Dictionnaire personnel - Colère

[Courtial]

Colère : Passion d'opposition disposant activement à agir.

Je ne suis pas d'accord, surtout si on parle d'une action...active (comme tu le fais, je suppose que la répétition est voulue).
La colère permet tout au plus de réagir, ce qui est bien autre chose.

Au plan juridique, la colère est une circonstance atténuante qui revient à dire qu'au fond, on n'a pas vraiment "agi", on était "sous l'emprise" ou "dans un état".
Les métaphysiciens classiques et les moralistes du dix-septième siècle classaient unanimement (et toi aussi) la colère dans les passions (c'est-à-dire l'exact opposé d'une action).

Ce qu'il peut y avoir d'actif, c'est "se mettre" en colère. Cela pousse à agir en ce sens que celui qui se met dans cet état peut dépasser ses inhibitions de l'action. Mais comme l'a montré par exemple Laborit, c'est toujours de l'action inefficace (et en plus très mauvaise pour le sujet, qui augmente son stress et le détruit de l'intérieur), donc pas vraiment de l'action (plutôt de la gesticulation). Par ailleurs, il est question de se mettre dans un état tel que l'on n'est plus responsable de rien : le sujet ce n'est plus moi. Phénoménologiquement, le vrai sujet c'est l'objet - ce contre quoi il y a colère, identifié comme cause. Concrètement, si je m'énerve et que je casse un vase, je vais dire à cette cause (la personne qui me met en colère) : regarde ce que tu me fais faire ! Je suis en quelque sorte la victime (la première et la seule vraie victime) de ma propre "action".

Dans mon expérience personnelle, je connais quelques coléreux et ce qui m'insupporte, c'est leur façon de se mettre dans cet état pour faire des conneries avec une bonne excuse.

Onfray (et les gens de gauche en général) valorise la colère, il vante même Bourdieu en l'appelant un "génie colérique". C'est certainement vrai pour le personnage empirique, un peu moins pour l'auteur, qui fait plutôt dans la colère froide. Descartes dit dans le Traité des Passions que la colère qui fait rougir est moins à craindre que celle qui fait pâlir (article 200). Bourdieu est plus dans celle qui fait pâlir, je crois.
Si j'ai un moment, je reviendrais sur Descartes (il s'agit des articles 199 à 202), ce que j'en dis plus haut n'en est pas inspiré, mais on peut peut-être inviter à notre Banquet cet excellent convive.

[Rêveur]

À la modération : il conviendrait d'ajouter les messages écrits sur le même sujet (de kercoz et moi surtout) dans le fil initial.
Merci d'avance, et courage ( ) pour le travail que vous devez réaliser en ce moment. (et merci pour lui)

[kercoz]

Au plan juridique, la colère est une circonstance atténuante qui revient à dire qu'au fond, on n'a pas vraiment "agi", on était "sous l'emprise" ou "dans un état".

Histoire de digresser tres vite.
Sur le plan juridique, le fait de commettre ou d'assister à un délit "en réunion" est considéré comme une circonstance aggravante...alors que le moindre psy peut affirmer qu'en groupe on est "sous influence" avec une liberté d'action amoindrie.
Il y a une logique répressive terrible dont on peu comprendre l' intention, mais qui me semble s'avérer peu efficace.

[poussbois]

À la modération : il conviendrait d'ajouter les messages écrits sur le même sujet (de kercoz et moi surtout) dans le fil initial.
Merci d'avance, et courage ( ) pour le travail que vous devez réaliser en ce moment. (et merci pour lui)

Impossible car c'est tout mélangé. Vous avez une capacité que j'admire et qui correspond tout à fait à la génétique de ce site, de rebondir, sauter du lapin au boeuf, inover, et inventer qui fait que redistribuer un sujet pourtant simple en rubrique dédiée est quasiment impossible : sur un même message, on a 3 réponses. Donc, soit tu me proposes par MP des messages à déplacer, je vérifie et avalise selon les cas, soit je n'ai pas les outils pour transférer des bouts du grand gloubiboulga que vous produisez chaque jour. Ce serait comme essayer de séparer le jeune d'oeuf de l'huile végétale après une bonne mayonaise : impossible.

[hks]

Pour sûr.
Rêveur a enclanché la machine à digresser (son dictionnaire)... Faut pas venir après se plaindre du mélange induit.

[Rêveur]

Moi, ce qui me gênait, c'était plutôt qu'on retire une partie de la discussion sur la colère et pas tout...
Je vais MP demain soir.
Et je suis toujours très content d'avoir créé cette machine. J'ai un don pour créer des sujets (j'alimente la machine à penser et échanger qu'est ce forum. :) J'en suis assez fier...hum... Bon, je suis un peu en train de me vanter, là, donc j'arrête...)...

[talvera]

Voir : colère vs philosophie/littérature, e.g:

Sénéque, De la colère
... Toutes ces passions auront beau s'exhausser et s'étendre au dehors, elles n'en seront pas moins étroites, misérables et basses. Il n'y a d'élevé et de sublime que la vertu ; et rien ne peut être grand que ce qui est en même temps calme.

Bruno Méniel, La colère dans la poésie épique, du Moyen Âge à la fin du XVIe siècle
Un envers de l’héroïsme ?
Étudier la représentation de la colère qu’offre la poésie épique, c’est établir une relation entre un thème essentiel et un genre. La poésie épique se caractérise par un lexique, une gamme de métaphores traditionnelles, des motifs, des structures narratives, qui la conduisent à tenir sur la colère un certain discours. C’est ce discours que nous nous proposons de déchiffrer. En adoptant une perspective longue, nous tenterons de dégager une évolution, des constantes ou des changements, entre Moyen Âge et Renaissance....

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