La tristesse : une lâcheté morale ?
4 participants
Page 1 sur 2
Page 1 sur 2 • 1, 2
La tristesse : une lâcheté morale ?
Hölderlin a écrit:Là où est le danger, là est ce qui sauve.
La tristesse, comme chacun sait, est un péché. Rien à voir avec l'ascétisme. On ne saurait mieux juger la tristesse que vis-à-vis du bonheur qui, l'un et l'autre, font du ping pong à s'en renvoyer la petite balle de l'esquive. Car dans les cas deux cas, il s'agit de ne s'insérer dans le rythme d'aucune théophanie. L'heureux et le triste ne se situent que par rapport au pôle de la Volonté de puissance, c'est à savoir là où les contraires ne se mélangent pas, où toute gangue bichromique déploie ses pièges. Comment y remédier ? On ne remédie ni à la tristesse ni au bonheur, l'essence même du salvifique étant de savoir composer d'éléments négatifs dont on fait pitance. Entendre, donc, que la béatitude touche à l'accomplissement de la vraie morale, quand le bonheur est une effronterie de comblement et la tristesse une non-jouissance de l'opportunité offerte, ce par dérobade. Ou par ignorance, ce qui est plausible. Mais nul n'est censé ignorer la loi, la dure loi.
Le salvifique dans l'existence, étayé par la coïncidence des contraires, implique une série d'épreuves que synthétise le monomythe : en passant par mille retournements et contorsions, le héros découvre à l'intérieur de la grotte le gîte d'un trésor passé jusque-là inaperçu. De sorte que s'esbigner paraît naturel. Il est bien évident que l'heureux se trimbale d'une façon similaire à l'évitement, à croire qu'il est dans son droit à s'éjouir contre la vérité patente de la faute... C'est de sa tristesse que Jésus demande à Dieu son Père le pardon, d'une lâcheté apparente. J'appelle tristesse le malheur devant la privation, autrement dit l'incapacité qu'on a de faire communier par-delà la mâyâ de ce qui s'individue sous l'angle de cette représentation. Qu'on y réfléchisse un peu, ça ne paraît-il pas évident que les tristes agacent d'une kyrielle de manières ? On leur reproche à juste titre d'être incapable de relativiser. Et pour cause : de cette tristesse, en faire un appareil de liaison entre les individus consiste toute force d'âme. La béatitude (je l'ai dit) est une joie coupable, un mélange de tristesse et de bonheur, si l'on y tient, un gros paradoxe d'intuition que Clément Rosset appelait joie. On y réclame effectivement une espèce de grâce, et je m'adresse uniquement aux concernés – à savoir ceux qui sont capables de m'entendre, par conséquent sujets non pas à l'ignorance dont la tristesse est quelquefois la résultante mais, au contraire, sujets à être imputables de la lâcheté que je viens de décrire.
Si on caricature, encore toujours, deux types incarnent la tristesse et le bonheur : respectivement les dogmatiques et les fluidiques. Soit les effrayés et les effrontés. Ne voit-on pas que, l'un agissant sous le pavois de sa lourdeur, l'autre fonçant à en manger le bitume, qu'ils pressentent la Faute mais sont en définitive incapables de la saisir ? C'est la règle des symboles ! On ne triche pas avec la porte étroite de l'évolution (Matthieu 7:13 + hînayâna = hîna, petit(e), yâna, voie vers l'illumination, porte).
Avez-vous des idées ? Moi je nomme ça flèche de Darwin.
Invité- Invité
Re: La tristesse : une lâcheté morale ?
Tu devrais regarder ce film, gros bêta :
Il n'y a que les spinoziens-fanas & assimilables, qui s'imaginent détestable la tristesse, alors qu'elle fait partie des cinq-six émotions humaines anthropologiquement universelle, renseignant celui qui l'éprouve sur une perte de puissance justement, une impuissance. Comment cracher sur pareil renseignement, sinon à vouloir ne ressentir que de la puissance, justement ? ... Tout ton propos ne fait aucun sens. Ou plutôt, il est de terreur morale.
Il n'y a que les spinoziens-fanas & assimilables, qui s'imaginent détestable la tristesse, alors qu'elle fait partie des cinq-six émotions humaines anthropologiquement universelle, renseignant celui qui l'éprouve sur une perte de puissance justement, une impuissance. Comment cracher sur pareil renseignement, sinon à vouloir ne ressentir que de la puissance, justement ? ... Tout ton propos ne fait aucun sens. Ou plutôt, il est de terreur morale.
_________________
"Je me suis cherché moi-même." - Héraclite
Re: La tristesse : une lâcheté morale ?
La tristesse c ' est ennuyeux. Et pas que pour soi.
