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La question du genre

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Message par AntiSubjectiviste Ven 29 Mar 2024 - 22:45

Crosswind a écrit:Auriez-vous quelques exemples de violation de ce code entre génotype et phénotype?
Je donne un exemple dans le deuxième paragraphe ici (le phénomène de l'épissage alternatif). Ce n'est pas un phénomène rare ou anecdotique, au contraire, il affecterait 70% des gènes humains.

Un autre exemple, rapidement dit, est le phénomène d'édition de l'ARN. C'est quand une séquence d'ADN est transcrite en une séquence d'ARN mais est modifiée avant d'être traduite en une protéine, ce qui a pour conséquence que certaines protéines ne sont codées par aucune séquence génétique. Ce qui rend très peu défendable l'idée d'une réduction complète du phénotype au génotype...

Je ne suis pas du tout spécialiste dans ce domaine, mais j'ai au moins retenu une leçon : le monde vivant est d'une complexité inouïe et fascinante, qui le rend peu compatible avec des thèses simplistes et absolutistes comme celle du déterminisme biologique.


Dernière édition par AntiSubjectiviste le Ven 29 Mar 2024 - 22:56, édité 1 fois

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Message par Crosswind Ven 29 Mar 2024 - 22:56

AntiSubjectiviste a écrit:
Crosswind a écrit:Auriez-vous quelques exemples de violation de ce code entre génotype et phénotype?
Je donne un exemple dans le deuxième paragraphe ici (le phénomène de l'épissage alternatif).

Lu mais sans avoir fait le lien. Par curiosité, j'imagine tout de même que nombreux sont ceux qui tentent de comprendre l'alternative en question, pour ensuite reconstruire un code capable de mieux décrire l'épissage, voire de l'expliquer ?

En première lecture, on semble ne pas trop savoir comment les différents "mélanges" se produisent (de pre-ARNm à l'ARN mature).

AntiSubjectiviste a écrit:

Un autre exemple, rapidement dit, est le phénomène d'édition de l'ARN. C'est quand une séquence d'ADN est transcrite en une séquence d'ARN mais est modifiée avant d'être traduite en une protéine, ce qui a pour conséquence que certaines protéines ne sont codées par aucune séquence génétique. Ce qui rend très peu défendable l'idée d'une réduction complète du phénotype au génotype...

C'est effectivement surprenant...

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Message par Saint-Ex Sam 30 Mar 2024 - 2:01

.

À Anti :

Ce n'est pas avec la description la plus minutieuse des mécanismes de la génétique qu'on pourra avancer en génétique comportementale. On pourra tout au plus brandir l'idée du dogme, mais en se trompant sans le savoir.

Pour mémoire, et en citant Wikipédia sur la question, la génétique comportementale vise à étudier les relations entre la génétique et les caractéristiques mentales d'un individu.

La génétique comportementale est fortement interdisciplinaire et fait notamment appel à la neuroscience, la génétique, l'épigénétique, l'éthologie, la psychologie, la psychiatrie et les statistiques.

On sait ainsi que la majorité des troubles mentaux, tels la schizophrénie ou l'autisme, sont en partie d'origine congénitales.

Certaines études montrent également la part innée de l'intelligence ou de certains traits du caractère humain, ce qui pose de nombreux problèmes éthiques tout en ouvrant la voie à de nouveaux traitements médicaux et une meilleure compréhension du vivant.

L'Étude d'association pangénomique donne un exemple de méthode de détermination de caractères génétiques du comportement. Il s'agit, dans le cas de la génétique comportementale, de comparer le génome d'un grand nombre d'individus et de chercher des corrélations entre certaines variations génétiques et certains traits humains.

Cela dit, quand tu auras bien compris la teneur de cet énoncé, hé bien en réalité tu n'auras malheureusement pas encore compris ce qu'est la génétique comportementale.

Pour t'aider à la comprendre, je te suggèrerais de procéder à une recherche Wikipédia sur L'Étude d'association pangénomique et de lire attentivement le paragraphe sur la méthodologie qui s'y trouve.

