Husserl, Méditations Cartésiennes 2
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Husserl, Méditations Cartésiennes 2
Toujours d'Olaf, Philautarchie
Husserl, Méditation 2 : « Le champ d'expérience transcendantal et ses structures générales »
Alors que la Méditation 1 nous exposait la méthode transcendantale par l'épokhè phénoménologique, la Méditation 2, elle, ouvre le début des investigations. Cette méditation n'est pas toujours facile, et il y a là beaucoup de matière, que je vais essayer d'articuler le plus clairement possible.
A - La Réflexivité Transcendantale
Revenons à l'ego transcendantal. Je peux douter du monde, je peux douter qu'il soit un existant, que tout ça ne soit qu'un rêve cohérent. Bref apparemment, je n'ai aucune prise solide pour mener l'investigation transcendantale.
Mais c'est sans compter sur une découverte fondamentale (Husserl l'attribue à Franz Brentano, son maître) : L'intentionnalité. Que la maison que je vois existe ou sois une illusion, je ne peux nier que le courant de ma conscience est en rapport à une maison. Ma conscience de la maison est une conscience de la maison. Que la maison existe ou pas, ma conscience la vise directement. « Toute conscience est conscience de », ma conscience est fondamentalement une visée, est fondamentalement liée à l'objet qu'elle perçoit. Quand bien même il s'agirait d'un souvenir, je continue de le viser. Le domaine phénoménologique est ainsi le domaine de la réflexivité, du retour sur soi.
Soit 3 rapports au monde :
B - Noème, Noèse, Synthèse
Ainsi, ma conscience est une liaison, elle est jetée dans le phénomène, "jetée dans le monde" dira Sartre. Alors, étudier mon Moi passe par l'étude l'intentionnalité, du phénomène et de son apparition. D'ailleurs, peut-être trouvera-t-on des invariants, des lois générales d'apparitions.
Husserl va donc créer deux concepts :
J'effectue des synthèses en permanence. J'ai un cube en face de moi, je peux le regarder sous une infinité d'angles différents. Et pourtant, ce cube reste un, reste le même. Il garde une unité foncière. De même, ce cube en face de moi, je le vois dans le temps et dans ses successions, et pourtant, il reste un. Je synthétise la multiplicité temporelle. Les autres facettes du cube, que je ne vois pas mais qui sont là dans la synthèse de ma perception, ce sont des horizons.
Mais il n'y a pas que l'horizon spatial qui pénêtre le champ de ma perception mais aussi l'horizon temporel : cette maison me rappelle celle de mon enfance, et cela me rapelle qu'il va falloir que je m'occupe du jardin quand même, parce que mes voisins viennent manger ce soir, et que ça va faire désordre... De même, un souvenir en appelle un autre, la Madeleine de Proust comporte un Halo de souvenir qui lui est associé.
L'une des caractéristique de l'intentionnalité est d'offrir un champ ouvert. Le phénomène ouvre à des potentialités pré-tracées ouvre d'autres voies, ouvre à d'autres pensées.
Dès lors, Husserl énonce le mécanisme suivant : La Protension. En effet, je synthétises ce Halo dans ma Madeleine. Elle reste une, identique à elle-même, et je synthètise, je contracte tout un champ autours d'elle, un en-plus de sens.
Et là, Husserl ouvre la question du sens. Une des caractéristiques noétiques de l'objet est de comporter un sens pré-conçu. Il y a ainsi l'intentionnalité immédiate, la visée de l'objet, et l'intentionnalité médiate, l'en-plus de sens, de significations, que ma mémoires et mes habitudes viennent déposer.
Et quelles que soit les différentes facettes d'où je le regarde, les différentes souvenirs que je synthétise, l'objet reste identique à lui-même, il reste Un. En effet, cette maison, je peux la regarder en plein jour, en pleine nuit, à gauche, à droite, elle reste cette même maison, identique à elle-même. Voilà un premier caractère noématique. L'objet est un pôle d'identité.
Pour nous résumer:
La découverte de l'intentionnalité nous ouvre un champ d'investigation très vaste, qui pourtant ne sacrifie pas à la méthode transcendantale, garantie par l'intentionnalité réflexive. Ma conscience vise un objet de différentes façons, mais l'objet reste toujours un, unique, identique à lui-même.
En continuant l'investigation de la conscience, je découvre que cet objet à un sens pré-conçu, qui me résiste, sens qui m'ouvre un halo de sens, de significations, de souvenir, un halo d'action possible face à cette objet.
Husserl, Méditation 2 : « Le champ d'expérience transcendantal et ses structures générales »
Alors que la Méditation 1 nous exposait la méthode transcendantale par l'épokhè phénoménologique, la Méditation 2, elle, ouvre le début des investigations. Cette méditation n'est pas toujours facile, et il y a là beaucoup de matière, que je vais essayer d'articuler le plus clairement possible.
