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Heidegger, Le Dasein 3 : Etre-pour-la-mort et angoisse

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Message par Bergame Lun 17 Sep 2007 - 23:51

Par Olaf : Heidegger, le Dasein 3, Etre-pour-la-mort et angoisse



Le Souci (Sorge), c'est la capacité du Dasein à se préoccuper du monde, à plonger en lui. Bref, c'est le fondement même de notre être-au-monde, de notre capacité à le comprendre et à être affecté par lui. Nous allons voir comment surgit ce Souci dans l'articulation de la mort et de l'angoisse.


*


A - Être-pour-la-mort

Dès que je naîs, dès que je suis au monde, je suis assez vieux pour mourir. Jeté en ce monde, je suis un être en sursis, je suis un être qui va mourir, qui va ne-plus-être. Certes je serai un étant, comme dépouille, pour les autres, mais mon Dasein ne sera plus. Bref, dès que je suis au monde, je suis plongé dans une temporalité, je suis plongé dans un temps qui va entre ma naissance et ma mort. La mort est la condition finale, le finir, de mon être-jeté. Je suis un être-pour-la-mort.

La mort est unique, singulière, et propre à chacun. Si il y a quelque chose qui ne se partage pas, c'est bien la mort. Mais même à moi, mon mourir ne m'appartient pas. En effet, la mort, on en parle, mais elle reste un irreprésentable. Toujours, elle m'échappe, jamais elle ne sera mienne, et même lorsque je serai mort, je ne serai plus pour la posséder. La mort est une pièce de mon tout qui m'échappe. Destin tragique qu'est celui de l'homme...

Mais en réalité, jamais on ne pense la mort, et bien au contraire, toujours on s'en échappe. Nous sommes dans une banalisation de la mort, un « On meurt ». Des gens meurent, c'est normal de mourir... Mais en réalité, on ne pense pas la mort, on la fuit tout simplement, dans un "ça n'arrive qu'aux autres", "ce sont des choses qui arrivent". On se réfugie dans une quotidienneté qui évacue la question de la mort, qui la recouvre alors qu'elle est au coeur même de mon être au monde.

Alors, Heidegger nous dit qu'il faut penser la mort. Non pas se complaire dedans, mais la réfléchir, faire émerger son être-pour-la-mort. C'est pour Heidegger la condition même de ma liberté, car ainsi, je me soustrait au On, à son discours. Je suis un être-jeté dans le monde, jeté originairement dans un On, qui me soustrait à la question de la mort, à la question du néant, toujours dans un affairement qui me distrait, me détourne, et donc m'aliène. La mort est ce qu'il y a de plus authentique dans mon existence.

Mais pourquoi donc le Dasein est-il en fuite ? Et contre quoi ?


*

B - L'angoisse

Contre rien. Ce néant, c'est l'absence de mouvement, révélé par l'angoisse. Comme nous l'avons vu précédemment, nous avons peur devant quelque chose, mais le propre de l'angoisse, c'est d'angoisser devant rien. J'ai peur devant une araignée, j'angoisse devant rien, ou plutôt devant rien, devant la facticité de la quotidienneté. Finalement, le On est un leurre, le monde est en grande partie factice, même si il est.

L'angoisse est ce sentiment qui m'immobilise, qui émiette le quotidien, qui émiette la familiarité. Dans l'angoisse, tout devient étranger, le Dasein devient un sujet isolé, un solus ipsé, hors-de-chez-soi. Ce tout du monde devient un rien.

Ce néant, ou cette nullité comme dit Heidegger, prend son origine dans l'être-pour-la-mort. Ce néant est l'origine ontologique même de la négation dialectique. Ce néant aliène le Dasein, qui le fuit.

Nous avons vu que le Souci devenait la porte de sortie de l'angoisse. Heidegger pose alors l'idée suivante : la conscience est un appel du Souci. Chez Husserl, la conscience est une sortie hors d'elle-même se liant au monde. Heidegger reprend cette idée en faisant de la conscience un appel. Cet appel est un vouloir-avoir-conscience qui permet au Dasein de sortir de l'angoisse de son être-pour-la-mort originaire.

Le Dasein seul face à lui-même s'angoisse, et il devient alors urgent de fuir. Dans la conscience, le Je se lie au phénomène, se lie au monde dans un Souci. Ce jet en avant de soi, ce devancement est l'origine de la temporalité. Le Dasein est jeté dans un à-venir.

*


Ainsi, Heidegger à toujours cherché à éviter de faire une philosophie du sujet. Le Dasein fuyant l'angoisse, le néant et la mort, se lie au monde, appelle ce monde. Alors, il devient un sujet, un individu. Cet être-jeté s'inscrit dans l'espace mondain, et le temps devançant. Ce n'est que secondairement que les catégories de l'espace et du temps pur peuvent être circonscrites phénoménologiquement.
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