Concepts scientifiques et psychologie collective
2 participants
Page 1 sur 1
Concepts scientifiques et psychologie collective
Voilà, comme question, dans quelle mesure certains concepts scientifiques ne sont-ils pas le reflet de la psychologie collective d'une culture et d'une société ?
Prenons ce concept en astrophysique de " matière sombre ". A priori, les spécialistes ne savent absolument pas à quoi s'en tenir vis à vis de cette fameuse matière sombre, censée représentée 90% de l'univers. On a l'impression que c'est un concept réellement vide, qui montre seulement que, sur la question, la science n'en est même pas à ses débuts. Je voyais un reportage où un spécialiste expliquait naïvement qu'on pouvait envisager une sorte de combat entre la matière sombre et la matière déterminée de l'univers, comme si le mal voulait engloutir le bien ou un délire du genre, et je me suis dit : " il est sérieux ? "
Prenons ce concept en astrophysique de " matière sombre ". A priori, les spécialistes ne savent absolument pas à quoi s'en tenir vis à vis de cette fameuse matière sombre, censée représentée 90% de l'univers. On a l'impression que c'est un concept réellement vide, qui montre seulement que, sur la question, la science n'en est même pas à ses débuts. Je voyais un reportage où un spécialiste expliquait naïvement qu'on pouvait envisager une sorte de combat entre la matière sombre et la matière déterminée de l'univers, comme si le mal voulait engloutir le bien ou un délire du genre, et je me suis dit : " il est sérieux ? "
cedric- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 436
Date d'inscription : 02/06/2008
Re: Concepts scientifiques et psychologie collective
Sans trop y réfléchir, je pense que c'est plutôt la façon de combler ce que la science n'a pas encore éclairci qui a des accointances avec la psychologie, la culture et l'imagination d'une société et de ses membres, y compris évidemment chez les scientifiques, avec des dérives parfois hallucinantes qui comme pour le reste deviennent signes de pathologie si on se met à trop y croire, si on y accorde sans vraie raison trop de poids.
Maintenant, la manière dont certains concepts émergent est liée aussi à ce qu'on s'autorise à penser et à imaginer, qui n'est pas indépendant de la culture et de la psychologie d'un individu, voir par exemple les premières images qu'on s'est faites sur le système atomique par analogie aux planètes du système solaire, elle est aussi le fruit d'un travail collectif, d'un terreau propice de beaucoup d'individus bossant sur le même sujet, même si l'image de génies qui trouvent tout d'un coup alors qu'il n'y avait rien avant est satisfaisante pour les amateurs de contes de fées.
En l'occurrence ici d'après le très peu que j'en sais, je ne suis pas sûr qu'on puisse parler pour le moment d'un concept nouveau. Compte tenu des lois qu'on connait, des modèles qu'on a élaboré, et des observations dont on dispose, il y a un problème au niveau de la masse : ce qu'on peut mesurer de la masse donne un chiffre inférieur à celui qui serait compatible avec les modèles.
Le premier réflexe des scientifiques et ça se comprend est de remettre en cause les observations et non pas les modèles et les lois. Donc on dit : il y a une certaine masse dans l'univers qu'on ne voit pas pour le moment, pour x raisons. D'où l'appellation de "matière noire". Et cette appellation, comme d'autres d'ailleurs dans le domaine scientifique a évidemment vite fait de faire fantasmer un public non averti, le noir symbolisant l'abîme du mystère absolu, d'où la réussite médiatique des "trous noirs", cette dimension médiatique est en partie liée aussi à l'obtention plus facile de budgets du coup. La "matière noire " deviendrait un concept nouveau si on décidait qu'il y avait bien une matière , une masse supplémentaire, mais dont les caractéristiques font qu'il nous est absolument impossible de la détecter, mais on n'en est pas encore là il me semble, et c'est alors l'appellation de "masse" qu"il faudrait remettre en cause comme étant une donnée ou pourquoi pas carrément un "être" indépendant de la matière.
Dans le domaine des appellations on pourrait aussi citer les qualités charmantes et autres des quarks, l'"anti-matière" etc... les scientifiques ont aussi le droit de s'amuser un peu. Tous ces mots sont suggestifs, d'autant plus pour ceux qui ne savent pas à quoi ils se rapportent, il ne leur reste que les appellations à se mettre sous la dent pour élaborer à partir de là et donc d'autant plus facilement un imaginaire fantasmatique.
