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Heidegger, le Dasein 1 : Dasein et Etre-au-Monde

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Message par Bergame Lun 17 Sep 2007 - 23:38

Par Olaf : Heidegger, le Dasein 1, Dasein et Etre-au-Monde



Heidegger fut le disciple du Husserl, et reste donc tributaire de la phénoménologie. Mais l'objectif d'Heidegger est tout autre : Il ne s'agit pas de fonder une mathesis universalis, mais de questionner l'être. Le questionnement fondamental de Heidegger tourne autour de l'être.

*


A - Le Dasein

Comment Questionner l'Être (Sein) ? Quel est le "Rechercher" dans cette Question ? Peut-être vaut-il mieux tracer des chemins dans la forêt pour accéder à la clairière de l'être. Car il est difficile d'interroger l'Être puisque tout à la fois qu'il se dispense, il se dévoile. L'Être est ce qu'il y a de plus proche tout en étant le plus éloigné. Lorsque je dis « cette table est rouge », le "est" n'est pas qu'un simple copule, mais la trace de l'être dans cet étant qu'est la table.

Heidegger part d'un constat : l'histoire de la philosophie se caractérise par un oubli de l'Être. Tout le temps, c'est l'étant qui est interroger et non pas l'être. L'étant, c'est l'objet. Quel est donc l'Être de l'étant ?

A partir de ce constat, 3 questions guideront Heidegger :
1 - Comment s'est déroulé c'est oubli de l'Être ?
2 - Quelles sont les formes modernes de l'oubli de l'Être ?
3 - Existe-t-il des moyens priviligiés pour atteindre l'Être ?

Comment interroger l'Être ? Qui peut interroger l'Être ? Celui qui peut interroger l'Être, c'est le Dasein.

*


Le Dasein est parfois traduit comme « être-là », ou « être-le-là ». Le Dasein, ce n'est pas l'homme, mais plutôt l'individu en tant qu'être-au-monde qui s'offre son être à lui-même. C'est l'être de l'étant humain en tant qu'être-là.

Bref, je suis un homme, je suis un étant, mais ma condition d'homme, c'est d'être avant tout un Dasein. Le Dasein, c'est un être jeté dans le monde. C'est un être qui, par rapport aux autres étants (comme la chaise), sait qu'il existe, ou tout du moins se pose le problème de l'existence. Le Dasein est donc dans un rapport d'ouverture à l'être.

L'étant, c'est la chose, l'objet. L'être, c'est la substance propre de cet étant. Heidegger cherche les caractéristiques propres de cet être.
1 - Dans la tradition Aristotélicienne, les caractéristiques de l'étant sont des catégoriaux. L'analyse est ontique.
2- Les caractéristiques de l'Être même qui les sous-tend sont des existentiaux. L'analyse est ontologique.

Bref, l'ontique / existentiel c'est la vie empirique, c'est la vie de l'étant homme par rapport aux choses, aux objets, aux autres. L'ontologique / existential, c'est l'être qui sous-tend l'ontique. L'ontique n'est pas sans l'ontologique et inversement. Par exemple, c'est parce-que je suis ontologiquement un être-jeté-dans-le-monde que je suis ontiquement un plombier.

L'essence même du Dasein, c'est son existence. Le Dasein a-à-être. Il n'est que ça. C'est avec l'analyse du Dasein et de son rapport aux choses que l'analyse de l'être, l'analyse existentiale, va pouvoir commencer.


*


B - Être-au-monde

Le Dasein est un être-au-monde, qui s'enquiert du monde, se rapporte à lui. Fondamentalement, l'être du Dasein est ouvert. Je suis un être-à. Cette ouverture, comme on le verra, c'est le Souci.

Il est très important de comprendre que le Dasein n'est pas un être-à-côté du monde, une pure spiritualité détachée des choses. Non, je suis jeté dans le monde, et ma capacité du connaître suppose un être-à.

Mais si l'être-au-monde du Dasein est une caractéristique ontologique essentielle, celle-ci peut varier.
- L'être-au-monde du Dasein peut être préoccupée. Lire un livre, regarder un film, c'est plonger dans le monde.
- L'être-au-monde peut être sans plus... Regarder nonchalamment un arbre.
- Enfin l'être-au-monde peut être déficient : S'abstenir, dormir, refuser, c'est se montrer déficient face à l'étant. Mais il faut bien comprendre que même malgré cette déficience, le Dasein reste en relation, reste un être-à.

Mais si les modalités de l'être-au-monde varie, ce n'est qu'ontiquement. Car fondamentalement, l'ouverture est. La caractéristique ontologique de l'être-au-monde ne change pas. Même si je dors, je suis ouvert à mes rêves.

On comprend ainsi mieux le projet de Heidegger. Il s'agit d'une étude existentiale, d'une étude qui permet de mettre à jour les caractéristiques ontologiques universelles qui sous-tendent l'expérience existentielle.

*


C - Phénoménologie de la Rencontre : La mondanéité

Le Dasein est-au-monde, face à des étants. Il y a deux types d'étants :
1 - Les étants-à-portée-de-main, tel le soleil, tel les électrons, des objets que l'on peut étudier de loin.
2 - Les étants-sous-la-main, étants que je peux palper, toucher, avec lesquels le Dasein entretient un rapport direct

Il y a presque chez Heidegger, une éloge de l'artisan, du paysan, qui travaille la terre, les choses, qui se font les bergers de l'Être. Ce marteau en face de moi, je peux le saisir, le manier, tout comme cette chaussure. Or justement, ce qui est fascinant, c'est que cet outil s'offre dans un sens, dans toute une signification : cette chaussure je peux la mettre à mon pied, ce marteau est fait pour taper. Bref, je les saisis dans une significativité, un sens immédiat.

