L'esprit humain selon Spinoza (Ethique II 11)
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Re: L'esprit humain selon Spinoza (Ethique II 11)
Vos propos soulignent que le corps n’a peut-être pas toute la place qu’il devrait occuper dans l’Ethique, Spinoza privilégiant l’esprit.
C’est aussi l’avis de Pierre Macherey qui, dans son commentaire d’Ethique V 39, écrit en note :
La biodanza est une voie du corps qui complète heureusement la voie de l’esprit développée dans l’Ethique.
C’est aussi l’avis de Pierre Macherey qui, dans son commentaire d’Ethique V 39, écrit en note :
Pierre Macherey a écrit: Il reste que cette égalité [du corps et de l’âme], qu’il faut sans cette réaffirmer, est aussi sans cesse remise en cause, ou tout au moins oubliée, d’où la nécessité de la réaffirmer : comme nous en avons déjà fait la remarque, la présence du corps est indiquée dans le texte de l’Ethique comme en pointillé, sur une sorte de ligne d’accompagnement, l’exécution de la mélodie principale restant réservée à l’âme.
La biodanza est une voie du corps qui complète heureusement la voie de l’esprit développée dans l’Ethique.
Vanleers- Digressi(f/ve)
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Re: L'esprit humain selon Spinoza (Ethique II 11)
hks a écrit:
Je vous ai souvent dit que Spinoza dévalorisait la perception.
Je ne vois pas très bien de quoi vous parlez à propos de la perception chez Spinoza.
Si vous visez la capacité du corps à être affecté, je vous signale un article de Pascal Sévérac Le devenir actif du corps affectif en :
http://journals.openedition.org/asterion/158#tocto1n3
Vanleers- Digressi(f/ve)
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Re: L'esprit humain selon Spinoza (Ethique II 11)
je pensais à çà
Sévérac a écrit:Aussi la question de l’activité proprement corporelle n’est-elle jamais problématisée pour elle-même : les propositions et les scolies qui concernent le corps et sa puissance d’agir apparaissent comme des étapes, certes nécessaires, mais non suffisantes, dans la compréhension de la béatitude humaine, qui est béatitude mentale, ou plus précisément béatitude d’une partie de l’esprit – béatitude de l’intellect.
hks- Digressi(f/ve)
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Re: L'esprit humain selon Spinoza (Ethique II 11)
à Vanleers
Ce qui implique deux régimes du corps
1) affecté par des choses extérieures à lui (un lion par exemple)
2) ou bien affecté ...intérieurement (ou quoi?)
Si c'est un affect intérieur au corps on se rapproche fort des explications de Descartes et de sa glande pinéale.(à tout le moins d'une interne relation causale du corps libéré des objets comme occasions du perçu.
L'objet qui affectait (le lion par exemple) était extérieur au corps
Mais dans l'imagination, c'est le corps lui même qui s'affecte. L' idée imaginaire est encore à une certaine distance.
Mais dans la sensation /le ressenti du corps de ses propre douleurs/plaisir, la distance se réduit de plus en plus.
Et ce au point que je ne vois plus la pertinence d'un parallélisme.
Parallélisme qui pour moi induit, nolens volens, un dualisme.
Ethique part 2 scolie prop 17Spinoza a écrit:Pour employer maintenant les mots en usage, nous appellerons images des choses les affections du Corps humain dont les idées nous représentent les choses extérieures comme nous étant présentes, même si elles ne reproduisent pas les figures des choses. Et, quand, l’Âme contemple les corps en cette condition, nous dirons qu’elle imagine.
Ce qui implique deux régimes du corps
1) affecté par des choses extérieures à lui (un lion par exemple)
2) ou bien affecté ...intérieurement (ou quoi?)
Si c'est un affect intérieur au corps on se rapproche fort des explications de Descartes et de sa glande pinéale.(à tout le moins d'une interne relation causale du corps libéré des objets comme occasions du perçu.
L'objet qui affectait (le lion par exemple) était extérieur au corps
Mais dans l'imagination, c'est le corps lui même qui s'affecte. L' idée imaginaire est encore à une certaine distance.
Mais dans la sensation /le ressenti du corps de ses propre douleurs/plaisir, la distance se réduit de plus en plus.
Et ce au point que je ne vois plus la pertinence d'un parallélisme.
Parallélisme qui pour moi induit, nolens volens, un dualisme.
hks- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 04/10/2007
Re: L'esprit humain selon Spinoza (Ethique II 11)
à Vanleers
je réponds sur ce fil
L'affect positif et l'explication (toute aussi positive) se confortent mutuellement.
Il se peut que ce soit l'affect qui motive l'explication. Dans ce cas L'explication est un lieu d'arrivée.
