15 minutes of fame
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Re: 15 minutes of fame
Bergame a écrit:...une culture de l’information instantanée, partout dans le monde, minute par minute...
T'as pas du voyager des masses, toi.
Re: 15 minutes of fame
A l'heure de la "gouvernance", il y a encore des hommes politiques qui font de la politique, au sens strict du terme. Il y en a à droite, à commencer par Nicolas Sarkozy lui-même, et il y en a (quelques-uns) à gauche. Montebourg, avec tous ses travers, en fait partie. Une polémique récente l'opposant à TF1 a été l'occasion d'une lettre ouverte adressée au PDG de la chaine, Nonce Paolini, et qui me semble soulever publiquement un aspect intéressant du problème de l'identité.
J'aime bien, tout d'abord, que Montebourg rappelle ce point de droit simple que TF1, entreprise privée, utilise en concession une ressource qui ressortit au bien public, les ondes :
Judicieuse distinction : Une entreprise certes privée, mais dont l'activité repose sur l'utilisation d'une ressource publique. Qui ose encore rappeler de telles évidences que les entreprises croissent et prospèrent sur le domaine public ?
TF1 a obtenu en 1996 du gouvernement Juppé la reconduction automatique de sa concession sans mise en concurrence. Montebourg suggère que les liens que le groupe Bouygues entretient avec le pouvoir politique (dans son ensemble) n'y sont sans doute pas étrangers. Son argumentation, plutôt habile, consiste alors à montrer que la chaine utilise ce bien public au détriment, précisément, du public. Non pas des individus, qui peuvent, on le sait, trouver satisfaction et détente voire plaisir au spectacle des pires turpitudes -et TF1 a encore de la marge par rapport à ce qui s'est fait en d'autres temps ou à ce qui se fait ailleurs dans le monde- mais au détriment du public :
Que voila une bonne question. Qui ne se contente pas de placer le débat au niveau de la violence dont il faudrait protéger nos chères têtes blondes, non, qui demande quelles sont les valeurs véhiculées par une chaîne de TV comme TF1. En fait, ce que suggère Montebourg, c'est que TF1 utilise une ressource publique pour faire la promotion de l'individualisme, du conflit des volontés, de la compétition sociale, du self-interest, autant de valeurs dont l'horizon est l'atomisation de la société et, conséquemment, la destruction du public. Et d'ailleurs, si l'on pousse l'analyse, il n'y a rien là que de très normal : Il est bien de l'intérêt d'une organisation privée que de privatiser le bien public, c'est-à-dire de se l'accaparer, ne serait-ce que pour garantir sa propre pérennité. En oeuvrant à l'évolution des moeurs, la chaine ne fait au fond rien d'autre que de chercher à sécuriser l'approvisionnement de ses ressources vitales. Un zoologue dirait peut-être que TF1 constitue un exemple intéressant de parasitisme.
Montebourg conclue donc :
La télévision comme miroir systématiquement déformant de l'identité culturelle, voila effectivement, me semble-t-il, une manière intéressante de formuler la problématique.
J'aime bien, tout d'abord, que Montebourg rappelle ce point de droit simple que TF1, entreprise privée, utilise en concession une ressource qui ressortit au bien public, les ondes :
- "La chaîne que vous dirigez utilise à des fins commerciales le domaine public hertzien, propriété publique appartenant à la nation toute entière, et dont TF1 et ses actionnaires ne sont, aux termes de la loi, que les utilisateurs à titre précaire et les dépositaires fragiles et éphémères.
Le regard libre et sans concession d'un représentant de la nation sur le comportement d'une chaîne qui fait un usage contestable de ce bien public national relève de ses devoirs politiques et moraux élémentaires. La chaîne TF1 n'a donc pas d'autre choix que d'accepter, quoi qu'il lui en coûte, toute critique publique de ses agissements, puisque la télévision reste un bien collectif appartenant à tous les Français même si celle-ci s'exerce dans la forme de l'entreprise privée que vous présidez."
Judicieuse distinction : Une entreprise certes privée, mais dont l'activité repose sur l'utilisation d'une ressource publique. Qui ose encore rappeler de telles évidences que les entreprises croissent et prospèrent sur le domaine public ?
TF1 a obtenu en 1996 du gouvernement Juppé la reconduction automatique de sa concession sans mise en concurrence. Montebourg suggère que les liens que le groupe Bouygues entretient avec le pouvoir politique (dans son ensemble) n'y sont sans doute pas étrangers. Son argumentation, plutôt habile, consiste alors à montrer que la chaine utilise ce bien public au détriment, précisément, du public. Non pas des individus, qui peuvent, on le sait, trouver satisfaction et détente voire plaisir au spectacle des pires turpitudes -et TF1 a encore de la marge par rapport à ce qui s'est fait en d'autres temps ou à ce qui se fait ailleurs dans le monde- mais au détriment du public :
- "Mais le plus grave n'est pas là. Sur le plan culturel, il faut rappeler les dégâts considérables que votre chaîne a provoqués sur la vision que les Français ont d'eux-mêmes et de notre société contemporaine. [...]
Dans la semaine du 29 septembre au 5 octobre 2010, vous avez choisi de consacrer 41 heures 30 à des émissions liées à l'argent, soit des émissions de vente, (télé shopping) ou à des jeux dont l'appât du gain est le moteur ("Une famille en or", "Les douze coups de minuit", "Koh Lanta", "Secret Story"). Les relations entre les hommes ne relèvent pas que de l'argent, et une société ne pourra jamais se résumer à celui-ci. Pourtant, sur TF1, l'argent est malheureusement partout.
Les émissions où vous mettez en scène de façon artificielle la compétition acharnée et destructrice de la dignité entre des êtres humains -jusqu'à leur faire manger des vers de terre-, occupent cette semaine plus de 23 heures d'antenne ("Master Chief", "Koh Lanta"). Pourtant, les relations entre les humains peuvent être coopératives et non pas forcément conflictuelles, comme vous en conviendrez.
Enfin, je suis surpris par la contribution malheureusement décisive que TF1 a apportée à l'élévation du niveau de violence dans les oeuvres de fiction diffusées. Le nombre de meurtres, de viols, et de violences physiques a acquis en 15 ans une importance démesurée dans les programmes de votre chaîne.
En somme, les valeurs dominantes que vous diffusez et transmettez dans la société française ne seraient-elles pas celles de l'argent et de la cupidité, de la compétition acharnée et du conflit, de la violence et du règlement de comptes ?"
Que voila une bonne question. Qui ne se contente pas de placer le débat au niveau de la violence dont il faudrait protéger nos chères têtes blondes, non, qui demande quelles sont les valeurs véhiculées par une chaîne de TV comme TF1. En fait, ce que suggère Montebourg, c'est que TF1 utilise une ressource publique pour faire la promotion de l'individualisme, du conflit des volontés, de la compétition sociale, du self-interest, autant de valeurs dont l'horizon est l'atomisation de la société et, conséquemment, la destruction du public. Et d'ailleurs, si l'on pousse l'analyse, il n'y a rien là que de très normal : Il est bien de l'intérêt d'une organisation privée que de privatiser le bien public, c'est-à-dire de se l'accaparer, ne serait-ce que pour garantir sa propre pérennité. En oeuvrant à l'évolution des moeurs, la chaine ne fait au fond rien d'autre que de chercher à sécuriser l'approvisionnement de ses ressources vitales. Un zoologue dirait peut-être que TF1 constitue un exemple intéressant de parasitisme.
Montebourg conclue donc :
- "Vous conviendrez qu'il n'est pas illégitime de penser que votre chaîne porte une responsabilité considérable dans la dégradation à la fois du niveau du débat démocratique français, mais également de la représentation que les Français peuvent avoir d'eux-mêmes."
La télévision comme miroir systématiquement déformant de l'identité culturelle, voila effectivement, me semble-t-il, une manière intéressante de formuler la problématique.
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Re: 15 minutes of fame
Anonymous par Rue89
- Ils n'ont que trois ans et ils font peur aux plus grandes puissances, des Etats-Unis à l'Iran en passant par le Royaume-Uni, mais aussi aux firmes multinationales. Qui sont les hackers de « Anonymous », ces pirates informatiques experts dans l'art de mettre hors-service un site web ?
Au fil des cyber-attaques, ce mouvement aux contours flous, énième progéniture de la culture web, entend bien faire passer un message : la défense de la liberté d'expression par tous les moyens, même illégaux.
En défendant les fuites de documents confidentiels de WikiLeaks, ou en s'en prenant tant aux gouvernements tunisien et égyptien pendant les révolutions dans ces pays qu'à Hadopi en France, les « Anons » s'imposent dans le débat public. Mais leur défi des lois leur vaut d'être surveillé et traqués par les polices du monde entier.
Les « plus beaux coups » des Anonymous :
► La scientologie
En 2008, les Anonymous apparaissent aux yeux d'un – relatif – grand public en faisant une déclaration de guerre tout aussi solennelle qu'ambitieuse à la scientologie [...]
► Wikileaks (opération Riposte)
Mais c'est en soutenant WikiLeaks que les Anonymous sont vraiment devenus des poils-à-gratter du Web de premier rang. Alors que les fuites des documents confidentiels avaient semé la zizanie dans les relations internationales, les entreprises proches de WikiLeaks (Paypal, MasterCard et Visa) ont dû couper les ponts avec le site web dirigé par Julian Assange. Privé de ressources financières au faîte de sa gloire, le site WikiLeaks a alors reçu l'aide des Anonymous, décidés à venger ces autres partisans de la liberté totale de l'information.
Entre-temps, les pirates d'Anonymous avaient croisé le fer avec les ayants droits des studios hollywoodiens, au nom du droit au partage de fichiers. Une parfaite illustration de la guerre entre les internautes et l'industrie du cinéma ou de de la chanson, sous le nom de code opération Payback.
► Le printemps arabe
Les révolutions arabes ont permis aux hackers de jouer un rôle tout aussi politique, mais plus consensuel. En soutien aux révolutionnaires, les pirates ont lancé des attaques contre les serveurs gouvernementaux en Tunisie puis en Egypte.
Les Anonymous s'intéressent-ils à la France ?
Un compte Twitter se présentant comme Anonymous France existe, et plusieurs discussions sur Internet d'« hacktivistes » français ont été découvertes.
Mais le seul fait d'arme majeur dans l'Hexagone des pirates Anonymous est la menace d'exclure d'Internet Frédéric Lefebvre, alors porte-parole de l'UMP, plaisanterie qui n'avait été en réalité qu'une promotion médiatique pour le mouvement, et sa lutte contre la secte scientologue. Juste un « LOL » donc. Sauf pour Frédéric Lefebvre.
Pourquoi ce masque ?
Le seul « visage public » des Anonymous est ce masque, qui est initialement celui qui cache le visage de V, le héros de la bande dessinée « V pour Vendetta ». Le film du même nom (2006) a encore popularisé ce masque rieur.
Ce personnage, très cultivé et anarchiste, cherche à libérer son peuple de l'oppresion d'un gouvernement autoritaire, en éveillant les citoyens, mais aussi sans hésiter à user de la violence.
Mais la référence à ce masque semble tenir davantage du vague clin d'œil que de la profession de foi politique.
Peut-on rattacher les Anonymous à une idéologie ?
Nihilistes, anarchistes, les Anonymous ? Leur discours glorifie la liberté d'expression, conspue l'autoritarisme, refuse les compromis. Le ton de leurs communiqués est comme posé et exalté à la fois :
« Anonymous a fait son choix. Nous prendrons parti. Nous apporterons notre aide aux personnes qui luttent pour la liberté d'expression, de rassemblement, et de communication – les droits civiques essentiels pour les peuples afin de construire leurs propres futurs.
