Spinoza et Freud
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Re: Spinoza et Freud
(
A Vanleers et hks,
Merci pour vos remarques ci-dessus sur le " Soi ", j'y réfléchis, .
)
A Vanleers et hks,
Merci pour vos remarques ci-dessus sur le " Soi ", j'y réfléchis, .
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neopilina- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 8364
Date d'inscription : 31/10/2009
Re: Spinoza et Freud
Je reviens à un passage déjà cité de la Note sur le rapport de Spinoza à Freud de Pierre Macherey
Spinoza, en effet, ne distingue pas, par exemple, un moi et un soi.
Il parle d’idées adéquates (claires et distinctes) ou inadéquates (mutilées et confuses), d’affects actifs (actions) ou passifs (passions), d’homme libre et d’ignorant.
L’Ethique propose au lecteur de vivre en homme libre, c’est-à-dire d’échapper à la servitude des affects que Spinoza évoque au début de la Préface de la partie IV :
Les affects actifs (les actions) naissant des seules idées adéquates et les affects passifs (les passions) dépendant des seules inadéquates (E III 3), les remèdes aux affects viseront à ce que les idées adéquates constituent la plus grande part de l’esprit (scolie d’E V 20)
Spinoza précise ensuite dans le scolie que « la connaissance claire et distincte, et principalement la connaissance du troisième genre dont le fondement est la connaissance même de Dieu » fait que les passions « constituent la moindre part de l’esprit ».
Cette connaissance, écrit-il, engendre l’amour envers Dieu « qui peut être de plus en plus grand et occuper la plus grande part de l’esprit et l’affecter largement »
En définitive, c’est l’amour envers Dieu (amor erga Deum) qui est le remède radical aux affects, c’est-à-dire la voie de la libération de l’homme
Comme l’écrit Victor Brochard. (Le Dieu de Spinoza) : « On peut regretter que Spinoza ne se soit pas expliqué plus complètement sur cette vie en Dieu, par où s’achève toute sa doctrine. ».
Pierre Macherey a écrit:C’est pourquoi il serait tout à fait vain de chercher chez Spinoza un concept d’inconscient, parce que, dans son système de pensée, il ne peut y avoir de place pour quelque chose qui ressemblerait à une topique : Spinoza a suffisamment combattu une doctrine des facultés de l’âme, d’inspiration cartésienne, pour ne pas réintroduire dans la vie mentale un système d’instances, la véritable éthique, à laquelle il parvient dans la dernière partie de son ouvrage, ayant justement pour caractère d’effacer tout ce qui pourrait ressembler à des instances, puisque la libération procède au contraire de l’égalisation de cette vie mentale.
Spinoza, en effet, ne distingue pas, par exemple, un moi et un soi.
Il parle d’idées adéquates (claires et distinctes) ou inadéquates (mutilées et confuses), d’affects actifs (actions) ou passifs (passions), d’homme libre et d’ignorant.
L’Ethique propose au lecteur de vivre en homme libre, c’est-à-dire d’échapper à la servitude des affects que Spinoza évoque au début de la Préface de la partie IV :
Spinoza a écrit:L’impuissance humaine à maîtriser et à réprimer les affects, je l’appelle Servitude ; en effet, l’homme soumis aux affects est sous l’autorité non de lui-même, mais de la fortune, au pouvoir de laquelle il se trouve à ce point qu’il est souvent contraint, quoiqu’il voie le meilleur pour lui-même, de faire pourtant le pire.
Les affects actifs (les actions) naissant des seules idées adéquates et les affects passifs (les passions) dépendant des seules inadéquates (E III 3), les remèdes aux affects viseront à ce que les idées adéquates constituent la plus grande part de l’esprit (scolie d’E V 20)
Spinoza précise ensuite dans le scolie que « la connaissance claire et distincte, et principalement la connaissance du troisième genre dont le fondement est la connaissance même de Dieu » fait que les passions « constituent la moindre part de l’esprit ».