C'est comme l'énergie noire. L'univers est en expansion d'après des modèles, des lois et des observations pas si récentes. Le problème étant que d'après des observations plus récentes l'expansion s'accélère. Là, on est à la recherche d'une énergie responsable de cette accélération, avant de commencer à chercher des concepts nouveaux, par exemple comme une "limite extérieure" de l'univers qui agirait comme un aspirateur ou un "centre" (qui ne serait plus centre du coup) attractif comme peut l'être une masse (mais qui n'en serait pas une) créant une gravitation (qui n'en serait donc pas une non plus) analogue à celle qui fait que quand on laisse un caillou tomber vers le sol il accélère.
Maintenant, la manière dont certains concepts émergent est liée aussi à ce qu'on s'autorise à penser et à imaginer, qui n'est pas indépendant de la culture et de la psychologie d'un individu, voir par exemple les premières images qu'on s'est faites sur le système atomique par analogie aux planètes du système solaire, elle est aussi le fruit d'un travail collectif, d'un terreau propice de beaucoup d'individus bossant sur le même sujet, même si l'image de génies qui trouvent tout d'un coup alors qu'il n'y avait rien avant est satisfaisante pour les amateurs de contes de fées.
En l'occurrence ici d'après le très peu que j'en sais, je ne suis pas sûr qu'on puisse parler pour le moment d'un concept nouveau. Compte tenu des lois qu'on connait, des modèles qu'on a élaboré, et des observations dont on dispose, il y a un problème au niveau de la masse : ce qu'on peut mesurer de la masse donne un chiffre inférieur à celui qui serait compatible avec les modèles.
Le premier réflexe des scientifiques et ça se comprend est de remettre en cause les observations et non pas les modèles et les lois. Donc on dit : il y a une certaine masse dans l'univers qu'on ne voit pas pour le moment, pour x raisons. D'où l'appellation de "matière noire". Et cette appellation, comme d'autres d'ailleurs dans le domaine scientifique a évidemment vite fait de faire fantasmer un public non averti, le noir symbolisant l'abîme du mystère absolu, d'où la réussite médiatique des "trous noirs", cette dimension médiatique est en partie liée aussi à l'obtention plus facile de budgets du coup. La "matière noire " deviendrait un concept nouveau si on décidait qu'il y avait bien une matière , une masse supplémentaire, mais dont les caractéristiques font qu'il nous est absolument impossible de la détecter, mais on n'en est pas encore là il me semble, et c'est alors l'appellation de "masse" qu"il faudrait remettre en cause comme étant une donnée ou pourquoi pas carrément un "être" indépendant de la matière.
Dans le domaine des appellations on pourrait aussi citer les qualités charmantes et autres des quarks, l'"anti-matière" etc... les scientifiques ont aussi le droit de s'amuser un peu. Tous ces mots sont suggestifs, d'autant plus pour ceux qui ne savent pas à quoi ils se rapportent, il ne leur reste que les appellations à se mettre sous la dent pour élaborer à partir de là et donc d'autant plus facilement un imaginaire fantasmatique.
C'est comme l'énergie noire. L'univers est en expansion d'après des modèles, des lois et des observations pas si récentes. Le problème étant que d'après des observations plus récentes l'expansion s'accélère. Là, on est à la recherche d'une énergie responsable de cette accélération, avant de commencer à chercher des concepts nouveaux, par exemple comme une "limite extérieure" de l'univers qui agirait comme un aspirateur ou un "centre" (qui ne serait plus centre du coup) attractif comme peut l'être une masse (mais qui n'en serait pas une) créant une gravitation (qui n'en serait donc pas une non plus) analogue à celle qui fait que quand on laisse un caillou tomber vers le sol il accélère.
Chut- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 296
Date d'inscription : 13/07/2012
Sujets similaires
» Pensée collective
» Connaissances scientifiques et joie
» PSYCHOLOGIE
» Psychologie politique
» Psychologie de l'inné
» Connaissances scientifiques et joie
» PSYCHOLOGIE
» Psychologie politique
» Psychologie de l'inné
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum