Tendances philosophiques du forum

[AntiSubjectiviste]

Je propose aux membres de ce forum d'indiquer dans le sondage ci-dessus leurs centres d'intérêt, de sorte à dresser le profil du forum. Chacun(e) peut placer autant de votes que souhaité.

Mais d'abord, quelques explications sont peut-être nécessaires pour bien comprendre la catégorisation que j'ai proposée. Tout d'abord, cette catégorisation est largement incomplète et subjective : elle résulte uniquement de mon expérience personnelle avec la philosophie académique.

Il y a trois grandes rubriques globales :

1. Les grandes branches de la philosophie sont les sous-domaines classiques qui se distinguent par l'objet de leur investigation. La distinction entre les branches est métaphilosophique et concerne tous les auteurs de toutes les époques.
   
2. Les approches philosophiques désignent une façon de faire de la philosophie (et, donc, de pratiquer chacune des branches ci-dessus) qui embrasse un style spécifique ou une méthode particulière. Les différentes approchent correspondent grossièrement à différentes périodes de l'histoire de la philosophie, avec une diversification croissante au fil du temps.
   
3. Les grands sujets de la philosophie sont les domaines de la vie sur lesquels on peut porter un regard philosophique.
   

Ces trois rubriques sont relativement indépendantes l'une de l'autre et peuvent se combiner librement. Par exemple, il est possible de faire de la métaphysique du droit suivant une approche analytique : on pourrait alors se demander quelle est la nature des valeurs intrinsèques des individus sur lesquelles reposent leurs droits naturels (comme les droits de humains), et l'on argumenterait en veillant à expliciter la structure logique de nos raisonnements.

Voici maintenant une brève et imparfaite description des éléments de chaque rubrique.


Grandes branches de la philosophie :

• L'esthétique étudie la nature du beau, le goût et le jugement esthétique.
  
• L'épistémologie étudie la nature des connaissances et les critères de vérité.
  
• L'éthique étudie la nature du bon et des actions bonnes.
  
• La logique étudie le raisonnement et ses critères de validité.
  
• La métaphysique étudie la nature fondamentale de la réalité.
  

Approches philosophiques :

• La philosophie antique se place dans le cadre de pensée des philosophes de l'Antiquité, à l'époque où la philosophie ne se distinguait guère des autres "sciences", et où elle possédait une véritable dimension à la fois spirituelle et pratique. Les concepts et représentations antiques peuvent avoir vieilli selon les critères actuels, mais leur cohérence et leur sagacité restent un modèle intemporel pour la pensée.
  
• La scolastique est essentiellement le croisement, durant la période du Moyen-Âge, de la pensée d'Aristote avec la pensée chrétienne. Elle s'intéresse en particulier au phénomène divin, à la théologie et à l'expérience de la foi.
  
• La philosophie moderne désigne le renouveau spectaculaire de la philosophie qui s'est opéré à l'époque moderne. Son style se caractérise par la recherche d'un système de pensée personnel et totalisant (alors qu'auparavant, la philosophie s'inscrivait en grande partie dans l'héritage antique). La découverte des ressources de la Raison et l'importance croissante accordée à l'expérience sera à l'origine de la tension entre rationalisme et empirisme qui caractérise cette période. Le style littéraire est souvent d'une clarté exemplaire, d'une richesse intuitive surprenante et d'une érudition admirable.
  
• L'idéalisme allemand désigne la mouvance initiée par Kant et sa Critique de la raison pure, dans laquelle la Raison déborde du sujet pour acquérir un statut transcendant et une place première tant dans le monde que dans notre rapport au monde. Le style sera empreint de l'exaltation due à la possibilité, par la Raison, de s'affranchir de sa matérialité et d'atteindre une liberté inédite. C'est la philosophie des Lumières, de la Révolution Française et du Romantisme, dont les thèmes et les intuitions n'ont jamais cessé d'être d'actualité.
  
• La phénoménologie est l'approche initiée par Husserl qui propose, pour la première fois dans l'histoire de la philosophie, d'embrasser le point de vue subjectif pour percevoir le monde tel qu'il apparaît, sans filtre ni interprétation, à la conscience. Le mot d'ordre sera la mise entre parenthèses de tout ce que l'on a appris, afin de retrouver un contact authentique avec le monde. Cette approche se déploiera vigoureusement dans la philosophie européenne et française du XXe siècle.
  
• La philosophie analytique est l'approche originale initiée par Frege et Russell qui consiste à mobiliser l'analyse du langage et la logique dans le but de clarifier les questions et les concepts philosophiques, voire d'écarter les théories qui s'avéreraient dénuées de sens. Cette approche s'ouvrira au langage ordinaire et prendra conscience du rôle crucial des conditions d'un discours pour déterminer le sens même de ce discours. Il en résultera le souci constant de s'exprimer avec le plus de clarté possible, en veillant à expliciter le sens des termes utilisées, de sorte à faciliter l'analyse critique du lecteur. Cette approche se veut être la version la plus "scientifique" possible de la pratique philosophique.
  
• Le pragmatisme est l'approche, initialement américaine (Peirce, James, Dewey), qui consiste à déplacer complètement son regard de la théorie vers les conséquences pratiques. Le sens d'une thèse philosophique ne sera plus déterminé à partir de ses fondements théoriques, mais sera mis en lumière en se demandant quelles conséquences pratiques en découlent. Si la philosophie a connu une longue période profondément théorique, elle est ici ramenée sur le terrain concret de la vie.
  

Grands sujets de la philosophie : (les intitulés explicites ne sont pas décrits)

• L'anthropologie philosophique s'intéresse l'être humain dans toutes ses dimensions : son esprit, ses émotions, ses pulsions, ses projets, ses besoins, son ambivalence.
  
• La philosophie de l'art
  
• Philosophie de l'économie
  
• Philosophie de l'éducation
  
• La philosophie de l'esprit s'intéresse au phénomène le plus banal, et peut-être le plus mystérieux qu'est la conscience. Elle s'interroge sur le rapport entre le corps et la conscience et sur les contenus mentaux.
  
• Philosophie de l'information et des médias
  
• Philosophie de la médecine
  
• Philosophie de la religion
  
• Philosophie des sciences
  
• Philosophie du droit
  
• Philosophie du langage
  
• La philosophie environnementale s'interroge sur le concept de nature, sur la place de l'humain dans celle-ci, sur le statut moral des non-humains ou encore sur les différents fondements possibles de l'écologie.
  
• La philosophie politique étudie la société, ses buts, ses modes de gouvernance et ses institutions.
  

Que tout lecteur qui souhaite corriger ou compléter ce panorama de la philosophie n'hésite pas intervenir.

[neopilina]

La métaphysique étudie la nature fondamentale de la réalité.

Non, ça c'est la philosophie, et elle le fait à sa façon, et ce à propos de ce qui la concerne en propre. A titre personnel, je n'ai absolument rien à dire philosophiquement sur l'apparition de la vie ou les tartes à la mirabelle que ma chère et tendre concoctent en ce moment (     ). Et il y en a d'autres, scientifiques, etc., qui s'occupent d'autres objets, choses, domaines, tout aussi constitutif de la réalité. Quand un discours philosophique véhicule, philosophiquement donc, une idéologie, une doctrine, etc. Ce n'est plus seulement un discours philosophique, c'est un discours métaphysique véhiculé philosophiquement. Et c'est bien le cas de la " Métaphysique " d'Aristote avec un Dieu bon possiblement transcendant pour l'homme. On peut bien sûr, et c'est le cas le plus fréquent, faire de la métaphysique autrement que philosophiquement. Nietzsche, quand il écoute Wagner entend très très bien, viscéralement, physiquement, la métaphysique véhiculée par la musique de Wagner (romantisme option réactionnaire), etc. Après Descartes (pourquoi au fait ?), c'est la mode chez les philosophes d'enterrer la métaphysique. Heidegger a dit explicitement qu'il était de ceux-là. Il n'empêche que " Être et Temps " exprime et promeut philosophiquement une métaphysique (une vison du Monde, un Projet pour l'homme, etc.) via Son Dasein et Son Souci, qui tentent d'échapper à la conscience de Soi. Et, on va voir que je suis un garçon probe, à l'époque, Heidegger et d'autres qui ont claqué la porte de la philosophie académique avant (Marx, Nietzsche, par exemples) ou après lui, ont une circonstance atténuante : la conscience de Soi est alors prisonnière de sa formulation initiale, du " Poêle ", c'est à dire le cogito du " Discours ". Il fallait identifier la difficulté principale, et s'y coller. Et non pas louvoyer, claquer la porte, etc. : ce n'est pas sérieux.
La philosophie, à propos de ce qui la concerne, se veut aussi neutre, clinique, factuelle, que possible, comme la science, essaye de le dire au mieux (verbaliser correctement le Lien a priori du Sujet avec Son monde, etc.).
Une métaphysique veut quelque chose pour l'homme, elle peut le dire philosophiquement, ou pas.

Je résume : ton sondage prend l'eau de partout ! Je m'explique : chaque proposition pourrait faire l'objet d'un fil.

[Saint-Ex]

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Mon point de vue ?

Le voilà :

À ce sondage il manque la science matérialiste radical et athée, qui date de 2500 ans et qui n'a subi aucun amendement depuis, sauf au temps ou régnait la religion comme règne aujourd'hui l'ONU, et aux temps modernes ou s'est installé la logologie, ce discours sur le discours qui a oublié l'existence du monde.

Toutes les histoires et comptes-rendus sur la philosophie écartent par instinct et sans même le savoir le secteur philosophique de la science radicalement matérialiste et athée pendant que les livres de Michel Onfray se vendent en une trentaine de langues dans une trentaine de pays depuis au moins trente ans et que ces livres font partie des bibliothèques du département de philosophie de toutes les universités du monde.

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