Mais cela ne suffit pas. Pour comprendre cette significativité, il faut comprendre que cet étant, ce marteau par exemple, fait partie d'un monde, dans lequel il renvoie. La montre que je regarde renvoie à une position du soleil, Ce marteau renvoie au clou, à la table que je vais réparer. Ces renvois, c'est la Tournure de l'objet. L'objet retourne de quelque chose, avec quelque chose. Notre marteau retourne d'un « Marteler » sur le « clou ». Si la tournure est une caractéristique propre de l'étant, la caractéristique du Dasein est un laisser-retourner, car en effet, je peux refuser de le laisser retourner, et le détruire, ou le détourner de son sens (me mettre le marteau dans le cul). On comprend bien que la tournure renvoie à un monde.

La deuxième caractéristique de l'étant-sous-la-main, c'est la contrée. En effet, un objet, ce marteau, ne se saisit pas dans un espace en fonction de ses coordonnées géographiques, en fonction d'une lattitude, d'une longitude... Non, le marteau s'organise par rapport au par terre, par rapport au plafond, à la table. Là aussi le monde s'organise avec l'étant. Mais ce qui est intéressant, c'est que l'espace mathématique est secondaire : d'abord, j'ai une contrée de l'étant, et c'est tout. L'espace pure géométrique, lui, est justement une démondanéisation du monde.

Bref, le Dasein comme être-à, et donc comme ouverture, rencontre des étants-sous-la-main, qui sont pour lui saisit dans une ustensilité et dans une significativité. Mais cette significativité émerge dans un monde. Cet étant dit intramondain s'offre dans une tournure et une contrée.
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Heidegger, le Dasein 1 : Dasein et Etre-au-Monde Empty Re: Heidegger, le Dasein 1 : Dasein et Etre-au-Monde

Message par philodingue Ven 13 Juin 2008 - 22:47

Dans ce texte trop de tournures de phrases installent le dasein dans un rapport d'extériorité avec le monde . l'ambition est d'ailleurs trop vaste ce qui condamne à des définitions lapidaires tout à fait fausses

L'être-au-monde est d'abord un tout absolument indissociable , il n'y a pas d'un côté le dasein et de l'autre le monde avec des étants éloignés et des étants proches . Autrement dit l'être- au -monde c'est le dasein lui même vu sous l'angle de la mondanéité .Ce n'est qu'existentiellement et ultérieurement que se dégage un sujet et des étants mais alors le dasein est perdu de vue .

Mais surtout le dasein est un rapport d'être et ici la relation d'extériorité traditionnelle est déplacée et sans objet .
L'être à découvert ( le monde) qui n'est pas une sommation d'étants est dans l'entente de ce qu'il est . ENTENTE est un mot essentiel du vocabulaire heideggerrien , entente n'est pas compréhension , entente est pris dans le sens ancien de " voilà quelqu'un qui s'y entend " " le cordonnier s'y entend dans son métier" . L'entente crée proximité , elle a pleine valeur dans tous les sens .Le dasein entend le monde , le monde entend le dasein .Entendre c'est mettre à découvert l'être , le con-naître , le cordonnier d'un coup d'oeil, entend son établi, ses outils ses matériaux mais aussi ses clients et ses fournisseurs , l'espace entier dans lequel il se meut .Une autre expression est utilisée par Heidegger celle d'habitation , mais pour qu'il y ait habitation il faut déjà qu'un monde puisse être distingué , c'est pourquoi ce n'est pas le dasein qui peut habiter le monde , son monde, mais l'homme . Cette expression en soulignant le rapport de proximité que 'homme entretient avec son monde , celui de la quotidienneté par exemple , a le mérite de nous ouvrir le chemin vers le dasein .

C'est parce qu'il y a cette ENTENTE d'un monde et non du monde que peut naître tout le dispositif des étants , l'espace la proximité et l'éloignement , le banal et le sacré , le sujet et l'objet .
Chemin faisant , heidegger résout par le haut l'éternel pont aux ânes de la philosophie, la relation entre le sujet connaissant et le connu , le classique débat entre réalisme et idéalisme .

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Heidegger, le Dasein 1 : Dasein et Etre-au-Monde Empty Re: Heidegger, le Dasein 1 : Dasein et Etre-au-Monde

Message par Came Jeu 18 Sep 2008 - 23:04

J'ai commencé la lecture de Être et temps de Heidegger. J'avoue que je trouve là rien de facile. Ce que j'ai compris, d'une première lecture attentive de l'introduction, c'est qu'il se donne pour méthode d'investigation la Question dans sa structure comme modèle.

«La question du sens de être doit être posée. Si elle est une, voire la question fondamentale, alors le questionnement réclame un degré de limpidité approprié.» § 2

Cette élucidation du fait de questionner me semble être essentiel dans sa démarche. Est-ce que je me trompe ? Le fait de questionner semble être originel au fait d'être, au sens qu'il investit l'étant en lui donnant le pouvoir de se faire connaître grâce à son sens.

Après avoir donné l'importance primordiale au fait de questionner, il enchaîne avec ce qui suit:

«Tout questionner est un chercher.»

Le «questionner» en question est-il la démarche,en tant que tel, de celui qui questionne ? Et si «oui», alors qu'est-ce que le questionnement ? Est-ce que ce questionnement est la mise en concept de la question posée par le fait de questionner ? Questionner est un acte en soi.

«Questionner, c'est, sur le plan de la connaissance, chercher l'étant quant au fait qu'il soit et quant à son être tel. Chercher, sur le plan de la connaissance, s'appelle "recherche" quand est dégagé pour le déterminer ce après quoi la question se pose.» § 2

Déterminer est pour moi mettre en concept, au sens où est dégagé de la question ce qui doit être mis en concept dans le but d'éclaircir, de délimiter l'horizon de la question. Mettre en concept, c'est rendre intelligible la question du sens de être.

Pourquoi insiste-t-il sur le sens de être ? Est-ce parce qu'il conçoit l'être comme un inconnaissable en soi à la manière de la chose-en-soi kantienne.

