L'Évangile, Spinoza et le hamster

[Vanleers]

Par Évangile, j’entends la bonne nouvelle (euaggélion) énoncée par Jésus qui fut consignée quelques décennies plus tard dans les quatre évangiles canoniques.
Jésus annonçait que Dieu, qu’il appelle le Père, veut le bonheur de l’homme.
Il exhortait ses contemporains à faire venir sur terre ce qu’il appelait le Royaume de Dieu.
Il n’en a pas donné une définition mais des images dans des paraboles, notamment celle où il compare le Royaume de Dieu à un joyeux banquet auquel sont invités tous les hommes quels que soient leurs mérites ou démérites.
Cet enseignement était révolutionnaire et le porteur de cette bonne nouvelle fut exécuté.
Mais cette dernière n’était pas perdue et fut transmise tant bien que mal par les églises, et souvent plutôt mal que bien, jusqu’à nos jours.
Jésus invitait les hommes à construire un monde humain plus fraternel et solidaire, ce qui prévalait déjà, à une échelle réduite, dans des groupes restreints comme ceux des chasseurs-cueilleurs ainsi que le rappelle kercos.
Sa doctrine est un eudémonisme et je me risquerais même à un oxymore : un « épicurisme spirituel » à la condition d’étendre à l’humanité entière la communauté des amis du Jardin.

Et Spinoza ?

Sa philosophie est également un eudémonisme résumé dans sa devise, deux fois répétée dans l’Ethique : « bien agir et être dans la joie » (bene agere et laetari).

Dans la perspective évangélique, bien agir sera travailler dans la joie à l’avènement du Royaume de Dieu qui réconcilie les hommes entre eux.

[benfifi]

Construire un monde humain plus fraternel et solidaire, bien agir, travailler dans la joie : ça demande un effort, ce qui est normal. Et la joie en récompense.

[lesourire01]

Mais Jésus n'a-t-il pas aussi dit :

Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre ; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l’épée. Car je suis venu mettre la division entre l’homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa belle-mère et l’homme aura pour ennemis les gens de sa maison.

[Vanleers]

Oui, c’est en Matthieu 10, 34.
A vous de voir comment vous comprenez ce texte et, si la question vous intéresse, vous trouverez sur internet de nombreux commentaires de ce passage problématique.

[lesourire01]

Oui, c’est en Matthieu 10, 34.
A vous de voir comment vous comprenez ce texte et, si la question vous intéresse, vous trouverez sur internet de nombreux commentaires de ce passage problématique.

Quelle est ton interprétation de ce passage ?

[Vanleers]

Oui, c’est en Matthieu 10, 34.
A vous de voir comment vous comprenez ce texte et, si la question vous intéresse, vous trouverez sur internet de nombreux commentaires de ce passage problématique.

Quelle est ton interprétation de ce passage ?

J’en ai plusieurs, c’est-à-dire en réalité aucune.
Ce passage ne m’inspire guère et je le vois plutôt comme un bloc erratique dans le paysage.

[Vanleers]

Du hamster enfin en question.

J’emprunte cette notion à Serge Marquis, psychologue canadien, qui a beaucoup parlé et écrit sur le hamster intérieur.
J’ai modifié le titre du fil après avoir relu son livre On est foutu, on pense trop ! – Comment se libérer de Pensouillard le hamster (Éditions de la Martinière 2015)
Pensouillard est une métaphore de l’ego, le hamster qui galope éperdument dans sa roue en criant : « Et moi, et moi, et moi ?... »

S. Marquis esquisse un petit traité de décroissance personnelle.

La décroissance personnelle ne signifie pas la mort de votre ego. Votre cher petit moi ne vous abandonnera pas ! La décroissance personnelle est la fraction de seconde au cours de laquelle vous prenez conscience que votre esprit est entièrement habité par des mots ou images contaminés par l’ego. C’est l’instant où l’attention surprend Pensouillard alors qu’il monte dans sa roue.
[…]
Cette seconde de décroissance personnelle consiste en un flash, un éclair de conscience qui permet de passer d’une activité mentale essentiellement centrée sur l’ego à une autre qui ne l’est pas du tout. Au cours de cette seconde, l’ego s’efface. L’esprit passe d’une agitation mentale du type « Moi… Moi… Moi » à une activité dont l’ego est totalement absent. Il s’agit du transfert de l’activité mentale-ego à l’activité mentale-conscience.

