Pour ou Contre Heidegger.
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Re: Pour ou Contre Heidegger.
Après avoir examiné la question de la connaissance chez Heidegger, voyons maintenant celle de l’inauthenticité que symbolise l’allemand Man.
L’auteur précise :
Comment retourner à l’être authentique ?
Est ainsi définie une partie de l’« éthique existentielle » de Heidegger qu’il y aurait lieu d’évaluer et de comparer à d’autres éthiques.
Dans le cadre du sujet de ce fil et sous réserve d’un examen plus approfondi, je ne vois pas de raisons d’être contre cet aspect de l’éthique heideggerienne.
Il est vrai qu’elle se prolonge en soutenant que l’être authentique est un « être-vers-la-mort » (Sein-zum-Tode), ce qui pose problème et qu’il y aura lieu d’éclaircir.
George Steiner a écrit: Ce Man, que nous pouvons au mieux rendre simultanément par le « on » et le « ils », accentue le repli du vrai Dasein dans l’aliénation, la moyenne, la distanciation de l’être authentique, l’« être public » et l’irresponsabilité. « Chacun est l’autre et personne n’est soi-même. Le “ ils ”, qui donne la réponse à la question de savoir qui est l’être-là quotidien, est le personne à qui chaque Dasein dans l’être-en-commun s’est déjà abandonné ». L’être qui est nous-mêmes s’érode en un être commun : il sombre en un « on », dans et parmi un « ils « collectif, public, grégaire, qui est l’agrégat non d’êtres véritables, mais de « on ». (p. 122)
L’auteur précise :
George Steiner a écrit: En bref, le soi du Dasein quotidien est sur le mode du « ils ». (Das Man-selbst, un inquiétant hybride). C’est le contraire même de Eigenlichkeit, de cette réalité et singularité concrète d’un Dasein qui s’est saisi, qui s’est empoigné lui-même (eine eingens ergriffenen Selbst). La distinction compte parmi les plus décisives de la pensée heideggerienne et de son influence sur la sensibilité moderne. Il s’agit de la distinction entre une condition authentique et d’une condition inauthentique de la vie humaine. (p. 124)
Comment retourner à l’être authentique ?
George Steiner a écrit: A travers l’inauthenticité de son être au monde, le Dasein est contraint d’aller à la recherche de l’authentique. La postulation de Heidegger est concise mais lourde de conséquences : « L’existence authentique n’est pas un quelque chose qui flotte au-dessus du quotidien en voie de déchéance : au plan existentiel, elle n’est qu’une saisie modifiée de celle-là ».
Quel est alors l’instrument approprié de cette « saisie » ? Quelle relation organique unit l’inauthenticité nécessaire de l’être-au-monde et l’effort également nécessaire vers le Dasein authentique ? La réponse donnée dans le dernier chapitre de la première section de Sein und Zeit est Sorge.
Ce terme, éminemment kierkegaardien se traduit par « souci », préoccupation », « appréhension ». Heidegger l’investit d’une grande valeur positive et lui donne une grande portée.
[…]
Sous la pression de l’étrangeté, le Dasein vient à réaliser qu’au-delà de son être-avec et de son être-au-monde – les modes inéluctables du quotidien – il doit devenir un être-pour. La Sorge, le « souci envers, avec », est le moyen de cette transcendance. Il peut et doit prendre une infinité de formes : une préoccupation pour ce qui est sous la main, pour les outils et matériaux de notre pratique ; un souci pour les autres qui peut être défini comme « assistance ». Mais dans un sens qu’il faudra préciser, Angst renferme l’idée de se soucier de, se préoccuper de, répondre de la présence et du mystère de l’Être lui-même, en tant qu’il transfigure les étants. De cette éthique existentielle de l’« être concerné, soucieux », dérive la définition subséquente de l’homme comme berger et tuteur de l’être. (pp. 130-132)
Est ainsi définie une partie de l’« éthique existentielle » de Heidegger qu’il y aurait lieu d’évaluer et de comparer à d’autres éthiques.
Dans le cadre du sujet de ce fil et sous réserve d’un examen plus approfondi, je ne vois pas de raisons d’être contre cet aspect de l’éthique heideggerienne.
Il est vrai qu’elle se prolonge en soutenant que l’être authentique est un « être-vers-la-mort » (Sein-zum-Tode), ce qui pose problème et qu’il y aura lieu d’éclaircir.
Dernière édition par Vanleers le Sam 27 Oct 2018 - 17:53, édité 1 fois
Vanleers- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 15/01/2017
Re: Pour ou Contre Heidegger.
Ah non. Non.Mml a écrit:M'accordes-tu le droit de réagir en te traitant de
C'est assez simple : quand tu instinctes la possibilité de n'être pas, la possibilité de ton impossibilité absolue, tu éprouves toute ton existentialité en son Là, son Être, son Souci, son Angoisse, sa Résolution, son Devancement, sa Possibilité, son Authenticité, sa Propriété.Vanleers a écrit:Il est vrai qu’elle se prolonge en soutenant que l’être authentique est un « être-vers-la-mort » (Sein-zum-Tode), ce qui pose problème et qu’il y aura lieu d’éclaircir.
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Re: Pour ou Contre Heidegger.
Bergame a écrit:neopilina a écrit:C'est sûr qu'on ne refera pas l'importance de Heidegger au XX° siècle. Par contre, comme Heidegger est un philosophe nazi, que sa philosophie permet intrinsèquement de tels développements, il faut conséquemment ranger son oeuvre juste à coté de “ Mein Kampf ”.Bergame a écrit:Je m'en voudrais de perturber vos circonvolutions, chers amis, mais je signale n'avoir toujours pas eu de réponse à ma question : Supposons que tous les auteurs que vous mentionnez, les Faye, les Badiou, les Onfray (!) aient réussi à faire de Heidegger ce que Popper avait (tout de même) échoué à faire de Platon, un penseur du Totalitarisme, un philosophe du nazisme : Et alors ? Cela enlèverait quoi que ce soit à sa pensée, et à son importance dans la philosophie du XXe s. ?
Supposons toujours ...
Il faut être précis.
Toi et quelques autres, en fonction, osmotiquement, synthétiquement, a priori, de ce que vous êtes et de ce dont vous avez bien voulu prendre connaissance à ce sujet, vous supposez.
Alors que moi et quelques autres, osmotiquement, synthétiquement, a priori, en fonction de ce que nous sommes et de ce dont on a bien voulu prendre connaissance à ce sujet, nous sommes intimement convaincus que " Mein Kampf ", le nazisme, et " Être et Temps ", la philosophie de Heidegger, ressortent de la même veine historique, contextuelle, du même métal. Files un lingot d'un certain type d'acier à un psychopathe qui s'est fait forgeron, c'est tout juste s'il pourra te sortir un marteau (et on peut faire beaucoup de mal avec un marteau, tout à fait, on ne le sait que trop) et files le même lingot à un génie forgeron et il te sortira un cimeterre, une épée, un katana, relevant du chef d'oeuvre (ce qui peut aussi faire très mal).
Notes bien qu'ici, il n'est même pas question de savoir qui de toi ou moi a raison, il n'y a que les recherches spécialisées qui permettront de trancher. Notes bien aussi que les dites recherches spécialisées sont puissamment entravées, empêchées, contrariées, par le lobby " Heidegger " (famille, ayant droits, éditeur allemand), et qu'on est en droit de se demander pourquoi, même si le sujet ne semble pas t'intéresser. Et, là ça va t'intéresser en tant que psychologue, les dites recherches parlent de plus en plus d'un phénomène que tu dois bien connaître en tant que psychologue, c'est celui de déni. En effet, au fur et à mesure des livraisons en provenance d'Allemagne, la position du défendeur a une nette et chronique tendance à devenir intenable. De telle sorte qu'on commence à se poser ce genre de question. En fonction du matériel, des données, devenus peu à peu, lentement, publiques, disponibles, défendre Heidegger en 1980 et le défendre en 2018, ce n'est plus du tout la même chose.
Tu poursuis ainsi :
Bergame a écrit: ... Et alors ? Ça signifie quoi, précisément ?
Ça signifie précisément, tous écrans de fumée, fioritures (titres, posture, jargon, costume et cravate, génie facteur, etc.) écartés, que c'est, pour moi, de la daube, pire donc, de la daube empoisonnée, vénéneuse. Et qu'a contrario, il va de soi, que ça puisse constituer du petit lait, du nectar, pour d'autres que moi, avec entre les deux ou encore de part et d'autre, dans l'absolu, très exactement autant de nuances qu'il y aura de lecteurs (dans l'absolu, il y a autant de christianismes qu'il y a de chrétiens, etc., c'est toujours d'abord tel ou tel Sujet qui croit ou ne croit pas, etc.).
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" Tout Étant produit par moi m'est donné (c'est son statut philosophique), a priori, et il est Mien (cogito, conscience de Soi, libéré du Poêle) ". " Savoir guérit, forge. Et détruit tout ce qui doit l'être ", ou, équivalents, " Tout l'Inadvertancier constitutif doit disparaître ", " Le progrès, c'est la liquidation du Sujet empirique, notoirement névrotique, par la connaissance ". " Il faut régresser et recommencer, en conscience ". Moi.
C'est à pas de colombes que les Déesses s'avancent.
neopilina- Digressi(f/ve)
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Re: Pour ou Contre Heidegger.
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François Fédier contre Emmanuel Faye.
Cette vidéo donne une discussion publique sur le nazisme ou la neutralité de Heidegger par les philosophes les plus représentatifs de la controverse.
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François Fédier contre Emmanuel Faye.
Cette vidéo donne une discussion publique sur le nazisme ou la neutralité de Heidegger par les philosophes les plus représentatifs de la controverse.
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Emmanuel- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 05/08/2018
Re: Pour ou Contre Heidegger.
Alors ce droit, je le prends.Morologue a écrit:Ah non. Non.Mml a écrit:M'accordes-tu le droit de réagir en te traitant de
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Emmanuel- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 05/08/2018
Re: Pour ou Contre Heidegger.
Oui : - car ce droit, tu l'as pris.Emmanuel a écrit:Alors ce droit, je le prends.
En tout cas merci pour la vidéo. Où l'on voit assez bien la chasse au sorcier. Je veux dire que n'importe le/aquel/le d'entre nous, s'il fallait juger notre biographie, serait sujet/te à pareilles controverses, certes anodines et futiles rapport au point Godwin (sorte de point G, clitoris adoré par les masturbateurs intellectuels). Il y aurait plein d'éléments additionnels qui, tressés sur un chapelet, pourraient être offerts en pâture à une vindicte lambda, surtout trempés dans une atmosphère aux antipodes de la tresse (en l'occurrence : le nazisme est le perdant de l'Histoire). Comme on dit : avec des si on scierait des zèbres, il aurait fallu, tu aurais dû, tu aurais pu, le Reich devait durer mille ans bouhouhouhou je me tire une balle, etc. Tout cela est d'idéalisme ressentimental.
De la Rédemption, Ainsi parlait Zarathoustra, Nietzsche : un peu d'air !
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Re: Pour ou Contre Heidegger.
Voila. Donc là, il n'y a plus de précaution de langage, il n'y a plus de "aurait pu", on est maintenant dans le registre de la conviction intime et le déterminisme le plus implacable. Le tout mâtiné d'un peu de psychiatrie, pour faire bonne mesure, puisqu'on est carrément en train de comparer Heidegger à un psychopathe. Encore quelques posts et c'est lui le véritable instigateur de la Solution Finale, pas vrai ?neopilina a écrit:Toi et quelques autres, en fonction, osmotiquement, synthétiquement, a priori, de ce que vous êtes et de ce dont vous avez bien voulu prendre connaissance à ce sujet, vous supposez.
Alors que moi et quelques autres, osmotiquement, synthétiquement, a priori, en fonction de ce que nous sommes et de ce dont on a bien voulu prendre connaissance à ce sujet, nous sommes intimement convaincus que " Mein Kampf ", le nazisme, et " Être et Temps ", la philosophie de Heidegger, ressortent de la même veine historique, contextuelle, du même métal. Files un lingot d'un certain type d'acier à un psychopathe qui s'est fait forgeron, c'est tout juste s'il pourra te sortir un marteau (et on peut faire beaucoup de mal avec un marteau, tout à fait, on ne le sait que trop) et files le même lingot à un génie forgeron et il te sortira un cimeterre, une épée, un katana, relevant du chef d'oeuvre (ce qui peut aussi faire très mal).
Voila voila. Et donc, que faut-il faire, pour toi, de toute cette daube vénéneuse ? A quelle finalité tend donc cette longue plaidoirie à charge ?Ça signifie précisément, tous écrans de fumée, fioritures (titres, posture, jargon, costume et cravate, génie facteur, etc.) écartés, que c'est, pour moi, de la daube, pire donc, de la daube empoisonnée, vénéneuse.
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Bergame- Persona
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Re: Pour ou Contre Heidegger.
Morologue a écrit:Oui : - car ce droit, tu l'as pris.Emmanuel a écrit:Alors ce droit, je le prends.
je l'ai pris de force, après que tu me l'aie refusé, c'est de bonne guère
Morologue a écrit:En tout cas merci pour la vidéo. Où l'on voit assez bien la chasse au sorcier. Je veux dire que n'importe le/aquel/le d'entre nous, s'il fallait juger notre biographie, serait sujet/te à pareilles controverses, certes anodines et futiles rapport au point Godwin (sorte de point G, clitoris adoré par les masturbateurs intellectuels). Il y aurait plein d'éléments additionnels qui, tressés sur un chapelet, pourraient être offerts en pâture à une vindicte lambda, surtout trempés dans une atmosphère aux antipodes de la tresse (en l'occurrence : le nazisme est le perdant de l'Histoire). Comme on dit : avec des si on scierait des zèbres, il aurait fallu, tu aurais dû, tu aurais pu, le Reich devait durer mille ans bouhouhouhou je me tire une balle, etc. Tout cela est d'idéalisme ressentimental.
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Ce que tu nous racontes là a l'heur de s'appliquer à un parti comme à l'autre.
C'est bien. C'est très bien. Par-delà le bien et le bien.
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Emmanuel- Digressi(f/ve)
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Re: Pour ou Contre Heidegger.
Bergame a écrit:Voila. Donc là, il n'y a plus de précaution de langage, il n'y a plus de "aurait pu", on est maintenant dans le registre de la conviction intime et le déterminisme le plus implacable. Le tout mâtiné d'un peu de psychiatrie, pour faire bonne mesure, puisqu'on est carrément en train de comparer Heidegger à un psychopathe. Encore quelques posts et c'est lui le véritable instigateur de la Solution Finale, pas vrai ?
Il n'y a jamais eu aucune précaution de langage dans mon discours, deux avertissements à l'appui. Ci-dessus, c'est une succession de malentendus, de mauvaises lectures. Mon propos est très cohérent et le reste : je dis de " la même veine ", et donc à partir de la dite veine et avec les nazis, ça donne effectivement Treblinka, chez les ayatolahs, ça donne ce qu'on voit, etc. Quant à Heidegger, déjà dit, il n'a pas pris la peine de nous parler des aspects pratiques, concrets, de la mise en oeuvre, de la " ségrégation raciale métaphysiquement nécessaire ". Et le psychopathe de la métaphore de la forge c'est bien évidemment Hitler. Heidegger est le deuxième forgeron.
Bergame a écrit:Voila voila. Et donc, que faut-il faire, pour toi, de toute cette daube vénéneuse ? A quelle finalité tend donc cette longue plaidoirie à charge ?
Il faut absolument continuer à faire ce qui est en train de se faire : les dites recherches spécialisées, pour bien montrer qu'Heidegger puise effectivement et profondément dans cette veine. Heidegger se montrera finalement précieux : comme " splendide " précédent.
Quand à la finalité de mon propos à moi sur Heidegger, constater en bonne et due forme que c'est une daube vénéneuse, si tu ne l'as pas vu dés mon premier message, et j'ai du le répéter à chaque fois, je ne peux rien pour toi.
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neopilina- Digressi(f/ve)
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Re: Pour ou Contre Heidegger.
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Si on clique sur « Arrêter de surveiller le sujet », en bas à droite de la page, qu'est-ce que ça donne ? On meurt ?
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Si on clique sur « Arrêter de surveiller le sujet », en bas à droite de la page, qu'est-ce que ça donne ? On meurt ?
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Emmanuel- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 05/08/2018
Re: Pour ou Contre Heidegger.
Voila que ta pudeur te reprend ! Il va donc falloir compléter à ta place : L'œuvre de Heidegger est de la daube, et doit donc lui être assignée le sort qui est réservée à toute daube : L'évacuation, la fosse commune, et l'oubli rapide.Quand à la finalité de mon propos à moi sur Heidegger, constater en bonne et due forme que c'est une daube vénéneuse, si tu ne l'as pas vu dés mon premier message, et j'ai du le répéter à chaque fois, je ne peux rien pour toi.
De plus, celle-ci est vénéneuse, elle risque d'empoisonner. A ne pas mettre entre toutes les mains, donc, à retirer de la circulation. D'ailleurs, puisque sa place est à côté de celle de Mein Kampf, pourquoi ne pas tout simplement l'interdire ?
La finalité de ta plaidoirie à charge est donc claire : Rendre Heidegger, comme l'on dit, infréquentable, le frapper d'ostracisme.
Et pour quelle raison, déjà ? Simplement pour celle-ci : Il y a supposément des traces de ségrégation raciale, d'antisémitisme, dans son œuvre.
Alors écoute. Platon, dans La République et comme c'est bien connu, prône l'eugénisme, la mise en commun des enfants et des femmes, un Conseil Nocturne soustrait aux regards des citoyens, etc. Cela n'a pas empêché son œuvre de traverser les siècles, et d'être toujours aussi puissante et féconde 2500 ans plus tard. Hegel et Nietzsche aussi ont eu des propos antisémites, Alain également, et je ne parle pas des philosophes esclavagistes, racistes, homophobes, etc.
L'antisémitisme est un délit ; ce n'est pas le dernier critère d'évaluation de la pensée d'un philosophe, et ce n'est même pas le dernier critère d'évaluation de la moralité d'un homme : On peut être délinquant par certains aspects et avoir, néanmoins, de grandes qualités morales. Aucun juge ne réduit un homme à son délit -si ce n'est l'Inquisiteur.
L'importance que d'aucuns -et en priorité, manifestement, certains éléments de la communauté juive- voudraient donner à l'antisémitisme est délirant. Tout simplement délirant ! Comme si l'antisémitisme devait être au fondement de nos valeurs, comme si le monde devait se diviser entre les amis et les ennemis des Juifs. C'est un point de vue parfaitement ethnocentré, et auquel il n'y a aucune raison sensée, pour tous ceux qui ne sont pas juifs, de souscrire.
Donc désolé, neopilina, mais si l'antisémitisme est un délit (et c'est très bien qu'il le soit), ce n'est qu'un délit. Ce n'est pas un crime, encore moins un crime de la pensée, ce n'est pas l'aune à laquelle on peut, ni juger de la moralité d'un homme, ni -surtout !- de la qualité et de la fécondité d'une philosophie.
Et du reste, le fait que ce délit soit employé à tort et à travers et brandi comme une accusation à tout propos ne participe certainement pas de sa valorisation, je ne suis pas certain que la communauté juive s'en rende toujours bien compte.