«L'impossibilité de définir l'être ne dispense pas de questionner sur son sens» § 1

Cet être lui même est inconnaissable, mais sa direction, son sens l'est. Un peu plus loin, il nous dit: "Du moment qu'il cherche, le questionnement a besoin d'une direction qui précède et qui guide sa démarche à partir de ce qu'il cherche. Le sens de être doit donc être à notre disposition. " :content:

Il nous présente le "questionnement "comme s'il s'agissait d'un être pensant le questionnement. "Du moment qu'il cherche, le questionnement a besoin d'une direction qui précède et guide sa démarche à partir de ce qu'il recherche"


Comment le questionnement arriverait-il à se donner une direction sans l'aide d'un questionneur ?
À moins que le questionneur soit sous-entendu dans le questionnement.

Ce qu'il recherche c'est le sens de l'être et non l'être en tant que tel.
Ce sens de l'être n'est-il pas déterminé dans le temps.


La structure selon laquelle une question s'élabore commence toujour par une «apparition», le fait de venir à l'existence, d'apparaître dans l'étant lui-même, une sorte d'éclair apparaît dans notre conscience sous le signe de l'«Interrogation». Sans cette apparition l'acte de questionner demeure sans objet et, par conséquent n'a pas lieu. Cette appartion est donc la condition de possibilité de tout acte de penser, car penser c'est interroger.

J'y vais d'une affirmation: « L'ontique regroupe toute les conditions de possibilité selon lesquelles quelque chose nous apparaît, en ce sens il est oppossé à l'être bien que l'être soit la condition première de toute apparition.»

L'ontique revoit à l'ontologique et l'ontologique à l'ontique comme si l'un est la forme (l'ontique) et l'autre donne la forme (l'ontologique) dans une relation de complémentarité.

«Si l'être doit être conçu à partir du temps et si les différents modes et dérivés de l'être s'entendent en réalité dans leurs modifications et leurs dérivations par rapport au temps, loin d'être seulement une sorte d'étant qui serait «dans le temps», l'être lui-même devient alors du même coup visible dans son caractère «temporel». § 5

L'être revêt donc à la série des événements un sens qui a à la fois un sens et une signification. ???? La détermination temporale donne à penser la signification de la structure de l'étant dans sa totalité selon la direction que lui donne le temps. (comme être de l'étant) ???? :censuré:


Dernière édition par Came le Lun 1 Déc 2008 - 19:33, édité 1 fois
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Heidegger, le Dasein 1 : Dasein et Etre-au-Monde Empty Re: Heidegger, le Dasein 1 : Dasein et Etre-au-Monde

Message par Courtial Sam 20 Sep 2008 - 14:20

Pourquoi insiste-t-il sur le sens de être ? Est-ce parce qu'il conçoit l'être comme un inconnaissable en soi à la manière de la chose-en-soi kantienne.

«L'impossibilité de définir l'être ne dispense pas de questionner sur son sens» § 1

Cet être lui même est inconnaissable, mais sa direction, son sens l'est. Un peu plus loin, il nous dit: "Du moment qu'il cherche, le questionnement a besoin d'une direction qui précède et qui guide sa démarche à partir de ce qu'il cherche. Le sens de être doit donc être à notre disposition. " :content:

Permets moi de te remercier d'abord de ton texte, que j'ai lu avec plaisir et intérêt.
Sur le passage que je cite, je voudrais seulement ajouter une considération très simple, s'agissant de l'entente, du sens, etc. de l'être.
Pourquoi Heidegger insiste-t-il aussi lourdement sur cette idée? Je crois qu'il s'agit surtout d'essayer de montrer, dans ces pages liminaires, qu'on ne va pas lire ici une nouvelle version de l'idéalisme, d'où il ressortirait que le monde, le réel (l'étant) est (d'une manière ou d'une autre) ma représentation. Autrement dit : je vais vous proposer une approche à partir du Dasein, mais je ne vais pas faire du Fichte.
C'est pas le Dasein qui constitue l'être même de ce qui est. Pour le dire plus (et un peu trop) simplement, il ne le produit pas. Il est confronté à son sens - et j'ai envie de rajouter "seulement", mais c'est impropre.
Nous restons donc dans la phénoménologie : l'ego ne constitue pas le monde (l'étant) sur le mode de la causalité ou quelque autre modalité qui rendrait compte d'un "être", d'un exister, d'une "réalité", il donne (chez Husserl, là ce n'est plus du Heidegger, qui "épochise" l'ego aussi, là, pour le dire vite) le sens. Ma perception d'une maison étant n'a jamais fabriqué aucune maison. C'est une certaine entente qui lui donne le sens de "maison étant". Un autre la vie comme "maison n'étant pas", "devant ne pas être", "n'étant plus", etc.
Autre remarque à laquelle je pense à l'instant : la question du côté "inconnaissable" de l'être (avec évidemment la référence kantienne obligée) est une considération à détacher de cette affaire, il me semble. Je crois que c'est un autre problème.

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Heidegger, le Dasein 1 : Dasein et Etre-au-Monde Empty Re: Heidegger, le Dasein 1 : Dasein et Etre-au-Monde

Message par Came Sam 20 Sep 2008 - 19:43

Au regard de «L'impossibilité de définir l'être», le «définir» correspond-il à un faire-voir en tant que logos, c'est-à-dire un se-montrer dans un dévoilement explicite opposé à un dévoilement implicite, marque caractéristique de la structure de l'être d'où découle sont impossibilité de se faire voir en lui-même explicitement, c'est-à-dire par le logos en tant que faire-voir. :boulet:

«Et c'est seulement parce que la fonction du logos comme «apophansis» consiste à faire voir quelque chose en le montrant que le logos, peut avoir dans sa forme la structure de la «sunthésis».»

L'être ne peut donc pas être dévoilé par le logos en tant que se-faisant-voir, mais en tant qu'intuition qui naît de sa relation à l'existence.