Mais pour arriver à ce passage, vous devrez vous entraîner ! (pp. 32-33)

S. Marquis propose des exercices afin de se libérer de Pensouillard qui, dans leur esprit, rejoignent les Exercices Spirituels d’Ignace de Loyola.
Il termine le livre par deux pages : « La résurrection existe » en se référant  au Christ sans le nommer explicitement.

J’arrive maintenant à la fin de ce livre, je vais donc me taire, mais je tenais à vous parler de résurrection, à ce que vous compreniez bien que dans l’esprit où meurt le petit moi, il y a une éblouissante apparition. Quelque chose que seul le silence peut décrire...

[lesourire01]

Vanleers, si ce n'est pas indiscret, es-tu catholique (de gauche, j'imagine) ? Je pose la question pour contextualiser.

[Vanleers]

Vanleers, si ce n'est pas indiscret, es-tu catholique (de gauche, j'imagine) ? Je pose la question pour contextualiser.

Je vous conseille vivement le livre de Serge Marquis signalé dans mon post précédent.
C’est un petit livre pratique, plein d’humour, facile et agréable à lire.
Vous réaliserez tout de suite que la question que vous me posez est celle de votre hamster.
Mon propre hamster vous avait concocté une réponse mais je la bloque car elle est du genre : un hamster parle à un hamster.

[Saint-Ex]

S. Marquis propose des exercices afin de se libérer de Pensouillard qui, dans leur esprit, rejoignent les Exercices Spirituels d’Ignace de Loyola.

L'esprit des exercices proposés par Serge Marquis, c'est celui d'Eckhart Tolle, qui ne croit certainement pas au Dieu de ton Loyola préféré (c'est ce qu'il dit lui-même), mais en celui de Spinoza et sa nature naturante et naturée (c'est ce qu'il dit lui-même aussi).

Il termine le livre par deux pages : « La résurrection existe » en se référant  au Christ sans le nommer explicitement.

La résurrection dont parle Serge Marquis, ce n'est certainement pas la résurrection des morts enseigné par ton Christ préféré, mais celle de l'état d'un être prisonnier de son égo passant à l'état d'un être libéré de son égo.

Il faudra te méfier sérieusement de ta manie de tout ramener à ta religion ...

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[lesourire01]

Du coup, je profite de ce topic pour adresser la question à benfifi, cette fois : es-tu catholique de gauche (en gros) ? Il se trouve que je découvre ou re-découvre certains d'entre vous, d'où ma question pour mieux vous situer.

Désolé lesourire01, mais ta question n'a rien à voir avec le sujet. Pour info je me suis présenté lors de mon inscription. Là éventuellement je peux répondre.
benfifi

[lesourire01]

Désolé lesourire01, mais ta question n'a rien à voir avec le sujet. Pour info je me suis présenté lors de mon inscription. Là éventuellement je peux répondre.
benfifi

Alors je veux bien. Mais où se trouve-t-il, ton topic ou message de présentation ? Je rappelle que depuis ton profil je n'ai pas accès à l'ensemble de tes messages.
Désolé lesourire01, comme tout un chacun, tu peux chercher. Et puis ce n'est pas dans mes attributions de renseigner.
On arrête là, je te prie, l'écart au sujet en cours.

[Vanleers]

Le livre de Serge Marquis signalé plus haut est d’abord paru au Québec en 2011 sous le titre Pensouillard le hamster. Petit traité de décroissance personnelle.
Au chapitre 3 de l’édition française, l’auteur décrit les 3 étapes de la décroissance personnelle :
1) Écouter et reconnaître le bruit de son hamster.
2) Observer… pour que l’ego cesse de fourrer son nez partout.
3) Apprendre à respirer par le nez.

Il suffit d’être attentif à son discours intérieur pour se prendre en flagrant délit de pensouiller.
Et aussi de repérer les pensouillures des intervenants sur le forum et, parfois,  l’hamstérisation de ce dernier.
Exercice passionnant et bienveillant en même temps car on sait que l’on n’échappe pas toujours soi-même aux agissements de Pensouillard.
Ce livre est une cynégétique du hamster, gibier increvable dont il ne faut pas craindre l’extinction.
Le grand Descartes lui-même aurait pu écrire à propos du hamster intérieur : Cogitouillo ergo sum.

Mais trêve de cogitouillonnades, le livre de S. Marquis comme les évangiles ou l’Ethique de Spinoza ont été écrits pour nous faciliter la vie.
A chacun d’expérimenter par lui-même si c’est vrai ou pas.

