poèmes récents

[joseph curwan]

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le merle chante le chant de la mort
les marelles sont tracées sur le quai
les villageois hésitent
à faire perdre la vieille religion
dans les branchages humides des songes mal formés
les veines craquent au son du bois qu'on fend
chasse est donnée aux formes fondues

écriture tremblée qui condamne
d'avance sa propre tentative
le plaisir d'aviver à son œil
la peau faite d'écorce parle l'usure
lent combat entre age et sève
vague des jours oubliés même si
sacrés au sein d'un tourment solitaire
dans une certaine partie de temps
marchant à travers champs fleuris
nourris à la gloire des astres aimés
comme vieille tourbe qui raconte
l'histoire bucolique à l'envers du monde
les regards innocents des enfants
jetés tout nu à l'eau de la rivière
le son des voix que j'ai accaparées
loin dans un rêve de sitar inhumain

familles d'astres éclairent la nuit
qui vient sur les plateaux sans bruissement
avec la maladie qui enserre la source
les galeries sous terre résonnent
du son des feuilles d'aurore froissées
jetées après que les derniers mots
se soient défaits de leur sens
l'enfant du cirque cherche seulement
la lumière qui perce les nuages ensauvagés
le regard de femmes parties
au fond de vagues crevées de doutes
souple comme mort sans éclat ni étincelle

rouille parle du temps qui passe
sur les coques des vieux chalutiers
ils veillent dans les ports interlopes
les étoiles brillent comme des couteaux
dans les mains calleuses des marins
la prostitution éclot telle un lotus
épanoui à la surface boueuse et stagnante
d'une eau prénatale coupée de morphine
avant de partir loin de la terre
les hommes prient un dieu auquel ils ne croient plus
et laissent choir des fleurs sacrées
sur le ventre de leur mère


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[joseph curwan]

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les sauterelles bleues ont envahi la récolte
l'étable brûle dans les lueurs du couchant
le frère et la sœur se sont unis
couple polychrome au gré des rosaces d'or

souple manteau d'hermine au dos des courtisanes
la coupe vidée au ciel  des mots désincarnés
simple regret de n'être pas le maître
émerveillé qui se perd et s'étiole en fatigue

tête penchée sur le poing en alphabet
pour qui me perdre en anathèmes
en lèvres de granit attaquées par le sel
précieuses comme l'eau des autochtones

les bien nés espèrent et chantent
sous les arbres des premières aubes
la parole accompagne la fleur adolescente
la brume s'évanouit toute en arborescence


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[hks]

Merci beaucoup
s' il y en a d'autres sur le net
indique moi.

amicalement
jean luc hks

[joseph curwan]

bonjour hks

je t'ai envoyé un mp.

[elbaid]

ça se vend ça ?

[joseph curwan]

bonjour elbaid.

pour répondre à ta question, je publie depuis 2002 dans une revue à petit tirage, qui se vend 10 euros le numéro. donc oui, d'une certaine façon ça se vend. par contre je n'ai jamais touché un centime en droit d'auteur.

[elbaid]

 

[Courtial]

A mon avis, Elbaid, vous n'avez aucune raison de plier devant l'autorité de qui dit que les sauterelles bleues envahissent les récoltes, aucune raison.
Et toutes les raisons au rebours de lui renvoyer où il peut se les mettre, les sauterelles bleues et leurs étables qui brûlent.

Je n'ai pas trouvé pour ma part de supériorité aux sauterelles bleues, sur le plan poétique, ce en quoi je vous trouve fondé à faire vos propres approches poétiques, sans vous laisser impressionner par les sauterelles bleues, les étables qui brûlent, et les extases incestueuses entre le frère et la soeur, etc.

[elbaid]

  je suis pour la défense et l'indépendance des sauterelles bleue ; "saltamontes unidos jamas sera vencido" !

[joseph curwan]

>>>Et toutes les raisons au rebours de lui renvoyer où il peut se les mettre, les sauterelles bleues et leurs étables qui brûlent. >>>


Ah AH AH, courtial n'est pas content car je n'ai pas souscrit à son ironie pesante et hors de propos ...

[poussbois]

personne n'a de raison de plier... surtout devant quelqu'un qui ne parle de la poésie en général que pour parler de la sienne en particulier, et accessoirement de celle qu'il décrète bonne. Les autres formes étant opus non gratum. Tristoune pour un domaine aussi vaste.

[joseph curwan]

au contraire poussbois, je crois avoir des goûts très éclectiques et variés en matière de poésie.

et elbaid est un grand garçon qui peut se débrouiller tout seul, à ce que je sache.

[Bergame]

Ben non, tu ne sais pas. Si ça se trouve, c'est un gamin.   

[Courtial]

Joseph Curwan aussi, si tu vas par là.
"Minou Drouet, sors de ce corps", c'est ça que tu veux dire ?

[Axiome]

personne n'a de raison de plier...

  

[hks]

à Joseph

Mon problème avec la poésie ( et la tienne particulièrement) c'est le rythme . Je m'attends à un rythme, une rythmique, une régularité donc.

""""les galeries sous terre résonnent
du son des feuilles d'aurore froissées
jetées après que les derniers mots
se soient défaits de leur sens"""""

 bon je vois le rythme (encore que le après ne soit pas dans le rythme )  C'est une question très traditionnelle de pieds.  Je ne suis pas sorti de cette question,  désolé si ça parait  antimoderne !!!

car ensuite
'enfant du cirque cherche seulement
la lumière qui perce les nuages ensauvagés
on a perdu le rythme.