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Bergame- Persona
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Date d'inscription : 03/09/2007
Re: Pour ou Contre Heidegger.
De l'avoir demandé et énoncé sans attendre mon accord, donc avant que je te l'aie refusé, voilà le : Mon refus ensuite n'était que d'autodéfense rhétorique, et il a fallu que tu en rajoutes !Mml a écrit: je l'ai pris de force, après que tu me l'aie refusé, c'est de bonne guère
La bonne nouvelle, c'est que j'ai sciemment été délicat, afin de ne pas cultiver nos vices.Ce que tu nous racontes là a l'heur de s'appliquer à un parti comme à l'autre.
C'est bien. C'est très bien. Par-delà le bien et le bien.
Quant aux conclusions de Bergame devant neopilina, j'en suis heureux. Page 1 de ce topic :
Page 2 :Morologue a écrit:[...] on a perdu Heidegger dans ton propos, au profit d'éléments qui ne valent pas pour contre-arguments, doublés de ad hominem qui - chacun - vaudraient un topic ailleurs sur ce forum, afin de clarifier. Clarifier, peut-être, à condition que ça ne reste pas dans la veine délirante du dernier axolotl, comme tu sembles prédisposé à partir, neopilina. A savoir : tout ce dont traite justement ce paragraphe. Tant de préjugés négatifs laissent pantois, et font songer que - à la manière d'Emmanuel Faye devant Heidegger, mais en ridiculement modeste et bénin sur un forum - tu es simplement excité par te payer un homme. [...]
Au final, les anti-Heidegger terminent toujours ès indignation, pour ne pas avoir à raisonner et s'en tenir à l'émoi. [...]
Page 3 :Quand voudra-t-on argumenter sérieusement ? [...]
Je veux des raisonnements, pas des allégations paniques. [...]
Or, je veux pardonner neopilina, néanmoins sur la base de telles allégations, certains sont socialement (et médiatiquement) détruits. Où c'est drôle alors, comme ça n'est pas les heideggeriens, qui nuisent à l'Etat de Droit. En fait, non, ça n'est pas drôle, parce que celles et ceux qui prétendaient parler en son nom lui nuisaient, en lynchant autrui publiquement sans aucun sens de la justice réelle, tout en beuglant justice en doublepensant vengeance. [...]
Page 4 :Bref : diffamations, allégations et insinuations sont les procédés fourbes et fallacieux des anti-heideggeristes (l'homme Heidegger, on s'en fout). Et au fond tout ça ne procède que d'hystéries & phobies, devant la possibilité d'une "contagion", comme si "le Mal" était à nos portes. Mais le seul danger que je vois de nos jours, c'est celui de l'absence de logique, et de l'Empire du Bien qui s'en repaît maximalement sous les traits - au hasard - d'Emmanuel Macron : Agoravox - GAFA ou cette censure qui vous veut du bien [...]
Empire du Bien ou Empire du Mal, c'est toujours Empire. Or, comme nous vivons une époque d'idéologies et de mœurs humanitaristes, par-devers tous nos maux, c'est bien le Bien, qui règne impérialement : le Mal n'est jamais vécu que comme rétrograde, à rééduquer/soigner ! ... Le Bien règne impérialement, parce qu'il ignore, dénie ou feint de ne pas connaître, précisément, le Mal dont il procède lui-même à cause de son inconscience irresponsable sous ses airs de scrupules. C'est le propos de Philippe Muray, mais c'est aussi, par ailleurs, la façon qu'a Medhi Belhaj Kacem d'expliquer le nihilisme d'époque - en jugeant que le nihilisme est trop vague, et donc qu'il faut parler d'oubli du Mal depuis Platon, comme "simple" privatio boni.
Cela se discute, mais cela n'est pas inintéressant. Non seulement ça ne contredit pas ton propos, mais ça le reprend de façon infiniment moins manichéenne, car plutôt que de juger les choses sub specie aeternitatis, cela l'insère compréhensivement dans l'Histoire du présent (l'Histoire ne se répète jamais deux fois, malgré les constantes). En compléments et ouvertures réflexifs : cf. Agoravox - "Nihilisme et politique" (Léo Strauss) mais surtout, en l'occurrence, et singulièrement, Agoravox - La barbarie à visage humain. [...]
Pour des millions de Français soucieux d'assurer leur quotidien, la défaite de la drôle de guerre, suivie de l'accession de Pétain au pouvoir, n'est, concrètement dans les vécus, qu'un problème aussi lointain que l'accession d'Emmanuel Macron au pouvoir. On a d'autres chats à fouetter, même si en y réfléchissant on fouetterait bien ce chat-là. J'aurais dit la même chose de l'avènement de François Hollande, ou Nicolas Sarkozy. C'est-à-dire que la vie suit son cours, et que ça n'est que rétrospectivement, lors de la formation d'un tribunal téléologique, que soudain les membres du temps sont méchamment jugés selon les vainqueurs et/ou travailleurs de mémoire ... tout ceci, historiologiquement, n'est pas sérieux. [...]
on a besoin de beaucoup de nécromancies et, surtout, de répéter la leçon anti-heideggeriste au nom d'une posture anti-Heidegger. Le tout étant de s'en tenir aux ressentiments purs qui, renégats, prendront tout esprit de nuance pour une bénédiction du nazisme. Bref, à ce stade, la philosophie a disparu depuis longtemps, sans parler de la pensée.
L'assassin tortionnaire de la petite fille au Québec est une raclure, et le mot est faible. Mais si cette raclure a créé quelque chose d'excellent, il faudrait renier l'excellence, de ce qu'il est une raclure ? C'est le cas de Wolfgang Goethe, qui n'était judiciairement et gouvernementalement pas un saint, loin de là ("Mieux vaut une injustice qu'un désordre" ... ). Pourtant, ses Lieder restent excellents. Je pense encore à Bertrand Cantat, meurtrier involontaire de sa femme, pourtant excellent rocker ayant purgé sa peine. Alors, en fait, la bêtise veut condamner l'excellence, de ce que l'excellence côtoie dans le même homme, l'ignominie. Évidemment, c'est bête aussi. C'est prendre les gens pour des bêtes (comme s'ils n'étaient pas ambivalents, eux aussi, à commencer par ceux qui veulent les expurger), incapables de faire la part des choses. La bêtise "cultive" la bêtise, et c'est tout. Michel Onfray appelle cela rendre la raison populaire mais c'est de novlangue. [...]
De venin, d'agression, j'en lis surtout de ta part [neopilina] envers une tête de Turc [Heidegger]. On ne s'en prend pas ainsi à quelqu'un de minable ; s'il est minable à ce point, au sens chrétien du terme, il est éminemment digne de pitié. Ça s'acharne surtout sur un cadavre, en lui en touchant une biographique sans faire bouger l'autre philosophique. On me laissera que la nécrophilie n'est pas ma tasse de thé. [...]
Page 5 :Il n'y a aucune controverse sur le nazisme de Heidegger, seulement s'il avait fallu génocider tous les adhérents au parti nazi après la guerre, l'Allemagne compterait des millions d'habitants en moins (on aurait pu recycler les chambres à gaz pour eux, aussi, hein ?!). Or apparemment On veut encore gazer le heideggerisme sans aucune preuve prégnante et cohérente, désormais, et particulièrement sur ce fil, quand On est "contre" (niveau talk show). Ce On est clairement d'être-dans-la-moyenne contemporain, inauthentiquement frivole, curieux, et équivoque. [...]
Le premier qui peut répondre à la question qui suis-je a gagné, car il pourra répondre à la question qui était Hiedegger sans broncher. Non, là où il n'y a pas controverse, c'est sur le fait qu'Heidegger adhéra au parti comme la moyenne allemande alors, et que comme la moyenne européenne alors, il tint des propos antisémites - et que, dans l'ensemble, il se servit de ses concepts philosophiques en croyant pouvoir justifier cette adhésion et ces propos. Là-dessus, aucune controverse n'est possible.
Qu'ensuite, il déçut bien du monde, dès qu'on apprit enfin - quatre-cinq décennies après - qu'Heidegger procéda à telles croyances de justification de cette adhésion et de ces propos à partir de ses concepts philosophiques, c'est un fait établi. Mais la trajectoire d'un Emmanuel Lévinas, d'abord épaté et soudain rejetant, est édifiante : avant de savoir qu'Heidegger procéda à telles croyances de justification de cette adhésion et de ces propos à partir de ses concepts philosophiques, il l'estimait ; après, cela fit l'effet d'un soufflé, comme on dit. Mais que cela fit l'effet d'un soufflé ne dit pas que le heideggerisme est un soufflé, d'autant plus queA partir de là, Emmanuel, neopilina et - accessoirement - Magni, je n'entends goutte à vos proses (et, Magni, tu me sembles digresser trop loin pour ce topic - ceci dit en tout bien tout honneur). Les deux autres, vous jouez des variations sur vos thèses antécédentes, sans connecteurs logiques, avec force redites et ambages. [...]Bergame a écrit:il n'y a pas de controverse sur le fait que Heidegger soit l'un des grands philosophes du XXe siècle, ni sur son influence sur la philosophie, européenne d'abord, et même au-delà.
Et si cette pensée a exercé et exerce encore, éventuellement, une telle influence, ce n'est pas en raison d'un quelconque élément "nazi" ou antisémite qui se logerait dans Sein ù Zeit. C'est bien parce que cette pensée renouvelle un certain nombre de questions fondamentales de la philosophie, et qu'elle y a ouvert de nouvelles voies -je pense par exemple à la déconstruction.
