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III - Du cogito.

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neopilina
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Message par neopilina Lun 24 Juin 2013 - 21:09

( " De la Nature. Abrégé ". )

III - Du cogito.

Tapuscrit reçu le 21, corrections terminées ce soir. A paraître demain.

      ILULAMA !


Dernière édition par neopilina le Mar 25 Juin 2013 - 9:40, édité 1 fois

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" Tout Étant produit par moi m'est donné (c'est son statut philosophique), a priori, et il est Mien (cogito, conscience de Soi, libéré du Poêle) ". " Savoir guérit, forge. Et détruit tout ce qui doit l'être ", ou, équivalents, " Tout l'Inadvertancier constitutif doit disparaître ", " Le progrès, c'est la liquidation du Sujet empirique, notoirement névrotique, par la connaissance ". " Il faut régresser et recommencer, en conscience ". Moi.
C'est à pas de colombes que les Déesses s'avancent.
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Message par neopilina Mar 25 Juin 2013 - 8:06

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Dernière édition par neopilina le Jeu 27 Juin 2013 - 12:41, édité 4 fois
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Message par neopilina Mar 25 Juin 2013 - 8:44

( " De la Nature. III - Abrégé ". )

III – Du cogito

-            J’en ai marre : à peine inaugurée, cette nouvelle série de textes m’a ramené au grand galop droit au cogito. Encore et encore.
-            Je veux rependre mon propos là où je l’ai laissé dans le dernier texte de cette nouvelle série simplement intitulée « Dialectique ». Le paradigme cartésien, bien plus que de méconnaître, exclut l’En-Soi, le Sujet premier, qui s’avère névrotique, qu’il faut évidemment intégrer pleinement et explicitement. Ca, ça serait un cogito. C’est un scandale dont on n’a pas fini de s’étonner. Sans lui pourtant, par exemple, les montagnes de cadavres directement générées par les morales, les religions, le marxisme, et j’en passe, qui ont tous leur lot, toujours perdants, de gentils, sont parfaitement incompréhensibles. C’est chaque fois le même ressort. Un Discours, une Dialectique, instrumentalisent le Sujet a posteriori dont, notoirement, son Agressivité constitutive, et libèrent ceux-ci. «  Tu bavardes ». « Je sais ». Et je l’ai su dès la première ligne de ce texte. Il faut, de la façon la plus rigoureuse qui soit, c’est à dire dialectique, métaphysique, puisque je suppose que c’est possible et rien de plus pour l’instant, ne m’en déplaise, modifier le paradigme cartésien en démontrant effectivement qu’il est inadvertancier, réducteur, et ce faisant, il sera modifié.
-            Il faut reprendre le cogito, chercher les vérités que je suppose réelles, effectives, ressenties, pour vérifier si elles sont effectivement réelles. Il faut déboucher dialectiquement sur l’En-Soi, qui est au cœur constitutivement de tout Sujet, qui est premier, et ce faisant l’intégrer complètement, lui rendre sa place, première, élargir à celui-ci le paradigme en vigueur. Et évidemment, démontrer, ce faisant, que premier, il menace en permanence. Avant on disait, faute de mieux, instincts, pulsions et j’en passe. Si historiquement, idéologiquement, philosophiquement, le prolétaire est passé de mode, nul doute qu’il existe encore des Pauvres, avec une majuscule, dialectiquement dit donc, et leur Cause, le Capital. Le néo-éléatisme sera également un néo-marxisme, et cette fois, contrairement au marxisme et au Capital, il sera non-violent. Mais, même si le bavardage est bien étayé, ça reste, dialectiquement un bavardage. Le cogito méconnaît le Sujet premier, névrotique, l’En-Soi. Pouvait-il en être autrement ? Le cogito, c’est cette boucle de la conscience sur elle-même. C’est le miroir et le reflet « parfaits » ( Je vais largement revenir sur ce terme, comment je l’entends dans ce cas. ) de la conscience, de la pensée. Et donc implicitement, en puissance, de ses imperfections caractéristiques constitutives, à commencer par l’ignorance a priori, de prime abord, de l’En-Soi, du sujet premier, névrotique.
-            Le cogito nous montre la conscience telle qu’elle se trouve dans un premier temps. En reprochant à la conscience, au cogito, de méconnaître le Sujet premier, l’En-Soi, j’oublie que c’est effectivement forcément a priori le cas, que c’est le cas de tout un chacun avant de commencer à savoir.
-            Le cogito, cette expérience forte d’ordre intime, résulte de la concomitance de trois éléments constitutifs : la conscience, le miroir, le reflet, « parfaits » de notre ignorance a priori. A priori, la conscience ne sait rien du Sujet, premier, névrotique. Que suis-je en train de faire ? « Tu réfléchiras plus tard crétin ! ». Chaque fois que j’ai repris le cogito, le critiquant, je critiquais ce que nous sommes dans un premier temps, la primo-Situation, comment nous fonctionnons. Il n’y pouvait rien, à moins d’aller plus loin, d’être autre. Sa seule responsabilité est celle du miroir, de ne pas être allé plus en avant. Le cogito n’a jamais délivré personne, bien au contraire, c’est l’Envolée de Murailles, l’Emprisonnement, dont s’inquiète très vite la République des Lettres et des Savants européenne. On fait l’expérience forte à travers cette boucle « parfaite », close sur elle-même, de sa subjectivité, sans être délivré de celle-ci, sans être informé sur la nature de celle-ci. Bien au contraire, je le répète. Ce miroir parfait montre parfaitement l’imparfait. Sans le transformer, sans mettre sur la piste de ce dernier, sans être donc un commencement rédempteur. Pourquoi l’Envolée de Murailles, l’Emprisonnement ? Parce qu’il n’est que ce que j’ai dit ? Mais à partir de là, moi aussi je piétine. J’y reviendrais. Le cogito est un commencement parfait mais forcément imparfait ( J’ai hésité. ) parce que commencement de surcroît, resté en l’état. Et donc, à sa suite, il ne faut pas aller de l’avant, comme on l’a fait, depuis Descartes, même si ce qui s’est dit dans cette perspective s’avère grandiose, utile, mais il faut aller à rebours : à la conquête, par la connaissance, par la conscience, par une foule de disciplines advenues depuis, par la Dialectique, du Sujet, de l’En-Soi. « Terre ! » disait Hegel à propos du cogito. Rien de plus faux, dramatique, c’est même très exactement l’inverse, c’est une injonction à prendre conscience qu’on est déjà constitutivement dans la Mer du Couchant où tout un chacun, comme Ulysse, effectue son propre Périple, les ignorants disent Destin. Somme toute, en attaquant le cogito, j’attaquais le Sujet caractérisé par cette expérience, seulement trahit, débusqué, une première fois par celle-ci, mais j’attaque aussi l’usage qu’on en a fait. A la suite de son instrumentalisation en ostracisme dogmatique, une très grande injustice a été faite à Nietzsche, aux « Francs-Tireurs», quand bien même, c’est vrai, ils étaient dialectiquement hors-cadre, paradigme, cartésiens. Et moi, même si je m’insurge, bondis, dès la première expérimentation, je sais qu’il y a loin de la réaction viscérale, des intuitions confuses, aux démonstrations. Le cogito, c’est cette expérience forte de la Subjectivité, mais il reste une prise de conscience de soi imparfaite. Il ne devrait pas avoir d’autres conséquences que l’invitation à mieux se connaître, à voyager. Ca n’a pas été le cas. Une fois qu’on a fait une telle expérience de sa Subjectivité, la connaissance de Soi, de son support, est la suite la plus impérative, catégorique. Je répète : le cogito permet une conscience de Soi, certes remarquable, mais toujours « d’abord » aussi imparfaite que celui qui la fait. Voilà le cogito du cogito. Le cogito de Descartes aurait dû offrir à la conscience deux objets à questionner : elle-même donc, ce qui a été consciencieusement entrepris, mais aussi le Sujet premier, l’En-Soi. Avec le cogito du cogito, je me vois toujours imparfaitement, faire l’expérience imparfaite et « parfaite », dans le sens où elle ne pouvait pas être autre, du cogito. A la suite du cogito, il faut se dire qu’on vient de faire l’expérience imparfaite de Soi et d’expérimenter l’imperfection de Soi. Maintenant le cogito est complet, achevé, et attend sa suite. Se voir en train de se voir permet de limiter l’Envolée de Murailles qui doit sans doute beaucoup à ce manque de recul, à la solitude et à la perfection de la boucle cartésienne. Le cogito achevé est ce commencement, une injonction à mettre en œuvre le « Connais-toi toi-même ». Cette nécessaire et remarquable expérience de sa propre Subjectivité par la conscience nécessitait pour éviter l’Envolée de Murailles une prise de distance, de conscience, une interrogation supplémentaire, sur l’ensemble de la scène, de la situation, sur ce qui fait cette expérience et sur Soi en Soi. La démarche du cogito partant de Soi en tant que conscience, sans nommer le Soi support de cette conscience, pour s’arrêter à l’expérience de celle-ci par elle-même aurait dû revenir explicitement à sa Possibilité, à Soi en Soi : je suis loin, très loin, de n’être que la chose qui peut faire cette expérience. Voilà comment le Sujet premier qui s’avèrera névrotique, a été exclu, escamoté, congédié, omis, en toute inadvertance. Descartes a fait une belle découverte, qui l’a accaparé. Comme je l’ai déjà dit, la seule issue non-inadvertancière était le retour à la chose qui précède cette autre chose qui peut faire cette expérience remarquable. Si celle-ci doit évidemment être questionnée en soi, il fallait la circonscrire par le retour sur sa possibilité : le Sujet. L’Envolée de Murailles, l’Emprisonnement, adviennent à cause de cet oubli du Contenant qui devient inaccessible. Je me répète, c’est évident, mais je teste mes conclusions en les obtenant différemment et revenir sur ses pas, s’attarder lorsqu’on se promène aux Confins est vraiment la moindre des choses, constitutif de recherches forcément tâtonnantes. A la découverte du reflet devait succéder la découverte du Soi par le reflet. Soi est ainsi oublié et escamoté. Pour pouvoir réintégrer le, accéder au, Sujet, il fallait donc d’abord se remettre dans la Situation du cogito et comprendre finement celui-ci. L’Issue, aussi problématique soit-elle, c’est Soi, désormais bien distinct de la conscience. Mais pour l’instant la seule chose qui soit bien claire, c’est qu’il reste beaucoup de travail avant que mes intentions soient démontrées ou invalidées, avant qu’il y ait effectivement reprise du cogito.
-            Je ne suis pas un intellectuel. Je lis occasionnellement des intellectuels depuis plus de vingt ans et il m’arrive de les entendre, de les écouter, à la télévision, j’ai eu tout le loisir d’expérimenter et de connaître la différence. A contrario, je peux à l’envie, si je n’ai pas de soucis, suis en forme, décider une expédition aux Confins dialectiques, décider de faire de la métaphysique. Et ça, ce n’est pas donné à tout le monde, y compris aux intellectuels : certains en sont même parfaitement incapables. Cet épouvantable foutoir ( Il s’agit de mon journal, qui comprend in extenso ce « De la Nature », fait plus de dix mille pages 21 x 29,7 manuscrites. ) n’a pas que des défauts. Il y a ici largement de quoi faire système. Mais j’ai une peine incroyable à accomplir l’énorme travail de synthèse requis. Même s’il y a un beau potentiel, un espace libéré significatif, ça fait belle lurette que j’ai constaté que je n’étais pas apte aux développements. Je déglutis. Plutôt explorateur que bâtisseur, nul doute.
-            C’est de deux façons que le cogito s’impose comme commencement radical : une fois qu’on a fait cette expérience, on est prisonnier de celle-ci et donc à la suite, il s’impose à soi historiquement. Eut égard à son importance inaugurale et paradigmale, celui qui se propose de philosopher se doit de passer par celui-ci s’il ne veut pas être un Marginal, exclut de ce grand mouvement historique, quoi qu’il en soit et quoi qu’il en pense, a priori. Il est indéniable que ce mouvement, prisonnier de sa propre inadvertance paradigmale constitutive a exclu, ne pouvait pas intégrer, des discours majeurs. Sartre a pris le soin extrême de s’inscrire explicitement et pleinement au sein de cette tradition, de ce Paradigme. Ce n’est pas son combat le plus bruyant, mais celui-là est irrémédiablement inamovible. Evidemment, j’ai toujours regretté que cet homme, comme Nietzsche, perde son temps à ce point avec la littérature, l’art. Et de « là », la « Critique … » de Sartre est vouée à l’échec.
-            Un même désir totalisant anime l’œuvre littéraire et l’œuvre philosophique chez Sartre. Chez Nietzsche, elles ne font qu’un. Chez Sartre l’œuvre philosophique a pour but de garantir son statut de Jalon dans l’histoire de la philosophie. Mais ce faisant donc, il devient l’un des grands gardiens du temple. Et par là même, dialectiquement, prisonnier de ce Paradigme. On ne peut pas tout avoir : même s’il y a des morceaux étincelants, des pans entiers de « L’être et le néant » ont très très mal vieillis, ne sont pas de facto à la hauteur du phénomène humain, comme l’est tout existentialisme. L’existentialisme sartrien qui s’inscrit délibérément, explicitement, pleinement, au sein du paradigme cartésien impeccablement conformé par celui-ci,  en est grevé d’autant, « comptablement », dialectiquement, dit. De Descartes à Sartre, parce qu’il a voulu et réussi cette inscription, une région du Monde a été consciencieusement explorée par des penseurs extraordinaires (Kant, Hegel, Husserl, Heidegger, … ), il est temps de passer au « reste », sur lequel il faut accéder, ne nous en déplaisent, moi le premier, en partant du cogito. Cette nuit avec le texte précédent et celui-ci, il me semble avoir découvert l’Issue de la forteresse cartésienne par où arrive la conscience qui va faire cette expérience, et qui s’était ainsi enfermée en toute inadvertance. Sachant qu’on peut toujours réintégrer cette Situation à l’envie, il faut l’élucider au mieux, y voir clair dans le poêle cartésien. Et ce, sans se précipiter. Si la moisson déjà effectuée par ce mouvement est grandiose et ainsi conformée, limitée, a priori, elle n’est donc pas exhaustive. L’intelligence aiguë de la Situation du cogito provoque un recul supplémentaire qui permet de voir, d’accéder à, de donner, de rendre disponible, dialectiquement, Soi en tant qu’En-Soi, qu’A priori, que Sujet névrotique. Celui-là même qui jusque là, demeurant inaperçu, a été escamoté par le cogito et par là même interdit à la pensée philosophique comme je l’avais déjà dit il y a de nombreuses années lors de ma première reprise du cogito. Mais il fallait laisser advenir la lumière dans le poêle où Descartes s’est imprudemment retrouvé enfermé. A la boucle de la conscience sur elle-même, sur Soi en tant que conscience, il fallait que succède la conscience de Soi comme support, énigmatique, de celle-ci, comme Objet à questionner.
-            Je viens de relire ce qui précède, j’ai failli prendre une aspirine. C’est confus, désespérant. Il en est ainsi des tâtonnements. J’ai l’impression d’avoir malmené la Situation, le Paradigme, de départ, le cogito. Dorénavant, semble-t-il le Sujet en tant que tel est visible, disponible, donné, philosophiquement. Si c’est effectivement le cas, c’est déjà très bien. Et pourtant, même dans ce cas, je le trouve bien maigre, sans épaisseur. Que le Sujet en tant que tel soit accessible philosophiquement, ça serait bien. Mais même là, il subsiste un problème, c’est le « philosophiquement ». On sait maintenant que névrotiquement, psychiatriquement, s’impose dans un premier temps. Mais on a assez vu ici que je ne suis pas des orthodoxes historiques dans ce domaine aussi. Ici, qu’il soit question de philosophie ou de psychiatrie, et certainement d’autres, c’est toujours « dialectiquement » qui est l’usage. L’éléate  s’intéresse à ce qui est et à Ce qui Est. Il y a la science et la Dialectique. Il s’abreuve à la première et pratique la seconde. La science a eu ses approximations historiques, la dialectique a encore les siennes. Cinq jours après la rédaction du premier texte, il n’est toujours pas classé ce qui est révélateur. Il est enfin, simplement, à peu près transparent. Indéniablement, le Paradigme a été malmené. Toujours  indéniablement, il faudra faire mieux. Exemple, en l’occurrence le plus urticant : comment l’expérience faite lors du cogito génère les inadvertances constitutives de celui-ci ? La genèse de l’Envolée de Murailles, de la Prison, n’a pas encore livré tous ses secrets. Et l’une des innombrables conséquences du tout est le problème de l’accessibilité dialectique, philosophique, du Sujet en tant que tel. En effet, philosophe « d’abord » produit par ma culture à notre époque, je n’ai pas la prétention de provoquer la dégradation de l’état de synthèse maximal de ma culture, toute entière : c’est tout simplement en cours. J’aimerais juste précipiter ce mouvement empirique de fond historique en contribuant à contraindre mes contemporains à en prendre conscience et à l’entériner en le disant donc le mieux possible. « Contraindre » en rendant incontournable. En tout état de cause « contraindre » : je me coltine moi-même depuis quelques années les résistances colossales émanant du Sujet qui ne veut pas a priori des connaissances le concernant. En m’attaquant au Sujet en Soi, je m’attaque à tout le monde. Cent ans et plus, après l’effraction freudienne, celle-ci est toujours marginale, dialectiquement dit. Il faut y remédier. En attendant que soit accompli le « Tout l’Inadvertancier constitutif doit disparaître », on ne devrait même pas avoir le Droit de sortir de chez soi. C’était juste pour illustrer mon propos, mais c’est dans l’absolu, dialectiquement, strictement, la vérité. Après ça, on comprend effectivement que même l’éléate soit « disposé » à « composer ». Je mets des guillemets à « composer », il y a expressément une façon éléate de « composer ». Ça sera l’ultime Morale. Et la Morale provisoire de Descartes en est le timide précurseur historique. Pour qu’elle devienne un joug, un cap, il faut la libérer. Je n’en suis pas encore là. Le paradoxe du cogito, c’est très précisément cela : il aggrave l’inadvertance qu’il permet d’expérimenter, d’où, peut-être, ça reste à préciser, l’Envolée de Murailles, et la force intime de cette expérience. Dernièrement je me suis rapproché encore un peu plus de l’économie, de la structure, intimes du cogito. Mais elle n’est pas encore là, sur le papier, aussi explicite, limpide, que je le voudrais. Le cogito en se coupant du Soi en tant qu’En-Soi, ce faisant, se coupait de l’Extérieur, du Donné a priori : vent de panique qui aura pour contrecoups l’œuvre de Kant, la phénoménologie, pour ne citer qu’eux.
-            Il faut élucider complètement la Situation, c'est-à-dire son Inscription a priori dans Son Monde. Vaste prémisse de la dialectique. Situation où peut donc se produire le cogito. Et ce, puisque cela s’est imposé historiquement, à tort ou à raison, à partir du cogito. Pour moi, éléate, le point de départ idéal. Je dis n’importe quoi : le point de « départ idéal », complètement instructif rédempteur, ne saurait exister. Il faut cheminer. Et c’est toujours laborieux. Eut égard à ma propre expérience, je ne crois plus aux expériences qui délivrent beaucoup et vite. Notre cerveau ne le permet pas et le Sujet a priori ne le veut pas. C’est peu à peu et en insistant lourdement qu’on change, que le Voyageur remplace le Sujet, l’Ignorant.
-            Je ne crois évidemment pas à une humanité qui globalement cheminerait, mais plutôt à l’avènement de Sujets qui auront de moins en moins besoin de cheminer, comme cela s’entend, pour des individus aussi constitutivement tordus que nous. Que nous puissions être riches de nos erreurs, ça, c’est surhumain.

