lâches nos modèles suffisent pour assurer une action correcte. Mais tout change au fur et à mesure que les relations deviennent plus intimes, plus engagées. Nous nous rendons compte alors de la grande plasticité de la psychologie des individus lorsque les enjeux deviennent cruciaux.
Lorsque les relations sont « engageantes » nous ne pouvons plus nous fonder sur la psychologie courante, même celle professée par des pontes. Car nous sommes alors nous mêmes engagés dans notre propre psychologie. Il devient nécessaire de sans cesse corriger notre perception de l’autre de nos propres déterminations. D’où l’intérêt des relations affectives : elles sont le lieu de créations continues.
Plus l’individu analysé est « loin » de nous plus nous pouvons le circonscrire dans un lacis d’idées déterminées. Plus il est proche plus il déborde au delà de nos modèles. Plus il est changeant.
L’affaire Roman fascine le particulier. Certes les théoriciens de la psychologie en donneront une image explicative. Pourtant aucun de ces modèles savants emporte la conviction du particulier car celui ci finit par regarder Roman comme étant un proche. Et, le regardant proche, il lui concède une liberté, certes limitée, mais une liberté quand même. C’est cette perception d’une liberté réduite mais potentielle qui fascine.

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Message par Jans Dim 27 Déc 2020 - 8:35

Ce qui ne va pas dans le sens ni de Jung ni de Szondi dont tu faisais l'éloge fut un temps.
Alfred (pas Alexandre) Adler ne diminue pas leur mérite, ce sont des systèmes complètement différents. Adler pense que certains classés comme introvertis par Jung ne sont en fait que des personnes dont les expériences familiales et sociales négatives ont amené à se retirer plus  ou moins dans un monde intérieur, ce qui signifie que d'autres expériences peuvent modifier ce que Jung pense être quasiment figé.
Szondi s'intéresse aux pulsions héritées, et il a fourni une masse impressionnante de généalogies permettant d'étayer ses dires. Adler dit aussi qu'il y a un terrain personnel — il s'est surtout intéressé à la constitution nerveuse, responsable selon lui de la plupart des névroses ; l'enfant épileptoïde de Szondi (caractère sérieux, prend tout à coeur, accumulation des affects qui explosent un jour, sens de la justice, ne transige pas : c'est l'Alceste du Misanthrope) subira les mêmes contraintes familiales que l'hystéroïde (prend les choses légèrement, sentiments démonstratifs mais peu profonds, aime être en société dont il prend les tics, s'adapte, sens du théâtral, symptômes physiques fréquents [migraines..] pour des contrariétés : bien des actrices de théâtre), les comportements et plans de vie adoptés seront très différents. Le profil paranoïde de Szondi (pathologique, c'est la paranoïa : sortie totale du réel) ne trouve aucune explication dans le vécu.
Il est clair que la psychologie moderne a littéralement pillé Adler sans le dire.

L'affaire Roman se comprend bien avec Adler, pas avec Freud ni Jung. Roman n'est pas un dément, il est arrivé à un degré de souffrance de par son sentiment de nullité et de vacuité personnelles qu'il en arrive à tuer. Il va de soi qu'il reste des ombres !

On en revient toujours au problème fascinant et pour l'instant insoluble du rôle de l'inné et de l'acquis, mais l'épigénétique apporte du nouveau.

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Message par Vanleers Dim 27 Déc 2020 - 9:56

Ce qui est remarquable chez Jean-Claude Romand (et non Roman), c’est qu’il a raté une marche : sa deuxième année de médecine et qu’il a été incapable de surmonter son échec.
Il s’est ensuite réinscrit plusieurs fois en deuxième année, sans jamais assister au moindre cours.
Pourquoi a-t-il été incapable de surmonter cet échec ?
On parle de quelqu’un d’hypernarcissique et cet échec aura été pour lui une blessure mortelle.
Il était psychiquement mort et il a vécu ensuite en zombie.
C’est un zombie qui a tué femme, enfants et parents et qui a essayé de se tuer lui-même.
La guérison, si guérison il peut y avoir, ne pourra être qu’une résurrection.
C’est sans doute ce qu’il a recherché en se plongeant dans la spiritualité chrétienne.

