« Il faut une méditation à contre-courant pour regagner ce qu'une mémoire tient pour nous, de toute antiquité, en réserve.»
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Re: « Il faut une méditation à contre-courant pour regagner ce qu'une mémoire tient pour nous, de toute antiquité, en réserve.»
Aucun philosophe contemporain du sérail, qu'il soit ionien amputé (puisque du sérail) ou puissant éléate, ne peut répondre à cette question.neopilina a écrit:A partir de là, ceci précisé, peut-on faire l'aumône à mon indigence de m'en dire un peu plus sur l'être oublié selon Heidegger ?
Cet oubli est précisément la rupture qui permet la philosophie, et qui ne peut pas être dit par elle sans qu'elle se contredise ou se trahisse.
Ce qui est oublié ne peut être montré qu'en soustrayant du tout (ce qui peut être pensé), ce que la philosophie reconnait.
l'oubli de l'être implique l'oubli du néant
Simple mot « vapeur ou erreur » selon Nietzsche, l'être ne nous est manifestement plus rien. Tout ce qui compte, c'est l'étant, la science, les résultats.
« Sous le signe de la science positive et de son application technique, cet oubli se précipite vers son achèvement, ne laissant plus rien subsister à côté de lui qui puisse bénéficier d'un être plus authentique dans quelque monde réservé au « sacré » » écrit Hans-Georg Gadamer. La pensée de l'être n'est plus qu'une pensée de l' « oubli de l'être » abonde Henri Birault.
Le voile d'Isis.L’« oubli de l’Être », signifierait alors que l’Être se voile, qu’il se tient dans un retrait voilé qui le dérobe à la pensée de l’homme, ce qui peut aussi être considéré comme une retraite protectrice, une mise en attente d’un décèlement.
Platon fonde la manière traditionnelle de représenter les rapports entre l'être et l'étant, qui a dominé depuis lors toute l'histoire de la philosophie occidentale. L'être n'est plus, comme chez les présocratiques, dans la chose présente, mais ailleurs, dans l'idée qui n'est pas une représentation subjective mais le visage intelligible de la chose elle-même. Cette césure est accentuée par Aristote qui met en place une véritable « onto-logie », c'est-à-dire une science de l'étantité de l'étant. L'« être », en tant que tel, « désormais demeure manquant » dans toutes les formes successives de la métaphysique, puisque, en tant qu'idée, intelligible, substance ou « volonté de puissance » il est fondamentalement référé à l'étant et n'est plus visé en tant que tel.
Toutes les citations précédentes sont tirées de Wikipédia. Ensuite nous avons Lettres et arts.
Avec la métaphysique, l'être est toujours pré compris dans ce qui est pensé, dans la saisie de tout étant mais il n'est jamais explicité. La métaphysique saisit un étant : les idées platoniciennes, le premier moteur aristotélicien, Dieu dans la métaphysique classique.... Mais elle ne pose pas la question de l'être. L'histoire de la métaphysique est celle de l'oubli de l'être.
L'oubli de l'être n'est pas une négligence de la pensée, c'est sa structure : la raison veut saisir un étant dans une définition, elle masque l'être en s'appropriant l'étant, elle cache la différence ontologique.
Et voici que la parole quitte dangereusement le château fort de la philosophie :
Par exemple, une cruche n'est pas simplement de la terre mise en forme par un potier mais elle « déploie son être dans le versement de ce qu'on offre ». Elle est en rapport avec une manipulation. Mais l'utilité d'une chose ne dit pas tout de son être. « Dans l'eau versée, la source s'attarde. Dans la source, les roches demeurent présentes, et, en celles-ci, le lourd sommeil de la terre qui reçoit du ciel la pluie et la rosée. Les noces du ciel et de la terre sont présentes dans l'eau de la source. ». L'eau peut être offerte aux hommes mais aussi comme une offrande aux dieux. « Dans le versement du liquide offert, la terre et le ciel, les divins et les mortels sont ensemble présents. ».
Deux couples d'opposés signés, en une quaternité signée elle aussi : Terre/Ciel puis Mortels/Divins. C'est insupportable pour la philosophie, c'est donc aussi l'être.Le résultat est que « La choséité de la chose demeure en retrait, oubliée. L'être de la chose n'apparaît jamais, c'est-à-dire qu'il n'en est jamais question. » (in, La Chose). La chose n'est pas un simple étant mais elle a toujours une fonction, une fin précise. Par exemple, une cruche n'est pas simplement de la terre mise en forme par un potier mais elle « déploie son être dans le versement de ce qu'on offre ». Elle est en rapport avec une manipulation. Mais l'utilité d'une chose ne dit pas tout de son être. « Dans l'eau versée, la source s'attarde. Dans la source, les roches demeurent présentes, et, en celles-ci, le lourd sommeil de la terre qui reçoit du ciel la pluie et la rosée. Les noces du ciel et de la terre sont présentes dans l'eau de la source. ». L'eau peut être offerte aux hommes mais aussi comme une offrande aux dieux. « Dans le versement du liquide offert, la terre et le ciel, les divins et les mortels sont ensemble présents. ». L'ouverture à l'être dépasse l'homme, elle recompose la totalité de l'être. C'est ce que Heidegger nomme le quadri parti : la terre, le ciel, les hommes et les dieux. « La chose déploie son être en rassemblant. Rassemblant, elle fait demeurer la terre et le ciel, les divins et les mortels. » La saisie de la choséité de la chose nous ouvre à la totalité de présence de l'être. « Le quadriparti uni du ciel et de la terre, des divins et des mortels, qui est mis en demeure dans le déploiement jusqu'à elles-mêmes des choses, nous l'appelons le monde. ». Heidegger commence toujours par la terre avant de l'accoupler au ciel pour dire l'être. Puis il nomme ceux qui partagent la parole qui dit l'être : les Divins et les Mortels. La chose se manifeste en faisant venir un monde à l'apparaître. Ce monde est ce qui fonde l'être de la chose. « Le monde et les choses ne sont pas l'un à côté de l'autre, ils passent l'un à travers l'autre. ».
Moi qui, contrairement à Heidegger de son vivant, ne peut pas être dégradé du glorieux rang de philosophe puisque ne l'étant pas, je peux dire, oser dire "Ce qui a été oublié par la philosophie, c'est la sagesse", car la sagesse est au même "endroit" que tout ce que pointe Heidegger et ceux qui l'ont compris, avec l'oubli.
En réalité en affirmant ceci, je me sais proche du philosophe selon l'étymologie du mot, ionien complet si l'on veut, alors que je ne me sens certainement pas philosophe en tant que membre de l'égrégore que nomme unilatéralement ce mot aujourd'hui. Si le philosophe est bien le passeur que je décrivais plus tôt, alors il doit obligatoirement mettre les mains dans la terre vulgaire de l'être pour les donner à la grandeur du ciel de l'étant, sinon c'est qu'il défaille, sinon c'est qu'il ne se veut qu'un cerveau sans corps, une curiosité historique dont on rira un jour comme d'un archaïsme.
mumen- Digressi(f/ve)
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Re: « Il faut une méditation à contre-courant pour regagner ce qu'une mémoire tient pour nous, de toute antiquité, en réserve.»
J'ai amorcé ailleurs le sujet de la psychologie innée. C'est un sujet de l'oubli de l'être qui va rejoindre Hippocrate et le principe. C'est la partie de la sagesse qui parle d'une certaine connaissance de soi et de l'autre, pragmatique et non-socratique. Je la conçois comme un apprentissage vécu du principe.
Ici, il va me rester à décrire l'écriture rêvée par Heidegger et Jung aussi. Il va falloir faire un peu de BBCode.
Ici, il va me rester à décrire l'écriture rêvée par Heidegger et Jung aussi. Il va falloir faire un peu de BBCode.
mumen- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 21/02/2016
Re: « Il faut une méditation à contre-courant pour regagner ce qu'une mémoire tient pour nous, de toute antiquité, en réserve.»
Je pense, dans le fil distinct dont je parle dans mon message précédent daté d'un mois, avoir établi la pertinence d'un objet de réflexion oublié, la caractérologie, en passant par la psychologie de l'inné. Kercoz est celui qui est allé loin dans cette réflexion, allant jusqu'à proposer une négation pure et simple de la possibilité d'une psychologie innée. Quand une science se fonde, c'est toujours à partir d'une croyance qui se voile de pudeur en se nommant par exemple postulat. La sagesse du scientifique consiste à ne jamais oublier ce fait, c'est tout ce qui est sensé le distinguer du croyant en une religion dite révélée. J'ai donc postulé une psychologie de l'inné et j'ai proposé ce qui me paraissait en être les sous disciplines, dont une seule, le QI, s'est vu propositionnellement refuser l'innéité par Bergame. Les arguments contradictoires qui m'ont été proposés n'ont pas été en mesure de remettre en cause mes présupposés/croyances/postulats et je retiens de ce fil la possibilité de réveiller le seul objet qui m'intéresse pour ce fil, celui de l'ancienne caractérologie que je pense pouvoir dépoussiérer.
Si j'ai voulu poser l'objet caractérologique, si j'ai ainsi dû faire le détour par la psychologie de l'inné, c'est pour une raison capitale : la caractérologie étant selon ma thèse directement explicitable par le principe, elle est candidate à être une propédeutique majeure à ce principe, elle en est une matérialisation dont la valeur est immense, car elle est ce qui permet de réunir le microcosme de la connaissance individuelle au macrocosme de la connaissance du tout, selon les vœux héraclitéens. Observer son propre caractère implique d'observer celui des autres et cette observation est nativement indépendante de tout jugement de valeur, ce qui place d'entrée de jeu l'humilité et l'ouverture comme comportements élémentaires de l'étudiant en cette matière. Voire l'autre comme un sujet et non comme un objet par l'étude du caractère immanent est ce que j'appelle un exercice extraordinaire, extraordinaire à deux motifs : se connaître et connaître l'autre d'abord, ensuite connaître le principe par une pratique.
Je devrais prendre, avant la caractérologie, la psychologie innée liée au sexe comme pratique d'étude du principe, cela serait parfaitement légitime et juste, mais je ne le fais évidemment pas, à cause de la monstrueuse couche acquise à ce sujet qui éblouit complètement tout penseur du passé et du présent et qui empêche de le penser. Évoquer Mars et Vénus, seule approche cohérente, ne peut qu'apporter mépris et hilarité chez tout penseur qui "se respecte", c'est à dire qui pense sa respectabilité en fonction de critères de domination très anciens, mais néanmoins temporaires devant la remise à zéro de certains préjugés tenaces que permet l'étude du principe. L'avantage de la caractérologie sur la sexualité, c'est que, même si son ignorance permet elle aussi des comportements implicites de domination, elle est à peu prés vierge de toute pensée structurée et pétrifiante. Elle est aussi plus vaste puisqu'elle offre plusieurs traits au lieu d'un seul.
Un fil de forum est comme une étagère oubliée qui prend ineluctablement la poussière et c'est pourquoi je n'expose pas ici mes théories, comme je n'exposerai pas ici ce que je pourrais nommer une néo-caractérologie. Je ne suis venu que pour proposer un substrat à mes théories et ne pas recevoir de contradictions. Ce que je retiens de ce passage ici, c'est que mes propositions ont résisté à l'acide de la pensée académique, du moins dans le cadre de ce forum, particulier en ce qu'il est calme et tolérant.
Je vais faire ensuite ce que j'ai dit au préalable, c'est à dire donner une forme à la pensée du principe, et aussi marquer clairement le point d'entrée problématique dans sa recherche, point d'entrée que pour ainsi dire personne n'a pu ni osé franchir officiellement en Occident depuis le terrible et grandiose poème de Parménide.
Si j'ai voulu poser l'objet caractérologique, si j'ai ainsi dû faire le détour par la psychologie de l'inné, c'est pour une raison capitale : la caractérologie étant selon ma thèse directement explicitable par le principe, elle est candidate à être une propédeutique majeure à ce principe, elle en est une matérialisation dont la valeur est immense, car elle est ce qui permet de réunir le microcosme de la connaissance individuelle au macrocosme de la connaissance du tout, selon les vœux héraclitéens. Observer son propre caractère implique d'observer celui des autres et cette observation est nativement indépendante de tout jugement de valeur, ce qui place d'entrée de jeu l'humilité et l'ouverture comme comportements élémentaires de l'étudiant en cette matière. Voire l'autre comme un sujet et non comme un objet par l'étude du caractère immanent est ce que j'appelle un exercice extraordinaire, extraordinaire à deux motifs : se connaître et connaître l'autre d'abord, ensuite connaître le principe par une pratique.
Je devrais prendre, avant la caractérologie, la psychologie innée liée au sexe comme pratique d'étude du principe, cela serait parfaitement légitime et juste, mais je ne le fais évidemment pas, à cause de la monstrueuse couche acquise à ce sujet qui éblouit complètement tout penseur du passé et du présent et qui empêche de le penser. Évoquer Mars et Vénus, seule approche cohérente, ne peut qu'apporter mépris et hilarité chez tout penseur qui "se respecte", c'est à dire qui pense sa respectabilité en fonction de critères de domination très anciens, mais néanmoins temporaires devant la remise à zéro de certains préjugés tenaces que permet l'étude du principe. L'avantage de la caractérologie sur la sexualité, c'est que, même si son ignorance permet elle aussi des comportements implicites de domination, elle est à peu prés vierge de toute pensée structurée et pétrifiante. Elle est aussi plus vaste puisqu'elle offre plusieurs traits au lieu d'un seul.
Un fil de forum est comme une étagère oubliée qui prend ineluctablement la poussière et c'est pourquoi je n'expose pas ici mes théories, comme je n'exposerai pas ici ce que je pourrais nommer une néo-caractérologie. Je ne suis venu que pour proposer un substrat à mes théories et ne pas recevoir de contradictions. Ce que je retiens de ce passage ici, c'est que mes propositions ont résisté à l'acide de la pensée académique, du moins dans le cadre de ce forum, particulier en ce qu'il est calme et tolérant.
Je vais faire ensuite ce que j'ai dit au préalable, c'est à dire donner une forme à la pensée du principe, et aussi marquer clairement le point d'entrée problématique dans sa recherche, point d'entrée que pour ainsi dire personne n'a pu ni osé franchir officiellement en Occident depuis le terrible et grandiose poème de Parménide.
mumen- Digressi(f/ve)
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Re: « Il faut une méditation à contre-courant pour regagner ce qu'une mémoire tient pour nous, de toute antiquité, en réserve.»
Je n'ai pas du tout la même lecture des faits. Aucun présocratique n'est victime ou initiateur de cet oubli, même pas Parménide, qui reste quand même un jalon capital de l'histoire de la philosophie. Ton " oubli ", c'est une évolution de la Grèce, globale, historique, entre la Grèce dite " archaïque " et la Grèce classique des historiens, et de proche en proche de la pensée occidentale. Diogène d'Apollonie, Socrate, Platon, Aristote, pour ne citer qu'eux, n'ont pas changé la Grèce, ils disent à leur façon cette évolution, métaphysiquement, une évolution de la religiosité grecque, un rapport au monde qui change, une inflexion téléologique, etc. Parménide est un homme de son temps, qui s'achève, les suscités d'un autre qui commence. Je pense sincèrement que le plus modeste des grecs du VI° siècle av. J.C. n'est pas concerné par cet oubli, même s'il n'est pas ionien, etc. Je le dis dans le fil " Ontologie ", très paradoxalement, la philosophie a historiquement poussé la métaphysique dans l'ombre, l'a repoussé et enfermé dans un coin aveugle, singulièrement, terriblement, depuis et avec Descartes, Kant et consorts.
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" Tout Étant produit par moi m'est donné (c'est son statut philosophique), a priori, et il est Mien (cogito, conscience de Soi, libéré du Poêle) ". " Savoir guérit, forge. Et détruit tout ce qui doit l'être ", ou, équivalents, " Tout l'Inadvertancier constitutif doit disparaître ", " Le progrès, c'est la liquidation du Sujet empirique, notoirement névrotique, par la connaissance ". " Il faut régresser et recommencer, en conscience ". Moi.
C'est à pas de colombes que les Déesses s'avancent.
neopilina- Digressi(f/ve)
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Re: « Il faut une méditation à contre-courant pour regagner ce qu'une mémoire tient pour nous, de toute antiquité, en réserve.»
Merci néo de me corriger, je me suis un peu égaré. Mon affirmation est en effet complètement erronée d'un point de vue historique. La domination du nouveau paradigme débute avec le cartésianisme. Je resitue donc correctement mon affirmation : il est une façon de penser que personne n'a utilisée, non depuis Parménide, mais disons Descartes.
Mais néanmoins, avec Socrate, Platon et Aristote la pensée a commencé à basculer, sans être hégémonique pendant deux millénaires, je suis d'accord avec cela. Ce que je crois, c'est que la négation du néant a rendu disponible un pan du vocabulaire qui s'est vu récupéré d'abord par les trois monstres sacrés qui, indépendamment de la pertinence lumineuse de leurs philosophies, ont distordu profondément certaine des pensées qui suivraient. Je pense par exemple que nous devons directement la quête positiviste d'une "raison absolue", au réalisme de l'idée chez Platon. La raison est relative, il aura fallu un Foucault pour entendre distinctement ce son ce cloche. Et je me demande quand un philosophe adoubé viendra nous dire que le pilier de la civilisation, l'objectivité, est en fait, à l'évidence, d'abord une subjectivité.
Néo, j'ai essayé de lire le lien que tu m'indiques, et tu dois savoir que je ne peux pas te suivre dans une telle érudition. Les mots que tu emploies ont un contenu implicite d'un haut niveau culturel, que je qualifie d'athlétique, et tes affirmations ne peuvent avoir pour moi la valeur de justesse que je cherche dans mes pérégrinations philosophiques : je ne suis pas équipé pour les comprendre et j'en suis désolé, car il me semble qu'un accord existe entre nos façons de voir le monde.
Je me nourris surtout de synthèses des autres. Je dois être prudent dans mes compréhensions et déductions en m'appuyant sur de l'implicite et sur du flair dans la discursivité. Déjà je suis fragile sur l'explicitation de l'être et de l'étant heideggérien, et je ne l'ai pas caché, je n'affirme pas une corrélation nette entre mon objet de réflexion, le principe, et cet oubli de l'être. Le mystère qui ouvre ce fil reste un mystère pour moi, avec simplement une idée initiale qui n'a pas été rejetée. Le prétexte a fonctionné et j'en reste encore stupéfait.
J'insère au passage une autre source de réflexion dans la lignée de ce fil, qui a bien "marché" pour moi : La fin de la fin de la métaphysique par Jean-Luc Marion.
Je n'ai pas besoin de réponses pour avancer en investigation de mon objet, mais en fondation. Je l'ai dit, je ne me peux malheureusement pas m'attendre chez mes lecteurs à des affirmations positives, mais sur l'absence d'affirmations négatives de leur part. C'est comme ça et c'est déjà ça. J'avance ainsi sur un flou qui est ce que j'ai eu de plus solide depuis que j'ai commencé. La difficulté est que je pense seul et que cela signifie que je suis seul à penser. J'ai un seul souhait, non encore exprimé clairement au cours de cette visite, ce serait que cela cesse, que je ne sois plus seul à penser. Bref. Je continue, je rédige actuellement ce qui doit être la toute dernière étape avant ma sortie, de ce qui m'a motivé à venir ici.
Mais néanmoins, avec Socrate, Platon et Aristote la pensée a commencé à basculer, sans être hégémonique pendant deux millénaires, je suis d'accord avec cela. Ce que je crois, c'est que la négation du néant a rendu disponible un pan du vocabulaire qui s'est vu récupéré d'abord par les trois monstres sacrés qui, indépendamment de la pertinence lumineuse de leurs philosophies, ont distordu profondément certaine des pensées qui suivraient. Je pense par exemple que nous devons directement la quête positiviste d'une "raison absolue", au réalisme de l'idée chez Platon. La raison est relative, il aura fallu un Foucault pour entendre distinctement ce son ce cloche. Et je me demande quand un philosophe adoubé viendra nous dire que le pilier de la civilisation, l'objectivité, est en fait, à l'évidence, d'abord une subjectivité.
Néo, j'ai essayé de lire le lien que tu m'indiques, et tu dois savoir que je ne peux pas te suivre dans une telle érudition. Les mots que tu emploies ont un contenu implicite d'un haut niveau culturel, que je qualifie d'athlétique, et tes affirmations ne peuvent avoir pour moi la valeur de justesse que je cherche dans mes pérégrinations philosophiques : je ne suis pas équipé pour les comprendre et j'en suis désolé, car il me semble qu'un accord existe entre nos façons de voir le monde.
Je me nourris surtout de synthèses des autres. Je dois être prudent dans mes compréhensions et déductions en m'appuyant sur de l'implicite et sur du flair dans la discursivité. Déjà je suis fragile sur l'explicitation de l'être et de l'étant heideggérien, et je ne l'ai pas caché, je n'affirme pas une corrélation nette entre mon objet de réflexion, le principe, et cet oubli de l'être. Le mystère qui ouvre ce fil reste un mystère pour moi, avec simplement une idée initiale qui n'a pas été rejetée. Le prétexte a fonctionné et j'en reste encore stupéfait.
J'insère au passage une autre source de réflexion dans la lignée de ce fil, qui a bien "marché" pour moi : La fin de la fin de la métaphysique par Jean-Luc Marion.
"Car si la métaphysique achève, dans la philosophie, la prétention à la seule sophia de l'étant, il ne faut pas pour autant en conclure à la disqualification de la philosophie entière ; la ruine de la philosophie dégage au contraire l'énigme en elle de la philosophie. Nul jeu de mot ici, mais une interrogation inéluctable : que signifie que, pour connaître la sagesse, il faille l'aimer? Pourquoi la philosophie, jusque et y compris dans la « pensée » que Heidegger lui substitue à la fin de la métaphysique, passe-t-elle si obstinément sous silence le philein, qui pourtant l'inaugure? "
Je n'ai pas besoin de réponses pour avancer en investigation de mon objet, mais en fondation. Je l'ai dit, je ne me peux malheureusement pas m'attendre chez mes lecteurs à des affirmations positives, mais sur l'absence d'affirmations négatives de leur part. C'est comme ça et c'est déjà ça. J'avance ainsi sur un flou qui est ce que j'ai eu de plus solide depuis que j'ai commencé. La difficulté est que je pense seul et que cela signifie que je suis seul à penser. J'ai un seul souhait, non encore exprimé clairement au cours de cette visite, ce serait que cela cesse, que je ne sois plus seul à penser. Bref. Je continue, je rédige actuellement ce qui doit être la toute dernière étape avant ma sortie, de ce qui m'a motivé à venir ici.
mumen- Digressi(f/ve)
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Re: « Il faut une méditation à contre-courant pour regagner ce qu'une mémoire tient pour nous, de toute antiquité, en réserve.»