Page 7 :Si tu es dans un extrémisme moral humanitariste, non. Et vive la censure qui règne toujours plus, au nom des bonnes intentions qui pavent l'enfer. Vive la sécurité, à mort la liberté, place à l'hygiène mental, foncièrement néo-nazie dans le parallèle. Dansons la zumba. Le racisme est remplacé par l'ostracisme moral.kercoz a écrit:Ca reste une raison nécessaire pour l' écouter, ...mais est ce une raison suffisante ?Morologue a écrit: Cantat n'est pas à excuser, mais il a purgé sa peine. Son rock reste du bon rock.
Ostraciser le heideggerisme, c'est paradoxalement cautionner un nouvel empire. La bienpensée orwellienne que voilà.
Que signifie de restreindre les marges de la liberté d'expression ? Récemment, une député LREM propose une loi contre la glottophobie mélenchonienne ... épuration éthique ! pour une humanité "enfin pure" ?! Comme c'est gentil ... Gentillesse-monstre, psychopathique (Macronisme et pétainisme : des similitudes troublantes ; Macron sait-il qu'En Marche était un slogan de collabo en 1940 ? ; Le macronisme est une stratégie de consolidation du pouvoir par le vide ; Entre néolibéralisme et populisme, la nuance est absente ; La machine à expulser, l'ordinaire du macronisme ; etc.).
Va ostraciser les méchants en les ghostant, maintenant ! (Le ghosting, cette tendance qui fait fureur ; Le ghosting 2.0 : en famille, entre amis, avec des inconnus.) Mais, étymologiquement, le méchant n'est jamais que celui qui tombe mal (mé-choit), et c'est tout ce que vous avez à opposer au heideggerisme : c'est que, selon vos cordes sensibles, il tombe mal. [...]
[...] cet humanitarisme/humanisme pacifisto-universaliste, lui, n'a pas su empêcher le nazisme : à l'époque, les pacifistes ne voyaient pas monter le danger nazi, ils croyaient qu'ils ne seraient pas agressés, et qu'en conséquence il ne fallait pas se défendre ni provoquer Hitler. Hélas, c'eut été précisément un bellicisme anti-nazi, qui eut pu le contenir, c'est-à-dire précisément un principe barbare : une combativité devant le nazisme. Il ne suffisait pas de s'en effarer (Raymond Aron l'avait bien compris). Aussi la virulence anti-heideggeriste est-elle d'autant plus grande (pour ne pas dire l'heideggerophobie) qu'on craint notre propre combativité, au nom de l'humanitarisme/humanisme pacifisto-universaliste. Volonté de néant, diagnostiquait Nietzsche.
Hélas, un tel humanitarisme/humanisme pacifisto-universaliste est pourtant lui-même particulièrement intrusif, violateur et ingérant, quand il croit pouvoir se permettre d'ostraciser (en l'occurrence, le heideggerisme). Où l'on ne juge l'Iran, par exemple, qu'en son nom (à l'humanitarisme/humanisme pacifisto-universaliste), qui se prend paradoxalement pour Dieu tout-puissant. Mais c'est ainsi que l'on attise l'anti-occidentalisme terroriste d'inspiration djihadique musulmane, par exemple. Le fait est que ce ne devrait pas être nos affaires sauf en cas d'agression (nécessitant donc un bellicisme si vis pacem - dont nous aurions profondément besoin dans les territoires perdus de la République, démission de Gérard Collomb à l'appui), mais que ça l'est devenu au nom des droits de l'homme, qui se mêlent de tout en hystérisant, alors qu'ils sont essentiellement de culture euro-américaniste/occidentaliste.
Sortez du démocratisme ! [...]
Les Lumières n'étaient ni démocratistes, ni démocratiques, ni démocrates. Crois-tu que la démocratie dont elles accouchèrent, soit belle et bien démocratique, en vérité ? ... L'ochlocratisme de nos mondes est foncièrement une ploutocratie élective, oligarchique. [...]
Et je découvre qu'étymologiquement, barbare signifie non-Aryen ! Heidegger ne pouvait pas ne pas le savoir, je suppose. [...]
Page 8 :Ta précipitation intellectuelle jointe à tes motions conclusives (ce qui, en somme, revient au même) est une ogresse plus intéressée par se faire un auteur pour se donner raison, plutôt que de le comprendre. Tu as eu beau dire ne pas le vouloir, je préférerai que tu l'assumes plutôt que tu le dénies. En attendant, tu préfères vouloir le néant, malheureux. [...]
Et voilà, encore des diffamations, et la diabolisation de Heidegger en charmeur de serpents, etc. : l'époque est à l'hystérie de névrose phallique ... Dis plutôt que tu es incapable de penser de façon anhumaniste, comme suggère Georges Steiner au sujet de Martin Heidegger : qu'il déploie une philosophie a-humaniste, et que cela ne flatte décidément pas ton narcissisme, pas plus que cela ne flatte le narcissisme de quiconque. Cela te confronte durement à ton noyau psychotique, comme quiconque. [...]
Page 9 :
La figure du zombi sans conscience ni même souci, contre laquelle on s'acharne comme si elle existait toujours sous sa forme nazie, est indiquée dans le cadre de toutes ces réflexions de série B, ou Z. C'est toi qui le dit : "rien de décisif ne viendra dans ce topic entre nous" ... alors, comme on est entre nous
Cupidités intellectuelles, quand vous les tenez ! vous les tenez bien ! [...]cela dit c'est vrai, car ton usage des citations, par tous les bouts qu'on le prenne, est fautif : les extraits sur Steiner le démontrent. Steiner prend le heideggerisme sans Heidegger, or c'est clairement aussi la question de Bergame, qui était la mienne : en quoi toutes vos hystéries touchent le heideggerisme, une fois admis qu'Heidegger adhéra au nazisme ? Sur quoi Emmanuel, tu citais une série d'auteurs et leurs titres, après avoir copié-collé Wikipedia.Emmanuel a écrit:Alain Badiou
(et Emmanuel)
Mais j'ai fais ce que je t'ai demandé de faire et que tu n'as pas fait, et qui était de consulter un peu leurs textes et nous les soumettre ici, afin que nous puissions en discuter. Eh bien, c'est avec plaisir que je m'adonne là à un usage de la citation aussi fautif que le tien :Karl Löwith, Implications politiques de la philosophie de Heidegger, 2008, a écrit:Son œuvre Sein und Zeit, parue en 1927, compte toujours parmi les rares publications philosophiques contemporaines réellement importantes, et lorsqu’un auteur réussit à une époque au rythme aussi rapide que la nôtre à faire école et à accroître continuellement son influence durant vingt-cinq ans, il faut bien qu’il porte en lui quelque substance. L’on ne devrait pas oublier non plus que ce même homme à la pensée si actuelle a pourtant assimilé dans son œuvre la philosophie grecque et la théologie scolastique. Son savoir, il le tient de première main, pris aux sources mêmes.[...]
[...] ces faut qu'on, il faudrait, il n'y a plus qu'à, ç'aurait pu, il aurait fallu, on aurait dû, etc. ne sont pas intellectuellement rigoureux. [...]
Pour le moment, je n'ai vu aucune réflexion de Badiou, mais des enchaînements de tes billets pseudo-doux autour de Badiou, facilement fautifs dans la citation au vu de tes façons de citer Steiner sous la même forme pseudo-douce - et j'ai vu encore, tout ce que je récuse dans tes modes de raisonnements, pour autant que c'en sont (des raisonnements) et même si ce n'en sont pas. Au reste, à la manière de neopilina, tu pratiques le slalom car sur une pente glissante, de ne pas raisonner solidement : chaque fois que Bergame ou moi plaçons un piquet qui permettrait de solidifier la démarche, vous dérapez. Hélas, sans véritable pertinence, et le jury rationnel ne votera pas 10. [...]
Agoravox - 50 nuances de Bien, ou Que la bonne cause n’a pas toujours raison [...]
Page 10 :De toute évidence, Alain Badiou est infiniment plus clair que Martin Heidegger
* Strass de la philosophie - Ce que je pense de Badiou 1, l'Être et l'événement
* Strass de la philosophie - Ce que je pense de Badiou 2, Logique des mondesLa force d'une soucieuse résolution ... qui évidemment, ne côtoie pas l'antisémitisme dans la même existence. Cela suffit ? ... Alain Badiou, il faut le voir, est un grand fanfaron, trop sérieux fanfaron en vérité, et c'est drôle comme l'anti-heideggerisme se sert d'un maoïste, pour contrer Heidegger au titre de son nazisme ... le maoïsme, c'est bien connu, est "pur" ?!Jean-Clet Martin a écrit:Badiou envisage les mathématiques comme les opérateurs ou les opérations de l’ontologie. C’est une décision évidemment qui l’engage en son entier mais qui n’a, en un sens, qu’une force décisionnelle mais non décisive.
Mais pourquoi ai-je le sentiment de donner un coup bas ? Et pourquoi n'a-t-on décidément pas ce sentiment-là, de donner un coup bas contre le heideggerisme, quand on le nie au nom du nazisme de Heidegger ? Robert Faurrisson est mort, récemment. Faudrait-il en venir au négationnisme inversé, type : Heidegger n'a jamais philosophé, le heideggerisme n'est qu'un antisémitisme et un nazisme ? ... Négationniste inversé : c'est, en tout cas, tout ce que m'inspire la lecture d'un Emmanuel Faye, etc. sans parler de ce que j'ai lu contre le heideggerisme depuis, chargé d'allégations plus absconses encore que toute herméneutique existentiale.
Pourquoi ai-je le sentiment de donner un coup bas ? Tout simplement parce que Badiou n'est pas le badiolisme, encore qu'il badine avec le maoïsme. [...]