Nous ne pardonnons pas.
Nous n'oublions pas.
Redoutez-nous. »
Les Anonymous seraient-ils de romantiques révolutionnaires épris de liberté, des guévaristes du Web 2.0 ? Un sympathisant français de ce mouvement, qui requiert évidemment l'anonymat, a un tout autre avis :
« Je trouve que ce genre de mouvement, qui utilise beaucoup le LOL et la rhétorique d'un langage absurde et violent, ressemble beaucoup au mouvement dadaïste de l'entre-deux guerres. »
Le LOL, tout un programme ? La déclaration de guerre à la scientologie se fait au nom de [leur] amusement, tandis que les plantages de sites web sont considérés par ces « hacktivistes » comme des sit-in numériques, l'équivalent virtuel d'une simple manifestation. Une blague ou un coup de gueule sans conséquence.
Un communiqué des Anonymous est d'ailleurs venu expliquer que le vol de coordonnées bancaires, que Sony leur avait reproché, ne rentrait pas dans leurs pratiques. Les Anonymous cultivent l'image de pirates s'attaquant au FMI en soutien à la Grèce, aux multinationales, comme dernièrement Apple, plutôt qu'aux particuliers.
Les Anonymous ont-ils un chef ?
La question n'est pas tranchée : généralement, plus on est partisan des Anonymous, plus on répond par la négative. A contrario, les adversaires de cette rhétorique d'« agit-prop' » soulignent la présence probable sinon d'un chef, du moins de leaders influents.
De fait, ils n'ont pas besoin de chef pour mener leurs attaques.
Beaucoup pensent donc qu'Anonymous est plus un état d'esprit et une façon de procéder qu'une structure avec une liste de membres et une division du travail en interne.
Comment agissent-ils ?
Pour qu'un site de leur choix tombe hors service, il « suffit » que beaucoup de personnes s'y connectent en même temps. Pour faciliter ce genre de coordination, les Anonymous utilisent un logiciel, appelé Loic, qui peut amplifier leurs requêtes sur le Web. Saturé par cet excès de transfert de données, le site plante. Seulement 3 000 personnes ainsi équipées auraient suffi pour l'opération Riposte contre PayPal, MasterCard et Visa.
Le plus dur est simplement de se concerter, ce qu'ils parviennent à faire quelque fois sur des sites de partage d'images comme 4chan, ou sur des protocoles IRC, messageries instantanées familières chez les geeks.
Quelles critiques reçoivent-ils ?
On leur reproche souvent l'utilisation de jeunes sans compétence et vulnérables. On les appelle des « skiddies ». Ce sont des jeunes, curieux de bidouiller sur leur ordinateur, qui se laissent convaincre que devenir pirate est facile. Ils reçoivent une notice toute prête, et partent à l'assaut de tel ou tel site… Mais ils sont souvent facilement repérables, faute de savoir masquer leur connexion.
C'est ainsi que la presse a pu faire sensation avec la découverte (par le FBI) en Auvergne d'un « cerveau des Anonymous » de 15 ans seulement.
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Re: 15 minutes of fame
Des supérieurs inconnus, le goût du secret et de l'anonymat, la défense des valeurs universelles de tolérance et de justice, tout ceci rappelle la franc-maçonnerie telle du moins qu'elle est présente dans l'imaginaire collectif. La différence principale serait-elle que les anonymes dont il est question sont sans initiation?
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Re: 15 minutes of fame
:) Oh mais je pense qu'il y a une initiation, du moins pour ceux qui ne se contentent pas de suivre une notice.
Sans doute, oui, sans doute qu'il doit y avoir une dimension "société secrète", et sans doute même que c'est l'un des points qui m'intéresse, je ne l'avais en effet pas perçu.
Aujourd'hui étaient justement publiés quelques chiffres sur le hacking, histoire d'avoir un ordre d'idées.
Sur Slate.fr :
Sans doute, oui, sans doute qu'il doit y avoir une dimension "société secrète", et sans doute même que c'est l'un des points qui m'intéresse, je ne l'avais en effet pas perçu.
Aujourd'hui étaient justement publiés quelques chiffres sur le hacking, histoire d'avoir un ordre d'idées.
Sur Slate.fr :
Le Daily Beast listait, le 6 juillet, les 10 piratages qui ont été les plus fructueux. La plupart de ces attaques, souvent dues à des brèches de sécurité, ont fait les gros titres des journaux ou des sites web lorsqu'elles ont été rendues publiques.
[...]
1. Le PlayStation Network de Sony
Sony n'a annoncé que le 26 avril 2011 avoir été victime de piratage, plus d'une semaine après l'attaque qui avait « indirectement autorisé un hacker à mettre la main sur les données personnelles de plus de 24 millions d'utilisateurs du réseau », selon la firme. Elle avait accusé le groupe Anonymous, mais ces derniers avaient démenti via deux messages publiés sur le blog AnonOps.
Parmi les informations, près de 25 millions de comptes volés (24,6), « environ 12.700 numéros de carte de crédits non-américaines et leurs dates d’expiration (à l’exception des numéros de sécurité), et environ 10.700 enregistrements de prélèvements automatiques de certains consommateurs en Autriche, en Allemagne, aux Pays-Bas et en Espagne », précisait alors le communiqué de Reuters.
2. La firme TRW, Sears Roebuck
Le 1er juin 1984, la firme américaine TRW, spécialisée dans l'aérospatiale, l'automobile et les compte-rendus de crédits, rapporte le vol de 90 millions de numéros de cartes de crédit.
3. Heartland Payment Systems
Heartland Payment Systems, le cinquième plus grand organisme de transfert de paiements aux États-Unis (le neuvième mondial selon geek.com), a été victime en 2009 d'une faille de sécurité qui a compromis des dizaines de millions de cartes de crédit et de transactions de cartes de débit. Un logiciel espion placé par Albert « Segvec » Gonzalez sur le réseau de gestion d'argent de la compagnie a enregistré et communiqué les informations.
[...]
6. CardSystems
CardSystems, une compagnie de transferts de fonds par carte de crédit, s'est fait voler en juin 2005 40 millions de numéros de cartes de crédit, parmi lesquelles 14 millions de MasterCard et 22 millions de cartes Visa.
[...]
8. Le Département des professions médicales de Virginie, États-Unis
Le Département des professions médicales de l'État de Virginie a été victime en mai 2009 d'une attaque au cours de laquelle un pirate a vidé la base de données. Cette attaque a rapidement été suivie d'une demande de rançon concernant les 8 millions de comptes volés, demande postée sur Wikileaks. Ces comptes détenaient des informations personnelles (noms, suivis médicaux, numéros de sécurité sociale).
9. RBS, la banque royale d'Écosse
Royal Bank of Scotland, un organisme de transfert de paiements, a annoncé en décembre 2008 qu'un pirate informatique avait eu accès à ses ordinateurs. Les informations personnelles d'un million et demi de clients et plus d'un million de numéros de sécurité sociale ont été compromis. Selon SoftPedia, ces informations auraient été utilisées pour voler plus de 9 millions de dollars à la banque.
[...]
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Re: 15 minutes of fame
N'est-ce pas aussi une occasion de renouveler le thème de l'utopie? Ordinairement, l'on réfléchit sur l'utopie en se focalisant sur la fin. Les critiques portent sur les moyens, mais dans la subordination à la fin. L'on dira que les moyens de réaliser l'utopie ne peuvent exister, ou bien qu'ils contredisent la fin poursuivie, toujours bonne.
Or, la pensée utopique peut aussi se tourner vers les moyens, en tant que stratégie idéale pour construire un monde meilleur. On laisse dans le flou la question de savoir à quoi ce monde meilleur pourrait bien ressembler, quelques abstractions suffiront à rassurer le client potentiel (tolérance, liberté, fraternité, égalité, etc...). Mais on pense, d'une façon que je juge d'ailleurs intéressante, aux formes de contestation qui pourraient y conduire. Comment peser sur les destinées d'un monde dont les dirigeants sont disqualifiés, sans devenir dirigeant soi-même? C'est une très bonne question. Pour quoi faire? C'est la question de trop, éternellement dérangeante, et pourtant toujours obligatoire.
Or, la pensée utopique peut aussi se tourner vers les moyens, en tant que stratégie idéale pour construire un monde meilleur. On laisse dans le flou la question de savoir à quoi ce monde meilleur pourrait bien ressembler, quelques abstractions suffiront à rassurer le client potentiel (tolérance, liberté, fraternité, égalité, etc...). Mais on pense, d'une façon que je juge d'ailleurs intéressante, aux formes de contestation qui pourraient y conduire. Comment peser sur les destinées d'un monde dont les dirigeants sont disqualifiés, sans devenir dirigeant soi-même? C'est une très bonne question. Pour quoi faire? C'est la question de trop, éternellement dérangeante, et pourtant toujours obligatoire.
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Re: 15 minutes of fame
Ca y est, les "Insurgés" s'y mettent.
J'vous l'dis, y a quelque chose, là...
Pourquoi les contestataires portent-ils le masque de V for Vendetta ?
Les contestations mondiales qui ont pris forme ces dernières semaines contre le capitalisme et la cupidité des entreprises occupent le devant de l’actualité à mesure que le mouvement "occupy Wall Street" prend de l’ampleur. Initiée devant le symbole de la puissance financière américaine, la contestation s’attaque désormais aux nombreux centres financiers internationaux.
Plus récemment, les activistes de Londres ont mis en place un campement devant les marches de la cathédrale Saint Paul, après que les perturbations aient éclaté à Paternoster Square, haut lieu de la bourse de Londres. Rome à également vu les émeutes se généraliser, faisant près d’une centaine de blessés pour des dommages évalués à 1,75 millions d’euros. Et alors que ces contestations deviennent au fil des semaines une cause internationale, beaucoup des contestataires ont choisi de s’unir en portant l’emblématique masque imaginé par Alan Moore pour sa bande dessinée "V for Vendetta", également vu dans l’adaptation cinématographique du même nom.
Considéré comme le symbole de la rébellion, le masque de Fawkes, en référence au révolutionnaire anglais Guy Fawkes qui exécuta le plan de la "Conspiration des poudres" sous le roi Jacques 1er en 1605, est utilisé depuis quelques années dans les manifestations. Les membres du groupe de hackers appelé "Anonymous" l’ont par exemple utilisé pour préserver leurs identités et dénoncer la censure sur Internet. Mais est-ce un simple signe de contestation ou un véritable besoin de rester anonyme ?
Les origines
La bande dessinée originale de Alan Moore "V for Vendetta" se déroule dans une société dystopique au Royaume-Uni, dominée par le parti fasciste "Norsefire". On y découvre la société anglaise après une guerre nucléaire, que le révolutionnaire "V" tente de sauver en renversant le régime en place. Pour rester anonyme, il apparaît toujours avec le masque de Fawkes. L’œuvre de Moore a acquis une notoriété internationale quand elle fut adaptée au cinéma en 2006, l’un des personnages étant notamment interprété par Nathalie Portman.
Les membres de "Anonymous" ont été les premiers à porter ce masque en 2008, pour protester contre l’Église de Scientologie avec le "chanology project", pour lequel plusieurs attaques informatiques avaient été menées. L’Église de scientologie avait demandé à Youtube de retirer une interview polémique de Tom Cruise. Révoltés, les membres de "Anonymous" avaient pris d’assaut les églises de la Scientologie pour dénoncer la censure sur Internet. Pendant que ces membres masqués se révoltaient, de nouvelles attaques avaient touché les sites Internet de la Scientologie à travers le globe.