Regardez l'importance de l'affect ( dans le debut du TRE)
)
L'existence naturelle affective du métaphysicien (dogmatique dans le cas de Spinoza) précède la théorie.
Théorie qui n'est d'ailleurs pas si difficile à comprendre
je réponds sur ce fil
Vanleers a écrit:C’est ma lecture de Spinoza : il construit une théorie explicative du monde naturel qui n’est pas scientifique (falsifiable) mais métaphysique (ni démontrable, ni réfutable mais discutable rationnellement)
Le lecteur de l’Ethique doit évaluer par lui-même l’intérêt de cette théorie.
L’aide-t-elle à mieux connaître le monde et à vivre davantage dans la joie ?
L'affect positif et l'explication (toute aussi positive) se confortent mutuellement.
Il se peut que ce soit l'affect qui motive l'explication. Dans ce cas L'explication est un lieu d'arrivée.
Regardez l'importance de l'affect ( dans le debut du TRE)
)
l'affect est antérieur au raisonnement (et à la théorie)Spinoza a écrit:Ces maux d'ailleurs semblaient provenir de ce que toute notre félicité et notre misère ne résident qu'en un seul point : à quelle sorte d'objet sommes-nous attachés par l'amour ? Pour un objet qui n'est pas aimé, il ne naîtra point de querelle ; nous serons sans tristesse s'il vient à périr, sans envie s'il tombe en la possession d'un autre ; sans crainte, sans haine et, pour le dire d'un mot, sans trouble de l'âme ; toutes ces passions sont, au contraire, notre partage quand nous aimons des choses périssables, comme toutes celles
dont nous venons de parler. (10) Mais l'amour allant à une chose éternelle et infinie
L'existence naturelle affective du métaphysicien (dogmatique dans le cas de Spinoza) précède la théorie.
Théorie qui n'est d'ailleurs pas si difficile à comprendre
le souverain bien étant d'arriver à jouir, avec
d'autres individus s'il se peut, de cette nature supérieure. Quelle est donc cette nature ?
Nous l'exposerons en son temps et montrerons qu'elle est
la connaissance de l'union qu'a
l'âme pensante avec la nature entière.
hks- Digressi(f/ve)
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Re: L'esprit humain selon Spinoza (Ethique II 11)
A hks
Je suis d’accord avec ce que vous écrivez : si Spinoza a construit une théorie explicative du monde naturel, c’est qu’il y était affectivement déterminé.
Je vous signale un extrait de Spinoza, d’Éric Delassus (Ellipses 2016) qui rejoint ce que vous dites.
C’est en :
https://www.editions-ellipses.fr/PDF/9782340009493_extrait.pdf
Je donne la suite de l’extrait :
Je suis d’accord avec ce que vous écrivez : si Spinoza a construit une théorie explicative du monde naturel, c’est qu’il y était affectivement déterminé.
Je vous signale un extrait de Spinoza, d’Éric Delassus (Ellipses 2016) qui rejoint ce que vous dites.
C’est en :
https://www.editions-ellipses.fr/PDF/9782340009493_extrait.pdf
Je donne la suite de l’extrait :
Éric Delassus a écrit:[…] de même le texte de l’Ethique ne fait que nous guider sur le chemin de notre propre esprit. C’est en ce sens qu’il s’agit surtout ici de montrer en quoi consiste le caractère immanent de la rationalité inhérente à la nature dont nous faisons intégralement partie.
Il s’agit donc d’une invitation à la réflexion de l’esprit pour mieux se comprendre lui-même et mieux comprendre les liens qui l’unissent à la nature tout entière. Car réfléchir ne signifie pas uniquement ici se retourner sur soi-même, la méthode réflexive dans la mesure où l’esprit n’est qu’une manière d’être de la substance, oblige nécessairement celui qui réfléchit à aller au-delà de soi, non pas vers une instance supérieure, mais vers ce en quoi il se situe et sans quoi il ne peut ni être ni être conçu, c’est-à-dire Dieu ou la nature. Envisagé sous cet angle, le parcours que nous invite à emprunter Spinoza est radicalement distinct de celui que Descartes suit dans les Méditations métaphysiques. Il ne s’agit pas de la démarche d’un esprit qui se perçoit comme autonome et qui cherche à tout reconstruire à partir de la seule conscience qu’il a de lui-même. Pour Spinoza, c’est au contraire à partir du tout que l’homme doit se penser comme partie de ce tout et c’est par la connaissance de ce tout qu’il se connaît lui-même, et réciproquement, c’est par une plus grande connaissance de lui-même qu’il connaît mieux ce tout. Réfléchir, c’est nécessairement penser Dieu dans la mesure où l’esprit qui se pense lui-même n’est rien d’autre qu’une manière d’être de Dieu qui s’efforce de se saisir comme telle. (pp. 30-31)
Vanleers- Digressi(f/ve)
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