[Saint-Ex]

Le livre de Serge Marquis signalé plus haut est d’abord paru au Québec en 2011 sous le titre Pensouillard le hamster. Petit traité de décroissance personnelle.
Au chapitre 3 de l’édition française, l’auteur décrit les 3 étapes de la décroissance personnelle :
1) Écouter et reconnaître le bruit de son hamster.
2) Observer… pour que l’ego cesse de fourrer son nez partout.
3) Apprendre à respirer par le nez.

Il suffit d’être attentif à son discours intérieur pour se prendre en flagrant délit de pensouiller.
Et aussi de repérer les pensouillures des intervenants sur le forum et, parfois,  l’hamstérisation de ce dernier.
Exercice passionnant et bienveillant en même temps car on sait que l’on n’échappe pas toujours soi-même aux agissements de Pensouillard.
Ce livre est une cynégétique du hamster, gibier increvable dont il ne faut pas craindre l’extinction.
Le grand Descartes lui-même aurait pu écrire à propos du hamster intérieur : Cogitouillo ergo sum.

Mais trêve de cogitouillonnades, le livre de S. Marquis comme les évangiles ou l’Ethique de Spinoza ont été écrits pour nous faciliter la vie.
A chacun d’expérimenter par lui-même si c’est vrai ou pas.

J'ai eu le plaisir et l'avantage de lire le livre de Serge Marquis à sa première parution au Québec. Je me suis par la suite intéressé de près à ce personnage extraordinaire. J'ai assisté aux conférences qu'il a donné sur cette question de l'égo. Et j'ai eu l'heur d'échanger quelques mots avec lui.

Il a eu longtemps l'occasion de s'occuper de la condition mentale de deux catégories de patients, ceux qui souffraient de l'aliénation du travail en entreprise et ceux qui souffraient de leur jeunesse abusée sexuellement et torturée physiquement par des prêtre détraqués ayant complètement oubliés l'éthique et la morale les plus élémentaires.

Conseil d'ami : Évite de citer les évangiles lorsque tu parles de Serve Marquis.

Son inspiration philosophique vient du personnage dont je t'ai parlé plus haut, Eckhart Tolle, qui ne croit certainement pas au Dieu de tes évangiles (c'est ce qu'il dit lui-même), mais en celui de Spinoza et sa nature naturante et naturée (c'est ce qu'il dit lui-même aussi).

Petite anecdote :

L'expression «Apprendre à respirer par le nez» est couramment utilisée au Québec par les québécois exprimant le conseil donné à quiconque s'énerve et devrait plutôt tenter de se calmer.

Moi, je respire par les oreilles.

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[Vanleers]

A propos de Dieu :

Comme avec tout le reste, Pensouillard a fait de Dieu une possession et une source d’identification : son Dieu, d’où le « Oh, mon Dieu ! ». Il a inventé un syllogisme d’un nouveau genre : « Je suis ce que je possède (mon Dieu), or toute menace à ce que je possède constitue une menace à ce que je suis, par conséquent, ce qui menace mon Dieu me menace aussi… et je n’hésiterai pas à me faire exploser pour exterminer tous les incultes qui n’ont pas les mêmes croyances que moi ! » (op. cit. pp. 108-109)

Et, en  conclusion :

Ce Dieu, Pensouillard peut en faire ce qu’il veut ! Lui donner autant de noms (Yahvé, Allah, Vishnou, etc.) que de fidèles. Lui faire dire ce qu’il veut bien, ce qui est commode.

Pensez-y : qui est-il, ce hamster, pour parler de Dieu au monde entier ? Qui est-il pour se proclamer son représentant sur terre, en faire la promotion et le vendre ? Un hamster qui représente Dieu, vous imaginez ? Dieu, s’il existe, ne peut être ni inventé, ni vendu, ni représenté. Dieu, s’il existe, ne s’invente pas.

Pour clore le débat sur la question de l’existence de Dieu, je m’autorise une affirmation gratuite. Si Dieu existe, s’il existe vraiment, c’est quand Pensouillard n’est plus là pour y croire ! Prenez une pause pour réfléchir à cette affirmation gratuite, et peut-être que Dieu, pour la toute première fois apparaîtra vraiment dans votre vie… Je dis ça comme ça.(p. 110)

Il est clair que prendre conscience et se libérer de Pensouillard, c’est, en même temps, prendre conscience et se libérer du Dieu auquel croit Pensouillard.
C’est une approche que l’on peut dire thérapeutique et, à ce sujet, critiquant Freud :

La thérapie prend alors un tout autre sens. Au lieu de travailler pendant des années à renforcer le petit moi pour qu’il n’ait plus besoin de se défendre (inconsciemment), l’esprit apprend la décroissance. Lorsqu’il y met l’énergie nécessaire, il peut le refaire n’importe quand, dès que Pensouillard pointe le bout du museau. Fini la course sur place, fini le pédalage dans le vide, et en route vers une plus large part de soi-même. (p. 122)

L’Évangile est un chemin de décroissance personnelle ; l’Ethique de Spinoza aussi.

