La pensée
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La pensée
Bonjour tout le monde, je suis encore nouveau donc j'essaie de me lancer. Je commence a me renseigner sur les différents philosophes de l'histoire, et en particulier Descartes en ce moment, et une question me trotte dans la tête.
Qu'est ce que la pensée?
Qu'est ce que la pensée?
spounex- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 1
Date d'inscription : 01/08/2009
Re: La pensée
Différents philosophes de l'histoire ? Ca veut dire quoi :incred: ? Des philosophes dans l'Histoire ? Des philosophes qui ont pensé l'Histoire ? Des philosophes qui ont marqué l'Histoire ?
On pourrait définir la pensée comme l'ensemble des processus représentationnels de l'esprit. Elle convient parfaitement à ce qu'entend Descartes.
On pourrait définir la pensée comme l'ensemble des processus représentationnels de l'esprit. Elle convient parfaitement à ce qu'entend Descartes.
Chesnay- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 16
Date d'inscription : 01/08/2009
Re: La pensée
Et qu'est-ce que l'esprit ? :clind'oeil:
Sérieusement, il me semble -mais qui suis-je pour l'affirmer?- que c'est effectivement la question centrale de la philosophie. Ou plutôt, ce qui échappe à toute question mais qui est l'expérience première. Car comme répondait Derrida à Heidegger, il y a toujours quelque chose avant la question.
Je ne crois pas du tout pour ma part au cogito cartésien comme fondement, comme principe. Je suis d'ailleurs en train d'étudier -lentement- les Méditations et cette façon très particulière qu'a Descartes d'y prendre en charge son discours. Je pense que Leibniz répond bien lorsqu'il répond que "je pense" ou "des choses sont pensées par moi", voila l'alternative que nous ne pouvons trancher. Je pense même (hi hi) que Nietzsche a toujours raison d'aller encore plus loin : Quelque chose pense des choses en moi. Comment pourrions-nous savoir quoique ce soit à ce sujet ? Le cogito est une décision, un postulat, qui fonde une histoire particulière de la représentation de la pensée, de son auto-représentation pourrait-on dire, si cela avait un sens. Mais la pensée est une Métis, elle est à la fois une et multiple.
Je crois d'ailleurs qu'on ne peut poser la question puisque le langage est toujours restrictif par rapport à la pensée, "les mots sont morts". :gsdgr: Mais Hegel et Kant me semblent avoir mené la réflexion aussi loin qu'on peut la mener à ce sujet, l'un en ne disant pas seulement que la pensée ne peut se penser elle-même, mais en montrant pourquoi ; l'autre en disant -et en le montrant également d'ailleurs- que la pensée aspire néanmoins à se saisir elle-même, qu'elle ne peut se contenter de cette impossibilité, car sans doute y a-t-il a un besoin à l'origine de la pensée. De ce point de vue, Nietzsche est un continuateur de Hegel, et Heidegger un continuateur conscient.
Ce qui me frappe surtout, est que l'expérience de la pensée est devenue une expérience négative. Je pense que c'est avec Kant que le doute commence, paradoxalement, car ce que signifie la chose-en-soi, à mon sens, est un déficit de confiance envers la pensée. Au reste, Hegel le comprendra très bien ainsi, c'est clairement cela, à mon sens, le coeur de ses critiques à l'égard de Kant, son crime contre l'esprit : Kant a découvert que l'esprit se contredit. Or, cela ne se peut pas, et Hegel le voit bien : l'esprit résoud les contradictions. Seulement, ils ne se placent pas au même niveau. Hegel, au risque de faire hurler, expérimente la pensée en... psychologue, il la vit, lui laisse la bride sur le col, et la suit, la regarde se développer ; Kant, lui, a une ahurissante maitrise de la pensée, une volonté extraordinaire, il en fallait pour mettre au jour les limites de la pensée rationnelle. Mais le ver est dans le fruit, le doute dans la pensée fait tic-tac tic-tac et Hegel me semble le dernier à exprimer cette confiance en l'esprit, et une confiance somme toute absolue (je dis "Hegel" pour ne pas dire "Marx"). Nietzsche fait une toute autre expérience, il envisage parfaitement que ce qu'il y a au bout du mouvement "ascendant" de la pensée soit, non pas la réalisation, mais la destruction. Raison me semble-t-il pour laquelle Heidegger croit utile de revoir l'histoire occidentale de la pensée. Qu'est-ce qui cloche ?
Car il y a quelque chose qui cloche. Il me semble que beaucoup de gens en font l'expérience sans forcément mettre des mots dessus -et comment le faire ? Hegel disait déjà que la saisie de la pensée par elle-même passait par l'anéantissement du monde sensible. Descartes parlait n'est-ce pas, de se rendre, par la raison, maitre et possesseur de la nature. N'est-ce pas cette expérience délétère-là que fait Nietzsche lorsqu'il fustige les "arrières-mondes" ? Elle est belle, la tentative de Nietzsche, elle est grandiose. Mais comment sortir de la pensée ? Comment ne pas penser ? Nietzsche a trouvé une solution originale même à ce problème, mais la plupart se sont contentés de mourir. La philosophie est un apprentissage de la mort.
Voila en tous cas ce que quelque chose pense en moi de la pensée. Moi, j'essaie de ne pas l'écouter.
Sérieusement, il me semble -mais qui suis-je pour l'affirmer?- que c'est effectivement la question centrale de la philosophie. Ou plutôt, ce qui échappe à toute question mais qui est l'expérience première. Car comme répondait Derrida à Heidegger, il y a toujours quelque chose avant la question.
Je ne crois pas du tout pour ma part au cogito cartésien comme fondement, comme principe. Je suis d'ailleurs en train d'étudier -lentement- les Méditations et cette façon très particulière qu'a Descartes d'y prendre en charge son discours. Je pense que Leibniz répond bien lorsqu'il répond que "je pense" ou "des choses sont pensées par moi", voila l'alternative que nous ne pouvons trancher. Je pense même (hi hi) que Nietzsche a toujours raison d'aller encore plus loin : Quelque chose pense des choses en moi. Comment pourrions-nous savoir quoique ce soit à ce sujet ? Le cogito est une décision, un postulat, qui fonde une histoire particulière de la représentation de la pensée, de son auto-représentation pourrait-on dire, si cela avait un sens. Mais la pensée est une Métis, elle est à la fois une et multiple.
Je crois d'ailleurs qu'on ne peut poser la question puisque le langage est toujours restrictif par rapport à la pensée, "les mots sont morts". :gsdgr: Mais Hegel et Kant me semblent avoir mené la réflexion aussi loin qu'on peut la mener à ce sujet, l'un en ne disant pas seulement que la pensée ne peut se penser elle-même, mais en montrant pourquoi ; l'autre en disant -et en le montrant également d'ailleurs- que la pensée aspire néanmoins à se saisir elle-même, qu'elle ne peut se contenter de cette impossibilité, car sans doute y a-t-il a un besoin à l'origine de la pensée. De ce point de vue, Nietzsche est un continuateur de Hegel, et Heidegger un continuateur conscient.
Ce qui me frappe surtout, est que l'expérience de la pensée est devenue une expérience négative. Je pense que c'est avec Kant que le doute commence, paradoxalement, car ce que signifie la chose-en-soi, à mon sens, est un déficit de confiance envers la pensée. Au reste, Hegel le comprendra très bien ainsi, c'est clairement cela, à mon sens, le coeur de ses critiques à l'égard de Kant, son crime contre l'esprit : Kant a découvert que l'esprit se contredit. Or, cela ne se peut pas, et Hegel le voit bien : l'esprit résoud les contradictions. Seulement, ils ne se placent pas au même niveau. Hegel, au risque de faire hurler, expérimente la pensée en... psychologue, il la vit, lui laisse la bride sur le col, et la suit, la regarde se développer ; Kant, lui, a une ahurissante maitrise de la pensée, une volonté extraordinaire, il en fallait pour mettre au jour les limites de la pensée rationnelle. Mais le ver est dans le fruit, le doute dans la pensée fait tic-tac tic-tac et Hegel me semble le dernier à exprimer cette confiance en l'esprit, et une confiance somme toute absolue (je dis "Hegel" pour ne pas dire "Marx"). Nietzsche fait une toute autre expérience, il envisage parfaitement que ce qu'il y a au bout du mouvement "ascendant" de la pensée soit, non pas la réalisation, mais la destruction. Raison me semble-t-il pour laquelle Heidegger croit utile de revoir l'histoire occidentale de la pensée. Qu'est-ce qui cloche ?
Car il y a quelque chose qui cloche. Il me semble que beaucoup de gens en font l'expérience sans forcément mettre des mots dessus -et comment le faire ? Hegel disait déjà que la saisie de la pensée par elle-même passait par l'anéantissement du monde sensible. Descartes parlait n'est-ce pas, de se rendre, par la raison, maitre et possesseur de la nature. N'est-ce pas cette expérience délétère-là que fait Nietzsche lorsqu'il fustige les "arrières-mondes" ? Elle est belle, la tentative de Nietzsche, elle est grandiose. Mais comment sortir de la pensée ? Comment ne pas penser ? Nietzsche a trouvé une solution originale même à ce problème, mais la plupart se sont contentés de mourir. La philosophie est un apprentissage de la mort.
Voila en tous cas ce que quelque chose pense en moi de la pensée. Moi, j'essaie de ne pas l'écouter.
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...que vont charmant masques et bergamasques...
Bergame- Persona
- Nombre de messages : 5358
Date d'inscription : 03/09/2007
Re: La pensée
Personne pour critiquer mes élucubrations ? Pourtant, c'est n'importe quoi de dire des choses pareilles. En plus, c'est faux, ou approximatif.
Kant pense la limite au-delà duquel la pensée est incapable de rendre compte de ses raisons. Mais à qui doit-elle rendre compte ? A elle-même, en tant qu'elle est autonome, c'est-à-dire universelle. Au-delà de cette limite, la pensée n'est pas impossible, ni même impossible à penser réflexivement, du point de vue du Tribunal de la raison. Il se trouve simplement que cette pensée spéculative est hétéronome -pour cette bonne raison qu'elle est enthousiaste. Mais qui dit que chez Kant, comme chez Platon, il n'y a pas là une forme de vérité ?
Toutefois, si la pensée elle-même était divine, ou si elle était cette part de divin en l'homme que reconnaissait la vieille métaphysique, les choses seraient différentes : La pensée n'aspirerait qu'à s'accomplir pleinement dans son être. On pourrait alors comprendre pourquoi, selon Hegel, Dieu -et conséquemment, la chose-en-soi- sont ce qu'il y a de plus aisé à penser, ce qui, en fait, se présente à l'esprit en premier.
Est-ce mieux ?
Cela ne va pas du tout. Chez Kant, la pensée se pense elle-même. C'est même l'une des innovations majeures que Hegel reconnaît à Kant, la réflexivité. Mais disons peut-être mieux que Kant pense la pensée procédurale, ou les procédures de la pensée "scientifique", "rationnelle", tandis que Hegel pense le process de la pensée... pure, ou plus exactement encore, tendant à cette pureté.Mais Hegel et Kant me semblent avoir mené la réflexion aussi loin qu'on peut la mener à ce sujet, l'un en ne disant pas seulement que la pensée ne peut se penser elle-même, mais en montrant pourquoi ; l'autre en disant -et en le montrant également d'ailleurs- que la pensée aspire néanmoins à se saisir elle-même, qu'elle ne peut se contenter de cette impossibilité, car sans doute y a-t-il a un besoin à l'origine de la pensée.
Kant pense la limite au-delà duquel la pensée est incapable de rendre compte de ses raisons. Mais à qui doit-elle rendre compte ? A elle-même, en tant qu'elle est autonome, c'est-à-dire universelle. Au-delà de cette limite, la pensée n'est pas impossible, ni même impossible à penser réflexivement, du point de vue du Tribunal de la raison. Il se trouve simplement que cette pensée spéculative est hétéronome -pour cette bonne raison qu'elle est enthousiaste. Mais qui dit que chez Kant, comme chez Platon, il n'y a pas là une forme de vérité ?
Toutefois, si la pensée elle-même était divine, ou si elle était cette part de divin en l'homme que reconnaissait la vieille métaphysique, les choses seraient différentes : La pensée n'aspirerait qu'à s'accomplir pleinement dans son être. On pourrait alors comprendre pourquoi, selon Hegel, Dieu -et conséquemment, la chose-en-soi- sont ce qu'il y a de plus aisé à penser, ce qui, en fait, se présente à l'esprit en premier.
Est-ce mieux ?
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Bergame- Persona
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