La structure de la «sunthésis», la synthèse, se conforme à la structure de la question du sens de être, mais dans sa forme négative à la manière d'une empreinte possible de la question fondamentale que représente la question du sens de être. Conséquence: Il est possible par le logos de donner le sens de la question, mais impossible de faire voir l'être lui-même de manière explicite, mais simplement de le ressentir grâce à l'éclaircissement de la question du sens de être. Cet éclaircissement correspond exactement à la démarche sur laquelle nous sommes engagés ensemble toi et moi, produisant le D a s e i n comme une aventure, une conquête au s e i n de la question elle-même. scratch

J'y vais d'une affirmation: «La sensibilité, selon sa primauté phénoménale, permet par son ouverture implicite à l'être de recevoir l'être lui-même.»

Cette ouverture à l'être est la condition primordiale à sa réception. Donc, l'être ne produit pas, mais donne à recevoir. :hébété:

La réception n'est pas dans une relation de nécessité avec l'être, mais dans une relation de possibilité, au sens où l'être se possibilise dans sa réception.

Dans mon dictionnaire étymologique le mot possible trouve sa racine dans le mot pouvoir sous la forme indo-européenne «poti» qui désignait le chef d'un groupe social, d'où despotês en grec «maître de la maison». En latin l'adjectif potis, auquel se rattachent potestas = puissance donne le verbe possum,potes, potest, posse = je peux, tu peux, il peut pouvoir. Sur possum, ont été créés en latin impérial (premier et deuxième siècle après J.-C.) possibilis et impossibilis pour traduire en grec dunatos et adunatos -------»» D Y N A M I Q U E

Le «Je peux pouvoir» correspond donc à la possibilité de se rendre manifeste.

Je trouve ce passage de la § 6 plutôt intéressant.

«Toute investigation - à commencer par celle qui se meut dans le rayon de la question centrée sur l'être - est une possibilité ontique du D a s e i n, ce D a s e i n dont l'être trouve son sens dans la temporellité. Celle-ci cependant est du même coup la condition de possibilité de l'historialité en tant qu'elle est un genre d'être temporel du D a s e i n lui-même, abstraction faite de la question de savoir s'il est un étant «dans le temps» et comment il l'est. Historialité, cette détermination est antérieure à ce qu'on appelle histoire (le cours de l'histoire du monde). Historialité veut dire la constitution d'être qu'est l'«aventure» [Geschehen] du D a s e i n en tant que tel et cette aventure la base indispensable pour que soi possible quelque chose comme «l'histoire du monde» ainsi que l'appartenance historiale à l'histoire du monde.»

«Comme elles(les sciences) sont des comportements de l'homme, les sciences ont le genre d'être de cet étant(homme). Cet étant, nous lui donnons place dans notre terminologie sous le nom de D a s e i n.» § 4

Ce que je comprend c'est que chaque être à un étant qui lui correspond comme un relief a son empreinte possible et qu'une fois l'empreinte réalisé un autre étant s'ouvre ayant pour matrice la réalisation, soit une image qui a la possibilité de donner une signification. Donc, l e D a s e i n en tant qu'étant donne à recevoir «un genre d'être temporel» qui correspond à l'historialité, ce à partir de quoi nous produisons une «histoire» de la signification de cette temporellité.
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Heidegger, le Dasein 1 : Dasein et Etre-au-Monde Empty Re: Heidegger, le Dasein 1 : Dasein et Etre-au-Monde

Message par Came Mar 30 Sep 2008 - 0:45

Le «Qu'est-ce» nous révèle-t-il une révélation ? Détermine-t-il notre ignorance de quelque chose qui se montre sans savoir ce pourquoi et comment arrive-t-il à se montrer ? Cette révélation rend-elle toujours compte de notre limitation à connaître ? Et pourquoi donc LE «Qu'est-ce» pourquoi pas la «Qu'est-ce» ? Au fond la caisse... mais «Qu'est-ce» que ce fond au fond ? :gsdgr: Des mises en abîme perpétuelles, une obssession de tout se représenter.

§ 2 Être et temps
«Dans la question que nous avons à élaborer, le questionné est l'être, ce qui détermine l'étant,»

Mais qu'est-ce que déterminer ? Déterminer vient de determinare qui veut dire délimiter. Si l'étant est déterminer par l'être, c'est que l'être délimite l'étant d'où terminus le dieu des bornes. L'être correspond donc au pourtour de la forme si et seulement si forme il y a dans la totalité de l'étant. Pouvons-nous parler de forme quand on parle d'une totalité ? Et si cette totalité était un chaos de forme se délimitant l'une et l'autre ? Cette totalité peut-elle posséder un être qui les déterminent toutes ?

J'arrive difficilement à concevoir qu'une délimitation puisse donner forme aux formes contenues dans la forme.

Heidegger, le Dasein 1 : Dasein et Etre-au-Monde Hexagone-1- Qu'avons-nous dans cette forme ?
De quelle forme est-ce que je parle ?
De la page,de la forme esquissée par le tracé, de la représentation signifié, d'un pays, de la France, de la représentation d'un cube...
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Heidegger, le Dasein 1 : Dasein et Etre-au-Monde Empty Re: Heidegger, le Dasein 1 : Dasein et Etre-au-Monde

Message par Came Sam 6 Déc 2008 - 16:30

Qu'est-ce que le structuralisme, si ce n'est qu'un mouvement de la pensée qui pose la question dans son regard vers l'aventure. N’est-ce pas «une conversion dans la manière de penser le questionnement» (Derrida) en termes de regard sur l’objet intériorisé par le sens que partage avec lui le sujet qui interroge. Heidegger dit : «toute recherche comprend un objet questionné et un sujet questionnant» Seul le sens permet d’intériorisé cet objet.

Tout questionnement est un imaginé dont la révélation passe par l’éclair qui éblouis celui qui interroge; cela fait donc du questionnement un acte de haute spiritualité instauré par le doute, condition fondamentale du questionnement éblouissant. L’universalité de celui-ci (le questionnement éblouissant) pose la question au centre du dévoilement de l’être où l’écriture crée le sens par lequel la communicabilité s’offre à «nous» par l’imagination. L'abscence de sens rend la chose incommunicable, par conséquent inconcevable.