Ce que j'ai à décrire n'est pas difficile à comprendre, mais c'est par contre incroyablement difficile à adopter. C'est un changement conceptuel qui engage une certaine logique (une analogique, en fait) globalement effacée des cerveaux trop bien préparés par la civilisation disciplinaire, même les plus disponibles.
La réaction à ce genre de révélation se résume habituellement à une négation rageuse de type pavlovien, mais je sais que ce forum est au dessus de cela. La difficulté est ailleurs, dans une décision personnelle et intime qui remet en cause sa propre appartenance à un égrégore écrasant de puissance, dans la possibilité de s'autoriser à penser seul, dans une solitude qui peut paraître effrayante, une nudité volontaire qui est une vulnérabilité offerte à tout ce qu'interdit la rationalité contemporaine. Une liberté.
Je suis désolé de prendre toutes ces précautions, mais je le dois face à un public aussi rigoureux que celui de philosophes. Si j'avais pu, j'aurais été plutôt abreuver de formules magiques des forums ésotériques, mais je ne sais pas faire les formules magiques, je sais seulement apprendre de ce que j'observe et le raconter, essayer de décrire le monde comme je le vois, à un public qui n'existe pas encore, du moins à ma connaissance.
La difficulté contre laquelle je mets en garde n'est pas dans l'usage principiel de la dualité. Ça l'est déjà beaucoup plus dans celui de la triplicité, mais ce n'est pas encore cela qui bloque absolument tous les gens que j'ai rencontré. J'y viens.
Si le vocabulaire antique des opposés n'a plus droit de cité aujourd'hui en philosophie, il n'en reste pas moins que ce qu'il désigne a conservé sa réalité et que l'on rencontre la description de ses propriétés partout à travers l'histoire de la philosophie, de l'antique à la contemporaine.
Une caractéristique des descriptions modernes des opposés est de ne plus utiliser cette référence, et de ne jamais essayer de rapprocher les philosophes à son sujet. Chacun les décrit de son strict point de vue, pour son propre système, avec son propre vocabulaire comme si c'était toujours une nouvelle lune qu'il découvraient pour la première fois. On en arrive même, avec Derrida par exemple, au point de descriptions complètement cryptées, qui font inévitablement penser à l'herméneutique des textes anciens, qui protégeait leurs révélations des yeux du profane. On en arrive à ceci que de grands penseurs utilisent la dualité principielle comme si c'était un péché, exactement comme s'ils devaient se prémunir d'une inquisition.
Je place ensuite les quelques références à la dualité principielle que j'ai pu glaner dans un ouvrage d'anthologie, Philosophies de notre temps aux éditions Sciences Humaines et diffusé par les PUF. Jean François Dortier dont je reprends certaines citations est le coordinateur de cet ouvrage et le rédacteur en chef du magazine Sciences Humaines.
Quand j'étais gamin, un jour j'ai lu quelque part "Tout est dualité". J'avais pris instantanément cette affirmation très au sérieux, et cela m'avait transporté, dans la confiance, vers les rivages de la certitude : j'avais quelque chose pour commencer à tout penser. Très peu de temps après j'ai dû déchanter : un autre penseur, tout aussi convainquant pour moi, avait écrit "Tout est monade". Du coup, plus rien ne tenait, plus de certitude, plus de méthode. "A quoi bon" me suis-je dit et j'ai baissé les bras. Il m'a fallu longtemps, très longtemps pour recommencer à penser le "tout", quand j'ai compris, malgré les penseurs, que deux courants de pensée indissociables mais ennemis se heurtaient constamment dans la description d'une même chose. J'ai bien vu alors que ces deux courants étaient en guerre partout, pas seulement dans l'opposition monade contre dyade.
C'était pour moi le commencement du chemin vers la compréhension de la triplicité. Aujourd'hui je connais quelques rares foyers cohérents avec cette pensée, la chinoise en tête, tout mon fil de discussion en parle, d'Héraclite à Benjamin. J'apprécie beaucoup ceci : "la relation donne leur sens aux deux pôles qu'elle unit" de Lyotard.
La pensée contemporaine est loin d'avoir admis le principe de triplicité. Malgré tous les signes elle se cantonne encore largement à un combat obtus qui conçoit l'éradication de l'adversaire comme unique possibilité d'exister. Matérialisme, darwinisme, pour citer deux courants parmi les plus bornés, pour ne pas dire stupides, de notre époque, semblant incapables de comprendre qu'ils ne pourront jamais prouver l'inexistence de quelque chose, incapables qu'ils sont de dire "Je ne sais pas".
Donc, comme je le dis au début, ce n'est pas ceci, la triplicité, qui est difficile à admettre : même si très peu le font à haute voix, il me semble qu'au plus profond de soi, c'est une constatation que chaque être questionnant le monde peut reconnaître sans un trouble excessif, par une lente méditation.
Non, ce qui est problématique, inadmissible, insupportable, que j'ai déjà évoqué dans ce fil de discussion, c'est une simple propriété de la dualité, celle que je nomme faute de mieux, sa signature, chose bien trop miraculeuse selon nos critères, qui fait partie intégrante de la pensée chinoise depuis des temps immémoriaux et que toute la pensée occidentale s'échine à ne pas considérer, ou plutôt à déconsidérer, par l'expression d'un dégoût maladif et totalement irrationnel, selon le sens bassement péjoratif que donne la rationalité contemporaine de ce mot pourtant supposé désigner son propre contraire, cette autre vérité profonde selon certains penseurs non négligeables.
La réaction à ce genre de révélation se résume habituellement à une négation rageuse de type pavlovien, mais je sais que ce forum est au dessus de cela. La difficulté est ailleurs, dans une décision personnelle et intime qui remet en cause sa propre appartenance à un égrégore écrasant de puissance, dans la possibilité de s'autoriser à penser seul, dans une solitude qui peut paraître effrayante, une nudité volontaire qui est une vulnérabilité offerte à tout ce qu'interdit la rationalité contemporaine. Une liberté.
Je suis désolé de prendre toutes ces précautions, mais je le dois face à un public aussi rigoureux que celui de philosophes. Si j'avais pu, j'aurais été plutôt abreuver de formules magiques des forums ésotériques, mais je ne sais pas faire les formules magiques, je sais seulement apprendre de ce que j'observe et le raconter, essayer de décrire le monde comme je le vois, à un public qui n'existe pas encore, du moins à ma connaissance.
La difficulté contre laquelle je mets en garde n'est pas dans l'usage principiel de la dualité. Ça l'est déjà beaucoup plus dans celui de la triplicité, mais ce n'est pas encore cela qui bloque absolument tous les gens que j'ai rencontré. J'y viens.
Si le vocabulaire antique des opposés n'a plus droit de cité aujourd'hui en philosophie, il n'en reste pas moins que ce qu'il désigne a conservé sa réalité et que l'on rencontre la description de ses propriétés partout à travers l'histoire de la philosophie, de l'antique à la contemporaine.
Une caractéristique des descriptions modernes des opposés est de ne plus utiliser cette référence, et de ne jamais essayer de rapprocher les philosophes à son sujet. Chacun les décrit de son strict point de vue, pour son propre système, avec son propre vocabulaire comme si c'était toujours une nouvelle lune qu'il découvraient pour la première fois. On en arrive même, avec Derrida par exemple, au point de descriptions complètement cryptées, qui font inévitablement penser à l'herméneutique des textes anciens, qui protégeait leurs révélations des yeux du profane. On en arrive à ceci que de grands penseurs utilisent la dualité principielle comme si c'était un péché, exactement comme s'ils devaient se prémunir d'une inquisition.
Je place ensuite les quelques références à la dualité principielle que j'ai pu glaner dans un ouvrage d'anthologie, Philosophies de notre temps aux éditions Sciences Humaines et diffusé par les PUF. Jean François Dortier dont je reprends certaines citations est le coordinateur de cet ouvrage et le rédacteur en chef du magazine Sciences Humaines.
Le principe dialogique unit deux principes ou notions antagonistes, qui apparemment devraient se repousser l'une l'autre, mais qui sont indissociables et indispensables pour comprendre une même réalité. Le physicien Niels Bohr a, par exemple, reconnu la nécessité de penser les particules physiques à la fois comme corpuscules et comme ondes. Comme le dit Pascal "Le contraire d'une vérité n'est pas l'erreur, mais une vérité contraire".
Edgar Morin
Le contraire d'une vérité triviale est le faux, le contraire d'une vérité profonde est une autre vérité profonde.
Niels Bohr
Il ne s'agit pas d'aller chercher à l'un des pôles de la relation son explication, puisque aussi bien c'est la relation elle même qui donne leur sens aux deux pôles qu'elle unit.
J.F. Lyotard
Une idée se divise en deux faces indissociables, la face objective et la face subjective, comme les deux côtés d'une médaille.
J.F. Dortier
Beaucoup de discours philosophiques et dans les sciences humaines sont, par exemple fondés sur une dichotomie : nature/culture, corps/esprit, intelligible/sensible, réalité/apparence, masculin/féminin. Le travail de la déconstruction est un travail de remise en cause de ces oppositions. Nos façons de penser sont marquées par ces oppositions, ces dichotomies conceptuelles. La notion de "réalité", n'a de signification que dans son opposition à la notion d'"apparence". J. Derrida appelle la "différance" ce principe d'opposition des termes qui produit des différences particulières entre deux ordres de réalité.
J.F. Dortier
Quand j'étais gamin, un jour j'ai lu quelque part "Tout est dualité". J'avais pris instantanément cette affirmation très au sérieux, et cela m'avait transporté, dans la confiance, vers les rivages de la certitude : j'avais quelque chose pour commencer à tout penser. Très peu de temps après j'ai dû déchanter : un autre penseur, tout aussi convainquant pour moi, avait écrit "Tout est monade". Du coup, plus rien ne tenait, plus de certitude, plus de méthode. "A quoi bon" me suis-je dit et j'ai baissé les bras. Il m'a fallu longtemps, très longtemps pour recommencer à penser le "tout", quand j'ai compris, malgré les penseurs, que deux courants de pensée indissociables mais ennemis se heurtaient constamment dans la description d'une même chose. J'ai bien vu alors que ces deux courants étaient en guerre partout, pas seulement dans l'opposition monade contre dyade.
C'était pour moi le commencement du chemin vers la compréhension de la triplicité. Aujourd'hui je connais quelques rares foyers cohérents avec cette pensée, la chinoise en tête, tout mon fil de discussion en parle, d'Héraclite à Benjamin. J'apprécie beaucoup ceci : "la relation donne leur sens aux deux pôles qu'elle unit" de Lyotard.
La pensée contemporaine est loin d'avoir admis le principe de triplicité. Malgré tous les signes elle se cantonne encore largement à un combat obtus qui conçoit l'éradication de l'adversaire comme unique possibilité d'exister. Matérialisme, darwinisme, pour citer deux courants parmi les plus bornés, pour ne pas dire stupides, de notre époque, semblant incapables de comprendre qu'ils ne pourront jamais prouver l'inexistence de quelque chose, incapables qu'ils sont de dire "Je ne sais pas".
Donc, comme je le dis au début, ce n'est pas ceci, la triplicité, qui est difficile à admettre : même si très peu le font à haute voix, il me semble qu'au plus profond de soi, c'est une constatation que chaque être questionnant le monde peut reconnaître sans un trouble excessif, par une lente méditation.
Non, ce qui est problématique, inadmissible, insupportable, que j'ai déjà évoqué dans ce fil de discussion, c'est une simple propriété de la dualité, celle que je nomme faute de mieux, sa signature, chose bien trop miraculeuse selon nos critères, qui fait partie intégrante de la pensée chinoise depuis des temps immémoriaux et que toute la pensée occidentale s'échine à ne pas considérer, ou plutôt à déconsidérer, par l'expression d'un dégoût maladif et totalement irrationnel, selon le sens bassement péjoratif que donne la rationalité contemporaine de ce mot pourtant supposé désigner son propre contraire, cette autre vérité profonde selon certains penseurs non négligeables.
mumen- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 21/02/2016
Re: « Il faut une méditation à contre-courant pour regagner ce qu'une mémoire tient pour nous, de toute antiquité, en réserve.»
L'ordre s'oppose au désordre, mais l'ordre n'est pas là où l'on croit généralement, si l'on ignore comment signer les dualités. Occident : personne ne sait.
L'hyper-raison nous abreuve de son pseudo-ordre, qui est désordre exponentiel. Illustration géopolitique du jour :
L'ordre est immanent. Signer les dualités, c'est se connecter à l'ordre immanent. C'est un travail souterrain, difficile, subtil. Héraclite l'énonce et aucun philosophe ne peut l'oublier "La nature aime à se cacher". L'ordre n'est pas donné. Il se découvre par étapes. Il existe un lien oublié, un fil rouge, à nous de le suivre.
Mais attention, c'est une rationalisation et nous ne savons pas rationaliser, pas encore puisque nous ignorons dans la triplicité ce que les Chinois appellent la voie. Pour rationaliser, nous manquons du vocabulaire pour dire "irrationaliser", et pour dire "suivre la voie entre les deux, en allant de l'un à l'autre". Nous n'avons que des insultes et du mépris pour la déraison, nous ne pouvons donc pas raisonner correctement. Les Chinois disent le "Tao va du Yin au Yang" et nous regardons ailleurs d'un air dégouté, nous n'avons aucun mot pour dire la même chose. Nous disséquons tout, inconscients de tuer tout.
Qu'importe Heidegger, je veux dire qu'importe ses mots, l'oubli de l'être, etc. Il est trop compliqué pour les simples mortels, son doigt qui pointe cette lune est tout crochu de se cacher dans la technicité d'un langage cryptique. Il aura échoué si nous nous contentons de le lire.
L'ordre est immanent, mais nous nous empêchons de le lire.
Ce qui verrouille tout, c'est la perception tranchée de la dualité. C'est la victoire totale, systémique, de la raison amputée, qui rejaillit même sur son contraire non tranché par essence, c'est la recherche de destruction de ce qui est autre comme unique comportement. Il faut choisir son camp, c'est obligatoire.
Le médecin dit : "La médecine parallèle est inopérante, ceux qui la font sont soit des imbéciles soit des charlatans" : il parle de ce qu'il ne connait pas pour le détruire. C'est malhonnête et c'est fondamentalement injuste. La posture antagoniste des autres soigneurs est contaminée par ce comportement, elle répond comme on l'agresse et c'est ainsi qu'elle perd toute possibilité d'être crédible, c'est un enchaînement, celui de la colère, qui ne s'arrête jamais puisque tous les protagonistes sont juste inéradicables de ce monde. Ils ont raison tous les deux dans leur domaine et ils ont tort tous les deux de nier l'autre.
Dans la quête du principe, si nous sommes spiritualistes, tout est bon, il suffit de coller ensemble des jolis mots. Trop de liberté, pas assez de rigueur. Si nous sommes matérialistes ou rationalistes, la porte est fermée, son accès est invisibilisé, elle "n'existe pas". Trop de rigueur, pas assez de liberté. Il n'y a personne au milieu, trop de solitude, c'est pour ça que personne n'y arrive. En ce qui me concerne je considère que la rigueur en la matière n'est pas une option, alors j'ai choisi de m'adresser aux seconds, en m'efforçant de m'approcher d'eux, en apprenant à les critiquer avec leurs propres conceptions : pour l'heure, vous, lecteurs de Digression.
Je parle aux personnes : vous le savez, vous êtes vous-même constitués autour de ce combat, vous le menez en vous quand vous passez par exemple "du bureau" à "la maison". C'est votre équilibre psychologique, votre capacité a prendre le recul sur vous même, qui détermine votre possibilité à avoir conscience des deux pôles qui sont en vous aussi. La caractérologie intériorisée est pour cela une clé. Elle montre qui vous êtes par rapport à une normalité, une immanence, sans jugement de valeur, et donc qui est l'indispensable autre, différent, différant.
L'ordre est absolu. Toute dualité correctement choisie, puis correctement signée rejoint automatiquement une signification stable, solide, universelle. Plus on médite de signatures, plus on appréhende le sens immanent de la réalité. C'est un lent et amoureux travail qui produit de la clarté et de la lucidité, c'est une recherche qui apporte du sens nouveau depuis l'humble observation du monde. C'est raisonnable, c'est méthodique. Cela procure au philosophe, prudent et exigeant, une vérification de ses postulats, une assise ou une remise en cause, une espèce de preuve par neuf analogique de l'opération de penser.
"Mais on s'en passe très bien !". Hiroshima, sommet symbolique de l'époque, seul "Tao" qui semble encore un peu gouverner l'hybris du monde.
Je reviendrai avec moins de pathos pour l'écriture analogique. Je suis ainsi aujourd'hui, par ce que je vis. Je suis ainsi parce que je ne crois pas que je puisse faire franchir la limite à d'autres par ma simple conviction, je suis bien trop expérimenté pour cela.
L'hyper-raison nous abreuve de son pseudo-ordre, qui est désordre exponentiel. Illustration géopolitique du jour :
L'ordre est un absolu, que nous relativisons constamment par la raison, par la pensée. La thermodynamique n'aborde le monde que par le biais de la chaleur productrice de désordre, symbolisée par le feu prométhéen, notre paradigme du dépenser toujours plus. Mais pourtant l'entropie sacrosainte est contredite par l'auto-organisation du froid, du repos, par un flocon de neige, par un cristal, par l'ondulation du sable quand la mer se retire. Que dire de l'épiphénomène superficiel, marginal, négligeable selon le physicien : le vivant ?Le fait d’ouvrir un journal ou d’écouter les nouvelles à la radio nous expose à un flot de messages catastrophiques : les sécheresses dévastatrices, les États défaillants, les attaques terroristes, et les accidents financiers. Vous pouvez considérer chacun de ces incidents comme des phénomènes singuliers sans rapport entre eux, ce qui est exactement ce que la présentation commune des nouvelles nous suggère de faire. Vus sous un autre angle, cependant, ils apparaissent comme des symptômes d’une crise systémique, avec différentes branches qui ont des racines communes.
Sortir de la méga-machine
L'ordre est immanent. Signer les dualités, c'est se connecter à l'ordre immanent. C'est un travail souterrain, difficile, subtil. Héraclite l'énonce et aucun philosophe ne peut l'oublier "La nature aime à se cacher". L'ordre n'est pas donné. Il se découvre par étapes. Il existe un lien oublié, un fil rouge, à nous de le suivre.
Mais attention, c'est une rationalisation et nous ne savons pas rationaliser, pas encore puisque nous ignorons dans la triplicité ce que les Chinois appellent la voie. Pour rationaliser, nous manquons du vocabulaire pour dire "irrationaliser", et pour dire "suivre la voie entre les deux, en allant de l'un à l'autre". Nous n'avons que des insultes et du mépris pour la déraison, nous ne pouvons donc pas raisonner correctement. Les Chinois disent le "Tao va du Yin au Yang" et nous regardons ailleurs d'un air dégouté, nous n'avons aucun mot pour dire la même chose. Nous disséquons tout, inconscients de tuer tout.
Qu'importe Heidegger, je veux dire qu'importe ses mots, l'oubli de l'être, etc. Il est trop compliqué pour les simples mortels, son doigt qui pointe cette lune est tout crochu de se cacher dans la technicité d'un langage cryptique. Il aura échoué si nous nous contentons de le lire.
L'ordre est immanent, mais nous nous empêchons de le lire.
Ce qui verrouille tout, c'est la perception tranchée de la dualité. C'est la victoire totale, systémique, de la raison amputée, qui rejaillit même sur son contraire non tranché par essence, c'est la recherche de destruction de ce qui est autre comme unique comportement. Il faut choisir son camp, c'est obligatoire.
Le médecin dit : "La médecine parallèle est inopérante, ceux qui la font sont soit des imbéciles soit des charlatans" : il parle de ce qu'il ne connait pas pour le détruire. C'est malhonnête et c'est fondamentalement injuste. La posture antagoniste des autres soigneurs est contaminée par ce comportement, elle répond comme on l'agresse et c'est ainsi qu'elle perd toute possibilité d'être crédible, c'est un enchaînement, celui de la colère, qui ne s'arrête jamais puisque tous les protagonistes sont juste inéradicables de ce monde. Ils ont raison tous les deux dans leur domaine et ils ont tort tous les deux de nier l'autre.
Dans la quête du principe, si nous sommes spiritualistes, tout est bon, il suffit de coller ensemble des jolis mots. Trop de liberté, pas assez de rigueur. Si nous sommes matérialistes ou rationalistes, la porte est fermée, son accès est invisibilisé, elle "n'existe pas". Trop de rigueur, pas assez de liberté. Il n'y a personne au milieu, trop de solitude, c'est pour ça que personne n'y arrive. En ce qui me concerne je considère que la rigueur en la matière n'est pas une option, alors j'ai choisi de m'adresser aux seconds, en m'efforçant de m'approcher d'eux, en apprenant à les critiquer avec leurs propres conceptions : pour l'heure, vous, lecteurs de Digression.
Je parle aux personnes : vous le savez, vous êtes vous-même constitués autour de ce combat, vous le menez en vous quand vous passez par exemple "du bureau" à "la maison". C'est votre équilibre psychologique, votre capacité a prendre le recul sur vous même, qui détermine votre possibilité à avoir conscience des deux pôles qui sont en vous aussi. La caractérologie intériorisée est pour cela une clé. Elle montre qui vous êtes par rapport à une normalité, une immanence, sans jugement de valeur, et donc qui est l'indispensable autre, différent, différant.
L'ordre est absolu. Toute dualité correctement choisie, puis correctement signée rejoint automatiquement une signification stable, solide, universelle. Plus on médite de signatures, plus on appréhende le sens immanent de la réalité. C'est un lent et amoureux travail qui produit de la clarté et de la lucidité, c'est une recherche qui apporte du sens nouveau depuis l'humble observation du monde. C'est raisonnable, c'est méthodique. Cela procure au philosophe, prudent et exigeant, une vérification de ses postulats, une assise ou une remise en cause, une espèce de preuve par neuf analogique de l'opération de penser.
"Mais on s'en passe très bien !". Hiroshima, sommet symbolique de l'époque, seul "Tao" qui semble encore un peu gouverner l'hybris du monde.
Je reviendrai avec moins de pathos pour l'écriture analogique. Je suis ainsi aujourd'hui, par ce que je vis. Je suis ainsi parce que je ne crois pas que je puisse faire franchir la limite à d'autres par ma simple conviction, je suis bien trop expérimenté pour cela.
mumen- Digressi(f/ve)
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Re: « Il faut une méditation à contre-courant pour regagner ce qu'une mémoire tient pour nous, de toute antiquité, en réserve.»