Une utilisation généralisée
Beaucoup de ceux qui étaient impliqués dans l’occupation de Saint Paul à Londres se seraient également impliqués dans les manifestations en marge du G20 en mars 2009. Alors que ces contestations avaient été entachées par la mort du journaliste Ian Tomlinson, beaucoup de manifestants avaient utilisé le masque pour cacher leur identité derrière une démarche révolutionnaire forte.
Quatre mois plus tard, lors du sommet du G8 à Aquila, en Italie, des étudiants italiens portaient le masque alors qu’ils occupaient un immeuble qui devait servir de lieu de rallliement pour guider l’arrivée de nouveaux manifestants en ville. Le symbole du personnage de Alan Moore avait été également peint à la bombe derrière un manifestant qui s’était adressé à la presse.
L’utilisation du masque s’est ensuite répandue lors des différentes contestations mondiales contre les institutions financières et politiques ou lors des sommets internationaux. Si en Angleterre il n'existe aucune loi interdisant le port d'un masque en public, la police américaine a tenté de faire appliquer une loi de 1845 qui interdit "un rassemblement masqué de plus de deux personnes". La police de New York a en effet utilisé cette loi anti-masque, mise à jour en 1965, pour arrêter 4 personnes du mouvement "occupy Wall Street" en septembre dernier. En France, la loi du 11 octobre 2010 entrée en vigueur le 11 avril 2011 interdit la dissimulation du visage dans l’espace public
J'vous l'dis, y a quelque chose, là...
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Re: 15 minutes of fame
Le décès de Whitney Houston est l'occasion de ce billet de Laurent de Sutter, sur le blog Atlantico.
Faire plaisir, faire plaisir... Elle s'en est quand même mis plein les poches et s'est bien éclatée pendant quelques années, Lolo. C'est peut-être surtout ça qu'il faut expier.
Le texte est surtout intéressant par son ambiguïté : Dans la déchéance, est-ce l'amour de Dieu ou l'amour des hommes qui est retiré à la star ? On voit que De Sutter hésite, et danse d'un pied sur l'autre.
Où je me découvre comme une sorte de De Sutter de gauche... Arf.
- Pourquoi les stars comme Whitney Houston finissent toujours seules et droguées ?
Toute histoire de star déchue est importante. Pourquoi ? Parce qu’elle exprime la survivance d’un régime d’exception au sein du monde des humains. Tous les hommes ne sont pas pareils : certains peuvent déchoir, d’autres non ; et certains peuvent déchoir de plus haut, d’autres de plus bas. Dans le cas de Whitney Houston, la déchéance a été à la hauteur de l’ascension […]
Cette chute, toutefois, était inévitable. Toute star, quelle qu’elle soit, finit par déchoir – la différence étant le moment et la manière de cette déchéance : plus tôt ou plus tard, plus hard ou plus soft, en attendant une toujours possible rédemption. Whitney Houston, semble-t-il, n’a pas eu le courage d’attendre la sienne, et a préféré tirer sa révérence plutôt qu’affronter plus longtemps le terrifiant déficit d’amour que son éclipse avait laissé chez elle. Parce que telle est bien l’horreur de la déchéance : passer du statut d’objet d’adoration amoureuse à celui de créature indifférente, voire pitoyable. […]
A quoi servent les drogues ? Dans la meilleure des hypothèses, à permettre l’expérience de mondes inédits – dans le pire, à faire de leurs usagers des pantins pathétiques. La cocaïne, qui est la plus débile de toutes les drogues, appartient à la seconde catégorie : elle permet pendant un moment de se croire irrésistible, de se croire une star, avant l’inévitable réalisation que ce n’est pas le cas. Que cela ait été la drogue favorite de Whitney Houston n’est donc pas une surprise : ce qui l’intéressait, dans la cocaïne (plus précisément, dans le crack), c’était de retrouver cette star qu’elle n’était plus, et même, parce qu’elle se livrait à elle, qu’elle était de moins en moins.
Il y a là une spirale qui rappelle celle d’autres figures de la déchéance : ces anges dont le plus célèbre, selon certaines « cosmographies infernales », n’est autre que Satan. Qu’est-ce qu’un ange déchu, en effet ? C’est un ange qui découvre le mal une fois que, à la suite d’une erreur, l’amour de Dieu lui a été retiré – et non pas l’inverse, comme on le croit souvent. Les stars comme Whitney Houston sont ce qui subsiste de la théologie des anges déchus dans notre civilisation.
Au contraire de ce que l’on aime à répéter, notre société n’a aucun goût pour les images. Son iconoclasme est même un des plus violents, des plus radicaux, de l’histoire de la guerre contre la représentation. Notre société, comme l’a très bien dit Alain Badiou, est avant tout animée par la « passion du Réel » née des grandes expériences politiques, esthétiques et psychiques du XIX° siècle. Ainsi de la manière dont nous regardons le star-system, ultime avatar de la foi dans un monde qui la refuse : que les stars meurent, et meurent de façon pathétique, au fond, nous rassure, nous permet de croire que nous avons raison de ne jurer que par le « Réel ».
Ce qu’il y a de triste, dans la mort de Whitney Houston, c’est donc qu’elle a donné raison à cet iconoclasme, qu’elle s’est dégradée jusqu’au niveau de médiocrité que celui-ci espérait. Car, à nouveau, ne l’oublions pas : si les anges déchoient, ce n’est jamais de leur plein gré –mais parce qu’ils ont voulu faire plaisir à l’homme, ce qui est toujours une erreur aux yeux de Dieu.
Faire plaisir, faire plaisir... Elle s'en est quand même mis plein les poches et s'est bien éclatée pendant quelques années, Lolo. C'est peut-être surtout ça qu'il faut expier.
Le texte est surtout intéressant par son ambiguïté : Dans la déchéance, est-ce l'amour de Dieu ou l'amour des hommes qui est retiré à la star ? On voit que De Sutter hésite, et danse d'un pied sur l'autre.
Où je me découvre comme une sorte de De Sutter de gauche... Arf.
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Re: 15 minutes of fame
Salut,
c'est pas pile dans le sujet mais sur la déchéance, celle qui implique l'esprit, il me semble que c'est précisément par et dans la déchéance que s'éprouve Dieu. C'est pas un retrait du divin, mais au contraire l'épreuve du divin. Basiquement et de manière extrême et sadique, c'est le livre de Job. C'est dans la douleur que s'éprouve l'expérience du divin, qui entraine soit une crispation psychologique ( suicide ou folie ) soit l'humilité de la créature qui a accès à l'esprit et le comprend, ou soit l'humilité de l'esprit qui est créature sur terre et mue par les nécessités de la créature.
Concernant les stars, je trouve assez hallucinant cette matérialisation moderne qui psychologiquement consiste à faire exister une caste. C'est comme si l'homme ne pouvait pas se passer du divin, qu'il matérialise horizontalement à l'époque moderne. Le cinéma peut être vu comme la boite noire de la psychè collective moderne, tout ce qu'on aimerait, tout ce qu'on a pas...le cinéma nous le permet en nous le montrant de manière anodine.
c'est pas pile dans le sujet mais sur la déchéance, celle qui implique l'esprit, il me semble que c'est précisément par et dans la déchéance que s'éprouve Dieu. C'est pas un retrait du divin, mais au contraire l'épreuve du divin. Basiquement et de manière extrême et sadique, c'est le livre de Job. C'est dans la douleur que s'éprouve l'expérience du divin, qui entraine soit une crispation psychologique ( suicide ou folie ) soit l'humilité de la créature qui a accès à l'esprit et le comprend, ou soit l'humilité de l'esprit qui est créature sur terre et mue par les nécessités de la créature.
Concernant les stars, je trouve assez hallucinant cette matérialisation moderne qui psychologiquement consiste à faire exister une caste. C'est comme si l'homme ne pouvait pas se passer du divin, qu'il matérialise horizontalement à l'époque moderne. Le cinéma peut être vu comme la boite noire de la psychè collective moderne, tout ce qu'on aimerait, tout ce qu'on a pas...le cinéma nous le permet en nous le montrant de manière anodine.
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Re: 15 minutes of fame
Oui, je suis d'accord avec la première idée : Le retrait de l'amour de Dieu est une épreuve, c'est ce que j'entendais par "expiation", et je pense que l'idée est en fait présente dans le texte de De Sutter sous la forme de la "rédemption".
En revanche, je vois moins pourquoi la relation "moderne" entre l'homme et le divin serait "horizontale". Peut-être partages-tu l'idée d'Edgar Morin que la star est typiquement une divinité plébéienne ? Mais cela ne signifie pas que la relation entre la "star" et la "plèbe" soit horizontale.
A mon avis, il vaut mieux comprendre cela dans une perspective wébérienne (évidemment :) ) : Des groupes sociaux différents sont "porteurs" de religiosités différentes. Chaque groupe social a une manière différente de concevoir et de vivre la religion, qui s'accorde avec ses intérêts "idéels". Eventuellement -dans le cas d'une culture polythéiste- chaque groupe social a son ou ses dieu(x) particulier(s).
Par extension, on peut donc envisager l'hypothèse que la "star" soit la divinité typique de la modernité, marquée par la domination culturelle des classes populaires -si, bien sûr, on considère que la culture dominante est effectivement "populaire", ce qui, après tout, est peut-être discutable. Mais il n'en reste pas moins qu'a priori, la relation est parfaitement verticale, comme peuvent en témoigner les scènes d'adoration extatique auxquelles la contemplation de la divinité incarnée donne parfois lieu, ou les scènes de tristesse et de désarroi à l'annonce de sa mort. Quand on y songe, l'idée si longtemps partagée par tellement d'Américains qu'Elvis Presley n'était pas vraiment mort donne à mon avis à comprendre comment le mythe de la résurrection a pu prendre forme.
Plus encore que le phénomène des stars, déjà un peu ancien à vrai dire, je dois dire que je suis assez fasciné par le phénomène des marques. Parce que, on le sait, il y a donc des gens qui sont capables de passer la nuit devant un magasin pour être sûr d'obtenir au matin des places à un concert, mais il y en a d'autres qui sont capables du même exploit pour avoir le droit d'acheter le dernier modèle de téléphone signé Apple ou de chaussure estampillée Nike. A la limite, il y a là, par rapport à la star, un progrès dans la transcendance. Il faut savoir que le "swoosh", la virgule qui sert de logo à Nike, ce dessin somme toute si simple et si abstrait, est leur actif le plus fortement valorisé. Comment peut-on accorder une telle importance à un truc pareil ? Je dois avouer qu'il y a là un phénomène qui échappe largement à ma compréhension.
En revanche, je vois moins pourquoi la relation "moderne" entre l'homme et le divin serait "horizontale". Peut-être partages-tu l'idée d'Edgar Morin que la star est typiquement une divinité plébéienne ? Mais cela ne signifie pas que la relation entre la "star" et la "plèbe" soit horizontale.
A mon avis, il vaut mieux comprendre cela dans une perspective wébérienne (évidemment :) ) : Des groupes sociaux différents sont "porteurs" de religiosités différentes. Chaque groupe social a une manière différente de concevoir et de vivre la religion, qui s'accorde avec ses intérêts "idéels". Eventuellement -dans le cas d'une culture polythéiste- chaque groupe social a son ou ses dieu(x) particulier(s).