Cette connaissance, écrit-il, engendre l’amour envers Dieu « qui peut être de plus en plus grand et occuper la plus grande part de l’esprit et l’affecter largement »
En définitive, c’est l’amour envers Dieu (amor erga Deum) qui est le remède radical aux affects, c’est-à-dire la voie de la libération de l’homme
Comme l’écrit Victor Brochard. (Le Dieu de Spinoza) : « On peut regretter que Spinoza ne se soit pas expliqué plus complètement sur cette vie en Dieu, par où s’achève toute sa doctrine. ».
Vanleers- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 4218
Date d'inscription : 15/01/2017
Re: Spinoza et Freud
Je ne suis pas trop d'accord. Freud est avant toutes choses un médecin, et la psychanalyse a, dès l'origine, une vocation thérapeutique. La métapsychologie dont tu parles est à la psychanalyse ce que la biologie est à la médecine.Jans a écrit:A bien creuser la question, la psychanalyse n'est qu'indirectement une thérapie, elle est au premier chef ce que Freud nomme lui-même une métapsychologie : une connaissance du psychisme et de son fonctionnement.l’Ethique n’est pas essentiellement une thérapie
Et c'est très important, parce que c'est l'erreur fondamentale que font la plupart des gens lorsqu'ils découvrent la psychanalyse : Fascinés par sa puissance interprétative, ils se mettent à analyser tout le monde, y compris ceux qui ne leur demandent rien. Or, Freud insiste régulièrement sur la limite entre le normal et le pathologique : Bien sûr, on peut "utiliser" la théorie psychanalytique pour comprendre le comportement humain normal, mais l'usage de la psychanalyse vis-à-vis d'autrui n'est justifié qu'à la condition d'une demande explicite de prise en charge -que formalise, du reste, le règlement des séances.
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...que vont charmant masques et bergamasques...
Bergame- Persona
- Nombre de messages : 5362
Date d'inscription : 03/09/2007
Re: Spinoza et Freud
Jans et Bergame ont tous les deux de bonnes raisons .
Difficile néanmoins de dissocier pratiques et théorie (s).
Difficile néanmoins de dissocier pratiques et théorie (s).
hks- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 12519
Localisation : Hauts de Seine
Date d'inscription : 04/10/2007
Re: Spinoza et Freud
Bergame, je comprends ta réaction, d'autant que j'ai été longtemps de ton avis (et passionné au point d'en faire un site web : freudtraduction) ; mais une étude plus attentive m'a montré de sérieuses limites thérapeutiques et des points théoriques contestables (ceux que soulèvent Jung et Adler par exemple). Déjà, toute psychose est exclue, seules les névroses sont envisagées ; et encore faut-il que le patient non seulement comprenne mais assimile véritablement, incorpore ce savoir à son être pour qu'il y ait guérison au moins partielle (ce que Freud appelle Durcharbeitung der Widerstände : effacement des résistances, et pour une fois traduit par Laplanche-Pontalis par un néologisme malin : la perlaboration) ; car Freud avait constaté que donner une explication au patient, l'interprétation de ses symptômes, ne suffisait pas. Et puis, disons-le, ce n'est pas un secret, il a beaucoup menti sur ses succès.
Quant au paiement des séances, le montant est à la limite de l'escroquerie, sachant que chacun peut se dire psychanalyste au bout de 3 mois d'études (j'ai deux collègues de philo qui l'ont fait, ne pouvant réussir à l'agrégation).
Quant au paiement des séances, le montant est à la limite de l'escroquerie, sachant que chacun peut se dire psychanalyste au bout de 3 mois d'études (j'ai deux collègues de philo qui l'ont fait, ne pouvant réussir à l'agrégation).
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Vocatus atque non vocatus deus aderit
Invoqué ou non, Dieu sera là.
Jans- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 558
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Date d'inscription : 27/09/2017
Re: Spinoza et Freud
Réponse bien argumentée.jans a écrit:Déjà, toute psychose est exclue, seules les névroses sont envisagées
hks- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 12519
Localisation : Hauts de Seine
Date d'inscription : 04/10/2007
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