Mais c ' est un sentiment qui peut déboucher aussi sur la créativité; Chopin, par exemple. Et beaucoup d' autres.
Mais c ' est un sentiment qui peut déboucher aussi sur la créativité; Chopin, par exemple. Et beaucoup d' autres.
Re: La tristesse : une lâcheté morale ?
Incroyable combien Toniov a fait son Concorde et que LN son Boieng 737 MAX. Y ajoutera-t-il un correctif ? Pull up! en tout cas.
J'ai parlé d'être heureusement triste, c'est-à-dire la puissance de toute connivence des contraires (je n'invente rien). La tristesse est une lâcheté morale, ce d'autant plus que je m'adressai aux concernés, donc aux non-ignorants qui ne peuvent prétexter de rien sinon une grosse mauvaise foi à rebours de la brisure de l'outillage heideggerien. Il s'est toujours agi de refuser aucun refuge, serait-il en -isme (le nietzschéisme par exemple) ou sentimentalité d'incompréhension ou de force par trop pénétrante, nous faisant suggérer quelque incapacité fictive. Ceux qui savent et refusent sont condamnés, dit le catéchisme. On évite son kairos. Une punition divine naturellement s'ensuit ! J'ai voulu avertir contre le phénomène, à quel point on ignore toujours que nos sentiments nous détournent de l'essentiel s'ils ne nous y ramènent pas... On est donc dans un problème de discours et de bien dire. Il faut des mots qui fassent mouche. Et je suis glouton : s'insurger de mon discours, c'est vouloir coûte que coûte préserver sa tristesse à l'intérieur de son écrin. Bref, ça montre surtout qu'on ne m'a pas compris, ce volontairement ou involontairement – défaut d'aéronef ? Et quid du terrorisme : est-ce le Parlement britannique ou l'Union européenne qui terrorise le plus ? Tu politises (LN) mon propos, bien pour le rendre unglaubwürdig.
(C'est un péché, ça aussi.)
J'ai parlé d'être heureusement triste, c'est-à-dire la puissance de toute connivence des contraires (je n'invente rien). La tristesse est une lâcheté morale, ce d'autant plus que je m'adressai aux concernés, donc aux non-ignorants qui ne peuvent prétexter de rien sinon une grosse mauvaise foi à rebours de la brisure de l'outillage heideggerien. Il s'est toujours agi de refuser aucun refuge, serait-il en -isme (le nietzschéisme par exemple) ou sentimentalité d'incompréhension ou de force par trop pénétrante, nous faisant suggérer quelque incapacité fictive. Ceux qui savent et refusent sont condamnés, dit le catéchisme. On évite son kairos. Une punition divine naturellement s'ensuit ! J'ai voulu avertir contre le phénomène, à quel point on ignore toujours que nos sentiments nous détournent de l'essentiel s'ils ne nous y ramènent pas... On est donc dans un problème de discours et de bien dire. Il faut des mots qui fassent mouche. Et je suis glouton : s'insurger de mon discours, c'est vouloir coûte que coûte préserver sa tristesse à l'intérieur de son écrin. Bref, ça montre surtout qu'on ne m'a pas compris, ce volontairement ou involontairement – défaut d'aéronef ? Et quid du terrorisme : est-ce le Parlement britannique ou l'Union européenne qui terrorise le plus ? Tu politises (LN) mon propos, bien pour le rendre unglaubwürdig.
(C'est un péché, ça aussi.)
Invité- Invité
Re: La tristesse : une lâcheté morale ?
Sans compter évidemment, j'oubliai, la phrase d'Hölderlin, qui te dément à plein.
Invité- Invité
Re: La tristesse : une lâcheté morale ?
Ne faut-il pas croire en l'âme pour soutenir ta thèse, Agathos?
_________________
"Let us chace our imagination to the heavens, or to the utmost limits of the universe ; we never really advance a step beyond ourselves, nor can conceive any kind of existence..." D. Hume
Crosswind- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 2711
Date d'inscription : 29/07/2014
Re: La tristesse : une lâcheté morale ?
L'âme, pour moi, me paraît une donnée sûre. C'est pourquoi je ne réfléchis plus sur cette matière, à quel titre je dois te remercier d'y mettre ton point d'honneur. Car ça, mon parti-pris, est une paresse, lui aussi. Mais je n'en ferai rien. De la structure de l'âme ne plus concéder un démenti, quand (en l'espèce) il s'agit bien d'intuition plutôt que d'âme, à partir de quoi je ne parlerai pas d'elle (de l'âme) où je concéderai rien – mais ça nécessiterait un topic voire un livre en entier – mais de l'intuition, donc. Qui ne sait que c'est de l'intuition que j'ai fondé ma démarche ? Passons, etc.