Par extension, on peut donc envisager l'hypothèse que la "star" soit la divinité typique de la modernité, marquée par la domination culturelle des classes populaires -si, bien sûr, on considère que la culture dominante est effectivement "populaire", ce qui, après tout, est peut-être discutable. Mais il n'en reste pas moins qu'a priori, la relation est parfaitement verticale, comme peuvent en témoigner les scènes d'adoration extatique auxquelles la contemplation de la divinité incarnée donne parfois lieu, ou les scènes de tristesse et de désarroi à l'annonce de sa mort. Quand on y songe, l'idée si longtemps partagée par tellement d'Américains qu'Elvis Presley n'était pas vraiment mort donne à mon avis à comprendre comment le mythe de la résurrection a pu prendre forme.
Plus encore que le phénomène des stars, déjà un peu ancien à vrai dire, je dois dire que je suis assez fasciné par le phénomène des marques. Parce que, on le sait, il y a donc des gens qui sont capables de passer la nuit devant un magasin pour être sûr d'obtenir au matin des places à un concert, mais il y en a d'autres qui sont capables du même exploit pour avoir le droit d'acheter le dernier modèle de téléphone signé Apple ou de chaussure estampillée Nike. A la limite, il y a là, par rapport à la star, un progrès dans la transcendance. Il faut savoir que le "swoosh", la virgule qui sert de logo à Nike, ce dessin somme toute si simple et si abstrait, est leur actif le plus fortement valorisé. Comment peut-on accorder une telle importance à un truc pareil ? Je dois avouer qu'il y a là un phénomène qui échappe largement à ma compréhension.
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...que vont charmant masques et bergamasques...
Bergame- Persona
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Date d'inscription : 03/09/2007
Re: 15 minutes of fame
C'est vrai que j'utilisais le terme "horizontal" de manière peu précisé. Ce que je veux dire, c'est que la star, c'est un homme, mieux, un homme qui dans sa vie est soumis à une déchéance possible. C'est ça que je veux dire par horizontal, si tu croises brad pitt dans la rue, c'est horizontal, il est là en face de toi, il peut se péter une clope, c'est ton prochain. Certes, vue que c'est une star, il symbolise quelque chose qui ne désigne pas le prochain, bref.
J'utilisais ce terme d'horizontal car il me semble que la religion, même avec le christianisme dans le christ qui incarne dieu, qui est dieu, conserve toujours une forme de transcendance, c'est à dire de perfection, même au sein de la vie. Le christ est parfait en quelque sorte non ?
La star c'est quelque chose de nouveau : c'est une divinité imparfaite. A la limite, il faut remonter aux grecs pour avoir quelque chose d'approchant, si ce n'est que les dieux n'étaient pas des hommes, mais des images abstraites, un système cosmologico-ethique abstrait.
Pour faire des distinctions, je dirai que la relation de l'homme à dieu est une relation de croyance, tandis que la relation de l'homme à la star est plus une relation de désir. On sait bien que brad pitt n'est pas dieu ni n'a aucune relation avec le divin, mais on désir ce qu'il incarne et la vie qu'il doit mener, on désire ce qu'il est et sa place dans le monde actuel. C'est quand même plus terre à terre.
Tu parles de Morin et c'est clair que j'avais beaucoup apprécié ce que j'avais lu de lui sur le sujet, si ce n'est que contrairement à lui je n'accepte pas de dire que la culture de masse est une "culture", car précisément pour moi, une culture, du moins telle qu'on l'a toujours entendu, fait référence à tout un système éthique basé sur un fond religieux. En tout cas oui la star est une divinité plébéienne. Comment ne le serait-elle pas ? On peut même faire tomber le côté vertical et dire plutôt, la star est l'ami, l'amant de tous, ce qui m'intéresse déjà plus car on rentre dans la psychè individuelle dans sa relation avec le cinéma.
Tu sembles mettre l'accent sur l'aspect social du phénomène, comme quoi éventuellement la modernité, dominée par les classes populaires, érigent leur divinité, la star. Je mettrais plutôt l'accent sur les aspect technologique et psychologique du phénomène, c'est à dire la capacité technique à projeter des images....et le fait de la réception de ces images et de ses idéaux par la psychè individuelle et ce qu'elle en fera.
Tu parles d'un cas assez particulier quand tu parles de "scènes d'adoration extatique", ça à la limite c'est des phénomènes de foules, des accès frénétiques...effectivement germés sur un terreau fertile.
En tout cas depuis mon mémoire sur l'hypermodernité, qui m'a permis de réfléchir au sujet, celui qui me passionne le plus est le cinéma. Je ferais bien une thèse sur le sujet tiens, à l'avenir peut-être. Envisagé d'un point de vue social et psychologique, car l'immanence c'est ça. Non pas l'esprit et ses éventuelles "structures" mais la psychè individuelle et collective baignée dans un environnement social structuré par des règles implicites et explicites.
Ma petite idée : le cinéma possède un impact sur les mentalités dont on a pas encore mesuré l'immense portée. Notre relation au cinéma est paradoxalement de l'ordre de l'intime, au même titre qu'une relation amoureuse peut-être. Bref, ce qui fait partie de notre banalité et qui paraît anodin, n'est en rien anodin ni banal, mais redéfinit notre rapport au désir et au monde. Regarder un film, c'est prendre en pleine face tout un système de valeur !
Je ne suis pas trop psychanalyste à la base et me méfie vraiment de Freud et des psychanalystes, mais je dois bien avouer qu'on pourrait vraiment envisager les phénomènes tels que de nombreux films, cette histoire des marques, comme une sorte de retour du refoulé, l'expression inverse du manque qui se cristallise sur des objets symboliquement autorisés pour ça. Ce qui se montre est ce qui est désiré, et non pas ce qu'on a, mais ce qu'on voudrait.
J'utilisais ce terme d'horizontal car il me semble que la religion, même avec le christianisme dans le christ qui incarne dieu, qui est dieu, conserve toujours une forme de transcendance, c'est à dire de perfection, même au sein de la vie. Le christ est parfait en quelque sorte non ?
La star c'est quelque chose de nouveau : c'est une divinité imparfaite. A la limite, il faut remonter aux grecs pour avoir quelque chose d'approchant, si ce n'est que les dieux n'étaient pas des hommes, mais des images abstraites, un système cosmologico-ethique abstrait.
Pour faire des distinctions, je dirai que la relation de l'homme à dieu est une relation de croyance, tandis que la relation de l'homme à la star est plus une relation de désir. On sait bien que brad pitt n'est pas dieu ni n'a aucune relation avec le divin, mais on désir ce qu'il incarne et la vie qu'il doit mener, on désire ce qu'il est et sa place dans le monde actuel. C'est quand même plus terre à terre.
Tu parles de Morin et c'est clair que j'avais beaucoup apprécié ce que j'avais lu de lui sur le sujet, si ce n'est que contrairement à lui je n'accepte pas de dire que la culture de masse est une "culture", car précisément pour moi, une culture, du moins telle qu'on l'a toujours entendu, fait référence à tout un système éthique basé sur un fond religieux. En tout cas oui la star est une divinité plébéienne. Comment ne le serait-elle pas ? On peut même faire tomber le côté vertical et dire plutôt, la star est l'ami, l'amant de tous, ce qui m'intéresse déjà plus car on rentre dans la psychè individuelle dans sa relation avec le cinéma.
Tu sembles mettre l'accent sur l'aspect social du phénomène, comme quoi éventuellement la modernité, dominée par les classes populaires, érigent leur divinité, la star. Je mettrais plutôt l'accent sur les aspect technologique et psychologique du phénomène, c'est à dire la capacité technique à projeter des images....et le fait de la réception de ces images et de ses idéaux par la psychè individuelle et ce qu'elle en fera.
Tu parles d'un cas assez particulier quand tu parles de "scènes d'adoration extatique", ça à la limite c'est des phénomènes de foules, des accès frénétiques...effectivement germés sur un terreau fertile.
En tout cas depuis mon mémoire sur l'hypermodernité, qui m'a permis de réfléchir au sujet, celui qui me passionne le plus est le cinéma. Je ferais bien une thèse sur le sujet tiens, à l'avenir peut-être. Envisagé d'un point de vue social et psychologique, car l'immanence c'est ça. Non pas l'esprit et ses éventuelles "structures" mais la psychè individuelle et collective baignée dans un environnement social structuré par des règles implicites et explicites.
Ma petite idée : le cinéma possède un impact sur les mentalités dont on a pas encore mesuré l'immense portée. Notre relation au cinéma est paradoxalement de l'ordre de l'intime, au même titre qu'une relation amoureuse peut-être. Bref, ce qui fait partie de notre banalité et qui paraît anodin, n'est en rien anodin ni banal, mais redéfinit notre rapport au désir et au monde. Regarder un film, c'est prendre en pleine face tout un système de valeur !
Je ne suis pas trop psychanalyste à la base et me méfie vraiment de Freud et des psychanalystes, mais je dois bien avouer qu'on pourrait vraiment envisager les phénomènes tels que de nombreux films, cette histoire des marques, comme une sorte de retour du refoulé, l'expression inverse du manque qui se cristallise sur des objets symboliquement autorisés pour ça. Ce qui se montre est ce qui est désiré, et non pas ce qu'on a, mais ce qu'on voudrait.
cedric- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 436
Date d'inscription : 02/06/2008
Re: 15 minutes of fame
Bergame a écrit:
Par extension, on peut donc envisager l'hypothèse que la "star" soit la divinité typique de la modernité, marquée par la domination culturelle des classes populaires -si, bien sûr, on considère que la culture dominante est effectivement "populaire", ce qui, après tout, est peut-être discutable. Mais il n'en reste pas moins qu'a priori, la relation est parfaitement verticale, comme peuvent en témoigner les scènes d'adoration extatique auxquelles la contemplation de la divinité incarnée donne parfois lieu, ou les scènes de tristesse et de désarroi à l'annonce de sa mort. Quand on y songe, l'idée si longtemps partagée par tellement d'Américains qu'Elvis Presley n'était pas vraiment mort donne à mon avis à comprendre comment le mythe de la résurrection a pu prendre forme.
Il a été maintes fois montré que les cultures populaires sont le moteur des changements. Une musique populaire, comme le rock peut envahir tous les milieux sociaux tandis que la musique classique reste un marqueur social, elle fut et reste encore l’apanage d’une certaine bourgeoisie, il n’y a pas si longtemps que l’on ne « s’habille » plus pour aller à l’opéra.
Je ne comprends pas la notion de verticalité. L’idole ou le Dieu antique correspondait point à point à l’image que s’en forgeait l’adorateur, ce qui présente un certain nombre d’avantages en ce qui concerne la verticalité. L’idole ou la star moderne existe avant d’être idole, son statut d’idole va interférer avec son être antérieur et il ou elle va s’en trouver transformé, l’existence de l’adorateur impacte l’idole tout autant que l’inverse. Les « pétages de plombs » récurrents des stars de la scène musicale ne sont-ils pas le témoignage que la star se créé dans l’échange, dans la relation avec ses adorateurs. Je ne voie pas où se loge la verticalité ?
baptiste- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 3118
Date d'inscription : 21/03/2012
Re: 15 minutes of fame
Voila, hé bien en quelque posts, je crois que nous commençons de synthétiser l'ensemble des réflexions qui on été amassées dans ce topic.
Et je crois que c'est un peu la même chose chez les stars : Elles représentent, incarnent, des valeurs différentes, des rôles sociaux différents : Il y a le bad boy, l'homme fort et juste, la bonne copine, la vamp, etc. Même la déchéance et/ou la mort prématurée font partie de la mythologie des stars, comme le dit très bien De Sutter.
