Qu'est-ce que la philosophie ?
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Re: Qu'est-ce que la philosophie ?
Jacques-Henri Gagnon a publié un article Spinoza et le problème de l’akrasia : Un aspect négligé de l’ordo geometricus déjà signalé sur différents fils. On peut le lire en :
https://www.erudit.org/fr/revues/philoso/2002-v29-n1-philoso685/009563ar.pdf
L’auteur introduit son sujet par une critique appuyée, d’une part « des éthiciens et moralistes modernes (ou postmodernes !), marqués comme ils le sont par l’avidité de découvrir une solution miracle » et, d’autre part, de ceux qui à « l’époque moderne [ont abandonné] complètement l’idée selon laquelle la philosophie est un art de vivre, une quête du souverain bien, bref la recherche du bonheur ici-bas ».
Bref, entre la science et une éthique rationnelle, entre Einstein et Spinoza, il n’y aurait place, aujourd’hui que pour des « scolastiques » (Bourdieu).
Voici le début du texte :
https://www.erudit.org/fr/revues/philoso/2002-v29-n1-philoso685/009563ar.pdf
L’auteur introduit son sujet par une critique appuyée, d’une part « des éthiciens et moralistes modernes (ou postmodernes !), marqués comme ils le sont par l’avidité de découvrir une solution miracle » et, d’autre part, de ceux qui à « l’époque moderne [ont abandonné] complètement l’idée selon laquelle la philosophie est un art de vivre, une quête du souverain bien, bref la recherche du bonheur ici-bas ».
Bref, entre la science et une éthique rationnelle, entre Einstein et Spinoza, il n’y aurait place, aujourd’hui que pour des « scolastiques » (Bourdieu).
Voici le début du texte :
Jacques-Henri Gagnon a écrit: L’écriture d’une éthique pose des problèmes spécifiques liés à la nature propre qu’entretient son contenu avec l’action. Car si un tel livre veut être autre chose qu’un exercice en vanité, ou qu’une expression du ressentiment de l’auteur excité par le comportement jugé coupable de ses semblables, il doit trouver les moyens de sortir de l’état dans lequel il semble immanquablement condamné : celui de lettre morte.
Cette question, aussi fondamentale que négligée par nos éthiciens et moralistes modernes (ou postmodernes !), marqués comme ils le sont par l’avidité de découvrir une solution miracle, et dont le miraculeux tiendrait tout entier dans la rapidité de son efficacité et la facilité de son administration, cette question donc fut l’objet d’une réflexion soutenue chez les philosophes de l’Antiquité. La chose est bien connue, et les travaux de Pierre Hadot et de quelques autres y sont assurément pour beaucoup dans la compréhension renouvelée que nous avons aujourd’hui des pratiques philosophiques des anciens.
Cependant, il semble bien que, si on veut croire le tableau scolaire et institutionnalisé de l’histoire de la philosophie – miroir que la philosophie se donne à elle-même pour ne pas voir un monde qui correspond trop peu à son monde des idées, et dans lequel elle se repaît par la contemplation de sa glorieuse Histoire – il semble bien donc, que l’époque moderne abandonna complètement l’idée selon laquelle la philosophie est un art de vivre, une quête du souverain bien, bref la recherche du bonheur ici-bas. Et de là émergea une conception plus élevée de la philosophie, dans laquelle celle-ci se voulait indispensable à ce qui a un véritable effet sur le monde, c’est-à-dire la science. Cette mythomanie des philosophes, effet compensatoire de la dépossession successive de leurs objets d’étude initiaux par les sciences de la nature, puis par les sciences humaines, ne fut pas sans effet sur la manière dont ceux-ci abordèrent la lecture des textes de ce qu’il convient maintenant d’appeler d’un sobriquet somme toute assez récent, les grands philosophes. Ce nouveau type de lecture se caractérise par une coupure absolue entre l’action et la théorie, qui atteindra son comble dans la réduction de l’action à un discours sur celle-ci. Le théorique devient par là même autosuffisant, car il est sa propre fin, et le philosophe se conforte dans le rôle d’homme de cabinet, d’érudit inutile à lui-même et aux autres. Ce faisant, sa réflexion s’égare, guidée par cet aveugle à soi, au monde et aux autres, cet aveugle que Bourdieu nomme «la disposition scolastique».
Une des conséquences de cette disposition scolastique pour le sujet qui nous intéresse ici, aura été qu’un des aspects sans doute les plus importants de l’ordre géométrique utilisé par Spinoza pour exposer son Ethica, demeura inexploré. Il ne pouvait en être autrement puisque les érudits, ne reconnaissant pas la difficulté propre à l’écriture d’un ouvrage d’éthique, ne pouvaient voir en cet ordre géométrique la solution à cette difficulté.
Vanleers- Digressi(f/ve)
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Re: Qu'est-ce que la philosophie ?
On va reprocher de ne pas savoir écrire une éthique à des gens qui ne veulent pas en écrire.
hks- Digressi(f/ve)
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Localisation : Hauts de Seine
Date d'inscription : 04/10/2007
Re: Qu'est-ce que la philosophie ?
L’auteur leur reprocherait plutôt de ne pas cultiver sagement leurs salades au lieu d’en écrire.
Vanleers- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 4214
Date d'inscription : 15/01/2017
Re: Qu'est-ce que la philosophie ?
Fermez Digression ! Et, surtout, bouffez des salades ! et encore plus : craignez d'en écrire ! comme ça, vous êtes sûr-e que plus jamais vous ne vous entraînerez rédactionnv=ellement. Et puis, tout le monde sait qu'on vient sur les forums pour lire de la philosophie achevée et parachevée, donc arrêtez un peu avec vos "bêtises" !
Re: Qu'est-ce que la philosophie ?
L'auteur a trouvé un filon tout à fait "scolastique". Je suppose que "ce qui demeura inexploré" va donner lieu à une production universitaire érudite et très théorique plutôt qu'à un traité d'éthique...
à moins que l'auteur ne rédige son texte en faisant son jogging, son ménage ou autres activités non théorétiques,
ce afin d 'éviter une coupure absolue entre l’action et la théorie, laquelle atteindra(it) son comble dans la réduction de l’action à un discours sur celle-ci.(sic)
à moins que l'auteur ne rédige son texte en faisant son jogging, son ménage ou autres activités non théorétiques,
ce afin d 'éviter une coupure absolue entre l’action et la théorie, laquelle atteindra(it) son comble dans la réduction de l’action à un discours sur celle-ci.(sic)
Dernière édition par hks le Lun 17 Sep 2018 - 16:25, édité 1 fois
hks- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 12505
Localisation : Hauts de Seine
Date d'inscription : 04/10/2007
Re: Qu'est-ce que la philosophie ?
A hks
Avant de développer son sujet, l’auteur déblaie le terrain en critiquant ceux qu’il qualifie d’érudits, ceux qui n’ont pas compris l’intérêt véritable de l’ordre géométrique de l’Ethique.
Ils ne l’ont pas compris en raison de leur « disposition scolastique », un syntagme qu’il emprunte à Bourdieu et qu’il a caractérisé à sa façon avant de le nommer.
Il étend sa critique aux philosophes de l’époque moderne qui ont abandonné l’idée selon laquelle la philosophie est un art de vivre.
Il explique ensuite en quoi consiste l’intérêt de l’ordre géométrique de l’Ethique : c’est le plus intéressant et le plus stimulant mais ce n’est pas le sujet de ce fil.
Avant de développer son sujet, l’auteur déblaie le terrain en critiquant ceux qu’il qualifie d’érudits, ceux qui n’ont pas compris l’intérêt véritable de l’ordre géométrique de l’Ethique.
Ils ne l’ont pas compris en raison de leur « disposition scolastique », un syntagme qu’il emprunte à Bourdieu et qu’il a caractérisé à sa façon avant de le nommer.
Il étend sa critique aux philosophes de l’époque moderne qui ont abandonné l’idée selon laquelle la philosophie est un art de vivre.
Il explique ensuite en quoi consiste l’intérêt de l’ordre géométrique de l’Ethique : c’est le plus intéressant et le plus stimulant mais ce n’est pas le sujet de ce fil.
Vanleers- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 4214
Date d'inscription : 15/01/2017
Re: Qu'est-ce que la philosophie ?
La manière de déblayer est cavalière ....ou à la hussarde si l'on veut.
"Tout ce qui est excessif est insignifiant".
En quoi cet ordre géométrique est -il la solution à la difficulté propre à l’écriture d’un ouvrage d’éthique.
"Tout ce qui est excessif est insignifiant".
bon et sérieusement, en peu de mots, qu'à t-il- découvert ?vanleers a écrit: "ceux qui n’ont pas compris l’intérêt véritable de l’ordre géométrique de l’Ethique.
En quoi cet ordre géométrique est -il la solution à la difficulté propre à l’écriture d’un ouvrage d’éthique.
hks- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 12505
Localisation : Hauts de Seine
Date d'inscription : 04/10/2007
Re: Qu'est-ce que la philosophie ?
La modernité de l'Ethique, pour ou contre ? voilà un sujet intéressant...
axolotl- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 580
Date d'inscription : 11/04/2018
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