De loin les critiques du heideggerisme les plus judicieuses qu'il m'ait été donné de lire, sous la plume de Jean-Luc Nancy :
* Strass de la philosophie - Heidegger et nous, Jean-Luc Nancy
* Idem - La banalité de Heidegger selon Jean-Luc Nancy, Jonathan Daudey
* Idem - Supplément à la "Banalité de Heidegger", Jean-Luc Nancy
Où j'apprends - contre toute digression précédente - que Martin Heidegger ne fut pas ce que l'on peut appeler un nazi, entre autre parce qu'il ne donnait pas dans le biologisme racial en fait ! quoiqu'il partagea l'antisémitisme de son temps, à appliquer peut-être un peu vite et sommairement ses principes philosophiques contre le judaïsme. Néanmoins, et en toute modeste confiance, la facilité avec laquelle j'ai pu appliquer ces principes au communisme ainsi qu'au capitalisme ...
... me laisse songer qu'Heidegger n'a évidemment pas intégré de perspectivisme, dans sa démarche philosophique (encore que ... ). Sans quoi il ne chercherait pas l'absoluité de l'Être, en en confiant potentiellement la solution au dernier dieu, qui est toujours réactiver un besoin d'omniscience (ce qui n'est pas exactement le cas, loin de là), besoin échappant à l'individu intra-mondain, c'est-à-dire à l'In-der-Welt-sein : littéralement Dans-le-monde-être, pour ainsi dire équivalent de Dasein, à la fois littéralement Existence et Là-être ... que l'on traduit parfois créativement par Lâtre, mais qui peut aussi bien désigner une forme de S'y-trouver.
Pourquoi ce perspectivisme aurait de l'intérêt ? ... Tout simplement parce qu'il révèle que, l'Être échappant à quiconque, l'homme-Heidegger philosophant sur cette échappée ne le détient pas plus qu'un autre (ce dont, en fait, il avait conscience déjà). De telle sorte que, depuis sa perspective en son aire et ère, l'homme-Heidegger philosophant aurait éclairé le judaïsme banalement, selon le dévalement ou la déchéance d'époque (l'On, l'être-dans-la-moyenne, la frivolité). C'est ce que suggère le premier lien ci-dessus, de Jean-Luc Nancy.
Reste qu'une des critiques philosophiques du judaïsme par Heidegger, concerne "l'absence de monde" alléguée au judaïsme. Fatalement, cela ne peut qu'angoisser le souci du philosophe du séjour de l'Être. Or, cette absence de monde alléguée, la juive Hannah Arendt elle-même l'allègue au judaïsme, sous le terme d'acosmisme. Et pourquoi pas ? ... Aussi bien, Heidegger ne serait pas le premier ni le dernier à interpréter une religion. Nietzsche le premier, en avait fait un ressentiment pur (du judaïsme).
Certes pas de quoi justifier un génocide (auquel de toute façon Heidegger ne prit jamais part) ! mais Heidegger s'est tu sur cette question (on tient absolument à lui reprocher ce silence, comme si cette politique affectait sa philosophie), et Nietzsche était très clairement anti-antisémites, quelques décennies plus tôt. Aussi l'anti-judaïsme ne fait pas le judéophobe, pour m'exprimer en termes soraliens (Alain Soral, évidemment, est judéophobe, c'est-à-dire antisémite, à assumer d'ailleurs un national-socialisme que même Heidegger n'assume donc pas - mais Soral n'est pas le débat : il ne vient s'y mêler que de vivre en notre aire et ère avec ses soupes, époque amalgamant tout ce qui a le malheur de lui déplaire à une extrême-droite fantasmée, quitte à être elle-même extrême-centriste fanatique radicale. Passons.)Aussi bien, tout le contre-heideggerisme du monde n'enlève rien à la pensée de Heidegger, pas plus qu'à son importance dans la philosophie du XXème siècle. [...]Bergame a écrit:Et alors ? Cela enlèverait quoi que ce soit à sa pensée, et à son importance dans la philosophie du XXe s. ?
Notre civilisation a le bourdon, et peut se faire bien du mouron - certes pas à cause du heideggerisme, dont le quidam n'a que foutre (sauf pour barboter dans la pataugeoire antinaziste à bon compte), mais à cause des néo-Inquisitions bafouant l’État de Droit, cautionnées par les gouvernements eux-mêmes, normalement garants dudit État. (A quand la disparition de telles fallaces, enfin, d'un tel fake state ?)Où l'on voit assez bien la chasse au sorcier. Je veux dire que n'importe le/aquel/le d'entre nous, s'il fallait juger notre biographie, serait sujet/te à pareilles controverses, certes anodines et futiles rapport au point Godwin (sorte de point G, clitoris adoré par les masturbateurs intellectuels). Il y aurait plein d'éléments additionnels qui, tressés sur un chapelet, pourraient être offerts en pâture à une vindicte lambda, surtout trempés dans une atmosphère aux antipodes de la tresse (en l'occurrence : le nazisme est le perdant de l'Histoire). Comme on dit : avec des si on scierait des zèbres, il aurait fallu, tu aurais dû, tu aurais pu, le Reich devait durer mille ans bouhouhouhou je me tire une balle, etc. Tout cela est d'idéalisme ressentimental.
De la Rédemption, Ainsi parlait Zarathoustra, Nietzsche : un peu d'air !
Et encore, je n'ai pas cité toutes mes recontextualisations historiques.
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Les absents ont toujours tort.
Re: Pour ou Contre Heidegger.
J’en viens maintenant à l’être-pour-la-mort.
J’essaierai, dans le post suivant, de faire une synthèse de mes lectures de Servanne Jollivet et George Steiner à propos de Heidegger.
George Steiner a écrit: Ayant devant soi la possibilité permanente et totale de la mort, une possibilité inséparable de son « être jeté » au monde et de son processus d’individualisation, le Dasein « est dans l’angoisse ». L’Angst est l’assomption de la proximité du néant, du non-être potentiel de l’être propre. « L’être-pour-la-mort est, en son essence, angoisse », et ceux qui voudraient nous voler cette angoisse – qu’ils soient prêtres, médecins, mystiques ou charlatans rationalistes – en la transformant en une peur ou une indifférence de bon ton, nous aliènent de la vie elle-même. Plus exactement, ils nous isolent d’une source fondamentale de liberté. Le passage est célèbre, et toute la dialectique de la mort et de la liberté chez Camus et Sartre n’en représente qu’un post-scriptum rhétorique : l’Angst révèle au Dasein la possibilité de s’accomplir « dans une liberté pour la mort, une liberté passionnée qui a été délivrée des illusions du “ ils ”, et qui est effective, certaine d’elle-même et angoissée ». Nous voyons maintenant que le sens même du Dasein est « dans le temps ». La temporalité devient concrète pour cette vérité écrasante que tout étant est un être-pour-la-mort. L’assomption, à travers l’Angst, de cette « destination » existentielle est la condition absolue de la liberté humaine.
Cette analyse bien connue a été souvent jugée comme si elle n’était que trop typiquement teutonique dans ses obsessions de la mort et sa fatalité sinistre. L’argument de Heidegger repose sans aucun doute sur une double tradition du pessimisme : celle de l’insistance augustinienne, pascalienne et kierkegaardienne sur le caractère essentiel et la complète solitude de la mort individuelle, et celle de l’identification romantique de la mort avec l’accomplissement suprême de la vie. Nous trouvons une telle identification chez Keats, dans l’expressionisme de Rilke et surtout de Trakl. Mais l’argument de Heidegger est à la fois technique et positif. Le refus de voir la mort comme un « événement », l’accent mis sur l’unité de l’existence et de sa fin, provient conséquemment de toute la construction des concepts de l’« être » et du « temps », Sein et Zeit. De plus, l’accent mis par Heidegger sur l’inaliénabilité de la mort personnelle et sur la fonction génératrice de l’Angst est profondément libératrice. La notion de liberté pour la mort n’est pas un addendum apaisant, mais un lemme rigoureusement déduit, ou un corrélat. Comme l’a dit Michael Gelven dans son commentaire de L’Être et le Temps, une approche véritable de la mort « est une conscience fortifiante de notre finitude ». Il ne saurait y avoir de vérité sans finitude. Nous sommes aux antipodes de Platon. (pp. 138-140)
J’essaierai, dans le post suivant, de faire une synthèse de mes lectures de Servanne Jollivet et George Steiner à propos de Heidegger.
Vanleers- Digressi(f/ve)
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Re: Pour ou Contre Heidegger.
A partir des analyses de Servanne Jollivet et George Steiner, que j’ai citées dans différents posts ci-dessus, il ressort tout d’abord que la philosophie de Heidegger se fonde sur une vision du monde polémologique et tragique.
En affirmant que « L’essence de l’être est combat » (Das Wesen des Seins ist Kampf), Heidegger élabore une ontologie de combat qui découle de cette Weltanschauung.
A partir de cette vision du monde et de cette ontologie, Heidegger produit une éthique existentielle que j’appellerai une éthique de l’authenticité dans laquelle l’homme est contraint d’aller à la recherche de l’authentique et de ne plus vivre en « on » ou en « ils ».
Cette éthique conduit l’homme à assumer, dans l’angoisse (Angst) son être-pour-la-mort.
Tout est sujet à débat dans cette philosophie, que ce soit la vision du monde, l'ontologie, l’éthique de l’authenticité ou la place de la mort dans cette éthique.
Je me bornerai simplement à indiquer que la philosophie de Spinoza s’oppose sur ces quatre points à celle de Heidegger.
Sa vision du monde n’est pas tragique, son ontologie est celle de Dieu et de ses modes, son éthique est une éthique de la joie sans contrainte et l’homme libre ne pense à rien moins qu’à la mort.
A chacun de voir et d’expérimenter ce qui lui convient.
En affirmant que « L’essence de l’être est combat » (Das Wesen des Seins ist Kampf), Heidegger élabore une ontologie de combat qui découle de cette Weltanschauung.
A partir de cette vision du monde et de cette ontologie, Heidegger produit une éthique existentielle que j’appellerai une éthique de l’authenticité dans laquelle l’homme est contraint d’aller à la recherche de l’authentique et de ne plus vivre en « on » ou en « ils ».