Et c'est aussi la même chose avec les marques, mais sans même qu'il y ait besoin de "support" humain -ce en quoi la marque me semble donc un progrès dans la transcendance : Tout le boulot des armées de marketers, c'est d'attribuer un contenu, axiologique, sociologique, à la marque sur laquelle ils travaillent. Une star, c'est un nom et un visuel immédiatement identifiable -comme une marque. Une image -c'est d'ailleurs cela qu'elles vendent. Ca n'est pas autre chose, et en particulier, ce n'est pas un être humain.
Enfin, lorsque je dis que dieu n'est pas homme, ou lorsque tu dis, toi, cédric, que Brad Pitt, après tout, n'est qu'un homme, nous sommes déjà en train de prendre position dans ce qui pourrait s'apparenter à une sorte de débat théologique, n'est-ce pas ? Jésus était-il un homme ou un dieu ? Et quelle était en lui la part d'humain et de divin ? C'est là un débat qui a animé le monde intellectuel occidental durant 8 siècles. Aussi, ce que je veux dire a minima, c'est que le fait que la star soit "aussi" un homme ou une femme est très secondaire. C'est bien tout leur problème, d'ailleurs : Ils réclament une vie privée, ils regrettent parfois l'anonymat qui est le lot de tout être humain "normal", et on leur répond en substance : "Mais tu es une star. Tu dois vivre comme les stars." Et la vie des stars est très différente de celle des hommes, tout le monde vous le dira...
Alors et néanmoins, il y a quelque chose de particulier à cette religion, et j'abonde maintenant plutôt dans votre sens.
Disons d'abord qu'à mon avis, baptiste, la verticalité n'empêche pas l'échange. Comme chacun sait, les dieux aiment être adorés, et c'est d'ailleurs tout ce qu'ils demandent en échange de leurs bienfaits. Car de même qu'un chef qui n'est pas obéi n'est pas un chef, un dieu qui n'est pas adoré n'est pas un dieu. Aussi existe-t-il en fait une forme de réciprocité dans la relation entre les dieux et les hommes, Platon disait : De commerce [emporikè]. C'est tout le sens du "do ut des".
Mais il y a donc quelque chose de particulier à cette (supposée) religion moderne et plébéienne. Je ne sais pas trop comment l'appeler, peut-être sa culture "démocratique", ou "iconoclaste" comme dit De Sutter ? Les stars sont aussi des victimes, des victimes sacrificielles et consentantes, et elles le sont de plus en plus.
C'est d'ailleurs ce que je trouvais d'ambigu dans le texte de De Sutter : Est-ce l'amour des hommes ou celui de Dieu qui est retiré à la star déchue ? Moi je pense que c'est l'amour des hommes. Mais alors cela signifie-t-il que le véritable dieu, dans notre religion moderne et plébéienne, c'est le "public", la plèbe elle-même ? L'un des grands préceptes de cette religion est l'idée -somme toute surprenante- que tout un chacun peut devenir dieu. Morin disait que c'est là un principe au coeur de la théologie des stars, et c'est à mon avis ce que signifient plus nettement encore l'émergence concomitante de la TV réalité et des réseaux sociaux : L'Olympe est ouverte à qui veut, ou qui peut, la prendre. Alors, évidemment, naît la question : Qui sont les dieux et qui sont les hommes ?
En y réfléchissant, peut-être faut-il donc davantage envisager les stars comme des "héros" que comme des "dieux" : La plupart tombent au champ d'honneur, quelques-uns gagnent leur quart d'heure de célébrité avant de sombrer à leur tour dans l'anonymat, seul un petit nombre d'élus accèdent à l'immortalité.
Et dans ce cas, le dieu, le vrai dieu, l'unique, ce serait l'oeil noir de l'objectif -la caméra. Oui, c'est en effet une idée qui m'a effleurée également.
C'est exactement ce que je pense aussi, oui : Si cette hypothèse de la star comme divinité moderne possède quelque sens, nous sommes effectivement en face d'un polythéisme. Ce qui caractérise le polythéisme, c'est en effet que les dieux sont différenciés par domaine de compétences : Lorsqu'il s'agit de garantir la parole donnée, on invoque Zeus ; les affaires de l'amour, c'est Aphrodite ; c'est Arès qui a soutenu le bras du guerrier vainqueur ; etc. Dans le polythéisme, les dieux sont fonctionnellement différenciés.cédric a écrit:La star c'est quelque chose de nouveau : c'est une divinité imparfaite. A la limite, il faut remonter aux grecs pour avoir quelque chose d'approchant, si ce n'est que les dieux n'étaient pas des hommes, mais des images abstraites, un système cosmologico-ethique abstrait.
Et je crois que c'est un peu la même chose chez les stars : Elles représentent, incarnent, des valeurs différentes, des rôles sociaux différents : Il y a le bad boy, l'homme fort et juste, la bonne copine, la vamp, etc. Même la déchéance et/ou la mort prématurée font partie de la mythologie des stars, comme le dit très bien De Sutter.
Et c'est aussi la même chose avec les marques, mais sans même qu'il y ait besoin de "support" humain -ce en quoi la marque me semble donc un progrès dans la transcendance : Tout le boulot des armées de marketers, c'est d'attribuer un contenu, axiologique, sociologique, à la marque sur laquelle ils travaillent. Une star, c'est un nom et un visuel immédiatement identifiable -comme une marque. Une image -c'est d'ailleurs cela qu'elles vendent. Ca n'est pas autre chose, et en particulier, ce n'est pas un être humain.
Enfin, lorsque je dis que dieu n'est pas homme, ou lorsque tu dis, toi, cédric, que Brad Pitt, après tout, n'est qu'un homme, nous sommes déjà en train de prendre position dans ce qui pourrait s'apparenter à une sorte de débat théologique, n'est-ce pas ? Jésus était-il un homme ou un dieu ? Et quelle était en lui la part d'humain et de divin ? C'est là un débat qui a animé le monde intellectuel occidental durant 8 siècles. Aussi, ce que je veux dire a minima, c'est que le fait que la star soit "aussi" un homme ou une femme est très secondaire. C'est bien tout leur problème, d'ailleurs : Ils réclament une vie privée, ils regrettent parfois l'anonymat qui est le lot de tout être humain "normal", et on leur répond en substance : "Mais tu es une star. Tu dois vivre comme les stars." Et la vie des stars est très différente de celle des hommes, tout le monde vous le dira...
Alors et néanmoins, il y a quelque chose de particulier à cette religion, et j'abonde maintenant plutôt dans votre sens.
Disons d'abord qu'à mon avis, baptiste, la verticalité n'empêche pas l'échange. Comme chacun sait, les dieux aiment être adorés, et c'est d'ailleurs tout ce qu'ils demandent en échange de leurs bienfaits. Car de même qu'un chef qui n'est pas obéi n'est pas un chef, un dieu qui n'est pas adoré n'est pas un dieu. Aussi existe-t-il en fait une forme de réciprocité dans la relation entre les dieux et les hommes, Platon disait : De commerce [emporikè]. C'est tout le sens du "do ut des".
Mais il y a donc quelque chose de particulier à cette (supposée) religion moderne et plébéienne. Je ne sais pas trop comment l'appeler, peut-être sa culture "démocratique", ou "iconoclaste" comme dit De Sutter ? Les stars sont aussi des victimes, des victimes sacrificielles et consentantes, et elles le sont de plus en plus.
C'est d'ailleurs ce que je trouvais d'ambigu dans le texte de De Sutter : Est-ce l'amour des hommes ou celui de Dieu qui est retiré à la star déchue ? Moi je pense que c'est l'amour des hommes. Mais alors cela signifie-t-il que le véritable dieu, dans notre religion moderne et plébéienne, c'est le "public", la plèbe elle-même ? L'un des grands préceptes de cette religion est l'idée -somme toute surprenante- que tout un chacun peut devenir dieu. Morin disait que c'est là un principe au coeur de la théologie des stars, et c'est à mon avis ce que signifient plus nettement encore l'émergence concomitante de la TV réalité et des réseaux sociaux : L'Olympe est ouverte à qui veut, ou qui peut, la prendre. Alors, évidemment, naît la question : Qui sont les dieux et qui sont les hommes ?
En y réfléchissant, peut-être faut-il donc davantage envisager les stars comme des "héros" que comme des "dieux" : La plupart tombent au champ d'honneur, quelques-uns gagnent leur quart d'heure de célébrité avant de sombrer à leur tour dans l'anonymat, seul un petit nombre d'élus accèdent à l'immortalité.
Et dans ce cas, le dieu, le vrai dieu, l'unique, ce serait l'oeil noir de l'objectif -la caméra. Oui, c'est en effet une idée qui m'a effleurée également.
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Bergame- Persona
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Date d'inscription : 03/09/2007
Re: 15 minutes of fame
Intéressant, c'est vrai qu'on peut voir ça comme une sorte de polythéisme, même si la réalité de ce qu'on veut désigner par là ébrèche quand même ce concept. En tout cas, force est de constater que le polythéisme grec, tout comme ce système des stars dans la vie sociale, ont une fonction semblable : la catharsis ! C'est implicite, voire inconscient mais c'est bien ça le but non ? Il s'agit de vivre quelque chose, et donc de purger un manque, ou de remplir une demande.
Je pense que tout ça au final est une histoire d'équilibre inconscient. Je pense qu'il faut voir le système global qu'ont fait naître les hommes comme une sorte d' "organisme", et que toutes les parties de cet organisme ont une fonction, et que ces diverses fonctions dans leur ensemble tendent à un équilibre psychologique, de la psychè individuelle et collective. Bref, ce que je veux dire, c'est que le cinéma remplit une fonction, vient rééquilibrer quelque chose qui par conséquent et pour certaines raisons, est déséquilibré. Et on peut même aller plus loin dans cette logique, car que signifie un désir important de rééquilibrage constant ? N'est-ce pas un signe d'une profonde misère ? En tout cas, admettre cette métaphore que je viens de faire sur l'organisme, et parfois j'ai la nette sensation qu'elle est juste, c'est de la bonne grosse métaphysique qui frise la folie, ceci dit on peut rester sur cette ligne explicative en se démarquant de toute métaphysique. Mais si l'on considère que se qui se montre recèle un sens, tout au moins dans une dimension psycho-sociale, alors tout peut être envisagé comme des signes, plus ou moins significatifs. Et des signes, sainte mère ! c'est pas ce qui manque.
Pour continuer, il me semble qu'on peut vraiment recentrer l'analyse sur la notion d'image. Comme tu le disais Bergame, les stars ont quelque chose à voir avec les marques, dont tu soulignes la transcendance plus élevée ( mais qu'est-ce que t'appelles transcendance alors, l'abstraction ? . Au final, tout est une question d' image. Je précise. Une image c'est quelque chose de figé, c'est un cliché. Un cliché, c'est quelque chose de gravé, c'est à dire dépossédé de toute vie. Quand on parle de cliché, on parle de quelque chose qui n'existe pas, qui ne correspond pas à la vie vécue ni en acte. Un cliché, c'est toujours une supercherie, car précisément ça ne vit pas et n'est pas susceptible de variations. Bref, avec les stars et les marques, on a affaire à de pures images. Et ce n'est pas parce que le cinéma met en scène des hommes en chair et en os que ça change quelque chose à la donne.
Une image, un cliché, tout ça qui vient nourrir un imaginaire, c'est le même registre lexical : image, modèle.
