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Heidegger et le chemin

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Message par boutros Mer 16 Juin 2010 - 19:04

Heidegger et le chemin
[justify]Que veut dire Heidegger quant-il parle de la fin de la philosophie ? Que veut-il dire quant il fait la différence entre philosophie et pensée ? C’est quoi cette question de la technique ?
En fait, la pensée d’Heidegger est un questionnement interminable, la question pour lui est une ouverture d’un chemin, d’un nouvel horizon ; mais le questionnement, n’est jamais neutre, il se fait à travers la réflexion, il ne se limite pas à la mesure d’une science ou d’un savoir précis, ni même à la mesure d’une philosophie, sa pensée est un acte double, simultané de déconstruction et de construction. Il y a une vraie ressemblance entre le questionnement, la réflexion et la marche. On est ici devant une métaphore que nous devrions expliquer : Chemin, marche et pensée ?
Penser c’est comme l’acte de marcher dans une forêt où les chemins ne sont pas sûr « Holzweg », ils peuvent à n’importe quel moment finir dans l’impasse ; mais cela ne veut pas dire que ces chemins sont totalement bouclés, puisque les forestiers et les bûcherons 1 s y connaissent parfaitement dans ces chemins imprévus ; il y a un rapport direct entre ces deux partenaires dans la forêt, les uns fuient les autres tout en sachant comment traverser la forêt. Les deux savent bien ce que veut dire marcher dans ces chemins qui pour eux mènent là où ils veulent ; par contre, ceux qui n’ont pas le savoir et l’expérience de la forêt n’arriveront nulle part, ils ignorent ces chemins. La forêt est donc pénétrable et même facile à traverser par les uns, mais très compliquée pour les autres.
Ainsi est le chemin de la pensée ! Il est plus clair pour ceux qui en ont l’expérience, ils y passent en faisant usage de leurs expériences, cela ne veut pas dire que ces chemins sont faciles pour eux, mais ils ont conscience de son aspect imprévisible. Le chemin de la pensée n’est pas un espace plat et organisé, il est tortueux et appelle à l’attention puisqu’il est imprévisible. Le chemin de la pensée n’est pas clos ou bouclé ; il est plutôt à découvrir, ou pour mieux dire, il est à dévoiler ! Par la force de l’interprétation. L’interprétation n’est pas un simple geste de méditer, il est une force qu’on fait subir à l’être des choses pour le dévoiler. Comprendre, c’est déjà une action violente sur les choses pour qu’elles nous parlent et nous dévoilent ses petits secrets. Le chemin est donc un espace toujours vierge, contrairement à ce que peut être une route bien quadrillée et bien montée, elle n’a rien d’imprévisible.
Pendant que la route nous emmène tranquillement vers là où nous voulons aller et que nous connaissons déjà, le chemin lui, nous livre vers autres choses que nous ignorons mais que nous voulons connaître. Le chemin n’a cette valeur précieuse que dans la mesure où il nous promet des choses imprévisibles, des choses qui seraient la voix ou le visage de ce qui est resté pour longtemps caché, voix et visage de ce que nous pourrons dévoiler par la force que nous faisons subir aux choses pour qu’elles se dévoilent. Le chemin n’a d’importance que pour celui qui en connaît l’importance, que pour celui qui est en quête de quelque chose ! Comme cette forêt où bûcherons et forestiers ont beaucoup de choses à faire et avoir. Le chemin n’est en position de chemin qui ne mène nulle part que pour ceux qui n’ y ont aucun intérêt. Le chemin de la pensée, n’est pas un chemin bouclé et fermé, il est pour ceux qui s’y connaissent bien une aventure méritée vers quelques choses qu’on devrait faire parler ! Mais le chemin est fermé lorsqu’il y a désintéressement. Le chemin est une affaire d’intérêt ! Cherches-tu quelque chose dans ce chemin ? Alors il est bon pour toi d’y marcher ! Tu n’as rien d’intérêt dans ce chemin ? Alors tu n’ y trouveras rien !
