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Husserl, Ideen 4

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Message par Bergame Lun 24 Sep 2007 - 22:28

Olaf, Philautarchie



Ideen, section IV : Raison et Réalité


Ce sujet fait partie de l'ensemble de sujets portant sur les Ideens.

Les Ideens I se concluent de manière un peu chiante, il faut l'avouer. Mais la dernière section vient boucler la boucle en se penchant sur l'ontologie formelle qui fut le centre de la première section.

Au programme, l'analyse de la raison et de l'évidence comme pur donné originaire. Pour approcher cette évidence, il faudra d'abord passer par l'objet.


*** *** ***


L'objet et ses prédicats

Un objet de conscience peut posséder une certaine "objectivité". Cet arbre que je vois, possède une valeur d'objet visé. Si le noème joue un rôle de pôle d'identité pour les synthèses constitutives, il peut également relever d'un caractère "objectif". Le noème sera alors le porteur de ses prédicats, comme par exemple, l'arbre est le support prédicatifs de ses fruits. Car les prédicats sont toujours "prédicat de quelque chose".

L'objet de la visée fonctionne ainsi comme un X, un noyau qui réunit les synthèses de la conscience et qui supporte ses prédicats. Pourtant les prédicats sont autonomes, le fruit peut être considéré isolément à l'arbre.

Bref, en tout noème réside un centre unificateur, un pur quelque chose qui fait support. Un X, considéré comme réel par la conscience. Cette relation d'un objet à ses prédicats permet à Husserl d'assurer la valeur transcendantale de la logique formelle, formes vides qui permet les formes générales de l'objectité. La logique fonctionne comme l'armature implicite des énoncés, de leur forme... Il ouvre ainsi la voie à une morphologie.

Mais finalement, qu'est-ce que ce X en face de moi ? La conscience de ce X ne dépasse-t-il pas tellement la simple visée signifiante ? Le X se donne, s'offre, remplit la conscience.


L'évidence

C'est ainsi qu'Husserl embraye ses propos sur l'évidence, l'un des pilliers des Méditation Cartésiennes (1929).
Qu'est-ce que l'évidence ? Dans un style proche de ses Recherches Logiques, on pourrait dire qu'il s'agit du remplissement de l'intuition. Est évident ce qui me frappe !

L'évident se donne ainsi de manière originaire. Mais qu'un fait soit évident, est-ce pourtant qu'il est, qu'il révèle l'être véritable ? "Si je lâche cette pomme, elle tombe, c'est évident". Ce fait me remplit, remplit mon intuition. Mais pourtant, ai-je accès à la causalité véritable ?

Si l'évidence est un remplissement, elle est remplissement de quelque chose, et précisément pour Husserl, d'une signification vide. Finalement, si une évidence parfait une attente, c'est parce que l'attente est déjà structurée, le fait évident ne vient que remplir et se combiner à un ordre déjà structurée. Si je lâche cette pomme, elle tombe, mais c'est parce que j'ai déjà une préconception de la causalité, de la gravité, de la chute, et ce lâchage de pomme est signifiant.

Finalement, l'évidence est une modalité noématique. C'est un fait qui a le caractère de certain, indubitable.


Le Sol Originaire et la Vérité

Husserl a précédemment détaillé les modalités doxiques, c'est-à-dire les caractères de certain, dubitable, probable... du noème. Soit je perçois certainement une pomme, soit je me dis qu'il s'agit peut-être d'un reflet de pomme...

Mais finalement, quand on y songe à deux fois, déterminer des caractères de probable, dubitable... Bref des caractères de doute, de négation... Ne faut-il pas un point de référence pour pouvoir douter ? Un point absolu ? C'est pourquoi pour Husserl tout jugement doxique se réfère à une proto-doxa, c'est-à-dire la croyance naturelle et certaine dans l'existence du monde.

Naturellement, ma conscience se fixe sur cette croyance profonde et originaire pour établir ses jugements. L'évidence originaire est alors un corrolaire de cette proto-doxa, ce sol certain qui me permet de penser, de douter. La vérité, c'est d'abord ce sol originaire qui s'offre à moi.

D'ailleurs, l'évidence fonctionne comme un terrain premier. C'est par l'évidence d'une règle, d'une loi, d'un fait, que je peux construire un système théorique. À partir de la chute de cette pomme, je vais pouvoir déduire la théorie de la gravité. L'évidence est un sol auquel je peux revenir.

Les chaînons de la raison sont ainsi peuplés d'évidences et d'énoncés déviés d'évidences. La raison oeuvre dans de l'originaire et du non originaire.


L'Eidos

Mais en dernier recours, la manière d'appréhender l'évidence, la manière de juger un objet... Tout cela renvoie aux conditions éidétiques. L'intuition évidente ne vient pas comme une voix divine surligner la vérité, l'être. L'évidence vient remplir des significations et dépend donc d'une configuration.

Le X noématique s'offre à la conscience en rapport à une proto-doxa. Ce X est le centre unificateur de ses prédicats et la manière même d'appréhender cette objectité ressort de la logique formelle et des notions d'unité, de pluralité...

L'Eidos n'est pas dans le monde, le monde n'est pas une mathématique (et ce sera le combat de Husserl contre Galilée). Le monde est un sol d'expérience sensible et ce sera ma perception et ses découpes qui ressortiront de l'idéal.

*


Les Ideens I se concluent sur une approche d'autrui, de l'interculturel. Tel objet que je vois n'est pas là que pour moi, mais là pour d'autres, là pour tous. Ce seront des thèmes majeurs des Méditations Cartésiennes près de 15 ans plus tard.
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