Il faut faire une distinction pour aller plus loin, sur cette question de savoir au final c'est qui et c'est quoi brad pitt ? Et d'ailleurs Bergame j'avoue ne pas trop te suivre dans la question de savoir si brad pitt, tout comme jesus, était un dieu ou un homme ? tu me fais un peu flipper là ; ) Brad pitt c'est un homme, qui tu veux que ça soit ? Bon, moins légèrement, il faut distinguer l'individu qui a pris le pseudonyme brad pitt ( et avec cette histoire de pseudonyme on est déjà dans le jeu et l'imaginaire ) et ce que symbolise brad pitt tel qu'il se montre au sein des films. Et tout l'intérêt réside dans la disctinction, la différence, voire la contradiction entre ces deux "choses". D'ailleurs sur ce point il y a des tas d'anecdotes ironiques : en gros l'individu avalé par ce qu'il représente, bref, d'un point de vue psychologique, l'horreur. Je sais pas si vous avez entendu parler de cette histoire, sans doute que si hein, quand britney spears s'était rasé la tronche. Qu'est-ce que ça veut dire ? une révolte de l'individu par rapport à ce qu'il représente, bref, un cas de "schizophrénie" d'un nouveau type. D'ailleurs inconsciemment ça fait tripper le peuple ça, regarde l'autre qui pète un cable....Je sais pas si vous avez vu le film de Joaquim Phenix," i'm still here", vraiment intéressant, en fait le type, qui est une star, décide de montrer l'envers du décor, et il filme son quotidien, dont on se rend compte, que c'est de la merde ! et vraiment on se dit pauvre type sois fort ! on le plaind vraiment quoi.
Pour continuer sur cette notion d'image, voilà, il y a le monde des vivants et le monde des clichés. D'ailleurs, et ça ça me fait sourire, le premier admirateur de brad pitt, c'est sans doute brad pitt lui-même. Je veux dire, le type incarne des héros tout le temps, comparé à ce qu'il est au quotidien ça doit le faire halluciner. Le premier idolateur de brad pitt, c'est brad pitt lui-même. Brad pitt aimerait vraiment être comme brad pitt. Qu'est-ce que ça veut dire ? Ca veut dire que brad pitt n'existe pas. Et toute l'ambiguité tient dans le fait implicite de dire et de montrer à tout le monde : regarder, brad pitt existe. Brad pitt, c'est un cliché, disons un cliché en mouvement, mais un cliché quand même. Ce n'est pas parce qu'il y a du mouvement qu'on sort du cliché, non, un film c'est un enchainement de clichés, un enchainement de postures, de poses, d'images figés, qui revendiquent au fond la perfection, et la perfection est quelque chose en dehors du vivant. Voilà, la perfection, ce n'est pas vivant, c'est mort, et tout le paradoxe réside dans le fait de tendre à faire vivre la perfection dans le monde des hommes, comme si on ne pouvait s'en empêcher, en tout cas la perfection qui correspond à une certaine idée que l'on s'en fait. Bref, le cinéma ça nous permet de répértorier quelles sont les définitions de la perfection pour nos contemporains.
Y'a vraiment plein de choses à dire sur le sujet, bon je pense à ça, oue la star c'est la mort, c'est la statue. Une star c'est une statue. Je veux dire si l'individu brad pitt essaie vraiment de ressembler à brad pitt dans son quotidien, alors ils se retranche dans la mort, dans la solitude, ça devient une statue. La star attitude, c'est la momification, c'est l'enterrement de l'individualité. Ca m'étonne pas qu'une star soit seule, au contraire, c'est la solitude du prince.
Je pense que tout ça au final est une histoire d'équilibre inconscient. Je pense qu'il faut voir le système global qu'ont fait naître les hommes comme une sorte d' "organisme", et que toutes les parties de cet organisme ont une fonction, et que ces diverses fonctions dans leur ensemble tendent à un équilibre psychologique, de la psychè individuelle et collective. Bref, ce que je veux dire, c'est que le cinéma remplit une fonction, vient rééquilibrer quelque chose qui par conséquent et pour certaines raisons, est déséquilibré. Et on peut même aller plus loin dans cette logique, car que signifie un désir important de rééquilibrage constant ? N'est-ce pas un signe d'une profonde misère ? En tout cas, admettre cette métaphore que je viens de faire sur l'organisme, et parfois j'ai la nette sensation qu'elle est juste, c'est de la bonne grosse métaphysique qui frise la folie, ceci dit on peut rester sur cette ligne explicative en se démarquant de toute métaphysique. Mais si l'on considère que se qui se montre recèle un sens, tout au moins dans une dimension psycho-sociale, alors tout peut être envisagé comme des signes, plus ou moins significatifs. Et des signes, sainte mère ! c'est pas ce qui manque.
Pour continuer, il me semble qu'on peut vraiment recentrer l'analyse sur la notion d'image. Comme tu le disais Bergame, les stars ont quelque chose à voir avec les marques, dont tu soulignes la transcendance plus élevée ( mais qu'est-ce que t'appelles transcendance alors, l'abstraction ? . Au final, tout est une question d' image. Je précise. Une image c'est quelque chose de figé, c'est un cliché. Un cliché, c'est quelque chose de gravé, c'est à dire dépossédé de toute vie. Quand on parle de cliché, on parle de quelque chose qui n'existe pas, qui ne correspond pas à la vie vécue ni en acte. Un cliché, c'est toujours une supercherie, car précisément ça ne vit pas et n'est pas susceptible de variations. Bref, avec les stars et les marques, on a affaire à de pures images. Et ce n'est pas parce que le cinéma met en scène des hommes en chair et en os que ça change quelque chose à la donne.
Une image, un cliché, tout ça qui vient nourrir un imaginaire, c'est le même registre lexical : image, modèle.
Il faut faire une distinction pour aller plus loin, sur cette question de savoir au final c'est qui et c'est quoi brad pitt ? Et d'ailleurs Bergame j'avoue ne pas trop te suivre dans la question de savoir si brad pitt, tout comme jesus, était un dieu ou un homme ? tu me fais un peu flipper là ; ) Brad pitt c'est un homme, qui tu veux que ça soit ? Bon, moins légèrement, il faut distinguer l'individu qui a pris le pseudonyme brad pitt ( et avec cette histoire de pseudonyme on est déjà dans le jeu et l'imaginaire ) et ce que symbolise brad pitt tel qu'il se montre au sein des films. Et tout l'intérêt réside dans la disctinction, la différence, voire la contradiction entre ces deux "choses". D'ailleurs sur ce point il y a des tas d'anecdotes ironiques : en gros l'individu avalé par ce qu'il représente, bref, d'un point de vue psychologique, l'horreur. Je sais pas si vous avez entendu parler de cette histoire, sans doute que si hein, quand britney spears s'était rasé la tronche. Qu'est-ce que ça veut dire ? une révolte de l'individu par rapport à ce qu'il représente, bref, un cas de "schizophrénie" d'un nouveau type. D'ailleurs inconsciemment ça fait tripper le peuple ça, regarde l'autre qui pète un cable....Je sais pas si vous avez vu le film de Joaquim Phenix," i'm still here", vraiment intéressant, en fait le type, qui est une star, décide de montrer l'envers du décor, et il filme son quotidien, dont on se rend compte, que c'est de la merde ! et vraiment on se dit pauvre type sois fort ! on le plaind vraiment quoi.
Pour continuer sur cette notion d'image, voilà, il y a le monde des vivants et le monde des clichés. D'ailleurs, et ça ça me fait sourire, le premier admirateur de brad pitt, c'est sans doute brad pitt lui-même. Je veux dire, le type incarne des héros tout le temps, comparé à ce qu'il est au quotidien ça doit le faire halluciner. Le premier idolateur de brad pitt, c'est brad pitt lui-même. Brad pitt aimerait vraiment être comme brad pitt. Qu'est-ce que ça veut dire ? Ca veut dire que brad pitt n'existe pas. Et toute l'ambiguité tient dans le fait implicite de dire et de montrer à tout le monde : regarder, brad pitt existe. Brad pitt, c'est un cliché, disons un cliché en mouvement, mais un cliché quand même. Ce n'est pas parce qu'il y a du mouvement qu'on sort du cliché, non, un film c'est un enchainement de clichés, un enchainement de postures, de poses, d'images figés, qui revendiquent au fond la perfection, et la perfection est quelque chose en dehors du vivant. Voilà, la perfection, ce n'est pas vivant, c'est mort, et tout le paradoxe réside dans le fait de tendre à faire vivre la perfection dans le monde des hommes, comme si on ne pouvait s'en empêcher, en tout cas la perfection qui correspond à une certaine idée que l'on s'en fait. Bref, le cinéma ça nous permet de répértorier quelles sont les définitions de la perfection pour nos contemporains.
Y'a vraiment plein de choses à dire sur le sujet, bon je pense à ça, oue la star c'est la mort, c'est la statue. Une star c'est une statue. Je veux dire si l'individu brad pitt essaie vraiment de ressembler à brad pitt dans son quotidien, alors ils se retranche dans la mort, dans la solitude, ça devient une statue. La star attitude, c'est la momification, c'est l'enterrement de l'individualité. Ca m'étonne pas qu'une star soit seule, au contraire, c'est la solitude du prince.
cedric- Digressi(f/ve)
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Re: 15 minutes of fame
Mais il se dit beaucoup que le statut de la star a évolué depuis Britney Spears. Et c'est effectivement l'un de mes points de départ. Par exemple, on sait que c'est à cette période qu'une nouvelle forme de presse people est née -ou disons, a connu son essor- une presse beaucoup plus portée vers la dérision et l'iconoclasme, cette culture du "LOL" comme on dit à propos des réseaux sociaux. Le titre "Public", en France, en est un exemple.cédric a écrit:Je sais pas si vous avez entendu parler de cette histoire, sans doute que si hein, quand britney spears s'était rasé la tronche. Qu'est-ce que ça veut dire ? une révolte de l'individu par rapport à ce qu'il représente, bref, un cas de "schizophrénie" d'un nouveau type. D'ailleurs inconsciemment ça fait tripper le peuple ça, regarde l'autre qui pète un cable....Je sais pas si vous avez vu le film de Joaquim Phenix," i'm still here", vraiment intéressant, en fait le type, qui est une star, décide de montrer l'envers du décor, et il filme son quotidien, dont on se rend compte, que c'est de la merde ! et vraiment on se dit pauvre type sois fort ! on le plaind vraiment quoi.
Il y a eu un moment où Britney est devenue une victime, clairement, une bête assiégée, et où le public se repaissait des images même de cette chasse à l'homme -enfin, de chasse à la Britney. Là, la presse ne se faisait pas l'écho de la déchéance de la star, elle la provoquait. Tout se passait à cette occasion comme si la presse s'acharnait à montrer qu'effectivement, les stars ne sont pas des dieux, mais seulement des hommes. Et à qui le montrait-elle ? Au public.
Ce qui est très intéressant, je trouve, dans cette presse, est la centralité accordée au "réel". Je ne le dis pas par harsard, c'est la ligne éditoriale d'un titre comme "Public" : La presse people "classique" évoluant vers de plus en plus de virtuel et d'artificiel -en particulier avec toutes les techniques de traitement de l'image aujourd'hui à leur disposition- ces nouveaux titres ont choisi de prendre le contre-pied et de montrer les "stars" telles qu'elles sont "vraiment". Oui, l'envers du décor, en somme. D'où par exemple ces photos de stars en bikini où les marques de cellulite sont cerclées de rouge. Les stars sont des gens comme vous et moi, voila le message. Et en même temps, ce ne sont évidemment pas des gens comme vous et moi parce que vous et moi n'intéressons ni la presse people ni leurs lectrices. C'est là où l'on constate que la frontière entre l'objet d'adoration et le bouc émissaire est bien fine.