Si de plus tu lis attentivement le paragraphe sur les limitations des statistiques employées en génétique comportementale, qui s'y trouvent aussi, tu seras heureux d'apprendre par ton serviteur que d'une part les statistiques ont longtemps été le point aveugle de la recherche comportementale, mais que depuis qu'on commercialise auprès du grand public l'analyse du génome de qui le veut pour une modique somme, je pense notamment à l'entreprise 23andme que tu pourras trouver sur internet, hé bien la banque de données de la génétique comportementale porte aujourd'hui sur des millions et des millions de génomes, ce qui, en parallèle avec une intelligence artificielle dressée à compiler et rassembler des traits inscrits dans des dossiers médicaux, juridiques, commerciaux, industriels, financiers, universitaires, de loisirs, de sports et donc sur pas mal de traits humains (intelligence, psychologie, goûts, santé, etc.) et à les rapporter à chacun des génomes, hé bien tu auras appris qu'on a supprimé le point aveugle des statistiques, qui était une question de volume des cohortes, qui était trop faible il y a seulement 3 ou 4 ans.

Cela dit, et je vais peut-être te surprendre une segonde fois, mais lorsque tu auras bien compris la teneur de ce que je viens de t'énoncer, hé bien en réalité tu n'auras malheureusement pas encore compris la génétique comportementale.

Car il va te manquer encore une chose dont l'importance est plus que capitale, à savoir le pragmatisme. Il va te manquer le pragmatisme nord-américain.

Je t'engage en conséquence à trouver le moyen de consulter les corrélations entre l'ADN et les traits humains permises par la science d'aujourd'hui pour tenter d'y déceler les éventuelles erreurs qui s'y trouveraint, mais fait vite, parce que à la vitesse où ça va, tu risques de ne pas en trouver une seule.

Alors tu pourras m'instruire de la corrélation qui n'a rien à voir avec la cause et son effet, puisque c'est la philosophie qui l'affirme, ce que ton serviteur te dit sans malice à cause de tes respectables connaissances mathématiques et physiques (et je n'ironise pas).

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Message par AntiSubjectiviste Sam 30 Mar 2024 - 8:08

Saint-Ex :  La génétique comportementale n'est pas l'objet de mon propos précédent. C'est une discipline respectable et certainement prolifique, tu n'as pas à m'en convaincre. Ma critique porte sur la thèse du déterminisme génétique. Et tout comme le succès de la théorie des jeux ne change rien au caractère non complètement déterministe d'un tirage de cartes au poker, le succès de la génétique comportementale ne change rien au caractère non complètement déterministe de la relation entre génotype et phénotype, car c'est une réalité à l'échelle fondamentale, moléculaire, de la matière vivante.

Ce qui n'empêche pas de faire des corrélations solides, statistiquement robustes, de traits comportementaux à partir du génotype, de même qu'au poker, on peut établir des stratégies gagnantes malgré le hasard des cartes. Les liens que tu donnes (association pangénomique, etc.) s'inscrivent complètement dans cette approche.

Tout cela est possible sans devoir postuler un déterministe génétique intenable.



D'ailleurs, c'est parce qu'il n'y a pas de déterminisme strict qu'on est obligé de travailler sur un échantillon massif de données pour limiter les erreurs de prédiction.

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Message par baptiste Sam 30 Mar 2024 - 9:04

AntiSubjectiviste a écrit:
baptiste a écrit:Deux acides aminés suffisent à coder tout le vivant du plus petit virus à la plus grosse baleine en passant par la salade, le cornichon et l'humain.

Cette idée reçue est fausse. .

Hé ben non, c’est vrai! Le squelette de chaque brin d’ADN consiste dans la répétition monotone de désoxyriboses unis par liaison phosphodiester en 5’ et 3’ ; l’information génétique est toujours donnée par la succession des bases unies par liaison N-glycosidique aux désoxyriboses. Les molécules d’ADN se présentent toujours sous la forme de doubles brins complémentaires et antiparallèles. Enfin les deux brins adoptent des structures en double hélice, ceci vaut pour tout le vivant. Après nécessairement, mais après seulement il y a eut les variations, la sélection et les singularisations sinon nous serions tous identiques.

