Lettre à Diogène de Sinope
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Tenzin Dorje
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Lettre à Diogène de Sinope
Lettre à Diogène de Sinope (soi-disant philosophe de 413-327 av. J.-C.)
À toi, Diogène, je dis : même si tu as souhaité jadis vivre comme un animal, tu étais loin d'être son égal. Contrairement à toi, Diogène, l'animal n'a pas, lui, la stupidité de rejeter le confort et la bonne bouffe lorsque ces bienfaits lui sont accessibles. De plus, l'exhibitionnisme et le masochisme dont tu as fait preuve tout au long de ton existence sont des comportements humains déviants qui ne sont imputables à aucun animal digne de ce nom.
Alors malgré tout le respect que j'ai pour toi Diogène, je suis persuadé que tu n'es pas une référence louable pour la philosophie. La sagesse et la vertu n'ont aucune résonance dans les propos vulgaires et l'effronterie auxquels tu t'es livré sur la place publique en te masturbant devant tout le monde qui passait devant toi. Le respect de soi et des autres est une leçon de vie que tes Maîtres ont sans doute négligé de t'enseigner. Mais peut-être n'avaient-ils pas eux-mêmes ce sentiment envers leurs semblables.
Le philosophe n'est pas celui qui méprise son semblable lorsque celui-ci aspire à une meilleure qualité de vie. Le philosophe ne renie pas non plus la nature humaine dans ce qu'elle a de plus noble, c'est-à-dire la faculté de composer avec les éléments qui permettent à l'homme de se réaliser.
Nous aussi, à l'aube de ce troisième millénaire, avons des Diogène qui traînent sur les bancs publics dans les villes et dans les parcs. Bien que pour certains d'entre eux la critique de notre société leur est facile, nul n'aurait toutefois la prétention de leur accorder le titre de philosophes.
À toi, Diogène, je dis : même si tu as souhaité jadis vivre comme un animal, tu étais loin d'être son égal. Contrairement à toi, Diogène, l'animal n'a pas, lui, la stupidité de rejeter le confort et la bonne bouffe lorsque ces bienfaits lui sont accessibles. De plus, l'exhibitionnisme et le masochisme dont tu as fait preuve tout au long de ton existence sont des comportements humains déviants qui ne sont imputables à aucun animal digne de ce nom.
Alors malgré tout le respect que j'ai pour toi Diogène, je suis persuadé que tu n'es pas une référence louable pour la philosophie. La sagesse et la vertu n'ont aucune résonance dans les propos vulgaires et l'effronterie auxquels tu t'es livré sur la place publique en te masturbant devant tout le monde qui passait devant toi. Le respect de soi et des autres est une leçon de vie que tes Maîtres ont sans doute négligé de t'enseigner. Mais peut-être n'avaient-ils pas eux-mêmes ce sentiment envers leurs semblables.
Le philosophe n'est pas celui qui méprise son semblable lorsque celui-ci aspire à une meilleure qualité de vie. Le philosophe ne renie pas non plus la nature humaine dans ce qu'elle a de plus noble, c'est-à-dire la faculté de composer avec les éléments qui permettent à l'homme de se réaliser.
Nous aussi, à l'aube de ce troisième millénaire, avons des Diogène qui traînent sur les bancs publics dans les villes et dans les parcs. Bien que pour certains d'entre eux la critique de notre société leur est facile, nul n'aurait toutefois la prétention de leur accorder le titre de philosophes.
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fantoben : le philosophe start-Up
Re: Lettre à Diogène de Sinope
t'as pas froid aux yeux toi.
Je pense que Diogène aurait beaucoup aimé sos fantomes.
Je pense que Diogène aurait beaucoup aimé sos fantomes.
cedric- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 02/06/2008
Re: Lettre à Diogène de Sinope
Il n'aurait pas été en revanche convaincu par l'argumentaire de notre ami, à ce que je crois. Je lui conseillerais de méditer davantage une question qu'à l'évidence, il a fort peu voire pas réfléchie.
Comment affirmer, par exemple, que Diogène méprisait ou voulait nous éloigner de l'amélioration de la qualité de la vie ?
