Et le progrès ?
+11
hks
Bergame
poussbois
quid
neopilina
lanK
euthyphron
baptiste
Ataraxie
victor.digiorgi
Courtial
15 participants
Page 7 sur 14
Page 7 sur 14 • 1 ... 6, 7, 8 ... 10 ... 14
Re: Et le progrès ?
.
Oui, c'est ça, je manque l'esprit de la philosophie de Spinoza.
Pourquoi ?
Parce que je ne sais pas que Spinoza ne se sert ni du vocabulaire, ni de la syntaxe, ni de la grammaire, qui sont dans leur essence divisibilité et hétérogénéité explicatives de tout ce qu'on veut en science comme en philosophie, y compris la substance spinozienne ...
.
Oui, c'est ça, je manque l'esprit de la philosophie de Spinoza.
Pourquoi ?
Parce que je ne sais pas que Spinoza ne se sert ni du vocabulaire, ni de la syntaxe, ni de la grammaire, qui sont dans leur essence divisibilité et hétérogénéité explicatives de tout ce qu'on veut en science comme en philosophie, y compris la substance spinozienne ...
.
victor.digiorgi- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 2032
Date d'inscription : 23/04/2013
Re: Et le progrès ?
hks a écrit:tu réagis plus fort aux mots qu' aux idées
Je te nomme céans psychologue en chef de l'asile de fous.
.
_________________
.
.
.
Au nom de l'ART, de la SCIENCE et de la PHILOSOPHIE. (Ainsi soit-il.)
.
.
.
victor.digiorgi- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 2032
Date d'inscription : 23/04/2013
Re: Et le progrès ?
à Victor
Je ne te prends pas pour un idiot. Ce que tu sais tu ne veux pas le savoir.
Je ne te prends pas pour un idiot. Ce que tu sais tu ne veux pas le savoir.
hks- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 12510
Localisation : Hauts de Seine
Date d'inscription : 04/10/2007
Re: Et le progrès ?
Beaucoup de psychologues sont des charlots : fac mais pas médecine.
Mon psychiatre est l'un des meilleurs du pays, c'est l'expert en la matière auprès de la cour de cassation, et auprès de quelques cours d'assises, il est criminologue, germanophone accompli. J'ai une dette à l'égard de la psychiatrie.
Je pense avoir réussi ce que Foucault a de façon brillante tenté dans son Histoire de la folie ( = celle de la façon dont l'Occident a traité ses fous de la Renaissance à aujourd'hui, en plus de l'ouvrage historique remarquable, on apprend beaucoup sur nous ! ). C'est dans III, j'y reviendrais.
En plus de lui devoir la vie, j'ai eu l'honneur de sa conversation pendant presque dix ans. Un grand bonhomme. On se voit plus, je vais mieux ... Il me manque.
P.S. Prière de ne pas m'emmerder avec le transfert, quand je suis arrivé devant lui, j'avais déjà lu peu, il a eu lieu et a très vite été évacué.
Mon psychiatre est l'un des meilleurs du pays, c'est l'expert en la matière auprès de la cour de cassation, et auprès de quelques cours d'assises, il est criminologue, germanophone accompli. J'ai une dette à l'égard de la psychiatrie.
Je pense avoir réussi ce que Foucault a de façon brillante tenté dans son Histoire de la folie ( = celle de la façon dont l'Occident a traité ses fous de la Renaissance à aujourd'hui, en plus de l'ouvrage historique remarquable, on apprend beaucoup sur nous ! ). C'est dans III, j'y reviendrais.
En plus de lui devoir la vie, j'ai eu l'honneur de sa conversation pendant presque dix ans. Un grand bonhomme. On se voit plus, je vais mieux ... Il me manque.
P.S. Prière de ne pas m'emmerder avec le transfert, quand je suis arrivé devant lui, j'avais déjà lu peu, il a eu lieu et a très vite été évacué.
_________________
" Tout Étant produit par moi m'est donné (c'est son statut philosophique), a priori, et il est Mien (cogito, conscience de Soi, libéré du Poêle) ". " Savoir guérit, forge. Et détruit tout ce qui doit l'être ", ou, équivalents, " Tout l'Inadvertancier constitutif doit disparaître ", " Le progrès, c'est la liquidation du Sujet empirique, notoirement névrotique, par la connaissance ". " Il faut régresser et recommencer, en conscience ". Moi.
C'est à pas de colombes que les Déesses s'avancent.
neopilina- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 8364
Date d'inscription : 31/10/2009
Re: Et le progrès ?
hks a écrit:
Ce que tu sais tu ne veux pas le savoir.
Alors celle-là, je ne la savais pas ! ...
Elle est bien bonne et je vais l'encadrer.
.
_________________
.
.
.
Au nom de l'ART, de la SCIENCE et de la PHILOSOPHIE. (Ainsi soit-il.)
.
.
.
victor.digiorgi- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 2032
Date d'inscription : 23/04/2013
Re: Et le progrès ?
On parle ordinairement de lois par analogie avec les lois humaines, cet abus de langage peut conduire à des interprétations non désirables, c’est pourquoi il est préférable de parler d’invariants performatifs.victor.digiorgi a écrit:Pour commencer, je jette sans problème le concept d'un « en soi » isolé du reste du monde dans la poubelle de l'idéel du « vrai » platonicien, c'est-à-dire - dans notre cas - dans le domaine de l'illusion de la métaphore d'un vocabulaire pris comme vérité selon la démonstration de Nietzsche nichée au creux de son petit texte intitulé « Vérité et mensonge au sens extramoral ». (Le fait de nommer une chose ne dévoile pas l'essence de la chose.)
Cela dit, la science n'a pas pour objectif d'articuler des invariants performatifs (pour reprendre tes termes)
Il existe un codage extrêmement précis de l'Univers. Ces invariants sont universels, absolus car ils ne dépendent ni de la personne qui les étudie ni de l'état du système observé. Ils sont éternels et intemporels. Grâce à ces machines à remonter le temps que sont les télescopes, nous constatons que les propriétés des galaxies lointaines vues dans leur enfance peuvent s'expliquer avec les mêmes lois physiques que les galaxies proches vues dans leur maturité. Ils sont omnipotents puisque rien dans l'Univers, du plus petit atome au plus grand amas de galaxies, n'échappe à leur emprise. Enfin, ils sont omniscients : les systèmes physiques dans l'Univers n'ont pas à les informer de leurs états particuliers pour que ces invariants agissent sur eux.