Ce qui est important lorsque l’on cherche ce que cela implique au-delà de la connaissance scientifique qui relève exclusivement des spécialistes en matière de génétique, c’est à dire en ce qui concerne la connaissance de la « nature humaine » ou de la « condition humaine » je ne sais toujours pas ce en qu’il est juste de dire, c’est le fait qui il y a cette base commune à tout le vivant et que selon toute vraisemblance cela implique une origine unique de la vie et donc un déterminisme fort de la forme de vie que nous connaissons, si tant est que la question du déterminisme soit vue comme une question philosophique.

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Message par baptiste Sam 30 Mar 2024 - 9:18

Crosswind a écrit:Bonjour baptiste.



Pour les scientifiques, pour l'immense majorité d'entre eux du moins, les théories soulèvent un "coin du voile du réel". Et quand on parle de réel, on parle bien ici de "chose en soi" et non pas la simple expérience du réel. En ce sens, si une relation causale ne fonctionne plus, est réfutée, ce n'est pas parce qu'une telle relation n'existerait pas, mais que la théorie prise en défaut ne prendrait pas en compte toutes les lois naturelles pour établir une relation causale vraiment parfaite. En ce sens, le déterminisme dont ils parlent est à la fois fort (la relation causale constamment recherchée relève de la chose en soi) et faible (la relation causale n'est qu'une mise en forme technique pour prédire les événements).

La biologie n'échappe pas à cette distinction du déterminisme. Tout comme la physique théorique, elle isole des entités techniques qu'elle assemble en théories, grâce à des articulations fournies par la raison, et tente ce que tentent de faire toutes les sciences de la nature : prédire. Si l'on pense que les entités techniques de la biologie sont plus que des condensats phénoménaux qui ne servent qu'à prédire +/- moins efficacement l'évolution de ce que l'on nomme "le vivant" alors on parle ici encore de déterminisme fort (l'existence du chromosome, p.e., en tant que chose en soi).  


*« Je désigne par déterminisme scientifique, la doctrine selon laquelle la structure du monde est telle que tout évènement peut être rationnellement prédit, au degré de précision voulu, à condition qu’une description suffisamment précise des évènements passés, ainsi que toutes les lois de la nature, nous soient données. »

Parce que je ne saurais dire mieux que lui en physique, je me réfère à  Heisenberg. Il affirmait que  pour les physiciens, c'est l'ensemble  substance-énergie-espace-temps-information qui doit être pris en compte. Dans une perspective néo-kantienne, il pensait que "la réalité dont nous pouvons parler n'est jamais la réalité « en soi », mais seulement la réalité de laquelle nous avons connaissance".   En effet, parler de la réalité en soi nécessiterait la connaissance du tout, ce qui est hors d'atteinte d’un esprit humain.  Je pense avec lui et d'autres qu'abandonner le mot réel aux métaphysiciens relève d'une grande sagesse, bien que je crois la réalité scientifique plus proche du réel que le supposé réel des métaphysiciens.

"La régularité nomologique soumis à des lois de l'évolution dans l'espace et le temps n'est plus pour nous le squelette solide du monde ; elle est plutôt une simple connexion parmi d'autres, qui se détache du tissus de connexions que nous appelons le monde par la manière dont nous la recherchons et par les questions que nous posons à la nature"

En ce qui concerne la biologie, il y a longtemps déjà que l‘on parle de « probabilité d’occurrence ». tant les événements sont toujours soumis à des influences multiples. Il n’y a plus une relation de causalité simple ni un conditionnement simple, et pour compliquer le tout pas d’action sans réaction. Bien entendu cela ne signifie pas qu’il n’y a pas déterminisme mais leur mise en évidence n’est pas toujours simple. Et en biologie aussi la manière dont nous recherchons les questions que nous posons impactent la réponse trouvée. .


Dernière édition par baptiste le Sam 30 Mar 2024 - 9:28, édité 2 fois

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Message par AntiSubjectiviste Sam 30 Mar 2024 - 9:20

baptiste > C'est fou cette force avec laquelle des gens affirment avec conviction et assurance des choses factuellement fausses. Ce ne sont pas 2 acides aminés mais 22 (les acides aminés protéinogènes), et ceux-ci ne codent pas le vivant parce qu'eux-mêmes sont codés par l'ADN. Avec toutes les réserves déjà émises ci-dessus sur le sens du verbe "coder".

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Message par baptiste Sam 30 Mar 2024 - 9:31

AntiSubjectiviste a écrit:baptiste > C'est fou cette force avec laquelle des gens affirment avec conviction et assurance des choses factuellement fausses. Ce ne sont pas 2 acides aminés mais 22 (les acides aminés protéinogènes), et ceux-ci ne codent pas le vivant parce qu'eux-mêmes sont codés par l'ADN. Avec toutes les réserves déjà émises ci-dessus sur le sens du verbe "coder".
As tu remarqué que j'avais mis en évidence le mot squelette? Je parle de ce qui est commun pas de ce qui est différent.

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Message par AntiSubjectiviste Sam 30 Mar 2024 - 9:59

baptiste a écrit:
AntiSubjectiviste a écrit:baptiste > C'est fou cette force avec laquelle des gens affirment avec conviction et assurance des choses factuellement fausses. Ce ne sont pas 2 acides aminés mais 22 (les acides aminés protéinogènes), et ceux-ci ne codent pas le vivant parce qu'eux-mêmes sont codés par l'ADN. Avec toutes les réserves déjà émises ci-dessus sur le sens du verbe "coder".
As tu remarqué que j'avais mis en évidence le mot squelette? Je parle de ce qui est commun pas de ce qui est différent.
Et alors ? Ce qui est "commun", ce ne sont pas 2 acides aminés de toute façon.

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Message par Bergame Sam 30 Mar 2024 - 10:46

Chers amis, je trouve tous ces développements particulièrement intéressants et, sauf si vous y voyez inconvénient, je me propose de diviser le sujet et d'en déplacer chacune des branches dans la section idoine (?)

AS a écrit:C'est ça.
Hume avait déjà montré l'essentiel : si l'on peut percevoir qu'un événement B se produit systématiquement après un événement A, on ne perçoit jamais directement (avec nos sens) le lien causal éventuel entre A et B. Or, la simple co-occurrence régulière de A suivi de B ne suffit pas pour affirmer que A est la cause de B (car toute corrélation n'est pas causalité, ce qui est bien connu).
Autrement dit, les liens causaux ne sont pas observables, ce ne sont pas des phénomènes, ils sont donc par nature au-delà de l'empirique : ils sont métaphysiques en ce sens. (Au besoin, pour élaborer, on peut réfléchir à la notion de nécessité attachée à la causalité : que signifie-t-elle ? On verrait vite que l'on sort du cadre purement observationnel et physique.)
Ok. Mais effectivement, je retrouve là encore ton tropisme empiriste.  Wink  Moi, tu le sais, je suis plutôt kantien, et pour moi la relation causale est plutôt une forme a priori de l'entendement. Avec Hume, ce n'est pas une loi qui règle la relation de succession entre des objets empiriques et que nous pourrions tirer de leur observation ; mais contre Hume, c'est une "loi" formelle qui organise le matériau brut de nos sensations, et qui donne sens aux phénomènes.

Anecdotiquement, c'est d'ailleurs pour moi le point de jonction entre Kant et la psychologie (jonction dont l'hypothèse pourrait faire hurler par ailleurs). La théorie de l'attribution (qui a donné lieu à une recherche expérimentale pléthorique) énonce en somme que notre cerveau (notre esprit, notre cognition, etc.) est systématiquement en train de chercher des causes aux évènements qui occurrent dans notre environnement. Quand Crosswind fait mention, par exemple, de la magie, de l'intuition, etc., il fait effectivement référence au fait que les hommes sont constamment en train de chercher à expliquer "ce qui arrive", y compris dans leur quotidien le plus banal -mais en particulier lorsque ce qui arrive est inhabituel. Le collègue de bureau d'ordinaire jovial qui, un matin, arbore une figure  déconfite déclenchera quasi-inconsciemment une série d'hypothèses sur les causes de cette mauvaise mine, et donnera même éventuellement lieu à discussion ("t'as vu Machin ? il a pas l'air en forme ! Ouais je crois qu'il a des problèmes avec sa femme...") etc. etc.

Et dès lors, on peut même pousser légitimement l'analyse jusqu'à l'éthologie ("légitimement" = spéciale dédicace à Kerkos) : Lorsque l'animal entend un craquement de branche, ou renifle une odeur particulière, il se met en arrêt : Il est bien en train de faire une inférence sur la probabilité que ce bruit ou cette odeur ait pour cause la présence d'un prédateur (ou au contraire d'un congénère, etc.) ?
Alors est-ce que cette inférence relève de l'habitude ? C'est possible, mais à la limite ça ne m'intéresse pas. De fait, je suis là encore en train d'inférer une cause au comportement de l'animal. Prenons plutôt sa "cognition" comme une boite noire, et constatons simplement qu'à l'audition d'un bruit jugé suspect, il attend que quelque chose, potentiellement, y succède.

En bref, et dans cette perspective, j'aurais du mal pour ma part à qualifier tous ces phénomènes de "métaphysiques" et aurait plutôt tendance à réserver la notion pour autre chose (même s'il est clair que la définition de la métaphysique devient alors bien plus difficile).


Dernière édition par Bergame le Sam 30 Mar 2024 - 11:05, édité 1 fois

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Message par Saint-Ex Sam 30 Mar 2024 - 11:02

AntiSubjectiviste a écrit:Saint-Ex :  La génétique comportementale n'est pas l'objet de mon propos précédent. C'est une discipline respectable et certainement prolifique, tu n'as pas à m'en convaincre. Ma critique porte sur la thèse du déterminisme génétique. Et tout comme le succès de la théorie des jeux ne change rien au caractère non complètement déterministe d'un tirage de cartes au poker, le succès de la génétique comportementale ne change rien au caractère non complètement déterministe de la relation entre génotype et phénotype, car c'est une réalité à l'échelle fondamentale, moléculaire, de la matière vivante.

Ce qui n'empêche pas de faire des corrélations solides, statistiquement robustes, de traits comportementaux à partir du génotype, de même qu'au poker, on peut établir des stratégies gagnantes malgré le hasard des cartes. Les liens que tu donnes (association pangénomique, etc.) s'inscrivent complètement dans cette approche.

Tout cela est possible sans devoir postuler un déterministe génétique intenable.

D'ailleurs, c'est parce qu'il n'y a pas de déterminisme strict qu'on est obligé de travailler sur un échantillon massif de données pour limiter les erreurs de prédiction.

Je le disais : il manque ici dans le raisonnement habituel sur la génétique comportementale le pragmatisme nord-américain. Celui qui permet de passer DIRECTEMENT du moindre détail de l'ADN au moindre détail de tous les traits possibles et imaginables de l'humain.

Le déterminisme génétique se tient parce que justement ce n'est pas un postulat, mais une conséquence. La corrélation en question se dirige actuellement vers une corrélation absolument totale et donc à 100 % entre tous les détails de toutes les méthodes de lecture de l'ADN de millions et de millions de génomes et tous le détails des traits possibles et imaginables de l'humains sans exception.

Et la difficulté est gigantesque, ce qui justifie aujourd'hui l'emploi d'un gigantisme des moyens informatiques s'appuyant sur un éventuel ordinateur quantique capable de gérer ses erreurs et une intelligence artificielle capable de lire tous les mots les plus simples et toutes les phrases les plus compliquées ainsi que la relation que ces mots et ses phrases entretiennent entre elles et eux avec le but d'établir un lien infaillible avec tous les aspects de l'ADN et tous les trais et comportements humains.