-            Spectaculairement à cause du cogito, on se retrouve avec une conscience de soi en tant que Subjectivité pure, une boucle de la conscience sur elle-même, séparées, isolées, de leur origine biologique et dialectique, Soi en tant que Sujet, l’En-Soi. Ainsi advenue, constituée, elle se trouve donc être également isolée de tout le reste, c’est l’Envolée de Murailles. Mais si la porte s’est refermée de façon constituante dialectiquement sur la conscience de la conscience, cela ne vaut pas pour tout le reste : ça n’en finit pas de débouler dans le Bocal intérieur, dans le poêle cartésien : sensations, désirs, passions, rêveries, pensées, impressions, jugements, représentations et j’en passe, je dis pour tout cela « Etants ».
-            Tout cela, au moins est disponible, donné. Et nous parlent « d’abord » de soi en tant que Sujet, la seule Issue, même si elle est terriblement compromettante, source de Ma Subjectivité, c’est Soi. Tout le reste, également, est donné, il suffit de préciser que c’est à travers l’En-Soi, l’A priori, et c’est donc tout le problème. Entre la conscience et l’Extérieur, il y aura toujours le prisme conformant, inducteur, de l’En-Soi.
-            L’extérieur sera donc toujours « d’abord » un Extérieur, le Mien, et une chose, un Etant. L’avènement de la conscience de soi, en tant que Subjectivité, il est vrai spectaculairement mise en scène par le cogito requiert-il expressément celui-ci ? Oui à cause de l’injonction historique mais aussi pour le caractère fort de cette expérience d’ordre intime, mais sinon c’était déjà mon cas avant que je fasse cette expérience et je ne dois pas être le premier ni le seul. A partir de maintenant, de « là », il faut se rendre compte que tout Etant advenu au sein du Bocal intérieur, conscient donc, relève le plus souvent de plusieurs disciplines. En premier lieu, ils ont tous en commun leur conformation biologique, neurologique et phénoménologique.
-            De même, si la conscience en soi est effectivement un Etant très particulier remarquablement mise en exergue par le cogito, elle est l’une d’entre eux et elle est d’abord associée à un Etant, d’où ma réticence à dire « la » conscience ( Il n’est évidemment pas question ici de ce mot dans son acceptation éthique. ). A propos du premier texte j’ai parlé d’un indéniable tour de force tout aussi indéniablement inachevé. On voit que c’est vraiment à pas de velours qu’on approche de l’économie intime et inadvertancière constitutive du cogito, de cette formidable expérience qui a remis en route et conditionné a priori la philosophie depuis. Mais je sais également que j’approche. L’Envolée de Murailles, l’Emprisonnement, traduisent le ou les travers constitutifs du cogito. Il faut, une fois cette expérience faite, revenir à, ne pas oublier, la chose qui précède cette autre chose qu’est la conscience et qui peut faire cette expérience, c’est à dire, aussi énigmatique soit-il, l’En-Soi, l’A priori. Et là, l’Envolée de Murailles cède la place à ce qui précède, porte, la conscience, l’En-Soi, l’A priori. Et donc, ce « Mur » tel après le cogito, qui isole la conscience, est percé d’une « Porte », celle par où, intérieurement, advient tout ce qui sera conscient. Tout Etant à partir desquels toute chose, dont Soi, est connaissable. La démarche du doute radical escamote sa Possibilité, et avec soustrait tout le reste. Aussi énigmatique soit elle de prime abord, et elle l’est, ce faisant, Descartes commettait une authentique faute dialectique. Cela on me l’accordera, ça fait presque quinze ans que je le dis. C’est un signe qui ne trompe pas : a posteriori on voit bien ce que cette expérience forte, doit à cette inadvertance constitutive.
-            Satané cogito. Il n’a pas dit son dernier mot, évidemment. Tout de suite après le tragique, pathétique, minuscule « donc je suis » Descartes, que ça soit dans le « Discours » ou les « Méditations » tente de rétablir sa Possibilité, l’En-Soi. On peut penser, philosopher, sans le cogito, c’est prouvé ici et ailleurs. Mais je sais aussi que ce genre de réaction est de l’agacement, presque un renoncement, l’acceptation de l’échec, sans parler de l’impératif historique et surtout dialectique, philosophique, la clause cartésienne de sécurité. Le mystère, l’énigme, doivent être totalement élucidés. Il y a une différence, entre dénoncer des travers, qui sont déjà des conséquences, et y remédier. Surtout en dialectique, pour parfaitement remédier aux conséquences, il faut parfaitement comprendre comment, pourquoi, elles adviennent.
-            Descartes sans le faire exprès, avec la démarche du doute radical élabore l’expérience forte de la conscience, devenue ainsi solitaire, par elle-même. Et c’est donc expressément à cause de cela que cette expérience est si forte. La démarche malmène la réalité, force le trait, ce qui permet cette expérience forte de la conscience de la conscience, de Soi, en tant que Subjectivité, mais pas en tant qu’En-Soi. Le « je suis » issu de cette démarche est diminué. La réalité biologique et dialectique ignorée va être amoindrie, réduite, escamotée, d’une façon gravissime, explicitement, celle que je dénonce depuis toujours. Prodigieux scandale qui veut que la chose soi-disant prouvée, fasse à la suite tant défaut. C’est cela qu’il faut élucider au mieux. Avec le cogito la conscience quitte son « orbite naturelle », si j’ose dire. C’est une vraie révolution copernicienne, la Lune prend la place de la Terre et celle-ci s’évanouit dans le vide sidéral.
-            Chemin faisant, tous les jours, je me vois lentement mais sûrement un peu plus lisse, rond, sphérique, étanche, homogène, cohérent. Immanquablement, à tort ou à raison, je pense au Sphairos de Parménide. Je vais libérer un Monstre capable de mettre à nu toute chose. Mais pour se faire, il faut faire sauter le Verrou cartésien. La philosophie ? La dialectique dans le registre du presque, de l’avant.
 -            Classiquement, historiquement, quant au cogito, on dit « Conscience de Soi ». La formule est tellement consacrée qu’elle appartient à l’histoire de la philosophie. On entend par là cette expérience forte, vertigineuse, mémorable, de la conscience par elle-même, de la subjectivité par elle-même. Mais qu’en est-il de Soi entendu comme la chose qui précède la conscience ? Escamotée par la démarche, Descartes tente de la restituer avec le « donc je suis ». L’expérience de la contingence existentialiste est une possibilité  de la conscience et en l’occurrence une Situation très cartésienne : pour être telle, le Sujet doit être absent, muet. Mais c’est bien le Sujet tout entier que Sartre veut sensibiliser, mobiliser, avec sa « Critique … ». Et le Sujet n’est pas a priori neutre, anodin, et j’en passe, loin de là. C’est très précisément ainsi que les religions et le marxisme, pour ne citer qu’eux, ont généré une foule de cadavres incompréhensibles, paradoxaux. Sans rien retirer à son grandiose butin expérimental, inaugural, la conscience critique, le cogito, méconnait et congédie en toute inadvertance pendant qu’il advient sa possibilité sans l’avoir jamais atteinte, ce qui est une faute dialectique. Descartes ne restitue le Sujet avec le « donc je suis » qu’a posteriori. Peine perdue. Le cogito désolidarise la conscience du Sujet, c’est l’avènement de l’espace critique, mais il perd de vue, dialectiquement dit, le Sujet. La porte méconnue à l’arrivée se referme et disparait : c’est l’Envolée de Murailles. Ensuite c’est seulement d’autorité qu’il tente de restituer le Sujet. Le « donc je suis » est plus que plat, en procédant ainsi il a été préalablement vidé, escamoté. L’une des grandes ironies du cogito, c’est que de celui-ci, il est très difficile de remettre la main sur le Sujet en tant que chose qui, entre autres, précède la conscience, est capable de conscience, mais que le faire est


Dernière édition par neopilina le Mar 25 Juin 2013 - 10:44, édité 2 fois

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III - Du cogito. Empty Re: III - Du cogito.

Message par neopilina Mar 25 Juin 2013 - 8:50

           très profitable : cela rend manifeste, circonscrit, explicitement un espace, une distance, entre la conscience et le Sujet émanant, causant, ressentant, l’En-Soi. Espace qui qualifié de critique a été parfaitement identifié depuis longtemps comme possibilité de la connaissance et lieu de la liberté, cette dernière au mieux telle si éclairée par la connaissance. Autrement dit, on peut penser, philosopher, sans la clause cartésienne, sartrienne, de sécurité, mais donc pour des raisons d’ordre intrinsèque, édifiantes, dialectiques, formalisantes, et donc pour d’autres historiques, contraignantes, pour celui qui vient après et qui veut être entendu, il vaut mieux faire cette expérience d’ordre intime et entériner la clause. La philosophie est ce qu’elle est suite à son histoire, mais elle pourrait parfaitement être différente, suite à une histoire différente. Mais elle est ce qu’elle est et il faut d’abord faire avec même si, mécontent, c’est pour ruer dans les brancards. La conscience, la démarche du doute radical, qui élaborent le cogito, méconnaissent leur possibilité. Il y a une chose que la démarche du doute radical n’a pas le droit d’abolir, et Descartes s’en serait rendu compte s’il l’avait abordé, explicitement en tant que telle, c’est la possibilité, en tant que possibilité, de la conscience, sinon c’est supposer un effet sans cause, un surgissement ex-nihilo inadmissible dialectiquement de la conscience. Comme je l’avais dit il y a si longtemps, c’est se retrouver dans un dénuement et un isolement radicaux, que le « donc je suis » ne peut combler. La démarche doit atteindre, nommer, sa possibilité, un Soi aussi énigmatique que possible mais qui, atteint, acquis, conquis, est donc enfin donné, c’est la conscience de la possibilité de la conscience : je peux penser parce que je suis. Voilà la conscience du Soi. Dialectiquement, Descartes dés le début de la première Méditation, premier exemple, en 14, en écartant de son chemin la folie, ce que Montaigne avait refusé de faire, ce faisant, implicitement, mais déjà de façon très significative, écartait également l’En-Soi, etc. Venant du Sujet la conscience doit atteindre celui-ci, s’y attaquer, y retourner. La clause de sécurité est ainsi pleinement remplie, celle-ci n’étant rien d’autre que la formalisation philosophique de cette distance, de cet espace, fondateurs de la « philosophie critique » ( Quasiment un pléonasme. Je tente de rejoindre le cogito, il n’est pas question de le rejeter. ) entre la conscience et Soi en tant que Sujet. Pour parler cartésien, le Sujet est entre la conscience et le monde, ce pourquoi il est toujours d’abord un Monde, le Mien, tel à cause du Sujet. Le seul accès aux choses, c’est le Sujet, puisque c’est l’unique pourvoyeur d’Etants, c'est à dire des choses compromises, produites, par le Sujet. Avec le cogito en l’état, le Sujet n’est pas pleinement acquis, donné, on connait la suite jusqu’à Sartre. « L’être et le néant » l’illustre parfaitement.