Pousser la totalité à se révéler au moyen du sens, c’est chercher à trouver la communicabilité de l’étant lui-même. Le choc de l’éblouissement qui naît de la question elle-même menace les fondements historico-métaphysique en une rupture des repères. Le sens est donc dispersé dans toutes les directions et donne naissance à l'imprévisible; le choc n'est pas ce qui se montre mais ce qui se donne dans l'imagination débordante, la sensibilité.

Pour ressaisir au plus proche l'opération de l'imagination créatrice, il faut donc se tourner vers l'invisible dedans de la liberté poétique. Jacques Derrida
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Heidegger, le Dasein 1 : Dasein et Etre-au-Monde Empty Re: Heidegger, le Dasein 1 : Dasein et Etre-au-Monde

Message par Came Dim 25 Jan 2009 - 20:31

Le dévalement est l’opération par laquelle l’être se dérobe de sa responsabilité, quête qui pose toute question, notamment comme une révélation, mais aussi comme une nécessité d’éclaircir ce à l’égard de quoi la question se pose. La tradition fait œuvre de dévalement pittoresque. Et en ce sens Heidegger fait la requête d'une désobstruction de l'histoire de l'ontologie en réitérant à l'être son essentialité temporelle. Si pour Kant le temps est la forme du sens interne, pour Heidegger il semble être ce dans quoi se déploit l'existentialité, en tant que nécessité au regard de l'existence de l'être, c'est-à-dire non pas comme une forme, mais comme un fond sur lequel s'inscrit l'historialité du D a s e i n. Le dévalement n'est que l'une des possibilités de l'existence en ce qu'elle possède la possibilité d'être ou de ne pas être l'être qu'elle a en son sein. Le dévalement prend donc la forme d'un refus à soi-même de soi-même, il abandonne la question et son éclaircissement à l'oubli de ce sur quoi il se posait à lui-même la question. Le dévalement n'est que l'une des possibilités de l'existence en ce qu'elle possède la possibilité d'être ou de ne pas être l'être qu'elle a en son sein. Le dévalement prend donc la forme d'un refus à soi-même de soi-même, il abandonne la question et son éclaircissement à l'oubli de ce sur quoi il se posait à lui-même la question. Le temps est ce fond sur lequel une reprise de la question est possible. Une toile de fond sur laquelle l'esquisse de la question s'élabore temporellement. La question elle-même n'est pas une instantanéité, mais une élaboration, bien qu'elle puisse faire naître un éclair instantané. Le dévalement nie en quelque sorte l'instantanéité de l'éclair et se refuge dans les ténèbres de l'ignorance qui n'est qu'une négation de soi-même.
Même si le dévalement correspond à une sorte de négation de l'être en tant qu'il a la possibilité d'être ce qu'il est en son sein ou de ne pas l'être, une manifestation de l'être est toujours quand même manifeste. Cette manifestation donne toujours quelque chose à voir, c'est-à-dire qu'une lecture est tout de même possible, et cela même si ce qui nous est donné à voir tente de masquer ce qui est en réalité. La dissimulation est ce qui donne à penser que dans le manifeste il y a quelque chose qui se montre et quelque chose qui se cache. La phénoménologie est justement cette science qui pense le manifeste en tant que dissimulation de ce qui est. L'attitude intérieure de l'homme à se dissimuler aux autres vise à protéger son intimité d'un envahissement toujours présent; connaître cette attitude c'est connaître ce qu'il est dans sa forme négative.

S'oppose à celle-ci: l'acte affirmatif de se poser soi-même pour véritablement ce que l'on est, forme positive et dévoilement de l'être qui n'est jamais fini, mais perpétuel. L'acte affirmatif est en ce sens le fondement même de la phénoménologie au regard de la question où le déverrouillage de la fermeture à l'être passe toujours par l'acte d'interroger.

P.S.: La répétition m'est involontaire, elle est le fait d'une élaboration aventureuse pour ne pas dire accidentelle.
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Message par Courtial Mer 4 Fév 2009 - 22:24

Euh, oui, mais encore... Le dévalement (Verfallen), faut regarder de plus près le § 38. Faut le considérer à partir d'être jeté (Geworfenheit).

Si pour Kant le temps est la forme du sens interne, pour Heidegger il semble être ce dans quoi se déploit l'existentialité, en tant que nécessité au regard de l'existence de l'être, c'est-à-dire non pas comme une forme, mais comme un fond sur lequel s'inscrit l'historialité du D a s e i n. Le dévalement n'est que l'une des possibilités de l'existence en ce qu'elle possède la possibilité d'être ou de ne pas être l'être qu'elle a en son sein

Pour ma part, je ne saisis pas de différence essentielle entre les deux énoncés que tu t'efforces ici de distinguer; Bien sûr, il faudrait creuser un peu notre idée du "cadre" (Raum) pour l'amener à un degré d'explicitation phénoménologique suffisant, ce qui est particulièrement difficile.
Par ailleurs, je crois déceler une faiblesse dans ton approche, lorsque je crois entendre (n'hésite pas à me démentir si j'ai mal compris, si on fait de la phénoménologie, il va de soi qu'on abandonne l'arrogance et l'auto-contemplation, qu'on fait voeu de pauvreté, comme dit Husserl), quand tu sembles suggérer qu'il y aurait un choix quelconque par rapport au Verfallen, au dévalement. Je décide d'être "dévalé" ou pas. Mais non. Je suis dévalé parce que mon être comporte comme existential le "dévalement". Celui-ci n'est pas un attribut qu'on peut coller ou non à mon existence, qui se rajouterait synthétiquement comme une propriété (un "attribut" de la Substance, etc.), il n'y a pas de libre-arbitre métaphysique qui décide d'être "dévalé" ou pas, c'est complétement hétéronome.

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Message par Came Jeu 5 Fév 2009 - 0:49

La différence qui se manifeste dans mon expérience de Heiddegger c'est que la forme représente la limite et la délimitation propre à l'existentialité du Dasein, alors que le fond est plutôt un absolu dans lequel se déploient les existentiaux.; en ce sens, la forme se constitue en ce fond en se temporalisant ou en se spatialisant. La forme est essentiellement une morphologie que parcours le Dasein grâce à son existentialité propre.