Bien sûr, ça ne passe pas, dans son esprit, par le fait de s'acheter une grosse bagnole ou se payer une maison de campagne, etc. Mais il ne semble pas nécessaire de jouir de beaucoup de temps de méditation pour le lui accorder, je crois ? Et constater que ce genre de vue ne méprise personne ?
Pour en venir à la teneur fondamentale de son propos, et par conséquent à son intérêt et son impact sur le plan de la philosophie, il revient je crois à peu près à ceci : savoir que les joies et les plaisirs de l'existence consistent en définitive dans des choses assez simples.
Je me souviens avoir entendu il y a une vingtaine d'années une interview de JJ Goldmann, le chanteur, qu'on présentait alors comme un héros parce qu'il avait déclaré "normal" (quoiqu'il le trouvât déplaisant, naturellement) de payer énormément d'impôts ; nous avons entendu le même son de cloche chez certains milliardaires récémment, mais ce qui est amusant, c'est la raison que donnait Goldmann, qui était : après tout, je n'ai pas besoin de tellement de fric ? Qu'est-ce qu'il y a de plus plaisant qu'une partie de tarot le soir avec les potes après la plage? C'est mieux, ça, ou me trimballer au volant d'une Ferrari avec une pute que j'aurais payée etc. ?
En sorte que nous sommes ramenés à des questions politiques (le message que j'incrimine est dépourvu de toute teneur philosophique à mes yeux, on l'aura compris j'imagine : il n'y a pas d'effort de compréhension de la pensée de Diogène, pas d'initiative d'approfondissement réfléxif, c'est simplement une vue pas philosophique ; pourquoi pas ? Parce que je me gendarme contre le fait de présenter l'absence de réflexion elle-même comme un argument. ça m'énerve, figurez-vous...), mais qu'en Cyniques, nous ne pouvons qu'être effarés, scandalisés de voir que le peu qu'il faut pour être heureux est interdit à l'immense majorité du genre humain.
Comment affirmer, par exemple, que Diogène méprisait ou voulait nous éloigner de l'amélioration de la qualité de la vie ?
Bien sûr, ça ne passe pas, dans son esprit, par le fait de s'acheter une grosse bagnole ou se payer une maison de campagne, etc. Mais il ne semble pas nécessaire de jouir de beaucoup de temps de méditation pour le lui accorder, je crois ? Et constater que ce genre de vue ne méprise personne ?
Pour en venir à la teneur fondamentale de son propos, et par conséquent à son intérêt et son impact sur le plan de la philosophie, il revient je crois à peu près à ceci : savoir que les joies et les plaisirs de l'existence consistent en définitive dans des choses assez simples.
Je me souviens avoir entendu il y a une vingtaine d'années une interview de JJ Goldmann, le chanteur, qu'on présentait alors comme un héros parce qu'il avait déclaré "normal" (quoiqu'il le trouvât déplaisant, naturellement) de payer énormément d'impôts ; nous avons entendu le même son de cloche chez certains milliardaires récémment, mais ce qui est amusant, c'est la raison que donnait Goldmann, qui était : après tout, je n'ai pas besoin de tellement de fric ? Qu'est-ce qu'il y a de plus plaisant qu'une partie de tarot le soir avec les potes après la plage? C'est mieux, ça, ou me trimballer au volant d'une Ferrari avec une pute que j'aurais payée etc. ?
En sorte que nous sommes ramenés à des questions politiques (le message que j'incrimine est dépourvu de toute teneur philosophique à mes yeux, on l'aura compris j'imagine : il n'y a pas d'effort de compréhension de la pensée de Diogène, pas d'initiative d'approfondissement réfléxif, c'est simplement une vue pas philosophique ; pourquoi pas ? Parce que je me gendarme contre le fait de présenter l'absence de réflexion elle-même comme un argument. ça m'énerve, figurez-vous...), mais qu'en Cyniques, nous ne pouvons qu'être effarés, scandalisés de voir que le peu qu'il faut pour être heureux est interdit à l'immense majorité du genre humain.