Témoin le monial. Quitte à disposer d'une auréole, il se clôture dans une cellule au pain et à l'eau. Ne repère-t-on pas les séismes qui le parcourent ? Je prendrai un exemple plus frappant : le martyropathe, c'est-à-dire communément le djihadiste. Ne s'agit-il pas pour lui de fuir l'éclosion de la pensée occidentale sous les latitudes arabiques, ce jusqu'à opter pour la mort ? Je veux dire en plus qu'on botte en touche très facilement, serait-ce en parlant, comme toi et moi nous le faisons ici. Or, ça aura au moins le mérite d'être clair, et on ne l'aurait pas su autrement. (Par conséquent, merci.) Seuls les ignorantins ne sentiront pas sourdre en effet peu ou prou un chatouillement de l'inconscient, comme le son d'aucune occlusive fait son chemin dans l'escargot auriculaire... Ainsi qu'on jacte « Mon Dieu ! » sans y croire à chaque attentat, l'on dit « terroriste ! » ou « pervers ! » d'un geignard qui ne saisit pas sa chance, même si on ne sait pas vraiment laquelle. À preuve Le Nietzschéen : ne parle-t-il pas d'ethnocentrisme ou de terrorisme sans savoir ce que c'est ?
Du reste, je ne peux pas faire voir la lumière aux aveugles. Je constate seulement que d'une façon authentique la tristesse a toujours paru çà et là, comme une traîtrise à la cause morale de la vertu. Qu'on en ait profité pour manipuler les badauds, c'est certain, de même qu'on a profité par le passé du relais de jouissance du saint pour le priver de son nimbe. Voilà l'intuition.
Témoin le monial. Quitte à disposer d'une auréole, il se clôture dans une cellule au pain et à l'eau. Ne repère-t-on pas les séismes qui le parcourent ? Je prendrai un exemple plus frappant : le martyropathe, c'est-à-dire communément le djihadiste. Ne s'agit-il pas pour lui de fuir l'éclosion de la pensée occidentale sous les latitudes arabiques, ce jusqu'à opter pour la mort ? Je veux dire en plus qu'on botte en touche très facilement, serait-ce en parlant, comme toi et moi nous le faisons ici. Or, ça aura au moins le mérite d'être clair, et on ne l'aurait pas su autrement. (Par conséquent, merci.) Seuls les ignorantins ne sentiront pas sourdre en effet peu ou prou un chatouillement de l'inconscient, comme le son d'aucune occlusive fait son chemin dans l'escargot auriculaire... Ainsi qu'on jacte « Mon Dieu ! » sans y croire à chaque attentat, l'on dit « terroriste ! » ou « pervers ! » d'un geignard qui ne saisit pas sa chance, même si on ne sait pas vraiment laquelle. À preuve Le Nietzschéen : ne parle-t-il pas d'ethnocentrisme ou de terrorisme sans savoir ce que c'est ?
Du reste, je ne peux pas faire voir la lumière aux aveugles. Je constate seulement que d'une façon authentique la tristesse a toujours paru çà et là, comme une traîtrise à la cause morale de la vertu. Qu'on en ait profité pour manipuler les badauds, c'est certain, de même qu'on a profité par le passé du relais de jouissance du saint pour le priver de son nimbe. Voilà l'intuition.
Invité- Invité
Re: La tristesse : une lâcheté morale ?
Agathos a écrit:[justify]L'âme, pour moi, me paraît une donnée sûre.
Pourquoi?
Crosswind- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 2711
Date d'inscription : 29/07/2014
Re: La tristesse : une lâcheté morale ?
Quand on n'a pas ta sensibilité alors on est un ignare, il ne s'agissait que de la tienne assumément (l'intuition). Crosswind évoque l'âme, et ça repart de ta sensibilité, comme si ce terme désignait assurément la même chose pour tout un chacun et si tu étais sûr de compter un allié contre moi. Lalalilala.
_________________
"Je me suis cherché moi-même." - Héraclite
Re: La tristesse : une lâcheté morale ?
Qu'on lise tout ce que j'ai écrit, ici ou sur AgoraVox. L'âme en est la déduction.
Invité- Invité
Re: La tristesse : une lâcheté morale ?
Le Nietzschéen a écrit:Quand on n'a pas ta sensibilité alors on est un ignare ...
Je n'ai pas dit que les ignorantins étaient de ceux qui n'avaient pas mon intuition, mais qu'ils étaient de ceux qui ne pouvaient pas comprendre que j'avais des intuitions : le chatouillement est large et inclusif.
Invité- Invité
Re: La tristesse : une lâcheté morale ?