Tout cela me semble un phénomène global. Par exemple, la naissance de cette nouvelle presse s'accompagne de l'émergence d'un nouveau genre de paparazzis : Jusque là, les gars étaient certes des charognards, mais c'était quand même des professionnels : On pouvait s'arranger et souvent, d'ailleurs, on s'arrangeait. Aujourd'hui, Hollywood et Beverly Hills sont emplis d'amateurs qui "chassent" les stars pour arrondir les fins de mois. C'est une sorte de démocratisation du paparazzage comme on peut assister à une démocratisation du journalisme, supportée entre autres choses par le phénomène internet. Je lisais tout récemment -anecdote- qu'il y a même aujourd'hui des reporters de guerre amateurs. Des gars qui vont sur les zones de conflit pour espérer être là au bon moment et choper une image, et qui ne disposent d'aucun statut, aucune protection, aucun soutien logistique. Phénomène suffisamment important pour que Reporters Sans Frontières investisse dans des trousses de premier secours qu'elle leur distribue avant leur départ.
Alors quoi en tirer, de tout cela ? Effectivement, ça me semble aussi un vaste sujet.
La première chose que je vois, dans cet essor concomitant entre internet, les réseaux sociaux, cette nouvelle presse people et la TV réalité, c'est l'évanouissement de la notion de "privé". "Tout est public" -c'est d'ailleurs le slogan du magazine éponyme. Ca, je pense que c'est assez évident, et cela signifie une profonde remise en cause de quelques fondamentaux de nos sociétés "démocratiques". Par exemple, à condition que cette hypothèse de l'évanouissement du privé possède quelque sens, que devient l'idée même de laïcité et le principe selon lequel la religion est affaire privée ?
La seconde chose, c'est effectivement l'importance de l'image. L'image dans ce qu'elle a d'ambigu, d'abord : Elle représente le réel, mais elle en est en effet une représentation figée et déjà morte. L'image dans ce qu'elle a d'universel, aussi : Je me demande si le règne de l'image et la facilité de sa diffusion aujourd'hui ne signifie pas d'abord la constitution ou l'affermissement d'une communauté internationale. Le "public", aujourd'hui, il est quasiment mondial. Le décès de Michaël Jackson transcende les frontières et est une tragédie pour des individus résidant aussi bien aux Etats-Unis qu'en Afrique ou au Japon. Nietzsche disait qu'un dieu, c'est la plus haute valeur d'une culture -ce qui est, au fond, la définition que je retiens moi-même. Si les stars sont des dieux, elles sont les dieux fonctionnellement différenciés d'une culture internationale.
Mais surtout, à mon sens, c'est la "démocratisation" de ces phénomènes qui est le plus questionnant. Ce qui était valable pour les stars le devient pour tout un chacun. Mon collègue de bureau et Brad Pitt ont un point en commun : Ils ont tous les deux un compte Twitter, sur lequel ils racontent leur "life".
Je pense qu'il y a des liens dans tout ça.
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Bergame- Persona
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Re: 15 minutes of fame
Ce qui m'intéresse assez, c'est cette dimension privé/public, d'un point de vue surtout psychologique et dans la visée de la "création" de l'individualité. Je pense voir ce que tu veux dire quand tu parles de disparition de l'espace privé, que tu assignes à l'épicentre des phénomènes de la "culture globale" appelons là comme ça par exemple. Ce qui m'intéresse, c'est de voir comment ça se passe dans ces épicentres, mais surtout les retentissements chez tout un chacun qui baignons dans cette culture, car au final personne n'y échappe vraiment, qu'on ait des mécanismes de défense psychologiques acérés ou non, et c'est ça qui est un peu dingue.
Je dirais que, si l'espace privé n'a pas entièrement disparu, qu'est-ce que ça voudrait dire la disparition totale de l'espace privé ? je pense pas que ce soit un problème binaire, je pense plutôt qu'il faut voir ça sous l'angle du biopouvoir, c'est à dire une erosion de l'espace privé par des forces qui le redéfinissent. Evidemment on est d'accord, ces forces qui proviennent d'une culture globale du tout public l'effacent en partie. En tout cas c'est clair que le nerf du problème est dans ce paradoxe dont on peut prendre beaucoup d'exemples : dans une salle de cinéma, je regarde un film produit dans le monde entier et qui délivre des messages diffusés dans le monde entier, d'ailleurs je regarde même ce film "avec" plein de gens, donc a priori rien de privé ni de personnel, mais cependant, cependant, lorsque je m'immerge dans le film, il me pénètre au plus profond de ma personnalité et la modèle. Voilà le paradoxe et la possibilité d'une telle culture globale : la possibilité d'identification intime, et je souligne intime, vraiment. Je dirais donc, une nouvelle définition du privé dans son propre rapport à soi advient, et qui est érodé par tout un système de messages, de clichés, d'idéaux dont nous sommes bombardés à fond tout le temps, à tel point qu'il est notre normalité et qu'il est difficile de le remettre en cause car il définit la norme.
Je pense aussi que la notion de démocratisation est importante et permet de comprendre notamment l'émergence de toute la "télé réalité". Au final c'est une sorte de pied de nez inconscient qui toutefois, et ça ça peut être intéressant, délégitime la démocratie. Je veux dire, au final tous ces types de la télé réalité, ils échouent parce qu'ils sont nuls, donc il ne suffit pas simplement non plus de se foutre derrière une caméra. Paradoxe : les stars, qui par ce qu'ils représentent aliènent le réel, ont du talent, et font bien partie d'une élite. L'élite humaine se définit-elle par un jeu nécessaire, une tromperie à l'encontre du réel ?
Je dirais que, si l'espace privé n'a pas entièrement disparu, qu'est-ce que ça voudrait dire la disparition totale de l'espace privé ? je pense pas que ce soit un problème binaire, je pense plutôt qu'il faut voir ça sous l'angle du biopouvoir, c'est à dire une erosion de l'espace privé par des forces qui le redéfinissent. Evidemment on est d'accord, ces forces qui proviennent d'une culture globale du tout public l'effacent en partie. En tout cas c'est clair que le nerf du problème est dans ce paradoxe dont on peut prendre beaucoup d'exemples : dans une salle de cinéma, je regarde un film produit dans le monde entier et qui délivre des messages diffusés dans le monde entier, d'ailleurs je regarde même ce film "avec" plein de gens, donc a priori rien de privé ni de personnel, mais cependant, cependant, lorsque je m'immerge dans le film, il me pénètre au plus profond de ma personnalité et la modèle. Voilà le paradoxe et la possibilité d'une telle culture globale : la possibilité d'identification intime, et je souligne intime, vraiment. Je dirais donc, une nouvelle définition du privé dans son propre rapport à soi advient, et qui est érodé par tout un système de messages, de clichés, d'idéaux dont nous sommes bombardés à fond tout le temps, à tel point qu'il est notre normalité et qu'il est difficile de le remettre en cause car il définit la norme.
Je pense aussi que la notion de démocratisation est importante et permet de comprendre notamment l'émergence de toute la "télé réalité". Au final c'est une sorte de pied de nez inconscient qui toutefois, et ça ça peut être intéressant, délégitime la démocratie. Je veux dire, au final tous ces types de la télé réalité, ils échouent parce qu'ils sont nuls, donc il ne suffit pas simplement non plus de se foutre derrière une caméra. Paradoxe : les stars, qui par ce qu'ils représentent aliènent le réel, ont du talent, et font bien partie d'une élite. L'élite humaine se définit-elle par un jeu nécessaire, une tromperie à l'encontre du réel ?
cedric- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 02/06/2008
Re: 15 minutes of fame
Toujours pas trop éloigné du thème, je sais pas si vous avez vu le reportage sur Karl Lagerfleld " Lagerfeld confidentiel ". J'ai trouvé que ce type était une sorte de génie. Peut-être qu'il incarne mieux que personne ce phénomène de la star qu'on essaie de cerner, mais de manière totalement réfléchie et assumée, ce qui donne une dimension au personnage qui du coup n'est plus qu'une image mais une sorte de maestro. Il a toute une philosophie derrière son mode de vie, tout est pensé, réfléchi, et très moderne au fond. Peut-être que le plus intéressant à souligner pour notre débat, c'est qu'il assume et revendique que l'image, l'apparition a plus d'importance que la vie "quotidienne". Je crois qu'il dit à un moment du reportage : je ne veux être qu'une apparition dans la vie des gens, et pas un poids. Disons que d'un point de vue ontologique, il fait totalement reposer l'Etre sur le paraître. L'Etre devient quelque chose de fondamentalement instable, variable, passager, changeant. L'Etre devient une affaire de mode, par conséquent potentiellement un produit commercial. Ah ah. On devrait parler d'ontologisation de la marchandise, des objets de consommation, il me semble que c'est ce que tu soulignais Bergame quand tu parlais du pouvoir magique des marques.
cedric- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 02/06/2008
Re: 15 minutes of fame
Pour résumer, si ce qu'on dit a un sens, la culture de masse et ses moyens gigantesques opère un changement dans la représentation de l'individualité, de son rapport à soi, à autrui et au monde. Ce qui veut dire implicitement que la culture de masse, internationale, mondiale, de par ses supports standardisés ( cinéma, marques...) liés aux technologies modernes de diffusion à très grande échelle, fait advenir un monde nouveau, une réalité nouvelle. Au final, nous assistons purement et simplement à un changement de réalité, c'est à dire à un changement de culture, à la mort d'une culture et à l'émergence d'une nouvelle. Et c'est sans doute ça qui est perturbant. Ceci étant dit, d'un point de vue axiologique neutre, c'est simplement un changement de réalité. Pourquoi en avoir peur ? La réalité correspond à une culture. La réalité est susceptible de changer, c'est tout ! Voilà ce qu'on ne saurait dépasser sans basculer dans la croyance. Alors évidemment, ce qui structure la réalité est une question d'intérêt, en l'occurence l'intérêt du capitalisme, tout comme l'intérêt des prêtres dans un système de croyance....La réalité en soi est une croyance. La réalité, pour l'homme, correspond à son monde, c'est à dire le monde de la nature et des objets qui l'entourent, ainsi que le monde de ses idées, ces trois entités ayant des liens d'influence réciproque ( influence entre ces trois entités : nature, objets, idées. Par exemple créer un objet sur le mode de la nature : l'avion. Ou se penser sur le mode d'un objet : comme un robot.....) C'est ce que je retiens d'Arendt, et qui à mon sens est le plus juste : le monde de l'homme, la réalité de l'homme correspond aux mondes de la nature, des objets, et de ses idées. Et tout ça est susceptible de changer, de varier dans le temps. Ce n'est pas stable. Alors évidemment, ça ne veut pas forcément dire que tout est relatif.
Ceci étant dit, il me semble que notre époque se caractérise par le fait que, la technologie ayant atteint des proportions et des performances telles dans notre monde, qu'elle en est venue naturellement à le déterminer et à nous déterminer. Car ce qu'elle permet venait combler un vide et ouvrir des facilités. Au fond, toute réalité, toute culture a ses problèmes rédiduels pour ainsi dire. Et ce qu'on semble faire là, c'est répertorier les nouveaux problèmes de la culture en formation qui a émergé et change de plus en plus rapidement, sa vitesse étant lié aux technologies.
Dans le début du post vous parlez de société du spectacle. Je ne sais pas si vous vous êtes intéressé à ce que dit Baudrillard sur le sujet. Car il me semble que si quelqu'un a été précurseur dans le fait de penser cette nouvelle réalité qui a émergé, c'est lui ! Et ce qu'il dit est intéressant, lui ne parle plus de société du spectacle, il parle de simulation. Sans rentrer dans les détails ni dans le fait qu'à mon avis il exagère, un point est tout de même important. Ce qu'il dit, basiquement, c'est que nous ne sommes déjà plus dans la société du spectacle. Un pas de plus a été fait, et à mon sens vous serez d'accord : nous sommes dans une société ou le spectacle n'a plus conscience d'être spectacle. Bref, nous sommes dans une société ou le spectacle est passé dans la norme, ou le spectacle est norme, ou le spectacle EST la réalité.