«La forme, en tant que ce que l'objet rencontré fait apparaître au jour» = le phénomène
Nietzsche I p.112

Le dévalement serait en quelque sorte ce qui est en retrait dans le phénomène, d'où l'objet de la phénoménologie de dévoiler ce qui reste à partir de ce qui nous apparaît.
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Message par Courtial Jeu 5 Fév 2009 - 1:38

je ne me prononce pas sur la forme et le fond, et me contenterais d'observer que ce n'est pas déduit phénoménologiquement. C'est pas apodictique.
Mais je croyais surtout que tu t'intéressais au "dévalement" (Verfallen), catégorie qui échappe complètement (comme tu le soulignes toi même, au reste, en faisant ressortir sa temporellité) à ce type, ou ce modèle où le "le fond et la forme" ne nous permettent absolument pas d'avancer dans l'explicitation. Il me semble qu'il faut se débarasser ici de quelques hypothèques qui gênent plus qu'autre chose, les considérations littéraires par exemple.
Le dévalement s'accompagne sans doute d'un retrait, mais il me semble surtout que Heidegger cherche réellement à saisir là la phénoménalité, l'être même du phénomène, son apparaître (ce qui, au passage, rend la distinction de la forme et du fond caduque, inessentielle, pas sérieuse). Il y a d'ailleurs dans SuZ des déclarations très explicites sur cette entente, à ce que je crois, et j'essayerais de trouver un peu de temps pour te les rappeler.
Mais il me semble d'abord que tu ne réponds pas solidement sur le Verfallen, que tu ne fais pas ressortir ses moments constitutifs, et que tu ne le prends d'autant pas au sérieux que tu lui surimposes un schéma inadapté, phénoménologiquement incorrect (bref, dit autrement : un contresens phénoménologique). Autrement dit, faut être beaucoup moins léger avec le Verfallen, et je ne crois pas qu'on puisse le maîtriser avec les armes du logicisme, du scientisme, ou de la théorie littéraire.

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Message par Came Ven 6 Fév 2009 - 0:48

Je ne crois pas qu'il puisse y avoir de phénomène sans qu'il y ait délimitation à l'oeuvre. Si j'observe un phénomène comme un objet de perception, c'est que je délimite dans ma perception une forme sur un fond qu'il soit spatial ou temporel. Qu'est-ce que je peux prétendre connaître du phénomène si ce n'est que la forme que je lui attribue ? La forme du phénomène est donc son mode d'apparaître, soit l'objet de la phénoménologie.

P.S. : En passant, je ne prétends pas être un spécialiste du «dévalement»; je ne fais que m'interroger sur certain concept de Heidegger en souhaitant éclaircir ma compréhension de celui-ci; et, pour ce genre de clarification, je crois particulièrement en l'efficacité du mode affirmatif, notamment sur un forum comme celui-ci. Je vois qu'ici vous êtes plutôt amère à l'égard de l'affirmation, de plus vous semblez plutôt frileux à en utiliser vous-même. Préférez-vous remâcher vos rengaines perpétuelles ? La tristesse qui afflige le critique est dans sa carence à porter hors de soi ce qu'il a dans son dedans.

Livre-nous donc admin, sur un mode affirmatif, ta compréhension du dévalement. :SOS:
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Message par Courtial Ven 6 Fév 2009 - 23:15

P.S. : En passant, je ne prétends pas être un spécialiste du «dévalement»; je ne fais que m'interroger sur certain concept de Heidegger en souhaitant éclaircir ma compréhension de celui-ci; et, pour ce genre de clarification, je crois particulièrement en l'efficacité du mode affirmatif, notamment sur un forum comme celui-ci. Je vois qu'ici vous êtes plutôt amère à l'égard de l'affirmation, de plus vous semblez plutôt frileux à en utiliser vous-même. Préférez-vous remâcher vos rengaines perpétuelles ? La tristesse qui afflige le critique est dans sa carence à porter hors de soi ce qu'il a dans son dedans.

Jugement sévère, mais comme je dois avouer qu'il est pleinement justifié par mon dernier message, je vais pas me contenter de m'excuser (ce qui est encore purement négatif), mais essayer de répondre. En rappelant que je ne suis pas un spécialiste (ma spécialité est la philosophie, pas Heidegger) mais un lecteur de Heidegger. C'est pas pareil.
Si je reprends le §38, je suis frappé par le fait que Heidegger a déteint sur moi d'abord, càd qu'il donne beaucoup d'éléments négatifs. Dès le second paragraphe : "le terme, qui n'exprime aucune valorisation négative" (Der Titel, der keine negative Bewertung ausdrückt). Bon, alors, il est question de Verfallen, qu'on peut pas trop traduire, mais qui est un terme dur : déchoir, un truc comme ça. Choir (fallen) mais avec en plus l'idée d'une subversion, d'une corruption (ver). Mais il te dit : non, non, y a pas de jugement de valeur. On se dit donc que ça s'annonce compliqué, comme affaire.

Alors après tu te dis, OK, j'ai déchu, dévalé. Mais sans doute d'un truc qui devait être bien avant que je déchoies (comme quand j'ai pris une mauvaise décision, c'est pour ça que je te parlais de la liberté, de décider si je serais ou non dévalé. Avant que je ne fasse cette bêtise, ça allait bien). Et là, il répond tout de suite à mon objection - sans l'énoncer : "Il ne faut pas concevoir le dévalement de l'être-là comme une déchéance d'un état originaire plus élevé et plus pur" (Die Verfallenheit des Daseins darf daher auch nicht als "Fall" aus einem reineren und höheren "Urstand" aufgefasst werden). A le relire, je me demande si on ne traduirait pas mieux : "On n'a pas besoin de concevoir le dévalement, etc...".
Tu vois, tu me fais progresser :impec: !
Donc, ici, Heidegger semble surtout s'efforcer à m'interdire des choses, plutôt...

