Psychosociologie politique
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Kercos
Vanleers
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Re: Psychosociologie politique
Mais tu es incroyable, tout de même ! C'est quand même assez honteux, comme procédés, neo ! Je suis démocrate, je le dis, et je le répète. C'est au libéralisme que je réserve mes critiques !neopilina a écrit:Le plus récemment qui soit, tu as très sérieusement envisagé de mettre un terme à l'expérience constituée par nos contacts (absolument publics). Réflexion faite, tu as raison : je renonce à te demander quel type de régime(s) politique(s) autre que la démocratie (source de tous les maux, selon Toi) a toutes tes faveurs.
Je veux bien que tu sois en désaccord, que tu aies d'autres définition, c'est ton droit, mais cesse, stp, de me faire dire le contraire de ce que je dis, c'est ahurissant. C'est de l'autisme, ou bien ?
Et de quoi parles-tu, exactement, ici :
Le plus récemment qui soit, tu as très sérieusement envisagé de mettre un terme à l'expérience constituée par nos contacts (absolument publics).
Bergame- Persona
- Nombre de messages : 5358
Date d'inscription : 03/09/2007
Re: Psychosociologie politique
Bergame a écrit:
Mais c'est donc aussi aussi le libéralisme qui fractionne les sociétés au travers de plusieurs mécanismes : Le primat accordé à l'Individu et en particulier à la liberté individuelle, la tolérance et l'inclusion vis-à-vis de ce que les hommes sont, et le rejet des différences individuelles, culturelles, religieuses, ethniques, etc. Ne restent, et ne doivent rester, que les différences économiques.
C'est ainsi que les sociétés libérales sont typiquement des sociétés au sein desquelles cohabitent des communautés différentes, ethniques, religieuses, etc. avec une législation qui tend à être à la fois inclusive (l'importance du principe de non-discrimination) et en même temps attentive aux cas particuliers. Jusqu'à des situations où le Législateur finit par reconnaître l'existence de différentes communautés, et finit même par accepter qu'elles puissent être assujetties à différentes législations, sur un même territoire. Ce qui est ni plus ni moins que la fin de la polis, et le début de la stasis.
C'est enfoncer une porte ouverte, je pense, que de dire que le libéralisme vise, ou en tout ca favorise l'annihilation du social et du politique au profit de l'économique.Intéressant. Jamais pensé à ça.Jeter à la poubelle un enfant avant sa naissance constitue un droit, quand le mettre au congélateur en sortie de couches s’apparente à l’un des pires crimes que la société réprouve.
Si la démocratie est le pouvoir du « peuple » en démocratie, disait Benjamin Constant, le pouvoir du « peuple » va jusqu'à une certaine limite, au-delà de laquelle l'individu est souverain. Autonomie du « peuple » et autonomie des individus se limitent donc mutuellement. Je crains qu'un des ennemis interne de la démocratie actuelle ne soit l'oubli de cette articulation nécessaire, articulation qui peut se lire aussi en bien commun et bien privé.
Dans le totalitarisme, les individus n'ont aucun droit, mais dans notre démocratie libérale, si ce risque de tyrannie n’existe plus, elle est menacée par d’autres dérives qu’elle engendre elle-même. L’excès de pouvoir de certains individus existe. Pas de tous les individus mais de ceux qui disposent d'un pouvoir exorbitant : les dirigeants des multinationales et des grandes entreprises, les cadres de la haute finance, dont les intérêts privés priment au détriment du bien commun et de la liberté de tous les autres citoyens.
L’autre excès c’est le « populisme » qui, au nom du « peuple » à gauche dit : « On n'a qu'à prendre aux riches et donner aux pauvres ». A droite, toujours avec le même « On a qu'à » dit toujours au nom du même peuple: « Il n'y a qu'à mettre les étrangers dehors et tout sera réglé, plus de musulmans qui viennent nous envahir avec leurs coutumes, plus d'euro, plus d'Europe, plus de mondialisation… » alors que rien ne pourra être réglé ni par l’un ou l’autre sans au préalable renverser la démocratie.
La démocratie réelle est en contradiction permanente avec elle-même. Parlons de la laïcité par exemple, n’est elle pas équivoque, nous laïques bien-pensants, disons admettre toutes les religions mais refusons d’admettre les conséquences. La loi sur l’avortement n’échappe pas à de tels débats aux relents monothéistes . L’Irlande a cessé de faire de l’avortement un crime en 2018 seulement. La Pologne vient d’en restreindre la pratique drastiquement en 2020. Pourtant la question est simple et n’a rien à voir avec une quelconque décadence comme nous dit Joseph : « quand commence la vie ? » D’aucuns estiment qu’elle commence dès la conception alors que d’autres ont tendance à insister sur le moment de la nidation, sur celui où le fœtus devient « viable » ou encore sur celui où il « naît vivant.» Il n’est pas si loin le temps ou le pape condamnait même l’usage du préservatif. En démocratie, tout est sujet à débat contradictoire.
Kercos affirme que tout est économique, est ce suffisant pour comprendre?
baptiste- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 3117
Date d'inscription : 21/03/2012
Re: Psychosociologie politique
La situation cognitive du croyant dans le monde social est bien difficile.
Par "croyant", j'entends un idéaltype : Un individu dont, dans les termes de Rokeach, l'articulation entre le noyau et les différents niveaux de croyance est bien structurée, dont le noyau oriente fortement la représentation du monde en somme. Par exemple un individu qui croit dans le dogme catholique, ou dans la doctrine musulmane, ou encore dans l'idéologie marxiste, et qui s'efforce de vivre dans ce monde en conformité avec ces croyances, autant que possible.
Sa relation à Autrui est alors problématique. D'un côté, les énoncés qui constituent la doctrine en laquelle il croit étant, "par nature" pour ainsi dire, invérifiables empiriquement, il va devoir chercher la validation de ses croyances auprès des autres. Ce sont les autres qui, potentiellement, vont justifier ses croyances, par leur agrément, par leur accord. En somme, faute de validation empirique (impossible de prouver que "Dieu existe" par exemple), la preuve ne peut être trouvée que socialement.
Mais dans le même temps, le croyant ne peut alors manquer de faire l'expérience de la pluralité des croyances. Au sein d'un ensemble social (et en particulier des sociétés aussi plurielles que les sociétés occidentales), le croyant se heurte nécessairement au constat que, si certains individus abondent dans son sens, d'autres s'y opposent, avec d'autres croyances et d'autres représentations du monde. Et de la même manière que l'accord intersubjectif peut justifier ses croyances, le désaccord menace de les remettre en cause.
Dès lors, le croyant peut adopter plusieurs attitudes :
- Il peut tenter de convaincre le "mécréant" (au sens strict), au travers de l'argumentation rationnelle.
- Il peut tenter de séduire, par divers moyens rhétoriques.
- Il peut éviter autant que possible le contact avec les "mécréants" qui risqueraient de remettre en cause ses croyances, et privilégier au contraire les relations avec les homodoxes, qui le renforcent dans sa foi.
- Il peut se convaincre que ses croyances doivent être imposées aux "mécréants", peu importe qu'ils soient convertis ou non, ce qui a au moins pour conséquence d'abolir l'altérité.
Très souvent, ces différentes attitudes s'accompagneront d'une hiérarchisation : Du point de vue du croyant, le "mécréant" est nécessairement dans l'erreur, il se trompe, volontairement ou involontairement. Aussi longtemps que le "mécréant" se trompe involontairement, il peut être converti et ramené dans le droit chemin. Mais s'il s'avère qu'il se trompe volontairement, qu'il persiste dans l'erreur (par exemple parce qu'il croit en autre chose), alors il ne peut être que Méchant.
Par "croyant", j'entends un idéaltype : Un individu dont, dans les termes de Rokeach, l'articulation entre le noyau et les différents niveaux de croyance est bien structurée, dont le noyau oriente fortement la représentation du monde en somme. Par exemple un individu qui croit dans le dogme catholique, ou dans la doctrine musulmane, ou encore dans l'idéologie marxiste, et qui s'efforce de vivre dans ce monde en conformité avec ces croyances, autant que possible.
Sa relation à Autrui est alors problématique. D'un côté, les énoncés qui constituent la doctrine en laquelle il croit étant, "par nature" pour ainsi dire, invérifiables empiriquement, il va devoir chercher la validation de ses croyances auprès des autres. Ce sont les autres qui, potentiellement, vont justifier ses croyances, par leur agrément, par leur accord. En somme, faute de validation empirique (impossible de prouver que "Dieu existe" par exemple), la preuve ne peut être trouvée que socialement.
Mais dans le même temps, le croyant ne peut alors manquer de faire l'expérience de la pluralité des croyances. Au sein d'un ensemble social (et en particulier des sociétés aussi plurielles que les sociétés occidentales), le croyant se heurte nécessairement au constat que, si certains individus abondent dans son sens, d'autres s'y opposent, avec d'autres croyances et d'autres représentations du monde. Et de la même manière que l'accord intersubjectif peut justifier ses croyances, le désaccord menace de les remettre en cause.
Dès lors, le croyant peut adopter plusieurs attitudes :
- Il peut tenter de convaincre le "mécréant" (au sens strict), au travers de l'argumentation rationnelle.
- Il peut tenter de séduire, par divers moyens rhétoriques.
- Il peut éviter autant que possible le contact avec les "mécréants" qui risqueraient de remettre en cause ses croyances, et privilégier au contraire les relations avec les homodoxes, qui le renforcent dans sa foi.
- Il peut se convaincre que ses croyances doivent être imposées aux "mécréants", peu importe qu'ils soient convertis ou non, ce qui a au moins pour conséquence d'abolir l'altérité.
Très souvent, ces différentes attitudes s'accompagneront d'une hiérarchisation : Du point de vue du croyant, le "mécréant" est nécessairement dans l'erreur, il se trompe, volontairement ou involontairement. Aussi longtemps que le "mécréant" se trompe involontairement, il peut être converti et ramené dans le droit chemin. Mais s'il s'avère qu'il se trompe volontairement, qu'il persiste dans l'erreur (par exemple parce qu'il croit en autre chose), alors il ne peut être que Méchant.
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...que vont charmant masques et bergamasques...
Bergame- Persona
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Date d'inscription : 03/09/2007
Re: Psychosociologie politique
Le suivant de l’Évangile place sa confiance dans une Source de vie et de joie qu’il appelle Dieu.
Il cherche à témoigner de sa foi dans ce qu’il dit et ce qu’il fait dans le sens exprimé dans la prière de François d’Assise :
« Que je sois si bienveillant et si joyeux
que tous ceux qui m’approchent sentent Ta Présence. »
Ce croyant fait aussi l’expérience que le monde est traversé par des forces de mort et de tristesse et qu’il doit rester vigilant en revenant sans cesse aux fondamentaux de sa foi enseignés par Jésus-Christ.
Il cherche à témoigner de sa foi dans ce qu’il dit et ce qu’il fait dans le sens exprimé dans la prière de François d’Assise :
« Que je sois si bienveillant et si joyeux
que tous ceux qui m’approchent sentent Ta Présence. »
Ce croyant fait aussi l’expérience que le monde est traversé par des forces de mort et de tristesse et qu’il doit rester vigilant en revenant sans cesse aux fondamentaux de sa foi enseignés par Jésus-Christ.
Vanleers- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 4214
Date d'inscription : 15/01/2017
Re: Psychosociologie politique
Belle illustration, merci.
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Bergame- Persona
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Date d'inscription : 03/09/2007
Re: Psychosociologie politique
Vanleers a écrit:Le suivant de l’Évangile place sa confiance dans une Source de vie et de joie qu’il appelle Dieu.
Il cherche à témoigner de sa foi dans ce qu’il dit et ce qu’il fait dans le sens exprimé dans la prière de François d’Assise :
« Que je sois si bienveillant et si joyeux
que tous ceux qui m’approchent sentent Ta Présence. »
Joli ! Et aucune religion n'a le droit de revendiquer une quelconque exclusivité, supériorité, etc. Ceci intégré serait un progrès assez cosmique. Je me permets donc de donner ma version :
Que je sois si bienveillant et si joyeux, que tous ceux qui m’approchent sentent Sa Présence.
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" Tout Étant produit par moi m'est donné (c'est son statut philosophique), a priori, et il est Mien (cogito, conscience de Soi, libéré du Poêle) ". " Savoir guérit, forge. Et détruit tout ce qui doit l'être ", ou, équivalents, " Tout l'Inadvertancier constitutif doit disparaître ", " Le progrès, c'est la liquidation du Sujet empirique, notoirement névrotique, par la connaissance ". " Il faut régresser et recommencer, en conscience ". Moi.
C'est à pas de colombes que les Déesses s'avancent.
neopilina- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 8364
Date d'inscription : 31/10/2009
Re: Psychosociologie politique
neopilina a écrit:Vanleers a écrit:Le suivant de l’Évangile place sa confiance dans une Source de vie et de joie qu’il appelle Dieu.
Il cherche à témoigner de sa foi dans ce qu’il dit et ce qu’il fait dans le sens exprimé dans la prière de François d’Assise :
« Que je sois si bienveillant et si joyeux
que tous ceux qui m’approchent sentent Ta Présence. »
Joli ! Et aucune religion n'a le droit de revendiquer une quelconque exclusivité, supériorité, etc. Ceci intégré serait un progrès assez cosmique. Je me permets donc de donner ma version :Que je sois si bienveillant et si joyeux, que tous ceux qui m’approchent sentent Sa Présence.
Je suis pleinement d’accord avec votre version.
C’est là que le mot « catholique » prend son véritable sens (de l’ancien grec katholikós – « général, universel » – ).
Vanleers- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 4214
Date d'inscription : 15/01/2017
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