D'un point de vue psychologique, je me suis intéressé à cette idée de psychose collective. Et ce qui est drôle, d'un point de vue purement objectif, c'est que toute culture, ses rapports au sacré, ses codes....peut être envisagé comme une psychose collective. Et il est dès lors impossible de savoir si un membre immergé dans cette culture est plus psychotique qu'un membre qui y était immergé mais qui s'en dissocie. ( A moins de croire au paradigme de la caverne ). C'est une question de norme. C'est à dire une question de pouvoir.
Ceci étant dit, il me semble que notre époque se caractérise par le fait que, la technologie ayant atteint des proportions et des performances telles dans notre monde, qu'elle en est venue naturellement à le déterminer et à nous déterminer. Car ce qu'elle permet venait combler un vide et ouvrir des facilités. Au fond, toute réalité, toute culture a ses problèmes rédiduels pour ainsi dire. Et ce qu'on semble faire là, c'est répertorier les nouveaux problèmes de la culture en formation qui a émergé et change de plus en plus rapidement, sa vitesse étant lié aux technologies.
Dans le début du post vous parlez de société du spectacle. Je ne sais pas si vous vous êtes intéressé à ce que dit Baudrillard sur le sujet. Car il me semble que si quelqu'un a été précurseur dans le fait de penser cette nouvelle réalité qui a émergé, c'est lui ! Et ce qu'il dit est intéressant, lui ne parle plus de société du spectacle, il parle de simulation. Sans rentrer dans les détails ni dans le fait qu'à mon avis il exagère, un point est tout de même important. Ce qu'il dit, basiquement, c'est que nous ne sommes déjà plus dans la société du spectacle. Un pas de plus a été fait, et à mon sens vous serez d'accord : nous sommes dans une société ou le spectacle n'a plus conscience d'être spectacle. Bref, nous sommes dans une société ou le spectacle est passé dans la norme, ou le spectacle est norme, ou le spectacle EST la réalité.
D'un point de vue psychologique, je me suis intéressé à cette idée de psychose collective. Et ce qui est drôle, d'un point de vue purement objectif, c'est que toute culture, ses rapports au sacré, ses codes....peut être envisagé comme une psychose collective. Et il est dès lors impossible de savoir si un membre immergé dans cette culture est plus psychotique qu'un membre qui y était immergé mais qui s'en dissocie. ( A moins de croire au paradigme de la caverne ). C'est une question de norme. C'est à dire une question de pouvoir.
cedric- Digressi(f/ve)
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Re: 15 minutes of fame
Oui, c'est-à-dire que -je n'ai toujours pas lu Debord, honte à moi- mais je crois comprendre que l'idée du "spectacle" est quand même qu'il y a quelque chose à montrer d'abord, ou quelque chose qui se montre, et un ou des spectateurs qui le regardent. Ce qui m'apparaît émergent, c'est peut-être tout simplement l'interactivité -voila, c'est peut-être tout simplement le mot- le fait que tout le monde soit à la fois dans le spectacle et à l'extérieur, le regardant -"à la fois" ou "tour à tour" je ne sais pas. C'est ça, au fond, le "15 mns of fame", chacun aura son passage à la TV, ou sur internet. Nous y sommes. Et puis il faut durer, c'est ça le problème, toutes les stars le disent : "Le problème, dans ce métier, c'est de durer." Il faut rester du bon côté de la caméra. C'est vite fait de passer hors-champ. Tu réfléchis, tu cherches quelque chose d'intelligent à dire, hop, la caméra est déjà passée sur quelqu'un d'autre. Et te voila revenu à l'anonymat, au non-être social. J'exagère ? Tiens, exemple entre mille, je lisais l'interview juste à l'instant d'une comique qui quitte une émission de TV. Elle avait conscience de ne pas y être à sa place, mais explique qu'il faut bien faire des concessions :
Ouais alors ok, il ne s'agit pas d'"être" mais d'"existence". Ok, je dois être en train de faire des découvertes naïves.
C'est pas extraordinaire, ça ? Elle n'est pas la seule à la dire, ce n'est pas juste un abus de langage, du moins je ne le crois pas, je crois qu'elle dit quelque chose sur notre monde : Si on n'est pas visible, on n'existe pas.J'ai accepté parce qu'en fait si on n'a pas un minimum de visibilité, on crève dans son coin et on n'existe pas.
Ouais alors ok, il ne s'agit pas d'"être" mais d'"existence". Ok, je dois être en train de faire des découvertes naïves.
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Bergame- Persona
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Re: 15 minutes of fame
Je crois que tu peux ne pas lire Debord mais regarder le film qu'il a fait du même nom " la société du spectacle", d'ailleurs il me semble que le livre n'est qu'une retranscription de ce que tu trouves dans le film, bref qui a été pensé avec les images. Il me semble que Debord fait une analyste "communiste" de la société contemporaine qu'il dénonce. Je pense qu'il ne faut pas faire une lecture strictement politique ni utopique de la société contemporaine, sans quoi on passe à côté, c'est pas aussi simple. Du reste il ne fait pas autre chose que ce qu'il dénonce dans son film, en choisissant des images précises et en les abreuvant de commentaire idéologique.
Je suis assez d'accord avec ton idée d'interractivité. Il y a quelque chose en rapport constant avec l'objectif, qu'on soit devant ou derrière, l'objectif est toujours présent dans nos esprits comme partie intégrante de la réalité. Auparavant, l' "objectif" n'était pas un objet, mais ce qui pouvait me voir, c'était simplement l'autre, une conscience autre. Il y a quelque chose entre ce passage de l'altérité comme conscience au passage à l'altérité comme objectif, quelque chose qui meurt non.
A minima, tout le monde est dans la peau d'une star quand il se fait photographier ou filmer dans un film familial, de vacances, il y a une pression de l'objectif. L'objectif, ça symbolise aussi que notre image nous échappe, et il est là pour nous la prendre et la figer, ou la divulguer contre notre gré. L'objectif ouvre sur un jeu nécessaire, car on ne peut pas être soi-même devant l'objectif, c'est par définition impossible. D'ailleurs ça loupe jamais, quand je suis témoin d'une prise de photo, du reste dans des circonstances ou il n'y a besoin d'aucune photo - ceci dit à chacun ses besoins - en général les visages se figent et se crispent. Il n'y a pas de photo en mouvement, et c'est très dur d'être naturel sur une photo non. La photo, c'est une image figée qui outrepasse le cadre de la mémoire pour exister dans un monde des images, dans un monde objectif. La photo, c'est la matérialisation de l'instant, d'un instant déjà truqué en partie ou mon identité est altéré.
Mais qu'est-ce que montre une photo, ou une caméra ? Ca montre un corps avant toute chose puisqu'il n'y a pas de relation personnelle entre celui qui regarde une photo et celui qui a été pris en photo. Il y a tout de même une surmédiatisation du corps dans cette culture qu'on tente d'approcher, il n'y a qu'à voir la place du sport et des régimes. L'Etre est clairement passé du côté du paraître. Et il n'y a qu'un pas entre la surmédiatisation du corps et la rebellion de la psychè face à cette valeur dominante, schizophrénie d'un nouveau type. Comment, ne compte que mon apparence c'est ça ?
Alors après la question c'est de savoir si cet univers de l'apparence que représente le showbizness, car c'est ça que vend cette culture, une sorte de showbizness global ou il s'agit d'avoir éventuellement sa place, attire tout le monde ou certains types de personnalités en particulier. Car tu prends pour généralité la citation de cette personne qui veut percer à la téloche.
Je suis assez d'accord avec ton idée d'interractivité. Il y a quelque chose en rapport constant avec l'objectif, qu'on soit devant ou derrière, l'objectif est toujours présent dans nos esprits comme partie intégrante de la réalité. Auparavant, l' "objectif" n'était pas un objet, mais ce qui pouvait me voir, c'était simplement l'autre, une conscience autre. Il y a quelque chose entre ce passage de l'altérité comme conscience au passage à l'altérité comme objectif, quelque chose qui meurt non.
A minima, tout le monde est dans la peau d'une star quand il se fait photographier ou filmer dans un film familial, de vacances, il y a une pression de l'objectif. L'objectif, ça symbolise aussi que notre image nous échappe, et il est là pour nous la prendre et la figer, ou la divulguer contre notre gré. L'objectif ouvre sur un jeu nécessaire, car on ne peut pas être soi-même devant l'objectif, c'est par définition impossible. D'ailleurs ça loupe jamais, quand je suis témoin d'une prise de photo, du reste dans des circonstances ou il n'y a besoin d'aucune photo - ceci dit à chacun ses besoins - en général les visages se figent et se crispent. Il n'y a pas de photo en mouvement, et c'est très dur d'être naturel sur une photo non. La photo, c'est une image figée qui outrepasse le cadre de la mémoire pour exister dans un monde des images, dans un monde objectif. La photo, c'est la matérialisation de l'instant, d'un instant déjà truqué en partie ou mon identité est altéré.
Mais qu'est-ce que montre une photo, ou une caméra ? Ca montre un corps avant toute chose puisqu'il n'y a pas de relation personnelle entre celui qui regarde une photo et celui qui a été pris en photo. Il y a tout de même une surmédiatisation du corps dans cette culture qu'on tente d'approcher, il n'y a qu'à voir la place du sport et des régimes. L'Etre est clairement passé du côté du paraître. Et il n'y a qu'un pas entre la surmédiatisation du corps et la rebellion de la psychè face à cette valeur dominante, schizophrénie d'un nouveau type. Comment, ne compte que mon apparence c'est ça ?
Alors après la question c'est de savoir si cet univers de l'apparence que représente le showbizness, car c'est ça que vend cette culture, une sorte de showbizness global ou il s'agit d'avoir éventuellement sa place, attire tout le monde ou certains types de personnalités en particulier. Car tu prends pour généralité la citation de cette personne qui veut percer à la téloche.
cedric- Digressi(f/ve)
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Re: 15 minutes of fame
C'est une des bonnes questions en effet. Bien sûr qu'on peut refuser la dictature des apparences, c'est le rôle de l'idéologie que de nous faire croire que non, que le refus de la pose est lui-même une pose, que la sincérité est une forme du mensonge, que ne pas chercher à se mettre en avant est une manière de se mettre en avant, et autres facilités de même farine.
La question est alors plutôt de savoir comment dire non. Par le retrait en quelque jardin grec? Encore faudrait-il en trouver d'accessible. Je ne crois en aucune forme de combat de type retranchement. Mais puisqu'il faut vivre en ce monde, peuplé d'images et d'écrans, jouons-en, tout simplement, en nous rappelant que ce n'est pas sérieux.
Et si de temps en temps une parole sérieuse éclot au milieu du jeu, sachons l'entendre.
En gros, et très simplement, savoir mettre chaque chose à sa place.
La question est alors plutôt de savoir comment dire non. Par le retrait en quelque jardin grec? Encore faudrait-il en trouver d'accessible. Je ne crois en aucune forme de combat de type retranchement. Mais puisqu'il faut vivre en ce monde, peuplé d'images et d'écrans, jouons-en, tout simplement, en nous rappelant que ce n'est pas sérieux.
Et si de temps en temps une parole sérieuse éclot au milieu du jeu, sachons l'entendre.
En gros, et très simplement, savoir mettre chaque chose à sa place.
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amicus plato sed magis amica veritas
euthyphron- Digressi(f/ve)
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