-            Tous mes textes sur le cogito ont un point commun : ils me frustrent autant a posteriori, qu’ils m’ont enthousiasmé lors de leur rédaction. Alors je poursuis. Avec le cogito, la conscience usurpe une place centrale qui n’est pas la sienne : si le sujet peut penser, c’est d’abord parce qu’il existe. Avec le cogito, la conscience veut déduire l’existence de sa possibilité, mais on voit, perçoit, bien qu’elle n’est pas pleinement telle. Là est l’erreur, la révolution copernicienne, la faute dialectique réductrice, même si effectivement, le sujet a fait l’expérience vertigineuse de sa subjectivité. Expérience qui doit certainement économiquement beaucoup à ses inadvertances constitutives. Si je peux penser, c’est d’abord parce que j’existe. La possibilité de la conscience préexiste à la conscience. Celle-ci doit l’entériner, le constater, au mieux, dialectiquement. C’est la conscience de la possibilité de la conscience, puis la conscience de la conscience, l’expérience de la subjectivité. Et non pas, après l’expérience de la conscience par elle-même, déduire, conclure platement à l’existence du sujet. Dialectiquement, la possibilité en tant que telle préexiste forcément, elle doit être considérée comme donnée, première. Et il en sera de même pour tout autre Etant puisque produit par Soi, l’A priori. La possibilité préexistant scientifiquement et dialectiquement, à la conscience de le constater, lors d’une démarche du doute radical correcte, autre, ou a posteriori, à partir du cogito repris, étendu. Et là, ensuite, effectivement doit intervenir la conscience de Soi en tant que Sujet : toute chose est d’emblée de facto, pour moi, un Etant, c’est-à-dire tout autant suspect a priori en tant que ce qu’il est, produit du Sujet, que donné, toujours à cause du Sujet en tant que sa possibilité cette fois. Toute chose est, pour et à cause du Sujet, en tant que possibilité médiatrice et compromettante, donnée et suspecte a priori, un Etant de prime abord pour la conscience.
-            Je n’ai toujours pas le sentiment d’en avoir fini avec les secrets intimes et constitutifs du cogito, de la conscience de soi cartésienne, de l’Envolée de Murailles. La faute dialectique de Descartes, du cogito, c’est de conclure à son existence à partir du fait qu’il pense, alors que son existence est  préalablement requise pour qu’il puisse penser. La conscience de soi cartésienne ne serait pas ce qu’elle est, Envolée de Murailles, si elle n’aliénait pas le, n’isolait pas du, donné, en l’occurrence Soi en tant que pourvoyeur de la conscience. Le secret constitutif de l’Envolée de Murailles, c’est cette rupture inadvertancière avec le donné. La démarche du doute hyperbolique n’abolit pas le donné, si elle l’avait évoqué, elle se serait aperçue qu’elle ne peut pas le faire, elle passe à côté, ne le nomme pas, puis l’aliène à la conscience de la conscience pour le restituer diminué, artificiellement, a posteriori. C’est cela, très précisément, l’inadvertance cartésienne. Sans le savoir, Descartes était plus riche avant la démarche qu’après. On ne philosophe pas impunément. J’entends par philosopher explorer les confins dialectiques, métaphysiques, du Monde, qui sont également, n’en déplaise, ceux du Moi. A propos du cogito, le compte est enfin bon ? Je ne sais pas, c’est tout frais, et il faut que j’attende un peu. Mais ce qui est bien chez moi, c’est que si ce n’est pas le cas, j’y reviendrais de façon irrésistible, un peu comme une pulsion, une exigence, une insatisfaction « comptable » qui ne manque jamais de me tarauder si besoin est. Quant Sartre meurt, lui et quelques autres savent qu’il est le gardien du temple cartésien. Il a fait tout ce qu’il fallait, le pouvant, pour que ça soit le cas, mais donc sans malmener le paradigme cartésien qui est le lieu de sa juste hégémonie. Quand il dit qu’il faut parler de philosophies et non pas de la philosophie, c’est vrai, et ça l’est encore aujourd’hui même si je compte différemment que lui. Il a raison en vertu des critères qui sont les siens, certainement, mais j’ai aussi raison en vertu des miens purement dialectiques. Pour moi il y a les Grecs, les Cartésiens et quelques marginaux de génie, Nietzsche, Marx, …, expressément tels, « marginaux », à cause de l’ostracisme dialectique induit par le cogito. Marx est obligé de rompre avec le Cadre, il le fait en rompant avec Hegel. Forcément,  potentiellement, il n’y en a qu’une, capable d’englober tous ses précurseurs historiques. Si par hasard l’hypothèque cartésienne est levée, un pont sera tendu entre Grecs, Cartésiens et les autres, et la philosophie aura retrouvé son objet constitutif : le Sujet de notre espèce dans toutes ses manifestations. Toutes.
-            Hier, alors que je n’en finis pas de bouillir à cause du « Discours » et des « Méditations » de Descartes, j’ai trouvé le moyen de rejeter un œil dans le « Sophiste » de Platon. Inquiétude : là ou ailleurs, je ne comprends plus mes propres notes plus ou moins vieilles de quinze ans. En plus de la blessure narcissique, j’ai peur de ne pas renouer avec certains résultats, ou supposés tels. Il « suffira » de se remettre dans le bain ? Ce qui, somme toute, n’est pas rien.
-            L’avènement de la psychanalyse n’a guère ébranlé les philosophes. Historiquement, on impose à la conscience, avant toute velléité de connaissance, de partir du cogito. Avec ou sans lui, la première chose qui doit être rencontrée, c’est Soi en tant que Sujet, En-Soi. Celui-là même qui permet à la conscience tout en le compromettant l’accès à toute chose, qui ainsi compromise par Soi, deviendra, sera toujours, pour une conscience déjà ultérieure, déjà un Etant, suspect au possible. Mais le cogito, en aliénant la conscience de Soi à la conscience de la conscience, très ironiquement, fait disparaître celui-ci, et avec, l’accès aux choses et donc le donné, c’est l’Envolée de Murailles. A posteriori c’est toujours facile d’ironiser : l’emblématique pour ne pas dire caricatural, enthousiasme de Hegel ( « Terre ! » à propos du cogito.) consterne, trahit l’ampleur de la faute, de l’escamotage. Le cœur léger, ainsi allégé, le philosophe gagne un ciel stérile à peu de frais, qu’il ne daigne plus quitter. La vraie découverte est beaucoup moins réjouissante : il faut retrousser ses manches et s’apprêter à ramer longtemps, très longtemps. Retour aux Grecs, à Homère, à Ulysse, aux Eléates, à Platon. Le Bien, les Dieux, le Mal, pour ne rien dire d’autre, et tout le reste, émanent d’un unique Creuset, pour ne pas dire Poubelle : Soi. Le cogito digne de ce nom, correct, complet, permet cette prise de conscience là : j’errais, sans le savoir, les yeux fermés, au sein d’un Univers, d’un Monde, induit, compromis, a priori, par Soi. C’est la Mer du Couchant d’Ulysse, d’Homère, Ma version de celle-ci. A la clé il y a la fin du « Sexe », du Couple, du Mal, des Religions, des Nations, du Capital, de la Famille, de l’Art, de la Violence, et j’en passe. Et même le Bien ! Que nenni : se faisant, advient pleinement, le vrai Bien, l’unique, le dernier, il mûrit et est à l’œuvre : tout l’Inadvertancier constitutif doit disparaître, grâce à la Connaissance c’est-à-dire la dialectique, judicieusement épaulée par la connaissance, c’est-à-dire la science. Le cogito débouche d’une énormité phylogénétique, historique, culturelle, familiale, énigmatique, compromettante jusqu’au vertige : Soi, sans la nommer, pire, en la rendant dialectiquement inaccessible. C’est le Poêle cartésien. Le cogito ne délivre pas. Il provoque l’effroi, l’abattement. Il ouvre un tant soi peu les yeux sur un Monde compromis au possible, le Tien, le Mien, le Nôtre. Le cogito repris débouche sur sa Possibilité, Soi, un Prisme qui compromet toute chose en Etant, qui te vaut Ton monde, un monde, intrinsèquement suspect où tout élément, Etant, l’est. Arrivé ici, que chacun d’entre eux soit donné soulage autant qu’une cuillère d’huile de foie de morue.
-            Voilà ce qui advient dialectiquement non-inadvertancièrement en lieu et place de l’Envolée de murailles. Avènement de l’Œil qui parcourait la Méditerranée il y a déjà bien longtemps, même si l’Occident n’en a pas l’apanage. On le trouve partout. Il y a l’Œil sumérien, babylonien, égyptien, bouddhiste, aborigène, amérindien, polynésien, mélanésien, africain, chamanique et j’en oublie. Mais que l’œil advienne est une chose, une belle et grande chose, mais qu’il advienne non-démuni en est une autre. J’en  connais un qui commence à pétiller : l’œil géométrique. Il attendait patiemment son heure. Parménide aussi lorsqu’il rédige son poème est très démuni. Et pourtant pour la première fois, on a là un appel à la différenciation inaugurale de la dialectique et de la science.
-            C’est un lieu commun éculé que d’évoquer le parricide dialectique commis à l’encontre de l’Être éléate par Platon dans un dialogue, le « Sophiste ». Il y est, il est vrai, explicite. Mais c’est en fait chaque fois qu’il ouvre la bouche qu’il commet ce parricide. C’est somme toute facile de donner tort aux Eléates, surtout s’ils sont absents, et absolument incontournable, si le divorce entre science et dialectique, exigé par Parménide dans son poème avec ses fameuses deux parties n’est pas entériné. Au moins dans la mesure où je peux écrire, dire, « Non-Être », celui-ci donc, ne serait-ce qu’ainsi, est, et donc n’est pas absolument tel. Le « Théètete », le « Parménide », et le « Sophiste », qui sont indissociables ont une importance considérable, de tout premier ordre, la principale pour moi, dans l’œuvre de Platon.
-            En dialectique, il en est comme en science : pour savoir, connaître, encore faut-il voir, disposer de. Et le cogito, l’Envolée de Murailles, comme s’il n’y avait pas assez d’obstacles, est un Obstacle qui empêche de disposer dialectiquement du Monde et des Etants qui le constituent et qui relèvent tous de la dialectique, de la même façon que le monde et ses objets constitutifs relèvent de la science.
-            Platon, comme tous les autres, s’est cassé les dents sur les cohortes de problèmes que génèrent l’indifférenciation entre science et dialectique, choses et Etants, qu’exacerbent la critique Eléate. A l’issue du triptyque « Théétète, Parménide, Sophiste », qui veut sauver après Parménide, la possibilité de philosopher comme cela se faisait, science et dialectique demeurent dramatiquement indifférenciées. C’est à la lumière de cette non-différenciation que la critique zénonienne doit être abordée. Celle-ci considérée en entier n’a pas d’autre solution, globale donc, que cette différenciation. Zénon met en scène les conséquences absurdes de cette non-différenciation en vigueur dans les doctrines de l’époque. Avec Zénon, la situation aporétique où se trouve la « philosophie », qui faisait tout autant de la science, grecque culmine manifestement jusqu’à l’absurde. Pour contrer les arguments, on a osé invoquer l’évidence expérimentale ( Bien sûr qu’Achille rattrapera la tortue. ) et les mathématiques. C’était, profondément méconnaître leur intention. On parle historiquement des « présocratiques ». C’est une grave erreur. La vraie articulation, charnière, dialectique, historique, c’est Parménide et son poème qui rend compte péniblement d’une formidable effraction dialectique suivie d’une physique digne de l’époque. Quoi que : elle est débarrassée de l’ontologie. Le seul autre à vouloir consommer ce divorce, c’est Zénon. Parménide est le premier dialecticien explicitement tel, même s’il rame manifestement, mais c’est Zénon qui fera de la dialectique un redoutable outil. Les fragments et arguments, et quelques autres citations chez des auteurs ultérieurs, sont tels, d’hermétiques et agaçants écueils, paradoxaux, expressément à cause de ce choc frontal synthétique aigu entre l’ontologique et le physique. Ils portent à leur paroxysme les conséquences de cette indifférenciation, de ce « ménage » contre-nature, c’est cela que dit tout le maigre corpus subsistant de Zénon. L’extrême originalité d’Aristote relativement à ses contemporains, prédécesseurs, ne s’explique pas mieux que par une conscience aiguë de leurs échecs qu’il entérinera comme on le sait. Il rejettera les mathématiques avec visées totalisantes critiquées par l’éléatisme, ce que Platon ne fait pas. Ce faisant, effectivement, la démarche scientifique fait ses premiers pas, sur lesquels par nature il serait a posteriori forcément facile d’ironiser, se différencie un tant soit peu du conglomérat initial, tel de prime abord pour la pensée. La vieille polémique sur les deux parties du poème concernait une forcément maladroite, mais très affirmative, injonction en faveur de ce divorce. Idéalement, la crise, la critique, Eléates auraient dû accoucher d’une part de la dialectique qui s’occupe du Sens, des Etants, d’autre part de la science, qui s’occupe des choses. L’Etre, le Sens, ont eut des débuts très, très, modestes : ils adviennent avec les premières cellules nerveuses, avec la vie, la sensation, la perception, et avec, la Vie, la Sensation, la Perception, donc Sans Sujet, Subjectivité, pas de Sens.
-            Le paradigme est la nature, mais comme celle-ci comprend des Sujets, est considérée de l’intérieur par des Sujets, il faut dire Nature. Pour l’instant il y a des paradigmes, c’est les cultures. Le « premier » dialectiquement dit, est la Nature, mais à cause de l’Histoire, c'est à dire l’interminable combat entre ignorance, dont le champion est le Sujet, et le progrès, il sera historiquement le dernier. D’ici là, dans quel état sera la biosphère ? L’apparition tardive, pour cause de philosophie en panne et donc en dehors de celle-ci, aux yeux des Sujets « humains » (Si peu.) d’objets tels que la Biosphère et l’Animal, est récente, et la reconnaissance, la question, de leurs droits, tout aussi récente, balbutiante, modeste, éparpillée. Certains considèrent ces droits comme exorbitants, exorbitants pour qui ? Pour des intérêts égoïstes, réactionnaires, financiers, odieux rejetons du Sujet. Ces droits ne sont « exorbitants » que dans la mesure où notre espèce, notamment à travers le Capital, est malfaisante, nuisible, pour la Biosphère, pour l’Animal, et l’Autre, nous-mêmes. Ce que nous faisons à la Biosphère, à l’Animal et à l’Autre, à nous-mêmes, nous renvoie le reflet en entier du Mal : nous.
-            Parménide fait de la dialectique et de la science, comme ses prédécesseurs et contemporains jusque-là, mais dans son poème il commence à les distinguer et ça, c’est la première fois. Cette distinction apparaît deux fois dans le poème, dans les vers 29 à 32 du premier fragment et dans les vers 50 à 53 du fragment huit. Parménide y sépare le domaine de la dialectique et le domaine de la science à venir pour la première fois. Les traductions dont je dispose et beaucoup d’autres, sur ce point se valent. Je donne celle de Beaufret aux P.U.F. « Le Poème de Parménide », et je glose entre parenthèses. Fragment I, 29 à 32. « Or,  il faut que tu sois instruit de tout, du cœur sans tremblement de la vérité, sphère accomplie ( Voilà pour l’Etre, la dialectique. ), mais aussi de ce qu’ont en vue les mortels, où l’on ne peut se fier à rien de vrai ( Puisque dorénavant l’Être est absent, on n’est plus dans le registre de la Vérité, au sens où l’entend Parménide : de la dialectique. ). Mais oui, apprends aussi comment la diversité qui fait montre d’elle-même devait déployer une présence digne d’être reçue, étendant son règne à travers toute chose (  Voilà pour la science. ) » . Fragment VIII vers 50 à 63 : « Ici je mets fin à mon discours digne de foi et à ma considération qui cerne la vérité ( La dialectique, l’Être. ) ; apprends donc à partir d’ici, ce qu’ont en vue les mortels, en écoutant l’ordre trompeur  de mes dires ». On décèle déjà sémantiquement, très clairement, une dépréciation hiérarchique entre les deux domaines qui caractérise l’éléatisme et que Zénon portera au pinacle. Du moins dans ce qu’il nous reste de son œuvre Zénon ne se préoccupe pas de science. Mais Parménide ne renonce pas à celle-ci et malgré la dite dépréciation s’y adonne le plus sérieusement qui soit dans la deuxième partie du poème. Fragment I, vers 31 à 32 : «Mais oui, apprends aussi comment la diversité qui fait montre d’elle-même devait déployer une présence digne d’être reçue, étendant son règne à travers toutes choses » et fragment VIII, vers 60 et 61 : « Le déploiement de ce qui paraît, en tant qu’il se produit comme il se doit, voilà ce que je vais te révéler en entier, afin que le sens des mortels, jamais ne te dépasse ». Forcément maladroite, la science fait là ses premiers pas, Parménide y est aussi sérieux que possible, on peut même dire qu’il ne fait pas preuve, pour le moins, de modestie. Et puis une foule de petites formules assassines émaillent le poème, je cite Beaufret qui en regroupe quelques-unes dans l’introduction de son édition : « Loin d’être la voie de la vérité, la troisième voie n’est-elle pas en effet, celle « avec laquelle se font illusion, les mortels qui ne savent rien ? ». N’est-elle pas la voie de « l’esprit errant » où « se laissent entraîner comme sourds et aveugles, hébétés », ceux qui n’ont pas su se dissocier des « foules indécises, pour qui l’être et aussi le non-être, le même et ce qui n’est pas même, font loi et dont sans exception le sentier est labyrinthe ». Voie que Platon forcera de la façon qu’on sait dans « Le Sophiste » avec le parricide ! En passant : ce faisant avec le dit parricide, il se faisait Prince des sophistes, dialectiquement dit. Dans ce labyrinthe, je vois sans hésiter, les cohortes de difficultés inextricables que génère la confusion entre dialectique et science, étant et Etant, que Zénon se chargera de monter en épingle. Eléate je suis, j’admets que je peux au moins écrire « Non-Être », donc que celui-ci d’une certaine façon, au moins ainsi, est. Ce qui démontre que le « Non-Être » en tant que tel, absolument, n’est pas. Eléate je reste !
-            Le parricide était un pseudo-parricide même si Platon qui croit pouvoir sortir ainsi de la situation aporétique où se trouve la « philosophie » grecque avec la crise, la critique, éléates, l’a cru. Pour la première fois, Parménide nous parlait de deux savoirs profondément distincts et ressentis comme tels par lui et par Zénon. C’est cela qu’ils ont voulu défendre.
-            J’ai le sentiment, sans doute prématuré donc, d’être assis dans les décombres des Murailles, qu’avait dressé le cogito. L’horizon, le ciel, seraient significativement dégagés, donnés, tout comme le Monde, les Etants, l’Homme seraient là, sous mes yeux. Et puis il y a cette petite fille, la dialectique, que la fureur agite de terribles soubresauts. Ça fait deux mille cinq cent ans qu’elle fulmine au bord du chemin. Elle a vu la science s’éloigner cahin-caha, harcelée, brimée, persécutée, trébucher, forcir, grandir. L’ampleur du chantier atterre : rien de moins que le Monde à se coltiner, quasiment tout à faire, revoir, corriger ( Connecter une critique freudienne, une critique économique, etc. ). Mon cœur, mon désir, immenses, me poussent à rendre justice à Zénon, à poursuivre en reprenant sa doxographie, les arguments, son fascinant corpus. Mais ici il n’y a pas de place pour le plaisir, les inclinations du cœur. Mais la suite sera à l’aune de l’injustice commise à l’égard des éléates, elle sera impitoyable, monstrueuse, pour le passé de la philosophie, c'est-à-dire la dialectique dans le registre du « presque ». Inversement à celui de la science, le passé de la philosophie est fait de déclins, un après les Eléates et un après Descartes, qui a tout de même l’immense mérite de remettre en route la philosophie, même si c’est dans l’ornière dénoncée ici. J’ai une admiration sans borne pour Descartes, Leibniz, Kant, Hegel, Husserl, Heidegger, Sartre, et quelques autres qui ont au prix d’efforts surhumains levé fugacement une portion du nuage sans indice de l’Aléthéia qui nous englobe complètement. Tâche compliquée par et pour les philosophes à cause du cogito. Comment parler de transcendance alors que sa possibilité demeure à ce point oblitérée par des discours amputés ? Même si les œuvres de Parménide et de Descartes ont été les causes de grandes fécondités ultérieures, elles n’ont fait l’objet d’aucun dépassement. Parménide rapporte une effraction qui accouche de la dialectique, de la possibilité de l’élucidation dialectique du Monde, des Etants qui le constituent d’où découlera l’Ethique qui contraindra à la « transcendance », c'est à dire, plus modestement, au changement, au progrès, au cheminement, à une vie devenue travail sur soi à travers le travail fait sur les Etants que Je produit ( Sic. ). Le néant n’existe pas plus que le Non-Être. Pour l’instant je me borne à faire un parallèle. Peut-être est-il tout ce qui reste du Non-Être après la réduction cartésienne ? Et il est vrai que le Non-Être est déjà plus consistant chez Platon que chez Parménide qui répugne jusqu’à le nommer. Je conçois bien alors, que le néant, dans le cas d’une telle terrible indigence dialectique, ait pu se déployer à ce point. La suite ? Administrer au Monde, aux Sujets qui le composent, une perspective qui les englobe afin de briser tout ce qui peut l’être, et dont le Sujet par « Nature » ne veut pas constitutivement.
-             « J’ai une tête de petite fille ». Je lève les yeux : « Calmes-toi Fléau à l’Egide, Vierge d’Airain, fille du grand Zeus, Tritogénie ! Chaque chose en son temps, je sais bien que la suite c’est Homère, la Mer du Couchant, ses monstres, le Dieu en soi, et à chacun les Siens ! ». Un petit indice. La possibilité scientifique et dialectique de la conscience préexiste à celle-ci. Et elle ne doit pas être la seule ! Quelque part le paranoïaque, le schizophrène, l’hypocondriaque, c’est-à-dire ceux qui le sont manifestement, problématiquement, l’être moral, ont « raison » : nous sommes cernés de toutes parts constitutivement, par des Forces dont nous ignorons tout et dont pourtant nous sommes les Jouets, les Avatars, tragiques, gesticulants,  rusant, pathétiques. Elles font partie des Sujets, ce qui nous vaut des Destins brisés, tragiques, pathétiques. Comment pourrait-il en être autrement quant on est juge et partie ? Pas besoin de « pulsion de mort », nous sommes des Champs de batailles.
-            A partir de Descartes, qui débouche dès la quatrième Méditation ( Tiens ? ) sur le néant, tous les meilleurs, chacun à leur façon, mais toujours au sein du paradigme cartésien, ce qui en dit long, fonceront vers celui-ci : Leibniz, Kant, Hegel, Husserl, Heidegger, Sartre. N’est-ce pas là la version issue de la réduction cartésienne du Non-Être qu’inauguralement Parménide nomme avec répugnance pour uniquement le réprouver ? C’est ce que je vais essayer de déterminer. La philosophie grecque est, dialectiquement, une Tragédie, qui a pour parallèle philosophique l’embonpoint croissant du Non-Être via Platon et la suite. Jusqu’à ce que la réduction cartésienne en fasse le néant, où le préalable n’est plus l’Être, l’existence, mais seulement la conscience ? Peut-être. A partir de Parménide, la philosophie, son histoire, est un déclin oublieux, une pente savonneuse, dialectiquement dit donc. Beaufret dans son « Introduction à une lecture du poème de Parménide » au P.U.F. à ces mots révélateurs : « … pour quelle raison Kant, à la fin de l’Analytique transcendantale, après avoir assigné comme « principe suprême de tous les jugements synthétiques », la « possibilité de l’expérience » c'est à dire la « relation à l’objet en général » qui, pas plus que l’Eov de Parménide n’est un étant, ne requiert elle-même aucun objet donné, éprouve le besoin de terminer son enquête par une division du concept de Nichts » ? Quoi qu’il arrive, pas question de minorer, évidemment les acquis kantiens, et plus généralement ceux de la philosophie postcartésienne, mais donc, lui, ou encore les autres grands de l’épisode cartésien, jusqu’à Sartre, avec leurs talents, leurs intelligences, hors-normes,