Cette éthique conduit l’homme à assumer, dans l’angoisse (Angst) son être-pour-la-mort.
Tout est sujet à débat dans cette philosophie, que ce soit la vision du monde, l'ontologie, l’éthique de l’authenticité ou la place de la mort dans cette éthique.
Je me bornerai simplement à indiquer que la philosophie de Spinoza s’oppose sur ces quatre points à celle de Heidegger.
Sa vision du monde n’est pas tragique, son ontologie est celle de Dieu et de ses modes, son éthique est une éthique de la joie sans contrainte et l’homme libre ne pense à rien moins qu’à la mort.
A chacun de voir et d’expérimenter ce qui lui convient.
Vanleers- Digressi(f/ve)
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Re: Pour ou Contre Heidegger.
A l'époque, des Karl Jaspers et Carl Schmitt - surtout Carl Schmitt - soutiennent le même type de réflexions. Heidegger s'en inspira, et se lia d'ailleurs d'une profonde amitié avec Jaspers. C'est que l'empreinte de la guerre de 14-18 était très nette, et l'on sait le mauvais pacte qu'avait fait l'Europe avec la "nouvelle Allemagne" de la République de Weimar (des échanges impossibles à respecter, appauvrissant le pays, sans parler de la crise économique de '29 ensuite). Ces gens-là savaient ce qu'était de lutter, quoiqu'ils n'avaient pas eu d'expérience des tranchées. L'ambiance était d'époque, tandis que la France se grisait d'Années sottement Folles. De toute évidence, le spinozisme est une philosophie pour temps de paix. Pas étonnant que des Enthoven ou des Philomag l'encensent.Vanleers a écrit:A partir des analyses de Servanne Jollivet et George Steiner, que j’ai citées dans différents posts ci-dessus, il ressort tout d’abord que la philosophie de Heidegger se fonde sur une vision du monde polémologique et tragique.
En affirmant que « L’essence de l’être est combat » (Das Wesen des Seins ist Kampf), Heidegger élabore une ontologie de combat qui découle de cette Weltanschauung.
Cela est de libéralisme moral, au plan philosophique.Vanleers a écrit:A chacun de voir et d’expérimenter ce qui lui convient.
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Re: Pour ou Contre Heidegger.
A la toute fin de son livre sur Heidegger, George Steiner donne une citation de Coleridge qu’il introduit comme suit :
Traduction modifiée à partir de l’original qu’on peut lire en :
https://books.google.fr/books?id=D4PuTyG1DhEC&pg=PA163&lpg=PA163&dq=coleridge+existence+george+steiner&source=bl&ots=hNjXQn5wdd&sig=ZceKXIUYzGgQ8OkUtu2YJzAAEpQ&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwi60ua0sqveAhVGXBoKHdBEBOgQ6AEwA3oECAUQAQ#v=onepage&q=coleridge%20existence%20george%20steiner&f=false
L’homme a l’intuition de l’être et la question fondamentale de Heidegger porte sur cette intuition.
Le principal intérêt de la pensée de Heidegger, à mon avis, est d’avoir attiré l’attention sur cette intuition, ce qui l’a conduit à de très longs développements, discutables comme est discutable le cadre dans lequel ils ont été produits.
George Steiner a écrit: Mais la question fondamentale de Heidegger restera, et c’est Coleridge, dans une anticipation presque littérale, qui la résume avec le plus d’acuité :
Coleridge a écrit: As-tu élevé ton esprit à la considération de l’EXISTENCE, en et par elle-même, comme simple acte d’exister ? Ne t’es-tu jamais dit, pensivement, CELA EST, insoucieux en cet instant de savoir si un homme était là, ou une fleur, ou un grain de sable ? En un mot, sans référence à telle ou telle modalité ou forme d’existence ? Si tu es vraiment parvenu à cela, tu auras senti la présence d’un mystère qui a dû pétrifier ton esprit de terreur et d’émerveillement. Les propositions : « Il n’y a Rien » ! ou « Il fut un temps où il n’y avait rien » ! sont auto contradictoires. Il y a quelque chose en nous qui repousse ces propositions, dans une lumière aussi pleine qu’instantanée, comme si son évidence témoignait contre elles en vertu de sa propre éternité.
Traduction modifiée à partir de l’original qu’on peut lire en :
https://books.google.fr/books?id=D4PuTyG1DhEC&pg=PA163&lpg=PA163&dq=coleridge+existence+george+steiner&source=bl&ots=hNjXQn5wdd&sig=ZceKXIUYzGgQ8OkUtu2YJzAAEpQ&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwi60ua0sqveAhVGXBoKHdBEBOgQ6AEwA3oECAUQAQ#v=onepage&q=coleridge%20existence%20george%20steiner&f=false
L’homme a l’intuition de l’être et la question fondamentale de Heidegger porte sur cette intuition.
Le principal intérêt de la pensée de Heidegger, à mon avis, est d’avoir attiré l’attention sur cette intuition, ce qui l’a conduit à de très longs développements, discutables comme est discutable le cadre dans lequel ils ont été produits.
Vanleers- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 15/01/2017
Re: Pour ou Contre Heidegger.
C'est ce que j'ai nommé, dans ces pages, instinction de la Présence.
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Les absents ont toujours tort.
Re: Pour ou Contre Heidegger.
Je souligne, tu surligne.
Tu résumes ton point de vue, c'est bien, de le faire.
Deux remarques.
1 - Tu réduis ma critique de Heidegger et de sa philosophie à son anti-sémitisme, ce que je n'ai jamais fait. Bien au contraire, dés le premier message je l'attaque sur le point le plus essentiel, névralgique, crucial : son Souci (qui devient très vite une " Volonté "). Le Dasein avec tous les existentiaux qui vont avec aurait pu rester un existentialisme d'obédience phénoménologique. Mais avec son Souci, on passe totalement à autre chose, l'horizon se débouche, il sort du Poêle, du cogito, et ce dans des conditions philosophiques parfaitement illicites et même carrément exécrables. Avec les Lumières, Descartes, la conscience de Soi, on est dans le registre de l'invective, de la haine, de la détestation viscérale. Mais donc avec son Souci, Heidegger dispose d'une possibilité métaphysique, il peut formaliser un Projet pour l'Homme (l'individu, la société, la culture, la civilisation, etc.) et donc chez ces gens là, le dit Projet veut s'occuper spécifiquement des Juifs en tant que tels mais donc aussi des libertés individuelles, du régime politique, de la justice, de la culture, du rapport à autrui (ici le non-allemand et/ou non-aryen), etc. Heidegger a adhéré au nazisme en vertu de la plus simple et meilleure raison du monde : sa philosophie s'y prête intrinsèquement profondément, sa philosophie et le nazisme ressortent tous les deux de la même veine historique, contextuelle, romantique, nationaliste, et totalitaire, et donc, aussi, anti-sémite.
Quant à ce qui est souligné, j'ai précédemment, le plus explicitement qui soit, dit qu'il fallait absolument poursuivre ce genre de recherches spécialisées afin de montrer à quel type de précédent on a à faire, j'ai dit que Heidegger serait finalement très instructif, édifiant, qu'il ne faut surtout pas à ce titre l'oublier.
2 - Ensuite tu tentes de minorer, de minimiser, l'anti-sémitisme en soi en des termes qui laissent pantois : " l'anti-sémitisme n'est qu'un délit ". Ce n'est pas comme ça que ça marche. Il y a des actes anti-sémites qui relèvent juridiquement du délit et d'autres du crime contre l'humanité. Le type qui est entré dans une synagogue de Pittsburgh a assassiné onze personnes parce qu'elles étaient juives, on est très loin de " délits ". Comme tu sembles ignorer ce qu'est l'anti-sémitisme, je vais te le dire. C'est un avatar pathologique, typiquement névrotique, ressortant du phénomène du Bouc Emissaire. Une fois dûment constaté, assumé, préalable incontournable, soi on décide de le brimer, de le combattre, soi on décide d'alimenter le monstre, de le laisser galoper, se développer, en le laissant gagner, conquérir, du Soi, a priori donc. Suite à ontogenèse, psychogenèse, l'être humain est aussi profondément agressif, et donc, " fatalement ", c'est à dire comptablement, mécaniquement, il faudra bien que " ça " sorte, s'actualise, d'une façon ou d'une autre, et l'anti-sémitisme en est pleinement.
Bergame a écrit:neopilina a écrit:Quand à la finalité de mon propos à moi sur Heidegger, constater en bonne et due forme que c'est une daube vénéneuse, si tu ne l'as pas vu dés mon premier message, et j'ai du le répéter à chaque fois, je ne peux rien pour toi.
Voila que ta pudeur te reprend ! Il va donc falloir compléter à ta place : L'œuvre de Heidegger est de la daube, et doit donc lui être assignée le sort qui est réservée à toute daube : L'évacuation, la fosse commune, et l'oubli rapide.
De plus, celle-ci est vénéneuse, elle risque d'empoisonner. A ne pas mettre entre toutes les mains, donc, à retirer de la circulation. D'ailleurs, puisque sa place est à côté de celle de Mein Kampf, pourquoi ne pas tout simplement l'interdire ?
La finalité de ta plaidoirie à charge est donc claire : Rendre Heidegger, comme l'on dit, infréquentable, le frapper d'ostracisme.
Et pour quelle raison, déjà ? Simplement pour celle-ci : Il y a supposément des traces de ségrégation raciale, d'antisémitisme, dans son œuvre.