Courtial- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 03/07/2008
Re: Lettre à Diogène de Sinope
Evidemment Courtial je suis d'accord avec toi. Ceci dit, en psychologue, je trouve déjà que prendre pour ennemi Diogène, c'est déjà beaucoup ; ) et ça laisse présager de bonnes choses pour notre ami fantoben. C'est de la formation intellectuelle quoi, on commence par péter plus haut et après on réajuste à hauteur.
Sinon pour Diogène, qui clairement était dans une simplicité de la vie, mieux un dénuement, ce que j'en retiens aussi, c'est la dimension énormément ironique. C'est le grand pied de nez à la bêtise, Diogène, qui se balade en plein jour avec une lanterne dans l'espoir de trouver un homme, ah ah, c'est magnifique. D'ailleurs sa "régression animale" lors de certaines actions peut même être vue comme une ironie suprême, qui ne sert qu'à confronter l'homme à sa propre animalité, en ce sens Diogène qui se masturbe sur la place pulique, c'est Jesus qui se fend la poire.
Sinon pour Diogène, qui clairement était dans une simplicité de la vie, mieux un dénuement, ce que j'en retiens aussi, c'est la dimension énormément ironique. C'est le grand pied de nez à la bêtise, Diogène, qui se balade en plein jour avec une lanterne dans l'espoir de trouver un homme, ah ah, c'est magnifique. D'ailleurs sa "régression animale" lors de certaines actions peut même être vue comme une ironie suprême, qui ne sert qu'à confronter l'homme à sa propre animalité, en ce sens Diogène qui se masturbe sur la place pulique, c'est Jesus qui se fend la poire.
cedric- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 02/06/2008
Re: Lettre à Diogène de Sinope
Merci pour vos répliques.
C'est intéressant de vous lire.
Je ne méprise pas Diogène, il me fait plutôt pitié.
Il aurait pu mené une vie plus agréable même en voulant réformer le monde.
C'est intéressant de vous lire.
Je ne méprise pas Diogène, il me fait plutôt pitié.
Il aurait pu mené une vie plus agréable même en voulant réformer le monde.
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fantoben : le philosophe start-Up
Re: Lettre à Diogène de Sinope
Je ne crois pas qu'il ait voulu réformer le monde.
Il me semble qu'il n'était pas ce qu'on peut appeler un orateur. Son langage n'est pas celui d'un orateur ou d'un politicien. Il n'y a pas de rhétorique et il ne semblait pas prendre de détours ("ôte-toi de mon soleil" est assez clair).
Plus important : s'il n'avait pas dit ce qu'il a dit, s'il n'avait pas fait ce qu'il a fait, tu ne pourrais pas parler de ce qu'il a dit et fait. Il participe de toi, au même titre que ton bras, ta main, la nourriture que tu as ingéré durant ta vie, etc.
Il me semble qu'il n'était pas ce qu'on peut appeler un orateur. Son langage n'est pas celui d'un orateur ou d'un politicien. Il n'y a pas de rhétorique et il ne semblait pas prendre de détours ("ôte-toi de mon soleil" est assez clair).
Plus important : s'il n'avait pas dit ce qu'il a dit, s'il n'avait pas fait ce qu'il a fait, tu ne pourrais pas parler de ce qu'il a dit et fait. Il participe de toi, au même titre que ton bras, ta main, la nourriture que tu as ingéré durant ta vie, etc.
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L'homme ordinaire est exigeant avec les autres.
L'homme exceptionnel est exigeant avec lui-même.
Marc-Aurèle
Re: Lettre à Diogène de Sinope
Petite incise: ce que l'on "sait" de Diogène, c'est tout le mal que l'on en a dit et écrit, en cela, il faut un peu réajuster le curseur de notre objectivité.Le cynisme de Diogène est une critique objective vraie en ce qu'elle se passe de toutes conventions.Un type qui dénonce les automatismes socioculturels et les petits arrangements "trop humains" il y a deux siècles de cela...( c'est pas Bébère au café du commerce!)
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La vie est belle!
maraud- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 04/11/2012
Re: Lettre à Diogène de Sinope
Salut,
Tiens, ça me rappelle l'eugénisme spartiate, dans le genre légendaire.
Comme quoi, une histoire racontée par une belle gueule (on sait s'il était beau Plutarque ?), c'est quand même autre chose !
Quant à Diogène, s'il n'était pas philosophe, qu'était-il ? Moins ou plus ?
Le roi de la provoc en tout cas. Mais ses contemporains avaient somme toute une certaine tendresse pour lui, malgré ses invectives. Une empathie peut être pour un homme de conviction, pour celui qui vit ce qu'il dit, et inversement. Pour un homme qui aimait peut être plus ses pairs qu'il pourrait y paraître.
(on sait s'il était diplômé Plutarque ?)
Tiens, ça me rappelle l'eugénisme spartiate, dans le genre légendaire.
Comme quoi, une histoire racontée par une belle gueule (on sait s'il était beau Plutarque ?), c'est quand même autre chose !
Quant à Diogène, s'il n'était pas philosophe, qu'était-il ? Moins ou plus ?
Le roi de la provoc en tout cas. Mais ses contemporains avaient somme toute une certaine tendresse pour lui, malgré ses invectives. Une empathie peut être pour un homme de conviction, pour celui qui vit ce qu'il dit, et inversement. Pour un homme qui aimait peut être plus ses pairs qu'il pourrait y paraître.
(on sait s'il était diplômé Plutarque ?)
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"Je cherche l'Homme"
LYCAON- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 02/09/2012
Re: Lettre à Diogène de Sinope
Diogène était peut être le premier des décroissants, entre autre chose.
Il était sur une pente descendante des besoins et dépendances, et sur une pente ascendante de la conscience de soi (je ne suis pas certain qu'on puisse parler de liberté chez Diogène, comme dit dans d'autres lieux : la liberté animale est un concept difficile à manier).
"Pour un homme qui aimait peut être plus ses pairs qu'il pourrait y paraître."
Oui ! J'ai toujours trouvé que les performances de Diogène n'étaient pas gratuites et avaient pour volonté farouche d'éduquer les spectateurs. Le message était bien un peu ésotérique, mais pour comprende l'intérêt de ne rien dévoiler sans expérimentation, il faut relire le Phèdre. Et dans le domaine de l'expérimentation, Diogène prenait même en charge notre peine : il sert d'exutoire collectif pour vivre par procuration jusqu'à la déchéance sociale tout en démontrant la supériorité de l'homme sans contrainte.
Au final, Zarathoustra emprunte au personnage de Jésus à l'évidence, mais je trouve qu'il dispose également d'une bonne part du cynisme de Diogène. D'abord dans la possibilité de n'avoir aucune dépendance et de pouvoir mordre toutes les mains, même celle qui le nourri, mais également dans le projet final de refonder une communauté. D'acccord, la communauté de Diogène ressemble beaucoup à une meute et comme projet politique, la meute c'est le degré zéro de la démocratie : assez fruste. Mais bon, c'est toujours mieux que le nihilisme ou le fascisme.
C'est d'ailleurs étonnant le consensus qu'il y a autour de ce personnage. Mise à part quelques lanceurs de pétards mouillés (les pétards) et maladroits (le lançeur) comme fantoben, je n'ai jamais trouvé de critiques sérieuses de Diogène dans mon entourage ni dans mes lectures.
Par contre, je n'ai pas suivi la référence à l'eugénisme spartiate.
Il était sur une pente descendante des besoins et dépendances, et sur une pente ascendante de la conscience de soi (je ne suis pas certain qu'on puisse parler de liberté chez Diogène, comme dit dans d'autres lieux : la liberté animale est un concept difficile à manier).
"Pour un homme qui aimait peut être plus ses pairs qu'il pourrait y paraître."
Oui ! J'ai toujours trouvé que les performances de Diogène n'étaient pas gratuites et avaient pour volonté farouche d'éduquer les spectateurs. Le message était bien un peu ésotérique, mais pour comprende l'intérêt de ne rien dévoiler sans expérimentation, il faut relire le Phèdre. Et dans le domaine de l'expérimentation, Diogène prenait même en charge notre peine : il sert d'exutoire collectif pour vivre par procuration jusqu'à la déchéance sociale tout en démontrant la supériorité de l'homme sans contrainte.
Au final, Zarathoustra emprunte au personnage de Jésus à l'évidence, mais je trouve qu'il dispose également d'une bonne part du cynisme de Diogène. D'abord dans la possibilité de n'avoir aucune dépendance et de pouvoir mordre toutes les mains, même celle qui le nourri, mais également dans le projet final de refonder une communauté. D'acccord, la communauté de Diogène ressemble beaucoup à une meute et comme projet politique, la meute c'est le degré zéro de la démocratie : assez fruste. Mais bon, c'est toujours mieux que le nihilisme ou le fascisme.
C'est d'ailleurs étonnant le consensus qu'il y a autour de ce personnage. Mise à part quelques lanceurs de pétards mouillés (les pétards) et maladroits (le lançeur) comme fantoben, je n'ai jamais trouvé de critiques sérieuses de Diogène dans mon entourage ni dans mes lectures.
Par contre, je n'ai pas suivi la référence à l'eugénisme spartiate.
Dernière édition par poussbois le Ven 9 Nov 2012 - 12:11, édité 1 fois
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Le Nord, c'est par là.
poussbois- Digressi(f/ve)
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Localisation : Petites Antilles
Date d'inscription : 18/07/2012
Re: Lettre à Diogène de Sinope
Je suis d'accord, il y a peu, voire pas, de critique pertinente de Diogène, car ce personnage incarne les valeurs majeurs du philosophe, qui sont la prise de recul sur le monde afin de le "comprendre" et la recherche de la liberté. Il me semble qu'il n'est pas possible de penser une politique à partir de Diogène. Diogène ne peut pas avoir de bandes, de parti, de groupe. Diogène est un réflection de tout type de société, et c'est en cela son immense liberté et son immense force. Diogène est immensément libre, car il est seul, individu qui cherche ( en vain ? ) un alter ego en plein jour avec une lanterne.
Pas loin d'un Socrate en fait, si ce n'est que Socrate c'est un peu les lumières dans une dimension verticale, perfectibilité métaphysique, éveiller l'autre à sa propre conscience. Du reste, n'est il pas étonnant que Platon fonde une politique à partir de Socrate ? c'est à dire, à partir d'un marginal qui n'a jamais pour vocation de ne plus l'être.
Pas loin d'un Socrate en fait, si ce n'est que Socrate c'est un peu les lumières dans une dimension verticale, perfectibilité métaphysique, éveiller l'autre à sa propre conscience. Du reste, n'est il pas étonnant que Platon fonde une politique à partir de Socrate ? c'est à dire, à partir d'un marginal qui n'a jamais pour vocation de ne plus l'être.
cedric- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 02/06/2008
Re: Lettre à Diogène de Sinope
L'apolitisme est un trait commun à toutes les écoles socratiques (à part l'Académie), que ce soit les Cyniques (et donc les Stoiciens) ou d'autres.
Faut dire que "Connais-toi toi-même" comme alpha et omega de la philosophie, cela fait un peu court, comme projet collectif...
Faut dire que "Connais-toi toi-même" comme alpha et omega de la philosophie, cela fait un peu court, comme projet collectif...
Courtial- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 03/07/2008
maraud- Digressi(f/ve)
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Re: Lettre à Diogène de Sinope
Salut,
A Poussbois : en effet, la référence aux spartiates est un sacré raccourci qui n'a germé dans mon esprit que parce que Diogène en parlait quelques fois. Je pensais à ce que Maraud avait écrit juste au-dessus : "ce que l'on "sait" de Diogène, c'est tout le mal que l'on en a dit et écrit". De fait, ça m'a rappelé que l'eugénisme spartiate n'a été corroboré par aucune découverte archéologique ou par un sérieux travail historique. Je crois me rappeler par ailleurs que Plutarque a colporté quelque autre légende sur les spartiates.
A Cédric : oui tiens, ton évocation de Socrate fait penser au "Socrate devenu fou", comme on dit que Platon appela Diogène. Je me suis souvent figuré les rencontres des deux hommes et les abimes séparant (du moins en théorie) leur philosophie, et leur vertu.