Agathos a écrit:L'âme, pour moi, me paraît une donnée sûre. C'est pourquoi je ne réfléchis plus sur cette matière, à quel titre je dois te remercier d'y mettre ton point d'honneur.
Curieux la présence du mot matière .
Comme si la question refoulée revenait : celle de la constitution de l' âme ?
De quelle matière est- elle constituée ?
hks- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 12512
Localisation : Hauts de Seine
Date d'inscription : 04/10/2007
Re: La tristesse : une lâcheté morale ?
Tu assimiles l'expérience éprouvée à l'âme. Cela pourrait encore "se faire" si tu ne portais strictement aucune détermination adjective. Or je soupçonne que tu le fasses...
_________________
"Let us chace our imagination to the heavens, or to the utmost limits of the universe ; we never really advance a step beyond ourselves, nor can conceive any kind of existence..." D. Hume
Crosswind- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 2711
Date d'inscription : 29/07/2014
Re: La tristesse : une lâcheté morale ?
Non, l'âme c'est le bric à brac qui suit la somme de mes intuitions. Enfin, mon Dieu, qu'est-ce qui n'est pas conceptuellement la somme d'intuitions éprouvées, pour reprendre ton expression ?
Invité- Invité
Re: La tristesse : une lâcheté morale ?
Qu'entends-tu par intuition? Par quelques exemples bien sentis?
Crosswind- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 2711
Date d'inscription : 29/07/2014
Re: La tristesse : une lâcheté morale ?
Je ne sais pas. Tu me demandes de te définir positivement une couleur.
Invité- Invité
Re: La tristesse : une lâcheté morale ?
Agathos a écrit:De ta question.
La matière de l' ame serait le questionnement ? ...
Ca me parait assez juste.
Re: La tristesse : une lâcheté morale ?
Bien des psychiatres jugeraient que dévaluer ainsi la tristesse comme lâcheté morale, est de dépression assimilée. Cela dit c'est d'époque. Notre époque assimile le triste au dédaignable, par-devers tout victimisme (c'est que les victimes, aujourd'hui, haranguent en toute confiance agressive, c'est-à-dire bipolairement en phase maniaque - maniaco-dépressives).
_________________
"Je me suis cherché moi-même." - Héraclite
Re: La tristesse : une lâcheté morale ?
La déprime, c'est une lâcheté, la dépression une maladie.
Invité- Invité
Re: La tristesse : une lâcheté morale ?
En effet, il n'y avait aucun doute là dessus et il n'y en a toujours pas en ce qui me concerne, quant à la dépression. Cela dit la déprime reste renseignante, la lâcheté est de s'en tenir là de la déprime. Non de déprimer/commencer à déprimer, qui donc renseigne sur notre moral, énergie psychique. Et c'est ainsi que de juger lâche de déprimer/commencer à déprimer, est (maniaco-)dépressif, comme en dénégation du moral, énergie psychique, à se condamner soi-même et toute espèce de faiblesse morale. Jamais un aléa n'a fait le tempérament, pas plus que le caractère, d'ailleurs, ni même la personnalité. On fait de belles voire grandes choses, avec de la tristesse, de la nostalgie et de la mélancolie : c'est la bile noire du génie de toute Antiquité.Agathos a écrit:La déprime, c'est une lâcheté, la dépression une maladie.
Voir aussi : Le développement personnel est-il l'arnaque du siècle ? http://www.slate.fr/story/166196/societe-happycratie-bonheur-developpement-personnel-pensee-positive
_________________
"Je me suis cherché moi-même." - Héraclite
Re: La tristesse : une lâcheté morale ?
à la question: de quelle matière l' âme est elle constituée ?
on me répond :de ta question
alors de quelle matière est constituée ma question ?
on me répond :de ta question
alors de quelle matière est constituée ma question ?
hks- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 12512
Localisation : Hauts de Seine
Date d'inscription : 04/10/2007
Re: La tristesse : une lâcheté morale ?
on peut jouer à cache tampon ...mais en disant L'âme, pour moi, me paraît une donnée sûre. tu ne joues pas .
Plus exactement, tu joues à un autre jeu: le solitaire.
Plus exactement, tu joues à un autre jeu: le solitaire.
hks- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 12512
Localisation : Hauts de Seine
Date d'inscription : 04/10/2007
Page 1 sur 2 • 1, 2
Sujets similaires
» Qu'est-ce que la morale ?
» La morale.
» Qu'est-ce que la morale ?
» L'objectivité de la Morale
» Liberté et loi morale
» La morale.
» Qu'est-ce que la morale ?
» L'objectivité de la Morale
» Liberté et loi morale
Page 1 sur 2
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum