2 poèmes-chansons en vers rimés et mesurés

[denis_h]

[je poste ces deux poèmes parus en recueils respectivement en 2015 et 2020.

ce sont les 2 seuls poèmes que j'ai jamais écrits en vers rimés et mesurés. le reste n'est que vers libres ou proses.]

*

2 chansons par Denis H



Solian ( Vers 2005 )


Mon amour est terni,
comme ces vieux couverts
en argent qu’on oublie,
dans les meubles sévères

de la maison d’enfance.
Des spectres de chiffons,
comme en chiens de faïence ,
rêvent de puits sans fond,

menant de salle en faille
bleue. Les soupirs du bois
qui vieillit et travaille,
comme un être aux abois

disent les mots du temps
au givre des fenêtres.
Oh souffle du printemps,
je ne me sens plus être.


chanson du soir ( 2017 )

Je reviens d'une maladie,
de l’eau croupie de l’air vicié.
Les murs étaient devenus gris.
C'est difficile d’exister

quand on n’a pas ou peu d’espoir.
Alors on survit, plus ou moins,
les années passées dans le noir,
seul comme un malheureux témoin.

A la croisée des deux sentiers,
tu étais là qui m'attendais.
J'ai pris ta main tu m'as guidé.
Je suis sorti de la forêt.

Lumière de fin de journée
qui descendait sur mes yeux las.
Et pourtant rien n'avait changé.
La vie poursuit ses entrelacs.


*

[Jans]

Dans le second, les pieds n'y sont plus, le rythme non plus ; pour moi, la poésie (musique, rythme, évocation) doit dépasser l'énoncé, ce qu'on veut dire.
exemple : "je reviens d'une maladie" : ça ne sonne pas juste : "je reviens de maladie" ou : retour de maladie:"...
bon, ce n'est que mon avis... D'une certaine façon, nous avons eu un parcours semblable, je suis sensible à l'ombre qui a marqué tes jours...

[denis_h]

Dans le second, les pieds n'y sont plus, le rythme non plus ; pour moi, la poésie (musique, rythme, évocation) doit dépasser l'énoncé, ce qu'on veut dire.
exemple : "je reviens d'une maladie" : ça ne sonne pas juste : "je reviens de maladie" ou : retour de maladie:"...
bon, ce n'est que mon avis... D'une certaine façon, nous avons eu un parcours semblable, je suis sensible à l'ombre qui a marqué tes jours...

merci pour votre lecture, jans.

le premier est en hexamètre, le deuxième en octosyllabes.

je re viens d'u ne ma la die > 8 pieds, c'est correct.

le e suivi d'une consonne (m) compte un pieds en versification classique.

évidemment le e parlé sur la césure peut choquer les puristes...

mais ils en vu bien d'autres depuis la bataille d'hernani, hein.

[denis_h]

un anecdote à propos de ces 2 poèmes.

je les avais envoyés par mail pour avis à christian prigent (docteur es lettre spécialiste de ponge ; grand prix de poésie de l'académie française 2018). voici sa réponse :

>Je n'aime pas beaucoup ça, désolé : vraiment trop "poétique" (formellement
>d'abord, idéologiquement ensuite). C'est très... vieux, je trouve.
>La question est peutr-être : que (et qui) lisez-vous de vos contemporains ?
>Bien sincèrement à vous

[Jans]

Je trouve cela très bon, i l y a le fond et la musique :

de la maison d’enfance.
Des spectres de chiffons,
comme en chiens de faïence ,
rêvent de puits sans fond,

Là, il n'y a ni poésie ni musique :

A la croisée des deux sentiers,
tu étais là qui m'attendais.
J'ai pris ta main tu m'as guidé.
Je suis sorti de la forêt.

Une strophe de Supervielle :

Mais avec tant d'oublis comment faire une rose
Avec tant de départs commen faire un retour
Mille oiseaux qui s'enfuient n'en font un qui se pose
Et tant d'obscurité simule mal le jour.

[denis_h]

Supervielle, je connais pas bien, juste lu des extraits dans une anthologie.

[denis_h]

jans,

un conseil de lecture, si vous aimez thomas bernhard, vous aimerez :

Austerlitz, par g.w. sebald, ed. acte sud.

garanti !

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