La pensée est aussi une question d’intérêt et de volonté, on ne pense pas pour penser, mais on pense pour quelque chose que nous voulons atteindre. Le chemin de la pensée est souvent un chemin d’intérêt, sinon, il n’aurait pas cette qualité de chemin, et la pensée est souvent une question d’intérêt, sinon elle n’aurait pas lieu. Penser c’est déjà être impliqué par quelque chose et pour quelque chose. La pensée est souvent motivée par une volonté, une angoisse ou une peur, c’est pourquoi elle est une puissance.
La forêt n’a pas de valeur pour ceux qui n’ y ont aucun intérêt, mais elle a toutes les valeurs pour ceux qui y ont tous les intérêts ; c’est ce qui fait, que le chemin n’a de sens que pour ceux qui y cherchent. Et c’est ce que nous cherchons qui donne valeurs et sens à ce chemin. Le chemin appelle donc à la marche, et c’est une marche dont l’intérêt est d’explorer, d’agir et d’investir, et de ce fait, la marche n’a préalablement aucune garantie, mais elle prometteuse puisqu’il y a souvent de l’imprévu et de l’intérêt.
L’homme ce berger orphelin de l’être, est obligé de marcher, et donc d’écouter et de faire parler ce chemin qui a l’air muet. L’homme fait donc usage du langage parce qu’il a un dialogue muet, silencieux avec les choses et leur être. Il y a un fort rapport entre l’homme, le langage et l’être des choses, et c’est un rapport plein de violence ! Violence dont la fin est de pouvoir écouter cette voix infra verbale de l’être qui a l’air muet alors qu’il est plein de vacarme et de musique, mais surtout des possibilités infinies de sens. Nous avons l’air d’habiter ce monde, en fait c’est dans le langage que nous habitons ! Ce langage est notre lien avec tout être. Il est notre possibilité et notre tentative de parler à travers nous de ce monde qui parait infini et trop vaste pour le contourner d’un seul geste. Or le langage est aussi un acte d’écoute ! On ne peut pas parler sans écouter. Entre l’écoute et le langage, se tisse le sens de notre comprendre qui n’est qu’un acte de violence, trop risqué, puisqu’il porte avec lui la possibilité de l’errements. Il faut donc savoir écouter, et savoir adresser son langage, pour ne pas faire dériver et confondre ce qui résulte de notre écoute et de notre langage. Il faut tout simplement avoir l’art d’écouter et donc de parler. Il faut apprendre cet art ! C’est seulement de cette façon, que l’homme berger de l’être saura bien garder l’être. Peut être de cette façon, l’homme saura éviter l’excès de sa violence produisant notre face mortelle : La technique !
La fin de la philosophie est donc la fin d’une pensée qui a schématisé le chemin de la pensée, et l’a rendu fade et insignifiant, qui l’a rendu une route ! C’est aussi la fin d’une pensée qui a oublié son rôle d’écouter la voix de l’être, l’ayant réduit au simple exercice d’architecture, de science. En revanche, c’est une pensée vigilante, consciente de son rapport violent avec la métaphysique. La fin de la métaphysique est la fin d’une pensée inconsciente de son statut égarée et éloignée de l’être, inconsciente de la confusion qu’elle fait entre être, étant et Dasein. La fin de la métaphysique est la fin d’une pensée qui n’a pas su ce que veulent dire les chemins qui ne mènent nulle part « Holzwege ». Et par là, elle a réduit la pensée à la science et la technique, et maintenant, elle en souffre ! Consciente de cela, la pensée ne se permet plus cet éloignement, elle appelle à repenser notre destin à partir de sa remise en question de notre chemin, en questionnant l’être des choses, non pas pour trouver le secret ultime, ou les causes finales de notre existence, car il n y a pas de secrets originels, mais pour refonder notre rapport avec l’être.
TRIBAK AHMED
1- Heidegger M. : " Chemins qui ne mènent nulle part " Gallimard, idées.
[b]