La recherche qui a consisté à formuler une écriture de la dualité s'est toujours bornée à représenter deux dualités -une quaternité- sous la forme d'un carré ou d'une croix. De ces représentations est née la forme du cinq, par adjonction d'un concept qui constitue un regroupement de l'ensemble des quatre concepts. Cette représentation en cinq parties me semble une heptade (7 parties) incomplète. Il est intéressant de noter qu'aussi bien Jung que Heidegger se sont essayés à cette représentation de la double dualité. Chez Jung, il y a une recherche explicite d'un langage principiel en marge de ses textes sur la synchronicité.
A une exception notable, je n'ai pas trouvé de représentation de la triplicité. C'est pourtant de là qu'il faut partir pour représenter l'équation analogique, à partir de cette seule affirmation : le Un se dédouble en ses opposés.
Ici, il s'avère que je n'ai pas le choix des mots : je représente la toute première équation analogique à l'aide des seuls symboles universels précis disponibles au monde, et en postulant que tous ici sont en mesure de comprendre leur sens au delà de leur origine chinoise, qui est profondément étrangère à notre culture et ainsi fort peu parlante.
Rappelons simplement que yin en chinois signifie le versant ombrageux de la montagne, l'ubac et yang, son versant ensoleillé, l'adret.
Je pense qu'il faut représenter ce qui divise le Un en deux par le symbole qui convient le mieux, le caractère "<". Pour des raisons pratiques, il me faut représenter ces équations en code informatique, le BBCode pour les forum de type PhpBB comme ici, et il est difficile d'employer cette représentation précise. Je me contenterai donc d'un trait vertical : "|" pour les représentations en BBcode.
On pourrait, dans cette représentation première, remplacer le Tao par le Un, et, pour tenter de revenir à des racines latines, il ne serait pas trop audacieux de remplacer le yin par l'anima et le yang par l'animus, même si ce couple de mots a été "réveillé" dans un but assez distinct par Jung.
Cette analogie historique entre yin/yang et anima/animus est discutable, mais il est bon de rappeler que l'équation première désire représenter ce qui ne peut pas être représenté, ce n'est qu'un doigt qui pointe vers quelque chose d'indicible, qui est supposé être la forme de l'ordre immanent. Ce n'est que lorsque nous aurons entré sous cette forme un grand nombre de concepts distincts et bien connus que nous pourrons avoir une idée de ce qui est derrière cette représentation plus ou moins arbitraire. Il s'agit d'une rationalisation, qui, en tant que telle, est obligatoirement une simplification.
Pour décider de la représentation des équations analogiques, j'ai du faire les choix des deux sens de lectures, qui m'ont semblé être imposés par le principe : de gauche à droite et de bas en haut.
Il faut noter tout de suite une caractéristique de cette représentation, déduite du sens de lecture. Ce qui est à gauche est yin, donc le Un est yin, ce qui est à droite est yang, donc les opposés sont yang. Il apparaît ainsi comme "légal" d'effectuer une sorte de rotation de l'équation primaire vers :
Je me dois d'évoquer cette rotation, qui peut sembler contradictoire, mais qui trouve son sens dans certaines circonstances et en premier lieu avec le premier éclairage du principe concernant la dualité réel/idéel.
Cette équation nous dit que la décomposition du Un en les opposés est toujours une vue de l'esprit. C'est fondamental.
Ceci est notre première représentation porteuse de sens. La plupart des gens qui établissent cette signature se trompent, ils placent l'esprit comme étant premier vis-à-vis de la matière. J'ai moi même longtemps commis cette erreur. Peut être que ceci nous vient de l'héritage platonicien.
A une exception notable, je n'ai pas trouvé de représentation de la triplicité. C'est pourtant de là qu'il faut partir pour représenter l'équation analogique, à partir de cette seule affirmation : le Un se dédouble en ses opposés.
Ici, il s'avère que je n'ai pas le choix des mots : je représente la toute première équation analogique à l'aide des seuls symboles universels précis disponibles au monde, et en postulant que tous ici sont en mesure de comprendre leur sens au delà de leur origine chinoise, qui est profondément étrangère à notre culture et ainsi fort peu parlante.
Rappelons simplement que yin en chinois signifie le versant ombrageux de la montagne, l'ubac et yang, son versant ensoleillé, l'adret.
Je pense qu'il faut représenter ce qui divise le Un en deux par le symbole qui convient le mieux, le caractère "<". Pour des raisons pratiques, il me faut représenter ces équations en code informatique, le BBCode pour les forum de type PhpBB comme ici, et il est difficile d'employer cette représentation précise. Je me contenterai donc d'un trait vertical : "|" pour les représentations en BBcode.
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On pourrait, dans cette représentation première, remplacer le Tao par le Un, et, pour tenter de revenir à des racines latines, il ne serait pas trop audacieux de remplacer le yin par l'anima et le yang par l'animus, même si ce couple de mots a été "réveillé" dans un but assez distinct par Jung.
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Cette analogie historique entre yin/yang et anima/animus est discutable, mais il est bon de rappeler que l'équation première désire représenter ce qui ne peut pas être représenté, ce n'est qu'un doigt qui pointe vers quelque chose d'indicible, qui est supposé être la forme de l'ordre immanent. Ce n'est que lorsque nous aurons entré sous cette forme un grand nombre de concepts distincts et bien connus que nous pourrons avoir une idée de ce qui est derrière cette représentation plus ou moins arbitraire. Il s'agit d'une rationalisation, qui, en tant que telle, est obligatoirement une simplification.
Pour décider de la représentation des équations analogiques, j'ai du faire les choix des deux sens de lectures, qui m'ont semblé être imposés par le principe : de gauche à droite et de bas en haut.
Il faut noter tout de suite une caractéristique de cette représentation, déduite du sens de lecture. Ce qui est à gauche est yin, donc le Un est yin, ce qui est à droite est yang, donc les opposés sont yang. Il apparaît ainsi comme "légal" d'effectuer une sorte de rotation de l'équation primaire vers :
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Je me dois d'évoquer cette rotation, qui peut sembler contradictoire, mais qui trouve son sens dans certaines circonstances et en premier lieu avec le premier éclairage du principe concernant la dualité réel/idéel.
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Cette équation nous dit que la décomposition du Un en les opposés est toujours une vue de l'esprit. C'est fondamental.
Ceci est notre première représentation porteuse de sens. La plupart des gens qui établissent cette signature se trompent, ils placent l'esprit comme étant premier vis-à-vis de la matière. J'ai moi même longtemps commis cette erreur. Peut être que ceci nous vient de l'héritage platonicien.
mumen- Digressi(f/ve)
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Re: « Il faut une méditation à contre-courant pour regagner ce qu'une mémoire tient pour nous, de toute antiquité, en réserve.»
La signature des dualités est le rapport des concepts à l'ordre universel.
Une certaine organisation analogique des signatures au sein d'un ensemble de sens donné peut parfois vraiment couler de source. Dans le cas de la dualité réel/idéel, l'analogie avec corps/esprit semble aller de soi, de même que celle avec pratique/théorie. Ceci nous permet de signer facilement des dualités, par contagion d'une signature donnée :
Chaque dualité de cet ensemble est représentante d'une discipline différente, reliées entre-elles par un sens global flagrant. Je nomme ces étendues des clairières du sens.
Quelques dualités célèbres de la philosophie sont des repères très importants que je choisis pour constituer le commencement de ce que je nomme le trousseau d'analogies de chacun, à savoir une liste d'équations de référence qui peuvent servir à confronter toute nouvelle dualité à ce qu'elles disent :
Ceci n'est qu'un début d'exploration qui se limite à un petit ensemble de la très riche philosophie. Ses plus célèbres dualités trouvent une place dans un cadre nouveau et pourtant parfaitement antique. Il a fallu les millénaires, plus le triomphe de la raison, pour qu'elles se décantent et parviennent à l'entendement de tous sous la forme largement banalisée du cours de philosophie en classe de terminale. Si le principe des opposés à rencontré une résistance telle que l'on a à ce point oublié son existence, ce n'est pas sans raison. Il fallait cet oubli à cause de toutes les approximations brouillonnes et poétiques qu'avait produit l'analogie comme source unique de connaissance. Le retour à ce principe n'est possible aujourd'hui que parce qu'autre chose s'est construit et a prévalu : la méthode rationnelle.
Voici que se pose la question d'un certain franchissement. Que faire d'une telle énumération ?
D'abord, pour soi, il faut acquiescer à chacun de ces placements, il faut reconnaitre l'ordre naturel de chaque concept. Ensuite, il faut les faire résonner ensemble, c'est à dire comparer les termes, ligne haute avec ligne haute, ligne basse avec ligne basse, les croisant en cherchant l'analogie flagrante du style : "le sujet est relatif à l'objet, qui est absolu", "croire est irrationnel", "l'immanent est absolu", "le savoir est acquis" et puis aussi apprendre, vérifier, douter, réfléchir : "croire est inné, naturel, concret ?"
C'est une oeuvre de méditation, une pratique de longue haleine à découvrir pour soi même. Il existe bien des champs à explorer pour lesquels je vous suggère qu'existe la cohérence que vous trouverez ici, si vous la trouvez. Chaque équation ajoutée augmente drastiquement les possibilités de comparaison avec son propre trousseau et augmente d'autant les possibilités de perplexité et potentiellement, de découvertes. Dans le cadre de ce message de forum, je mets des signatures de dualités qui me paraissent extrêmement fiables, même si je suis le seul à les avoir signées, et même si je n'explique pas encore comment j'en suis arrivé à ces signatures. Ceci vous ôte sans doute le plaisir de la découverte, mais autorise à ceux qui le veulent bien, une certaine confiance en l'enseignant que j'essaye d'être.
Je dois encore faire une mise en garde qui vaut pour cette page et les suivantes. La tentation est forte de balayer d'un regard une page d'équations et de s'en faire un jugement rapide ou péremptoire. Ce comportement débouche le plus simplement du monde sur l'échec de la compréhension. Pour vraiment comprendre une équation analogique, il faut être bien certain de comprendre les concepts sous-jacents dont l'équation exprimée est souvent l'extrême pointe de recherches complexes. L'équation analogique est très dense, et, il ne faudrait pas déduire du fait que tout ce qui est dans cette page est connu de vous, que vous n'avez rien à apprendre de leur positionnement en fonction du principe. Il ne faut pas non plus croire, à l'opposé, que puisque vous comprenez éventuellement tous les placements présentés ici, vous saurez tout placer aisément. Je le redis, cette pratique est glissante, demande une certaine forme de rigueur et, sans patience et sans la capacité de douter même de l'évidence, elle peut paraître vite décevante.
J'ai à l'étude une méthode qui tend vers une sorte de cartographie des concepts organisés en équation.
Les équations représentent du savoir de chaque discipline et sans doute est-il possible de découvrir des choses nouvelles, même sur des concepts que l'on considère acquis de longue date, parce que l'équation analogique est le lieu privilégié de rencontre entre disciplines.
Voyez cette citation :
Quand on compare les deux premières équations à notre trousseau, on trouve rapidement des connexions qui viennent les enrichir et les confirmer. Pour la troisième, nous n'avons pas encore inscrit l'équation correspondante qui la confirme. Elle fait partie du trousseau le plus ancien connu, celui du yin/yang chinois.
Selon mes habitudes de pensée, une telle harmonie de résultats expérimentaux avec le principe me donne, vous l'aurez compris, une très bonne impression sur ces résultats de recherche. C'est à mes yeux cette "preuve par neuf" que j'évoquais dans un précédent message.
Une certaine organisation analogique des signatures au sein d'un ensemble de sens donné peut parfois vraiment couler de source. Dans le cas de la dualité réel/idéel, l'analogie avec corps/esprit semble aller de soi, de même que celle avec pratique/théorie. Ceci nous permet de signer facilement des dualités, par contagion d'une signature donnée :
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Chaque dualité de cet ensemble est représentante d'une discipline différente, reliées entre-elles par un sens global flagrant. Je nomme ces étendues des clairières du sens.
Quelques dualités célèbres de la philosophie sont des repères très importants que je choisis pour constituer le commencement de ce que je nomme le trousseau d'analogies de chacun, à savoir une liste d'équations de référence qui peuvent servir à confronter toute nouvelle dualité à ce qu'elles disent :
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Ceci n'est qu'un début d'exploration qui se limite à un petit ensemble de la très riche philosophie. Ses plus célèbres dualités trouvent une place dans un cadre nouveau et pourtant parfaitement antique. Il a fallu les millénaires, plus le triomphe de la raison, pour qu'elles se décantent et parviennent à l'entendement de tous sous la forme largement banalisée du cours de philosophie en classe de terminale. Si le principe des opposés à rencontré une résistance telle que l'on a à ce point oublié son existence, ce n'est pas sans raison. Il fallait cet oubli à cause de toutes les approximations brouillonnes et poétiques qu'avait produit l'analogie comme source unique de connaissance. Le retour à ce principe n'est possible aujourd'hui que parce qu'autre chose s'est construit et a prévalu : la méthode rationnelle.
Voici que se pose la question d'un certain franchissement. Que faire d'une telle énumération ?
D'abord, pour soi, il faut acquiescer à chacun de ces placements, il faut reconnaitre l'ordre naturel de chaque concept. Ensuite, il faut les faire résonner ensemble, c'est à dire comparer les termes, ligne haute avec ligne haute, ligne basse avec ligne basse, les croisant en cherchant l'analogie flagrante du style : "le sujet est relatif à l'objet, qui est absolu", "croire est irrationnel", "l'immanent est absolu", "le savoir est acquis" et puis aussi apprendre, vérifier, douter, réfléchir : "croire est inné, naturel, concret ?"
C'est une oeuvre de méditation, une pratique de longue haleine à découvrir pour soi même. Il existe bien des champs à explorer pour lesquels je vous suggère qu'existe la cohérence que vous trouverez ici, si vous la trouvez. Chaque équation ajoutée augmente drastiquement les possibilités de comparaison avec son propre trousseau et augmente d'autant les possibilités de perplexité et potentiellement, de découvertes. Dans le cadre de ce message de forum, je mets des signatures de dualités qui me paraissent extrêmement fiables, même si je suis le seul à les avoir signées, et même si je n'explique pas encore comment j'en suis arrivé à ces signatures. Ceci vous ôte sans doute le plaisir de la découverte, mais autorise à ceux qui le veulent bien, une certaine confiance en l'enseignant que j'essaye d'être.
Je dois encore faire une mise en garde qui vaut pour cette page et les suivantes. La tentation est forte de balayer d'un regard une page d'équations et de s'en faire un jugement rapide ou péremptoire. Ce comportement débouche le plus simplement du monde sur l'échec de la compréhension. Pour vraiment comprendre une équation analogique, il faut être bien certain de comprendre les concepts sous-jacents dont l'équation exprimée est souvent l'extrême pointe de recherches complexes. L'équation analogique est très dense, et, il ne faudrait pas déduire du fait que tout ce qui est dans cette page est connu de vous, que vous n'avez rien à apprendre de leur positionnement en fonction du principe. Il ne faut pas non plus croire, à l'opposé, que puisque vous comprenez éventuellement tous les placements présentés ici, vous saurez tout placer aisément. Je le redis, cette pratique est glissante, demande une certaine forme de rigueur et, sans patience et sans la capacité de douter même de l'évidence, elle peut paraître vite décevante.
J'ai à l'étude une méthode qui tend vers une sorte de cartographie des concepts organisés en équation.
Les équations représentent du savoir de chaque discipline et sans doute est-il possible de découvrir des choses nouvelles, même sur des concepts que l'on considère acquis de longue date, parce que l'équation analogique est le lieu privilégié de rencontre entre disciplines.
Voyez cette citation :
De cette citation, je tire les équations analogiques d'ordre expérimental suivantes, que je signe en fonction de mes habitudes :Prof Rex Jung, Neuropsychologue, University of new Mexico.
"La créativité est un mode de raisonnement fondamentalement différent de l'intelligence. Partenaires, deux réseaux différents dans le cerveau coopèrent pour nous permettre de raisonner, l'un est un type de raisonnement intelligent et l'autre un type de raisonnement créatif. Les deux sont extrêmement importants. Nous sommes très proches de comprendre comment ils fonctionnent. Notre théorie est que le réseau de l'intelligence est plutôt à la surface du cerveau. Avec la créativité les choses sont différentes, elle dépend principalement du réseau du mode par défaut. Le réseau du mode par défaut est un mode qui se trouve plutôt au milieu, à l'intérieur du cerveau. Ces deux réseaux échangent en permanence des informations pour nous permettre de résoudre les problèmes posés par le monde qui nous entoure."
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Quand on compare les deux premières équations à notre trousseau, on trouve rapidement des connexions qui viennent les enrichir et les confirmer. Pour la troisième, nous n'avons pas encore inscrit l'équation correspondante qui la confirme. Elle fait partie du trousseau le plus ancien connu, celui du yin/yang chinois.
Selon mes habitudes de pensée, une telle harmonie de résultats expérimentaux avec le principe me donne, vous l'aurez compris, une très bonne impression sur ces résultats de recherche. C'est à mes yeux cette "preuve par neuf" que j'évoquais dans un précédent message.
mumen- Digressi(f/ve)
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Re: « Il faut une méditation à contre-courant pour regagner ce qu'une mémoire tient pour nous, de toute antiquité, en réserve.»
Douter.
On peut douter de l'universalité du principe, ou de sa manière de le formaliser, c'est ce que je fais encore malgré moi à chaque fois que je me trouve devant une signature d'apparence contradictoire. Mais évidemment, je dois admettre aussi à chaque fois que ce sont les penseurs hors principe qui peuvent se tromper. C'est un triple doute qui s'applique à chaque fois : le principe, moi (ma compréhension du principe et des pensées des autres), finalement les pensées autres qui peuvent être en accord ou fautives par rapport au principe.
En ce qui concerne l'existence d'un principe qui permette de signer des concepts organisés en dualités et autre formes, le doute s'éloigne de moi de plus en plus avec la pratique. Je me considère même depuis assez peu de temps comme un croyant, en quête de ce qui me reliera à d'autres dans cette foi.
En ce qui concerne ma compréhension du principe, après de longues expérimentations, après d'énormes erreurs, j'aboutis à un certaine stabilité de mon système, du système de signatures. Là aussi, je suis en quête de lien, par le biais de la non-contradiction des équations que je propose, mieux, idéalement, par le biais de la confirmation de mes signatures en une cartographie consensuelle/universalisante.
En ce qui concerne les pensées des autres, j'ai avancé sur le terrain privilégié du concept, en me frottant à la philosophie comme elle est, magnifique et difficile, géniale et bordélique. Au commencement, j'ai dû oublier mes prétentions principielles. Elles sont toujours revenues d'elles même, de plus en plus, jusqu'à ce fil de discussion. J'ai dû remettre en cause des pensées qui me dépassaient de loin, j'ai dû décrypter à l'aide du principe des significations cachées, que les plus grands penseurs ne semblent découvrir qu'au soir de leur carrière. Je suis humble dans cette quête des penseurs, je n'ai fait que survoler, me nourrissant de synthèses, mais je ne suis pas nu.
Ce que je veux vous dire c'est que, si j'apporte un certain socle éprouvé pour le principe et ses signatures, il vous faudra en passer aussi par la remise en cause de certaines pensées et de certains penseurs, si jamais un commencement de croyance vous parvenait. C'est une chose extrêmement difficile de déconstruire ce sur quoi l'on a assis sa pensée depuis des décennies. Or c'est exactement ce vers quoi vous amène le principe. Il est premier, il vient avant la philosophie qu'il ordonne. J'ai cette forte conviction qu'il faudra tout relire à partir du principe, une fois qu'on l'aura intégré, une fois qu'il sera devenu paradigmatique.
Encore des précautions oratoires, n'est ce pas ? J'ai tellement de signatures extraordinaires à montrer et je suis tellement persuadé que cette folle richesse va vous déborder au point de les rendre inacceptables en vrac, que je ne cesse de retarder le moment de les montrer. Sachez que les concepts de terminale ne sont qu'un apéritif juste dévoilé, particulièrement destiné au goût des philosophes, particulièrement importants comme barrière éventuellement insurmontable, qui vous incite à remonter à l'origine de votre passion, pour lire ce que l'école ne veut pas montrer, la cohérence naturelle, essentielle, entre les concepts organisés en structures élémentaires les rendant analogues.
Tant que vous, lecteur, n'aurez pas eu l'intuition de la potentialité d'enseignement, même pour des philosophes émérites, contenue dans la dizaine d'équation élémentaires, rien ne vous servira dans cette redécouverte du monde.
Je n'ai pas épuisé les repères de philosophie en classe de terminale.
On peut douter de l'universalité du principe, ou de sa manière de le formaliser, c'est ce que je fais encore malgré moi à chaque fois que je me trouve devant une signature d'apparence contradictoire. Mais évidemment, je dois admettre aussi à chaque fois que ce sont les penseurs hors principe qui peuvent se tromper. C'est un triple doute qui s'applique à chaque fois : le principe, moi (ma compréhension du principe et des pensées des autres), finalement les pensées autres qui peuvent être en accord ou fautives par rapport au principe.
En ce qui concerne l'existence d'un principe qui permette de signer des concepts organisés en dualités et autre formes, le doute s'éloigne de moi de plus en plus avec la pratique. Je me considère même depuis assez peu de temps comme un croyant, en quête de ce qui me reliera à d'autres dans cette foi.
En ce qui concerne ma compréhension du principe, après de longues expérimentations, après d'énormes erreurs, j'aboutis à un certaine stabilité de mon système, du système de signatures. Là aussi, je suis en quête de lien, par le biais de la non-contradiction des équations que je propose, mieux, idéalement, par le biais de la confirmation de mes signatures en une cartographie consensuelle/universalisante.
En ce qui concerne les pensées des autres, j'ai avancé sur le terrain privilégié du concept, en me frottant à la philosophie comme elle est, magnifique et difficile, géniale et bordélique. Au commencement, j'ai dû oublier mes prétentions principielles. Elles sont toujours revenues d'elles même, de plus en plus, jusqu'à ce fil de discussion. J'ai dû remettre en cause des pensées qui me dépassaient de loin, j'ai dû décrypter à l'aide du principe des significations cachées, que les plus grands penseurs ne semblent découvrir qu'au soir de leur carrière. Je suis humble dans cette quête des penseurs, je n'ai fait que survoler, me nourrissant de synthèses, mais je ne suis pas nu.
