La question du genre

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Message par Grégor Mer 27 Mar 2024 - 10:14

La question du genre est passionnante car elle interroge le rapport de l’homme à sa nature.
Du point de vue de la nature le genre masculin et le genre féminin servent à la reproduction et diffèrent en fonction du rôle qu’ils occupent dans la parentalité.
La guerre des sexes consistant, en substance, à abandonner à l’autre parent la responsabilité d’assumer sa progéniture.
Toute cette longue histoire de l’évolution a façonné notre nature et nous en sommes à bien des égards aujourd’hui encore prisonniers.
Mais le genre n’est pas seulement naturel il est aussi culturellement construit.
La culture humaine ne serait pas la culture qui correspond à la nature humaine mais serait une sorte d’invention.
L’homme a une histoire : il est perfectible.
L’exemple que Rousseau prend est celui des fourmis, qui ont la même organisation politique depuis deux mille ans, alors que les hommes changent la leur au fil des siècles.
Ce qui prouve, selon certains, que l’homme n’est pas un être de nature mais de culture.
Mais nous savons depuis que tous les organismes vivants évoluent et qu’ils ne sont pas figés dans une essence immuable.
Qui plus est, nous savons également que la nature de l’homme (ainsi que celles des autres animaux) est beaucoup plus complexe que nous le pensions alors. Or, il semblerait bien que ce soit notre nature qui nous rende perfectibles, sous certaines conditions tout de même : c’est bien dans les limites que nous impose notamment la structure de notre cerveau, que nous avons pu accomplir les prodiges que l’humanité a réalisés. L’homme n’a pas le pouvoir de perfectionner sa nature mais il peut exploiter les ressources de son cerveau.
Les théories qui ne tiennent pas compte de la nature humaine et qui imaginent que l’homme ou la société inventent selon leur fantaisie les normes de leur conduite, sont dangereuses.
Elles sont impossibles et souvent ceux qui fantasment un homme hors nature ne comprennent pas pourquoi il ne se plie pas à leur bon sens et s’emportent contre lui : ils pensent qu’il y met de la mauvaise volonté. Voilà pourquoi les exemples historiques sont nombreux où ces éducateurs du genre humain finissent par devenir de véritables tyrans : ils ne supportent plus le genre humain, qui ne change pas si facilement et certainement pas « à volonté ».
Ceux qui pensent que le genre est uniquement une construction arbitraire et sociétale se trompent sur la nature humaine. Pourtant l’idéal qu’ils promeuvent n’est pas sans qualité. En effet, la nature humaine n’est pas bonne en soi, il faut donc l’éduquer. Mais une éducation qui penserait qu’il suffit de vouloir être son idéal pour le devenir se fourvoierait complétement, surtout si ce modèle est éloigné de la nature humaine.
Plus on connaît précisément la nature humaine et plus il est possible d’agir en vue de notre idéal.
Nous parlons parfois de cerveau gauche et droit, celui du langage et celui des émotions : ce n’est qu’en comprenant ses émotions et en réussissant à mettre des mots sur ce que nous ressentons que nous parvenons à mieux gérer nos comportements. Les deux parties doivent être intégrées l’une à l’autre. Si nous refoulons nos émotions en privilégiant la partie raisonnante de notre esprit, notre cerveau ne sera pas bien équilibré ni harmonieux. Ceux qui en revanche se laissent emporter par leurs émotions sont dangereux pour les autres et sont souvent mal vus par leurs pairs.
Les émotions sont un langage grâce auquel notre corps communique avec nous.
Or, notre corps, c’est notre nature et notre nature est essentiellement l’expression de nos gènes.
Les gènes sont égoïstes.
Ils ne sont ni bons ni mauvais, ils ne peuvent être ni l’un ni l’autre, mais leur structure de réplicateurs, confrontés à l’environnement, a donné ce que nous appelons l’évolution. Or, ceux des réplicateurs qui survivent et se reproduisent sont structurellement égoïstes, sinon ils disparaîtraient. Ce n’est pas un défaut moral, car ils ne sont pas capables de moralité, mais simplement une conséquence de leur nature répliquante, confrontée à un environnement contraignant. Les comportements altruistes n’ont que l’apparence de l’altruisme, car il serait contre-nature pour des gênes de ne pas chercher à se reproduire (même s’ils ne cherchent rien, c’est seulement leur nature de se répliquer et ceux qui ont réussi à survivre possèdent cette qualité d’être adaptés à leur environnement mais aussi d’être capables de se reproduire à leur tour).
Mais qu’en est-il de l’homme ?
L’homme possède cette faculté d’anticiper l’avenir et de choisir entre différents possibles. Cette faculté d’être en avant de lui-même contredit la notion de causalité habituelle qui va du passé d’un événement vers la production de l’événement en question.
Lorsque nous reconstituons un acte humain nous recherchons la cause dans le passé de la personne que nous envisageons. Cela n’est pas aberrant car c’est presque toujours à partir de son passé que l’être humain construit des modèles hypothétiques afin d’envisager l’avenir. Il ne le fait pas à partir de rien. Cependant la cause d’un événement humain n’est pas seulement le passé linéaire de cet être humain, mais le choix et le moment de délibération où cet être humain s’est décidé pour tel futur. Bien sûr, nous parlons-là de choix délibérés et non de moments où les hommes sont emportés par leurs émotions. Pour que de tels choix soient possible, l’être humain doit être équilibré et les différentes parties de son cerveau doivent être intégrées comme nous l’avons expliqué plus haut. Il y faut aussi le long dressage de l’habitude. Or, les utopistes modernes qui pensent que l’être humain est absolument maître de sa nature ne comprennent pas à quel point cet apprentissage est long et combien cette liberté relative que l’on peut avoir sur ses émotions est difficile à acquérir.
L’éducation est importante et il ne suffit pas d’expliquer une fois de manière raisonnable à un individu ce qu’il convient de faire dans une situation donnée, car l’homme ne devient raisonnable qu’à la condition de réguler et tempérer ses passions, ce qui exige un long et patient travail de compréhension des mécanismes de notre nature.
Pourtant cette faculté d’anticiper et de choisir l’avenir qu’il souhaite, peut permettre à l’homme de réaliser son idéal, ou du moins de progresser vers cet idéal.

Certes, nous sommes genrés par nature.
Pourtant l’homme, du fait de cette faculté d’anticiper et de comprendre le monde, est un être métaphysique. Il ne se réduit pas à sa nature.
Il est donc légitime pour une femme de vouloir être reconnue en tant qu’être métaphysique et de même pour un homme.
Certes, les femmes, par nature, sont prédisposées à s’occuper des enfants, parce que l’investissement qu’elles doivent nécessairement offrir à leur progéniture est supérieur à celui que l’homme doit fournir. Ce déséquilibre se traduit de bien des manières, pourtant l’homme n’est pas non plus, par nature, totalement désengagé du processus d’éducation des enfants. Il se situe dans la moyenne vis-à-vis des grands singes. Mais, cela étant dit, je suis sensible à l’idéal moderne d’équité en matière d’éducation. Parce que je considère que la réciprocité est importante dans un couple et que je considère que nous sommes idéalement des êtres métaphysiques, raisonnables et capables de nous mettre à la place d’autrui.
Il est envisageable de s’approcher d’un tel idéal dans une société très consciente de ses limites.
Connaître la nature, ce n’est pas l’excuser ni dire amen à tout ce qu’elle propose.
Au contraire, ce sont ceux qui l’idéalisent, en la méconnaissant, qui sont les plus dupes et les plus malfaisants.
Leur seul recours est la terreur.
Ils laissent faire tout ce qui produit ce qu’ils redoutent et une fois l’action accomplie, ils tranchent la tête du coupable.
Je préfère l’attitude opposée qui est vigilante en amont, avertie qu’elle est des travers de la nature humaine et qui va mettre en place des dispositifs de contrôle et d’éducation des citoyens.
Ce qui arrive de plus néfaste à notre idéal n’est jamais monstrueux ni hors nature et peut souvent être très bien expliqué. C’est simplement que nous refusons de voir la vérité, au nom de notre idéal de la nature humaine, alors nous nous laissons surprendre.

Pour conclure, je suis très fier des mouvements féministes qui s’expriment dans nos sociétés et qui sont, de mon point de vue, en train de les modifier et de les améliorer. La place des femmes dans une société est pour moi un indice fondamental du niveau de culture atteint par cette civilisation. Je ne jette pas la pierre sur les sociétés patriarcales, qui ne sont que l’expression de la nature humaine, je préfère me réjouir des progrès vers une société où la question du genre ne serait plus déterminante et où avant d’être une femme ou un homme, nous serions des êtres humains.
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Message par Saint-Ex Mer 27 Mar 2024 - 15:33

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Une pensée venue de l'Inde nous affirme que l'Humain est un vaste océan dont la surface nous montre la multitude des vagues et tempêtes dont il est conscient par toutes les variations de sa culture mais dont les profondeurs ne lui révèlent pas le gigantesque poids d'un inconscient dictant sa volonté absolue grâce à l'insondable profondeur de son parfait inconnu ...

J'aime citer à ce propos la remarque suivante de Nietzsche, premier philosophe ayant pensé la vie :

L'homme, au fond, que sait-il de lui-même ? Et serait-il même capable une bonne fois de se percevoir intégralement, comme exposé dans la lumière d'une vitrine ? La nature ne lui cache-t-elle pas l'immense majorité des choses, même sur son corps, afin de l'enfermer dans la fascination d'une conscience superbe et fantasmagorique, bien loin des replis de ses entrailles, du fleuve rapide de son sang, du frémissement compliqué de ses fibres ? La nature ? Elle a jeté la clé ! Et malheur à la funeste curiosité qui voudrait jeter un œil par une fente hors de la chambre de la conscience et qui, dirigeant ses regards vers le bas, devinerait sur quel fond de cruauté, de convoitise, d'inassouvissement et de désir de meurtre l'homme repose, indifférent à sa propre ignorance, et se tenant en équilibre dans des rêves pour ainsi dire comme sur le dos d'un tigre.

En passant, je n'aime pas Jean-Jacques Rousseau, que je considère comme un faussaire de première, mais un faussaire qui s'ignore par la grâce de ma gentillesse personnelle. (Pardonne-lui car il ne sait pas ce qu'il fait.)

Par contre j'aime Edward Wilson, ce scientifique qui dans les années 50 s'est penché avec scientificité sur la société des insectes.

J'aime aussi Richard Dawkins et son gène égoïste qu'il a été facile de ne pas comprendre malgré sa totale adhésion la pensée de Charles Darwin et sa sélection naturelle des espèces, notamment celle de l'homme produite à la suite des milliers de mutations génétiques quotidiennes et non voulues par les gènes égoïstes ou non et ayant présidé à l'éclosion d'une société humaine ayant précédé de plusieurs millions d'années les pensées erronées de Rousseau.

J'aime bien aussi les explorations les plus récentes de la génétique comportementale et de la philosophie évolutionnaire, que tout philosophe qui se respecte devrait explorer attentivement en s'étant prudemment débarrassé auparavant de toutes les pensées se pensant elles-mêmes à commencer par les siennes (cela dit sans malice) ...

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Message par alain Jeu 28 Mar 2024 - 1:46

Le texte de Nietzsche est impressionnant de vérité.
En même temps  la nature de l' homme me semble s' être définitivement modifiée par le fait de son nouveau privilège acquis et sans la moindre possibilité d' un retour en arrière. Et de fait, si la matière nous conduit à l' esprit, comment éviter cette dualité qui fait que nous sommes ainsi deux individus en un : le premier est celui qui accède à l' esprit et ce faisant il se libère en partie des déterministes matériels, et le second est celui qui perçoit cette dualité et en éprouve  tout un panel de sentiments contradictoires.
Alors bien sûr, nous sommes en équilibre sur beaucoup plus puissant et sauvage que nous.
A partir de cette dualité je crois que deux formes de l' entendement s' opposent.
Le premier consiste à revendiquer cette place privilégiée rt on peut alors s' offrir le luxe de l' oubli et de la créativité. Pour certains c' est la voie de l' illusion. Pour d' autres c' est celle de la vérité.
Le second c' est le retour aux origines : c' est la voie de la réconciliation avec nos racines. Sagesse pour les uns, folie pour les autres.


Nietszche devait avoir une certaine idée de la pureté
... j' ai le sentiment que foncer dans un mur sans détourner les yeux, en pleine connaissance de cause, était peut être le meilleur comportement possible pour lui ... tout sauf les contemplations de l' esprit et le MAL qui en résulte.

Le plus renversant c' est que l' homme réussit à trouver de nombreuses  justifications au fait de chevaucher un tigre ou foncer dans un mur.

Moi je préfère tenter d' apprivoiser mon tigre bien que, à un moment où à l' autre, celui ci étant plus fort et plus sauvage que moi, je passerai à la casserole.

Bon ...
Pour ce qui est du " genre " , mon équipement naturel s' accorde avec mon esprit assez haut perché ...un souci en moins.
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Message par Saint-Ex Jeu 28 Mar 2024 - 6:41

.

Lorsque nous portons notre regard sur l'humain, nous voyons arbitrairement la métaphore d'un rectangle qui n'offre qu'un de ses côtés, mettons la largeur, à l'exploration des penseurs de la pensée se pensant elle-même.

La totalité du rectangle ne se montre pas facilement à ces penseurs. Oh, il y a bien quelques philosophes ayant exprimé de respectables intuitions sur la longueur du rectangle et donc sa surface, mais ils sont plutôt rares. Nietzsche fait partie de ces exceptionnels penseurs.

On l'aura deviné, la métaphore du rectangle choisie pour symboliser l'humain, c'est la surface donnée par la multiplication de sa largeur par sa longueur. Avec cette métaphore, la largeur, c'est l'esprit, et la longueur, c'est la biologie. Les philosophes se sont surtout penché sur l'esprit. Il ne sont jamais trop aventuré dans le secteur des sciences du vivant, et c'est tout à fait normal; il fallait d'abord les inventer, ces sciences du vivant.

Le résultat ? Les philosophes croient connaître l'Homme (c'est-à-dire la totalité du rectangle métaphorique, avec sa largeur, sa longueur et sa surface, et donc la totalité de l'être et du devenir de l'homme), alors qu'ils ne connaissent bien que sa dimension « esprit » en n'ayant d'ailleurs aucune idée de l'influence de la « matière vivante » sur l'esprit.

Les dernières explorations de la génétique comportementale et de la psychologie évolutionnaire concluent que la largeur (l'esprit) n'entre que dans une proportion de 20 % à 40 % dans la constitution de la surface (les pensées et les actions) et que la longueur (la biologie) entre dans une proportion de 60 % à 80 % de ladite surface de sa constitution.

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Message par alain Jeu 28 Mar 2024 - 7:10

Saint-Ex a écrit:.

Lorsque nous portons notre regard sur l'humain, nous voyons arbitrairement la métaphore d'un rectangle qui n'offre qu'un de ses côtés, mettons la largeur, à l'exploration des penseurs de la pensée se pensant elle-même.

La totalité du rectangle ne se montre pas facilement à ces penseurs. Oh, il y a bien quelques philosophes ayant exprimé de respectables intuitions sur la longueur du rectangle et donc sa surface, mais ils sont plutôt rares. Nietzsche fait partie de ces exceptionnels penseurs.

On l'aura deviné, la métaphore du rectangle choisie pour symboliser l'humain, c'est la surface donnée par la multiplication de sa largeur par sa longueur. Avec cette métaphore, la largeur, c'est l'esprit, et la longueur, c'est la biologie. Les philosophes se sont surtout penché sur l'esprit. Il ne sont jamais trop aventuré dans le secteur des sciences du vivant, et c'est tout à fait normal; il fallait d'abord les inventer, ces sciences du vivant.

Le résultat ? Les philosophes croient connaître l'Homme (c'est-à-dire la totalité du rectangle métaphorique, avec sa largeur, sa longueur et sa surface, et donc la totalité de l'être et du devenir de l'homme), alors qu'ils ne connaissent bien que sa dimension « esprit » en n'ayant d'ailleurs aucune idée de l'influence de la « matière vivante » sur l'esprit.

Les dernières explorations de la génétique comportementale et de la psychologie évolutionnaire concluent que la largeur (l'esprit) n'entre que dans une proportion de 20 % à 40 % dans la constitution de la surface (les pensées et les actions) et que la longueur (la biologie) entre dans une proportion de 60 % à 80 % de ladite surface de sa constitution.

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D' accord mais pour avancer des pourcentages il faudrait d'abord connaître entièrement la totalité du rectangle car ceux ci ne sont fonction que de l' opinion des biologistes ou des philosophes  dès lors que la totalité reste inconnue.
Pourquoi ? Parce que, pardi, les biologistes vont évaluer un pourcentage en leur faveur puisqu' il se fera en fonction de leurs critères, et les philosophes feront de même.
Nietzsche a beau être génial ses idées sur le monde ne sont pas des vérités scientifiques mais une représentation de son esprit, lequel esprit ne fonctionne pas autrement que celui de tous les êtres humains. La nature du rectangle qu' il perçoit reste donc contestable et contestée, comme celui de tous les autres scientifiques ou philosophes.
Les biologistes ont beau compter dans leurs rangs de grands découvreurs ils ne peuvent percevoir le rectangle qu' en fonction de leur science.

Tu vois bien que ce fameux rectangle et sa nature " véritable " restera toujours en réalité une inconnue " x " , et qu' en fait les observateurs chercheront toujours, comme tous les êtres humains, soucieux d' établir une vérité incontestable, a, comme on dit, " tirer la couverture à soi ".

Moi, tu l' a compris, je m' écarte systématiquement de toute tentative d' explication globale et définitive du monde. Je ne connais que trop bien - avec peu de chances de me tromper - la façon dont fonctionne sur ce point la nature humaine.
Je peux m' émerveiller d'une idée ou d' une découverte, voilà tout. Et c' est déjà beaucoup.
Mais pour le reste je garde mon entière liberté.

Jamais aucun être humain ne sera dépositaire de la Vérité du monde parce qu' il n' y a aucun dieu parmi les humains.

On peut méditer sur cette citation du biologiste Jean Rostand :

« La science a fait de nous des dieux, avant même que nous méritions d'être des hommes. »
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Message par Bergame Jeu 28 Mar 2024 - 10:43

Gregor a écrit:En effet, la nature humaine n’est pas bonne en soi, il faut donc l’éduquer.
Ca veut dire quoi, ici, "bonne" ? Quelle serait la finalité de cette "éducation" ?

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Message par Grégor Jeu 28 Mar 2024 - 11:15

Bonjour Bergame,
Cela signifie que notre nature est façonnée par nos gènes qui n'ont pas les mêmes finalités que nous. Ils n'ont d'ailleurs par de but mais ils agissent selon les lois de l'évolution. Éduquer notre nature consiste donc à faire avec notre constitution génétique et non pas sans, comme si nous étions absolument libres de choisir nos comportements. Un bon exemple est la contraception. Le plaisir que nous recherchons naturellement peut être contourné de sa finalité (à savoir faire des enfants) par des moyens contraceptifs.
Cela signifie que nous n'essayons pas de supprimer le désir sexuel et le plaisir mais que nous contournons le problème.
Je parle aussi un peu des émotions dans mon texte. On peut travailler avec les enfants à mieux intégrer les différentes parties de leur cerveau, grâce à un travail de langage sur leurs émotions.
Une émotion non verbalisée peut laisser des traumatismes car elle n'est pas intégrée à la partie du cerveau responsable du langage et du sens.
Le fait de revenir sur un événement traumatisant, de le nommer et de l'intégrer à notre compréhension du monde peut permettre de guérir ce traumatisme et les émotions incontrôlées qu'il suscite.
La manière dont les rôles sont distribués entre parent vis-vis de l'éducation des enfants est aussi largement tributaire de nos gènes et notamment de l'investissement que chacun des sexes met dans la conception de sa progéniture.
Plus cet investissement est grand et moins le parent sera disposé à abandonner l'éducation à l'autre parent, car si l'enfant mourait, cela aurait été très couteux pour lui en terme d'énergie.
De ce fait, les femmes sont plus disposées à s'occuper de leurs enfants.
Pourtant, dans un couple, on peut considérer que la répartition des tâches doit être équilibrée et donc essayer de lutter contre cette tendance naturelle.
Mais pour réussir cet équilibrage, il faut que chaque parent soit conscient de cette tendance naturelle et fasse des efforts pour améliorer la situation.
Si on nie qu'une telle tendance naturelle existe alors on ne sera pas justes envers les père qui essaient de lutter contre leur tendance à abandonner leurs responsabilités et injustes envers les mères qui laissent difficilement leurs enfants entre d'autres mains.
Il en va de même pour la tendance à l'infidélité et les appétits sexuels masculins, qui naturellement diffèrent de la sexualité féminine.
En effet, il est moins couteux naturellement d'avoir une relation sexuelle sans lendemain pour un homme que pour une femme (qui risque de tomber enceinte, surtout à une époque où la contraception n'existait pas, époque où nos gènes ont été façonnés).
De ce fait les hommes peuvent plus naturellement être des prédateurs sexuels, ce qui se retrouve, je pense, dans les statistiques d'agressions sexuelles.
Sachant cela, il faut que la société soit vigilante vis-à-vis de ces tendances et déviances sexuelles et se prémunissent contre de tels agissements.
Elle doit sanctionner de tels comportements afin que les hommes craignent de devenir des agresseurs.
Et pour ceux qui ne peuvent pas se contrôler, il faut les enfermer ou trouver des solutions médicamenteuses pour les mettre hors d'état de nuire.
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Message par Saint-Ex Jeu 28 Mar 2024 - 11:58

alain a écrit: Je peux m' émerveiller d'une idée ou d' une découverte, voilà tout. »

Tu serais souvent émerveillé par les nombreuses découvertes de la génétique comportementale et de l'éthique & morale qu'elle permet de proposer au monde ...

alain a écrit: pour avancer des pourcentages il faudrait d'abord connaître entièrement la totalité du rectangle car ceux ci ne sont fonction que de l' opinion des biologistes ou des philosophes  dès lors que la totalité reste inconnue.

Non, ce n'est pas la surface du rectangle qui permet de définir la largeur et la longueur du rectangle. C'est l'inverse, c'est la largeur et la longueur du rectangle qui permettent de définir sa surface. Il faut inverser ton raisonnement. La philosophie traditionnelle ne s'est penché que sur la largeur. Elle n'a jamais eu la possibilité de faire autrement. Aujourd'hui ce n'est pas pareil, car les sciences du vivant permettent de se pencher sur la longueur aussi.

Cela dit, la métaphore du rectangle et donc de l'essence et du devenir humain n'a jamais eu pour objectif de présenter une universalité humaine. La variabilité des largeurs et des longueur représente la diversité que révèle aujourd'hui la génétique comportementale, dont on a trop tendance à escamoter le terme «comportemental» en se privant de bien comprendre que la génétique a son mot à dire sur les traits humains, y compris les comportements humains.

La véritable complexité de la génétique comportementale se trouve dans le fait que les deux côtés du rectangle exercent une influence non négligeable sur les autres côtés. Autrement dit, aujourd'hui on sait que la biologie exerce une influence non négligeable sur l'esprit et que l'esprit exerce une influence non négligeable sur la biologie.

Par exemple, l'analyse du génome à la naissance-même de n'importe qui permet de prédire le cas échéant une forte tendance au diabète de type 2, qui se déclarera lentement à une quelconque période de la vie. (Ce type de diabète se développe si lentement qu'on peut ne jamais s'en apercevoir, ce qui est une cause fréquente de perte de la vue, d'amputation des jambes, d'obligation de se faire renouveler la totalité du sang à intervalles réguliers ou de décès, souvent par crise cardiaque inattendue.) Ainsi, on peut voir que la génétique a une importante influence sur la santé des futurs diabétiques. Mais la connaissance d'une telle prédiction permettra l'émergence d'un comportement particulier, à savoir l'ingestion modérée et mesurée de tout aliment chargé de trop de glucides, ce qui permettra entre autres de ne jamais voir son diabète émerger de son corps avec un retard considéré comme mortel en cas de retard exagéré.

De nombreuses maladies sont imprimées sur le génome de tout être humain, ce qui ouvre la voie à une nouvelle médecine, de type préventif au lieu du type symptomatique actuel, qui donne les résultats qu'on voit aujourd'hui dans l'encombrement de toutes les urgences de tous les hôpitaux du monde.

Comme par ailleurs la génétique a permis de découvrir le surprenant nombre de maladies déjà inscrites avec plus ou moins de puissance d'influence au génome de TOUS les humains, il est facile de voir l'intérêt d'une génétique préventive auprès de tous les humains de la terre.

Et c'est en ce sens que je signalais une éthique et une morale étroitement associées à la génétique comportementale et à la psychologie évolutionnaire ...

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Message par Crosswind Jeu 28 Mar 2024 - 15:09

Saint-Ex a écrit:.


Le résultat ? Les philosophes croient connaître l'Homme (c'est-à-dire la totalité du rectangle métaphorique, avec sa largeur, sa longueur et sa surface, et donc la totalité de l'être et du devenir de l'homme), alors qu'ils ne connaissent bien que sa dimension « esprit » en n'ayant d'ailleurs aucune idée de l'influence de la « matière vivante » sur l'esprit.

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On peut inverser la logique en défaveur cette fois des activités scientifiques, qui prétendent (pour bon nombre) pouvoir mettre à jour au moins en partie ce qui Est (au sens de réalité forte).

Une traduction épistémologique plus équilibrée, prudente, exigerait de reconnaître que Kant n'avait pas tort quand il a conclu que ni la science, ni la philosophie, ne devaient s'occuper de métaphysique !

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Message par Saint-Ex Jeu 28 Mar 2024 - 16:34

Crosswind a écrit:

Une traduction épistémologique plus équilibrée, prudente, exigerait de reconnaître que Kant n'avait pas tort quand il a conclu que ni la science, ni la philosophie, ne devaient s'occuper de métaphysique !

Je serais d'autant plus favorable à la pensée d'un tel Kant que je verrais d'un bon oeil la disparition totale de la métaphysique de la totalité du monde, sans toutefois vouloir faire de ce souhait une volonté dictatoriale. Après tout il serait ridicule de vouloir interdire le bridge, le go, le monopoly et la métaphysique, qui n'est à mon entendement qu'un jeu de langage comme un autre (merci Wittgenstein) dont la profondeur décrétée par les métaphysiciens est plutôt fausse, toujours à mon entendement.

Je ne vois pas la métaphysique capable de ce que nous promettent aujourd'hui la génétique comportementale et la psychologie évolutionnaire dans tous les domaines de l'activité humaine en matière d'éthique et de morale dont je crois que pas grand monde n'a idée aujourd'hui, et c'est bien dommage ...

Cette éthique, cette morale, chacun peut la voir dans le désir de paix se manifestant partout dans le monde et malgré les actualités présentées en boucles éternelles par tous les médias. Ce désir de paix est inscrit dans le génome humain.

Tous les déterminismes possibles et imaginables sont d'ailleurs inscrits dans le génome humain. Ces déterminisme dictent par ailleurs aussi des comportements qui rendent possible une révolte réussie à l'encontre d'eux-même lorsqu'ils dépassent les bornes.

Oh, les déterminismes génétiques n'ont pas tous été répertoriés, mais la génétique permet aujourd'hui de prévoir à la naissance et même avant non seulement un nombre phénoménal de maladies abolies à des vitesses incroyables et des coûts de plus en plus faibles, mais elle est en passe de prévoir même au stade de la morula et du fétus tous les goûts, toutes les intelligences, tous les comportements de CHACUN ! ...

La plus importante promesse de la génétique comportementale, qui ne devrait pas émerger du monde de la science d'ici demain, évidemment, c'est l'avènement du concept dictant à chacun de DEVENIR CE QU'IL EST ! ...

La condition essentielle d'une telle réalisation, c'est la démocratie (la volonté quelque peu utopique du peuple pour le peuple par le peuple) qui montre aujourd'hui et partout au monde sa volonté de paix. L'humanité pense aujourd'hui et de partout au monde qu'elle a bien des choses à faire que de s'entretuer ...

Cela dit, le chemin ne va pas être des plus tranquilles. Aujourd'hui se développe en Amérique du Nord le fascisme le plus inattendu de tous les fascismes : celui de toutes les minorités désireuses de mettre à mort immédiatement et sans procès toutes les majorités ! La mort sociale fait aujourd'hui d'innombrables victimes, surtout au sein des scientifiques renvoyés de leur université et «blacklisté» de partout où il pourraient gagner leur vie. Seuls ceux dont la notoriété et le savoir sont connus de tous mènent aujourd'hui la résistance qui s'impose. Beaucoup d'entre eux filent travailler en Chine pour éviter de finir SDF sur les trottoir de Philadelphie ou de Los Angeles! ...

Avec l'avortement inscrit dans sa constitution, la France de distingue dans la lutte contre ce fascisme ... (si vous saviez comment on traite la question de l'avortement en Alabama ... ) ... ... ...

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Message par Crosswind Jeu 28 Mar 2024 - 17:28

Saint-Ex a écrit:
Je ne vois pas la métaphysique capable de ce que nous promettent aujourd'hui la génétique comportementale et la psychologie évolutionnaire dans tous les domaines de l'activité humaine en matière d'éthique et de morale dont je crois que pas grand monde n'a idée aujourd'hui, et c'est bien dommage ...

Cette éthique, cette morale, chacun peut la voir dans le désir de paix se manifestant partout dans le monde et malgré les actualités présentées en boucles éternelles par tous les médias. Ce désir de paix est inscrit dans le génome humain.

Tous les déterminismes possibles et imaginables sont d'ailleurs inscrits dans le génome humain. Ces déterminisme dictent par ailleurs aussi des comportements qui rendent possible une révolte réussie à l'encontre d'eux-même lorsqu'ils dépassent les bornes.

La métaphysique est pour moi morte et enterrée. Malheureusement on ne peut que constater les très nombreuses tentatives faites, tant de la part de l'intelligentsia du haut du panier que des scientifiques ordinaires, tant de l'homme du peuple que de la femme du monde, pour la réhabiliter. Et tu sembles ne pas faire exception à la règle (comme le ferait madame Sastre?). Parce qu'on ne peut pas, hier, bannir la métaphysique pour dire ensuite, demain, que le génome humain est au moins en partie déterministe. Pour de multiples raisons que je ne vais pas énumérer ici sauf une pour l'exemple : le déterminisme, en tant que doctrine qui établit un lien de causalité entre les événements, est une posture métaphysique.

La génétique est une pratique scientifique, c-à-d qu'elle est efficace. On peut tout au plus parler de déterminisme scientifique (mais alors c'est un déterminisme au sens faible).

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Message par Saint-Ex Jeu 28 Mar 2024 - 19:29

Crosswind a écrit:
Saint-Ex a écrit:
Je ne vois pas la métaphysique capable de ce que nous promettent aujourd'hui la génétique comportementale et la psychologie évolutionnaire dans tous les domaines de l'activité humaine en matière d'éthique et de morale dont je crois que pas grand monde n'a idée aujourd'hui, et c'est bien dommage ...

Cette éthique, cette morale, chacun peut la voir dans le désir de paix se manifestant partout dans le monde et malgré les actualités présentées en boucles éternelles par tous les médias. Ce désir de paix est inscrit dans le génome humain.

Tous les déterminismes possibles et imaginables sont d'ailleurs inscrits dans le génome humain. Ces déterminisme dictent par ailleurs aussi des comportements qui rendent possible une révolte réussie à l'encontre d'eux-même lorsqu'ils dépassent les bornes.

La métaphysique est pour moi morte et enterrée. Malheureusement on ne peut que constater les très nombreuses tentatives faites, tant de la part de l'intelligentsia du haut du panier que des scientifiques ordinaires, tant de l'homme du peuple que de la femme du monde, pour la réhabiliter. Et tu sembles ne pas faire exception à la règle (comme le ferait madame Sastre?). Parce qu'on ne peut pas, hier, bannir la métaphysique pour dire ensuite, demain, que le génome humain est au moins en partie déterministe. Pour de multiples raisons que je ne vais pas énumérer ici sauf une pour l'exemple : le déterminisme, en tant que doctrine qui établit un lien de causalité entre les événements, est une posture métaphysique.

La génétique est une pratique scientifique, c-à-d qu'elle est efficace. On peut tout au plus parler de déterminisme scientifique (mais alors c'est un déterminisme au sens faible).

Nous n'allons pas être d'accord.

Comme le dit si bien Wittgenstein, la signification des mots est indiquée par le contexte dans lequel ils sont utilisés.

Le déterminisme dont tu parles ici, c'est celui de la philosophie. Le contexte de mes messages n'est pas philosophique mais scientifique. Tu te trompes de contexte.

Le déterminisme dont je parle ici, c'est celui de l'épistémologie et pas d'une doctrine métaphysique.

Tu te rattrapes quand même en disant que «La génétique est une pratique scientifique, c-à-d qu'elle est efficace. On peut tout au plus parler de déterminisme scientifique (mais alors c'est un déterminisme au sens faible)»

Je remarquerai toutefois que tes remarques «tout au plus» et «au sens faible», me donnent l'impression d'avoir pour but de dévaluer la puissance phénoménale de la science d'aujourd'hui. Comme si la science avait besoin de la définition exacte des mots qu'elle emprunte pour s'exprimer ...

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Message par Crosswind Jeu 28 Mar 2024 - 20:01

L'activité scientifique n'est rien d'autre qu'un mode d'activité philosophique, en tant qu'elle interroge, en les confrontant, tout à la fois une sémantique (quel discours fait sens?) et une pratique (qu'est-ce qui peut être reproduit?), dans un espace conscientiel donné. Dans ce cadre, la doctrine philosophique "science" est remarquablement efficace. Cette efficacité a donné l'occasion à bien des penseurs d'y voir le reflet d'une... métaphysique. Et toi, j'ai du mal à comprendre. A me rappeler tes anciens écrits, tu te positionnes clairement en faveur du matérialisme, et donc du côté d'une métaphysique. Tu me parles aujourd'hui de déterminisme, tout en t'esquivant l'idée qu'un tel mot puisse pointer une quelconque description d'une "chose en soi". Alors, peut-être, passé-je à côté d'une dimension intercalaire des degrés de la métaphysique?

Auquel cas, je suis tout ouïe !

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Message par hks Jeu 28 Mar 2024 - 20:10

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Message par alain Jeu 28 Mar 2024 - 20:18

Saint-Ex a écrit:
alain a écrit: Je peux m' émerveiller d'une idée ou d' une découverte, voilà tout. »

Tu serais souvent émerveillé par les nombreuses découvertes de la génétique comportementale et de l'éthique & morale qu'elle permet de proposer au monde ...

alain a écrit: pour avancer des pourcentages il faudrait d'abord connaître entièrement la totalité du rectangle car ceux ci ne sont fonction que de l' opinion des biologistes ou des philosophes  dès lors que la totalité reste inconnue.

Non, ce n'est pas la surface du rectangle qui permet de définir la largeur et la longueur du rectangle. C'est l'inverse, c'est la largeur et la longueur du rectangle qui permettent de définir sa surface. Il faut inverser ton raisonnement. La philosophie traditionnelle ne s'est penché que sur la largeur. Elle n'a jamais eu la possibilité de faire autrement. Aujourd'hui ce n'est pas pareil, car les sciences du vivant permettent de se pencher sur la longueur aussi.

Cela dit, la métaphore du rectangle et donc de l'essence et du devenir humain n'a jamais eu pour objectif de présenter une universalité humaine. La variabilité des largeurs et des longueur représente la diversité que révèle aujourd'hui la génétique comportementale, dont on a trop tendance à escamoter le terme «comportemental» en se privant de bien comprendre que la génétique a son mot à dire sur les traits humains, y compris les comportements humains.

La véritable complexité de la génétique comportementale se trouve dans le fait que les deux côtés du rectangle exercent une influence non négligeable sur les autres côtés. Autrement dit, aujourd'hui on sait que la biologie exerce une influence non négligeable sur l'esprit et que l'esprit exerce une influence non négligeable sur la biologie.

Par exemple, l'analyse du génome à la naissance-même de n'importe qui permet de prédire le cas échéant une forte tendance au diabète de type 2, qui se déclarera lentement à une quelconque période de la vie. (Ce type de diabète se développe si lentement qu'on peut ne jamais s'en apercevoir, ce qui est une cause fréquente de perte de la vue, d'amputation des jambes, d'obligation de se faire renouveler la totalité du sang à intervalles réguliers ou de décès, souvent par crise cardiaque inattendue.) Ainsi, on peut voir que la génétique a une importante influence sur la santé des futurs diabétiques. Mais la connaissance d'une telle prédiction permettra l'émergence d'un comportement particulier, à savoir l'ingestion modérée et mesurée de tout aliment chargé de trop de glucides, ce qui permettra entre autres de ne jamais voir son diabète émerger de son corps avec un retard considéré comme mortel en cas de retard exagéré.

De nombreuses maladies sont imprimées sur le génome de tout être humain, ce qui ouvre la voie à une nouvelle médecine, de type préventif au lieu du type symptomatique actuel, qui donne les résultats qu'on voit aujourd'hui dans l'encombrement de toutes les urgences de tous les hôpitaux du monde.

Comme par ailleurs la génétique a permis de découvrir le surprenant nombre de maladies déjà inscrites avec plus ou moins de puissance d'influence au génome de TOUS les humains, il est facile de voir l'intérêt d'une génétique préventive auprès de tous les humains de la terre.

Et c'est en ce sens que je signalais une éthique et une morale étroitement associées à la génétique comportementale et à la psychologie évolutionnaire ...

.

Oui, la médecine génétique permettrait de soigner de nombreuses maladies et ferait reculer ces saloperies naturelles. C'est vraiment un grand espoir qui se profile dans un futur pas si lointain que ça. Il y a de très nombreuses maladies qu'on ne sait pas soigner mais on sait agir sur certains facteurs déclenchants et ralentir le processus. C'est déja pas mal. Le glaucome, par exemple - je peux en parler parce que je suis touché par ce truc - est une dégénérescence du nerf optique. On ne sait pas régénérer le nerf optique actuellement, mais on sait que cette maladie est liée à l'hypertension oculaire et donc, avec des gouttes, le laser ou la chirurgie, on agit indirectement en baissant la tension, ce qui permet, dans une certaine mesure, de plus ou moins contrôler le problème. Ma soeur a une dilatation des bronches. Il n'y a pas encore de médicament pour cette maladie, en 2024 ! ... mais on peut agir positivement en pratiquant un sport ou en marchant tous les jours, plus des exercices réguliers de kiné ...etc.
Bien sûr le jour ou une médecine génétique permettra de restaurer le nerf optique et les bronches, ce sera formidable. Et évidemment même chose pour tout un panel de maladies plus terribles les unes que les autres.
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Message par Crosswind Jeu 28 Mar 2024 - 20:26

hks a écrit:
crosswind a écrit:On peut tout au plus parler de déterminisme scientifique (mais alors c'est un déterminisme au sens faible).
Et bien dis nous en un peu plus sur le "sens faible" et je verrai ce que je peux en comprendre.

Eté 2018, nous avons discuté en long et en large de ces définitions : https://digression.forum-actif.net/t1514-realisme-fort-ou-faible

C'est sur base du même constat, de cette absence de définition commune, que j'ai tenté d'arracher des définitions aux uns et aux autres à la même époque. Avec un certain succès d'ailleurs, mais qui a m'a amené à constater une véritable impasse (avec toi, avec neopilina).

Je ne désespère pas d'arriver à franchir le mur qui à l'époque a fini par se dresser La question du genre 2101236583

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Message par Saint-Ex Jeu 28 Mar 2024 - 21:34

Crosswind a écrit:L'activité scientifique n'est rien d'autre qu'un mode d'activité philosophique, en tant qu'elle interroge, en les confrontant, tout à la fois une sémantique (quel discours fait sens?) et une pratique (qu'est-ce qui peut être reproduit?), dans un espace conscientiel donné. Dans ce cadre, la doctrine philosophique "science" est remarquablement efficace. Cette efficacité a donné l'occasion à bien des penseurs d'y voir le reflet d'une... métaphysique. Et toi, j'ai du mal à comprendre. A me rappeler tes anciens écrits, tu te positionnes clairement en faveur du matérialisme, et donc du côté d'une métaphysique. Tu me parles aujourd'hui de déterminisme, tout en t'esquivant l'idée qu'un tel mot puisse pointer une quelconque description d'une "chose en soi". Alors, peut-être, passé-je à côté d'une dimension intercalaire des degrés de la métaphysique?

Auquel cas, je suis tout ouïe !

Tu me sembles vouloir trop te casser la tête. Tu donnes l'impression de vouloir imprimer de la métaphyique partout. Mais tu ne réussis pas à l'imprimer dans la tête des scientifiques au moment exact où ils font de la science et rien que de la science.

Le matérialisme est un postulat selon laquelle la seule réalité est la matière, dont sont issus les phénomènes vitaux et psychiques, y compris ta volonté de voir de la métaphysique partout selon moi.

Cela dit, je vois la science non pas comme une métaphysique (quelle idée ! ), mais comme une philosophie ayant congédié tous les dieux, tous les idéalismes, tous les dualismes, toutes les idéologies, et toutes les métaphysiques, évidemment.

Chaque scientifique est une abeille produisant avec patience son miel dans son coin pour le bonheur ou le désespoir du monde, suivant le point de vue ...

Ton analyse n'a pas l'heur de me convaincre autrement que d'une façon de tenter de justifier la métaphysique de ma cafetière scientifiquement pensée, construire, transportée et vendue par Nespresso.

La question du genre Captu241


Parle-moi de la métaphysique de la caféine, juste pour me faire plaisir ...

.


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Message par Bergame Jeu 28 Mar 2024 - 21:39

Je suis moi aussi intéressé à ce que tu dis ici, Crosswind :
Crosswind a écrit:Parce qu'on ne peut pas, hier, bannir la métaphysique pour dire ensuite, demain, que le génome humain est au moins en partie déterministe. Pour de multiples raisons que je ne vais pas énumérer ici sauf une pour l'exemple : le déterminisme, en tant que doctrine qui établit un lien de causalité entre les événements, est une posture métaphysique.
La génétique est une pratique scientifique, c-à-d qu'elle est efficace. On peut tout au plus parler de déterminisme scientifique (mais alors c'est un déterminisme au sens faible).
Je ne suis pas sûr de comprendre : Parles-tu de la relation causale ou du déterminisme ? Je veux dire : La constatation selon laquelle il existe un lien de causalité entre certains évènements n'est pas une posture ni une doctrine, ou bien ?

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Message par AntiSubjectiviste Jeu 28 Mar 2024 - 22:02

Saint-Ex a écrit:Tu me semble vouloir te casser trop la tête. Tu donnes l'impression de vouloir imprimer de la métaphyique partout. Mais tu ne réussis pas à l'imprimer dans la tête des scientifiques au moment exact où ils font de la science et rien que de la science.

Le matérialisme est un postulat selon laquelle la seule réalité est la matière, dont sont issus les phénomènes vitaux et psychiques, y compris ta volonté de voir de la métaphysique partout en décrétant la valeur de ta raison.
Ce postulat brille par son absence de la tête des scientifiques au moment exact où ils font de la science et rien que de la science.

Si on demande à un scientifique en plein travail "Dis, penses-tu que la réalité est matière ?", sa réponse sera généralement : "Je m'en fous et ça ne m'intéresse pas, demande ça aux philosophes".

En fait, ce postulat brille par son caractère métaphysique.

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Message par Saint-Ex Jeu 28 Mar 2024 - 22:41

AntiSubjectiviste a écrit:Si on demande à un scientifique en plein travail "Dis, penses-tu que la réalité est matière ?", sa réponse sera généralement : "Je m'en fous et ça ne m'intéresse pas, demande ça aux philosophes.

Un scientifique avait été condamné à rouler un énorme rocher sur la pente d'une montagne pour lui faire atteindre le sommet. Un penseur de la pensée se pensant elle-même lui avait demandé « Dis, penses-tu que la réalité est matière ? ». Le scientifique lui répondit, «reviens me poser ta question lorsque le rocher que je pousse aura atteint le sommet de la montagne et qu'il se mettra à rouler vers la plaine, sinon va te faire f#utre.

Rocher poussé vers le sommet de la montagne = Travail exigeant la concentration sur la tâche à accomplir.

Rocher qui roule vers la plaine = Moment offrant la possibilité de penser, discuter et même rigoler.

Il faut imaginer le scientifique heureux ...

Si on demande à un mathématicien en plein travail «Dis, que penses-tu du postulat d'Euclide ?», sa réponse sera généralement : «Je m'en fous et ça ne m'intéresse pas, demande ça à Antisubjectiviste.»

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Message par Crosswind Jeu 28 Mar 2024 - 23:10

Bergame a écrit: [...]
Crosswind a écrit:Parce qu'on ne peut pas, hier, bannir la métaphysique pour dire ensuite, demain, que le génome humain est au moins en partie déterministe. Pour de multiples raisons que je ne vais pas énumérer ici sauf une pour l'exemple : le déterminisme, en tant que doctrine qui établit un lien de causalité entre les événements, est une posture métaphysique.
La génétique est une pratique scientifique, c-à-d qu'elle est efficace. On peut tout au plus parler de déterminisme scientifique (mais alors c'est un déterminisme au sens faible).
Je ne suis pas sûr de comprendre : Parles-tu de la relation causale ou du déterminisme ? Je veux dire : La constatation selon laquelle il existe un lien de causalité entre certains évènements n'est pas une posture ni une doctrine, ou bien ?


L'établissement d'un lien de causalité entre X événements peut être diversement motivé, chacune des sources de motivation étant elles-mêmes étroitement imbriquées. Ainsi l'intuition (elle a pleuré parce qu'on l'a forcée à manger des épinards), la foi (Dieu nous a puni de ne pas avoir prié) ou la raison (le pont s'est effondré parce que X+Z=A) sont des sources courantes (mais pas exhaustives) pour établir une relation de causalité. Quant à la raison, justement :  elle a débouché (il est vrai le plus souvent épaulée par les 2 autres sources) sur une doctrine particulière, la doctrine scientifique. Simplissime en substance, elle donne pour quelques règles principales (ici données en vrac et en oblitérant toutes les nuances des différents courants) la réfutation, l'intelligibilité, la relation causale (l'explication) et l'expérimentation.

Une relation causale est toujours une forme de déterminisme. Si A, alors B. A détermine l'occurrence B. Je sais, il existe tout un tas de variantes sur lesquelles on pourra sûrement revenir (la liberté ou la stricte soumission à des règles préétablies, mécaniques), mais qui ne modifient pas le moins du monde la base essentielle : une cause détermine toujours une relation à son effet.

J'en reviens donc au déterminisme que je nomme "faible" (le déterminisme scientifique) par opposition au déterminisme "fort" (qui ne serait donc pas scientifique). La valeur forte donnerait la relation causale comme immuable dans l'absolu. Si l'on pouvait connaître l'ensemble des paramètres des existants physiques en jeu dans un contexte connu, délimité, maîtrisé, nous pourrions à coup sûr, à chaque fois, dans tous les espaces possibles de la connaissance scientifique, et au-delà même de notre propre connaissance à ce sujet, retrouver les mêmes valeurs de résultat. La valeur faible (celle dont je parle plus haut et à propos de laquelle tu m'interroges je crois) est une version plus "light" : elle se contente de dire que, en observant un phénomène, on peut s'attendre à en observer un autre en vertu d'une théorie fondée sur la raison et la répétition. Pour autant que ça dure, auquel cas il faudrait modifier la théorie et vérifier sa meilleure constance dans le temps.

Le déterminisme "fort" n'est pas de la science, mais de la croyance, de la foi, de la "métaphysique". Externe.
Le déterminisme "faible" est scientifique, pragmatique, interne.

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Message par Saint-Ex Jeu 28 Mar 2024 - 23:11

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Grains de sel digressif.

Bergame a écrit:La constatation selon laquelle il existe un lien de causalité entre certains évènements n'est pas une posture ni une doctrine, ou bien ?

Cette question ne se pose pas si l'on sait que la langue n'ayant pas été créée il y a des dizaines et des centaines de milliers d'années dans le but de parler de la science, hé bien la science emprunte des mots au vocabulaire déjà installé depuis longtemps dans l'art de la parole, et ce dans le but exclusif de lui donner la signification qui convient exactement.

Lorsqu'un informaticien parle d'un bogue, d'un virus, d'une intelligence (celle d'un téléphone, d'un logiciel, d'un GPS), il parle d'un objet informatique. Il ne parle pas d'un insecte, ni d'un corona-virus, ni de la fonction d'un cerveau. Il ne parle que d'éléments d'informatiques.

C'est pareil en mécanique. Lorsqu'un automobiliste dit que sa voiture est équipé d'un moteur nerveux, qu'elle avale la route et qu'elle négocie bien les virage, hé bien il parle de mécanique. Il ne parle pas d'un système nerveux central, ni d'un système digestif ni d'un vendeur discutant avec son client

Et c'est pareil avec les sciences du vivant. Lorsqu'un scientifique parle d'un déterminisme biologique ou génétique, il parle de l'existence d'un lien de causalité entre certains évènements biologiques ou génétiques et certains autres événements psychologiques ou comportementaux. Il ne parle pas de philosophie et encore moins de métaphysique.

Fin du grain de sel digressif.

P.S. : Les pensées dont les conclusions sont toujours absolues me font invariablement penser à certains patients de l'Institut universitaire en santé mental Douglas.

https://www.ciusss-ouestmtl.gouv.qc.ca/installations/centre-hospitalier-de-soins-psychiatriques/institut-universitaire-en-sante-mentale-douglas/

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Message par AntiSubjectiviste Jeu 28 Mar 2024 - 23:52

Il n'y a rien de plus métaphysique que la notion de "lien de causalité" entre des évènements. Le simple exercice de définir ce que c'est montre déjà que c'est une notion métaphysique.

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Message par AntiSubjectiviste Ven 29 Mar 2024 - 0:21

Saint-Ex a écrit:Si on demande à un mathématicien en plein travail «Dis, que penses-tu du postulat d'Euclide ?», sa réponse sera généralement : «Je m'en fous et ça ne m'intéresse pas, demande ça à Antisubjectiviste.»
Un mathématicien au travail donnera une réponse parmi les trois suivantes : "ce postulat est vrai" (s'il travaille en géométrie euclidienne), "il est faux" (s'il travaille en géométrie non-euclidienne) ou "il est indécidable" (les autres cas).

Les mathématiciens ne sont pas neutres par rapport au postulat d'Euclide car ce dernier est un postulat mathématique (un axiome), et non un postulat métaphysique.

Mauvaise comparaison.

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Message par Saint-Ex Ven 29 Mar 2024 - 2:18

AntiSubjectiviste a écrit:Il n'y a rien de plus métaphysique que la notion de "lien de causalité" entre des évènements. Le simple exercice de définir ce que c'est montre déjà que c'est une notion métaphysique.

Tu es à mon avis trop aveuglé par ta philosophie.

Les syntagmes «déterminisme biologique», «déterminisme psychologique», «déterminisme sociologique», «déterminisme historique», «déterminisme génétique», apparaissent régulièrement dans la littérature scientifique et ce n'est pas parce que le déterminisme philosophique est une doctrine métaphysique que le déterminisme scientifique l'est aussi.

Le déterminisme scientifique est l'expression épistémologique d'un enchaînement scientifique de causes scientifiques et d'effets scientifiques. Rien de plus. Rien de moins.

La signification des mots est donnée par le contexte dans lequel ils sont utilisés.

L'enchaînement des causes et des effets scientifiquement étudiés, expliqués, répliqués et considérés sous l'angle exclusif de la science, ce n'est pas la métaphysique des stoïciens, ou de Spinoza, ou de Heidegger, qui sont des affirmations, rien que des affirmations accompagnées en plus par la métaphysique délirante de l'absolu élevé au rang de l'infaillibilité de Dieu.

AntiSubjectiviste a écrit:postulat

Le postulat a un rapport évident avec les mathématiques, mais ce rapport n'est pas le seul, car en science c'est le principe non démontré que l'on accepte et que l'on formule à la base d'une recherche ou d'une théorie.

Le postulat du matérialisme radicalement scientifique et athée, c'est que
le monde est composé d'insécables qui s'assemblent ou se rejettent pour lui donner sa forme

Il est évident qu'un tel postulat ne sera pas accepté de si tôt par les platoniciens et les théologiens les plus enragés.
Mais en attendant toutes les sciences le confirme dans sa tout petite et incontestable vérité.

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