Y a quand même quelques indications positives. La principale, c'est la liaison entre deux idées :
1) être-jeté (Geworfenheit), terme qui vise à décrire notre venue à l'existence (l'être de l'étant tel que nous pouvons l'entendre à partir de notre propre expérience, à partir du phénomène)
2) et le fait d'autre part que ce dans quoi - Heidegger se fout éperdument de ce à partir de quoi, et même, comme je l'ai dit, il pose une interdiction sur cette question ; il a raison, en plus, qu'est-ce que ça peut faire? - on dévale, c'est la quotidienneté, c'est l'inauthenticité.
On ne dévale pas (encore une négation!) dans un espace, un cadre. On dévale dans l'inauthenticité.

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Message par Came Mar 10 Fév 2009 - 20:50

«Ne-pas-être-soi prend la fonction d'une possibilité positive de l'étant qui, essentiellement adonné à la préoccupation, ne fait qu'un avec un monde.»

Cela n'exclut pas la possibilité qu'a le Dasein de se rendre transparent par l'art, et cela même si ce ne-pas-être est souvent ce qu'il est habituellement, c'est-à-dire un étant se dévalant devant sa responsabilité d'être congruent face au fait qu'il a d'exister d'une manière toute spéciale par rapport aux autres étant là-devant.

Le dévalement réside dans le fait qu'il n'a rien à énoncer sur son être pour que cet être soit; il n'a pas à le démontrer phénoménologiquement. Le «cadre» de l'être-au-monde d'où semble relevé le dévalement me donne à penser la condition de possibilité du dévalement. Peut-on survivre dans la strict vérité ?Je pense ici aux avantages du dévalement. Ce mode existential entend le monde sous la contrainte d'une menace soit, guidé par la peur; d'où la nécessité de l'acte héroïque comme acte affirmatif et probablement le plus transparent de tous.

Dévoiler son être en étant soi-même au-delà de soi-même. :clind'oeil:
Être l'aventure de soi-même est la meilleure explication que l'on puisse donner à autrui. N'est-ce pas là l'essence même du dévoilement que de laisser le devenant aspirer à se constituer dans le réel une identité qui semble lui échapper à tout instant de son existence. Cette aspiration m'apparaît comme le plus grande et le plus noble exercice de la conscience: c'est se donner à voir sur ce que l'on doute de soi-même. Le doute guette toujours en coullisse près à jouer les pourfendeurs. Remarque un peu ce qui se passe lorsque l'on dévoile ce que l'on est en osant avancer une affirmation: tout de suite quelque chose en nous tente de censurer ce qui désire accéder à l'étant, le devenant. N'est-il pas triste que de voir tant de haine de soi-même se divulguer par l'usage de tournure de phrase vermoulu ?
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Message par Ender Vault Mer 24 Fév 2010 - 15:12

Salutations,

Ceci est mon premier post sur ce génialissime forum, bonjour!
Actuellement en TL et souhaitant poursuivre mes etudes par un cursus philosophique je me suis mis à Être et temps. Cependant j'ai un soucis quand à la définition du Dasein.

Mon professeur me le traduit par "être-là". J'en concluais donc qu'il s'agissait d'un être étant dans un certains espace a un moment donné. Puis me plongeant dans l'introduction de Sein und zeit cette notion m'est apparue plus complexe.

En effet j'ai cru comprendre que le Dasein était l'"Étant", être qui interroge sur l'être. Doit je en conclure que le Dasein est l'homme qui s'interroge sur l'ontique et l'ontologique et non pas simplement une entité qui se place dans un contexte délimité par l'espace et le temps? Ou bien ces deux aspects sont ils complémentaires?

J'espère ne pas faire de doublon avec un post plus haut que je n'aurais pas compris. C'est terriblement technique et je m'excuse en cas de doublon ou de fausse interprétation de ma part Heidegger, le Dasein 1 : Dasein et Etre-au-Monde Icon_pale .
Sur ce je me lance dans la 1ère partie Heidegger, le Dasein 1 : Dasein et Etre-au-Monde Icon_study .

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Message par Vargas Jeu 25 Fév 2010 - 1:28

Bienvenue :)

J'avais étudié le problème il y a trop longtemps pour te répondre précisément, mais j'avais trouvé une explication moins obscure dans l'un de ses premiers "ouvrages" Qu'est-ce que la métaphysique.
Un recueil assez court qui est souvent conseillé pour débuter l'étude des concepts heideggeriens.

_________________
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Paul Valéry, Poésie et pensées abstraites
(cité par Herbert Marcuse, in L'homme unidimensionnel)

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Message par Ender Vault Jeu 25 Fév 2010 - 15:23

Je crois en avoir un pdf mais ne suis pas certains que le texte soit le bon...Pourriez vous confirmer?
http://www.pileface.com/sollers/IMG/pdf/heidegger_metaphysique.pdf
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Message par philodingue Ven 26 Fév 2010 - 22:47

"[En effet j'ai cru comprendre que le Dasein était l'"Étant", être qui interroge sur l'être. Doit je en conclure que le Dasein est l'homme qui s'interroge sur l'ontique et l'ontologique et non pas simplement une entité qui se place dans un contexte délimité par l'espace et le temps? Ou bien ces deux aspects sont ils complémentaires?"

Tout à fait exact , ton professeur est un gros nul . Dire que le Dasein s'interroge ou se laisse interpellé par l'étant c'est dire que le Dasein est une modalité d'être de l'homme . Mais il faut aller plus loin en tant que Dasein l'homme n'est pas un étant au même titre que les autres , il n'est pas là comme une chaise mais il est le "là", le lieu où se donne l'être, l'espace et le temps .Il est l'ouverture du monde . Sa structure en tant que dasein ne relève d'aucune science (anthropologie, psychologie ), mais d'un ensemble de modalités d'être , toujours changeantes ( de comportements) que l'on appelle des existentiaux (être au monde, être pour la mort, facticité etc..).