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Ce que je veux vous dire c'est que, si j'apporte un certain socle éprouvé pour le principe et ses signatures, il vous faudra en passer aussi par la remise en cause de certaines pensées et de certains penseurs, si jamais un commencement de croyance vous parvenait. C'est une chose extrêmement difficile de déconstruire ce sur quoi l'on a assis sa pensée depuis des décennies. Or c'est exactement ce vers quoi vous amène le principe. Il est premier, il vient avant la philosophie qu'il ordonne. J'ai cette forte conviction qu'il faudra tout relire à partir du principe, une fois qu'on l'aura intégré, une fois qu'il sera devenu paradigmatique.
Encore des précautions oratoires, n'est ce pas ? J'ai tellement de signatures extraordinaires à montrer et je suis tellement persuadé que cette folle richesse va vous déborder au point de les rendre inacceptables en vrac, que je ne cesse de retarder le moment de les montrer. Sachez que les concepts de terminale ne sont qu'un apéritif juste dévoilé, particulièrement destiné au goût des philosophes, particulièrement importants comme barrière éventuellement insurmontable, qui vous incite à remonter à l'origine de votre passion, pour lire ce que l'école ne veut pas montrer, la cohérence naturelle, essentielle, entre les concepts organisés en structures élémentaires les rendant analogues.
Tant que vous, lecteur, n'aurez pas eu l'intuition de la potentialité d'enseignement, même pour des philosophes émérites, contenue dans la dizaine d'équation élémentaires, rien ne vous servira dans cette redécouverte du monde.
Je n'ai pas épuisé les repères de philosophie en classe de terminale.
J'ai simplement isolé les plus évidents d'entre eux, qui font corps. J'ai évité certaines signatures pour ne pas encombrer mon message, j'en ai gardé d'autres pour un usage ultérieur et j'atteins dans certains cas la limite soit de ma compréhension, soit de la nature duelle des propositions. Au vu de certaines sources professorales du net, un travail pourrait être produit en ce qui concerne des triplicités, mais que je ne parviens pas suffisamment à croiser.Absolu/relatif - Abstrait/concret - En acte/en puissance - Analyse/synthèse - Cause/fin - Contingent/nécessaire/possible - Croire/savoir - Essentiel/accidentel - Expliquer/comprendre - En fait/en droit - Formel/matériel - Genre/espèce/individu - Idéal/réel - Identité/égalité/différence - Intuitif/discursif - Légal/légitime - Médiat/immédiat - Objectif/subjectif - Obligation/contrainte - Origine/fondement - Persuader/convaincre - Ressemblance/analogie - Principe/conséquence - En théorie/en pratique - Transcendant/immanent - Universel/général/particulier/singulier
J'ai mis en gras ce qui me semble être l'injonction de l'éducation nationale à ne pas s'occuper d'un principe, injonction qui était bien plus claire (de mémoire, c'était rédigé un peu comme : "vous ne chercherez pas à faire des rapprochements, etc") dans le même texte précédant l'année 2003 que je n'arrive plus à retrouver sur le Net - toute contribution à ressortir le ou les texte officiels antérieurs à 2003 serait appréciée.Les distinctions ainsi spécifiées présentent un caractère opératoire et, à des degrés variables, transversal, qui permet de les mobiliser progressivement, en relation avec l’examen des notions et l’étude des œuvres, ainsi que dans les divers exercices proposés aux élèves. Par exemple, la distinction cause/fin peut être impliquée dans l’examen des notions de vérité, d’histoire, de liberté, d’interprétation, de vivant, ou la distinction idéal/réel peut intervenir dans celui des notions d’art, de religion, de liberté, de bonheur, etc.
C’est aussi pourquoi ces repères ne feront en aucun cas l’objet d’un enseignement séparé ni ne constitueront des parties de cours ; le professeur déterminera à quelles occasions et dans quels contextes il en fera le mieux acquérir par les élèves l’usage pertinent, qui ne saurait se réduire à un apprentissage mécanique de définitions.
mumen- Digressi(f/ve)
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Re: « Il faut une méditation à contre-courant pour regagner ce qu'une mémoire tient pour nous, de toute antiquité, en réserve.»
Le forum représente peut être bien mon mode d'expression favori. Il est l'approximation la plus proche de l'agora, qui me fait envie depuis toujours.
Je crois que c'est une question de caractérologie : j'associe à cette spécificité la notion d'abduction ou encore de discursivité. La discursivité est le mode du détective, c'est un mode réactif. Dans un certain fil de discussion poussbois confesse une inaptitude à initier de nouveaux fils, mais dit se sentir bien plus à l'aise dans la réponse à des sujets. C'est exactement ce dont je parle et c'est ainsi que je fonctionne moi aussi.
Dans la caractérologie lesennienne, ce trait est celui du passif, opposé à l'actif. Si cette opposition parait bien désigner quelque chose de cohérent, elle est problématique à mes yeux. La signature implicitement admise par tous (l'activité est yang, la passivité yin) pose certains problèmes de cohérence qui me retiennent depuis longtemps. D'abord et avant tout, la passivité, en plus d'être typiquement péjorative, n'indique pas clairement d'utilité, de fonction. Or en caractérologie, c'est un postulat élémentaire, il n'y a pas plus de supériorité que de déchet intrinsèques, tout est utile. J'avais d'abord essayé d'adjoindre à la passivité la contemplativité, mais cela ne suffisait pas à déminer cette dualité.
La solution de remplacement satisfaisante de la passivité qui m'est apparue tout récemment est celle de la réactivité. L'actif est premier, le réactif est second et cette signature change tout.
Je fais ici un petit aparté pour inscrire deux dualités essentielles, qui sont tirée directement d'une des interprétation fréquente de l'aphorisme chinois "Le Tao va du yin au yang" :
La dualité actif/réactif est assez neuve pour moi. Si l'on recherche ses utilisations, on trouve une notion de puissance électrique qui m'échappe et on trouve la volonté de puissance nietzschéenne en corrélation avec les dualités force/faiblesse, affirmation/négation et pluralisme/monisme. Les analogies établies par Nietzsche entre équations sont implicitement signées, mais sans point de repère. Elles montrent, par rapport à mes signatures, des contradictions.
Nietzsche égalise les membres de diverses dualités sans méthode, laissant de la place à la possibilité d'inversion à cause de facteurs d'ordre psychologique. Il me semble reconnaitre chez lui un problème par rapport aux équations analogiques, qui est générique chez de nombreux autres penseurs : ils définissent leur pensée en opposition à un système antérieur, bancal et haï, sans discerner ce que ce système a de juste. Ils construisent ainsi des contre-systèmes efficaces pour l'éradication, mais mal étayés pour une reconstruction, puisqu'ils veulent contrer une part de sagesse réelle par un dogmatisme qui est une opinion transmuée en vérité.
Cela doit être clair, si je m'autorise un tel jugement de Nietzsche, ce n'est qu'en fonction de signatures qui me paraissent fautives chez lui et non sur ma culture de son oeuvre. Tout débat ici à ce sujet devrait porter, non sur la compréhension de l'oeuvre nietzschéenne, mais sur la signature des dualités qu'il exploite et met en relation.
La dualité caractérologique activité/réactivité était en réalité le prétexte d'une méditation sur l'absolu et le relatif. Il est intéressant que cette digression m'ait conduit aux rivages de la physique par l'électricité, même si je n'ai pas compris cette histoire de puissance réactive, car la dualité de l'absolu et du relatif nous amène très souvent vers la physique, c'est à dire vers du concret. Pour expliciter ceci, partons de quelques dualités chinoises célèbres :
La température la plus basse est nommée le zéro absolu et elle est inaccessible, la plus haute est infinie, relative. L'absence de couleur est le noir, il n'existe pas de noir, ne serait-ce qu'à cause de l'observateur qui lui même est une "lampe", il rayonne. Le blanc n'existe pas, il suffit, pour se le prouver de prendre une feuille blanche et de la placer dans un rayon de lumière : le blanc d'avant devient gris et le nouveau blanc n'attend qu'une lumière plus forte pour devenir gris à son tour, il est relatif. Pour le bas et le haut, il faut là encore être un observateur pour le comprendre : le bas est le sol et si l'on creuse, c'est que le zéro était plus bas, comme pour le thermomètre, cela s'arrête sans doute au centre de gravité de la planète. Par contre, le haut n'a pas de fin, il est infini, lui aussi.
Il est intéressant d'aller plus loin en physique, vers les constantes de Planck qui confirment la dualité. Le plus petit grain de matière, la plus petite dimension d'espace, le plus petit intervalle de temps. Et puis le temps zéro du Big Bang et l'expansion de l'univers.
Je crois que c'est une question de caractérologie : j'associe à cette spécificité la notion d'abduction ou encore de discursivité. La discursivité est le mode du détective, c'est un mode réactif. Dans un certain fil de discussion poussbois confesse une inaptitude à initier de nouveaux fils, mais dit se sentir bien plus à l'aise dans la réponse à des sujets. C'est exactement ce dont je parle et c'est ainsi que je fonctionne moi aussi.
Dans la caractérologie lesennienne, ce trait est celui du passif, opposé à l'actif. Si cette opposition parait bien désigner quelque chose de cohérent, elle est problématique à mes yeux. La signature implicitement admise par tous (l'activité est yang, la passivité yin) pose certains problèmes de cohérence qui me retiennent depuis longtemps. D'abord et avant tout, la passivité, en plus d'être typiquement péjorative, n'indique pas clairement d'utilité, de fonction. Or en caractérologie, c'est un postulat élémentaire, il n'y a pas plus de supériorité que de déchet intrinsèques, tout est utile. J'avais d'abord essayé d'adjoindre à la passivité la contemplativité, mais cela ne suffisait pas à déminer cette dualité.
La solution de remplacement satisfaisante de la passivité qui m'est apparue tout récemment est celle de la réactivité. L'actif est premier, le réactif est second et cette signature change tout.
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Je fais ici un petit aparté pour inscrire deux dualités essentielles, qui sont tirée directement d'une des interprétation fréquente de l'aphorisme chinois "Le Tao va du yin au yang" :
- aparté:
| Yang | | Yin | Second | | Premier | Fort | | Faible
Leur interprétation peut sembler étrange, mais fonctionne : si le yin et le yang sont inséparables, le yin est premier et le yang second ; le premier est faible, le second s'appuie sur son prédécesseur et ainsi est fort. S'il y avait deux dualités qui soient analogiquement applicables dans tous les cas, ce seraient celles là. Certaines personnes trouvent éclairant d'inscrire une petite flèche montante dans le schéma de l'équation :
Ce mouvement indique toujours une croissance. Quand on devra parler de décroissance, ou encore de passage du yang au yin, alors on parlera de retour. La notion du retour est complexe. Je la crois assez proche de ce qu'entend Heidegger par ce même concept et aboutit à la notion de circularité avec évolution, qui se symbolise souvent par une spirale.
La dualité actif/réactif est assez neuve pour moi. Si l'on recherche ses utilisations, on trouve une notion de puissance électrique qui m'échappe et on trouve la volonté de puissance nietzschéenne en corrélation avec les dualités force/faiblesse, affirmation/négation et pluralisme/monisme. Les analogies établies par Nietzsche entre équations sont implicitement signées, mais sans point de repère. Elles montrent, par rapport à mes signatures, des contradictions.
Affirmation et négation sont les qualités de la volonté de puissance, comme actif et réactif sont les qualités des forces. L'affirmation est multiple et pluraliste, contrairement à la négation qui est lourdement moniste.
Il égalise action/affirmation/force/pluralisme d'une part et réaction/négation/faiblesse/monisme d'autre part. A titre de curiosité pour le moment, voici ma signature de ces dualités :La sélection naturelle favorise les faibles et les réactifs, les « secondaires », et ce à plus forte raison dans l'histoire humaine.
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Nietzsche égalise les membres de diverses dualités sans méthode, laissant de la place à la possibilité d'inversion à cause de facteurs d'ordre psychologique. Il me semble reconnaitre chez lui un problème par rapport aux équations analogiques, qui est générique chez de nombreux autres penseurs : ils définissent leur pensée en opposition à un système antérieur, bancal et haï, sans discerner ce que ce système a de juste. Ils construisent ainsi des contre-systèmes efficaces pour l'éradication, mais mal étayés pour une reconstruction, puisqu'ils veulent contrer une part de sagesse réelle par un dogmatisme qui est une opinion transmuée en vérité.
Cela doit être clair, si je m'autorise un tel jugement de Nietzsche, ce n'est qu'en fonction de signatures qui me paraissent fautives chez lui et non sur ma culture de son oeuvre. Tout débat ici à ce sujet devrait porter, non sur la compréhension de l'oeuvre nietzschéenne, mais sur la signature des dualités qu'il exploite et met en relation.
La dualité caractérologique activité/réactivité était en réalité le prétexte d'une méditation sur l'absolu et le relatif. Il est intéressant que cette digression m'ait conduit aux rivages de la physique par l'électricité, même si je n'ai pas compris cette histoire de puissance réactive, car la dualité de l'absolu et du relatif nous amène très souvent vers la physique, c'est à dire vers du concret. Pour expliciter ceci, partons de quelques dualités chinoises célèbres :
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La température la plus basse est nommée le zéro absolu et elle est inaccessible, la plus haute est infinie, relative. L'absence de couleur est le noir, il n'existe pas de noir, ne serait-ce qu'à cause de l'observateur qui lui même est une "lampe", il rayonne. Le blanc n'existe pas, il suffit, pour se le prouver de prendre une feuille blanche et de la placer dans un rayon de lumière : le blanc d'avant devient gris et le nouveau blanc n'attend qu'une lumière plus forte pour devenir gris à son tour, il est relatif. Pour le bas et le haut, il faut là encore être un observateur pour le comprendre : le bas est le sol et si l'on creuse, c'est que le zéro était plus bas, comme pour le thermomètre, cela s'arrête sans doute au centre de gravité de la planète. Par contre, le haut n'a pas de fin, il est infini, lui aussi.
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Il est intéressant d'aller plus loin en physique, vers les constantes de Planck qui confirment la dualité. Le plus petit grain de matière, la plus petite dimension d'espace, le plus petit intervalle de temps. Et puis le temps zéro du Big Bang et l'expansion de l'univers.
mumen- Digressi(f/ve)
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Re: « Il faut une méditation à contre-courant pour regagner ce qu'une mémoire tient pour nous, de toute antiquité, en réserve.»
Je suis discursif et réactif. C'est ma caractérologie, c'est ma psychologie innée, décrite en fonction des trois traits lesenniens revisités par mes soins, selon le principe.
Je m'autorise à penser que les membres expressifs du forum Digression sont majoritairement du type discursif. Les intuitifs et les inductifs n'écrivent quasiment jamais sur les forums à forte connotation intellectuelle et les logiques intransigeants sont partis ailleurs, après la rituelle dispute fondamentale. Ceux qui sont restés sont les ioniens. Oui je sais, c'est abrupt, mais les précautions oratoires sont ici désormais de peu d'intérêt. Continuons.
Ce que je nomme caractérologie, nous le savons, c'est ce qui pointe vers une psychologie de l'inné. Cette psychologie là a reçu bien d'autres noms, à commencer bien sûr par l'incontournable tempérament hippocratique.
La caractéristique commune à toutes ces sciences du trait est la description d'une position par défaut de la psyché humaine au moyen de un à quatre traits duels de caractère. Les deux premiers traits sont les plus connus, les plus étudiés et les plus sûrs. Ils donnent à eux deux un précieux éventail descriptif qui ne se laisse pas réduire en un instant.
La question est : comment pointer vers l'absolu de ces deux traits sans tenter de s'en rendre, avec des désignations, propriétaires exclusifs comme tous l'ont fait ? La réponse est : par la sagesse des opposés, exposée magistralement, mais comme à contre cœur, par la philosophie, en découvrant que deux des dualités les plus essentielles de cette philosophie pointent précisément vers les mêmes objets que pointent les deux traits caractérologiques majeurs.
Ces deux dualités traversent et fondent toute l'histoire de l'humanité depuis l'antiquité. Elles fondent aussi une néocaractérologie.
La première des deux est parfaitement mise en exergue dans l'opposition historique entre ioniens et éléates :
Elle est aussi mise en avant dans l'autre opposition notoire qu'a la philosophie, celle avec la théologie, qui peut s'exprimer avec les mêmes dualités que celles citées ci-dessus, tout en étant nettement distincte de l'ionisme. Je rappelle que, selon moi, la théologie instrumentalise et distort le principe en le subjectivant à sa manière (bien/mal), alors que pour l'ionisme des origines il est pur objet de recherche. La théologie, grâce a son instrumentalisation du principe, a éminemment pu servir d'éteignoir pour la philosophie de son problème fondateur : celui de l'abandon de la sagesse.
Ces deux dualités, inscrites ici dans un ordre immanent qui reste à comprendre, peuvent s'écrire ainsi :
Toutes les caractérologies du trait, sans exception, sont transcriptibles selon ces deux dualités.
Voila, je voulais déjà poser tout ceci, je continue.
En tant que détective (discursif), même si je réfléchis énormément à ce que j'écris avant de l'écrire, je ne sais pas exactement d'avance ce que je vais écrire. Cela donne un style peu être bizarre pour mes lecteurs.
Par exemple, quand j'ai commencé dans le message précédent à parler de la dualité actif/réactif, je ne savais pas que j'allais parler de Nietzsche, cela vous donne une idée de cette façon de procéder. Ceci pour dire que je suis conscient des excès de mon style. D'une part, je n'écris pas très bien, je suis inégal et souvent lourd et d'autre part, je l'ai dit une fois, je ne peux pas m'empêcher de vivre ce que je pense, de telle façon que vont, ici où là, sortir de mes textes des opinions pas forcément "de référence". Les idées que j'ai sorties sur la dualité en question sont des idées en progrès et je peux très bien revenir aisément demain sur les opinions un peu trop rapides que j'ai formulées à chaud.
Cela ne m'intéresse pas plus que cela d'avoir raison, ce qui me gouverne vraiment, c'est de comprendre les choses, de construire cette compréhension et de la transmettre. Ceci pour vous dire, lecteurs, de ne pas trop vous laisser distraire par ce qui est avant tout un style caractérologique (l'irrationalité), qui s'accompagne nécessairement d'un certain négligé, c'est d'ailleurs comme cela qu'on le reconnait.
Ajoutez à cela pour peut être parvenir à mieux, si pas admettre, au moins comprendre mon style, que, contrairement à vous, lecteurs du forum Digression, je ne suis pas du tout formé à la méthodologie, ce qui augmente évidemment ce côté "défectueux" du "sans-plan" irrationnel.
En quelques textes j'ai cité une bonne trentaine de dualités avérées pour moi. Je peux continuer à peu près indéfiniment ce genre d'exercice et ainsi aboutir facilement au nombre que j'avais annoncé de cent dualités signées sans que cela se voit spécialement. Mais mon idée initiale ici ce n'est pas de faire un feuilleton, c'est d'expliquer la technique de l'écriture analogique et je n'ai pas encore fini.
Les quelques formes de la philosophie que j'ai exposées sont toutes des dualités. La philosophie ne semble reconnaître que très peu de triplicités, ce que l'on comprend d'une part à une réticence et d'autre part à une plus grande difficulté à trouver des formes triples que des formes doubles. De la psychologie semble se dégager une clairière de triplicités, qui trouve sa source dans l'antiquité :
et sa continuité dans le freudisme, puis l'analyse transactionnelle :
On peut citer une triplicité assez évidente, qui démontre un sens en fonction de la rotation de l'équation dont j' ai parlé au début :
et qui résonne aisément avec cet autre évidence :
J'ai fait, avec ces derniers textes, un exposé de la technique et un mode exploratoire à partir de cette technique. Je vais ensuite passer, ce texte nous y prépare avec la première double dualité signable de la caractérologie, à la dimension analogique supérieure, celle qui aborde l'arborescence et révèle une série infinie de formes analogiques.
Je m'autorise à penser que les membres expressifs du forum Digression sont majoritairement du type discursif. Les intuitifs et les inductifs n'écrivent quasiment jamais sur les forums à forte connotation intellectuelle et les logiques intransigeants sont partis ailleurs, après la rituelle dispute fondamentale. Ceux qui sont restés sont les ioniens. Oui je sais, c'est abrupt, mais les précautions oratoires sont ici désormais de peu d'intérêt. Continuons.
Ce que je nomme caractérologie, nous le savons, c'est ce qui pointe vers une psychologie de l'inné. Cette psychologie là a reçu bien d'autres noms, à commencer bien sûr par l'incontournable tempérament hippocratique.
La caractéristique commune à toutes ces sciences du trait est la description d'une position par défaut de la psyché humaine au moyen de un à quatre traits duels de caractère. Les deux premiers traits sont les plus connus, les plus étudiés et les plus sûrs. Ils donnent à eux deux un précieux éventail descriptif qui ne se laisse pas réduire en un instant.
La question est : comment pointer vers l'absolu de ces deux traits sans tenter de s'en rendre, avec des désignations, propriétaires exclusifs comme tous l'ont fait ? La réponse est : par la sagesse des opposés, exposée magistralement, mais comme à contre cœur, par la philosophie, en découvrant que deux des dualités les plus essentielles de cette philosophie pointent précisément vers les mêmes objets que pointent les deux traits caractérologiques majeurs.
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Ces deux dualités traversent et fondent toute l'histoire de l'humanité depuis l'antiquité. Elles fondent aussi une néocaractérologie.
La première des deux est parfaitement mise en exergue dans l'opposition historique entre ioniens et éléates :
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Elle est aussi mise en avant dans l'autre opposition notoire qu'a la philosophie, celle avec la théologie, qui peut s'exprimer avec les mêmes dualités que celles citées ci-dessus, tout en étant nettement distincte de l'ionisme. Je rappelle que, selon moi, la théologie instrumentalise et distort le principe en le subjectivant à sa manière (bien/mal), alors que pour l'ionisme des origines il est pur objet de recherche. La théologie, grâce a son instrumentalisation du principe, a éminemment pu servir d'éteignoir pour la philosophie de son problème fondateur : celui de l'abandon de la sagesse.
Ces deux dualités, inscrites ici dans un ordre immanent qui reste à comprendre, peuvent s'écrire ainsi :
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Toutes les caractérologies du trait, sans exception, sont transcriptibles selon ces deux dualités.
Voila, je voulais déjà poser tout ceci, je continue.
En tant que détective (discursif), même si je réfléchis énormément à ce que j'écris avant de l'écrire, je ne sais pas exactement d'avance ce que je vais écrire. Cela donne un style peu être bizarre pour mes lecteurs.
Par exemple, quand j'ai commencé dans le message précédent à parler de la dualité actif/réactif, je ne savais pas que j'allais parler de Nietzsche, cela vous donne une idée de cette façon de procéder. Ceci pour dire que je suis conscient des excès de mon style. D'une part, je n'écris pas très bien, je suis inégal et souvent lourd et d'autre part, je l'ai dit une fois, je ne peux pas m'empêcher de vivre ce que je pense, de telle façon que vont, ici où là, sortir de mes textes des opinions pas forcément "de référence". Les idées que j'ai sorties sur la dualité en question sont des idées en progrès et je peux très bien revenir aisément demain sur les opinions un peu trop rapides que j'ai formulées à chaud.
Cela ne m'intéresse pas plus que cela d'avoir raison, ce qui me gouverne vraiment, c'est de comprendre les choses, de construire cette compréhension et de la transmettre. Ceci pour vous dire, lecteurs, de ne pas trop vous laisser distraire par ce qui est avant tout un style caractérologique (l'irrationalité), qui s'accompagne nécessairement d'un certain négligé, c'est d'ailleurs comme cela qu'on le reconnait.
Ajoutez à cela pour peut être parvenir à mieux, si pas admettre, au moins comprendre mon style, que, contrairement à vous, lecteurs du forum Digression, je ne suis pas du tout formé à la méthodologie, ce qui augmente évidemment ce côté "défectueux" du "sans-plan" irrationnel.
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En quelques textes j'ai cité une bonne trentaine de dualités avérées pour moi. Je peux continuer à peu près indéfiniment ce genre d'exercice et ainsi aboutir facilement au nombre que j'avais annoncé de cent dualités signées sans que cela se voit spécialement. Mais mon idée initiale ici ce n'est pas de faire un feuilleton, c'est d'expliquer la technique de l'écriture analogique et je n'ai pas encore fini.
Les quelques formes de la philosophie que j'ai exposées sont toutes des dualités. La philosophie ne semble reconnaître que très peu de triplicités, ce que l'on comprend d'une part à une réticence et d'autre part à une plus grande difficulté à trouver des formes triples que des formes doubles. De la psychologie semble se dégager une clairière de triplicités, qui trouve sa source dans l'antiquité :
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et sa continuité dans le freudisme, puis l'analyse transactionnelle :
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On peut citer une triplicité assez évidente, qui démontre un sens en fonction de la rotation de l'équation dont j' ai parlé au début :
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et qui résonne aisément avec cet autre évidence :
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J'ai fait, avec ces derniers textes, un exposé de la technique et un mode exploratoire à partir de cette technique. Je vais ensuite passer, ce texte nous y prépare avec la première double dualité signable de la caractérologie, à la dimension analogique supérieure, celle qui aborde l'arborescence et révèle une série infinie de formes analogiques.
Dernière édition par mumen le Lun 23 Mai 2016 - 12:10, édité 2 fois (Raison : Précisé les équations du temps, mis en marron.)
mumen- Digressi(f/ve)
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Re: « Il faut une méditation à contre-courant pour regagner ce qu'une mémoire tient pour nous, de toute antiquité, en réserve.»
Le degré supérieur de l'écriture analogique est l'arborescence. Un des deux pôles de la dualité devient lui même le Un d'une autre dualité, plus précisément les deux pôles d'une dualité deviennent les Un de deux autres dualités, ceci en fonction d'une même analogique. Ainsi la somme d'une dualité avec deux autres donne sept éléments et non neuf, puisque les deux Un ajoutés sont déjà présents à l'identique par les pôles de la dualité principale.
Cette représentation nous fait apparaître deux nouvelles formes, la quaternité et l'heptade. La symbolique chinoise connait et signe la quaternité des quatre éléments, que l'on peut déduire dans le Yi-King, comme suit :
En toute analogique cette signature est fautive, la correcte est celle ci :
Les crochets à droite de cette représentation visualisent les opposition entre éléments de la quaternité :
Ce qui me permet de signer cette dualité repose avant tout sur une analogie concrete, celle des états de la matière.
Cette signature est basée sur l'état de la matière en fonction croissante de la chaleur, donc de l'absolu au relatif. Cela s'accompagne d'agitation croissante et de densité décroissante. Comme l'adret et l'ubac le sont pour les dualités, ces repères sont au commencement de toute analogie par quaternité.
Il est important de noter que toute contagion de signature est nécessairement initiée d'abord par un phénomène matériel (ombre/lumière, états de la matière). C'est ainsi que nous avons vu que la dualité absolu/relatif est ancrée dans la matérialité et qu'elle se trouve donc être une référence des plus fermes. Il n'y a pas d'autre moyen d'initier la propagation des signatures que de commencer par des équations concrètes. Il faut toutefois parvenir à bien saisir que la signature de phénomènes matériels tombe sous la coupe de l'aphorisme "la nature aime à se cacher" et qu'elle est excessivement glissante, voir même parfois l'inverse de ce à quoi on s'attendrait, on le verra ensuite. Fort heureusement, il ne faut que très peu d'entre elles pour commencer la recherche. Le concept abstrait, qui est une simplification, est longuement poli par les générations de penseurs et se prête ensuite bien mieux, lui, à la signature.
La constitution d'une quaternité se fait par un cumul de deux dualités. Il faut dissocier les deux dualités finales d'une quaternité, des deux dualités constituantes de celle ci. D'ailleurs, dans une octade, c'est quatre dualités finales qui découlent de trois dualités constituantes.
J'ai parlé au préalable de l'importance des deux dualités rationnel/irrationnel et corps/esprit dans la caractérologie, dans cet ordre :
Notons que je n'ai pas choisi l'ordre inverse, parce qu'il aboutit à certains fonctionnements illogiques. Cet ordre là est le bon parce que l'autre est mauvais, je ne peux rien ajouter là dessus.
En fait, ces deux dualités semblent être d'usage bien plus vaste puisqu'ici leur addition nous donne ce qui s'avèrera être une clé de lecture pour les quaternités en général :
Appréciez ceci :
La matière se transforme en énergie et l'espace se transforme en temps : la physique quantique et la relativiste sont comprises ici, au même plan qu'un sous ensemble des circonstances d'Hermagoras.
L'heptade incomplete qui suit est de l'ordre de l'expérience. J'utilise deux des circonstances d'Hermagoras, qui forment une dualité populaire apparemment pas d'ordre philosophique, le pourquoi et le comment.
Il reste en suspens pour cet essai : "Le moyen, avec quoi". Je produis ensuite une seconde heptade expérimentale, complète cette fois ci et utilisant l'ensemble des sept circonstances d'Hermagoras :
Voyez cette expérience :
Aux parties physiques du corps, je fais correspondre leur association imagée. Aux parties concrètes sont rattachés les quatre membres. Les parties abstraites contiennent des neurones (cœur, intestin). "Qu'en pense mon cœur ?, qu'en pense ma tête ?"
Chez Platon, la séparation entre le noble haut du corps et le vil bas est matérialisée par le diaphragme, plaçant l'organe cœur en haut, avec le Thymos. C'est ce placement physiologique, semblant contredire l'expression populaire, qui fragilise cette quaternité pourtant séduisante. Il faut considérer plusieurs données : le cœur est populairement exprimé comme organe pensant ; le Thymos est prioritairement localisé dans la poitrine et rarement aussi dans cœur ; enfin, si le cœur contient des neurones, c'est l'intestin qui en contient bien plus, rendant candidat le ventre à être le véritable second organe pensant du corps.
Dans tous les cas, si la dualité esprit/corps devait être placée en premier devant rationnel/irrationnel, c'est l'élément eau qui caractériserait la poitrine et l'air le ventre, c'est l'une des contradictions qui me font déduire que ce placement est faux.
Enfin, cette recherche nous indique que la trinité platonicienne correspondante n'en est pas une, mais une quaternité incomplète.
Pourquoi pas "Amour" ?
Ces deux dualités célèbres vont nous faire réfléchir :
Ces deux dualités ne sont pas finales dans la quaternité. Le ciel et la terre sont le éléments concrets pris isolément et l'eau et le feu, les éléments abstraits. Ces signatures, bien que valides, ne sont pas présentes sous cette forme dans la quaternité des quatre éléments, elles sont en désordre. C'est seulement en sachant ceci que l'on peut tenter la signature du quadriparti heideggérien, c'est à dire d'abord en se permettant de transcrire ses deux dualités finales selon cette même logique, ce que je fais sur la base de leur sens analogique intrinsèque :
devenant ceci :
pour obtenir :
Le quadriparti aristotéliciens et heideggérien sont-ils délimités pour autant ? Je ne suis pas en mesure de répondre à la question. Mais il est quand même temps de commencer à se demander si je n'ai pas ici donné une réponse troublante à la question de l'énigme en titre de ce fil de discussion. Troublante parce qu'elle s'ancre dans la sagesse taboue des opposés du maître de Heidegger, et troublante aussi parce qu'elle déborde le postulat du quadriparti, l'affirmant par inclusion au sein d'une multiplicité de formes, parfaitement désignées ainsi :
Avec "n" allant de 1 à l'infini, comme profondeur de l'arborescence, résultant en des équations analogiques comportant 1, 2, 3, 4, 7, 8, 15, 16, 31, 32... éléments. Dans les faits, la profondeur de travail la plus grande exploitable par la connaissance humaine contemporaine semble être de 4, constituée de 3 dualités, soit la pentadécade et son octade finale.
J'ai évoqué plusieurs fois cette représentation, sans la dévoiler :
Il s'agit de l'unique fois où les penseurs Chinois, en marge du Yi-King ont utilisé l'écriture que j'explicite ici. Cette unique équation expose le matériel du Yi-King, soit les trois premiers traits, qui dédoublés donnent tous ses hexagrammes. Ce n'est pas la source de mon inspiration, mais sa confirmation qui m'a bouleversé. Les contraintes d'affichage sont différentes, mais le sens est absolument identique. Pour moi, c'est très précisément cette écriture tenue en réserve depuis l'antiquité, pointant directement vers une certaine façon très différente de penser.
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Cette représentation nous fait apparaître deux nouvelles formes, la quaternité et l'heptade. La symbolique chinoise connait et signe la quaternité des quatre éléments, que l'on peut déduire dans le Yi-King, comme suit :
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En toute analogique cette signature est fautive, la correcte est celle ci :
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Les crochets à droite de cette représentation visualisent les opposition entre éléments de la quaternité :
Ce qui me permet de signer cette dualité repose avant tout sur une analogie concrete, celle des états de la matière.
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Cette signature est basée sur l'état de la matière en fonction croissante de la chaleur, donc de l'absolu au relatif. Cela s'accompagne d'agitation croissante et de densité décroissante. Comme l'adret et l'ubac le sont pour les dualités, ces repères sont au commencement de toute analogie par quaternité.
Il est important de noter que toute contagion de signature est nécessairement initiée d'abord par un phénomène matériel (ombre/lumière, états de la matière). C'est ainsi que nous avons vu que la dualité absolu/relatif est ancrée dans la matérialité et qu'elle se trouve donc être une référence des plus fermes. Il n'y a pas d'autre moyen d'initier la propagation des signatures que de commencer par des équations concrètes. Il faut toutefois parvenir à bien saisir que la signature de phénomènes matériels tombe sous la coupe de l'aphorisme "la nature aime à se cacher" et qu'elle est excessivement glissante, voir même parfois l'inverse de ce à quoi on s'attendrait, on le verra ensuite. Fort heureusement, il ne faut que très peu d'entre elles pour commencer la recherche. Le concept abstrait, qui est une simplification, est longuement poli par les générations de penseurs et se prête ensuite bien mieux, lui, à la signature.
La constitution d'une quaternité se fait par un cumul de deux dualités. Il faut dissocier les deux dualités finales d'une quaternité, des deux dualités constituantes de celle ci. D'ailleurs, dans une octade, c'est quatre dualités finales qui découlent de trois dualités constituantes.
J'ai parlé au préalable de l'importance des deux dualités rationnel/irrationnel et corps/esprit dans la caractérologie, dans cet ordre :
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Notons que je n'ai pas choisi l'ordre inverse, parce qu'il aboutit à certains fonctionnements illogiques. Cet ordre là est le bon parce que l'autre est mauvais, je ne peux rien ajouter là dessus.
En fait, ces deux dualités semblent être d'usage bien plus vaste puisqu'ici leur addition nous donne ce qui s'avèrera être une clé de lecture pour les quaternités en général :
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Appréciez ceci :
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La matière se transforme en énergie et l'espace se transforme en temps : la physique quantique et la relativiste sont comprises ici, au même plan qu'un sous ensemble des circonstances d'Hermagoras.
L'heptade incomplete qui suit est de l'ordre de l'expérience. J'utilise deux des circonstances d'Hermagoras, qui forment une dualité populaire apparemment pas d'ordre philosophique, le pourquoi et le comment.
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Il reste en suspens pour cet essai : "Le moyen, avec quoi". Je produis ensuite une seconde heptade expérimentale, complète cette fois ci et utilisant l'ensemble des sept circonstances d'Hermagoras :
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Voyez cette expérience :
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Aux parties physiques du corps, je fais correspondre leur association imagée. Aux parties concrètes sont rattachés les quatre membres. Les parties abstraites contiennent des neurones (cœur, intestin). "Qu'en pense mon cœur ?, qu'en pense ma tête ?"
Chez Platon, la séparation entre le noble haut du corps et le vil bas est matérialisée par le diaphragme, plaçant l'organe cœur en haut, avec le Thymos. C'est ce placement physiologique, semblant contredire l'expression populaire, qui fragilise cette quaternité pourtant séduisante. Il faut considérer plusieurs données : le cœur est populairement exprimé comme organe pensant ; le Thymos est prioritairement localisé dans la poitrine et rarement aussi dans cœur ; enfin, si le cœur contient des neurones, c'est l'intestin qui en contient bien plus, rendant candidat le ventre à être le véritable second organe pensant du corps.
Dans tous les cas, si la dualité esprit/corps devait être placée en premier devant rationnel/irrationnel, c'est l'élément eau qui caractériserait la poitrine et l'air le ventre, c'est l'une des contradictions qui me font déduire que ce placement est faux.
Enfin, cette recherche nous indique que la trinité platonicienne correspondante n'en est pas une, mais une quaternité incomplète.
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Pourquoi pas "Amour" ?
Ces deux dualités célèbres vont nous faire réfléchir :
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Ces deux dualités ne sont pas finales dans la quaternité. Le ciel et la terre sont le éléments concrets pris isolément et l'eau et le feu, les éléments abstraits. Ces signatures, bien que valides, ne sont pas présentes sous cette forme dans la quaternité des quatre éléments, elles sont en désordre. C'est seulement en sachant ceci que l'on peut tenter la signature du quadriparti heideggérien, c'est à dire d'abord en se permettant de transcrire ses deux dualités finales selon cette même logique, ce que je fais sur la base de leur sens analogique intrinsèque :
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devenant ceci :
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pour obtenir :
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Le quadriparti aristotéliciens et heideggérien sont-ils délimités pour autant ? Je ne suis pas en mesure de répondre à la question. Mais il est quand même temps de commencer à se demander si je n'ai pas ici donné une réponse troublante à la question de l'énigme en titre de ce fil de discussion. Troublante parce qu'elle s'ancre dans la sagesse taboue des opposés du maître de Heidegger, et troublante aussi parce qu'elle déborde le postulat du quadriparti, l'affirmant par inclusion au sein d'une multiplicité de formes, parfaitement désignées ainsi :
- (2^n)-1 pour les formes impaires, complètes, synthétiques,
- 2^(n-1) pour les formes paires, incomplètes, analytiques.
Avec "n" allant de 1 à l'infini, comme profondeur de l'arborescence, résultant en des équations analogiques comportant 1, 2, 3, 4, 7, 8, 15, 16, 31, 32... éléments. Dans les faits, la profondeur de travail la plus grande exploitable par la connaissance humaine contemporaine semble être de 4, constituée de 3 dualités, soit la pentadécade et son octade finale.
J'ai évoqué plusieurs fois cette représentation, sans la dévoiler :
Il s'agit de l'unique fois où les penseurs Chinois, en marge du Yi-King ont utilisé l'écriture que j'explicite ici. Cette unique équation expose le matériel du Yi-King, soit les trois premiers traits, qui dédoublés donnent tous ses hexagrammes. Ce n'est pas la source de mon inspiration, mais sa confirmation qui m'a bouleversé. Les contraintes d'affichage sont différentes, mais le sens est absolument identique. Pour moi, c'est très précisément cette écriture tenue en réserve depuis l'antiquité, pointant directement vers une certaine façon très différente de penser.
mumen- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 72
Date d'inscription : 21/02/2016
Re: « Il faut une méditation à contre-courant pour regagner ce qu'une mémoire tient pour nous, de toute antiquité, en réserve.»
Quaternités
Quand on passe des équations analogiques de forme dyadiques ou triadiques, aux formes supérieures en nombre, on se confronte à cette nouvelle notion, qui était préalablement indiscernable, mais qui me semble pleine d'affinité avec la Clairière : dans une équation cohabitent deux genres distincts de dualités : les unes fondent l'équation à chacun de ses noeuds, les autres s'inscrivent en tant qu'apparence finale. On pourrait dire autrement qu'elles sont soit des branches, soit des feuilles. J'ai dit que, pour la quaternité, j'avais deux dualités élémentaires, qui sont irrationalité/rationalité et intellectualité/physicalité. Ces deux dualités viennent pour moi de la caractérologie et ont démontré à la fois une très grande valeur d'explication et de découverte de quaternités. Il s'agit d'une importante clairière de quaternités, si pas la seule.
Sans encore entrer dans la recherche sur les travaux des différents caractérologues, j'expose ensuite les rares quaternités que j'ai pu signer. Je ne vais pas chercher à entrer dans la démonstration de ma façon d'aboutir à ces signatures. En général, pour signer des équations, ma première source est toujours un bon dictionnaire du style de celui ci : cnrtl.fr. Ensuite, les textes, quand il y en a, font référence, en progressant des commentateurs aux auteurs.
Ces quaternités n'ont pas été signées avant moi, par définition et selon mes critères et ce qui seul peut me procurer quelque assurance à leur sujet c'est qu'avec le temps, elles n'ont pas été contredites par d'autres, et qu'elles aient aussi pu servir à asseoir d'autres signatures.
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Mon intérêt pour cette quaternité provient de deux dualités des repères philosophiques de terminale, qui y sont données à priori comme distinctes. Elle a trouvé un intérêt flagrant en caractérologie. Selon les procédés des caractérologues qui ne me satisfont pas, il me serait possible avec cette seule quaternité, de bâtir une caractérologie qui soit ma propriété, puisque personne ne l'a encore fait sur cette base. Mais ma caractérologie est La caractérologie. Elle contient, pour sa fondation, les clairières de la double dualité première, ce qui inclut les quelques quaternités découvertes et encore à découvrir. Elle contient aussi la somme de toutes les études caractérologiques pertinentes, passées au crible du principe.
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La signature des quatre opérations élémentaires de l'arithmétique a dépendu lourdement de l'inversion entre "Oui" et "Non", qui n'a pas fini de nous surprendre. Cette quaternité résonne très bien avec la précédente.
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J'ai découvert cette classification en discutant avec une ancienne élève de "Terminale Philo" des années 1950. Le cours de philosophie de cette classe était scindé selon ces quatre catégories.
Je n'ai pas choisi les sous divisions décrites par Durkheim, mais encore une fois ma clairière. Cette signature s'est avérée extrêmement précieuse avec le temps, comme argument de confirmation de la caractérologie de personnes.Depuis Victor Cousin, une nouvelle division s'est établie qui a prévalu et qui divise la philosophie en quatre parties: Psychologie. Logique. Morale. Métaphysique. Cette division est de toutes la plus simple; c'est aussi la meilleure, et nous l'adopterons.
The Durkheim Pages
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De là m'est venue l'idée de mettre en signature les oeuvres des quatre plus grands penseurs du tournant XIXeme-XXeme siècle, par leurs patronymes qui évoquent parfaitement leurs œuvres. Cette quaternité ne donne pas la caractérologie des penseurs qu'elle cite.
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En dehors du travail des caractérologues, qui est vraiment prolixe, je ne vois pas vraiment d'autre quaternités flagrantes. Il m'en reste sans doute quelques oubliées, griffonnées sur quelque bout de papier. Il en est d'autres plus ou moins informulées, du moins sans mots suffisamment prégnants. Je pense par exemple pour ce second cas, à l'instrumentiste d'un orchestre, un violoniste. Ses deux mains, pour le physique, fonctionnent ensemble pour produire la note : la gauche donne la note, la droite l'exécute. Ses yeux, pour l'intellectuel, le synchronisent avec l'orchestre en suivant son chef et donnent la note suivante en lisant la partition. Sa vision périphérique est synchronique, sa vision centrale est diachronique.
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On peut s'amuser à raconter que la main gauche place la note à jouer, la vision périphérique attend le bon moment, la main droite joue la note et la vision centrale anticipe la note suivante.
mumen- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 72
Date d'inscription : 21/02/2016
Re: « Il faut une méditation à contre-courant pour regagner ce qu'une mémoire tient pour nous, de toute antiquité, en réserve.»
Les repères de la philosophie pour l'esthète chercheur du principe sont de deux types. Il y a les repères dont il suffit de s'approprier une définition universelle de style encyclopédique et ceux pour lesquels il faut au minimum lire un auteur et tenter d'entrer dans sa pensée.
Les repères du premier type sont généralement non équivoques. Soit ils n'ont pas l'une des formes principielles nette - dualité/triplicité/quaternité - Soit ils l'ont clairement. Une recherche simple peut renverser ces présupposés, mais elle est assez vite effectuée et soit la forme est signée, soit elle est candidate à signature, soit elle est non signable. La décantation qui suit une signature nouvelle est supposée apporter des résonances de deux catégories, celles qui confirment la signature et celles qui sont révélées par elle.
Toutes les signatures que j'ai montrées ici sont de ce domaine primaire et simple, elles peuvent toutes être déduites du savoir commun contenu au minimum dans un dictionnaire ou dans une encyclopédie, sans nécessité de se référer à un corpus de significations relatives aux différents auteurs.
La différence entre ces deux types des repères philosophiques s'exprime avec la distinction entre les questions : "Qu'est ce que ça veut dire ?" et "Qu'à-t-il voulu dire ?". La différence réside entre la valeur relative des mots et leur valeur tendant vers un absolu. Bien évidemment, on peut dire que les mots sont nécessairement relatifs et ont été d'abord forgés par des hommes, mais la rupture a lieu quand le commun peut s'approprier la signification, c'est à dire quand le doigt qui désigne peut enfin s'estomper pour laisser apparaître le réel qu'il veut désigner depuis le début.
Je vais illustrer ce fait avec une somme de dualités à connotation religieuse :
Qui produit :
Où le "Visible" a le sens générique de "Sensible".
Ce que je dis ici est important. Je dis que les pensées les plus hautes de la Philosophie sont en construction permanente jusqu'à ce qu'elles se "libèrent" de leurs auteurs. Et ce qu'impliquent plus ou moins mes affirmations ici, c'est l'hypothèse que cette libération, possiblement vécue par le Philosophe comme dégradante vulgarisation et donc retardée, n'est possible que lorsqu'une signature non équivoque et consensuelle est possible.
Prenons les quatre causes aristotéliciennes. Sont-elles admises sans la référence à leur auteur ? Non, ce ne sont pas les quatre causes universelles, il faut toujours se rappeler qu'il s'agit d'une suite de découvertes antérieures à Aristote, complétées par lui et dont la pensée ultérieure n'a pas su valoriser de fixité. Pourtant, au niveau définitionnel, celui de l'encyclopédie, on discerne bien là certaines formes principielles, et plus encore, on trouve un discours explicite à résonance principielle, qui tent à asseoir cette quaternité comme un universel, aussi bien, pour ma maigre culture, chez Aristote que chez Heidegger pour qui il s'agit d'une référence absolument centrale au quadriparti.
Voici que je vais tenter de signer la quaternité des causes aristotéliciennes, en fouillant un peu au large, en mettant en valeur une certaine lecture et en en délaissant d'autres. Il est aisé de tirer des explications usuelles sur les quatre causes une hypothèse de leur deux dualités fondatrices. Ceci n'est qu'une hypothèse, car les penseurs ne cherchaient pas ce genre de fondation, il ne faisaient que désigner neutrement des propriétés remarquables que je m'approprie pour cette étude.
On peut être tenté d'établir des analogies de ces dualités avec des repères classiques, par exemple dans le même ordre avec :
Mais cela ne nous avance pas à grand chose, car dans le domaine de la quaternité nous ne connaissons qu'une clairière et que ce glissement ne nous rapproche pas clairement de celle ci. Au mieux pouvons nous imaginer que nous sommes là en présence d'une nouvelle clairière de quaternités.
L'ordre d'apparition de ces dualités n'est pas nécessairement l'ordre de constitution de l'heptade expérimentale. Les deux expériences produisent une signature plus cohérente que l'autre, c'est la seconde :
La seconde équation est cohérente avec la signature que nous avions fait du quadriparti heideggérien. Nous nous rappelons qu'il avait fallu entrecroiser les deux dualités heideggériennes pour obtenir une assez bonne compatibilité avec nos références.
Au demeurant, même si elle semble signable, la quaternité heideggérienne n'est pas non plus détachée des explicitations de l'auteur. Il persiste en son sein de l'anthropomorphisme en compagnie de matérialité qui font penser à l'association incorrecte selon le principe quaternaire de plusieurs plans de la pensée, ce qui est exactement ce qui ressort de la signature des quatre causes quand on essaye de l'approcher d'autres signatures connues de nous. Les quatre termes aristotéliciens sont compatibles avec ceux d'Hermagoras. On peut traduire sans trahir ni l'un ni l'autre "Cause Finale" par "Pourquoi", "Cause Formelle" par "Comment", etc.
Mais a effectuer cette signature on commence à observer des écarts flagrants entre les deux pensées. On se souvient que si j'avais expérimenté l'heptade hermagorienne sous deux versions incertaines, la quaternité était ferme. On s'attend à retrouver sur les plan de l'équation des termes similaires. Ainsi nous discernons que l'équation des quatre causes est probablement bancale au sens principiel. Nous voyons à la lumière hermagorienne que des choses manquent à la notion aristotélicienne, du moins si elle se veut universelle, or elle le veut.
Nous devons donc obligatoirement étudier la pensée spécifique aristotélicienne pour découvrir de quoi il parle au départ, "Les Causes" et ce que cela place explicitement ou non en dehors de la définition. Ensuite, nous devons penser ce qui est implicite dans la psychologie générale de générations de penseurs et qui est révélé par la comparaison de leurs classements avec l'immanence du principe. On discerne encore et toujours la même enflure de l'égo pour ce tout ce qui touche à une supériorité "tout terrain" de la raison, affublée à tort de tous les sens contradictoires disponibles : absolue et transcendante, première et seconde, sage et exacte.
Les quaternités restant attachées aux noms des géants de la philosophie sont difficilement signables, elles ne s'échappent pas de la pensée qui les maintient en vie. Quand on trouve des références dans la littérature à une espèce d'ordre immanent, elles ne sont pas toujours cohérentes entre elles, elles ne sont pas non plus complètes et finalement, elles "parlent" plus ou moins en dehors de la pensée initiale de l'auteur.
J'ai pu rencontrer selon diverses sources ces compatibilités quaternaires pour Heidegger. La deuxième colonne concerne "L'Oeuvre", la troisième "Les Causes" la quatrième "Les Idoles" :
Il n'est pas inutile de mentionner que j'ai rencontré au moins une source en contradiction avec ce classement.
Chacun de ces mots organisés en quaternités est éventuellement polysémique, en ce sens, il pourrait fort bien s'intégrer à d'autres équations indépendantes sans être nécessairement déplacés, puisque la polysémie est supposée d'abord être réduite par un commentaire, une explicitation, une contextualisation. Établir des équations analogiques est bien sur, en dehors de l'équation universelle première qui est dépourvue de sens, une question de contexte, mais le contexte me semble-t-il est toujours porté par les termes finaux des équations, qui peuvent difficilement apparaître dans d'autres équations. C'est en tout cas ce que j'ai toujours observé et ce que j'ai toujours essayer d'appliquer.
Hölderlin, Rhin :
Pour les quaternités suivantes, je n'ai pas pu trouver d'équivalence au quadriparti :
Les signatures des formes apparemment principielles attachées aux grand penseurs ne sont sans doute pas impossible à réaliser, mais doivent l'être par des spécialistes de ces penseurs. Ce qui n'arrivera jamais tant que la signature analogique n'est pas considérée comme paradigmatique par ces mêmes spécialistes. Nous en sommes loin. Et pourtant :
Les repères du premier type sont généralement non équivoques. Soit ils n'ont pas l'une des formes principielles nette - dualité/triplicité/quaternité - Soit ils l'ont clairement. Une recherche simple peut renverser ces présupposés, mais elle est assez vite effectuée et soit la forme est signée, soit elle est candidate à signature, soit elle est non signable. La décantation qui suit une signature nouvelle est supposée apporter des résonances de deux catégories, celles qui confirment la signature et celles qui sont révélées par elle.
Toutes les signatures que j'ai montrées ici sont de ce domaine primaire et simple, elles peuvent toutes être déduites du savoir commun contenu au minimum dans un dictionnaire ou dans une encyclopédie, sans nécessité de se référer à un corpus de significations relatives aux différents auteurs.
La différence entre ces deux types des repères philosophiques s'exprime avec la distinction entre les questions : "Qu'est ce que ça veut dire ?" et "Qu'à-t-il voulu dire ?". La différence réside entre la valeur relative des mots et leur valeur tendant vers un absolu. Bien évidemment, on peut dire que les mots sont nécessairement relatifs et ont été d'abord forgés par des hommes, mais la rupture a lieu quand le commun peut s'approprier la signification, c'est à dire quand le doigt qui désigne peut enfin s'estomper pour laisser apparaître le réel qu'il veut désigner depuis le début.
Je vais illustrer ce fait avec une somme de dualités à connotation religieuse :
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Qui produit :
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Où le "Visible" a le sens générique de "Sensible".
Ce que je dis ici est important. Je dis que les pensées les plus hautes de la Philosophie sont en construction permanente jusqu'à ce qu'elles se "libèrent" de leurs auteurs. Et ce qu'impliquent plus ou moins mes affirmations ici, c'est l'hypothèse que cette libération, possiblement vécue par le Philosophe comme dégradante vulgarisation et donc retardée, n'est possible que lorsqu'une signature non équivoque et consensuelle est possible.
Prenons les quatre causes aristotéliciennes. Sont-elles admises sans la référence à leur auteur ? Non, ce ne sont pas les quatre causes universelles, il faut toujours se rappeler qu'il s'agit d'une suite de découvertes antérieures à Aristote, complétées par lui et dont la pensée ultérieure n'a pas su valoriser de fixité. Pourtant, au niveau définitionnel, celui de l'encyclopédie, on discerne bien là certaines formes principielles, et plus encore, on trouve un discours explicite à résonance principielle, qui tent à asseoir cette quaternité comme un universel, aussi bien, pour ma maigre culture, chez Aristote que chez Heidegger pour qui il s'agit d'une référence absolument centrale au quadriparti.
Voici que je vais tenter de signer la quaternité des causes aristotéliciennes, en fouillant un peu au large, en mettant en valeur une certaine lecture et en en délaissant d'autres. Il est aisé de tirer des explications usuelles sur les quatre causes une hypothèse de leur deux dualités fondatrices. Ceci n'est qu'une hypothèse, car les penseurs ne cherchaient pas ce genre de fondation, il ne faisaient que désigner neutrement des propriétés remarquables que je m'approprie pour cette étude.
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On peut être tenté d'établir des analogies de ces dualités avec des repères classiques, par exemple dans le même ordre avec :
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Mais cela ne nous avance pas à grand chose, car dans le domaine de la quaternité nous ne connaissons qu'une clairière et que ce glissement ne nous rapproche pas clairement de celle ci. Au mieux pouvons nous imaginer que nous sommes là en présence d'une nouvelle clairière de quaternités.
L'ordre d'apparition de ces dualités n'est pas nécessairement l'ordre de constitution de l'heptade expérimentale. Les deux expériences produisent une signature plus cohérente que l'autre, c'est la seconde :
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La seconde équation est cohérente avec la signature que nous avions fait du quadriparti heideggérien. Nous nous rappelons qu'il avait fallu entrecroiser les deux dualités heideggériennes pour obtenir une assez bonne compatibilité avec nos références.
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Au demeurant, même si elle semble signable, la quaternité heideggérienne n'est pas non plus détachée des explicitations de l'auteur. Il persiste en son sein de l'anthropomorphisme en compagnie de matérialité qui font penser à l'association incorrecte selon le principe quaternaire de plusieurs plans de la pensée, ce qui est exactement ce qui ressort de la signature des quatre causes quand on essaye de l'approcher d'autres signatures connues de nous. Les quatre termes aristotéliciens sont compatibles avec ceux d'Hermagoras. On peut traduire sans trahir ni l'un ni l'autre "Cause Finale" par "Pourquoi", "Cause Formelle" par "Comment", etc.
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Mais a effectuer cette signature on commence à observer des écarts flagrants entre les deux pensées. On se souvient que si j'avais expérimenté l'heptade hermagorienne sous deux versions incertaines, la quaternité était ferme. On s'attend à retrouver sur les plan de l'équation des termes similaires. Ainsi nous discernons que l'équation des quatre causes est probablement bancale au sens principiel. Nous voyons à la lumière hermagorienne que des choses manquent à la notion aristotélicienne, du moins si elle se veut universelle, or elle le veut.
Nous devons donc obligatoirement étudier la pensée spécifique aristotélicienne pour découvrir de quoi il parle au départ, "Les Causes" et ce que cela place explicitement ou non en dehors de la définition. Ensuite, nous devons penser ce qui est implicite dans la psychologie générale de générations de penseurs et qui est révélé par la comparaison de leurs classements avec l'immanence du principe. On discerne encore et toujours la même enflure de l'égo pour ce tout ce qui touche à une supériorité "tout terrain" de la raison, affublée à tort de tous les sens contradictoires disponibles : absolue et transcendante, première et seconde, sage et exacte.
Les quaternités restant attachées aux noms des géants de la philosophie sont difficilement signables, elles ne s'échappent pas de la pensée qui les maintient en vie. Quand on trouve des références dans la littérature à une espèce d'ordre immanent, elles ne sont pas toujours cohérentes entre elles, elles ne sont pas non plus complètes et finalement, elles "parlent" plus ou moins en dehors de la pensée initiale de l'auteur.
J'ai pu rencontrer selon diverses sources ces compatibilités quaternaires pour Heidegger. La deuxième colonne concerne "L'Oeuvre", la troisième "Les Causes" la quatrième "Les Idoles" :
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Il n'est pas inutile de mentionner que j'ai rencontré au moins une source en contradiction avec ce classement.
Chacun de ces mots organisés en quaternités est éventuellement polysémique, en ce sens, il pourrait fort bien s'intégrer à d'autres équations indépendantes sans être nécessairement déplacés, puisque la polysémie est supposée d'abord être réduite par un commentaire, une explicitation, une contextualisation. Établir des équations analogiques est bien sur, en dehors de l'équation universelle première qui est dépourvue de sens, une question de contexte, mais le contexte me semble-t-il est toujours porté par les termes finaux des équations, qui peuvent difficilement apparaître dans d'autres équations. C'est en tout cas ce que j'ai toujours observé et ce que j'ai toujours essayer d'appliquer.
Hölderlin, Rhin :
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Pour les quaternités suivantes, je n'ai pas pu trouver d'équivalence au quadriparti :
- Devoir, Penser, Histoire, Apparence
- Surnature, Esprit, Devenir, Art
Les signatures des formes apparemment principielles attachées aux grand penseurs ne sont sans doute pas impossible à réaliser, mais doivent l'être par des spécialistes de ces penseurs. Ce qui n'arrivera jamais tant que la signature analogique n'est pas considérée comme paradigmatique par ces mêmes spécialistes. Nous en sommes loin. Et pourtant :
Chaque penseur pense seulement une unique pensée [...] Le penseur a besoin seulement d'une unique pensée. Et la difficulté pour le penseur est de repenser cette unique, cette seule pensée, comme ce qui est pour lui la seule chose qu'il faille penser.
Jean-François Mattéi : Heidegger et Hölderlin. Le Quadriparti.
Je crois que l'"unique idée " de Heidegger - ce qu'il nomme d'abord, en une langue métaphysique "la question fondamentale", puis, en une langue poétique, "une étoile au ciel du monde" - constitue la clef de voute de la pensée heideggérienne qui se présente, de manière implicite, comme un système. [...] Au sens large, "ce qui constitue un système, c'est l'ajointement interne de ce qui est l'objet possible d'un savoir", en d'autres termes la cohérence du champ théorique parcouru par le regard de la connaissance. [...] Quelle est, en conséquence, la tâche assignée au penseur ? Trouver "la loi" et "la modalité fondamentale" de cet ajointement - ou de ce resserrement - de l'être avec lui-même, en d'autres termes encore, son "principe" qui, dans sa simplicité se fond avec l'être lui-même.
Jean-François Mattéi : Heidegger et Hölderlin. Le Quadriparti.
mumen- Digressi(f/ve)
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Re: « Il faut une méditation à contre-courant pour regagner ce qu'une mémoire tient pour nous, de toute antiquité, en réserve.»
Octades
Il nous reste encore à envisager la dimension supérieure des équations analogiques, celle à trois dualités.Octade chinoise
Revenons à la fondation des équations chinoises. La sentence "Le Tao va du Yin au Yang" s'écrit ainsi :
Nous avions constaté à l'œuvre deux plans de lecture duale :
- le plan horizontal qui oppose de gauche à droite la réalité de la monade (Tao) avec l'idéalité des oppositions (Yin/Yang) ;
- le plan vertical qui oppose de bas en haut les pôles idéellement opposés (Yin et Yang).
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Nous avons vu ensuite qu'en augmentant le niveau de profondeur de l'équation analogique, deux autres plans de lecture duale, encore invisibles au premier niveau de profondeur, se révélaient :
- les dualités constitutives de l'équation et les dualité exposées par elle ;
- les oppositions finales des dualités exposées (indiquées en rouge ci-dessous).
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La dualité constitutive est invisible, elle ne peut pas vraiment être nommée, elle sert de clairière à toute dualité s'y rattachant en désignant quelque chose de commun entre elles. Dans l'exemple suivant la dualité constitutive peut être indifféremment nommée corps/esprit si l'on veut ou matière/pensée, mais en tous les cas, elle est commune à chaque dualité exposée.
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La dualité constitutive est la lune et la dualité exposée, le doigt :
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La triade chinoise originale est celle qui a le moins de sens intrinsèque, puisque les mots qu'elle emploie sont uniquement des mnémoniques qui ne peuvent certainement pas prétendre à avoir de valeur descriptive universelle (Lao Tseu disait : "Le Tao que l'on peut nommer n'est pas le Tao"). Cette valeur universelle est aussi chez Héraclite :
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Il est vraisemblable que quand les penseurs Chinois sont passés de la triade à l'heptade, ils n'ont pas cherché de dualité constitutive, ils ont simplement "additionné" la dualité universelle à elle même, sans autre but que de créer une heptade universelle. On a vu que la pensée chinoise s'est arrêtée à cette seul recherche de détermination universelle et qu'elle n'a jamais employé les équations analogiques, dont elle avait pourtant défini la forme, pour exprimer des champs sémantiques limités. J'ai pu représenter l'heptade avec les quaternité des quatre éléments parce que j'ai déduit du Yi-King leur emplacement, et on s'en souvient, je me suis vu contraint d'effectuer une correction sur l'ordre chinois pour représenter cet heptade de manière cohérente :
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Revenons à l'équation originelle, telle que représentée sur l'image suivante :
Nous pouvons traduire et convertir ce schéma selon nos habitudes de représentation, mais en mentionnant bien le fait, par un encadré distinct, qu'il ne s'agit pas d'une signature analogique valide selon nos critères :
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Les éléments apparaissent en désordre par rapport à notre heptade de référence. D'autres façons de classer l'équation originelle chinoise apparaissent ça et là, mais qui ne satisfont jamais, semble-t-il, à la rigueur à laquelle nous nous astreignons ici. Il semble qu'une dualité constitutive fasse son apparition avec Tai (grand, vieux) et Shao (petit, jeune), mais leur emploi est différent du notre, du moins dans cette représentation. Le fait que d'autres classements existent montrent un travail sans doute inachevé, en tout cas non consensuel.
Nous avons une méthode qui permet de sortir un classement rigoureux, exploitons là :
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Il faut bien comprendre que ce classement ne corrige que l'inversion de l'emplacement Air/Feu et que tout le reste est rigoureusement déduit des informations contenues dans le Yi-King. Que les Chinois n'aient pas obtenu ce résultat dans la représentation des trigrammes pose question, indique sans doute la limite de leurs avancées.
Trois fois les éléments de l'octade ont le même nom que les éléments de la tétrade. Les cinq nouveaux noms amenés de l'octade ressemblent à une matérialisation de l'élément qu'ils veulent dissocier, mais le classement qui est fait est divergent selon qu'il a lieu en Yin ou en Yang. Ce classement là est intéressant dans la mesure où il indique une certaine manière irrégulière, non systématique de signer les quaternités, que l'on trouve aussi avec la notion de (jeune/vieux), qui semble chercher une inversion symétrique là où il n'y en a pas, puisque les représentations en sont perturbées. Les signatures hippocratiques (chaud/froid et sec/humide) reportent le même souci.
Dans cette équation, les éléments finaux mis en rapport semblent parfois hétéroclites (feu et montagne, terre et tonnerre), leur emplacement n'est pas parlant. On ne peut pas faire de cette octade un signifiant universel comme l'est la tétrade des quatre éléments.
Le Yi-King ne s'arrête pas à ces huit mots. Il fournit diverses images et qualités correspondant à ces éléments détaillés. Voyons ce que le Ba gua nous apporte :
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Nous devons bien nous rappeler que cette représentation est un classement analogique neutre d'un travail purement antique, car aucun auteur ni aucun commentateur, depuis sans doute 2500 ans, n'y a ni apporté ni retranché quoi que ce soit.
Il faut noter, qu'en plus des images et qualités, existent d'autres séries de huit symboles qui sont aussi explicitement signés par les Chinois. Je ne les représente pas ici parce qu'elles donnent des résultats qui me semblent inexploitables dans l'esprit des équations analogiques. Il me semble que ces séries sont plus poésie que métaphysique.
Le créateur ☰ est symbolisé par le cheval à la course rapide et inlassable, le réceptif ☷ par la paisible vache. L'éveilleur ☳, dont l'image est le tonnerre, est symbolisé par le dragon qui, sortant de la profondeur, s'élève dans le ciel d'orage, correspondant à l'unique trait fort qui, placé sous deux traits faibles, exerce une poussée vers le haut. Le doux , le pénétrant ☴ a pour attribut le coq, gardien du temps, dont la voix déchire le calme, se propageant comme le vent, image du doux. L'insondable ☵ a l'eau pour image. Le porc est, parmi les animaux domestiques, celui qui vit dans la boue et dans l'eau. Ce qui s'attache, le brillant, ☲ est déjà figuré à l'origine, dans le trigramme Li, par un oiseau de feu qui ressemble au faisan. L'immobilisation ☶ a pour animal symbolique le chien, gardien fidèle, et le joyeux ☱, le mouton qui est considéré comme un animal de l'ouest ; les parties du trait brisé supérieur représentent les cornes.
Le fond du problème ici est que, au final, on ne connait pas la teneur des trois dualités constitutives de l'octade du Ba gua et donc encore moins d'ordre d'apparition de celles ci. Que ces trois dualités ne soient pas précisables au delà de "dualité universelle" est un frein majeur à ce que peuvent apporter les équations en matière de compréhension et d'ordre.
Le redoublement du trigramme est ce qui a donné les 64 positions du Yi-King, ce qui n'a jamais pu donner d'information à ces penseurs quand à l'ordre et le sens immanent de ces positions, puisqu'il aurait fallu qu'ils connaissent six dualités constitutives pour ce résultat (ce qui est encore aujourd'hui largement surhumain). Pour donner une interprétation des trigrammes et des hexagrammes les Chinois se sont basés sur leur aspect graphique. Soit, de l'intuition et de la poésie associées à une immense profondeur de réflexion sur les différentes situations humaines, mais pas de connaissance systématique du principe.
Le problème de cette octade pour nous est qu'elle est la seule connue. Nous n'avons pas de moyen de la comparer, de la mettre à l'épreuve. Nous allons ensuite étudier une autre très belle octade, celle résultant d'un indiscutable sommet du travail des caractérologues (Le Senne et Berger) qu'il va nous suffire de signer, sans rien y changer.
mumen- Digressi(f/ve)
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Re: « Il faut une méditation à contre-courant pour regagner ce qu'une mémoire tient pour nous, de toute antiquité, en réserve.»
Octade lesenienne
La caractérologie de Le Senne et Berger découle de la classification hollandaise dite de Groningue, par Heymans et Wiersma. Elle est composée de trois traits, Émotivité, Activité et Retentissement des représentations. Nous ne les rangeons pas dans le même ordre d'apparition. Voici leurs équivalences :
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| = |
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| = |
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Le travail de classement selon l'ordre immanent des chose est aisé pour cette classification dont la mise en corrélation des deux premiers traits est assez évidente pour l'habitué de la caractérologie. Le troisième trait est une proposition intéressante, mais qui ne semble être corroborée par aucune autre caractérologie, qui rappelons le, ne possèdent dans leur grande majorité que les deux premiers traits.
Les travaux de l'école hollandaise sont ceux qui ont obtenu la reconnaissance scientifique jusqu'aux années 1960 où ils ont été oubliés. A l'époque un certain nombre d'ouvrages ont été regroupés sous la collection Caractère aux éditions PUF. Aujourd'hui, cette collection existe encore, mais ne semble plus comporter qu'un unique ouvrage de Gaston Berger, édité en 1952 et réédité en 2010 Traité pratique d'analyse du caractère. C'est de ce livre, dont j'ai trouvé une édition originale en bouquinerie, que je tire la signature ici présentée. La réflexion de Gaston Berger en introduction à ce livre nous indique l'état de la caractérologie en 1952, état qui est resté inchangé depuis :
La caractérologie mérite vraiment d'être tenue pour une science. Elle nous met en présence d'un immense domaine à reconnaître, dont les psychologues et aussi les romanciers, les hommes d'action, les auteurs dramatiques, les moralistes ont aperçu quelques aspects, mais dont l'exploration méthodique est récente. Toutes les découvertes ne sont pas faites.
La lignée jungienne
Autant les multiples caractérologie semblent avoir un solide socle en commun, autant les Types Psychologiques jungiens semblent venir d'un seul esprit. La typologie jungienne décrit d'abord ce qui s'apparente bien à un trait de caractère, mais qui n'apparaît jamais chez d'autres, la dualité Introversion/Extraversion qui ne parvient pas à trouver clairement d'équivalence ailleurs. Ensuite cette typologie décrit directement une quaternité, donc une paire de dualités exposées, mais dont une seule dualité constituante sur les deux est exprimée, sans qu'elle ne soit considérée comme un trait.
L'appropriation de la typologie par les dames Myers-Briggs n'a fait qu'amplifier la confusion initiale en prenant les deux dualités exposées en quaternité par Jung en et les transformant en traits de caractère, ce qui me semble assez cavalier par rapport à mes critères, puis en considérant la dualité constituante de la quaternité comme un trait elle aussi, ce qui naturellement semble faire double emploi avec le choix précédent. Tout ceci est fort trouble pour moi. La finalité de ce texte étant de corroborer des équations entre elles, je ne pourrais pas - pour le moment du moins - inclure une typologie aussi mystérieuse à la comparaison finale, car je ne retrouve pas ici la connexion immanente dont j'ai besoin pour ce faire. J'ajoute à cette difficulté, l'utilisation d'un vocabulaire spécifique à ces théories qui me pose des problème du type "Ce mot veut dire ceci pour la lignée jungienne", c'est à dire qui ne permet pas de se référer à un sens largement attesté. L'exemple frappant que je rencontre est celui "d'intuition" qui semble être assimilé à "l'intellect" à partir de Myers-Briggs.
Les divergences originelles de la typologie jungienne sont l'explication de la difficulté à la rapprocher des autres études du caractère. Il n'en reste pas moins que cette typologie est importante.
La typologie MBTI est ou n'est pas une caractérologie, la question est posée. Il s'agit en tout cas d'un modèle commercial qui a fait ses preuves en étant le premier modèle mondial d'étude de la personnalité (4 millions de tests par an dans le monde).
Aujourd'hui tout le monde l'emploie avec bénéfice, et d'autre modèles viennent encore l'enrichir. Mais seulement personne ne semble en mesure de questionner la source, d'autant moins qu'elle est commercialement protégée, faisant qu'il y a bien plus de praticiens chevronnés que de théoriciens ouverts à la publication libre de droits. En réalité, me il semble que personne ne puisse critiquer/défendre le modèle du MBTI en dehors des actionnaires de l'entreprise exploitante, dont le C.A. vaut sans doute toutes les preuves. C'est une lacune qui me semble difficile à combler.
Le MBTI s'est engouffré dans le seul mode de détermination des caractères reconnu, c'est à dire les tests et l'analyse factorielle. Le problème grave de cette approche, augmenté par le fait que cette typologie ne considère pas clairement le caractère comme un inné, est précisément la confusion entre les deux pôles de la détermination de la personnalité, l'inné et l'acquis. Ces méthodes rationnelles sont importantes et nécessaires, mais elles ne sont absolument pas premières. En l'absence de fondation claire, il est évident que le test ne mesure que ce qu'il définit, à l'instar de celui du QI, soit dans ce cas une absence de fondation claire.
Ma meilleure hypothèse est que le trait de caractère Introversion/Extraversion est un trait exact et distinct de tous les autres, qui vient avec la distinction Passif/Actif, s'ajouter aux deux premiers, nous délivrant une passionnante potentialité de caractérologie à quatre traits. Pour ce qui concerne les deux autres traits jungiens, puis trois du MBTI, je suppute qu'il s'agit d'une chose qui, une fois clarifiée reviendra à la double dualité initiale de toute caractérologie.
Physiologie
J'ai précédemment exposé un essai de quaternité de la physiologie. Cette quaternité semblerait en quelque sorte "vouloir" se décomposer encore en une octade. Cette signature est mienne et m'a demandé beaucoup de temps, surtout à cause de mes difficultés avec la dyade Passif/Actif en relation à la caractérologie. Cette signature peut sembler étrange, en particulier pour la subdivision de Tête en Cerveau/Face. On s'attendrait à ce que le cerveau soit situé tout au sommet de l'édifice, mais l'analogique Actif/Passif, qui me semble devoir se corréler avec l'analogique Intérieur/Extérieur doit gouverner cette signature.
Pour l'expérience, je considère les constituants de l'octade du corps humain suivants :
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Le fait de considérer les deux dernières dyades simultanément peut fort bien être problématique. Mais si je fais ceci, c'est dans la mesure où je ne sais pas vraiment à quoi m'accrocher par manque de référence. Nous sommes avec l'octade au commencement de l'indétermination générale en ce qui concerne les équations analogiques, nous le verrons ensuite avec la tentative de percée du système jungien.
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Nous devons considérer ceci comme un essai. Si je la place ici, c'est d'abord parce que je veux faire un inventaire des octades à ma disposition et que cet inventaire doit pouvoir puiser à une source qui soit concrète.
Mise en parallèle
La corrélation que je fais ensuite a une dimension presque sacrée qu'il est facile d'ignorer tant le raccourci que cela procure peut sembler anodin, alors qu'il est abyssal.
Il faut bien comprendre que les Chinois n'ont pas exploité l'ordre immanent des concepts au-delà de la dualité. Ils ont ponctuellement représenté l'arborescence, mais à aucun moment ils n'ont classé les groupes de concepts en fonction de leur ordre binaire. A partir de l'octade jusqu'aux 64 hexagrammes, l'ordre pour eux est venu de l'aspect graphique du trigramme. On pourrait même penser que ce que j'ai appelé une erreur de représentation des quatre éléments n'est que la marque initiale de cette manière poétique de ranger les choses.
☰ Le créateur a trois traits pleins. |
☷ Le réceptif a six demi traits. |
☳ L'éveilleur est comme une coupe ouverte. |
☶ L'immobilisation est comme une tasse renversée. |
☵ L'insondable est plein au centre. |
☲ Ce qui s'attache est vide au centre. |
☱ Le joyeux a une lacune en haut |
☴ Le doux ext divisé en bas |
Les trigrammes sont rangés par paires d'inverses.
Il faut bien se rendre compte que l'ordre immanent est supposé être brisé par l'approximation poétique et que l'on est en droit de s'attendre à une octade chaotique si on la représente comme je le fais dans l'ordre immanent qui est strictement binaire.
L'octade du yi-king est représentée en vert.
L'octade de la caractérologie est d'un source purement occidentale. La caractérologie de l'école hollandaise trouve sa source dans les tempéraments hippocratiques. Elle reprend d'ailleurs certain de ses termes. Elle donc est largement indépendante des penseurs antiques Chinois.
L'octade de la caractérologie est représentée en bleu.
Le rapport du corps avec ces notions éloignées peut sembler étrange. Mais nous n'avons que trois octades à rapprocher, alors autant ne rien négliger. On peut préciser ici que les Chinois ont considéré un rapprochement entre les huit trigrammes et certaines parties du corps humain qui n'ont aucun rapport avec ce qui est montré ici.
L'octade du corps humain est représentée en marron.
Nous ne devons pas oublier que chacune des expressions ont été fondées sur l'observation de choses du monde différentes, par des esprits très différents en des époques très différentes.
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Il semble indéniable qu'une harmonie soit perceptible entre ces trois domaines a-priori totalement étrangers les uns des autres. Nous comprenons bien que le seul rapport entre eux, c'est d'avoir procédé à un classement sur des critères donnés, ce qui semble nous révéler qu'un seul triplet de dualités constitutives est à l'œuvre ici pour exposer deux visions du monde extrêmement réfléchies.
Les équations analogique en octade sont rares, mais elles sont vertigineuses. Elles nous ramènent au plein cœur du mystère.
mumen- Digressi(f/ve)
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Re: « Il faut une méditation à contre-courant pour regagner ce qu'une mémoire tient pour nous, de toute antiquité, en réserve.»
Le Retour
Quand j'ai donné une traduction/interprétation de l'aphorisme chinois, j'ai indiqué que j'en prenais volontairement une certaine interprétation selon Granet parmi d'autres. J'ai choisi celle qui expose seulement la phase croissante du cycle : "Le Tao va du Yin au Yang". Il est difficile de justifier complètement cette restriction, sauf pour des raisons propédeutiques. La phase descendante peut sembler assez difficile ou étrange à cerner, nous allons le voir ici. Une traduction littérale de l'aphorisme, qui donne généralement le Yin en premier, mais pas toujours, serait plus proche de "Un Yin, Un Yang, c'est le Tao".
Cyclicité
On ne peut pas aborder le Retour sans imager au préalable la fameuse cyclicité comprise dans le Tai-Ji-Tu :
Déroulons la sinusoïde :
Tout ceci est complexe. Je n'ai plus la foi ici de dérouler les implications, les visions de contradictions, etc., d'aller plus loin. Je vais juste faire mon speech déjà pensé et puis cesser ce qui est devenu une corvée.
Les penseurs et le retour.
Les très grands penseurs, les Kant et Hegel, ceux qui ont suivi, et même les plus illustres maîtres d'antan, dans leur génie ont pensé le retour, avec le retour. Ils l'ont pensé ainsi parce qu'ils étaient très avancés et qu'il continuaient leur cheminement, mais ils ne l'on pas pensé en tant que tel. ce qui veut dire qu'ils ont peut être cru remplacer des avancées considérées comme démodées, par d'autres encore plus puissantes, alors qu'il étaient en train de penser leur complémentaire, perdant le bénéfice de l'évolution et ajoutant le désordre à ce qui n'était déjà pas clair, tout simplement en affirmant des chose antipodiques des précédentes, mais vraies aussi.
L'objectivité est l'exemple principal de ce renversement pas exactement inconscient, mais précisément insoucieux de sagesse. Tout le monde veut être sujet et pas objet. La perception individuelle de cette dualité suit le cours banal de la pensée contemporaine qui péjore allègrement l'irrationnel sans même y penser. Par contre, tout le monde veut être objectif et personne subjectif. Quel revirement à 180°, n'est-ce-pas ?
Cette inversion est liée au retour, à la non perception de ce fait. Ce que l'on appelle objectivité aujourd'hui n'est pas la sensation ("Mes sens ne me trompent jamais", ça c'est objectif), c'est le pouvoir en retour qu'obtient la rationalité sur les objets, c'est bel et bien une subjectivité... Nous sommes dans un champ sémantique distinct, mais jamais clarifié, qui emprunte un mot en ignorant volontairement tout le mal qui est fait par cet oubli. Un autre mot aurait dû être forgé au lieu de cette dénaturation de l'étymologie qui est devenue le pilier d'une civilisation faussaire amoureuse du désordre, du fer et du feu. Ne vous leurrez pas fiers philosophes, vous êtes les premiers porteurs, les validateurs, les continuateurs de cet état de fait, même larmoyants sur les horreurs du siècle. Le microcosme d'un forum comme celui ci est l'exact reflet du macrocosme de la science hyper rationaliste sans contrôle.
Quand Heidegger parle de l'oubli de l'être, il constate que l'on ne s'occupe en effet plus que des objets, les étants, mais il ne constate pas, il me semble, que c'est l'hybris et la peur qui se sont emparées de l'être qui l'empêchent de se penser soi même sous peine de dévoilement du renversement. La sur-préoccupation des sciences sur les étants est ce qui finalement cache et bafoue les étants, qui ne sont plus jamais vus que comme maîtrisés, exploitables, c'est à dire non plus des éléments du réel, mais comme des concepts. Si la péjoration quasi constante des pôles irrationnels peut être considérée comme un synonyme de l'oubli, alors c'est sous une apparence trompeuse de sur-représentation que l'étant est balancé aux oubliettes, mais par l'instrumentalisation systématique et non par le refoulement en quelque lieu obscur de la pensée.
Les contradictions de la philosophie n'en sont pas des constituants "normaux", comme aiment à s'en gargariser certains grands esprits. Ce sont des signaux d'alerte, des symptômes de l'aveuglement et d'un certain nihilisme. Se prétendre ami de la sagesse et ne pas les interroger est coupable. Être incapable, sous l'influence d'une hideuse cuirasse caractérielle dont on voit ici de belles applications, de penser à nouveau les fondements de la philosophie, tout comme on a volontairement castré Héraclite, Hippocrate ou Pythagore d'une richesse pleurée par l'un des plus influents penseurs du XXième, on peut se demander à quoi peuvent bien servir les pleutres qui se font aujourd'hui appeler Philosophes, avec une majuscule pour bien montrer leur importance supérieure.
Quand j'ai donné une traduction/interprétation de l'aphorisme chinois, j'ai indiqué que j'en prenais volontairement une certaine interprétation selon Granet parmi d'autres. J'ai choisi celle qui expose seulement la phase croissante du cycle : "Le Tao va du Yin au Yang". Il est difficile de justifier complètement cette restriction, sauf pour des raisons propédeutiques. La phase descendante peut sembler assez difficile ou étrange à cerner, nous allons le voir ici. Une traduction littérale de l'aphorisme, qui donne généralement le Yin en premier, mais pas toujours, serait plus proche de "Un Yin, Un Yang, c'est le Tao".
Cyclicité
On ne peut pas aborder le Retour sans imager au préalable la fameuse cyclicité comprise dans le Tai-Ji-Tu :
Déroulons la sinusoïde :
Croissance | Croissance | Décroissance | Décroissance |
Accélération | Décélération | Accélération | Décélération |
Terre | Eau | Air | Feu |
Hiver | Printemps | Eté | Automne |
Tout ceci est complexe. Je n'ai plus la foi ici de dérouler les implications, les visions de contradictions, etc., d'aller plus loin. Je vais juste faire mon speech déjà pensé et puis cesser ce qui est devenu une corvée.
Les penseurs et le retour.
Les très grands penseurs, les Kant et Hegel, ceux qui ont suivi, et même les plus illustres maîtres d'antan, dans leur génie ont pensé le retour, avec le retour. Ils l'ont pensé ainsi parce qu'ils étaient très avancés et qu'il continuaient leur cheminement, mais ils ne l'on pas pensé en tant que tel. ce qui veut dire qu'ils ont peut être cru remplacer des avancées considérées comme démodées, par d'autres encore plus puissantes, alors qu'il étaient en train de penser leur complémentaire, perdant le bénéfice de l'évolution et ajoutant le désordre à ce qui n'était déjà pas clair, tout simplement en affirmant des chose antipodiques des précédentes, mais vraies aussi.
L'objectivité est l'exemple principal de ce renversement pas exactement inconscient, mais précisément insoucieux de sagesse. Tout le monde veut être sujet et pas objet. La perception individuelle de cette dualité suit le cours banal de la pensée contemporaine qui péjore allègrement l'irrationnel sans même y penser. Par contre, tout le monde veut être objectif et personne subjectif. Quel revirement à 180°, n'est-ce-pas ?
Cette inversion est liée au retour, à la non perception de ce fait. Ce que l'on appelle objectivité aujourd'hui n'est pas la sensation ("Mes sens ne me trompent jamais", ça c'est objectif), c'est le pouvoir en retour qu'obtient la rationalité sur les objets, c'est bel et bien une subjectivité... Nous sommes dans un champ sémantique distinct, mais jamais clarifié, qui emprunte un mot en ignorant volontairement tout le mal qui est fait par cet oubli. Un autre mot aurait dû être forgé au lieu de cette dénaturation de l'étymologie qui est devenue le pilier d'une civilisation faussaire amoureuse du désordre, du fer et du feu. Ne vous leurrez pas fiers philosophes, vous êtes les premiers porteurs, les validateurs, les continuateurs de cet état de fait, même larmoyants sur les horreurs du siècle. Le microcosme d'un forum comme celui ci est l'exact reflet du macrocosme de la science hyper rationaliste sans contrôle.
Quand Heidegger parle de l'oubli de l'être, il constate que l'on ne s'occupe en effet plus que des objets, les étants, mais il ne constate pas, il me semble, que c'est l'hybris et la peur qui se sont emparées de l'être qui l'empêchent de se penser soi même sous peine de dévoilement du renversement. La sur-préoccupation des sciences sur les étants est ce qui finalement cache et bafoue les étants, qui ne sont plus jamais vus que comme maîtrisés, exploitables, c'est à dire non plus des éléments du réel, mais comme des concepts. Si la péjoration quasi constante des pôles irrationnels peut être considérée comme un synonyme de l'oubli, alors c'est sous une apparence trompeuse de sur-représentation que l'étant est balancé aux oubliettes, mais par l'instrumentalisation systématique et non par le refoulement en quelque lieu obscur de la pensée.
Les contradictions de la philosophie n'en sont pas des constituants "normaux", comme aiment à s'en gargariser certains grands esprits. Ce sont des signaux d'alerte, des symptômes de l'aveuglement et d'un certain nihilisme. Se prétendre ami de la sagesse et ne pas les interroger est coupable. Être incapable, sous l'influence d'une hideuse cuirasse caractérielle dont on voit ici de belles applications, de penser à nouveau les fondements de la philosophie, tout comme on a volontairement castré Héraclite, Hippocrate ou Pythagore d'une richesse pleurée par l'un des plus influents penseurs du XXième, on peut se demander à quoi peuvent bien servir les pleutres qui se font aujourd'hui appeler Philosophes, avec une majuscule pour bien montrer leur importance supérieure.
mumen- Digressi(f/ve)
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Re: « Il faut une méditation à contre-courant pour regagner ce qu'une mémoire tient pour nous, de toute antiquité, en réserve.»
Boucler des boucles
Ce passage est dédicacé à euthyphron. A ma question initiale, il avait répondu "la dialectique", ce qui m'avait vraiment déstabilisé. Par la suite j'ai compris à quel point cette réponse était cohérente et parfaitement dans l'axe de mes recherches. Le plan dialectique décrit effectivement le principe avec une justesse qui m'a ébloui, tant ces choses sont à la fois parfaitement voyantes et parfaitement cachées... Bien sûr cette explication semble éloignée et moins complète que la chinoise, mais elle est avérée être aussi essentielle que son aphorisme. Factuellement, le plan dialectique est à sa place au premier chapitre de l'écriture analogique.
Je parlais ailleurs des occasions manquées de ma part d'établir un échange, c'est bien l'un des moments où c'est arrivé. J'aurais voulu tout savoir sur le cheminement qui l'amenait là. C'est vraiment une inflexion particulière de la réflexion qui n'a pu avoir lieu et qui pouvait nous emmener loin dans l'approche du principe... ou pas. Ceci à lieu au point où sans doute une pudeur empêche certains échanges d'avoir lieu, selon un certain rituel et dans un certain cadre. Je ne me jette pas la pierre pour cet échec là, et je garde l'œil ouvert sur le plan dialectique que je dois encore méditer. Je ne sais pas si le texte qui suit vous fera voire "la lumière" que j'ai perçue. Je l'espère.
La thèse dit "Oui", l'antithèse dit "Non", la synthèse englobe les deux ; tout ceci dénote d'une trinité principielle. Voici la donc la signature du plan dialectique :
Ceci résonne très bien avec les dualités classiques absolu/relatif et objet/sujet.
Nous allons voir à quel point cette trinité est juste en lui faisant effectuer la rotation habituelle :
ce qui nous ramène à une dualité déjà mentionnée :
qui nous permet d'écrire :
La synthèse est première. Elle grandit en retour de son analyse.
La dialectique qui signe la triplicité sans la signer vraiment, qui l'universalise sans en faire un support principiel, est ce qui semble s'approcher le plus de la triplicité principielle dans la philosophie occidentale.
La dialectique ne comporte pas la péjoration/abolition initiale du "Oui" qu'elle place correctement au début du raisonnement, mais elle demeure une simple méthode de travail qui n'influe pas sur les contenus qu'elle n'est sensée que permettre de gérer, et donc n'induit aucune signification immanente des concepts qu'elle classe, ce qui la neutralise parfaitement, expliquant la possibilité de son succès occidental. Qu'elle soit attribuée, à travers Hegel, simultanément à Héraclite et à la pensée chinoise, ne fait que confirmer mes prémisses.
Tu m'a dit deux fois, néo que tu avais cessé de me lire passé un certain point. Il me semble percevoir, par la redite, et par ce que nous avons vécu, que ce sont des considérations d'ordre psychologiques plutôt que de l'ordre du raisonnable qui t'ont amené à cet état de fait. Ce n'est pas un problème spécial pour moi parce que c'est le cas pour la majorité des gens qui se sont exprimés à ce sujet ici.
Mais ce qui me fait te dédier un chapitre, néo, c'est que dans ton cas, j'ai clairement joué un rôle désagréable à ton égard, dans des circonstances où tu ne pouvais même pas venir réagir, car c'était verrouillé du côté des affects. J'ai toujours été désolé de ce bel échange potentiel que j'ai bousillé dans un trop plein d'émotion. Attention, je ne cherche pas spécialement à réparer cette faute, c'est illusoire à cause du temps passé, mais dans la mesure du possible je veux boucler les boucles que je peux et celle ci est la plus importante à mes yeux, te rendre justice là où j'ai merdé, du moins t'expliquer mon geste. Tu m'avais envoyé un message très beau, très dense et qui parlait aussi de toi. C'était bouleversant pour moi. J'ai écris des réponses et je n'ai rien osé envoyer, c'était tellement compliqué.
J'étais aussi dans une tension énorme parce que mon fil en était arrivé à un point d'inflexion crucial, je devais faire passer un cap au lecteur et je savais que ce cap était extrêmement dangereux pour moi, qu'il allait sûrement produire des levées de boucliers brutales. Ma psychologie était soudain désarçonnée par ta lisibilité, alors que j'étais dans une tension énorme. A un moment à force d'indécision et de crainte, j'ai décidé de rompre à n'importe quel prix, laconiquement, et tu connais la suite avec ma citation nue de Benjamin. J'ai été brutal par défaut de délicatesse et j'ai produit la levée de bouclier alors même que toi, néo était agréable et détendu avec moi, en ayant dépassé certaines craintes légitimes. Tu as dû te sentir trahi, je l'ai compris alors, je le comprends encore.
Je ne suis pas venu échanger des amabilités ni des méchancetés. J'ai essayé d'être au top de mes moyens, concentré sur une seule chose très difficile et passionnante. J'ai loupé des choses avec plein de monde ici, par la force des choses, je n'en suis pas heureux, mais pas malheureux non plus, car c'était un choix imposé. Dans le DSM, on dit TDA, pour moi, c'est, je me perds rapidement si je ne suis pas complètement concentré, "j'ai du mal". C'est à cause de ça que je suis si sérieux quand je sais où je veux aller.
Que je sois jugé pour cela, mes maladresses psychologiques, fort bien. Que ma proposition soit jugée sur cela, ce serait juste déplorable. Mais je m'avance, bien sur, elle n'a pas été jugée, sauf par défaut : non-irrecevable. Bref, je ne reviens pas là dessus. Mon fil commencé il y a six mois se termine maintenant. Vous avez vu l'exposé d'un chose tellement différente de tout ce que vous connaissez qu'il est parfaitement normal de ne pas l'intégrer en si peu de temps. Je pars ailleurs, voir un public différent du vôtre, bien plus jeune, bien moins formé/formaté/méthodique, et tout aussi intelligent. Là aussi, je grandirai.
Digressiens, merci de votre patience et aussi de votre, j'ose le croire respectueux, silence. Si des choses en rapport avec mon sujet venaient à s'éveiller ici, je viendrais, bien sur, mais je n'y crois pas et vous non plus, pas vrai ? J'ai l'impression, évidemment sauf grosse surprise, d'avoir fait le tour des limites du désir dans ce lieu.
Au plaisir !
La dialectique
Ce passage est dédicacé à euthyphron. A ma question initiale, il avait répondu "la dialectique", ce qui m'avait vraiment déstabilisé. Par la suite j'ai compris à quel point cette réponse était cohérente et parfaitement dans l'axe de mes recherches. Le plan dialectique décrit effectivement le principe avec une justesse qui m'a ébloui, tant ces choses sont à la fois parfaitement voyantes et parfaitement cachées... Bien sûr cette explication semble éloignée et moins complète que la chinoise, mais elle est avérée être aussi essentielle que son aphorisme. Factuellement, le plan dialectique est à sa place au premier chapitre de l'écriture analogique.
Je parlais ailleurs des occasions manquées de ma part d'établir un échange, c'est bien l'un des moments où c'est arrivé. J'aurais voulu tout savoir sur le cheminement qui l'amenait là. C'est vraiment une inflexion particulière de la réflexion qui n'a pu avoir lieu et qui pouvait nous emmener loin dans l'approche du principe... ou pas. Ceci à lieu au point où sans doute une pudeur empêche certains échanges d'avoir lieu, selon un certain rituel et dans un certain cadre. Je ne me jette pas la pierre pour cet échec là, et je garde l'œil ouvert sur le plan dialectique que je dois encore méditer. Je ne sais pas si le texte qui suit vous fera voire "la lumière" que j'ai perçue. Je l'espère.
Wikipédia Thèse-antithèse-synthèse :
Le triplet de concepts thèse-antithèse-synthèse est une association de concepts dont l'usage moderne est répandu. Son origine est souvent attribuée à Hegel, mais il semble que la réalité soit plus complexe. En effet, l'origine de la triade de concepts thèse-antithèse-synthèse remonte jusqu'à Héraclite.
La thèse dit "Oui", l'antithèse dit "Non", la synthèse englobe les deux ; tout ceci dénote d'une trinité principielle. Voici la donc la signature du plan dialectique :
|
Ceci résonne très bien avec les dualités classiques absolu/relatif et objet/sujet.
Nous allons voir à quel point cette trinité est juste en lui faisant effectuer la rotation habituelle :
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ce qui nous ramène à une dualité déjà mentionnée :
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qui nous permet d'écrire :
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La synthèse est première. Elle grandit en retour de son analyse.
Amaury de Riencourt, L'Ame de la Chine, Librairie Arthème Fayard, 1960, page 262.
On sait très bien que Leibnitz fut, pendant de longues années, en contact étroit avec les jésuites de Chine, correspondit régulièrement avec eux, et lut à fond la plupart de leurs traductions des ouvrages chinois. La contribution originale de Leibnitz à la philosophie occidentale et son naturalisme organique peuvent, en partie, être considérés comme provenant directement de sources chinoises. Or, de Leibnitz au panthéisme dialectique de Hegel, il y un lien continu et très net. Dans un certain sens, il n'est pas exagéré de dire qu'une des sources les plus lointaines de la dialectique hégélienne se trouve au sein même de la pensée chinoise.
La dialectique qui signe la triplicité sans la signer vraiment, qui l'universalise sans en faire un support principiel, est ce qui semble s'approcher le plus de la triplicité principielle dans la philosophie occidentale.
La dialectique ne comporte pas la péjoration/abolition initiale du "Oui" qu'elle place correctement au début du raisonnement, mais elle demeure une simple méthode de travail qui n'influe pas sur les contenus qu'elle n'est sensée que permettre de gérer, et donc n'induit aucune signification immanente des concepts qu'elle classe, ce qui la neutralise parfaitement, expliquant la possibilité de son succès occidental. Qu'elle soit attribuée, à travers Hegel, simultanément à Héraclite et à la pensée chinoise, ne fait que confirmer mes prémisses.
Neopilina
Tu m'a dit deux fois, néo que tu avais cessé de me lire passé un certain point. Il me semble percevoir, par la redite, et par ce que nous avons vécu, que ce sont des considérations d'ordre psychologiques plutôt que de l'ordre du raisonnable qui t'ont amené à cet état de fait. Ce n'est pas un problème spécial pour moi parce que c'est le cas pour la majorité des gens qui se sont exprimés à ce sujet ici.
Mais ce qui me fait te dédier un chapitre, néo, c'est que dans ton cas, j'ai clairement joué un rôle désagréable à ton égard, dans des circonstances où tu ne pouvais même pas venir réagir, car c'était verrouillé du côté des affects. J'ai toujours été désolé de ce bel échange potentiel que j'ai bousillé dans un trop plein d'émotion. Attention, je ne cherche pas spécialement à réparer cette faute, c'est illusoire à cause du temps passé, mais dans la mesure du possible je veux boucler les boucles que je peux et celle ci est la plus importante à mes yeux, te rendre justice là où j'ai merdé, du moins t'expliquer mon geste. Tu m'avais envoyé un message très beau, très dense et qui parlait aussi de toi. C'était bouleversant pour moi. J'ai écris des réponses et je n'ai rien osé envoyer, c'était tellement compliqué.
J'étais aussi dans une tension énorme parce que mon fil en était arrivé à un point d'inflexion crucial, je devais faire passer un cap au lecteur et je savais que ce cap était extrêmement dangereux pour moi, qu'il allait sûrement produire des levées de boucliers brutales. Ma psychologie était soudain désarçonnée par ta lisibilité, alors que j'étais dans une tension énorme. A un moment à force d'indécision et de crainte, j'ai décidé de rompre à n'importe quel prix, laconiquement, et tu connais la suite avec ma citation nue de Benjamin. J'ai été brutal par défaut de délicatesse et j'ai produit la levée de bouclier alors même que toi, néo était agréable et détendu avec moi, en ayant dépassé certaines craintes légitimes. Tu as dû te sentir trahi, je l'ai compris alors, je le comprends encore.
A tous ceux qui ont cherché un dialogue
Je ne suis pas venu échanger des amabilités ni des méchancetés. J'ai essayé d'être au top de mes moyens, concentré sur une seule chose très difficile et passionnante. J'ai loupé des choses avec plein de monde ici, par la force des choses, je n'en suis pas heureux, mais pas malheureux non plus, car c'était un choix imposé. Dans le DSM, on dit TDA, pour moi, c'est, je me perds rapidement si je ne suis pas complètement concentré, "j'ai du mal". C'est à cause de ça que je suis si sérieux quand je sais où je veux aller.
Que je sois jugé pour cela, mes maladresses psychologiques, fort bien. Que ma proposition soit jugée sur cela, ce serait juste déplorable. Mais je m'avance, bien sur, elle n'a pas été jugée, sauf par défaut : non-irrecevable. Bref, je ne reviens pas là dessus. Mon fil commencé il y a six mois se termine maintenant. Vous avez vu l'exposé d'un chose tellement différente de tout ce que vous connaissez qu'il est parfaitement normal de ne pas l'intégrer en si peu de temps. Je pars ailleurs, voir un public différent du vôtre, bien plus jeune, bien moins formé/formaté/méthodique, et tout aussi intelligent. Là aussi, je grandirai.
Digressiens, merci de votre patience et aussi de votre, j'ose le croire respectueux, silence. Si des choses en rapport avec mon sujet venaient à s'éveiller ici, je viendrais, bien sur, mais je n'y crois pas et vous non plus, pas vrai ? J'ai l'impression, évidemment sauf grosse surprise, d'avoir fait le tour des limites du désir dans ce lieu.
Au plaisir !
mumen- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 72
Date d'inscription : 21/02/2016
Re: « Il faut une méditation à contre-courant pour regagner ce qu'une mémoire tient pour nous, de toute antiquité, en réserve.»
1 - Je partage une chose avec Heidegger : son combat pour les présocratiques, comme si il y avait une pensée socratique, un tournant dans l'histoire de la pensée, de la philosophie, occidentale, dû à Socrate : en plus nous ne saurons jamais dans quelle mesure Platon embrigade, déifie, déforme, le fait causer à sa place, etc., etc., etc. Platon et Aristote ne sont rien de moins que deux tueurs de sang froid. Et la vraie articulation philosophique c'est l'éléatisme que prépare et va provoquer Héraclite, notamment son Logos.
2 - Sinon, pour l'être, est-ce que tu peux me dire qu'est-ce que de l'être qui n'est plus, pas, que de l'être ? Ce n'est plus que de l'être, c'est autre chose, point, ça c'est de l'ontologie, probe, rigoureuse. L'Être heideggerien est déjà une boursouflure métaphysique inadvertancière et illicite : sincèrement, aborder le problème de l'être via le Dasein, c'était le truc à ne pas faire.
2 - Sinon, pour l'être, est-ce que tu peux me dire qu'est-ce que de l'être qui n'est plus, pas, que de l'être ? Ce n'est plus que de l'être, c'est autre chose, point, ça c'est de l'ontologie, probe, rigoureuse. L'Être heideggerien est déjà une boursouflure métaphysique inadvertancière et illicite : sincèrement, aborder le problème de l'être via le Dasein, c'était le truc à ne pas faire.
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" Tout Étant produit par moi m'est donné (c'est son statut philosophique), a priori, et il est Mien (cogito, conscience de Soi, libéré du Poêle) ". " Savoir guérit, forge. Et détruit tout ce qui doit l'être ", ou, équivalents, " Tout l'Inadvertancier constitutif doit disparaître ", " Le progrès, c'est la liquidation du Sujet empirique, notoirement névrotique, par la connaissance ". " Il faut régresser et recommencer, en conscience ". Moi.
C'est à pas de colombes que les Déesses s'avancent.
neopilina- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 31/10/2009
Re: « Il faut une méditation à contre-courant pour regagner ce qu'une mémoire tient pour nous, de toute antiquité, en réserve.»
mumen a écrit: Dans le DSM, on dit TDA, pour moi, c'est, je me perds rapidement si je ne suis pas complètement concentré, "j'ai du mal". C'est à cause de ça que je suis si sérieux quand je sais où je veux aller.
Je ne connais personne sur ce forum qui ne relève pas du DSM, à des degrés divers bien entendu, quand au TDA soit on prétend le combattre et tu le vois par toi-même, ce n'est pas satisfaisant, soit on en fait un atout...je parle d'expérience.
Puisque tu dis souffrir de TDA pourquoi proposes tu des messages qui nécessitent de la part des lecteurs potentiels un effort d'attention hors-norme ? Est-ce logique? Poursuit ta quête et nourrit la en participant au niveau d'attention qui est celui d'un forum de discussion. Et puis si on sait ou on veut aller quel est l'intérêt de chercher à comprendre ?
baptiste- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 3116
Date d'inscription : 21/03/2012
Re: « Il faut une méditation à contre-courant pour regagner ce qu'une mémoire tient pour nous, de toute antiquité, en réserve.»
C'est certain, mumen n'est pas venu pour discuter et échanger mais pour exposer ses thèses et prêcher.
Et c'est dommage, bien entendu, parce qu'on voit bien qu'il y aurait des choses très intéressantes à discuter avec mumen, s'il voulait bien accepter de s'écarter, ne serait-ce que quelques instants, de sa "mission". Moi par exemple, je serais très intéressé par cette volonté très explicite chez lui de susciter le désir. Je vois beaucoup de séduction chez mumen, une séduction un peu paradoxale au regard de son "sérieux" et de sa "mission", mais qui -semble-t-il- n'est pas sans effet.
D'ailleurs, dans cette perspective, c'est assez remarquable qu'après ce que tu décris toi-même comme un relatif échec ici, tu déclares vouloir te tourner vers un public plus jeune, mumen. Permets-moi, moi qui suis donc une épine dans ton pied, de te donner un conseil : De temps en temps, entre quelques succès facilement glanés ailleurs, tu devrais repasser par ici.
Et c'est dommage, bien entendu, parce qu'on voit bien qu'il y aurait des choses très intéressantes à discuter avec mumen, s'il voulait bien accepter de s'écarter, ne serait-ce que quelques instants, de sa "mission". Moi par exemple, je serais très intéressé par cette volonté très explicite chez lui de susciter le désir. Je vois beaucoup de séduction chez mumen, une séduction un peu paradoxale au regard de son "sérieux" et de sa "mission", mais qui -semble-t-il- n'est pas sans effet.
D'ailleurs, dans cette perspective, c'est assez remarquable qu'après ce que tu décris toi-même comme un relatif échec ici, tu déclares vouloir te tourner vers un public plus jeune, mumen. Permets-moi, moi qui suis donc une épine dans ton pied, de te donner un conseil : De temps en temps, entre quelques succès facilement glanés ailleurs, tu devrais repasser par ici.
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Bergame- Persona
- Nombre de messages : 5358
Date d'inscription : 03/09/2007
Re: « Il faut une méditation à contre-courant pour regagner ce qu'une mémoire tient pour nous, de toute antiquité, en réserve.»
Il faut une logique à contre-courant, telle que celle du principe d’antagonisme de Stéphane Lupasco, pour regagner la mémoire de la logique antique socratique et platonicienne de complémentarité des contraires et du tiers inclus.
La dialectique que mumen décrit par thèse – antithèse et synthèse, Lupasco l’a décrite par l’état A (actuel), l’état P (potentiel) et l’état T (tiers inclus)
Dans Phédon (70-71) Socrate généralise l’antagonisme à partir de celui de vie et mort
Aristote, par les principes de contradiction exclue et du tiers exclu s’est confiné dans une logique de l’être observable. Platon cependant a décrit par le dialogue de Socrate une logique du devenir intelligible dans l’alternance réciproque des états contraires. Elle conduit finalement à l’unité dans l’interdépendance que Nicolas de Cues appelait coïncidence des opposés.
Descartes aussi distinguait les trois niveaux dans l’esprit de Platon et de Nicolas de Cues : celui de l’observable (res extensa) celui de l’intelligible (res cogitans) et celui de l’origine transcendante.
Mais la postérité l’a interprété dans l’esprit étroit du dualisme aristotélicien, à savoir au plus bas niveau obscur de la caverne de Platon.
La dialectique que mumen décrit par thèse – antithèse et synthèse, Lupasco l’a décrite par l’état A (actuel), l’état P (potentiel) et l’état T (tiers inclus)
Dans Phédon (70-71) Socrate généralise l’antagonisme à partir de celui de vie et mort
… cela vaut pour tout ce qui se trouve entrer dans une relation de ce genre: par exemple, le beau, je pense, est le contraire du laid, le juste de l'injuste, et il y a des milliers d'exemples semblables.
...
- Nous tenons donc ce point pour suffisamment établi, dit il: c'est ainsi qu'elles surviennent toutes, c'est à partir de leurs contraires que viennent à exister les choses contraires.
Aristote, par les principes de contradiction exclue et du tiers exclu s’est confiné dans une logique de l’être observable. Platon cependant a décrit par le dialogue de Socrate une logique du devenir intelligible dans l’alternance réciproque des états contraires. Elle conduit finalement à l’unité dans l’interdépendance que Nicolas de Cues appelait coïncidence des opposés.
Descartes aussi distinguait les trois niveaux dans l’esprit de Platon et de Nicolas de Cues : celui de l’observable (res extensa) celui de l’intelligible (res cogitans) et celui de l’origine transcendante.
Mais la postérité l’a interprété dans l’esprit étroit du dualisme aristotélicien, à savoir au plus bas niveau obscur de la caverne de Platon.
Invité- Invité
Re: « Il faut une méditation à contre-courant pour regagner ce qu'une mémoire tient pour nous, de toute antiquité, en réserve.»
Bonjour,
Quelque temps après avoir alimenté ce fil j'ai su signer les 4 causes d'Aristote et ça a tout changé. Je croyais avoir bien assez de matériel signable pour être convaincant, mais je n'en étais qu'au début. J'avais jusqu'alors poussé une petite porte vermoulue au fond du jardin... maintenant il n'y a plus de mur au fond du jardin et les découvertes se multiplient, se bonifient. Les fruits sont murs, la corne est pleine, les trésors attendent les êtres intelligents.
La forme commune à toute les ontologies est selon Mattéi l'ontologie fondamentale. Voilà tout ce que veut représenter mon équation analogique. Et ses immenses fondateurs, par dessus les artificielles dissensions, sont Confucius pour sa triplicité et Aristote pour sa quaternité. La réunion de l'Orient et de l'Occident tient à la réunion du triple et du quadruple en une heptade.
Suite de la réflexion : L'ordre du Monde.
Quelque temps après avoir alimenté ce fil j'ai su signer les 4 causes d'Aristote et ça a tout changé. Je croyais avoir bien assez de matériel signable pour être convaincant, mais je n'en étais qu'au début. J'avais jusqu'alors poussé une petite porte vermoulue au fond du jardin... maintenant il n'y a plus de mur au fond du jardin et les découvertes se multiplient, se bonifient. Les fruits sont murs, la corne est pleine, les trésors attendent les êtres intelligents.
La forme commune à toute les ontologies est selon Mattéi l'ontologie fondamentale. Voilà tout ce que veut représenter mon équation analogique. Et ses immenses fondateurs, par dessus les artificielles dissensions, sont Confucius pour sa triplicité et Aristote pour sa quaternité. La réunion de l'Orient et de l'Occident tient à la réunion du triple et du quadruple en une heptade.
Suite de la réflexion : L'ordre du Monde.
mumen- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 72
Date d'inscription : 21/02/2016
Re: « Il faut une méditation à contre-courant pour regagner ce qu'une mémoire tient pour nous, de toute antiquité, en réserve.»
mumen a écrit:La forme commune à toute les ontologies est selon Mattéi l'ontologie fondamentale.
Grands Dieux ! Ça, c'est une nouvelle !!
_________________
" Tout Étant produit par moi m'est donné (c'est son statut philosophique), a priori, et il est Mien (cogito, conscience de Soi, libéré du Poêle) ". " Savoir guérit, forge. Et détruit tout ce qui doit l'être ", ou, équivalents, " Tout l'Inadvertancier constitutif doit disparaître ", " Le progrès, c'est la liquidation du Sujet empirique, notoirement névrotique, par la connaissance ". " Il faut régresser et recommencer, en conscience ". Moi.
C'est à pas de colombes que les Déesses s'avancent.
neopilina- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 8364
Date d'inscription : 31/10/2009
Re: « Il faut une méditation à contre-courant pour regagner ce qu'une mémoire tient pour nous, de toute antiquité, en réserve.»
mumen a écrit:« Il faut une méditation à contre-courant pour regagner ce qu'une mémoire tient pour nous, de toute antiquité, en réserve.»
La question : De quoi parle Heidegger ?
...........
Si quelqu'un ici s'avère en mesure de me faire ne serait-ce qu’entrapercevoir cet objet heideggérien, alors je pourrais confronter cette vision à la mienne, alors le service que je demande me sera rendu.
( Au cas ou tu repasse sur le fil)
Cette phrase rejoint tout à fait mon point de vue, sans que je puisse affirmer qu' il l'a écrite dans ce sens.
Heidegger me semble parler de l' évolution de l' espèce humaine ou de l"' évolution d' une culture. Une culture, une espèce, évolue par itérations successives et innombrables. L' individu réagit par rétroactions à des modifications de l' environnement et/ou à celles de son espèce ou culture.
Il est, à mon sens impossible d'effectuer une "remontée" des causalités et rétroactions, des itérations adaptatives par un processus d' introspection. La réalité ne nous serait accessible que par le "bas". Par la sociologie et surtout l' éthologie humaine.
La mémoire dont parle Heidegger est ( au minimum) triple. Ces "mémoires" sont sensées gérer nos comportements. La mémoire de l' espèce est l' instinct, génétiquement fixée. La mémoire culturelle est celle stockée par l' histoire de notre culture. Elle s'appuie sur la première pour la manipuler ( rites et rituels). La derniere est notre histoire personnelle qui a le pouvoir (limité) de moduler les deux premières depuis l' émergence de la raison.
C'est le comportemental qui importe et qui conditionne la survie de l'espèce ou de la culture.
C'est ce que je comprends de la phrase de Heidegger, ....mais il se trompe s' il pense pouvoir remonter ce fleuve à contre courant.
Les psycho et psycha peuvent avoir l' utilité du soin palliatif : soigner les traumatismes de ou des dernières itérations, mais ne soignent pas les causes premières.
_________________
TIMSHEL
kercoz- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 01/07/2014
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