*** *** ***
A - La Réflexivité Transcendantale
Revenons à l'ego transcendantal. Je peux douter du monde, je peux douter qu'il soit un existant, que tout ça ne soit qu'un rêve cohérent. Bref apparemment, je n'ai aucune prise solide pour mener l'investigation transcendantale.
Mais c'est sans compter sur une découverte fondamentale (Husserl l'attribue à Franz Brentano, son maître) : L'intentionnalité. Que la maison que je vois existe ou sois une illusion, je ne peux nier que le courant de ma conscience est en rapport à une maison. Ma conscience de la maison est une conscience de la maison. Que la maison existe ou pas, ma conscience la vise directement. « Toute conscience est conscience de », ma conscience est fondamentalement une visée, est fondamentalement liée à l'objet qu'elle perçoit. Quand bien même il s'agirait d'un souvenir, je continue de le viser. Le domaine phénoménologique est ainsi le domaine de la réflexivité, du retour sur soi.
Soit 3 rapports au monde :
- 1 - La Perception : Perception d'une maison. Spontanée et naturelle.
2 - La Réflexivité Naturelle : "Je vois une maison". Premier retour sur moi, spontanée.
3 - La Réflexivité Transcendantale : "Je me vois voir une maison", "Ma conscience est la conscience d'une maison".
B - Noème, Noèse, Synthèse
Ainsi, ma conscience est une liaison, elle est jetée dans le phénomène, "jetée dans le monde" dira Sartre. Alors, étudier mon Moi passe par l'étude l'intentionnalité, du phénomène et de son apparition. D'ailleurs, peut-être trouvera-t-on des invariants, des lois générales d'apparitions.
Husserl va donc créer deux concepts :
- - La Noèse, acte de visée.
- Le Noème, objet de la visée.
J'effectue des synthèses en permanence. J'ai un cube en face de moi, je peux le regarder sous une infinité d'angles différents. Et pourtant, ce cube reste un, reste le même. Il garde une unité foncière. De même, ce cube en face de moi, je le vois dans le temps et dans ses successions, et pourtant, il reste un. Je synthétise la multiplicité temporelle. Les autres facettes du cube, que je ne vois pas mais qui sont là dans la synthèse de ma perception, ce sont des horizons.
Mais il n'y a pas que l'horizon spatial qui pénêtre le champ de ma perception mais aussi l'horizon temporel : cette maison me rappelle celle de mon enfance, et cela me rapelle qu'il va falloir que je m'occupe du jardin quand même, parce que mes voisins viennent manger ce soir, et que ça va faire désordre... De même, un souvenir en appelle un autre, la Madeleine de Proust comporte un Halo de souvenir qui lui est associé.
L'une des caractéristique de l'intentionnalité est d'offrir un champ ouvert. Le phénomène ouvre à des potentialités pré-tracées ouvre d'autres voies, ouvre à d'autres pensées.
Dès lors, Husserl énonce le mécanisme suivant : La Protension. En effet, je synthétises ce Halo dans ma Madeleine. Elle reste une, identique à elle-même, et je synthètise, je contracte tout un champ autours d'elle, un en-plus de sens.
Et là, Husserl ouvre la question du sens. Une des caractéristiques noétiques de l'objet est de comporter un sens pré-conçu. Il y a ainsi l'intentionnalité immédiate, la visée de l'objet, et l'intentionnalité médiate, l'en-plus de sens, de significations, que ma mémoires et mes habitudes viennent déposer.
Et quelles que soit les différentes facettes d'où je le regarde, les différentes souvenirs que je synthétise, l'objet reste identique à lui-même, il reste Un. En effet, cette maison, je peux la regarder en plein jour, en pleine nuit, à gauche, à droite, elle reste cette même maison, identique à elle-même. Voilà un premier caractère noématique. L'objet est un pôle d'identité.
Pour nous résumer:
- 1 - L'objet de ma perception possèdes des horizons noétiques spaciaux et temporels.
2 - Ces horizons sont l'oeuvre de l'intentionnalité médiate, et présente l'objet dans une signification pré-conçu.
3 - Malgré tout, l'objet reste un pôle identique à lui-même.
*
La découverte de l'intentionnalité nous ouvre un champ d'investigation très vaste, qui pourtant ne sacrifie pas à la méthode transcendantale, garantie par l'intentionnalité réflexive. Ma conscience vise un objet de différentes façons, mais l'objet reste toujours un, unique, identique à lui-même.
En continuant l'investigation de la conscience, je découvre que cet objet à un sens pré-conçu, qui me résiste, sens qui m'ouvre un halo de sens, de significations, de souvenir, un halo d'action possible face à cette objet.
Bergame- Persona
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Date d'inscription : 03/09/2007
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