La répartie fulgurante qu'on lui attribue et ses bons mots, pour tous, me font bien marrer en tout cas. Le sale cabot ! :cheers:
On dit qu'un chien de marbre veille sur son tombeau. Diogène fut un sage fou, quelque part entre le 9 et le mat ...
A Poussbois : en effet, la référence aux spartiates est un sacré raccourci qui n'a germé dans mon esprit que parce que Diogène en parlait quelques fois. Je pensais à ce que Maraud avait écrit juste au-dessus : "ce que l'on "sait" de Diogène, c'est tout le mal que l'on en a dit et écrit". De fait, ça m'a rappelé que l'eugénisme spartiate n'a été corroboré par aucune découverte archéologique ou par un sérieux travail historique. Je crois me rappeler par ailleurs que Plutarque a colporté quelque autre légende sur les spartiates.
A Cédric : oui tiens, ton évocation de Socrate fait penser au "Socrate devenu fou", comme on dit que Platon appela Diogène. Je me suis souvent figuré les rencontres des deux hommes et les abimes séparant (du moins en théorie) leur philosophie, et leur vertu.
La répartie fulgurante qu'on lui attribue et ses bons mots, pour tous, me font bien marrer en tout cas. Le sale cabot ! :cheers:
On dit qu'un chien de marbre veille sur son tombeau. Diogène fut un sage fou, quelque part entre le 9 et le mat ...
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"Je cherche l'Homme"
LYCAON- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 02/09/2012
Re: Lettre à Diogène de Sinope
Diogène et Platon ne pouvaient pas se sentir, c'est clair.
Mais je profite de cette occasion pour poser une question, à la cantonade, qui me turlupine, concernant la fameuse anecdote sur la lanterne.
A ceux qui lui demandaient ce qu'il faisait de sa lanterne allumée en plein jour, il aurait répondu "je cherche un homme".
Les commentaires que j'en connais me renvoient à l'idée de l'exigence morale, une exhortation pour chacun de nous à la vie vertueuse, qui nous permette de mériter le titre d'homme, etc.
Mais on me dit (je dirai qui après) qu'en réalité, il faut entendre, non pas "je cherche un homme", mais "je cherche l'homme", et que ce serait surtout une vanne anti-platonicienne, pour moquer L'Homme comme essence, l'Idée de l'Homme, alors qu'il n'existe en réalité que des hommes, etc.
Des infos ?
Mais je profite de cette occasion pour poser une question, à la cantonade, qui me turlupine, concernant la fameuse anecdote sur la lanterne.
A ceux qui lui demandaient ce qu'il faisait de sa lanterne allumée en plein jour, il aurait répondu "je cherche un homme".
Les commentaires que j'en connais me renvoient à l'idée de l'exigence morale, une exhortation pour chacun de nous à la vie vertueuse, qui nous permette de mériter le titre d'homme, etc.
Mais on me dit (je dirai qui après) qu'en réalité, il faut entendre, non pas "je cherche un homme", mais "je cherche l'homme", et que ce serait surtout une vanne anti-platonicienne, pour moquer L'Homme comme essence, l'Idée de l'Homme, alors qu'il n'existe en réalité que des hommes, etc.
Des infos ?
Courtial- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 2030
Date d'inscription : 03/07/2008
Re: Lettre à Diogène de Sinope
Platon a tenter une définition de l'homme, et Diogène en a bien ri.( voir l'histoire du poulet)
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La vie est belle!
maraud- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 04/11/2012
Re: Lettre à Diogène de Sinope
Du poulet ?
Rappelle-la moi !
Rappelle-la moi !
Courtial- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 2030
Date d'inscription : 03/07/2008
Chut- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 13/07/2012
Re: Lettre à Diogène de Sinope
Courtial a écrit:Du poulet ?
Rappelle-la moi !
Mais si mais si!
C'est l'histoire de types qui organisent un diner de con et qui invite Diogène, sauf que celui-ci leur pisse dessus.Et au gros malin qui définissait l'homme comme un bipède sans plumes, il jeta un poulet déplumé en criant "voilà l'homme" (sous entendu, l'homme de Platon.) Le verbalisme affectif ne plaisait pas à Diogène qui lui était adepte de la "monstration" .
maraud- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 04/11/2012
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