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Message par Bergame Dim 27 Déc 2020 - 10:35

Jans a écrit:
Mais, manifestement, pourquoi tel individu singulier met en oeuvre telle stratégie inconsciente particulière afin de pallier tel complexe, voila ce que nous n'avons pas
C'est le choix de chacun, résultant : a) de sa constitution (héréditaire : prédisposition nerveuse, hystérique, épileptoïde, maniaco-dépressive, schizoïde, paranoïde, obsessionnelle, pas forcément pathologique), b) de son vécu infantile, c) de son milieu de vie, d) de l'attitude des autres à son égard, e) de sa souffrance, f) de ses succès ou échecs.
La thérapeutique va consister en un examen avec le patient de l'examen de tous ces éléments, en partant des symptômes, c'est un dialogue bienveillant qui doit amener à la compréhension de ses attitudes, aux inconvénients qu'elle a, ou aux angoisses ou phobies provoquées par le tout : La compréhension conduit  à envisager d'autres attitudes, donc à  améliorer la vie du patient. La première chose à comprendre est que l'on n'est pas coupable de tel ou tel sentiment, fût-ce celui de vouloir la mort de ses parents : il n'existe pas de considérations morales, seulement des causes et leurs effets.
Donc, si je te comprends à peu près : Il y a une constitution psychologique héréditaire, éventuellement pathologique, qui engendre des symptômes, vis-à-vis desquels l'individu met en oeuvre des stratégies inconscientes (je suppose qu'il ne les "choisit" donc que très relativement ?). Et au terme de séances fondées sur l'écoute bienveillante et non-directive, on estime que le patient doit prendre conscience non seulement des stratégies inconscientes, des raisons pour lesquelles il les a mises en oeuvre (les symptômes), mais également de la structure de ses propres "prédispositions" psychiques ? En somme, on est en train de dire qu'au travers de cette méthode, l'individu peut avoir accès lui-même aux structures inconscientes les plus archaïques qui prédéterminent son comportement ? Mmmh.  perplexe

Le cas de Jean-Claude Roman, le faux médecin qui a tué toute sa famille https://www.ouest-france.fr/societe/justice/jean-claude-romand-le-faux-medecin-qui-avait-tue-toute-sa-famille-est-sorti-de-prison-cette-nuit-6420966 est le cas exemplaire de la solidité de la psychologie d'Adler — préférée à la psychanalyse, et de très loin aux Etats-Unis, car une méthode fonctionne, l'autre non : ce sont des pragmatiques.
Mouais, y a-t-il des études qui établissent ces résultats ?
J'ai une autre hypothèse : Cet individualisme principiel et ce "laissez-faire" bienveillant méthodologique plaisent aux Etats-Unis, tandis que -comme tu le présentes toi-même- la construction théorique rigide et la neutralité émotionnelle du thérapeute freudien détonnent dans un contexte culturel qui accorde tellement de place à l'Individu. Dans ce que tu présentes, je vois des similitudes avec l'approche "humaniste" de Carl Rogers et, pour moi, ce n'est pas un compliment. Bon, mais ça devient une question d'affinités.

En fait, ce que je pense est que ces méthodes "fonctionnent" avec des patients qui ont besoin d'écoute et d'accompagnement, des patients dont la vie familiale et sociale est cause de frustration, et qui représentent 90% de la clientèle des psychothérapeutes de ville. Des névrosés, au sens de la psychanalyse. Je vois mal comment ça pourrait être efficace avec des cas véritablement pathologiques.

Mais il y a là un parallèle clair avec l'évolution que connaît également la médecine depuis une cinquantaine d'années et le développement d'une thérapeutique dite "de confort" : La finalité, explicite, n'est pas de soigner des pathologies, mais plutôt d'améliorer la vie quotidienne des individus.
Et si on voulait aller plus loin, on pourrait dire que cela va d'ailleurs avec l'évolution du concept même de "santé", qui comme l'explicite la définition énoncée par l'OMS, ne consiste pas, ou plus, en "une absence de maladie ou d'infirmité" mais "en un état de complet bien-être physique, mental et social" (Préambule à la Constitution de l'Organisation Mondiale de la Santé, 1946).
Ce qui ne lasse pas de poser questions, d'ailleurs...

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Message par hks Dim 27 Déc 2020 - 10:56

Jans a écrit: ce qui signifie que d'autres expériences peuvent modifier ce que Jung pense être quasiment figé.
Je penche du côté de Jung ... mais bref car je ne veux pas introduire de polémiques entre Adler et Jung...ils sont, si l'on veut, complémentaires.
J'ajouterais bien que les introvertis  sont plus séduits par la caractérologie de Jung que ne le sont les extravertis.
Les introvertis se voient introvertis, les extravertis, tout en extériorité, sont moins sensibles à cette détermination, ils ne sont pas enclins à l'observer.
(et pour tout dire moins enclins à s'observer).

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Message par jean tardieu Dim 27 Déc 2020 - 14:42

Bergame a écrit:Et si on voulait aller plus loin, on pourrait dire que cela va d'ailleurs avec l'évolution du concept même de "santé", qui comme l'explicite la définition énoncée par l'OMS, ne consiste pas, ou plus, en "une absence de maladie ou d'infirmité" mais "en un état de complet bien-être physique, mental et social"

Allons plus loin : en regard de l'animal, l'homme est doté d'un cerveau hypertrophié, il est psychopathe : ses ailes de géant l'empêchent de voler.

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Message par Jans Dim 27 Déc 2020 - 16:54

Donc, si je te comprends à peu près : Il y a une constitution psychologique héréditaire, éventuellement pathologique, qui engendre des symptômes, vis-à-vis desquels l'individu met en oeuvre des stratégies inconscientes (je suppose qu'il ne les "choisit" donc que très relativement ?). Et au terme de séances fondées sur l'écoute bienveillante et non-directive, on estime que le patient doit prendre conscience non seulement des stratégies inconscientes, des raisons pour lesquelles il les a mises en oeuvre (les symptômes), mais également de la structure de ses propres "prédispositions" psychiques ? En somme, on est en train de dire qu'au travers de cette méthode, l'individu peut avoir accès lui-même aux structures inconscientes les plus archaïques qui prédéterminent son comportement ? Mmmh
Ah non, pas du tout ! j'ai dû mal m'exprimer...
1) Nous avons tous un certain degré de vitalité physique et psychique, une constitution plus ou moins équilibrée composée de divers facteurs héréditaires (mais bien sûr il peut y avoir des mutations personnelles), tout cela est inscrit dans les gênes, et donc dans le cerveau.
2) La vie de l'enfant non atteint de déficiences physiques ou mentales peut se dérouler de façon très harmonieuse, auquel cas il deviendra un adulte heureux qui s'insèrera dans la société et deviendra un membre utile de la communauté humaine ;
3) L'enfant peut être atteint à la naissance d'une faiblesse ou d'une déficience quelconque (ou la développer, par exemple l'obésité), et/ou vivre une jeunesse en famille marquée de traumas, tous événements auxquels il réagira selon sa constitution psychique héritée par une stratégie la mieux adaptée pour souffrir le moins possible et recevoir si possible reconnaissance et affection : son "plan de vie" dont il n'a qu'en partie conscience (bien sûr il a compris par exemple ce qu'il ne doit pas faire pour énerver ses parents), mais l'ensemble de ses réactions, ses attitudes lui échappent (il ne fera pas le lien entre l'autoritarisme du père et sa propre peur des autorités telle que l'instituteur ou sa timidité ou son angoisse) ;
3) ces difficultés psychologiques vont retentir sur son adaptation sociale, son sens des relations normales avec autrui, donc retentir négativement sur son insertion dans un groupe humain, situation à laquelle il va parer au mieux, à sa façon, pour souffrir ou être en état d'infériorité le moins possible, la "stratégie", le "plan de vie" étant à la fois strictement personnel et susceptible de modifications au gré du temps et des circonstances, pouvant aller de la fuite de la société jusqu'à la lutte pour acquérir une position sociale lui permettant de compenser (ou surcompenser : il en fait trop) son sentiment d'infériorité, un des premiers symptômes étant la vanité manifeste jointe à une grande susceptibilité, puisque malgré les apparences sa confiance en lui est très réduite... ;
4) si sa souffrance psychique ou la personnalité névrotique qu'il a développée le conduisent à consulter un psychothérapeute adlérien, celui-ci remontera avec lui le fil de toute sa vie dans un dialogue constructif (rien à voir avec le mutisme freudien) et démêlera les fils pour qu'il comprenne qu'il peut à présent balayer une grande partie du passé et avoir une vie plus heureuse.
Voilà pour Adler.

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Message par Vanleers Lun 28 Déc 2020 - 16:59

Pour qu’une psychothérapie soit efficace, il est indispensable que le courant passe entre le patient et le thérapeute.

C’est la condition nécessaire pour qu’il y ait transfert sur le thérapeute d’une situation qui condamne le patient à toujours la répéter sans qu’il arrive à sortir d’un assujettissement à plus fort que lui.

Le choix d’un « bon » thérapeute est donc essentiel, quelle que soit l’école dont se réclame ce dernier, que celui-ci soit adlérien, freudien ou tout ce que l’on veut.

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Message par Jans Lun 28 Déc 2020 - 18:03

Très juste, Vanleers. Sauf que le freudien ne va pas dire grand-chose et s'intéresser surtout à la sexualité infantile, l'Oedipe... méthode qui a prouvé son efficacité. Et pour cause : les problèmes sont ailleurs.

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Message par jean tardieu Lun 28 Déc 2020 - 18:20

Dans ma conception de l'esprit humain, je ne saisis pas la résultante de ce fameux transfert.
Ainsi que je l'ai dit plus haut, l'esprit humain a un immense besoin de cohérence (interne). Tant qu'il n'a pas établi des rapports de cohérence (internes, cad qui lui sont propres), c'est à dire de pacification, il ne peut trouver remède à ses désordres psychiques. Je ne vois pas de quelle façon un quelconque transfert vers une tierce personne (ou vice versa) pourrait régler son désordre. A moins, peut-être, que le thérapeute ne lui communique cette (introuvable) cohérence interne. Mais sait-on jamais....

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