[joseph curwan]

en effet hks, mes poèmes sont presque tous en vers non mesurés et non rimés.

on trouve cependant quelques alexandrins à l'occasion.

si tu apprécies surtout la versification classique à la pré-hugo, alors je ne suis pas ton homme.

cela n’empêche pas que parfois j'essaie de jouer avec les rythmes et les sonorités, mais ça n'est pas immédiatement perceptible.

en tout cas merci pour ta lecture.

[hks]

à Joseph C

si tu apprécies surtout la versification classique

Je peux apprécier mais ça ne suffit pas . Une multitudes d' alexandrins ( ou autres métriques classique ) ont été écrits et peu très peu passent les siècles.
Par ex  "la jeune tarentine" .
Dans ce poème le rythme est essentiel. Bien évidemment essentiel puisque ce poème a un rythme. Il faut les prendre tels qu'ils sont et tels qu'ils sont ils conviennent à ceux qui apprécie un rythme dans l'écoulement.
Ce à quoi on peut très bien être indifférent voir hostile.

Et puis la jeune tarentine ce n'est pas que le  rythme.

ni

Le bateau ivre

Comme je descendais des Fleuves impassibles,
Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :
Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles,
Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.
..........................

Maintenant alexandrin !!! certes ...mystère de l'alexandrin. Ou bien mystère du rythme tout simplement .. je le prends au sens de métrique  ( pas dans le sens de Henry Meschonnic  que j 'ai lu mais que je suis loin de suivre ).
................
C'est comme en musique  ... et quand la musique savante dites contemporaine a perdu le rythme personne n'écoute plus vraiment.( perdu ou refusé )

Je cite  c'est de Pierre Sauvanet http://revues.mshparisnord.org/filigrane/pdf/330.pdf.

Pensons par exemple à la phobie
du compositeur américain Morton Feldman : « Je quitte toujours la salle de concert quand je commence à taper du pied » (1). Soit, mais pourquoi donc ? Pourquoi la musique savante a-t-elle, sauf exception
majeure, abandonné le sens du rythme (au sens de la pulsation régulière) ?

 Ce texte de  Sauvanet est très intéressant sur le sujet.

[hks]

Chénier : La jeune Tarentine


Pleurez, doux alcyons, ô vous, oiseaux sacrés,
Oiseaux chers à Thétis, doux alcyons, pleurez.

Elle a vécu, Myrto, la jeune Tarentine.
Un vaisseau la portait aux bords de Camarine.
Là l'hymen, les chansons, les flûtes, lentement,
Devaient la reconduire au seuil de son amant.
Une clef vigilante a pour cette journée
Dans le cèdre enfermé sa robe d'hyménée
Et l'or dont au festin ses bras seraient parés
Et pour ses blonds cheveux les parfums préparés.
Mais, seule sur la proue, invoquant les étoiles,
Le vent impétueux qui soufflait dans les voiles
L'enveloppe. Étonnée, et loin des matelots,
Elle crie, elle tombe, elle est au sein des flots.


humm!!!! Je n'ai pas de honte à dire que j'aime .... 

[joseph curwan]

merci beaucoup pour l'article hks. c'est marrant (et logique) que tu cites morton feldman, car c'est un musicien très important pour moi, que j'ai énormément écouté ces dix dernières années.

[joseph curwan]

https://www.youtube.com/watch?v=BYb6qn3mUWk

[hks]

à joseph C

c'est marrant (et logique) que tu cites morton feldman,

C'est Sauvanet  qui le cite. Je ne connais pas Morton Feldman, sauf "Rothko Chapel"(sur Rothko!!? ...un peintre que j' estime sur-estimé au possible). Non la musique savante dîtes contemporaine ce n'est ce que j' aime en musique. Je sais bien qu'avec un peu de bonne volonté on peut s 'habituer à tout, mais quand même ...on n'y est pas obligé non plus.

Comme je ne ne suis en rien technicien en musique, je présume naïvement  qu'on a du y faire quelque chose et de grave pour en arriver à ce genre de production "savante" . On y a volontairement et systématiquement pris le contre pied de ce qui se faisait avant (atonalité, arythmie ..pas de mélodie... enfin bref,  tout ce que certaines bandes sons de films nous imposent quand il faut illustrer l'effroi).

[joseph curwan]

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poésie du jour


malgré les perceptibles regrets et les jours perdus
oreilles ébahies par le murmure du temps
dans chaque goûte d'eau de pâles éternités
qui dansent à la nuit en rondes
comme celles des enfants dans un monde
l'écho éclaire la marche désarmée
la paume éclairée dans une nuit de scarabées
avance vers les ciels désarticulés
poudre bleue mêlée à l'encre du charbon
tournent dans les couronnes au front des amoureux



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[joseph curwan]

art poétique



l'art majeur est terni dans les meubles sévères
filaments forment un masque presque étrange
leur bouche expédie un souffle de chimère

dans le regard on lit la présence du hou
toute fragilité au dehors de l'armure
les ramures loin devant un globe transparent

lorsque la fantaisie prend l'enfant
de jeter bas les cordages de l'ici-bas
pour se perdre en lui même à l'horreur des tisons

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