Si je dis lois, au lieu d’invariants j’implique l’existence d’une autorité législatrice. Il m’est possible de constater que l’univers est réglé depuis sa naissance, que le seul à posséder la combinaison gagnante est le notre, je peux attribuer cette propriété au hasard ou en répondant à la question « pourquoi », à la nécessité.
Des points de vue philosophique, la substance est la réalité permanente qui sert de substrat aux attributs changeants. La substance est ce qui existe en soi, en dessous des accidents, sans changements ; un concept synonyme de l’essence. Elle s'oppose aux accidents variables, qui n'existent pas en et par eux-mêmes.
Dans son sens premier, la substance est conçue comme existant par soi, car, dans le cas contraire, elle serait attribut d'un autre être et substance seulement dans un sens relatif.
Tu prétends que Spinoza est une sorte de précurseur de la physique contemporaine puis tu envois le concept d’ «en soi » au gémonies, trop facile. Pour Spinoza la substance est « ce qui est en soi et est conçu par soi, c'est-à-dire ce dont le concept n'a pas besoin du concept d'une autre chose pour être formé » (Éthique I) La substance chez Spinoza, encore une fois je ne suis pas spécialiste, est construite sur le mode déductif, donc répond à la question « pourquoi » et abouti nécessairement à l’idée de la cause ultime.
Les sciences s’occupent des invariants performatifs, elles répondent à la question comment, et ne répondent pas à la question du hasard ou de la nécessité, Spinoza prétendait y répondre. La manière d'interroger l'univers de la science contemporaine et celle de Spinoza sont aux antipodes l'une de l'autre et amalgamer les deux dans une sorte de projet commun est incongrue.
baptiste- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 3117
Date d'inscription : 21/03/2012
Re: Et le progrès ?
.
Baptiste,
je ne suis évidemment pas d'accord sur l'incongruité d'un amalgame de la science et de la philosophie, tout au moins lorsque c'est possible. Or, justement, dans le cas qui nous occupe ici, à savoir le rapprochement allant jusqu'à la superposition de la substance spinozienne et de la physique moderne est de mon point de vue possible dans le cadre d'une pensée radicalement matérialiste.
Cela dit, nombreux sont les philosophes qui l'ignorent, mais ça fait un bon moment que la science s'est chargée de la question de savoir non seulement comment mais aussi pourquoi. Plus personne n'a aujourd'hui l'exclusivité du fameux « pourquoi ». Il serait temps que la nouvelle parvienne à l'esprit des penseurs de la pensée qui ignorent encore la chose.
Re-cela dit, il est de mon point de vue injuste d'appliquer un antropomorphisme sur le terme « loi », mais si on désire absolument remplacer ce mot par le terme « invariant performatif », je n'y vois aucun inconvénient, car ça ne change rien à ce que je me suis permis d'avancer plus haut, à savoir que la science n'a pas pour objectif d'articuler des invariants performatifs, mais d'expliquer l'articulation de ces invariants par le langage qui lui est propre et qui est celui de la méthode scientifique.
.
Baptiste,
je ne suis évidemment pas d'accord sur l'incongruité d'un amalgame de la science et de la philosophie, tout au moins lorsque c'est possible. Or, justement, dans le cas qui nous occupe ici, à savoir le rapprochement allant jusqu'à la superposition de la substance spinozienne et de la physique moderne est de mon point de vue possible dans le cadre d'une pensée radicalement matérialiste.
Cela dit, nombreux sont les philosophes qui l'ignorent, mais ça fait un bon moment que la science s'est chargée de la question de savoir non seulement comment mais aussi pourquoi. Plus personne n'a aujourd'hui l'exclusivité du fameux « pourquoi ». Il serait temps que la nouvelle parvienne à l'esprit des penseurs de la pensée qui ignorent encore la chose.
Re-cela dit, il est de mon point de vue injuste d'appliquer un antropomorphisme sur le terme « loi », mais si on désire absolument remplacer ce mot par le terme « invariant performatif », je n'y vois aucun inconvénient, car ça ne change rien à ce que je me suis permis d'avancer plus haut, à savoir que la science n'a pas pour objectif d'articuler des invariants performatifs, mais d'expliquer l'articulation de ces invariants par le langage qui lui est propre et qui est celui de la méthode scientifique.
.
_________________
.
.
.
Au nom de l'ART, de la SCIENCE et de la PHILOSOPHIE. (Ainsi soit-il.)
.
.
.
victor.digiorgi- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 2032
Date d'inscription : 23/04/2013
Re: Et le progrès ?
à Baptiste
En fait la démarche de Spinoza c'est l'inverse. Il part de la substance. Il décrit le comment ( pas le pour-quoi, refus d' une finalité ) de manière effectivement déductive . C'est un travail spéculatif du moins dans la partie ontologique .( disons que la description des passions et des affects et la politique renvoient aussi à une observation empirique ).
Mais sur le fond tu as raison les deux démarches sont opposées .
Les deux domaines sont distincts mais pas exclusifs. On peut être scientifique et par ailleurs métaphysicien . Le tout est de bien cerner et distinguer les deux domaines (physique ET métaphysique ).
La substance chez Spinoza, encore une fois je ne suis pas spécialiste, est construite sur le mode déductif, donc répond à la question « pourquoi » et abouti nécessairement à l’idée de la cause ultime.
En fait la démarche de Spinoza c'est l'inverse. Il part de la substance. Il décrit le comment ( pas le pour-quoi, refus d' une finalité ) de manière effectivement déductive . C'est un travail spéculatif du moins dans la partie ontologique .( disons que la description des passions et des affects et la politique renvoient aussi à une observation empirique ).
Mais sur le fond tu as raison les deux démarches sont opposées .
Moi je le perçois ainsi.La manière d'interroger l'univers de la science contemporaine et celle de Spinoza sont aux antipodes l'une de l'autre et amalgamer les deux dans une sorte de projet commun est incongrue.
Les deux domaines sont distincts mais pas exclusifs. On peut être scientifique et par ailleurs métaphysicien . Le tout est de bien cerner et distinguer les deux domaines (physique ET métaphysique ).
hks- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 12510
Localisation : Hauts de Seine
Date d'inscription : 04/10/2007
Re: Et le progrès ?
.
Si je puis me permettre de proposer une occasion de rigoler un peu avec les quelques exemples suivants de questions :
Qu'est-ce que l'Être ?
Réponse
Physique : Dieu seul le sait.
Métaphysique : Dieu seul le sait.
Pourquoi y a-t-il de l'Être plutôt que rien ?
Réponse
Physique : Dieu seul le sait.
Métaphysique : Dieu seul le sait.
Existe-t-il une cause première ?
Réponse
Physique : Dieu seul le sait.
Métaphysique : Dieu seul le sait.
La cause première est-elle matérielle ou spirituelle ?
Réponse
Physique : Dieu seul le sait.
Métaphysique : Dieu seul le sait.
Est-ce que Dieu existe ?
Réponse
Physique : Dieu seul le sait.
Métaphysique : Dieu seul le sait.
Est-ce que Dieu est Volonté (monothéisme) ou Nécessité (panthéisme) ?
Réponse
Physique : Dieu seul le sait.
Métaphysique : Dieu seul le sait.
Est-ce que l'âme individuelle est immortelle ?
Réponse
Physique : Dieu seul le sait.
Métaphysique : Dieu seul le sait.
Quel est le sens de la vie ?
Réponse
Physique : Dieu seul le sait.
Métaphysique : Dieu seul le sait.
Qu'est-ce que la substance ?
Réponse
Physique : Dieu seul le sait.
Métaphysique : Dieu seul le sait.
En quoi consiste la finalité des choses ?
Réponse
Physique : Dieu seul le sait.
Métaphysique : Dieu seul le sait.
Quel est le rapport entre la matière et l'Esprit?
Réponse
Métaphysique : Dieu seul le sait.
Science : Dieu seul le sait.
Comment faire le lien entre l'Être, l'Univers et soi ?
Réponse
Physique : Dieu seul le sait.
Métaphysique : Dieu seul le sait.
Le vide est-il le rien ?
Réponse
Physique : Dieu seul le sait.
Métaphysique : Dieu seul le sait.
.
.
.
Mais à bien y regarder, on s'aperçoit vite que les réponses proposées ci-dessus à ces questions sont tout à fait sérieuses ...
.
.
.
Si je puis me permettre de proposer une occasion de rigoler un peu avec les quelques exemples suivants de questions :
Qu'est-ce que l'Être ?
Réponse
Physique : Dieu seul le sait.
Métaphysique : Dieu seul le sait.
Pourquoi y a-t-il de l'Être plutôt que rien ?
Réponse
Physique : Dieu seul le sait.
Métaphysique : Dieu seul le sait.
Existe-t-il une cause première ?
Réponse
Physique : Dieu seul le sait.
Métaphysique : Dieu seul le sait.
La cause première est-elle matérielle ou spirituelle ?
Réponse
Physique : Dieu seul le sait.
Métaphysique : Dieu seul le sait.
Est-ce que Dieu existe ?
Réponse
Physique : Dieu seul le sait.
Métaphysique : Dieu seul le sait.
Est-ce que Dieu est Volonté (monothéisme) ou Nécessité (panthéisme) ?
Réponse
Physique : Dieu seul le sait.
Métaphysique : Dieu seul le sait.
Est-ce que l'âme individuelle est immortelle ?
Réponse
Physique : Dieu seul le sait.
Métaphysique : Dieu seul le sait.
Quel est le sens de la vie ?
Réponse
Physique : Dieu seul le sait.
Métaphysique : Dieu seul le sait.
Qu'est-ce que la substance ?
Réponse
Physique : Dieu seul le sait.
Métaphysique : Dieu seul le sait.
En quoi consiste la finalité des choses ?
Réponse
Physique : Dieu seul le sait.
Métaphysique : Dieu seul le sait.
Quel est le rapport entre la matière et l'Esprit?
Réponse
Métaphysique : Dieu seul le sait.
Science : Dieu seul le sait.
Comment faire le lien entre l'Être, l'Univers et soi ?
Réponse
Physique : Dieu seul le sait.
Métaphysique : Dieu seul le sait.
Le vide est-il le rien ?
Réponse
Physique : Dieu seul le sait.
Métaphysique : Dieu seul le sait.
.
.
.
Mais à bien y regarder, on s'aperçoit vite que les réponses proposées ci-dessus à ces questions sont tout à fait sérieuses ...
.
.
.
_________________
.
.
.
Au nom de l'ART, de la SCIENCE et de la PHILOSOPHIE. (Ainsi soit-il.)
.
.
.
victor.digiorgi- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 2032
Date d'inscription : 23/04/2013
Re: Et le progrès ?
Victor, je ne parle pas d’amalgame science et philosophie, mais d’amalgame de l’idée de substance de Spinoza et des concepts de la physique contemporaine. Au lieu d’invariants performatifs Heisenberg parlait de « régularités nomologiques » et « d’agencement des différents niveaux de la réalité », l’idée reste la même, celle d’une multitude de connections pourvues de sens, Spinoza parle de l’unité du monde, d’une seule connexion pourvue de sens c’est en cela qu’il y a incompatibilité.
Le but de la science c’est de comprendre comment ces connections fonctionnent pour décrire ce que l’on nomme réalité. Expliquer c’est faire comprendre, c’est enseigner pas découvrir avant d’expliquer il faut avoir compris.
HKS, tu dis « il part de la substance », il faudrait pour que ce soit correct que la substance fut une réalité objective que tout le monde puisse aussi la voir ou la percevoir, la mesurer, en ressentir les effets… il n’en est rien la substance de Spinoza est une réalité subjective. On en avait parlé au sujet des systèmes, Spinoza définit la connaissance intuitive comme celle « qui progresse de l’idée adéquate de l’essence formelle de certains attributs de Dieu jusqu’à la connaissance adéquate de l’essence des choses » (Ethique, deuxième partie, proposition 40, scolie 2) il définit une réalité subjective, la substance est une « idée adéquate ».