Alors écoute. Platon, dans La République et comme c'est bien connu, prône l'eugénisme, la mise en commun des enfants et des femmes, un Conseil Nocturne soustrait aux regards des citoyens, etc. Cela n'a pas empêché son œuvre de traverser les siècles, et d'être toujours aussi puissante et féconde 2500 ans plus tard. Hegel et Nietzsche aussi ont eu des propos antisémites, Alain également, et je ne parle pas des philosophes esclavagistes, racistes, homophobes, etc.
L'antisémitisme est un délit ; ce n'est pas le dernier critère d'évaluation de la pensée d'un philosophe, et ce n'est même pas le dernier critère d'évaluation de la moralité d'un homme : On peut être délinquant par certains aspects et avoir, néanmoins, de grandes qualités morales. Aucun juge ne réduit un homme à son délit -si ce n'est l'Inquisiteur.
L'importance que d'aucuns -et en priorité, manifestement, certains éléments de la communauté juive- voudraient donner à l'antisémitisme est délirant. Tout simplement délirant ! Comme si l'antisémitisme devait être au fondement de nos valeurs, comme si le monde devait se diviser entre les amis et les ennemis des Juifs. C'est un point de vue parfaitement ethnocentré, et auquel il n'y a aucune raison sensée, pour tous ceux qui ne sont pas juifs, de souscrire.
Donc désolé, neopilina, mais si l'antisémitisme est un délit (et c'est très bien qu'il le soit), ce n'est qu'un délit. Ce n'est pas un crime, encore moins un crime de la pensée, ce n'est pas l'aune à laquelle on peut, ni juger de la moralité d'un homme, ni -surtout !- de la qualité et de la fécondité d'une philosophie.
Et du reste, le fait que ce délit soit employé à tort et à travers et brandi comme une accusation à tout propos ne participe certainement pas de sa valorisation, je ne suis pas certain que la communauté juive s'en rende toujours bien compte.
Tu résumes ton point de vue, c'est bien, de le faire.
Deux remarques.
1 - Tu réduis ma critique de Heidegger et de sa philosophie à son anti-sémitisme, ce que je n'ai jamais fait. Bien au contraire, dés le premier message je l'attaque sur le point le plus essentiel, névralgique, crucial : son Souci (qui devient très vite une " Volonté "). Le Dasein avec tous les existentiaux qui vont avec aurait pu rester un existentialisme d'obédience phénoménologique. Mais avec son Souci, on passe totalement à autre chose, l'horizon se débouche, il sort du Poêle, du cogito, et ce dans des conditions philosophiques parfaitement illicites et même carrément exécrables. Avec les Lumières, Descartes, la conscience de Soi, on est dans le registre de l'invective, de la haine, de la détestation viscérale. Mais donc avec son Souci, Heidegger dispose d'une possibilité métaphysique, il peut formaliser un Projet pour l'Homme (l'individu, la société, la culture, la civilisation, etc.) et donc chez ces gens là, le dit Projet veut s'occuper spécifiquement des Juifs en tant que tels mais donc aussi des libertés individuelles, du régime politique, de la justice, de la culture, du rapport à autrui (ici le non-allemand et/ou non-aryen), etc. Heidegger a adhéré au nazisme en vertu de la plus simple et meilleure raison du monde : sa philosophie s'y prête intrinsèquement profondément, sa philosophie et le nazisme ressortent tous les deux de la même veine historique, contextuelle, romantique, nationaliste, et totalitaire, et donc, aussi, anti-sémite.
Quant à ce qui est souligné, j'ai précédemment, le plus explicitement qui soit, dit qu'il fallait absolument poursuivre ce genre de recherches spécialisées afin de montrer à quel type de précédent on a à faire, j'ai dit que Heidegger serait finalement très instructif, édifiant, qu'il ne faut surtout pas à ce titre l'oublier.
2 - Ensuite tu tentes de minorer, de minimiser, l'anti-sémitisme en soi en des termes qui laissent pantois : " l'anti-sémitisme n'est qu'un délit ". Ce n'est pas comme ça que ça marche. Il y a des actes anti-sémites qui relèvent juridiquement du délit et d'autres du crime contre l'humanité. Le type qui est entré dans une synagogue de Pittsburgh a assassiné onze personnes parce qu'elles étaient juives, on est très loin de " délits ". Comme tu sembles ignorer ce qu'est l'anti-sémitisme, je vais te le dire. C'est un avatar pathologique, typiquement névrotique, ressortant du phénomène du Bouc Emissaire. Une fois dûment constaté, assumé, préalable incontournable, soi on décide de le brimer, de le combattre, soi on décide d'alimenter le monstre, de le laisser galoper, se développer, en le laissant gagner, conquérir, du Soi, a priori donc. Suite à ontogenèse, psychogenèse, l'être humain est aussi profondément agressif, et donc, " fatalement ", c'est à dire comptablement, mécaniquement, il faudra bien que " ça " sorte, s'actualise, d'une façon ou d'une autre, et l'anti-sémitisme en est pleinement.
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" Tout Étant produit par moi m'est donné (c'est son statut philosophique), a priori, et il est Mien (cogito, conscience de Soi, libéré du Poêle) ". " Savoir guérit, forge. Et détruit tout ce qui doit l'être ", ou, équivalents, " Tout l'Inadvertancier constitutif doit disparaître ", " Le progrès, c'est la liquidation du Sujet empirique, notoirement névrotique, par la connaissance ". " Il faut régresser et recommencer, en conscience ". Moi.
C'est à pas de colombes que les Déesses s'avancent.
neopilina- Digressi(f/ve)
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Re: Pour ou Contre Heidegger.
Ci-dessous un très intéressant article sur le dernier Heidegger, celui d'après le " Tournant " : " Martin Heidegger, Lecteur et critique d'Ernst Jünger ", par Martine Béland, pour " Horizons philosophiques ", Rencontres avec Heidegger, vol.14, n°2, 2004.
https://www.erudit.org/fr/revues/hphi/2004-v14-n2-hphi3198/801264ar.pdf
Cet article est très intéressant surtout les paragraphes qui précèdent la conclusion. C'est une explication profonde de ce à quoi mène Heidegger, c'est à dire à rien. La montagne accouche d' une souris. Il faut attendre que la magie de l'Être agisse. Par magie, l'Être se dévoilerait. C'est une philosophie magique. Mais pour que l'Être se fasse entendre toujours plus en tant que tel, il n'y a pas d'autre solution que " d'agrandir la fenêtre intérieure ", et il faut absolument rappeler que cela se fait principalement à l'encontre de Soi, contre Soi par conquête par le Moi cartésien, par la conscience de Soi, sur l'En-Soi, l'a priori des philosophes, l'inconscient des psys, et c'est très exactement l'inverse que promouvait le premier Heidegger avec son Souci qui envoie le cogito à la poubelle. On ne peut plus philosopher sans l'effraction, la perspective, freudiennes, et on voit même très bien que des philosophes d'avant celle-ci étaient ainsi limités (Kant, Schopenhauer, Nietzsche, etc.). On dirait des aveugles qui nous décrivent un mur qu'ils touchent parfois à pleine main, tout à fait.
https://www.erudit.org/fr/revues/hphi/2004-v14-n2-hphi3198/801264ar.pdf
Cet article est très intéressant surtout les paragraphes qui précèdent la conclusion. C'est une explication profonde de ce à quoi mène Heidegger, c'est à dire à rien. La montagne accouche d' une souris. Il faut attendre que la magie de l'Être agisse. Par magie, l'Être se dévoilerait. C'est une philosophie magique. Mais pour que l'Être se fasse entendre toujours plus en tant que tel, il n'y a pas d'autre solution que " d'agrandir la fenêtre intérieure ", et il faut absolument rappeler que cela se fait principalement à l'encontre de Soi, contre Soi par conquête par le Moi cartésien, par la conscience de Soi, sur l'En-Soi, l'a priori des philosophes, l'inconscient des psys, et c'est très exactement l'inverse que promouvait le premier Heidegger avec son Souci qui envoie le cogito à la poubelle. On ne peut plus philosopher sans l'effraction, la perspective, freudiennes, et on voit même très bien que des philosophes d'avant celle-ci étaient ainsi limités (Kant, Schopenhauer, Nietzsche, etc.). On dirait des aveugles qui nous décrivent un mur qu'ils touchent parfois à pleine main, tout à fait.
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neopilina- Digressi(f/ve)
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Re: Pour ou Contre Heidegger.
Très bien aussi pour illustrer la dérive globale à laquelle Heidegger s'est livré :
http://skildy.blog.lemonde.fr/2014/04/05/petit-contre-dictionnaire-heidegger-descartes-et-husserl-1924/
http://skildy.blog.lemonde.fr/2014/04/05/petit-contre-dictionnaire-heidegger-descartes-et-husserl-1924/
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neopilina- Digressi(f/ve)
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Re: Pour ou Contre Heidegger.
Plus loin :Guillaume Payen, ''Martin Heidegger, catholicisme, révolution, nazisme'', 'Le vent qui souffle sur Berlin (1927-1933)', Perrin, 2016, p.262 a écrit:Elfride [épouse de Martin Heidegger] veillait au confort matériel, à la bonne marche de la maison, au calme nécessaire à son travail, enfin, sans lequel, jugea Hermann [Mörchen] tardivement, il ne serait pas devenu un homme aussi important143 : les garçons ne devaient pas faire de bruit dans la maison, ni crier dans le jardin, non plus qu'inviter de camarades à la maison144. Elfride paratgeait des traits de caractère avec sa belle-mère [Johanna Heidegger] comme son mari le relevait lui-même, la jugeant semblable au portrait de sa mère tel qu'il l'avait brossé dans le « chemin de campagne145 » ; comme Johanna Heidegger, [Elride] avait un naturel gai, mais n'était pas toujours facile à vivre car autoritaire, sévère et suprotectrice. Son fils cadet ne connut la liberté que sous la tente, lorsque préadolescent, il put partir en camp de jeune146 ; si son époux avait besoin d'autres femmes pour lui tendre autant de miroirs flatteurs, qui donnaient le surcroît de confiance et d'énergie qui lui manquait pour espérer changer par son intellect le cours du temps, il est probable que ces liaisons extraconjugales lui donnaient également une autorité et une liberté dont il manquait dans son foyer.