[Saint-Ex]

« Je suis ce que je possède (mon Dieu), or toute menace à ce que je possède constitue une menace à ce que je suis, par conséquent, ce qui menace mon Dieu me menace aussi… et je n’hésiterai pas à me faire exploser pour exterminer tous les incultes qui n’ont pas les mêmes croyances que moi ! ».

Avec l'habitude de ton interprétation théologique à toi, tu ne vois pas l'anticléricalisme que Serge Marquis exprime pourtant clairement.

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[Vanleers]

La véritable liberté n’est ni politique, ni économique, ni religieuse : la véritable liberté est neuronale ! Elle réside dans le silence à l’intérieur de notre esprit, là où l’on retrouve une capacité d’écoute dénuée de toute attente et de toute illusion […] (p. 123)

La thèse de Serge Marquis, spécialiste du traitement du stress, est que l’évolution a sélectionné des êtres humains sensibles aux dangers et qui avaient des réactions de stress appropriées (lutte, fuite, immobilisme) afin de préserver leur vie.
Ceux-là avaient de meilleures chances de survivre et de se multiplier.
Nous avons hérité de ces dispositions alors que nous ne vivons plus dans des environnements aussi menaçants.
Mais nous avons conservé une grande sensibilité aux menaces imprimée dans notre cerveau et un hamster intérieur qu’il appelle Pensouillard s’inquiète dès la perception du moindre danger, même imaginaire.
Cela se traduit par des réactions de stress et un flot de pensouillures qui tournent en rond alors qu’il n’y a pas de danger réel.
S. Marquis nous invite à en prendre conscience pour nous libérer de ce tintamarre et retrouver « le silence à l’intérieur de notre esprit ».
C’est ce qu’il appelle la liberté neuronale.
Cette liberté n’est pas exclusive des libertés ou plutôt des libérations politique, économique ou religieuse.
Spinoza, qui pourtant nie le libre arbitre, montre un chemin de libération des passions tristes.
Jésus-Christ est un libérateur (titre d’un livre de Thivollier), en particulier d’une conception étroite et moralisatrice de la religion.

[Saint-Ex]

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La liberté neuronale n'exclus pas les libérations politique, économique ou religieuse.

Elle les commande !

La liberté promise par Jésus, ce n'est pas la liberté promise par Serge marquis.

La parabole, ce n'est pas la médecine.

Mis à part ça, tu ne te trompes pas.

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[Vanleers]

Serge Marquis expose le problème que pose ce qu’il appelle le petit moi (ou le gros ego ou Pensouillard) et le principe d’une solution : la décroissance personnelle :

Comme je vous le répète depuis un moment maintenant, être intelligent revient à amorcer la décroissance personnelle, à l’instant où le petit moi pète les plombs. C’est très difficile, car le petit moi ne veut rien savoir. Il veut se distinguer, gagner, montrer qu’il existe, être reconnu, qu’on s’occupe de lui. Il veut être le meilleur, l’unique, le plus brillant, le plus aimable, le plus savant, le plus beau, le plus fort, le plus habile, le plus rapide, le plus riche ; le plus sage, le plus humble, celui qui mérite le plus d’être aimé… JAMAIS IL NE VOUDRA DÉCROÎTRE ! C’est contraire à sa nature.

Nous vivons dans un monde malade du petit moi. Mais ne lui demandez pas (au petit moi) de s’en rendre compte, il en est incapable. Seule l’activité mentale-conscience est capable de révéler la chose : c’est l’intelligence à l’œuvre dans un esprit affranchi de son ego.

Car il n’y a aucune forme d’intelligence dans l’ego, pas la moindre parcelle. L’intelligence loge dans la capacité d’être présent, attentif, relié ; d’être le véhicule de la vie. Elle est à la fois le déclencheur et l’aboutissement de la décroissance personnelle. (pp. 112-113)

Beau programme !

[Saint-Ex]

Serge Marquis expose le problème que pose ce qu’il appelle le petit moi (ou le gros ego ou Pensouillard) et le principe d’une solution : la décroissance personnelle :

Comme je vous le répète depuis un moment maintenant, être intelligent revient à amorcer la décroissance personnelle, à l’instant où le petit moi pète les plombs. C’est très difficile, car le petit moi ne veut rien savoir. Il veut se distinguer, gagner, montrer qu’il existe, être reconnu, qu’on s’occupe de lui. Il veut être le meilleur, l’unique, le plus brillant, le plus aimable, le plus savant, le plus beau, le plus fort, le plus habile, le plus rapide, le plus riche ; le plus sage, le plus humble, celui qui mérite le plus d’être aimé… JAMAIS IL NE VOUDRA DÉCROÎTRE ! C’est contraire à sa nature.

Nous vivons dans un monde malade du petit moi. Mais ne lui demandez pas (au petit moi) de s’en rendre compte, il en est incapable. Seule l’activité mentale-conscience est capable de révéler la chose : c’est l’intelligence à l’œuvre dans un esprit affranchi de son ego.

Car il n’y a aucune forme d’intelligence dans l’ego, pas la moindre parcelle. L’intelligence loge dans la capacité d’être présent, attentif, relié ; d’être le véhicule de la vie. Elle est à la fois le déclencheur et l’aboutissement de la décroissance personnelle. (pp. 112-113)

Beau programme !

Vois Eckhart Tolle et Krishnamurti, qui ont inspiré Serge Marquis dans la décroissance de l'égo, qui est une croissance de la sagesse.

https://en.wikipedia.org/wiki/Eckhart_Tolle

https://en.wikipedia.org/wiki/Jiddu_Krishnamurti

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[Vanleers]

Serge Marquis oppose frontalement la décroissance personnelle au développement personnel en sous-entendant que ce dernier développe le petit moi.
Mais le développement personnel peut être un chemin de décentrement du petit moi, notamment par le recentrement sur Dieu.
C’est le cas de la spiritualité d’Ignace de Loyola comme déjà montré sur un autre fil.
Pensons aussi à Saint Paul :

Je vis, mais ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi. (Gal 2, 20)

L’amour intellectuel de Dieu, chez Spinoza, est également un décentrement du moi par recentrement sur Dieu.

On parle parfois de spiritualité athée ce qui, à mon avis, est une contradiction dans les termes car on voit Pensouillard sorti par la porte rentrer par la fenêtre déguisé en sage.
Les athées narcissiques y trouvent leur compte, bien évidemment.

[Saint-Ex]

Serge Marquis oppose frontalement la décroissance personnelle au développement personnel en sous-entendant que ce dernier développe le petit moi.
Mais le développement personnel peut être un chemin de décentrement du petit moi, notamment par le recentrement sur Dieu.
C’est le cas de la spiritualité d’Ignace de Loyola comme déjà montré sur un autre fil.
Pensons aussi à Saint Paul :

Je vis, mais ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi. (Gal 2, 20)

L’amour intellectuel de Dieu, chez Spinoza, est également un décentrement du moi par recentrement sur Dieu.

On parle parfois de spiritualité athée ce qui, à mon avis, est une contradiction dans les termes car on voit Pensouillard sorti par la porte rentrer par la fenêtre déguisé en sage.
Les athées narcissiques y trouvent leur compte, bien évidemment.

Tu ne sortiras jamais de ta théologie, toi.

À la la ...

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[Vanleers]

L’originalité de Serge Marquis est d’avoir noté que l’ego n’est pas fait comme un rat mais comme un hamster.
Le rat est un animal social qui a besoin de compagnie pour se sentir bien alors que le hamster est très territorial et préfère vivre seul.
Pensouillard le hamster représente le gros ego, toujours inquiet et sur la défensive qui tourne en rond autour de lui-même.
S. Marquis fait le portrait du narcissique, quelqu’un qui souffre d’« egobésité », maladie des plus fréquentes de nos jours.
Le narcissique aurait besoin d’une bonne cure d’amaigrissement et même d’aller jusqu’à l’« oubli de soi ».
C’est ce dont parle François Roustang dans l’Abécédaire, signalé sur un autre fil :

L’oubli de soi conduit à se fondre dans l’harmonie du monde ; la guérison, c’est d’oublier qu’on existe, c’est s’intéresser au monde, à ce qu’on a à faire. L’hypnose permet l’oubli de l’individu, de soi, dans l’ensemble, contrairement aux autres thérapies qui poussent à tomber dans l’individualité et qui tendent à une « amélioration » de l’individu.

C’est aussi l’exhortation de Saint Paul à « se dépouiller du vieil homme » (cf. Eph 4, 21-24)

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