Dernière édition par neopilina le Mar 25 Juin 2013 - 9:37, édité 1 fois

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" Tout Étant produit par moi m'est donné (c'est son statut philosophique), a priori, et il est Mien (cogito, conscience de Soi, libéré du Poêle) ". " Savoir guérit, forge. Et détruit tout ce qui doit l'être ", ou, équivalents, " Tout l'Inadvertancier constitutif doit disparaître ", " Le progrès, c'est la liquidation du Sujet empirique, notoirement névrotique, par la connaissance ". " Il faut régresser et recommencer, en conscience ". Moi.
C'est à pas de colombes que les Déesses s'avancent.
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III - Du cogito. Empty Re: III - Du cogito.

Message par neopilina Mar 25 Juin 2013 - 8:54

débouchent tous aussi sur un « néant », ô combien consistant, et un Être on ne peut plus inconsistant. Etrange, non ? Et pourtant les acquis kantiens cités, ou encore celui-là, la « vérité transcendantale qui précède en la rendant possible toute vérité empirique » impressionnent au plus haut point, ils valent. Et pourtant, ils ne débouchent que sur l’Envolée de Murailles, le néant et j’en passe. Et puis il y a ces surprenantes, stupéfiantes, expressions de Beaufret qui suivent les citations kantiennes : « … , la « possibilité de l’expérience » c’est-à-dire la « relation à l’objet en général », qui, pas plus que l’Eov de Parménide n’est un Etant, ne requiert elle-même aucun objet donné, …. ». Moi, éléate, je bondis : il FAUT déboucher sur et disposer de l’Etant, le donné, pleinement tels dialectiquement, et notoirement sur celui-là, sur l’Etant qui fabrique, transmet, compromet, tous les autres Etants, y compris lui-même : Soi, et ce en tant que Bulle opaque, déformante, sans que le Lien a priori avec l’Extérieur soit rompu avec la conscience des Etants qui se trouve à l’intérieur, c’est mieux que le poêle ! Effectivement, la « possibilité de l’expérience », la « relation à l’objet en général », c’est très bien, mais il fallait pousser plus en avant en précisant qu’il est là question du Pourvoyeur de choses, compromises par lui-même, d’Etants donc, de cet Etant-là : Soi en tant qu’En-Soi. Que la « possibilité de l’expérience », la « relation à l’objet en général », bien réelles, c’est Soi en tant que Sujet, l’En-soi, l’A priori, en tant que tels. Je trouve consternant que les enfants du cogito passent à côté de cela, du Monstre central qu’est l’A priori, l’En-soi. Pour reprendre ma métaphore de la « Porte » par où arrive l’imprudent expérimentateur du cogito, je dirais que si Kant puis consorts, l’approchent au plus près, ils ne la voient pas. L’Envolée de Murailles ne requiert pas des Alpinistes, fussent-ils de génie, mais plutôt des Agités munis de l’outil adéquat : une masse ! Le vrai terme d’une telle conquête c’est que tous les dits « jugements synthétiques » sont intrinsèquement, d’emblée, donnés et compromis, suspects, et doivent donc être abordés, traités, entrepris, comme tels. Beaufret a tort de dire que « la « relation à l’objet en général … » ne requiert elle-même aucun objet donné » : c’est faux, cet objet c’est Soi très précisément, à la fois la possibilité de la relation à tout objet et le dit objet requis.
-            Le cartésianisme, initiateur de philosophies de la conscience, de l’histoire, de l’existence, admirables, mais tronquées, méconnait, parce qu’il s’en est privé inauguralement avec le cogito, l’A priori, l’En-Soi, la Cause initiale de l’Histoire, le Sujet en entier. A posteriori, a contrario, le Non-Être, parménidien, pas plus épais qu’une hypothèse impeccablement examinée, archivée, reléguée, laisse songeur, pantois, admiratif. Plus consistante que ce qu’on a dit, elle nomme un manquement, une carence, dialectiques, économiques, comptables, du Monde, qui ne peuvent pas être. Nous ne pouvons pas imaginer le « Soleil » qui a illuminé cette civilisation. Que voyaient les Grecs et qu’ont dit dialectiquement, Parménide et Zénon et quelques autres : la profonde et intégrale unité, cohérence, dialectique, économique, comptable, du Monde qui ne saurait souffrir aucune Hétérogénéité et/ou Carence dialectique qu’ils ont fort à propos nommée, avec certainement un rictus de dégoût, Non-Être. Du Leibniz avant l’heure et en mieux. L’Hétérogénéité dialectique est une hypothèse, une supposition, qui dès qu’elle est nommée se réfute elle-même ( Ca rappelle structurellement l’argument anselmo-cartésien qui est au cœur de certaines « preuves » philosophiques de l’existence de Dieu. ), par le principe de non-contradiction, ce qui est ne peut pas, à la fois, ne pas être. Le Non-Être, absolument en tant que tel, n’est pas, ne peut pas être, est autre. Cette chose est celle dont l’existence est la plus mince, dont la seule évocation est expérimentalement pénible pour l’esprit philosophe. Et je suppose qu’il en est de même pour le néant, les deux traduisent une métaphysique et donc une Santé défaillante. Je mets un terme à ma recherche : je n’arrive pas à concrétiser, l’intuition initiale, une parenté dialectique entre Non-Être et néant, à saisir sûrement le fil. Mais la reprise du cogito repart.
-            A partir de Parménide, le Soleil et l’Œil géométriques alors qu’ils sont un tant soi peu explicites, s’éteignent peu à peu. Et l’histoire dit « Age classique » ! Quant à Descartes et consorts, ils s’égarent météoriquement, en oubliant l’Homme en chemin. En procédant ainsi l’Être s’évanouit avec l’Etant. Et l’Un ? Je l’avais oublié. L’Un ! Et donc Zénon. L’Un, c’est indispensable, primordial, essentiel, crucial. Il a même « accessoirement », j’ironise, accouché des mathématiques. L’Unité des mathématiques, c’est celle de l’Etant débarrassé de tous ses attributs sauf celui d’être Un. « On se calme ». « Toi, le Dieu, ça sera bientôt ton tour ! » . « Tu radotes ». C’est Un que tout Etant advient a priori, de Soi, puis, peut être, consciemment. La quête de l’Être qui doit se faire à partir de l’Etant, effectuée sans celui-ci ne peut donc mener qu’au néant. Le néant, et l’angoisse qui va avec, traduisent des ignorances, des carences, de la connaissance. A l’issue d’une telle quête, menée sans son point de départ, l’Etant, Hegel peut bien conclure, que « l’être pur est le néant pur sont identiques ». Le, du, Sens à l’état pur, n’a plus de Sens, c’est de l’Être et il n’y a plus grand-chose à en dire. On peut refiler le colis aux phénoménologues et aux neurologues.
-            J’exagère, évidemment. Il faudra reprendre, plus calmement. J’ai bien malgré moi embrayé sur le connaissance alors que ma main mise sur l’Etant n’est pas parfaitement assurée. Ceci dit en sachant bien que les deux sont parfaitement indépendants. Je cite Kant et je mets entre « guillemets » ce que lui-même soulignait : « les conditions de la « possibilité de l’expérience » en général sont en même temps, les conditions de la « possibilité des objets » de l’expérience ». C’est, je suis très sérieux, très fort, admirable. Et Heidegger, à juste titre, brillamment, dans « Kant et le problème de la métaphysique », attire l’attention sur ce que Kant n’a pas souligné, le « en même temps » ( Zugleicht. ). Après, ça se gâte, selon lui, ce « en même temps », je cite « exprime l’unité essentielle, de la structure complète de la transcendance ». C’est fou comme ces esprits inégalés escaladent les fameuses Murailles, les décrivent, les caractérisent, sans comprendre qu’elles cachent et extorquent le Soi et donc l’Etant.
-            A la place de « l’unité essentielle de la structure complète de la transcendance », il fallait plus prosaïquement dire Soi, l’A priori, qui est effectivement, très justement, précisément « en même temps » un des objets possibles ET la possibilité de l’expérience de tous les objets dont celle de Soi. Ceci dit, la condition de la possibilité des objets dont Soi puis l’expérience de ceux-ci par Soi dont celle de Soi n’est plus rien d’autre que l’existence du monde physique, scientifique, dont on ne peut pas douter, sans lui, pas de sujet, pas de Sujet. Mais attention, cette concomitance soulignée par Kant puis la postérité est effectivement de la plus haute importance. Il n’était pas question de la rejeter mais bien d’aller plus loin, de faire mieux à sa suite, à la suite du cogito et donc de nommer correctement son siège, Soi en tant que Sujet, l’En-Soi, l’A priori. Ce que ne peuvent pas faire les cartésiens après l’escamotage du cogito. J’y reviendrais quand il sera explicitement question de la connaissance dont la condition sine qua none, première, est l’accès optimal, plein, à l’Etant, l’élucidation des modalités de cet accès à travers le pourvoyeur-compromettant de ceux-ci qu’est Soi, l’En-Soi, l’Apriori. « Il y a des choses et l’être humain est l’une d’entre elles », la voilà  « la vérité transcendantale  qui précède en la rendant possible toute vérité empirique », ou encore, comme dit Beaufret, « l’initialité radicale d’une liaison a priori, entre la présence des choses et l’avènement de l’homme », qu’a cherché et trouvé, amoindri, Kant et qui doit être pleinement acquise, circonscrite, décrite. Le séjour empirique, dramatiquement tel après le cogito, de la conscience doit devenir la place forte, parfaitement élucidée et située, d’où celle-ci, arrachée à Soi par la conscience de Soi, s’élance, à la conquête inquisitoriale, critique, des Etants produits par sa possibilité, et finalement la connaissance et la conquête, neurone par neurone, si j’ose dire, de la possibilité elle-même, Soi. La boucle est bouclée.
-            La philosophie, c’est à dire d’emblée l’ombre amoindrie ( Il faut bien un pléonasme, tellement la situation est grave. ) de la dialectique, dans un cul de sac dès Parménide, dés qu’elle est explicite, tant que le divorce entre dialectique et science n’est pas effectif, est finalement morte par manque d’objet, pleinement tel, donné, disponible, à la suite du cogito. La Subjectivité que découvre Descartes est une aimable plaisanterie aseptisée et stratosphérique. Je vais lui rendre son objet constitutif, le Sujet. Afin de le liquider. Le progrès n’est rien d’autre que l’autre nom de cette liquidation par la connaissance, la dialectique et la science.
-            Le cogito en l’état c’est l’aliénation, l’escamotage dynamique, inducteur, de sa possibilité scientifique et dialectique, de la possibilité de la conscience, du cogito, d’un Etant précis donc, qui est le Sujet, l’En-soi, l’A priori, et il s’ensuit donc des conséquences catastrophiques sur les modalités d’accès à l’Etant en général, sur celui-ci intrinsèquement. Cela nous a valu spectaculairement, entre autres, l’Envolée de Murailles ou encore la stupéfiante et révélatrice question de la preuve philosophique de l’existence des choses et donc la prodigieuse entreprise critique de Kant qui part à la recherche de ce qu’on a perdu à cause du cogito alors qu’on le possédait, sans le savoir, sans l’avoir dit, écrit, il est vrai. L’état des lieux kantien sera impeccable. A propos de la « Critique de la raison pure. » certains parleront de cathédrale tout en regrettant qu’elle n’a pas de bras. C'est à dire que Kant ne remet pas pleinement la main sur ce qui a été perdu. Il faut ramener explicitement le philosophe, la conscience critique, sur « terre ». Les guillemets à « terre » s’imposent vraiment, j’entends par là le très inconfortable et frêle Esquif sur lequel chacun d’entre nous erre dans Sa version constitutive de la Mer du Couchant homérique. L’ignorant parle de Destin. Je suis très critique avec les cartésiens, c’est-à-dire la philosophie et les philosophes tels qu’ils sont depuis le et à cause du cogito. Et pourtant, on voit que je suis un orthodoxe scrupuleux : je pars du cogito, même si c’est pour le reprendre. Toi et moi imaginons, en même temps, une pierre quelconque dans le désert du Sahara. Les deux Pierres imaginées seront différentes, seront deux Etants différents. Sartre dans « L’être et le néant », deuxième partie, « L’être pour-soi, chapitre premier : les structures immédiates du pour-soi, paragraphe trois : le pour soi et l’être de la valeur », page cent vingt et une de l’édition de cet ouvrage dans la collection « tel » chez Gallimard, épingle aussi « anodinement » qu’impitoyablement Heidegger et sa démarche du « Dasein », je cite : « Heidegger est tellement persuadé que le « je pense » de Husserl, est un piège aux alouettes fascinant et engluant, qu’il a totalement évité le recours à la conscience dans sa description du Dasein. Son but est de le montrer immédiatement comme « souci », c’est-à-dire comme s’échappant à soi dans le projet de soi, vers les possibilités qu’il « est »… Ma possibilité ne peut exister comme « ma » ( Note de ma part. C’est à dire comme émanant expressément d’une subjectivité, la mienne, et reconnue par moi comme telle. ) possibilité que si c’est ma conscience qui s’échappe à soi vers elle. Sinon tout le système de l’être et de ses possibilités tombera dans l’inconscient, c'est-à-dire dans l’en-soi. Nous voilà rejeté vers le cogito. Il faut en partir ». Il faut conclure très précisément quant à Heidegger : ce faisant, très précisément, ironiquement, avec le Dasein, en procédant ainsi, en essayant de ruser avec le cogito, il s’englue plus surement encore jusqu’au cou, dans le piège qu’il voulait éviter ainsi. Et c’est cette situation que son « Être et Temps » explore méthodiquement. Plus sobrement, Sartre dira contingence. Adhérant complètement à l’application sartrienne de la clause cartésienne de sécurité, je veux me soumettre à celle-ci, me situer relativement à celle-ci, et l’étendre au mieux, au Sujet en entier de façon insupportable pour lui. « L’être et le néant » et « Être et Temps » restent l’un et l’autre deux avatars du cogito, débarrassés par celui-ci de l’essentiel, de Soi, de l’En-Soi, c'est-à-dire l’Etant médiateur, avec l’Extérieur et pourvoyeur d’Etants, de facto tous plus compromis synthétiquement, a priori, c’est donc un pléonasme, c’est les « jugements synthétiques » de Kant, les uns que les autres, que Kant rejoint péniblement sans le conquérir à travers ces emblématiques formules : « la relation à l’objet en général », « la vérité transcendantale qui précède en la rendant possible toute vérité empirique », le « principe suprême de tous les jugements synthétiques » , « les conditions de la « possibilité de l’expérience » en général sont, en même temps, les conditions de la « possibilité des objets de l’expérience ». Toute chose dont Soi, à travers celui-ci, est la possibilité scientifique et dialectique de l’expérience et c’est cela qui est escamoté par le cogito, et qui en tant que possibilité et Possibilité est pourtant pleinement aussi un Etant, donné et pourvoyeur d’Etants. Tout Etant est une chose parvenant à la conscience à travers le Prisme du Moi, de l’En-Soi, et est donc un Etant pleinement tel, donné. Quelle conséquence pour la version sartrienne de la clause cartésienne de sécurité ? Une belle ironie : toute  possibilité critique est mienne, parce que c’est ma conscience qui s’échappe de Soi « vers elle ». Mais « vers elle » qu’est-ce que c’est sinon une démarche critique, inquisitoriale, concernant toujours un Etant produit par Soi, une démarche de la conscience critique vers un Etant produit par Soi ? C’est la Boucle critique, l’acquis cartésien, kantien, sartrien, enfin complet. « Je t’aime ! ». « Merci Déesse ! Toujours aussi brune !? ». « … Reprenons ! ». Sale temps pour le Sujet. Et ce n’est pas fini.
-            Le non-respect de la clause cartésienne de sécurité, qui dans son état initial n’intègre pas constitutivement, dialectiquement, Soi, ne risquait certainement pas d’entraîner ce que redoute Sartre : « Sinon tout le système de l’être de ses possibilités tombera dans l’inconscient, c'est à dire dans l’en-soi ». Tout au plus, on risque un égarement existentialiste, contingent, réducteur, dont le « Être et Temps » d’Heidegger et « L’être et le néant » de Sartre ne sont que les versions les plus élaborées, et à bon droit, emblématiques. Les « cartésiens » évoluent en orbite, je leur promets l’Enfer si on se réfère au Monde monothéiste, judéo-chrétien, les affres de la Mer du Couchant si on se réfère à l’Odyssée. Malgré l’escamotage dialectique de la possibilité physique, soi, et à la suite la Possibilité dialectique, Soi, par le cogito, la relation a priori avec l’Extérieur, évidemment, subsistait. La solution kantienne fut donc la « Corrélation transcendantale.», « à savoir l’apriorité, dans la conscience, de la relation à l’objet » ( Beaufret dans son introduction au Poème de Parménide au P.U.F. ). C’est insuffisant. Le siège de cette relation à l’objet, la possibilité de l’expérience, de la conscience, c’est Soi. La relation à l’objet de la conscience en passe par lui. Le retard de la philosophie est tel qu’il faut prendre garde à tout instant de ne pas être rétrospectivement impitoyable avec le passé. Le Soi, pas encore explicitement découvert, a été inadvertancièrement évacué, ce qui a indéniablement repoussé sa découverte explicite, même si paradoxalement cet escamotage provoquera des démarches le concernant, visant à le découvrir, à le rétablir à travers des questions, comme celle de « la relation à l’objet ». Je n’en vois qu’un qui, en pleine forme, était prêt, constitutivement à cette découverte, c’est le Grec. La seule Fenêtre, Trouée, Issue, sur le monde, les choses, c’est Soi, ce pourquoi, très précisément, ceux-ci sont toujours déjà un Monde, des Etants, avec une majuscule. Le Grec est et sait qu’il est le jouet et le spectateur, radieux, aristocratique et inquisiteur, de Lui-même, du Soi : il vit pleinement comme beaucoup d’autres peuples, cette Médiation que nous, nous méconnaissons à un point qui est une caractéristique culturelle. C’est très précisément l’ampleur de cette carence qui fait de nous, occidentaux un peuple exténué. Ça craque, ça se fissure, de partout. Le Miracle grec, ça sera toujours celui de la Santé de cette Ouverture qui éblouit certains d’entre nous sans que nous puissions la comprendre. Regardons la céramique géométrique, la koré ( La 674 est magnifique ! ) et le kouros archaïques, « là », le Grec, son Œil, sont au mieux de leur forme.
-            Les cartésiens ? Des génies, cent fois oui. Mais moi, brute ignare, dès que l’Etant n’est pas pleinement tel dialectiquement, a priori, donné, disponible, dans un discours et bien, rapidement, je me traîne, j’étouffe, je rame, renifle la carence, l’amputation, le manque, a priori, et je m’énerve. Le fruit époustouflant du miracle grec ? C’est une question : qu’est-ce que l’Etant ? Il y a deux mille cinq cent ans des gens s’étonnent de façon fondatrice pour la philosophie, sont donc en mesure a priori, constitutivement, de s’étonner à ce point sur la Nature même de ce qui fait Sens, sur la Nature du Sens lui-même. Et d’en débattre pendant plusieurs siècles à un degré qui n’aura qu’un parallèle, suite au cogito. Et moi, je rame pour qu’on puisse de nouveau se poser et entendre un tant soit peu cette question. Peut être bien que ma seule qualité ce fut de pouvoir entendre cette question, son caractère aporétique chez les Grecs, ce questionnement, lorsqu’à dix-sept ans, je mets, pour la première fois, le nez dans un ouvrage de Platon. Je sais tout de suite, « physiquement », que la philosophie, comme quête, discipline, questionnement, du Sens, c’est pour moi. C’est l’audace de s’attaquer à ce qui fait et défait les Existences, les Cultures, les Mondes. Mais depuis vingt siècles, il s’est tout de même passé des choses intéressantes. Et l’une d’elles permet aujourd’hui au dernier des ratés de faire mieux que les Grecs, c’est le divorce historique, empirique, et donc très très progressif, laborieux, constitutif de la dialectique et de la science, surtout valable pour celle-ci. Il suffit dans un premier temps d’entériner ce divorce pour y voir beaucoup plus clair. A la science ce qui existe, à la dialectique « Ce » qui est, vaut. La majuscule indiquant explicitement qu’on est dans le registre de la dialectique, du Sens. Rien qu’avec ça, notre question se porte déjà beaucoup mieux : qu’est-ce qu’un Etant ? Ceci dit, en dehors de ce qu’il est scientifiquement, qui est donc un autre problème. Ce qui n’était pas le cas pour les Grecs. J’ai donc commencé par fréquenter assidument les Grecs pendant plusieurs années jusqu’à cette rencontre indescriptible avec les éléates. Je suis un éléate. J’ai découvert les cartésiens après. Et tant mieux. D’emblée, le cogito fera bondir, une vraie agression. « Mais, quelque soit le risque du cogito, c’est à partir de là qu’il faut philosopher, fut-ce seulement pour trouver les moyens d’en sortir ( Jean Beaufret dans son introduction au Poème de Parménide aux P.U.F. ) », et je ne cite qu’une des versions de la règle d’or de la maison. Une règle à laquelle, tout à la fois, je me suis plié, et à laquelle j’adhère. Et pourtant, elle a fait un tort considérable à la « maison ». Des électrons libres de génie, et des acquis qui vont avec, ont été maintenus à l’écart, et ce parfois par des insectes dont le seul mérite était d’être des orthodoxes. Philosopher à partir du cogito, c’est casser les genoux à un type au départ d’un marathon ! « On se calme ». « Salut Déesse ! Comment vas-tu ? ». « Mieux ! ». « Moi aussi manifestement ». Nous intégrons tous, constitutivement et synthétiquement, des Puissances supérieures, et c’est le propre du Sujet de notre espèce d’avoir développé une telle Distance avec l’Extérieur et un tel Espace intérieur, à partir de là, que quelques-uns, philosophes, prophètes, aliénés ou autres aient des petites voix intérieures n’a rien d’étonnant. Mépriser, évacuer, jamais, comprendre, savoir, toujours, y compris surtout ce genre de phénomènes. « Bien. Très bien ».
-            C’est vrai : je ne suis pas capable de travailler comme pourrait le faire, par exemples, un universitaire ou un écrivain. Mais il y a plusieurs façons d’être méthodique. De ces points de vue, je ne le suis pas. Mais d’un certain  point de vue je le suis : en dialectique, je ne lâche, n’évacue, ou quoi que ce soit dans ce registre, jamais rien. Je traine tout « solde » comme on traine un boulet. J’affirme donc que l’Etant est Donné, et donc d’abord pour se faire, donné. Hier soir, je suis allé me coucher le sourire aux lèvres : je tenais fermement le Fil sur le point essentiel : pourquoi, comment, l’Etant est donné puis Donné. J’en faisais pleinement l’expérience. Qu’est-ce que nous rapportent les éléates ? La découverte explicite de l’Etant, de l’Être, de l’Un, les débuts de leur avènement en tant que tels, manifestement et pleinement tels, dialectiquement Donnés, et donc d’abord avec, grâce à, rien de moins que la dialectique, elle aussi enfin explicite. Dans le poème de Parménide les deux Possibilités dialectiques, la possibilité physique générant de facto la possibilité dialectique, lieu de l’Analogie, de la Corrélation, dialectiques, inaugurales, à savoir l’existence d’abord physique du Sujet pensant qui peut constater son existence et celle des autres choses, sont un tant soit peu explicites avec le vers du fragment III et les vers 34 et 35 du fragment VIII. Elles ne sont pas escamotées, amoindries, et il en use explicitement. Mutilation, enfermement, mise en orbite, chez les Cartésiens, surgissement, effraction, formalisation, qui ont des prémisses, chez les éléates, pour n’en citer qu’une, et une ouverture très vite, très tôt, questionnée, quasiment explicitée dans le poème, c’est cela qui est neuf, particulier, avec les Grecs. C’est a contrario, a posteriori, activement, que la prise de conscience inaugurant la conscience critique, isole le Sujet, s’envole de lui, créant cet espace, cette distance, parfaitement décrits par les cartésiens jusqu’à Sartre, qui sont le lieu de la connaissance, du changement éclairé, du progrès, de la liberté, du libre arbitre, du combat contre le Sujet, en un mot, de la transcendance. La prise de conscience déferle sur le Monde, le révélant comme Mon Monde, révèle l’éclat enchanté et enchanteur, et « trompeur » ( Le « trompeur » du Poème de Parménide. ), de la présence du Sens et du Dieu, du fait de la présence du Sujet. C’est l’avènement du fait critique, transcendantal, contre le fait structurant, la Relation a priori du Sujet avec l’Extérieur, le Sien, celui dont il est d’abord un Fruit. Et l’effraction, la critique, éléates, ont très bien été entendues par Platon et encore mieux par Aristote qui renouvelle complètement le questionnement, toujours afin de surmonter les problèmes qu’a soulevé cette crise, notamment l’avènement de l’aporie centrale, faire la distinction entre l’aspect scientifique et l’aspect dialectique de l’Etant, entériner le divorce entre science et dialectique, ce que fait Parménide dans son poème en deux parties. Mais la postérité et le prestige historiques de ces deux là, sans oublier l’échec puis la disparition des Grecs, jetteront un voile durable sur un avant sans lequel ils n’auraient pas été ce qu’ils ont été. Et cette reconquête, initiée à la fin du XIXème siècle, est encore loin d’être achevée, on dit encore « présocratiques ». A partir des éléates, tout effort philosophique est toujours notoirement, entre autres, tel parce qu’il veut sortir de cette aporie, plantée dans le ciel inaugural de la philosophie qui requiert pour perdre son statut d’aporie le divorce entre le questionnement dialectique et le questionnement scientifique. Et si effectivement la dialectique, à travers les fantômes désincarnés de la philosophie, de la métaphysique, postcartésiennes, post-cogito, opère son retour, c’est donc dans cette mesure, dans ces nouvelles conditions décrites et en vigueur a priori. Sartre termine l’état de lieux, scrupuleusement, impeccablement, c'est-à-dire, « d’autant » amputé a posteriori. Il tentera, sans succès, de relier le marxisme à la réduction cartésienne. La solution, c’est un Paradigme qui englobe et encadre les deux, ce qui permettra un lien, une critique économique tenant donc compte de ce qu’est le Sujet. Pendant que nous oublions de penser, le Capital, lui, poursuit son odieux chemin oppressif, criminel et dévastateur. L’Etant, l’Être, l’Un sont donnés et Donnés. L’Etant étant pleinement donné : mettons-le sur la table et coupons-le en deux pour l’examiner ? Pas encore : j’estime que ma reprise du cogito par le biais de sa défaillance constitutive, la négation de sa possibilité à travers la démarche du doute radical, peut être encore consolidée.
-            L’analogie, la corrélation, inaugurales, sont celles, scientifiques, entre soi et toutes les autres choses. La conscience de Soi et de toute autre chose requiert d’abord leur possibilité scientifique qui est l’existence des choses dont celle de soi. Mais dans le cas, du Sujet percevant, ressentant, et, dans le cas de notre espèce, pensant, cet avènement physique, scientifique, est de facto également constitutif de la Possibilité dialectique, du cogito, de la prise de conscience critique. Toute chose, perçue, pensée, consciente, est de facto un Etant. Surtout quand la conscience atteint Soi, comme Sujet, comme En-Soi, A priori, Etant producteur d’Etants, qui la sépare donc des choses, du monde, qui font de celles-ci, de celui-ci, des Etants : les Miens, les Tiens, ceux du Sujet dont je suis la conscience critique. A cause de Soi, la conscience de toute chose est compromise, est conscience d’Etants. Ici, l’Envolée de Murailles cartésienne fait place à l’Extérieur, un Monde conformé par Ma présence et celles des autres Sujets. Le cogito repris étant validement son emprise à tout Etant. La Subjectivité qui advient, dont je fais l’expérience ainsi, est très différente. Le fossé critique se creuse, la conscience critique se consolide et se découvre un vis-à-vis antagoniste : Soi.
-                 A posteriori, a contrario, on voit bien que c’est l’En-Soi qui occupe la Position centrale entre la conscience et les choses qui sont souvent déjà des Etants, du fait


Dernière édition par neopilina le Mar 25 Juin 2013 - 10:47, édité 2 fois

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" Tout Étant produit par moi m'est donné (c'est son statut philosophique), a priori, et il est Mien (cogito, conscience de Soi, libéré du Poêle) ". " Savoir guérit, forge. Et détruit tout ce qui doit l'être ", ou, équivalents, " Tout l'Inadvertancier constitutif doit disparaître ", " Le progrès, c'est la liquidation du Sujet empirique, notoirement névrotique, par la connaissance ". " Il faut régresser et recommencer, en conscience ". Moi.
C'est à pas de colombes que les Déesses s'avancent.
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III - Du cogito. Empty Re: III - Du cogito.

Message par neopilina Mar 25 Juin 2013 - 9:28

de Soi-même et des autres Sujets. Voilà bien une Subjectivité dont personne ne voudra, elle exige l’éradication dialectique du Sujet, du Monde, fait par les Sujets. Ici, au lieu de la mutilation et de l’enfermement orbital cartésien, générateur d’une unique expérience forte de la Subjectivité, ainsi conformée a priori, et de la conscience critique privée de son Etant principal, Soi, advient en même temps, la juste conscience de Soi, constitutive du « Sujet transcendantal », de la conscience critique, et donc corrélativement la conscience d’un énigmatique En-Soi distinct, de l’Etant pourvoyeur d’Etants, aussi consistants, donnés, que suspects, avec lequel la dite distance critique ne cessera de croître. Il s’agit de décrire au mieux les conséquences d’un unique évènement, la prise de conscience qui révèle la structure dialectique du Monde où au centre duquel trône subjectivement le Sujet, dont Parménide rend compte dans son Poème, qui adviennent en même temps mais que la conscience critique découvre, énonce, peu à peu. C’est ainsi que le Monde resplendissait aux yeux des Grecs de toute, cette, sa, consistance trompeuse et enchanteresse que nous ne voyons pas, plus, à un degré rare, caractéristique de l’occident tardif. Il faut dire que nous sommes la civilisation la plus proche de la dégradation de l’état de synthèse maximale, préalable pénible à la phase finale de l’Histoire. L’Occident éreinté d’aujourd’hui est précisément le descendant de l’Occident originel qui voyait déjà si bien le Sujet, si dangereusement pour lui, et qui a découvert la science et la dialectique. La liquidation dialectique du Sujet, la vraie transcendance, est inscrite au cœur des poèmes homériques, et ses moyens dans le Poème de Parménide. Que ça soit un pseudo-grec, un pseudo-éléate, un avatar monothéiste, judéo-chrétien, névrosé au dernier degré, qui trouve explicitement la place de l’En-Soi, qui est aussi le Sujet névrotique, qui est effectivement dialectiquement la sienne, n’a, très précisément, rien d’un hasard.


-            Je ne lis ni le grec ancien, ni l’allemand. C’est l’un des regrets de ma vie. De plus, on imagine aisément que la traduction des fragments du poème de Parménide n’est pas à la portée du premier hellénophone venu. Et puis c’est une intime conviction issue d’une très longue fréquentation de multiples traductions, cette traduction présente des difficultés propres au poème, à Parménide lui-même, qui a éprouvé de grandes difficultés à rendre compte de l’expérience d’ordre intime qu’il a vécu. L’Être dont il nous parle présente bien souvent des caractéristiques relevant bien plutôt de l’Etant. Celui-ci advenu un tant soit peu tel, c’est rapidement, automatiquement, intuitivement que les questions de l’Être et de l’Un adviennent, s’imposent à l’esprit, ça sera l’Être pour Parménide, l’Un pour Zénon et pour Aristote, qui cerne très vite le problème central, l’Etant que préfigure l’Un de Zénon, d’abord dialectique, qui monte en épingle la confusion entre aspects scientifiques et aspect dialectique. Ce qui advient en premier, fabriqué en permanence par un quelconque agglomérat de cellules nerveuses, scientifiquement dit, est donné et c’est l’Etant. Les cerveaux, l’En-Soi, l’A priori, fabriquent, synthétisent, des Etants qui ont donc d’emblée en commun l’Être et le fait d’être uns. Sans Sujet, Subjectivité, pas de Sens, d’Etants. Et sans Etant pleinement tel, en terme de disponibilité dialectique, tout autant donné que compromis, c’est la version correcte du cogito qui, affectant l’Etant en tant que tel, donné et suspect, génère le « sujet transcendantal », progressiste, inquisiteur, critique, la conscience critique, pas de connaissance de ceux-ci et pas de connaissance possiblement pleinement telles donc. « Salut cafard d’entre les cafards ! ». « Salut Déesse ! ». « Et moi alors ? ». « C'est à dire, pour l’essentiel, le Dieu en soi. Comme tu le vois, j’essaye de ne pas avoir d’a priori, de ne pas évacuer malgré l’envie a priori de le faire. Eut égard à l’importance de cette Enigme, ça serait malvenu. Comment, pourquoi, ce dialogue intérieur advient, s’impose, dans certaines circonstances, je n’en sais rien, ça irrite l’esprit rationnel et génère cette envie d’évacuer ». « Tiens bon ». « Oui Déesse ».
-            L’Être c’est l’Etant qui n’est pas différencié, Un, ce qui ne veut surtout pas dire que l’Être n’est pas un, j’y reviendrais, Ce qui, constitutif des Etants, est donc commun à tous ceux-ci.
-            La pensée entretient une analogie avec l’Être « avant » d’être plus précisément « Pensée d’un Etant, Une ». Paraphrase de l’unique vers constitutif du fragment III, « Le même lui, est à la fois penser et être.» ( Beaufret. ) et du vers trente-quatre du fragment VIII, « Or c’est le même, penser et ce à dessein de quoi il y a pensée.» ( Beaufret. ). L’Etant et la connaissance pointent le bout de leur nez. Avec le Penser du poème, le « sujet transcendantal », la conscience critique, est de façon décisive, suffisante, pour pouvoir vite faire mieux, mandataire de l’Etant, revoir les vers trente-quatre et trente-cinq du fragment VIII. Pour ceux-ci, par exemple, N.-L. Cordero, « Les deux chemins de Parménide », chez Vrin, donne : « Penser et ce pourquoi la pensée est, sont la même chose ; car sans ce qui est grâce auquel il est énoncé, tu ne trouveras pas le penser ». La réaction ne traîne pas, l’Un sera le cheval de bataille de Zénon. Et un peu plus tard, se sera l’Etant pour Aristote. Si parfois cela ne fait pas de doute, a contrario, des fois, on se demande s’il est question de l’univocité de l’Être ou de l’Etant, qui, au moins à première vue, semblent différentes. En tous cas, c’est cela, cette univocité, que l’éléatisme défend bec et ongles. En plus du fait qu’il faut quelque érudition et pratique pour se transporter un temps soit peu en Grèce archaïque, pour les éléates eux-mêmes, les choses étaient loin d’être claires. Ils ramaient et je rame ! Le fameux Dévoilement, la prise de conscience, ne se fait pas sur la vérité, des solutions, ou je ne sais quel Graal du même genre, il se fait sur les vérités relatives à la Situation, l’Inscription du Sujet dans son Monde, sur l’Enigme, pleinement telle qu’est chaque Etant. Ce qui est alors pleinement offert c’est « seulement » «  la possibilité inquisitoriale ». On peut aussi dire éléatisme ou dialectique. « Sois honnête, même toi, tu ne t’attendais pas à ça ». « C’est vrai. Encore toi. Pause ». « C’est nouveau ça ! » … Je marche sur des œufs. En dialectique, ne pas en dire assez a un bon côté : c’est également ne pas en dire trop, c'est à dire prendre le risque de la dépréciation voire de la chute métaphysique, on avait compris, de se retrouver moins riche qu’on ne l’était sans savoir qu’on l’était et ce faisant s’appauvrir. Je reprends. La question de l’univocité de l’Être et de l’Etant, l’Un en ces termes, est quasiment aporétique. Dire « Sens » résout le problème : ce qui est ne peut pas effectivement, à la fois, ne pas être. C’est  l’univocité, la cohérence, dialectiques intrinsèques, de l’Être et de l’Etant, qui est donc en plus, Un, une unité. « Toutes nos félicitations ». « Merci Fille du grand Zeus ». Maintenant, Parménide et Zénon peuvent prendre dans l’histoire la place qui est la leur. Le brouillon de ce texte, écrit en deux temps donc, ne comporte aucune rature significative. Je vis des jours de grâce.
-            ( Le lendemain. ) Dès la fin du texte précédent après plusieurs semaines d’exaltation, de fébrilité, de fécondité, je « sais » que la suite c’est le problème laissé en suspens par Homère, c'est à dire de façon plus globale la Mer du couchant, le Dieu en soi, le Sujet névrotique, l’En-Soi, les termes précis de Sa Relation a priori à Son Monde. Et avec, en même temps, je me dis, me doute bien, que la transition va être délicate. Question qui ne se posait pas les jours précédents. C’est très frappant ce sentiment net de la fin de quelque chose. Je ne sais pas sur quoi embrayer précisément. L’Etant, tous les Etants, et l’Homme avec, sont là, Donnés : dialectiquement disponibles et suspects. Et quand je dis l’Homme, j’entends bien évidemment la bête à peine domestiquée, l’être tordu, disgracieux, empirique, historique, culturel, familial, névrotique, que nous connaissons tous. « Ben voilà ! » « Bof… ».
-            Il semble bien que Parménide avec « Ce m’est tout un par où je commence, car là même à nouveau je viendrais en retour » ( Fragment V, traduction de Beaufret dans son édition du poème chez Vrin. ) avait déjà compris complètement ce qu’énonce à moitié la clause cartésienne, sartrienne, de sécurité, « ma possibilité ne peut exister comme « ma » possibilité que si c’est ma conscience qui s’échappe à soi vers elle. Sinon tout le système de l’être et de ses possibilités tombera dans l’inconscient » ( Sartre, « L’être et le néant », deuxième partie, chapitre premier, début du III, page 121, collection « tel » Gallimard. ). Plus donc ce qu’il ne pouvait pas voir, s’en étant privé a priori : tout effort de la conscience à propos de n’importe quel Etant est en dernier lieu ramené à cet Etant très particulier qui les produit tous, c'est à dire Soi, l’En-Soi, la Mer du Couchant. Parménide partant et arrivant de la Trouée, de l’Issue du poêle cartésien, de l’En-Soi, de l’A priori, y revient, et cette boucle est le lieu de la conscience critique, de la connaissance, alors qu’avec le Cogito, l’Intermédiaire, l’Issue, disparaissent, les Murailles s’envolent ! Il fallait élucider au mieux la Situation première, l’inscription, a priori du Sujet, ses relations a priori avec l’Extérieur, celle de tout un chacun, celle d’Ulysse, qui après dix ans de « Guerre », de « grande forme » synthétique, erre dix autres années comme une âme en peine dans la Mer du Couchant, sachant qu’il y a autant de Déclinaisons constitutives de cette Situation a priori, qu’il y a de Sujets, de Cultures. Au-dessus, en énonçant mon prolongement de la clause cartésienne, sartrienne, de sécurité, j’ai dit « tout effort de conscience ». Ce n’est pas une figure de style. Elle vaut pour tout effort particulier, individuel ou collectif, empirique, ou disciplinaire. La science a sa cohorte, la dialectique aussi. A propos de cette dernière, de façon révélatrice, quasi-tragique, on parle de « sciences » humaines, et j’en passe. Cette hypothèque relative à la non-élucidation de la Situation en vigueur a priori grève « d’autant » a posteriori, et c’est désormais explicite en toute rigueur dialectique, philosophique, tout ce qui s’est fait, pensé, ou dit dans le domaine des « sciences » humaines. Nous n’avons jamais pensé que les effets, mais il faut remonter jusqu’au Sujet premier, névrotique, l’En-Soi, Producteurs d’Etants, et inclure celui-ci en tant que tel, à travers, à la suite de, l’examen des Etants qu’il produit.
-            ( Le mercredi trente et un octobre deux mille douze. ) Je termine présentement ce « texte » « III - Du cogito » de « De la Nature. Abrégé » constitué d’une compilation de textes, retouchés pour l’occasion, de la série intitulée « Dialectique » de mon « De la nature » in extenso. La démarche du doute radical est dialectiquement illicite, elle rompt le lien entre Extérieur et conscience en escamotant l’Intermédiaire, l’A priori, l’En-Soi, c’est l’Envolée de Murailles. Le cogito est élucidé, corrigé et affiné. L’Etant est pleinement donné et pleinement suspect. Bienvenue dans la Mer du Couchant. Le compte est bon. « Dialectiquement dit. Il n’y a plus qu’à entériner complètement : cheminer ». « Je sais ». « Je sais que tu sais, je disais ça pour les autres ». Il fait très beau, très froid, ciel azur, il est midi ! Tout l’Inadvertancier constitutif doit disparaître. L’Homme est au bout de ce chemin.

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" Tout Étant produit par moi m'est donné (c'est son statut philosophique), a priori, et il est Mien (cogito, conscience de Soi, libéré du Poêle) ". " Savoir guérit, forge. Et détruit tout ce qui doit l'être ", ou, équivalents, " Tout l'Inadvertancier constitutif doit disparaître ", " Le progrès, c'est la liquidation du Sujet empirique, notoirement névrotique, par la connaissance ". " Il faut régresser et recommencer, en conscience ". Moi.
C'est à pas de colombes que les Déesses s'avancent.
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Message par neopilina Ven 13 Sep 2013 - 11:01

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Dernière édition par neopilina le Ven 27 Sep 2013 - 20:33, édité 1 fois

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Message par neopilina Ven 13 Sep 2013 - 12:29


courtial a écrit : " victor.digiorgi a écrit : " Courtial a écrit : Quand à opposer la souffrance à la pensée, cela ne veut rien dire  : la souffrance est une pensée, pas une chose. Toutes les passions sont des pensées ".

Pourrais-tu m'expliquer ça après qu'on t'ai cloué sur le tronc d'un arbre, la tête en bas, le crâne à trois centimètres d'une petite braise doucement attisée par le vent ? (...) Juste pour rire ensemble de Descartes en cherchant à savoir s'il aurait réellement compris ce que signifie exactement ce que dit Kundera comme " Quand la souffrance se fait aiguë, le monde s'évanouit et chacun de nous reste seul avec lui-même ".

victor.digiorgi a écrit : " Lorsque Descartes a très très très mal au dent en même temps qu'un calcul lui traverse le foie ou les reins, il ne pense pas. Et pourtant il est. Ce n'est qu'après qu'il pense, et qu'il n'est pas plus que lorsqu'il ne pensait pas ".

C'est tout de même assez étrange, ce ressentiment qui consiste à se venger d'un philosophe (qui vous dépasse) en fantasmant pour lui les supplices les plus sadiques...

Il est donc établi que lorsque Descartes est soumis à des tortures inhumaines, il ne pense pas à sa métaphysique. C'est-à-dire que sa pensée étant toute tournée vers sa souffrance, il ne pense pas en même temps à écrire des bouquins de philo.
Bravo.
Et en plus, il est tellement abruti qu'il ne s'en est pas rendu compte.

Mais Descartes ne croit pas du tout qu'on se dise "je pense donc je suis" toutes les 5 minutes, il dit qu'il faut s'occuper de toutes ces questions au moins une fois dans sa vie. Et plutôt pas très souvent :

Descartes à Elisabeth a écrit:La principale règle que j'ai toujours observée en mes études (...) a été que je n'ai jamais employé que fort peu d'heures, par jour, aux pensées qui occupent l'imagination, et fort peu d'heures, par an, à celles qui occupent l'entendement seul, et j'ai donné tout le reste de mon temps au relâche de mon corps et au repos de mon esprit

Il serait donc charitable de lui laisser quelques heures par an pour s'occuper de ces questions et, pour le reste, de lui souhaiter un bon "relâche".

(Dire que Descartes ne parle nulle part de la souffrance et des effets que produit le corps dans l'esprit est clownesque : il a consacré un ouvrage entier à cette question, enfin!!!).

Pour venir à des idées un peu plus fondées, la remarque citée plus haut à propos d'Henry est juste : c'est le mot cogitatio (pensée), qui fâche.
La souffrance n'est pas une chose, un objet étendu en longueur, largeur et profondeur, mais un sentiment. Et si l'on me crêve un oeil, ou si ma main s'attarde sur le fourneau brûlant qui est la pierre de touche de la pensée victorienne, ce ne sont pas les lésions qui ont mal, ce n'est pas l'oeil non plus, ce n'est pas non plus la main, c'est moi. Sous anesthésie, la main brûlée ne me cause aucune douleur.
Quoi qu'il en soit, la douleur, comme toute perception, n'étant pas une chose, est une pensée.

mais, le problème, et je reviens à la remarque d'Henry, le mot "pensée" a pris (plus tard) un sens intellectualiste qu'il n'a pas chez Descartes; on le voit dans ce que j'ai cité, puisqu'on voit qu'il appelle "pensée" l'imagination, mais aussi la volonté, et aussi le sentiment, la perception sensible. Le "Je" qui "pense" ici, n'est donc pas un ego transcendantal comme le veulent les kantiens et les phénoménologues.
On peut le lui reprocher (comme Husserl) ou l'en louer (comme Henry), mais le moi qui pense n'est pas un ego transcendantal, c'est comme ça. Ce n'est pas une sorte de fonction logique, ou un géométral logicien qui ne s'occupe que d'opérations strictement intellectuelles, qui procède à des synthèses a priori et tout l'attirail de la philosophie transcendantale.

A victor : je demande à voir l'ensemble du texte de Kundera, les morceaux cités ne font pas quelque chose de cohérent, à mes yeux.
Mais si nous organisions un match de foot avec les gens du forum, je tiens à te dire tout de suite que je refuserais de jouer dans ton équipe. Tu m'as l'air d'être le genre à marquer les buts contre ton camp.
En effet, dans la souffrance aiguë, il n'y a plus de monde, il n'y a plus que moi. Il n'y a plus que moi qui existe. Il n'y a pas plus solipsiste que la souffrance. C'est le meilleur exemple pour justifier les hypothèses les plus farfelues de Descartes sur le fait que le monde n'existe pas, qu'il n'y a que moi qui suis, etc ".


Dernière édition par neopilina le Ven 4 Oct 2013 - 14:13, édité 7 fois

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Message par neopilina Ven 13 Sep 2013 - 12:29

Courtial a écrit : " mais, le problème, et je reviens à la remarque d'Henry, le mot "pensée" a pris (plus tard) un sens intellectualiste qu'il n'a pas chez Descartes; on le voit dans ce que j'ai cité, puisqu'on voit qu'il appelle "pensée" l'imagination, mais aussi la volonté, et aussi le sentiment, la perception sensible ".

C'est inexact Courtial, j'ai vérifié ce matin, j'ai mes exemplaires de la Méthode et des Méditations devant moi.
Effectivement, comme le rappelle Henry, je cite : "Descartes ne dit pas comme les philosophes français lui ont fait dire: il y a la chose et par ailleurs il est pensé, il ne dit pas il est pensé la chose mais il dit je pense: ego cogito. Cela implique toujours des ego; Voilà donc l'ouverture d'une dimension extraordinaire qui n'existait pas dans l'antiquité, qui n'était pas nettement aperçue, qui était confondue plus ou moins avec l'apparaître de la nature, avec le monde, avec la visibilité ", donc les Objections, entres autres, huit ans après la formulation de la Méthode, Descartes écrit texto, je cite :

" Un autre est de penser; et je trouve ici que la pensée est un attribut qui m'appartient. Elle seule ne peut être détachée de moi. Je suis, j'existe : cela est certain; ... Je n'admets maintenant rien qui ne soit nécessairement vrai : je ne suis donc, précisément parlant, qu'une chose qui pense, c'est à dire un esprit, un entendement ou une raison, qui sont des termes dont la signification m'était auparavant inconnue. Or je suis une chose vraie, et vraiment existante; mais quelle chose ? Je l'ai dit : une chose qui pense ".

Tu le vois râmer là ? Pas besoin des objections des " philosophes français ", Descartes lui-même s'est rendu compte qu'il s'était fourvoyé dans un bourbier. Si c'est effectivement " cogitatio " qui interpelle, pour les Méditations, Descartes a fait un choix, en pleine intelligence, accord, avec des Objections, qu'on n'aurait pas eu besoin de lui faire pour qu'il se rende compte du problème généré par la célébrissime formule, qui avant d'être une formule, est bien une expérience d'ordre intime des plus notoires : la première fois ( J'avais 21 ans, et depuis 4 ans je ne lisais plus QUE des Grecs. ), il m'a coupé les mains, crevé les yeux, etc.


Dernière édition par neopilina le Ven 13 Sep 2013 - 13:11, édité 2 fois

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Message par neopilina Ven 13 Sep 2013 - 12:38

Courtial a écrit : " Le "Je" qui "pense" ici, n'est donc pas un ego transcendantal comme le veulent les kantiens et les phénoménologues.
On peut le lui reprocher (comme Husserl) ou l'en louer (comme Henry), mais le moi qui pense n'est pas un ego transcendantal, c'est comme ça. Ce n'est pas une sorte de fonction logique, ou un géométral logicien qui ne s'occupe que d'opérations strictement intellectuelles, qui procède à des synthèses a priori et tout l'attirail de la philosophie transcendantale ".

Ce Destin du Cogito EST intrinsèquement, en l'état, le Sien : voit tout ce qui a suivi jusqu'à Sartre. De ce point de vue, aucun ne s'est trompé !

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Message par neopilina Ven 13 Sep 2013 - 17:19

Je viens de prendre ce qui suit dans la tronche, tiens manges ta glace, façon parachutiste ( En l'écrasant sur le front. ), d'un certain " Whynot " sur " Philosophia ", premier commentaire de mon " De la Nature " sur ce site, mais bon, le gars y dit quelque chose, je ne vais pas cracher dans la soupe ! :

" Je dois t'avouer Neopilina, que j'ai flanché et ai cessé de lire le piaillement de ce texte, une faim de sens qui dans un tambour résonne en echolalie : assourdissant ...
La seule chose saine de ce texte, le seul salut est l'existence  de cette malheureuse Nathalie Joly qui a du se farcir ce fatras délirant , cette faim de soi qui est aussi faim de loup J'espère qu'elle y a survécu!
Encore un oedipien en mal de la mère , la chose en soi : d'un barbant absolu
Maintenant j'entends ce texte comme une question, qui taraude mais où elle est ma  moumoutte , celle dont l'absence me porte aux souffles du vent sur la calvitie de ma pensée chauve
Cette question me touche, car elle indique un lieu, un regard vers un espoir de guérison... une paix et le tourbillon des mots n'est là que pour en montrer l'infinie distance
Ce qui se concoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément ...
Le problème du texte est l'imprégnation pulsionnelle du dire Ca , du voir Ca qui se trafique et se falsifie en sa-voir. Je suis décu car j'espérait sur la mer calmée du Poème lire quelque chose de formidable à propos de Parménide et je tombe finalement dans le calecon pulsionnel d'un narcissique même plus boutonneux
C'est dommage J'eus espéré que vous sussiez et le grec et l'allemand pour avancer dans la connaissance de ce texte Je regrette d'abord que vous n'ayiez pas donné le texte grec original à la lecture ce qui aurait pu déjà nous aider à comprendre les tra-duction des auteurs
Je te remercie, et je repasse au tu, car hein bon, on peut être faible et chercher le sujet en autrui dans l'interpellation familière, je te remercie d'avoir noté les 3 traductions car ensemble elles se complètent et font émerger le texte grec , j'eu préféré avoir néanmoins aussi le texte grec à lire
J'irai donc par moi meme le chercher
On synthétise à partir de qui on est bien sûr, et son histoire et sa "névrose" colore notre pensée "objective" c'est vrai , parfois on aimerait que la pensée se cherchât elle même plutot que le sujet anecdotique qui l'énonce.
La passion de soi, issue de la purulente souffrance d'un manque à soi est la carie du poète celle qui nous ramène à nous-même .... j'entends malheureusement plus la carie que la pensée du cerveau qui la chapeaute ...
J'ai un grand problème pour un "spécialiste" de Descarte d'entendre parler d'un "avant" de la conscience , d'une chose ?! La conscience n'est pas une chose et elle est encore moins une boucle
La boucle répétée en boucle s'apparente à de l'incantation , une fumée qui obscurcit ce qui restait de lumière dans les volutes ....
La conscience n'est pas une boucle ; elle ne le devient que quand on considère qu'elle est une chose ... qui échappe ... et pire ...une chose avant une autre chose ...
La conscience n'est pas un Etant elle est la manifestation de l'Etre en tant qu'Etre , une ouverture dixit Heidegger ... elle n'est pas un ETANT et donc ni ne suit ni ne précède elle EST le temps son déroulement, sa création etc...
Je préfère citer Descartes plutot que tout verbiage y compris de Heidegger , y compris du mien
Premier principe de la méthode
"ne recevoir jamais aucune chose pour vraie que je ne la connusse évidemment être telle : c'est-à-dire, d'éviter soigneusement la précipitation et la prévention, et de ne comprendre rien de plus en mes jugements, que ce qui se présente si clairement et si distinctement à mon esprit, que je n'eusse aucune occasion de le mettre en doute."
La clarté qui dissipe tout doute il l'appelle une évidence ... le cogito ergo sum relève de cette évidence, de cette clarté une IMMEDIATETE
Le donc , l'ergo signifie à partir de sa racine e regium , ex regio tout droit hors de , le "surgissement" de l'etre hors du cogito EST le cogito Le cogito n'est pas une chose il est ce qui surgit , la prise de la pensée en tant que poein c'est à dire un créer et la poiesis est l'énoncé le malheureux énoncé qui obère et cache son surgissement , son être
Le cogito n'est ergo sum que parce qu'on est en train de l'énoncer , de le dire C'est un acte , ce n'est pas une chose
L' évidence cartésienne ne relève pas de la formule concise cogito ergo sum mais de la formule complète, dubito ergo cogito ergo sum , dubito ergo sum est tout aussi valable mais moins "évident" que le cogito mais il s'agit de la même chose
La chose d'avant dont tu parles , la Chose perdue n'est perdue que parce qu'elle passe ta muraille sinon elle serait oubliée Lacan indique l'endroit de la chose la barre qui sépare le signifiant du signifié
La langue le langage qui est le lieu de la perte et dont la folie cherche à se défaire pour retrouver ce qui est irrémédiablement, et c'est un bonheur .... perdu
En renoncant à trouver la Cause , ton esprit trouveras la paix et s'intéressera je l'espère à autre chose qu'à soi même et de voir , en aliénation trouver sa Cause en l'autre en les autres et découvrir la beauté du monde et accepter cette aliénation fondamentale comme aussi intéressante que soi-la mère et chercher dès lors la femme, le monde , la vie l'aventure, la femme ou l'homme au fond peu importe le flacon pourvu qu'il y ait l'ivresse  .... sans doute donc... très loin ou trop loin de Parménide à mon gout donc ".

Promis, juré, je n'ai pas touché à la ponctuation. Mais il a fichtrement raison, louis50 sur " PhiloSophie ", m'a fait en substance les mêmes remarques. Mais bon, il se réveille quand j'ai fini avec Mes Boulets.

Ce à quoi j'ai répondu :

" Je t'ai lu avec attention.
A bon droit, mes textes peuvent rebuter, pour les raisons que tu énumères un peu.
Mais le temps de se retourner, ils sont déjà vieux.
J'ai poursuivi sur le forum " Digression ". Tu pourras constater, avec un soulagement partagé, que j'ai passé le Cap de ces Tempêtes, et donc, qu'il fallait que ça se fasse, tu le dis aussi ! Tu pourras constater que je suis en Paix.
Tu as dit : " Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément ... "
J'y travaille avec Autrui.
Ayant un tant soi peu pris congé de ma névrose constitutive, et à chacun la Sienne, ce que je dis aussi, entre deux tourments, tu ne me feras pas souscrire à une autre !
Je te relirais. Tu le sais d'ailleurs ! "


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Message par neopilina Ven 13 Sep 2013 - 17:50


hks a écrit : " à neopilina

Excellente citation de Descartes.
Spinoza dit à peu près à l'identique
""Si je parle ici d'entendement en acte, ce n'est pas que j'accorde qu'il y ait aucun entendement en puissance ; mais désirant éviter toute confusion, je n'ai voulu parler que de la chose la plus claire qui se puisse percevoir, je veux dire l'acte même d'entendre, l'intellection. Nous ne pouvons en effet rien entendre qui ne nous donne de l'acte d'entendre, de l'intellection, une connaissance plus parfaite.""""

mais juste avant il dit
"Par entendement, en effet, nous ne désignons évidemment pas la pensée absolue, mais seulement un certain mode de penser, lequel mode diffère des autres, tels que le désir, l'amour, etc.,

Je passe  au crédit de Descartes  ce seulement un certain mode de penser. Peut- être est-ce assez difficile, en effet . Il y a un "intellectualisme" chez  Descartes .

Mais pas seulement
Dans sa lettre sur les animaux  Descartes écrit

Pour les mouvements de nos passions bien qu'ils soient accompagnés en nous de pensée, à cause que nous avons la faculté de penser, il est néanmoins très évident qu'ils ne dépendent pas d'elle,…..

Autre texte de Descartes : " Outre cela, la nature m’enseigne que plusieurs autres corps existent autour du mien [meum corpus], entre lesquels je dois poursuivre les uns et fuir les autres. Et, certes, de ce que je sens différentes sortes de couleurs, d’odeurs, de saveurs, de sons, de chaleur, de dureté, etc., je conclus fort bien qu’il y a dans les corps, d’où procèdent toutes ces diverses perceptions de sens, quelques variétés qui leur répondent, quoique peut-être ces variétés ne leur soient point en effet semblables. Et aussi de ce qu’entre ces diverses perceptions des sens, les unes me sont agréables, et les autres désagréables, je puis tirer une conséquence tout à fait certaine, que mon corps – [meum corpus] (ou plutôt moi-même tout entier, en tant que je suis composé du corps et de l’âme) peut recevoir diverses commodités ou incommodités des autres corps qui l’environnent ( 6 ème Méditations métaphysiques, page 327 dans la pléiade. ) ".

Alors certes il pense qu'il peut tirer une conséquence ...mais  est-ce qu'il estime déjà penser avant ? A mon avis oui .

Il est à noter que Descartes dans le paragraphe qui précède parle expressément de la douleur vive .
bon si ça suit je chercherai sur le net une version des méditations ... sinon je laisse tomber ".


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Message par hks Ven 13 Sep 2013 - 17:53

à neo

Je ne connais pas ce "Philosophia". J' ai cliqué. C' est nantais apparemment .Entrée : 3 € la séance. C 'est pas trop cher. Bon et bref je ne suis plus sur Nantes depuis 45 ans et puis j' ai horreur des conférences.
Quant au forum , je ne l'ai pas trouvé...pas sûr qu'il m'agrée, je les déteste presque tous.

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Message par neopilina Ven 13 Sep 2013 - 18:41

Sur " Philosophia ", il n'y a rien d'autre que ce que j'ai rapporté.

Je prends connaissance de ta contribution du dessus, que j'ai déplacé ici, dés que j'ai posté ça. Si on se disperse, ça ne va pas être possible.
Parce que y'a courtial qui doit préparer une tartine, depuis que je l'ai harponné en plein vol ce matin !
Ca fait 6 mois que je vous invite à gagner le Champ de Batailles ...

III - Du cogito. Heat-510 .


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Message par hks Ven 13 Sep 2013 - 19:05

merci
à neo

Effectivement je ne connaissais pas.  Pour moi pas de dispersion . J' ai une certaine conception des forum "possibles"  ... qui s'entend comme une communauté (forcément restreinte) de gens qui finissent pas se connaitre un peu. Pas d'antagonismes qui ne puissent s' y résoudre rapidement . Une certain convivialité ... sinon je change de lieu.
Ici ça me convient . ( plus un autre lieu consacré plus précisément à Spinoza )... C'est déjà beaucoup. Je ne peux me disperser.
Ici ça a mis du temps à démarrer... c' est parti !

hks
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Message par neopilina Ven 13 Sep 2013 - 19:31

J'exprime, maladroitement, oui, un profond désaccord avec le cogito, qui fut initialement, lorsque j'en fis pour la première fois l'expérience, un pur rejet. Mais il faut s'exprimer clairement, voir au-dessus la réaction de " Whynot " ou celle de " louis50 " sur " PhiloSophie " : j'y travaille présentement avec vous. Je connais encore mieux aujourd'hui les défauts des textes qui ouvrent ce sujet. Et bien, essayons d'y remédier, de voir ensemble si ce désaccord a quelque pertinence.
Je prends l'exemple d'un homme qui à la main gauche posée à plat, qui regarde à droite, qui prend une pièce métallique d'une bonne centaine de kilogrammes sur la main gauche. On imagine aisément l'explosion, le déploiement, interne de douleur, de la perception. Pure perception, pensée, pure perception puis pensée ? Je dis qu'ici, on ne peut plus raisonnablement prétendre trancher comme on a essayé de le faire, avec et à la suite du cogito.
La perception, la pensée, la conscience, et donc tout ce qui vous plaira, est, je dis donc " est ", le Lieu de l'Accueil de l'Etant. On est bien d'accord que le corps est la condition préalable sine qua none de la possibilité de cet Accueil, qui donc ce fait également chez l'animal qui souffre. Possibilité qui donc varie en fonction de la forme de vie animale considérée.

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Message par neopilina Ven 13 Sep 2013 - 20:22

Merci hks. On est vraiment d'accord pour la dispersion : je ne pourrais pas non plus.