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Message par Courtial Jeu 17 Juin 2010 - 10:01

Penser c’est comme l’acte de marcher dans une forêt où les chemins ne
sont pas sûr « Holzweg », ils peuvent à n’importe quel moment finir
dans l’impasse ; mais cela ne veut pas dire que ces chemins sont
totalement bouclés, puisque les forestiers et les bûcherons 1 s y
connaissent parfaitement dans ces chemins imprévus ; il y a un rapport
direct entre ces deux partenaires dans la forêt, les uns fuient les
autres tout en sachant comment traverser la forêt. Les deux savent bien
ce que veut dire marcher dans ces chemins qui pour eux mènent là où ils
veulent ; par contre, ceux qui n’ont pas le savoir et l’expérience de
la forêt n’arriveront nulle part, ils ignorent ces chemins. La forêt
est donc pénétrable et même facile à traverser par les uns, mais très
compliquée pour les autres.

Noter que "chemin", c'est, en grec, hodos. C'est la question de la méthode.
Descartes voulait une autoroute vers la vérité - qu'il oppose, dès le début, aux chemins scabreux qui nous en éloignent, sous le couvert d'être comme des raccourcis.
Il y a deux déterminations principales : d'abord, on vient de le dire , la vérité (comme terme final), d'autre part, "conduire" (sa raison).

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Message par boutros Jeu 17 Juin 2010 - 16:11

Alors que Descartes considère le chemin comme question de méthode, puisque la vérité est simple et que la tâche de la raison est d'ordonner les choses de façon à les rendre simples, évidentes et concevables par l'immédiateté, Heidegger voit que les choses ne sont pas simples et que le problème n'est pas celui de la méthode mais plutôt de marche en écoutant l'être des choses et le laisser parler et se dévoiler. Il ne peut pas y avoir d'autoroute pour la pensée c'est pour Heidegger " La route " c'est à dire la connaissance comme technique où il ne s'agit plus de penser : " Les sciences ne pensent pas " dit Heidegger. La pensée pour Heidegger c'est justement " conduire " " La vérité " ! La méthode pour Descartes est une route (ou autoroute) elle est pour Heidegger un holzweg

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Message par Courtial Jeu 17 Juin 2010 - 17:53

S'il faut une méthode, c'est que précisément la vérité n'est ni évidente ni immédiate, qu'elle ne s'obtient que par la médiation d'un chemin (hodos).
Ceci vaut aussi bien pour Descartes (DM, 1) que pour Heidegger ( Cf ZuS, § 7, "la méthode phénoménologique de la recherche". Pas "Weg" mais "Methode", ici).
Et comme je le suggérais, il faut prêter attention au "conduire" ("pour bien conduire sa raison et chercher la vérité dans les sciences", dixit Descartes). Pa exemple ici :
(La phénoménologie) ne caractérise pas un contenu des objets de la recherche philosophique, mais la façon dont elle les aborde. Plus la conception méthodologique est authentique, plus elle détermine complètement les principes fondamentaux d'après lesquels une science est [i]conduite...." etc.
Il met le mot en latin, ici : je umfassender er den grundsätzlichen Duktus einer Wissenschaft bestimmt, usw...
Il y a donc bien de la duction, un conduire et un éduquer chez Heidegger.

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Message par Courtial Dim 20 Juin 2010 - 19:17

Boutros a écrit:Alors que Descartes considère le chemin comme question de méthode, puisque la vérité est simple et que la tâche de la raison est d'ordonner les choses de façon à les rendre simples, évidentes et concevables par l'immédiateté, Heidegger voit que les choses ne sont pas simples

Ceci est aussi un angle d'attaque maladroit. Si je reprends ici encore Sein und Zeit, je remarque que Heidegger commence par dire qu'on ne va pas prendre sa question au sérieux. Pourquoi? Parce que c'est trop simple.
Pas parce qu'on croit que c'est trop simple, ça l'est vraiment. Tout le monde sait ce que veut dire "être", on l'emploie tous les jours, toutes les cinq minutes. Pourquoi s'attarder sur cette évidence? Pas besoin de philo pour savoir ce qu'est être.
La philosophie ne dit d'ailleurs pas autre chose, et Heidegger de citer la première proposition de la Grande Logique de Hegel : l'être est l'immédiat indéterminé.
Il ne dit pas que c'est faux. C'est tout à fait vrai, au contraire.
Mais le grand intérêt, en philo, ce n'est pas d'expliquer des choses compliquées. Ca c'est facile, on les divise, on les analyse, on les articule, on démontre, etc. Le plus simple, c'est une autre affaire.

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Message par Vargas Dim 20 Juin 2010 - 19:43

Revenir à la première cause :)

(C'est le sens premier de la citation que j'ai en signature)

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Message par boutros Ven 25 Juin 2010 - 18:52

Courtial a écrit:
Boutros a écrit:Alors que Descartes considère le chemin comme question de méthode, puisque la vérité est simple et que la tâche de la raison est d'ordonner les choses de façon à les rendre simples, évidentes et concevables par l'immédiateté, Heidegger voit que les choses ne sont pas simples

Ceci est aussi un angle d'attaque maladroit. Si je reprends ici encore Sein und Zeit, je remarque que Heidegger commence par dire qu'on ne va pas prendre sa question au sérieux. Pourquoi? Parce que c'est trop simple.
Pas parce qu'on croit que c'est trop simple, ça l'est vraiment. Tout le monde sait ce que veut dire "être", on l'emploie tous les jours, toutes les cinq minutes. Pourquoi s'attarder sur cette évidence? Pas besoin de philo pour savoir ce qu'est être.
La philosophie ne dit d'ailleurs pas autre chose, et Heidegger de citer la première proposition de la Grande Logique de Hegel : l'être est l'immédiat indéterminé.
Il ne dit pas que c'est faux. C'est tout à fait vrai, au contraire.
Mais le grand intérêt, en philo, ce n'est pas d'expliquer des choses compliquées. Ca c'est facile, on les divise, on les analyse, on les articule, on démontre, etc. Le plus simple, c'est une autre affaire.
La chose la plus simple dans son insignifiance est la plus rebelle à la pensée ![b]

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Message par philodingue Jeu 20 Jan 2011 - 6:11

Les chemins d'Heidegger sont vraiment des chemins hasardeux et aventuriers .J'ai quelque difficulté à y percevoir une méthode quelconque quand bien même la qualifirait-on de phénoménologique car cette expression prend chez lui une toute autre dimension et un tout autre sens que chez Husserl.

Dans sa description Boutros retrace excellemment quelques traits de ces cheminements hasardeux , difficiles souvents contraints parfois emportés de la pensée heideggerienne . Nous sommes trés loin d'une démarche comportant une visée et un cheminement rationnel maitrisé que toute méthode aussi simpliste soit-elle exige .Pas de but et pas de méthode , seule exigence ne pas se raconter à soi-même, d'histoires , accueillir l'Etre dans sa vérité ,tel qu'il se donne ,et surtout ,s'éprouve .Beaucoup plus que de la connaissance la phénoménologie heidegerrienne parle d'existence, de vie, d' endurance, d'épreuve existentielle, d'accomplissement ,d' accueil et d'hospitalité , de rumination et de responsabilité tous thèmes, hérités de son éducation chrétienne .


Les chemins d'Heidegger ne sont pas les chemins habituels, on ne peut les dessinner qu'aprés les avoir personnellement emprunté .
Dans ses cours et conférences seules quelques pistes nous sont données ,avec les premiers pas à accomplir ,par ses questionnements inlassables .J'aurais même quelque difficulté à dire Qu'Heidegger recherche d'abord et avant tout la vérité et même la vérité de l'Etre , car de cette notion de vérité même il a fait une question ouverte .Et si le sens et la portée de la vérité en soi ,fait débat comment pourrait-on parler de méthode ?

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Message par Came Lun 14 Fév 2011 - 12:06

Boutros excellent texte!

Le chemin de la pensée ne mène-t-il pas à l’impensée? mettant ainsi en valeur l’imprévisible. Nous nous faisons une idée du chemin mis en question en y parcourant les aspérités successives: mise à l'épreuve fondamentale de l'idée.

« Le chemin n’a d’importance que pour celui (…) qui est en quête de quelque chose »

La découverte donne à la marche qui parcoure le chemin tout son intérêt. Chacun des pas devient un saut où la pensée escalade l’aspérité d’un sol fertile dans le but d’atteindre une nouvelle acuité.