La science est factuelle, elle répond à des questions objectives, elle ne répond pas à la question du hasard et de la nécessité qui fonde la réponse éthique. Pour en rester à l'exemple de la génétique, la science a appris à dire comment se passe la reproduction, comment se forment les avortements spontanés mais elle ne répond pas à la question de l’eugénisme.
Le but de la science c’est de comprendre comment ces connections fonctionnent pour décrire ce que l’on nomme réalité. Expliquer c’est faire comprendre, c’est enseigner pas découvrir avant d’expliquer il faut avoir compris.
HKS, tu dis « il part de la substance », il faudrait pour que ce soit correct que la substance fut une réalité objective que tout le monde puisse aussi la voir ou la percevoir, la mesurer, en ressentir les effets… il n’en est rien la substance de Spinoza est une réalité subjective. On en avait parlé au sujet des systèmes, Spinoza définit la connaissance intuitive comme celle « qui progresse de l’idée adéquate de l’essence formelle de certains attributs de Dieu jusqu’à la connaissance adéquate de l’essence des choses » (Ethique, deuxième partie, proposition 40, scolie 2) il définit une réalité subjective, la substance est une « idée adéquate ».
La science est factuelle, elle répond à des questions objectives, elle ne répond pas à la question du hasard et de la nécessité qui fonde la réponse éthique. Pour en rester à l'exemple de la génétique, la science a appris à dire comment se passe la reproduction, comment se forment les avortements spontanés mais elle ne répond pas à la question de l’eugénisme.
baptiste- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 3117
Date d'inscription : 21/03/2012
Re: Et le progrès ?
C'est valable autant pour la science que pour la philosophie, ça.baptiste a écrit:Expliquer c’est faire comprendre, c’est enseigner pas découvrir avant d’expliquer il faut avoir compris.
Avant d'expliquer quoi que ce soit, Spinoza fait comme tout le monde : il explore et cherche à comprendre, et comprend souvent, d'ailleurs.
La main guidant sa plume sur le papier ne précède pas les pensées qui se font dans sa tête. Et ces pensées, si l'on en croit les explications qu'il donne, elle sont morcelées, cloisonnées, divisées, isolées et se déploient dans une multitude de directions et sur une multitude de paliers.
Si ensuite il unifie tous les éléments sur lesquels il a travaillé en fonction d'une seule idée, il ne s'éloigne pas de la science, y compris celle d'Heisenberg, science qui a pour objectif de ne parler en fin de compte que d'une seule et unique chose, à savoir le monde. (Le même monde que celui de Spinoza et de sa substance.)
.
_________________
.
.
.
Au nom de l'ART, de la SCIENCE et de la PHILOSOPHIE. (Ainsi soit-il.)
.
.
.
victor.digiorgi- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 2032
Date d'inscription : 23/04/2013
Re: Et le progrès ?
à Baptiste
C'est à dire que ce qui est nommé substance peut être nommé autrement .C est l'idée qui est importante pas le mot .
C' est une Idée. Spinoza la pense. Ce n'est certes pas une perception sensible. Nous avons des idées universelles à prétention objective et largement à prétention plus objectives que les perceptions dont nous ressentons les effets.
Quelle idée ? L'idée de l'existence infinie cause de soi ( nommée substance). La substance chez Spinoza ne se tient pas dessous. Elle est l' existence infinie. Elle est plus exactement une existence qui s'exprime infiniment . Elle est un acte infini d' exister.
C' est de cette idée qu'il déduit... et qu'il va déduire ( et oui ) une éthique ( une sagesse de vie ). La démarche est rationaliste .
La cinquième partie de l' Ethique est de mon point de vue plus spirituelle que rationaliste, il n'empêche qu'intégralement, jusqu' à la fin, Spinoza démontre.
Sur la morale ( thème qui te préoccupe ) Spinoza ce n'est pas un savant , c 'est un philosophe, il prend donc position sur le déterminisme, la liberté. Il a une idée de la situation "humaine" et propose une voie vers la béatitude ( c'est apparemment son but ). Cette voie implique l' entente cordiale des hommes de raisons.
En ce sens pour en revenir au sujet , il juge possible un certain progrès , personnel d' abord, collectif aussi.
Il n'aurait pas écrit l' Ethique sans en espérer quelques effets.
C'est à dire que ce qui est nommé substance peut être nommé autrement .C est l'idée qui est importante pas le mot .
C' est une Idée. Spinoza la pense. Ce n'est certes pas une perception sensible. Nous avons des idées universelles à prétention objective et largement à prétention plus objectives que les perceptions dont nous ressentons les effets.
Quelle idée ? L'idée de l'existence infinie cause de soi ( nommée substance). La substance chez Spinoza ne se tient pas dessous. Elle est l' existence infinie. Elle est plus exactement une existence qui s'exprime infiniment . Elle est un acte infini d' exister.
C' est de cette idée qu'il déduit... et qu'il va déduire ( et oui ) une éthique ( une sagesse de vie ). La démarche est rationaliste .
La cinquième partie de l' Ethique est de mon point de vue plus spirituelle que rationaliste, il n'empêche qu'intégralement, jusqu' à la fin, Spinoza démontre.
Sur la morale ( thème qui te préoccupe ) Spinoza ce n'est pas un savant , c 'est un philosophe, il prend donc position sur le déterminisme, la liberté. Il a une idée de la situation "humaine" et propose une voie vers la béatitude ( c'est apparemment son but ). Cette voie implique l' entente cordiale des hommes de raisons.
En ce sens pour en revenir au sujet , il juge possible un certain progrès , personnel d' abord, collectif aussi.
Il n'aurait pas écrit l' Ethique sans en espérer quelques effets.
Dernière édition par hks le Dim 30 Juin 2013 - 22:19, édité 1 fois
hks- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 12510
Localisation : Hauts de Seine
Date d'inscription : 04/10/2007
Re: Et le progrès ?
hks a écrit:à Baptiste
C' est de cette idée qu'il déduit... et qu'il va déduire ( et oui ) une éthique ( une sagesse de vie ). La démarche est rationaliste .