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Message par hks Sam 27 Fév 2010 - 0:46

Sa structure en tant que dasein ne relève d'aucune science (anthropologie, psychologie )
Effectivement,il relève ...de la littérature .(faire naitre une langue originale et inconnue dans une langue ordinaire et courante dit Deleuze )

( désolé mais ma suspicion envers H est sans limites )
Bon reste Husserl , mais plus difficile , moins glamour )

on connait ( ou pas) l' article de Deleuze ""un précurseur méconnu de Heidegger ,Alfred Jarry

......................................................................

de Bertrand VERGELY,sur Deleuze et Heidegger

"""Il
existe un point de départ méthodologique commun : il y a dans la
phénoménologie de Heidegger et dans l'approche de Deleuze, la
volonté de revenir aux choses mêmes. Il s'agit d'analyser les
choses dans la matérialité, dans le vécu, dans le souci de coller
à la terre. Ceci dit, le retour à la terre de Heidegger n'est pas
le retour à la terre de Deleuze. Chez Deleuze, il n'y a aucune
nostalgie de l'être, ni oubli de l'être. La grande différence
entre Deleuze et Heidegger tient à ce que, chez le premier, il n'y
a jamais le voilement de l'être. Il ne pense pas en termes de
tragique, comme si l'homme était coupé de ses racines. Il constate
que nous sommes des êtres qui vivons, circulons, confrontés à des
problèmes qui naissent des échanges et de la société. Mais ces
problèmes ne sont pas pour lui des catastrophes ontologiques. Pour
Deleuze, tout est positif, ce qui le conduit d'ailleurs à des
effets d'errance.""""""

hks
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Message par philodingue Sam 27 Fév 2010 - 15:32

Il est bien gentil VERDELY mais son horizon philosophique se confond ici avec son horizon idéologique et politique . Retour à la terre , pourquoi pas "la terre ne ment pas ?", çà pue le pétainisme . Tout çà n'est que raccourci ne correspondant en rien à la réalité . Rien n'est plus éloigné de cet hymne moisi aux valeurs traditionnelles que le "là du monde" dont il est question , l'ouvert à tous les vents que le Dasein doit prendre en charge et dont il a à répondre envers lui même .Donc pas de tragique et pas de racines , renvoyons VERDELY à sa chaire médiatico-enseignante et SVP pensons par nous mêmes , çà nous changera .

Ps Si vous voulez avoir une idée plus juste du destin du Dasein , reportez vous au symbole de l'HOMO VIATOR de SAint Augustin , l'homme sans attaches et sans appui .

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Message par hks Sam 27 Fév 2010 - 18:01

Je ne cite Vergely que pour parler de Deleuze (puisque je l'avais cité deux fois ).
Deleuze qui parlait d'autre part que de Heidegger , ce qui quand même dénotait dans le paysage philosophique français d'après guerre ,paysage largement sur-occupé par les heideggériens .

Sans être deleuzien j'admirais sa capacité à résister ,ainsi de Jankelevitch ou de Bouveresse .

J'ignorais que vous fussiez tombé sous le charme du maitre .
Donc acte.

M 'étant souvent estimé incapable de faire dévier le regard des heideggériens de ce qui me semble être l'expression tant profuse que vague de la vacuité en philosophie , je n'irai pas plus loin .

hks

PS Le débat est impossible avec moi sur le Dasein , je m'y refuse .Heidegger parle une langue que je me refuse à parler .Heidegger nie la pertinence de l'onto -théologie et de la métaphysique occidentale en général . Si entre les présocratiques et Heidegger il n'y a qu'obscurité dans le délaissement de la question de l' Etre , je préfère encore tâtonner à la lueur blafarde des lumières radicales , que d' expirer dans le clarté prophétique d'un texte que je tiens pour un des plus abstrus qui soit .
Vous avez très bien que campé sur une position je n'en varie pas aisément .

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Message par Came Dim 19 Juin 2011 - 23:52

Je ne crois pas qu'il y ait vacuité chez Heidegger, mais plutôt, comme tu le notes au moyen de l'adjectif ''profuse'' en parlant de son expression, une tendance à l'improvisation dans le développement de sa rhétorique. Par conséquent, il peut paraître évasif je te l'accorde, mais cette effet qu'il a sur nous démontre la non-évidence des thèmes qu'il aborde: le Dasein, le dévalement, l'être, l'étant, la factivité, etc. ...

N'était-il pas sur le chemin du développement d'un nouveau langage formel ayant pour objectif le repositionnement de l'être humain en y intégrant des dimensions oubliées de l'être, des dispositions de l'humeur comme des conditions non-négligeable dans l'appréhension du monde, soit la condition fondamentale pour une vision du monde relative à la condition humaine elle même. Le monde dont nous sommes disposés à recevoir ne nous donne-t-il pas la direction? À moins que se soit nos humeurs qui donnent cette direction au monde que nous croyons bien défini? Notre ''haute définition'' ne vient-elle pas du fait que nous attribuons au monde une définition correspondant à notre expérience du monde au moyen d'une ''technologie''.

Je reviens ici sur le nom féminin ''définition''. Il apparaît au XIII ième siècle sous la forme suivante: definitio constitué du préfixe prépositionnel ''de'' et du nominatif ''finitio''. Celui-ci est issu d'un ancien verbe fiuo qui signifiait l'action de ficher ''en terre, en paix'' d'où le fait de marquer, au moyen d'une borne, la terre en se l'appropriant en quelque sorte. Ici, nous apparaît l'idée de frontière, de mur pour ''murus'' et aussi celle de ''meta'' dont l'origine indo-européenne nous donne ''mei'' au sens de fixer et d'établir une délimitation par des bornes. Ne sommes-nous pas dans l'univers d'une représentation? Celle qui pose l'enfermement comme la seule manière de connaître l'identité, la reconnaissance de l'étrange dans l'autre et l'appropriation de cette étrangeté sous la forme d'une inquiétude synthétisée.
Cette ''inquiétante étrangeté'' présenté pour la première fois par Breton comme un élément discordant.
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