Et d'enchaîner :Guillaume Payen, ''Martin Heidegger, catholicisme, révolution, nazisme'', 'Le vent qui souffle sur Berlin (1927-1933)', Perrin, 2016, p.268 a écrit:Si Heidegger se laissait impressionner par la propagande nazie, sa conversion au nazisme procédait de l'influence d[e son épouse] Elfride, de la même manière qu'elle lui avait fait découvrir le Mouvement de jeunesse [protestant] et développé en lui une forme d'antisémitisme [en même que le rejet du catholicisme]. Proche disciple venu rendre visite aux Heidegger à Todtnauberg où ils séjournèrent continûment de Noël 1931 à mars 1932177, Hermann Mörchen nota dans son journal : « On dort beaucoup là-haut ; dès huit heurs et de mie du soir, c'est la "trêve du chalet". Mais en hiver, il fait sombre assez longtemps pour qu'on ait encore le temps de bavarder un peu178. » Inhabituel, le sujet de discussion l'étonna : pas de philosophie, mais « surtout du national-socialisme », avec la surprise d'Elfride, « qui était autrefois si libérale émule de Gertrud Bäumer », donc une féministe qui voulait promouvoir l'émancipation des femmes notamment par l'éducation comme elle y avait aspiré pour elle-même, était « devenue nationale-socialiste » – ce alors que le parti assignait aux femmes le rôle traditionnel de la protestante : la maxime aux trois « K », Kinder, Kücher, Kirche, « enfants, cuisine, église », et que Gertrud Bräumer était elle-même hostile au NSDAP [parti nazi]. Point qui surpris Mörchen davantage encore : « Son mari la sui[vait]179 ! »
Et de creuser :Le témoignage de Hermann Mörchen est clair : Elfride Heidegger a mené son époux jusqu'à sympathiser avec le parti de Hitler ; tel qu'il relate cette scène, Elfride sembait avoir dirigé la discussion ; lui, la « suivait ». Le témoignage de Mörchen corrobore ce qu'on peut discerner par ailleurs : tout absorbé par son rapport philosophique au monde, Heidegger dépendait étroitement de son épouse pour tout ce ui avait trait à la « vie naturelle180 » et au monde extérieur à la philosophie, sur laquelle il tendait à se replier : en juin 1932, il écrivait à son épouse qu'il se « ten[ait] à l'écart de tout181 ».
Faute de libre accès aux sources, on sait relativement peu de choses sur Elfride elle-même. A suivre le témognage de Günther Anders, elle aurait soutenu le NSDAP [parti nazi] dès décembre 1923, au moment de la pendaison de crémaillère du chalet de Todtnauberg182 : on ne peut l'exclure, mais faute d'autre source convergente, la prudence s'impose. Testis ullus, testis nullus. Elle était depuis longtemps emplie d'un nationalisme völkish et antisémite, terrain propice au nazisme : le choix de deux prénoms germaniques pour son fils, Jörg puis Hermann, allait dans ce sens, surtout le deuxième puisqu'il s'agit de la forme allemande d'Arminius, le héros germanique de la lutte antiromaine, l'équivalent victorieux de Vercingetorix dans la mythologie nationale française.
Et enfin :Surtout, une lettre en date du 12 janvier 1932, écrite à sa meilleure amie Friedel Lieber, permet d'estimer à 1926 ou 1927 l'année ou l'épouse de Heidegger se mit à sympathiser avec le NSDAP [parti nazi] – période où son audience nationale était infime – et d'en comprendre les raisons avec une force et une clarté dont son époux était dépourvu de par son inculture politique.
La suite du texte démontre à quel point Elfride était au fait des enjeux politiques, pour le meilleur et pour le pire. Mais, dans l'immédiat, nous découvrons que j'avais raison de dire que Heidegger était particulièrement infantile : les psychanalystes verront aisément l'infans philosophe se réfugier auprès de sa mère-épouse Elfride, tout en jouissant çà et là de gratifications entre amants, d'avoir un narcissisme vampirisé par la Mère archaïque, imagination dévorante. Et ainsi une Hannah Arendt ou d'autres, de pouvoir jouer quant à elles leur complexe d'Électre sur cet œdipien …Guillaume Payen, ''Martin Heidegger, catholicisme, révolution, nazisme'', 'Le vent qui souffle sur Berlin (1927-1933)', Perrin, 2016, p.271 a écrit:L'anticommunisme völkisch, ultranationaliste, antisémite et « personnaliste » [de ce qu'il valorisait l'individu héroïque sur la classe sociale, à la Hitler dans Mein Kampf] d'Elfride suscitait l'adhésion de son époux qui, dès sa jeunesse catholique, n'avait jamais non plus montré beaucoup de sympathie pour le marxisme : les « rouges » n'étaient bien vus dans la catholique Messkirch ni durant son enfance ni après. Sa rupture avec le catholicisme ne fit pas voir le marxisme sous un jour plus favorable […]
Depuis 1916, Heidegger tendait à assimiler marxisme et esprit juif, en faisant le constat de « l'enjuivement » « effrayant » de la culture et des universités alemandes [...]
En tout cas, je veux voir dans le silence de Heidegger après '45, un amour pour sa femme, ou du moins une solidarité familiale. Ou bien, une velléité de vite passer à autre chose dans l'atmosphère lynchant-ostracisant les anciens nazis, assimilés et … positivement ou négativement assimilables.
De manière générale, de toute façon, pour Heidegger comme pour quiconque, ces problématiques de l'influence, des circonstances atténuantes ou non, de la « destinée » (que doit assumer le Dasein … ), posent la question du libre-arbitre. Car, en définitive, c'est pourtant le philosophe qui prit à son compte ces significativités d'époque.
De toute évidence, un Allemand juif alors, n'allait pas adhérer au nazisme – sauf à être tordu – par exemple. Aucune surprise à ce que nombre d'Allemands juifs émigrèrent ; dans quelle mesure le libre-arbitre intervint-il dans ces décisions ? Etc.
Pour le reste, neopilina, rien de nouveau sous ton soleil, rapport aux discussions précédentes. Je lis surtout que des anti-heideggeriens s'effraient à l'évocation du mot néant, comme si cela suffisait à dévaluer quoi que ce soit. C'est qu'il y a plusieurs nihilismes, et les actifs ont parfois de l'intérêt pour se surmonter soi-même.
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Les absents ont toujours tort.
Re: Pour ou Contre Heidegger.
Effectivement, je suis à deux doigts d'acheter cette biographie, j'hésite, par contre, si je me décide à faire cet achat, il est absolument certain que j'achèterais aussi, surtout, l'ouvrage de Rastier.
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neopilina- Digressi(f/ve)
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Re: Pour ou Contre Heidegger.
Ah ! enfin un bon argument de ta part !neopilina a écrit:Effectivement, je suis à deux doigts d'acheter cette biographie, j'hésite, par contre, si je me décide à faire cet achat, il est absolument certain que j'achèterais aussi, surtout, l'ouvrage de Rastier.
Je veux dire que ça n'est que préférences, de même qu'il y a une "préférence nationale" - préférence intellectuelle. Racisme de l'intelligence.
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Les absents ont toujours tort.
Re: Pour ou Contre Heidegger.
Peut-être ne connaissez-vous pas l'analyse époustouflante de G.A. Goldschmidt sur Heidegger ? lisible aussi par un non-germanophone.
http://classiques.uqac.ca/contemporains/Goldschmidt_GA/Heidegger_langue_all_1/Heidegger_langue_all_1.html
http://classiques.uqac.ca/contemporains/Goldschmidt_GA/Heidegger_langue_all_1/Heidegger_langue_all_1.html
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‚καλούμενός τε κἄκλητος θεὸς παρέσται'
Vocatus atque non vocatus deus aderit
Invoqué ou non, Dieu sera là.
Jans- Digressi(f/ve)
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Re: Pour ou Contre Heidegger.
(
Sa traduction du " Zarathoustra " est une splendeur, un grand monsieur, né allemand, ça aide ! Juif déporté, allez donc lui dire que Nietzsche était anti-sémite, juste pour voir ! Je ne sais pas si ça fait doublon avec le lien de Jans mais il a écrit un livre sur Heidegger et la langue allemande.
)
Jans a écrit:G.A. Goldschmidt
Sa traduction du " Zarathoustra " est une splendeur, un grand monsieur, né allemand, ça aide ! Juif déporté, allez donc lui dire que Nietzsche était anti-sémite, juste pour voir ! Je ne sais pas si ça fait doublon avec le lien de Jans mais il a écrit un livre sur Heidegger et la langue allemande.
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C'est à pas de colombes que les Déesses s'avancent.
neopilina- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 31/10/2009
Re: Pour ou Contre Heidegger.
La question est mal posée, car elle laisse entendre que le dilemme moral « Pour ou contre Heidegger » relève d'un choix personnel grâce auquel on aboutirait à la suppression d'Heidegger. Il n'est pas question d'être pour ou contre Heidegger, puisque d'abord son (prétendu) nazisme n'est pas un démenti foncier contre sa philosophie, et qu'ensuite encore moins contre son existence. À moins qu'il faille être pour la suppression quasi scientifique des thèses heideggeriennes de l'histoire des idées ? Dans ce cas, c'est une ânerie, pas plus qu'on ne remet en cause l'histoire même avec des convictions stupides. Par conséquent, « Pour ou contre Heidegger » devrait être formulé autrement, en évoquant d'abord son (prétendu) nazisme, etc. Qu'en dites-vous ?
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