La cinquième partie de l' Ethique est de mon point de vue plus spirituelle que rationaliste, il n'empêche qu'intégralement, jusqu' à la fin, Spinoza démontre.
Sur la morale ( thème qui te préoccupe ) Spinoza ce n'est pas un savant , c 'est un philosophe, il prend donc position sur le déterminisme, la liberté. Il a une idée de la situation "humaine" et propose une voie vers la béatitude ( c'est apparemment son but ). Cette voie implique l' entente cordiale des hommes de raisons.
En ce sens pour en revenir au sujet , il juge possible un certain progrès , personnel d' abord, collectif aussi.
Il n'aurait pas écrit l' Ethique sans en espérer quelques effets.
Spinoza est rationnel cela ne fait de doute pour personne. Sciences et philosophie sont logiques et rationnelles, mais ne sont ni complémentaires ni subordonnées même si elles ne peuvent s’ignorer l’une, l’autre. S’il peut y avoir des rapprochements, l’un n’est pas là pour valider ou invalider l’autre. La science a pour objet l’étude objective de la nature, elle est factuelle, elle vise un savoir commun. La philosophie est d’abord intuition, elle a pour objet des réalités subjectives, c'est à dire qui prennent naissance dans le sujet qui les penses. La liberté est un concept, pas une réalité objective, la conscience aussi. Y aurait-il un progrès à espérer en comparant les dire de l’un et de l’autre de plus à des époques différentes? J’en doute.
Contrairement à ce que prévoyaient les hommes des lumières, le progrès n’est pas linéaire, il connaît parfois des régressions. La réflexion économique avait depuis longtemps pris son autonomie par rapport à la morale et la réflexion scientifique qui s’est trop longtemps désintéressée de ce que l’on pouvait faire du savoir quelle proposait se retrouve elle aussi au cœur du débat éthique.
Je suis intimement convaincu, mais c’est une intuition, que sciences et philosophie ont des dynamiques propres, qu’il existe des dynamiques propres à chaque manière d’aborder la connaissance qu’il existe des moments où il leur faut se rapprocher et se comprendre et d’autres ou chacun doit progresser sur son chemin propre pour parvenir à un point de maturité supérieur. Il faut juste maintenir une communauté de gens qui aient un minimum d’intérêt dans les deux domaines pour que le jour ou il est nécessaire de faire un accrochage il soit possible.
Depuis une dizaine d’années je participe régulièrement à des réunions de travail avec des permanents de Nature et Progrès, la confédération paysanne et un tas d’autres de même obédience et tout aussi régulièrement avec des représentants de Syngenta, Bayer et un tas d'autres techno-scientifiques, de quoi alimenter la question de la nature du progrès même en partant d’une population « homogène », même anciens élèves d’un système éducatif unique, même classe sociale « moyenne », même pays, même histoire….
baptiste- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 3117
Date d'inscription : 21/03/2012
Re: Et le progrès ?
baptiste a écrit:Je suis intimement convaincu, mais c’est une intuition, que sciences et philosophie ont des dynamiques propres, qu’il existe des dynamiques propres à chaque manière d’aborder la connaissance qu’il existe des moments où il leur faut se rapprocher et se comprendre et d’autres ou chacun doit progresser sur son chemin propre pour parvenir à un point de maturité supérieur. Il faut juste maintenir une communauté de gens qui aient un minimum d’intérêt dans les deux domaines pour que le jour ou il est nécessaire de faire un accrochage il soit possible.
Lu attentivement et approuvé sans réserve.
J'ajouterais simplement que mon intuition me dit que d'importants domaines ou de nombreux détails d'importance de la philosophie et de la science se recoupent, se superposent, se confondent, malgré toutes les différences qui caractérisent leur dynamique et leur cheminement, et que ça vaut la peine de s'intéresser à ce phénomène.
.
_________________
.
.
.
Au nom de l'ART, de la SCIENCE et de la PHILOSOPHIE. (Ainsi soit-il.)
.
.
.
victor.digiorgi- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 2032
Date d'inscription : 23/04/2013
Re: Et le progrès ?
Bien sur, ce dialogue mutuel est mutuellement bénéfique, surtout quand chacun à une conscience aiguë de sa place.
Les pires âneries émanent de ceux qui ignorent les limites des disciplines ( Voir a contrario le fantastique exemple de Lemaître.).
http://fr.wikipedia.org/wiki/Georges_Lema%C3%AEtre
Les pires âneries émanent de ceux qui ignorent les limites des disciplines ( Voir a contrario le fantastique exemple de Lemaître.).
http://fr.wikipedia.org/wiki/Georges_Lema%C3%AEtre
_________________
" Tout Étant produit par moi m'est donné (c'est son statut philosophique), a priori, et il est Mien (cogito, conscience de Soi, libéré du Poêle) ". " Savoir guérit, forge. Et détruit tout ce qui doit l'être ", ou, équivalents, " Tout l'Inadvertancier constitutif doit disparaître ", " Le progrès, c'est la liquidation du Sujet empirique, notoirement névrotique, par la connaissance ". " Il faut régresser et recommencer, en conscience ". Moi.
C'est à pas de colombes que les Déesses s'avancent.
neopilina- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 8364
Date d'inscription : 31/10/2009
Re: Et le progrès ?
.
Les pires âneries émanent de ceux qui, comme le premier pape venu, s'imaginent que n'IMPORTE QUEL domaine de la science et n'IMPORTE QUEL domaine de la philosophie se recoupent, se superposent, se confondent, pourvu que ça fait leur affaire.
Les pires âneries émanent aussi de ceux qui, découvrant l'absurdité d'une telle proposition de combinaison opportuniste de la science et de la philosophie, en déduisent qu'AUCUN domaine de la science et AUCUN domaine de la philosophie ne se recoupent, ne se superposent, ne se confondent.
.
Les pires âneries émanent de ceux qui, comme le premier pape venu, s'imaginent que n'IMPORTE QUEL domaine de la science et n'IMPORTE QUEL domaine de la philosophie se recoupent, se superposent, se confondent, pourvu que ça fait leur affaire.