Sur la route, au hasard des choses, n’allons-nous pas vers quelque chose? une direction nous guide, une idée fondamentale. Quitter l’est pour se rendre à l’ouest; parcourir le continent comme Kerouac. Qu’y a-t-il donc dans cette volonté de parcourir un continent? Sous le désir d’approfondir une amitié avec Dean Moriarty, Sal (Kerouac) se rend à Denver là où l’amitié ne se laisse point saisir. Kerouac n’est-il pas au sein d’une fuite interminable.



Le chemin de la pensée n’est-il pas une fuite semblable; et là, je fais une critique de Heidegger? Une sorte de volonté impériale qui nous révèle l’action coloniale d’un pathos intellectum. Sur la route nous dévoile une quantité phénoménale de rencontre et d’événement qui n’aboutissent en rien à une idée fondamentale. Bien sûr, le titre en lui-même est l’idée fondamentale. Sur la route nous révèle un horizon de parcours par lequel quelque chose devra se révéler sur la route. Est-ce une obligation que cette révélation? Ne nous révèle-t-elle pas une modalité de la fuite? Ne fuyons-nous pas pour échapper à l’idée d’une mort certaine et imminente?



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Message par boutros Mer 9 Mar 2011 - 19:46

C'est exactement ce que je voulais montrer ! Et c'est ce que je voulais inciter: Une réflexion philosophique sur le chemin de Heidegger !

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Message par Came Sam 12 Mar 2011 - 10:40

« …le chemin lui, nous livre vers autres choses que nous ignorons », vers un impensé profond dont nous avons à travailler la révélation lumineuse produisant ainsi la surprise d’une découverte. Revenons sur ce thème du plaisir de la découverte comme pathos intellectum ou, si l’on se le permet, cette recherche perpétuelle du plaisir de connaître. Nous y trouvons quel genre de bienfait ? Cela ne fortifie-t-il pas une certaine part d’inquiétude que nous retrouvons en notre sein ? De quelle nature est celle-ci ? La recherche nous livre autre chose qui ne nous appartenait guère. S’agit-il d’un désir d’appropriation de la chose même ou de son semblant ? Que nous est-il possible d’espérer s’approprier si ce n’est que ce qui nous convient ? Ce qui nous convient demande une préparation et cette préparation nous demande des efforts. Nous nous efforçons que si nous faisons marche arrière sur le chemin en question. Nous parcourons ses aspérités que si nous décidons de prendre conscience de notre propre pathos faisant soulever la poussière sur notre passage.

Il est très important de distinguer, d’une part, l’effort d’acquisition d’une connaissance de l’objet dont le seul but est un plaisir spéculatif, de celui, d’autre part, qui engendre une connaissance du sujet visant le développement du souci de soi. La connaissance de l’objet sera toujours, pour moi, d’ordre spéculatif ; alors que celle développée autour du sujet sera d’ordre thérapeutique.

Θεραπεία= Cure, traitement mis en place pour soigner une personne affligée par un mal. Ce qui fait mal est souvent ce qui nous résiste sur le chemin, c’est-à-dire les aspérités qui vont en s’avançant vers nous puisque nous avançons nous même vers eux et nous forcent à prendre une autre direction. L’aspérité, sur un mode affirmatif, se révèle souvent à nous comme quelque chose qui s’oppose à la progression du chemin en question, ce qui est difficile à enjamber lors d’un parcours. Ce qui me vient à l’esprit lorsque je pense l’aspérité, c’est peut-être la rudesse que nous oppose le chemin. L’égarement vient du fait que nous laissons les aspérités nous détourner du chemin qui a la possibilité de devenir le nôtre, d’où l’importance de persister dans l’effort. Nous pouvons nous-mêmes représenter pour les autres une telle forme d’aspérité et leurs apparaître comme repoussants. C’est le prix à payer pour cette modalité d’existence qu’est le mode affirmatif, il nous expose à un possible échec. La connaissance de soi se pose donc comme une connaissance des aspérités et particulièrement celles qui nous son propre grâce à l’effet que celles-ci ont sur nous en s’objectant à notre passage.

La question est la suivante : « Comment évite-t-on le piège colonialiste issu de la tendance que nous avons à défricher sans vergogne la terra incognita ? »
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