Tous les détails, absolument tous les détails du fonctionnement de la génétique sont court-circuités par cette méthode, qui révèle petit à petit ce que je nommerai un méta-déterminisme.

.

Détail digressif : Hume est le philosophe préféré des spécialistes de la génétique comportementale ...

.
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Message par Bergame Sam 30 Mar 2024 - 11:10

Saint-Ex a écrit:Le déterminisme génétique se tient parce que justement ce n'est pas un postulat, mais une conséquence. La corrélation en question se dirige actuellement vers une corrélation absolument totale et donc à 100 % entre tous les détails de toutes les méthodes de lecture de l'ADN de millions et de millions de génomes et tous le détails des traits possibles et imaginables de l'humains sans exception.
On verra lorsque cette recherche sera achevée, Saint-Ex. C'est seulement à ce moment-là que tu pourras légitimement avoir ces conclusions définitives et péremptoires. Jusque là, c'est un programme de recherche, ni plus ni moins.

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Message par AntiSubjectiviste Sam 30 Mar 2024 - 11:10

Bergame a écrit:Moi, tu le sais, je suis plutôt kantien, et pour moi la relation causale est plutôt une forme a priori de l'entendement.
C'est une option possible. Que le lien de causalité soit mis derrière les phénomènes (approche métaphysique) ou devant (approche kantienne), dans tous les cas, la causalité est non phénoménale.

Je suis plutôt kantien sur ce point aussi, mais mon propos se plaçait dans le cadre de la pensée naïve courante scientifique (qui attribue spontanément une réalité objective aux liens causaux, les "lois de la nature" par exemple).

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Message par AntiSubjectiviste Sam 30 Mar 2024 - 11:20

Saint-Ex a écrit:Je le disais : il manque ici dans le raisonnement habituel sur la génétique comportementale le pragmatisme nord-américain.
Le pragmatisme dont tu parles n'est qu'un pragmatisme vulgaire, l'attitude qui assume comme certaine une chose qui n'est que fort probable. Par exemple, quand on joue au Lotto, on est en pratique sûr de perdre parce que la probabilité de perdre est écrasante. Ce n'est qu'une attitude qui choisit de renoncer à la rigueur, par paresse intellectuelle. On peut dire que l'on va perdre en pratique au Lotto. Mais on ne peut pas dire que l'on va certainement perdre, comme si cette issue était déterminée, et aucun scientifique américain, pragmatique ou pas, ne dirait le contraire.

Le pragmatisme américain, le vrai, le courant philosophique, c'est autre chose, et à bien des égards j'en partage les thèses.

Saint-Ex a écrit:Détail digressif : Hume est le philosophe préféré des spécialistes de la génétique comportementale ...
Et pour Hume, la causalité n'existe pas, tout n'est que corrélation. Tu confirmes donc que c'est également la vision de la génétique comportementale.

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Message par Saint-Ex Sam 30 Mar 2024 - 12:57

.

Aux philosophes de Digression :

L'ennui avec l'intelligence de vos décrets philosophiques sur la génétique comportementale, c'est que cette génétique donne déjà de très bons résultats dans le domaine de la santé.

Les autistes ont par exemple été arrachés au délire psychanalytique grâce à la génétique comportementale.

La génétique comportementale ayant révélé le pouvoir des modifications de comportement sur certains déterminismes génétiques, des programmes de psychothérapie particuliers ont été créés avec le but de les faire adopter par les schizophrènes, les paranoïaques et les déments. Et c'est ainsi qu'on guérit aujourd'hui des pathologies mentales dans les hôpitaux psychiatriques.

Dans tous les hôpitaux du monde on adopte petit à petit des médications différentes entre les hommes et les femmes, car les hommes et les femmes sont différents au point de réagir différemment à la médication en cas de maladie. Et par qui et quoi de telles différences ont-elles été découvertes et signalées au système de santé du monde entier ? Réponse : par les scientifiques de la génétique comportementale !

Aujourd'hui, la génétique comportementale permet de détecter et signaler des cas FUTURS de diabète qui se produiront un jour ou l'autre chez des gens qui jusque là avait risqué d'en souffrir sans même le savoir et de perdre en conséquence la vue, les pieds, les reins, et de risquer de passer leur vie à se faire changer la totalité de leur sang une fois par semaine dans des hôpitaux ou vraisemblablement vous n'êtres jamais allés. Je me trompe ?

À Bergame.
Tu considères que si un train n'est pas encore arrivé à destination alors il n'a jamais quitté son point de départ. Le train de la génétique comportemental est à quelques kilomètres de l'arrivée, et certes et par définition il n'y est pas arrivé, c'est sûr. Mais il est facile aussi d'oublier les gares où il s'est arrêté pendant les mille kilomètres qu'il a déjà parcouru depuis un demi-siècle, tu en conviendras peut-être ?

À Anti
Tout est permis à la philosophie pour placer le scalpel du manque de virilité et du désir de nihilisme dans la chair insensible de la pensée se pensant elle-mêmes sur les cimes apocalyptiques des pensées tombées du ciel des idées pures.

Mais en attendant la raison raisonnant raisonnablement sur fond d'idéel auto-proclamé empereur du monde n'a jamais produit la moindre guérison de la chair vivante, qu'on a vu quand même chez les religieuses n'ayant jamais lu ni la Bible, ni Saint Jérôme et ni Saint augustin, car, comme par miracle, la génétique comportementale a révélé la cause de l'éthique et de la morale existant depuis des millions d'années en sein de l'Homo.

Combien de divisions ? le Pape ? demandait l'autre à je ne sais plus qui.
Combien de guérisons dans les hôpitaux du monde redevables au discours sur l'éthique philosophique ? demanderai-je aux philosophes.
Et combien de bombes atomiques créées par la pensée se pensant sur les cimes apocalyptiques de sa masturbation intellectuelle ?

Tu me sembles ne connaître le pragmatisme nord-américain que par la philosophie. Le pragmatisme dont tu me sembles ignorer l'existence et que tu qualifie en conséquence de vulgaire avec une insoutenable légèreté de l'être, comme aurait dit Kundera, il allège mieux que jamais les souffrances du monde, mon ami ...

Cela dit, aujourd'hui, seuls les numéros gagnants sortent à la loterie de la génétique comportementale. Les tirages de l'exploration probabiliste des causes et des effets de la génétique sur les comportements humains sont exactement les mêmes que l'acquisition gratuite des mille milliards de billets permettant de gagner un gros lot qui a une seule chance sur mille de sortir gagnant et qui aura d'ailleurs une chance de sortir plus d'une fois. La loterie génétique est sous le contrôle total de la génétique comportementale épaulée des prothèses que sont les ordinateurs les plus puissants du monde, camarade.

P.S. Ce ne sont pas les conclusions de Hume, qui intéressent les spécialistes de la génétique comportementale. C'est la variation de ses raisonnements sur un sujet intéressant, parfois justes, parfois faux, parce qu'avant d'imposer leur déterminisme génétique au monde de la science, les scientifiques de la génétique comportementale en ont fait des erreurs. Des erreurs qui leur ont parfois donner envie de tout abandonner en donnant ainsi raison à Hume.

Mais en attendant, je me souviens d'une remarque de je ne sais plus qui disant que les paramécies et des amibes savaient enregistrer des évènements qui leur servaient de causes aux effets qui allaient leur succéder sans avoir la cognition qui leur aurait permis de constater que cet enchaînement de causes et d'effets allaient un jour se nommer corrélation. Ce n'est donc pas la corrélation qui détermine les causes et leurs effets, c'est le contraire, ce sont les causes et leurs effets qui détermine la corrélation, ce qui donne raison à Hume, d'une certaine façon, à moins que les paramécies et les amibes aient eu tort  La question du genre - Page 3 3552140731