Lieu de l'Accueil donc Trouée sur, Porte sur, Lien avec, l'Extérieur, on sort du poêle cartésien, on retrouve la sortie, et effectivement " cogito ", à chacun le Sien, Ses Etants. Moi, hks, nos chats produisent des Etants ( Je subsume donc là TOUT ce qui peut éclore, se déployer, intérieurement, dés qu'on a un amas de cellules nerveuses.), on peut parler de ceux-ci en eux-mêmes après. Plus de problèmes, ce sont les objets des disciplines positives.

Je rétablis ce Lien que la démarche du doute radical a rompu en toute inadvertance lors de celle-ci dans le Discours, ce même Lien que Descartes tente de rétablir, tout en conservant les acquis, indéniables, je me les approprie aussi, dans les Méditations, en vain.

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Message par hks Ven 13 Sep 2013 - 21:42

à neopilina

Je t'ai cité  Wittegenstein " si un lion pouvait parler .. etc " .
Je ne sais pas ce que ça fait comme effet d'être une chauve souris ( Chalmers parle de chauve souris pas de lion )
La conscience c'est un effet, au sens d 'un fait très particulier, ce n'est pas un fait "du monde".
Dans l'objet table qui est un fait du monde, il n y a pas l' effet de conscience  ( il y a d' autres effets ,internes et en rapport avec l' extérieur ) mais pas d effets de conscience ( du moins peut -on le supposer ).

Maintenant est-ce que l' étoile de mer sent ? Certes  plus que la table, mais est- ce quelle se sent .
Voila un problème: à partir de quand est- ce qu'un organisme vivant se sent. Se sent au point de se sauver d' un péril ( de fuir ).
Est-ce que l' araignée qui se sauve  quand  elle se sait à découvert se sent .( ou le cafard ... j'ai beaucoup observé les cafards...ou le mille pattes.... enfin  bref  ) Ou bien ces animaux réagissent -ils comme le tournesol mécaniquement.


Que dit Michel henry ( que je tiens pour un très grand philosophe du XX eme siècle )

Michel henry a écrit:La table qui est là ne touche pas le mur (c'est la parole même de Husserl), parce que pour toucher le mur il faut le voir, il faut le sentir, il faut le toucher donc il faut déjà être ouvert au monde au sens d'être là au milieu des choses et donc c'est une définition métaphysique de l'homme que le da sein: chez Husserl elle s'appelle intentionnalité et j'essaie de montrer que avant cette ouverture au monde il y a un auto sentir qui est purement affectif que c'est là que ce déploie l'origine du monde.
 ALors est ce que l'araignée a un auto sentir .

Si oui  je ne verrais pas la conscience et dpnc le cogito comme essentiellement différent de cet auto-sentir de l' araignée .

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Message par neopilina Ven 13 Sep 2013 - 22:13

Dés qu'il y a vie animale, quelques cellules nerveuses, il y a influx nerveux, ressentirs, voire la belle notion d'umwelt, se mettre un tant soit peu, à la place de l'insecte, de autre encore plus autre, imaginer son Monde sensoriel.
Je ne saurais à partir de quelle quantité de cellules nerveuses il y a auto-ressentir, mais je suis convaincu qu'il apparaît bien avant notre espèce dans l'histoire de la vie. Encore une fois, ici, il faudrait tracer au sol un trait à la craie blanche qui serait de facto une illusion réconfortante, comme pas mal de choses qui se sont faites ou dites ou écrites, à la suite du cogito et à cause de celui-ci. Je propose un Cadre qui permet d'éviter ces dilemmes cornéliens.
Je te relis encore une fois avant de poster.

Michel Henry dit : " ... donc il faut déjà être ouvert au monde au sens d'être là au milieu des choses ... et j'essaie de montrer que avant cette ouverture au monde il y a un auto sentir qui est purement affectif que c'est là que ce déploie l'origine du monde ".

Oui à la première citation, non à le seconde, je précise. Oui à la première ( Même si j'y vois du Heidegger que je rejette. ), il faut donc en tirer toutes les conséquences, avec la réserve, quant à la seconde citation, qu'il continue encore à essayer ce genre de distinctions, selon moi impossible, avec ce que tu as souligné : " il y a un auto sentir qui est purement affectif ". Cela même comme j'ai dit au dessus varie considérablement, on spécule déjà sur la qualité de l'éclosion, du déploiement, interne, suscité ainsi ou ainsi, douleur primale, surprenante, ou échange d'ordre métaphysique présentement.
Il y a le lieu de l'Accueil, Trouée, Lien avec, l'Extérieur, ensuite le tien, le mien, celui des chats, en telles ou telles circonstances. Je propose, à l'encontre du cogito, le rétablissement explicitement entériné par la philosophie de ce Lien qui existe bien a priori entre Moi et Mon ( Lieu correct où intervient le cogito, au sens d'expérience aiguë de Ma Subjectivité. ) Extérieur. Si tu me pince quand je dors, qu'est-ce que c'est ? Je ne trouve pas que le plus important ce trouve là, cela a eu lieu, comme autre chose a pu avoir lieu, il y a d'abord le Lieu de l'Accueil, le Lien, ensuite ce qui advient, chez qui, quand, pourquoi, etc.
Je vois parfaitement comment Henry essaie de résoudre le problème. Je tranche bien mieux.

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Message par neopilina Ven 13 Sep 2013 - 22:20

Aux plumes pour nous. A demain.

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Message par hks Ven 13 Sep 2013 - 22:58

Il y a le lieu de l'Accueil, Trouée, Lien avec, l'Extérieur,
désolé mais c"est toi qui fait là du Heidegger. L' extérieur  en premier c'est le dasein . Je veux bien que l' araignée ne se sente pas comme un intérieur  mais il  faut au moins qu'un quelque chose de l'araignée la distingue comme permanence au sein d un extérieur qui ne l'est pas .

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Message par hks Sam 14 Sep 2013 - 8:28

à neopilina

le rétablissement explicitement entériné par la philosophie de ce Lien qui existe bien a priori entre Moi et Mon ( Lieu correct où intervient le cogito, au sens d'expérience aiguë de Ma Subjectivité. ) Extérieur;
humm .. je crois comprendre .
Pour qu' il y ait lien ( même a priori ) il faut qu'il y ait quelque chose à lier. Le lien ne peut pas précéder les éléments à lier.

Tu veux peut être dire que l' extérieur est immanent . Donc que l expérience de l'extérieur est identique à celle de l'intérieur . Il y a certes une immanence de la perception ( ou même des sensations si on distingue ) Mais  elle n'explique pas  les réactions de fuite . Il faut que l extérieur soit "pensé " comme extérieur pour qu' il y ait fuite .( changer de lieu ) . Il y a une propriété du vivant que n'a pas la table . La table  ne sait pas où elle est,  elle ne veut pas fuir. Un flocon de neige ne prend pas la fuite il fond.

Je ne peux fuir mon corps .
Je peux certes m 'anesthésier , échapper à la douleur, mais pas en changeant de lieu. Pas sortir de mon corps ( ça c' est une donnée  a priori ). Donc mon corps est ce d' où je ne peux fuir . Il y a de mon point de vue un savoir de lui même de ce corps.
C 'est à dire que l 'araignée sait   globalement ( pas par parties ) où elle est  et ce qu' est extérieur . Le savoir est unifié,  global d' entrée, pas constitué d 'une infinité de savoirs  parcellaires ( je pense aux neurones ). Il y a donc un ego .


Je demande qu' on me montre  cet égo ( qu'on me le montre matériellement ) et que l'observateur me le montre  en supposant que lui  n'a jamais eu conscience. Je lui retire donc l' apriori de l' ego . Dans ce cas ( à mon avis ) il ne peut me montrer aucun objet matériel qui soit l' ego.
Redonnons lui maintenant la conscience, il va me montrer des événements mécaniques corrélatifs de l' ego ( de ce qu' il sait être la conscience )

Je dis "l' apriori de l' ego" comme  savoir global du coprs   et savoir auto -constitué . Un quelque chose de différent de la simple agrégation  mécanique de particules . Et je dis auto- constitué parce qu'il n' y a aucun élément matériel observable antérieur à sa constitution .

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Message par neopilina Sam 14 Sep 2013 - 9:21

hks a écrit : " désolé mais c"est toi qui fait là du Heidegger. L' extérieur  en premier c'est le dasein . Je veux bien que l' araignée ne se sente pas comme un intérieur  mais il  faut au moins qu'un quelque chose de l'araignée la distingue comme permanence au sein d un extérieur qui ne l'est pas ".

Je ne fais pas du Heidegger, c'est donc que je n'ai pas assez précisé mon propos.
Le monde, je ne mets pas encore de majuscule, il n'y a pas encore de sujet, comme sur une lune de Neptune, par exemple, puis l'existence du corps, qui a requis l'existence du monde, le corps, sont toujours déjà là, on prend un individu cérébralement mort, avant une quelconque sensation, perception, et mêmes expressément préalablement requis pour se faire.
Si je tue l'araignée, je peux constater de façon expérimentale, que son Monde, via son Umwelt, redevenu monde, est toujours là. Sujet modeste, mais Sujet.
Le dasein ne va pas aussi loin : ça se saurait. Avec le ruse du dasein, ruse relativement au cogito, que réussit Heidegger ? A ontologiser Sa Subjectivité. C'est tout.
Je dis souvent que pour un éléate, mon ontologie est des plus modestes, c'est très vrai, vois ma métaphysique en moins de vingt lignes.
On peut bien conceptuellement supprimer toute forme de vie de l'univers, ceci fait, le monde qui permet les sensations, les perceptions, jusqu'aux mathématiques, l'ontologie, la métaphysique, tout ce que peuvent produire des Sujets, via Umwelts, demeure, donc tout ce que je regroupe dans le terme Etant demeure en puissance. C'est suite à l'avènement du Sujet que ces possibilités s'actualisent sous forme d'Etant aussi variés qu'on a vu, de la satiété de l'araignée à la métaphysique, et ce comme on se proposera ensuite de l'examiner.
Même si l'araignée n'auto-ressent pas, elle ressent, elle fuit, elle souffre, si avant de la tuer je me mettais en tête de lui arracher les pattes une à une, ses perceptions, sensations, etc, et bien plus plus on s'avance vers des formes complexes de vie, c'est déjà des Etants en bonne et due forme, dont s'empareront toutes les disciplines positives qui le voudront.
Mon ontologie est modeste, ma métaphysique aussi, je passe vite la main aux disciplines positives, scientifiques ou humaines.

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Message par Courtial Sam 14 Sep 2013 - 9:27

neopilina a écrit:Courtial a écrit : " mais, le problème, et je reviens à la remarque d'Henry, le mot "pensée" a pris (plus tard) un sens intellectualiste qu'il n'a pas chez Descartes; on le voit dans ce que j'ai cité, puisqu'on voit qu'il appelle "pensée" l'imagination, mais aussi la volonté, et aussi le sentiment, la perception sensible ".

C'est inexact Courtial, j'ai vérifié ce matin, j'ai mes exemplaires de la Méthode et des Méditations devant moi.
Effectivement, comme le rappelle Henry, je cite : "Descartes ne dit pas comme les philosophes français lui ont fait dire: il y a la chose et par ailleurs il est pensé, il ne dit pas il est pensé la chose mais il dit je pense: ego cogito. Cela implique toujours des ego; Voilà donc l'ouverture d'une dimension extraordinaire qui n'existait pas dans l'antiquité, qui n'était pas nettement aperçue, qui était confondue plus ou  moins avec l'apparaître de la nature, avec le monde, avec la visibilité ", donc les Objections, entres autres, huit ans après la formulation de la Méthode, Descartes écrit texto, je cite :

" Un autre est de penser; et je trouve ici que la pensée est un attribut qui m'appartient. Elle seule ne peut être détachée de moi. Je suis, j'existe : cela est certain; ... Je n'admets maintenant rien qui ne soit nécessairement vrai : je ne suis donc, précisément parlant, qu'une chose qui pense, c'est à dire un esprit, un entendement ou une raison, qui sont des termes dont la signification m'était auparavant inconnue. Or je suis une chose vraie, et vraiment existante; mais quelle chose ? Je l'ai dit : une chose qui pense ".

Tu le vois râmer là ? Pas besoin des objections des " philosophes français ", Descartes lui-même s'est rendu compte qu'il s'était fourvoyé dans un bourbier. Si c'est effectivement " cogitatio " qui interpelle, pour les Méditations, Descartes a fait un choix, en pleine intelligence, accord, avec des Objections, qu'on n'aurait pas eu besoin de lui faire pour qu'il se rende compte du problème généré par la célébrissime formule, qui avant d'être une formule, est bien une expérience d'ordre intime des plus notoires : la première fois ( J'avais 21 ans, et depuis 4 ans je ne lisais plus QUE des Grecs. ), il m'a coupé les mains, crevé les yeux, etc.
Je ne perçois pas l'inexactitude dont tu parles ni ne vois l'opposition entre ce que j'ai rappelé et les textes que tu cites.
J'ai rappelé ceci, qui n'est pas de moi, mais de Descartes :

Je suis une chose qui pense, c'est-à-dire qui doute, qui affirme, qui nie, qui connaît peu de choses, qui en ignore beaucoup, qui aime, qui hait, qui veut, qui ne veut pas, qui imagine aussi, et qui sent (Méditation Troisième, alinéa 1).

Dans mon édition, celle d'Alquié (p. 430), ce philosophe fait remarquer que nous avons ici la définition complète de ce qu'il faut entendre par pensée.
Je dis donc (avec Henry, pas contre) qu'on ne peut donc pas mettre l'affection (être affecté) sur le compte d'un "moi empirique", qui serait détachable d'un ego transcendantal indifférent et planant au-dessus du corps dans sa pureté du même métal (transcendantale).
J'insiste sur le fait qu'il ressort de là qu'une approche de type transcendantal, kantienne, est par là exclue : la notion de "représentation" ne convient pas : ni la volonté, ni le sentiment, ni la sensation ne sont des représentations. (Aimer, vouloir, ce n'est pas se représenter quoi que ce soit).

Maintenant, si tu veux dire que Descartes gâche le boulot en interprétant comme "chose qui pense" et par conséquent, comme "âme", ce qu'il vient de découvrir, j'ai plutôt le sentiment que nous sommes tous d'accord, toi, moi, Henry, et j'ai l'impression qu'HKS soutiendrait aussi le projet. Après, il fait de la pensée l'attribut d'une substance, et là il part en vrille, c'est clair.

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Message par Courtial Sam 14 Sep 2013 - 9:31

neopilina a écrit:A partir de Descartes, qui débouche dès la quatrième Méditation ( Tiens ? ) sur le néant, tous les meilleurs, chacun à leur façon, mais toujours au sein du paradigme cartésien, ce qui en dit long, fonceront vers celui-ci : Leibniz, Kant, Hegel, Husserl, Heidegger, Sartre. N’est-ce pas là la version issue de la réduction cartésienne du Non-Être qu’inauguralement Parménide nomme avec répugnance pour uniquement le réprouver ? C’est ce que je vais essayer de déterminer. La philosophie grecque est, dialectiquement, une Tragédie, qui a pour parallèle philosophique l’embonpoint croissant du Non-Être via Platon et la suite. Jusqu’à ce que la réduction cartésienne en fasse le néant, où le préalable n’est plus l’Être, l’existence, mais seulement la conscience ? Peut-être. A partir de Parménide, la philosophie, son histoire, est un déclin oublieux, une pente savonneuse, dialectiquement dit donc. Beaufret dans son « Introduction à une lecture du poème de Parménide » au P.U.F. à ces mots révélateurs : « … pour quelle raison Kant, à la fin de l’Analytique transcendantale, après avoir assigné comme « principe suprême de tous les jugements synthétiques », la « possibilité de l’expérience » c'est à dire la « relation à l’objet en général » qui, pas plus que l’Eov de Parménide n’est un étant, ne requiert elle-même aucun objet donné, éprouve le besoin de terminer son enquête par une division du concept de Nichts » ? Quoi qu’il arrive, pas question de minorer, évidemment les acquis kantiens, et plus généralement ceux de la philosophie postcartésienne, mais donc, lui, ou encore les autres grands de l’épisode cartésien, jusqu’à Sartre, avec leurs talents, leurs intelligences, hors-normes,
J'avais oublié ce texte de Beaufret. C'est un peu retors, parce que "pour quelle raison.." ne suffit pas à rendre intelligible, mais je suppose que le texte de Beaufret continue... Ici, on a l'impression d'un simple rapprochement.
Mais en gros tout cela me paraît probable (je ne peux dire plus). L'analyse kantienne du "rien" est sans prétention ontologique, purement transcendantale. Ce sont des "rien" logiques.

(Je rappelle la distinction : il y a, d'après Kant, 4 sortes de "rien" :
- L'être de raison, qui est un concept vide sans objet
- l'être imaginaire, qui est une intuition vide, sans objet
- l'être privatif (ce qui n'est que pur manque), objet vide d'un concept
- le rien de la négation, objet vide sans concept. )

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