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Faut-il libérer le désir ou se libérer du désir ?

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Message par Kokof Ven 10 Mai 2019 - 9:09

Faut-il libérer le désir ou se libérer du désir ?

Le désir, contrairement à la volonté, n’est pas commandé par la conscience, mais s’impose à elle. Nous désirons ce que le désir désire et non ce que nous voulons désirer. Le sujet, dès lors, peut soit satisfaire le désir, soit chercher à s’en libérer. Certains pensent qu’il faut libérer le désir et le satisfaire pour être heureux, d’autres, au contraire, que libérer le désir alimente le désir et nous rend insatiables. Selon ces derniers, il faudrait se libérer autant que possible du désir (par l’ascèse et la méditation) pour trouver la paix intérieure. Existe-t-il une troisième voie ? Peut-on, d’une part, libérer le désir sans tomber dans l’anarchie du désir, d’autre part, se libérer de certains désirs sans étouffer tout désir ?

Peut-on libérer un désir pour s’en libérer, sans le réaliser ? Comment libérer en particulier ses désirs agressifs sans les réaliser ? La psychanalyse est une méthode pour se libérer de ces désirs en utilisant le pouvoir libérateur de la parole. Le patient, confronté méthodiquement à ses désirs inconscients par le thérapeute, les évoque avec une précision et une sincérité croissantes, et se libère ainsi de leur emprise psychique. Le désir devenu conscient ne disparaît pas et n’est pas satisfait, mais cesse d’angoisser le sujet. Libérer oralement le désir, dans un cadre thérapeutique, permet donc de s’en libérer sans le satisfaire.

Une autre façon de se libérer mentalement d’un désir agressif est de le sublimer. Sublimer un désir consiste à satisfaire mentalement ce désir à travers une activité civilisée analogue à la chose initialement désirée. Par exemple, le désir de conquête, qui conduit normalement à la guerre, peut être sublimé par des conquêtes civilisées comme la conquête de l’espace. La sublimation permet donc de se libérer pacifiquement d’un désir en le satisfaisant symboliquement.

Nous avons vu deux façons de se libérer d’un désir agressif sans le réaliser. Mais faut-il libérer tout désir licite ?


Nos désirs licites ne sont pas tous raisonnables (c’est la fonction de l’éthique de compléter la loi en affinant notre conception et notre pratique du bien). De fait, la plupart des vices sont licites (ils sont condamnés par la morale, c’est pourquoi on les appelle des vices, mais pas par la loi, c’est pourquoi on ne les appelle pas des crimes). Les vices sont généralement dérivés d’un désir et d’un plaisir naturels : la gourmandise, par exemple, est dérivée du goût et de la faim. Nous ne pouvons pas nous libérer des désirs naturels, mais en nous disciplinant et en réduisant ces désirs à nos besoins vitaux, nous pouvons éviter la dissipation.

En conclusion, il ne faut pas libérer tout désir naturel (car ces désirs peuvent devenir des vices), ni faire le contraire : chercher à se libérer de tout désir pour déraciner nos vices. Certains désirs étant naturels, il est en effet impossible de s’en libérer. La vertu consiste à se libérer directement du vice (qui n’est pas un désir naturel, mais la perversion d’un désir naturel) par l’éthique et la discipline.

Le désir est nécessaire, mais la nécessité de certains désirs peut être fabriquée et illusoire : la société peut nous faire croire que certaines choses sont indispensables à notre bonheur (la propriété, la réussite sociale, etc.), alors qu’elles sont superflues et même néfastes à notre bonheur. A l’opposé des désirs artificiels (conditionnés socialement) se trouvent nos désirs personnels (nos passions et notre vocation, celle-ci étant notre désir le plus profond et le plus personnel), qui émanent directement de notre personnalité. En réalisant ces désirs, nous nous réalisons nous-mêmes. Mais pour libérer ces désirs (les rendre réalisables), il faut d’abord se libérer de tous les désirs superficiels et artificiels, qui nous dispersent, nous aliènent et étouffent nos désirs personnels. D’ailleurs, seuls nos désirs personnels sont de véritables désirs : les désirs superficiels ne sont que des envies. Il faut donc se libérer de certains désirs (les envies) pour libérer le Désir (la passion).

En conclusion, il faut parfois libérer le désir (sans le réaliser) pour s’en libérer. D’autres fois, il faut savoir se libérer du désir pour libérer le Désir.

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Message par Magni Ven 10 Mai 2019 - 23:01

Si nous sommes plus que des animaux alors nous avons une identité, ce qui signifie que nous avons une personnalité et que celle ci est unique.
N'agissant pas comme des animaux, nous interrogeons notre cœur et notre conscience et tentons de faire ce qui est le plus bénéfique globalement.
Moi et les bouddhistes sommes d'accord avec la politique du ni trop ni trop peu dans la voie du milieu.
En cas de désir contrarié par la politique du bénéfice ni trop ni trop peu global la frustration survient et bientôt la colère gronde et provoque la production d'adrénaline. C'est le moment de boire de l'alcool afin de devenir laid, gros et malade du foie ou bien c'est le moment de sublimer les désirs. Si tu veux pécho ta prof ou ton ex tu vas à la pèche, si tu veux te sauver de ton taf ou de ta piole tu fais du parkour, si tu veux éclater ton voisin ou ton boss tu fais du kravmaga.

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