Bon, évidemment, toutes les corrélations n'ont pas valeur de causes et d'effets, mais les corrélation de la génétique comportementale, ce ne sont pas des corrélations avec l'alignement des planètes tournant autour de Déneb ou de Sirius, ou l'arrivée des autobus à la gare de Vladivostok, et pourquoi pas avec l'âge du capitaine avant sa naissance, tant qu'on y est

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Message par baptiste Dim 31 Mar 2024 - 0:03

AntiSubjectiviste a écrit:
baptiste a écrit:
AntiSubjectiviste a écrit:baptiste > C'est fou cette force avec laquelle des gens affirment avec conviction et assurance des choses factuellement fausses. Ce ne sont pas 2 acides aminés mais 22 (les acides aminés protéinogènes), et ceux-ci ne codent pas le vivant parce qu'eux-mêmes sont codés par l'ADN. Avec toutes les réserves déjà émises ci-dessus sur le sens du verbe "coder".
As tu remarqué que j'avais mis en évidence le mot squelette? Je parle de ce qui est commun pas de ce qui est différent.
Et alors ? Ce qui est "commun", ce ne sont pas 2 acides aminés de toute façon.

He ben tu as raison puisque  c'est ce que j’ai écrit et répète, il y a plusieurs paramètres commun à tout le vivant!

Le squelette de chaque brin d’ADN consiste dans la répétition monotone de désoxyriboses unis par liaison phosphodiester en 5’ et 3’ ; l’information génétique est toujours donnée par la succession des bases unies par liaison N-glycosidique aux désoxyriboses. Les molécules d’ADN se présentent toujours sous la forme de doubles brins complémentaires et antiparallèles. Enfin les deux brins adoptent des structures en double hélice, ceci vaut pour tout le vivant. 

La génétique est si complexe qu’il existe aujourd’hui des spécialités qui ne sont pas toujours d’accord entre elles, j’ai participé à plusieurs projets de recherche dans lesquels intervenaient des généticiens et je peux témoigner au moins de certaines belles empoignades. Alors prétendre tenir un discours d’expert lorsque l’on en est pas un est très hasardeux. Pour le non généticien qui cherche à comprendre l’homme et sa place dans la nature l’important est de connaître ce qui fonde l’essentiel de la modernité de la connaissance, ce qui nous distingue du XVII siècle, pas le détail, c’est à dire le principe de la transmission de l’information de la vie, principe unique dans ses fondements et qui amène à revisiter la place de l’homme au sein de la nature.

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Message par Saint-Ex Lun 1 Avr 2024 - 11:20

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L'entrevue suivante auprès d'un neuroscientifique de talent, le docteur et professeur Frank Ramus, sera utile à quiconque voudrait avoir un complément d'information sur les méthodes utilisées en génétique comportementale et en psychologie évolutionnaire avec considérations scientifiques - mêlées de réflexjons philosophiques bien triées - sur la conscience, l'inconscience, le déterminisme, la causalité, le serf arbitre, le libre arbitre, l'influence de l'altérité (scolaire, sociétal, parentale) sur le déterminisme génétique, l'orientaition sexuelle, la psychanalyse et tous ces sujets ou objets auxquels s'intéressent les philosophes depuis la nuit des temps en ne s'étant jamais rendu compte qu'en ne pensant que par la pensée se pensant elle-même (car ils n'ont jamais pu faire autrement) hé bien ils ne pensaient qu'à la pointe d'un iceberg dont ils ont toujours ignoré les 95 % de la masse immergée.





(À l'attention d'Ortie, Grégo, Bergame, Vanleers, Alain, Crosswind, Antisubjectiviste et autres philosophes ayant le désir de s'inscrire ou se réinscrire sur Digression, avec le SEUL but visé par ma petite personne : tenter de faire comprendre le chemin pris aujourd'hui par les sciences du vivant, que les philosophes n'ont plus la possibilité d'ignorer)

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Dernière édition par Saint-Ex le Lun 1 Avr 2024 - 14:37, édité 6 fois (Raison : peaufinage langagier)
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