Les pires âneries émanent aussi de ceux qui, découvrant l'absurdité d'une telle proposition de combinaison opportuniste de la science et de la philosophie, en déduisent qu'AUCUN domaine de la science et AUCUN domaine de la philosophie ne se recoupent, ne se superposent, ne se confondent.
.
_________________
.
.
.
Au nom de l'ART, de la SCIENCE et de la PHILOSOPHIE. (Ainsi soit-il.)
.
.
.
victor.digiorgi- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 2032
Date d'inscription : 23/04/2013
Re: Et le progrès ?
victor.digiorgi a écrit:.
Les pires âneries émanent de ceux qui, comme le premier pape venu, s'imaginent que n'IMPORTE QUEL domaine de la science et n'IMPORTE QUEL domaine de la philosophie se recoupent, se superposent, se confondent, pourvu que ça fait leur affaire.
Les pires âneries émanent aussi de ceux qui, découvrant l'absurdité d'une telle proposition de combinaison opportuniste de la science et de la philosophie, en déduisent qu'AUCUN domaine de la science et AUCUN domaine de la philosophie ne se recoupent, ne se superposent, ne se confondent.
.
Ce que je souligne est de trop, sans doute emporté par ton élan, :pirat: .
neopilina- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 8364
Date d'inscription : 31/10/2009
Re: Et le progrès ?
.
Ah non, pas d'élan, là, mon ami, mais de la réflexion et du constat ...
.
Ah non, pas d'élan, là, mon ami, mais de la réflexion et du constat ...
.
_________________
.
.
.
Au nom de l'ART, de la SCIENCE et de la PHILOSOPHIE. (Ainsi soit-il.)
.
.
.
victor.digiorgi- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 2032
Date d'inscription : 23/04/2013
Re: Et le progrès ?
à Baptiste
Pour les concepts que tu cites la liberté n'est pas seulement à prendre comme liberté de la volonté( libre arbitre ) il y a la liberté objective de celui qui n'est pas esclave . La conscience renvoie au sujet ( cogito) certes; encore qu'on puisse penser des consciences "collectives". Il y a toujours un progrès à espérer de la clarification des concepts ( ou du sens des mots ).
La philosophie anglo-saxonne( philosophie de l'esprit ou analytique ) est orientée dans ce sens, dans le sens d'une compréhension des faits de langage et son activité de mon point de vue génère des progrès (du moins dans la compréhension mutuelle).
Je suis d'accord avec toi mais il n''est pas démontré ni même intuitionné que la subjectivité n' engendre que des savoirs relatifs . (Bon là je défends la philosophie traditionnelle et son projet méta-physique.)La philosophie est d’abord intuition, elle a pour objet des réalités subjectives, c'est à dire qui prennent naissance dans le sujet qui les pense.
Pour les concepts que tu cites la liberté n'est pas seulement à prendre comme liberté de la volonté( libre arbitre ) il y a la liberté objective de celui qui n'est pas esclave . La conscience renvoie au sujet ( cogito) certes; encore qu'on puisse penser des consciences "collectives". Il y a toujours un progrès à espérer de la clarification des concepts ( ou du sens des mots ).
La philosophie anglo-saxonne( philosophie de l'esprit ou analytique ) est orientée dans ce sens, dans le sens d'une compréhension des faits de langage et son activité de mon point de vue génère des progrès (du moins dans la compréhension mutuelle).
hks- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 12510
Localisation : Hauts de Seine
Date d'inscription : 04/10/2007
Re: Et le progrès ?
hks,
Je ne sais absolument pas pourquoi, mais le monde anglo-saxon s'est toujours montré incapable de métaphysique. La philosophie anglo-saxonne dés ces débuts ramende celle du continent.
Propos qui n'exclue pas les originalités positives du monde anglo-saxon ( Sciences cognitives, etc. ).
Je ne sais absolument pas pourquoi, mais le monde anglo-saxon s'est toujours montré incapable de métaphysique. La philosophie anglo-saxonne dés ces débuts ramende celle du continent.
Propos qui n'exclue pas les originalités positives du monde anglo-saxon ( Sciences cognitives, etc. ).
_________________
" Tout Étant produit par moi m'est donné (c'est son statut philosophique), a priori, et il est Mien (cogito, conscience de Soi, libéré du Poêle) ". " Savoir guérit, forge. Et détruit tout ce qui doit l'être ", ou, équivalents, " Tout l'Inadvertancier constitutif doit disparaître ", " Le progrès, c'est la liquidation du Sujet empirique, notoirement névrotique, par la connaissance ". " Il faut régresser et recommencer, en conscience ". Moi.
C'est à pas de colombes que les Déesses s'avancent.
neopilina- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 8364
Date d'inscription : 31/10/2009
Re: Et le progrès ?
.
« Waldo Emerson gave a speech entitled "The American Scholar" in 1837, which Oliver Wendell Holmes, Sr. considered to be America's "Intellectual Declaration of Independence". »
Il s'agit d'une Déclaration d'indépendance intellectuelle par rapport à l'Europe en général et à l'Allemagne en particulier. C'est moi qui ajoute. Ce n'est pas une incapacité, mais une volonté de refus d'un idéel trop étranger au pragmatisme américain sur un continent où tout le monde a été forcé dès le début par la nature dans laquelle il a dû se débrouiller sans avoir trop le temps de réfléchir à ce qu'il faisait.
Référence : http://en.wikipedia.org/wiki/Ralph_Waldo_Emerson
Cette volonté de pragmatisme, on la trouve encore aujourd'hui dans l'enseignement nord américain.
Je l'ai personnellement constaté d'une certaine façon. Il existe encore aujourd'hui une opposition entre l'idéalisme d'un enseignement européen très orienté vers le raisonnement abstrait et le pragmatisme d'un enseignement nord américain très orienté ver l'application pratique débouchant sur des solutions rapides.
Je l'ai constaté avec les études universitaires de ma fille, qui s'est frottée à l'enseignement nord américain puis à l'enseignement français. Je ne voudrais surtout pas généraliser, bien sûr, mais lorsqu'elle s'est trouvée dans une classe de mathématiques supérieures, en France, elle avait beaucoup de mal à suivre les raisonnements théoriques qui y étaient développés, contrairement à ses camarades de classes, qui, de leur côté se trompait presque toujours de solution face aux problèmes pratiques un peu trop pointus, alors que ma fille ne faisait jamais AUCUNE erreur. Son professeur était toujours étonné par ça ...
Par la suite, j'ai approfondi la chose, et ça l'a confirmée, à savoir que dans le domaine de la théorie, on est plus à l'aise en Europe, tandis que dans le domaine de la pratique, on l'est plus en Amérique du Nord.
Ça mériterait presque une thèse de philo, ce machin...
.
« Waldo Emerson gave a speech entitled "The American Scholar" in 1837, which Oliver Wendell Holmes, Sr. considered to be America's "Intellectual Declaration of Independence". »
Il s'agit d'une Déclaration d'indépendance intellectuelle par rapport à l'Europe en général et à l'Allemagne en particulier. C'est moi qui ajoute. Ce n'est pas une incapacité, mais une volonté de refus d'un idéel trop étranger au pragmatisme américain sur un continent où tout le monde a été forcé dès le début par la nature dans laquelle il a dû se débrouiller sans avoir trop le temps de réfléchir à ce qu'il faisait.
Référence : http://en.wikipedia.org/wiki/Ralph_Waldo_Emerson
Cette volonté de pragmatisme, on la trouve encore aujourd'hui dans l'enseignement nord américain.
Je l'ai personnellement constaté d'une certaine façon. Il existe encore aujourd'hui une opposition entre l'idéalisme d'un enseignement européen très orienté vers le raisonnement abstrait et le pragmatisme d'un enseignement nord américain très orienté ver l'application pratique débouchant sur des solutions rapides.
Je l'ai constaté avec les études universitaires de ma fille, qui s'est frottée à l'enseignement nord américain puis à l'enseignement français. Je ne voudrais surtout pas généraliser, bien sûr, mais lorsqu'elle s'est trouvée dans une classe de mathématiques supérieures, en France, elle avait beaucoup de mal à suivre les raisonnements théoriques qui y étaient développés, contrairement à ses camarades de classes, qui, de leur côté se trompait presque toujours de solution face aux problèmes pratiques un peu trop pointus, alors que ma fille ne faisait jamais AUCUNE erreur. Son professeur était toujours étonné par ça ...
Par la suite, j'ai approfondi la chose, et ça l'a confirmée, à savoir que dans le domaine de la théorie, on est plus à l'aise en Europe, tandis que dans le domaine de la pratique, on l'est plus en Amérique du Nord.
Ça mériterait presque une thèse de philo, ce machin...
.
_________________
.
.
.
Au nom de l'ART, de la SCIENCE et de la PHILOSOPHIE. (Ainsi soit-il.)
.
.
.
victor.digiorgi- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 2032
Date d'inscription : 23/04/2013
Re: Et le progrès ?
Tout à fait. Dans mon post du dessus, j'ai hésité à dire " pragmatique ".
_________________
" Tout Étant produit par moi m'est donné (c'est son statut philosophique), a priori, et il est Mien (cogito, conscience de Soi, libéré du Poêle) ". " Savoir guérit, forge. Et détruit tout ce qui doit l'être ", ou, équivalents, " Tout l'Inadvertancier constitutif doit disparaître ", " Le progrès, c'est la liquidation du Sujet empirique, notoirement névrotique, par la connaissance ". " Il faut régresser et recommencer, en conscience ". Moi.
C'est à pas de colombes que les Déesses s'avancent.
neopilina- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 8364
Date d'inscription : 31/10/2009
Re: Et le progrès ?
à neopilina
Il y certes a une forte tendance à l'empirisme chez ceux de ces iles. Si on remonte à Roger Bacon et Ockham.. et puis plus tard une certaine réaction anti-métaphysique à la scolastique (Berkeley, Locke, Hume). Mais les philosophies de l'esprit ou du langage ordinaire ou analytique ne sont pas exclusivement anglo-saxonne .( Wittgenstein , le cercle de Vienne par ex sont autrichiens...influencés par Frege lui même allemand)
Bon "pragmatique" si on veut, avec une puissance d'inspection du genre capillotractile quand même. Un pragmatisme qui ne fait pas du tout dans la simplicité et qui ne semble pas non plus enclin aux solutions rapides. Enfin bref rien d'une philosophie expéditive.
Il y certes a une forte tendance à l'empirisme chez ceux de ces iles. Si on remonte à Roger Bacon et Ockham.. et puis plus tard une certaine réaction anti-métaphysique à la scolastique (Berkeley, Locke, Hume). Mais les philosophies de l'esprit ou du langage ordinaire ou analytique ne sont pas exclusivement anglo-saxonne .( Wittgenstein , le cercle de Vienne par ex sont autrichiens...influencés par Frege lui même allemand)
Bon "pragmatique" si on veut, avec une puissance d'inspection du genre capillotractile quand même. Un pragmatisme qui ne fait pas du tout dans la simplicité et qui ne semble pas non plus enclin aux solutions rapides. Enfin bref rien d'une philosophie expéditive.
hks- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 12510
Localisation : Hauts de Seine
Date d'inscription : 04/10/2007
Re: Et le progrès ?
" Abrégé " ai-je précisé, j'ai encore 10 000 pages en stock ! J'ai été homéopathique !
_________________
" Tout Étant produit par moi m'est donné (c'est son statut philosophique), a priori, et il est Mien (cogito, conscience de Soi, libéré du Poêle) ". " Savoir guérit, forge. Et détruit tout ce qui doit l'être ", ou, équivalents, " Tout l'Inadvertancier constitutif doit disparaître ", " Le progrès, c'est la liquidation du Sujet empirique, notoirement névrotique, par la connaissance ". " Il faut régresser et recommencer, en conscience ". Moi.
C'est à pas de colombes que les Déesses s'avancent.
neopilina- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 8364
Date d'inscription : 31/10/2009
Re: Et le progrès ?
------------
Pour mémoire, en digression :
Le pragmatisme est une méthode philosophique tournée vers le monde réel, parfois résumée comme une doctrine selon laquelle n'est vrai que ce qui a des conséquences réelles dans le monde.
Le terme pragmatisme désigne une école philosophique d'origine américaine, dont le fondateur est Charles Sanders Peirce. Peirce a proposé l'emploi du mot pragmaticisme pour distinguer sa démarche des usages non-techniques du mot "pragmatisme", notamment en politique (où, quand il n’est pas synonyme de Realpolitik, il désigne la simple capacité à s’adapter aux contraintes de la réalité ou encore l’idée selon laquelle l’intelligence a pour fin la capacité d'agir, et non la connaissance.)
Les deux autres grandes figures du pragmatisme classique (fin XIXe siècle-début XXe siècle) sont William James et John Dewey. Pour ces auteurs, le pragmatisme représente d'abord une méthode de pensée et d'appréhension des idées qui s'oppose aux conceptions cartésiennes et rationalistes sans renoncer à la logique.
Selon la perspective pragmatique, penser une chose revient à identifier l'ensemble de ses implications pratiques, car pour Peirce et ses disciples, seules ses implications confèrent un sens à la chose pensée. Les idées deviennent ainsi de simples, mais nécessaires, instruments de la pensée. Quant à la vérité, elle n'existe pas a priori, mais elle se révèle progressivement par l'expérience.
Cette philosophie dite pragmatique, William James l'a acquise au contact de Charles S. Peirce (1839-1914), le véritable père de la doctrine. Les deux hommes s'étaient rencontrés dans les années 1870 à Cambridge (Massachusetts) au sein d'un petit club de savants, le Club métaphysique, qui se réunissait pour débattre de sciences et de philosophie.
(Sciences et philosophie ? tiens, tiens ...)
Références :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pragmatisme
http://www.scienceshumaines.com/le-pragmatisme-une-philosophie-venue-d-amerique_fr_12154.html
.
.
.
Pour mémoire, en digression :
Le pragmatisme est une méthode philosophique tournée vers le monde réel, parfois résumée comme une doctrine selon laquelle n'est vrai que ce qui a des conséquences réelles dans le monde.
Le terme pragmatisme désigne une école philosophique d'origine américaine, dont le fondateur est Charles Sanders Peirce. Peirce a proposé l'emploi du mot pragmaticisme pour distinguer sa démarche des usages non-techniques du mot "pragmatisme", notamment en politique (où, quand il n’est pas synonyme de Realpolitik, il désigne la simple capacité à s’adapter aux contraintes de la réalité ou encore l’idée selon laquelle l’intelligence a pour fin la capacité d'agir, et non la connaissance.)
Les deux autres grandes figures du pragmatisme classique (fin XIXe siècle-début XXe siècle) sont William James et John Dewey. Pour ces auteurs, le pragmatisme représente d'abord une méthode de pensée et d'appréhension des idées qui s'oppose aux conceptions cartésiennes et rationalistes sans renoncer à la logique.
Selon la perspective pragmatique, penser une chose revient à identifier l'ensemble de ses implications pratiques, car pour Peirce et ses disciples, seules ses implications confèrent un sens à la chose pensée. Les idées deviennent ainsi de simples, mais nécessaires, instruments de la pensée. Quant à la vérité, elle n'existe pas a priori, mais elle se révèle progressivement par l'expérience.
Cette philosophie dite pragmatique, William James l'a acquise au contact de Charles S. Peirce (1839-1914), le véritable père de la doctrine. Les deux hommes s'étaient rencontrés dans les années 1870 à Cambridge (Massachusetts) au sein d'un petit club de savants, le Club métaphysique, qui se réunissait pour débattre de sciences et de philosophie.
(Sciences et philosophie ? tiens, tiens ...)
Références :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pragmatisme
http://www.scienceshumaines.com/le-pragmatisme-une-philosophie-venue-d-amerique_fr_12154.html
.
.
.
_________________
.
.
.
Au nom de l'ART, de la SCIENCE et de la PHILOSOPHIE. (Ainsi soit-il.)
.
.
.
victor.digiorgi- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 2032
Date d'inscription : 23/04/2013
Re: Et le progrès ?
ÇA tu vas bien aimer
Peirce (La logique de la science)
""""je crois cependant antiphilosophiquede supposer que, étant donnée une grande question quelconque, offrant un sens clair,l'investigation n'en donnerait pas la solution si on la poussait assez avant. Qui eût dit, ily a quelques années, que nous saurions [57] un jour la composition de ces étoiles dontla lumière a mis, pour arriver jusqu'à nous, plus longtemps que n'a encore duré l'espècehumaine. Peut-on dire avec certitude ce que l'humanité ignorera dans quelquescentaines d'années ? Peut-on deviner les résultats de recherches scientifiquespoursuivies pendant dix mille ans avec la même activité que depuis les cent dernièresannées. Et si on les continuait pendant un million, un milliard d'années, pendant nombrede siècles aussi grand qu'on voudra, est-il possible de dire qu'il y ait une question qu'onne résoudrait pas à la fin?(21 """""
Peirce très intelligent mais un peu .... scientiste
quand même !!!
Peirce (La logique de la science)
""""je crois cependant antiphilosophiquede supposer que, étant donnée une grande question quelconque, offrant un sens clair,l'investigation n'en donnerait pas la solution si on la poussait assez avant. Qui eût dit, ily a quelques années, que nous saurions [57] un jour la composition de ces étoiles dontla lumière a mis, pour arriver jusqu'à nous, plus longtemps que n'a encore duré l'espècehumaine. Peut-on dire avec certitude ce que l'humanité ignorera dans quelquescentaines d'années ? Peut-on deviner les résultats de recherches scientifiquespoursuivies pendant dix mille ans avec la même activité que depuis les cent dernièresannées. Et si on les continuait pendant un million, un milliard d'années, pendant nombrede siècles aussi grand qu'on voudra, est-il possible de dire qu'il y ait une question qu'onne résoudrait pas à la fin?(21 """""
Peirce très intelligent mais un peu .... scientiste
quand même !!!
hks- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 12510
Localisation : Hauts de Seine
Date d'inscription : 04/10/2007
Page 7 sur 14 • 1 ... 6, 7, 8 ... 10 ... 14
Page 7 sur 14
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum