Pour ou Contre Heidegger.
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Re: Pour ou Contre Heidegger.
Franchement, c'est le degré 0 de la pensée. Allons au plus court : Heidegger était nazi, au moins une partie de sa vie. Admettons. Et alors ? Depuis quand évalue-t-on la qualité d'une pensée aux orientations politiques de son auteur ? Et pourquoi pas sa nationalité, aussi -il était allemand, vivait dans les années 30, le Heidegger, pas de chance ! Et puis sa religion, peut-être ? Il devait bien avoir un fond chrétien, pour s'intéresser à Duns Scott, le Heidegger ! Et puis quoi d'autre ? Son milieu social, peut-être ? Sa couleur de peau ? Sa moustache ??
Mais en même temps, de ta part, néopilina, qui pratique si allègrement la critique ad personam à l'encontre des intervenants de ce forum, qu'attendre lorsqu'il s'agit d'échanger à propos d'un philosophe ou d'un autre ? Marx conduit au goulag, Heidegger à Treblinka, et Platon, sans doute, au totalitarisme. Schopenhauer est un salaud, Nietzsche, fut un temps, était bien proche de l'antisémite Wagner. Quant à Kant, il est limite, avec sa manie de préférer dire la vérité plutôt que de cacher des Juifs. Etc. etc.
C'est absolument aberrant comme la relation à la Shoah et au nazisme demeure, pour certains, le dernier critère d'évaluation de la pensée ! On ne pense plus que par rapport à cet évènement, y compris, éventuellement, au prix de l'anachronisme le plus évident ! Il est urgent et nécessaire de relativiser tout cela, oui, absolument !
Donc Heidegger fut peut-être nazi, oui, comme beaucoup d'Allemands de son époque. Et alors ? Il n'en reste pas moins un penseur très fécond.
Mais en même temps, de ta part, néopilina, qui pratique si allègrement la critique ad personam à l'encontre des intervenants de ce forum, qu'attendre lorsqu'il s'agit d'échanger à propos d'un philosophe ou d'un autre ? Marx conduit au goulag, Heidegger à Treblinka, et Platon, sans doute, au totalitarisme. Schopenhauer est un salaud, Nietzsche, fut un temps, était bien proche de l'antisémite Wagner. Quant à Kant, il est limite, avec sa manie de préférer dire la vérité plutôt que de cacher des Juifs. Etc. etc.
C'est absolument aberrant comme la relation à la Shoah et au nazisme demeure, pour certains, le dernier critère d'évaluation de la pensée ! On ne pense plus que par rapport à cet évènement, y compris, éventuellement, au prix de l'anachronisme le plus évident ! Il est urgent et nécessaire de relativiser tout cela, oui, absolument !
Donc Heidegger fut peut-être nazi, oui, comme beaucoup d'Allemands de son époque. Et alors ? Il n'en reste pas moins un penseur très fécond.
Bergame- Persona
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Date d'inscription : 03/09/2007
Re: Pour ou Contre Heidegger.
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Si on étudie un philosophe on si on en parle ou en discute, que ce soit dans une université, sur un banc public, dans un café ou sur un forum, il me semble qu'on doit pouvoir se pencher sur toutes les facettes de la pensée du bonhomme même si tout a été déjà dit et redit depuis longtemps à ce sujet. Non ?
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Si on étudie un philosophe on si on en parle ou en discute, que ce soit dans une université, sur un banc public, dans un café ou sur un forum, il me semble qu'on doit pouvoir se pencher sur toutes les facettes de la pensée du bonhomme même si tout a été déjà dit et redit depuis longtemps à ce sujet. Non ?
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Dernière édition par Emmanuel le Ven 19 Oct 2018 - 6:16, édité 1 fois
Emmanuel- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 05/08/2018
Re: Pour ou Contre Heidegger.
Résumé de Babelio pour “ Martin Heidegger ” de Guillaume Payen, c'est moi qui souligne :
Je souligne.
Je souligne.
Voyons voir qui " mêle confusément et follement ", si par hasard ça peut " faire bouger l'autre philosophique", italiques, guillemets, de Heidegger.
Et etc. ad libitum et ad nauseam.
Et une réponse de Heidegger à Cassirer à Davos, en mars 1929 donc, qui vaut vraiment la peine :
Une pure et simple négation de l'activité philosophique. La conscience de Soi a disparu de son vocabulaire, de son cerveau, bien avant 1933. Et à partir de 1933, Heidegger est fin prêt pour son propre envol, une séduction intime, national-socialiste, il devient également un philosophe nazi. Heidegger a une foule de défauts, mais il est conséquent. Il nous a montré lui-même à quels types de développements se prêtent intrinsèquement " Être et Temps ". Il n'y a aucun accident, aucune rupture, dans le parcours de Heidegger, à part le 8 mai 1945.
Et tout cela dans la soi-disant " Gesamtausgabe " qui veut dire en français " édition complète des oeuvres ", sauf que les volumes déjà parus montrent que des textes, des oeuvres, des cours, des séminaires, etc., ont été expurgés, aseptisés. Et que d'autres, non-publiés, sont rigoureusement interdits d'accès, y compris dans des institutions publiques, pour de judicieuses, et très pratiques, questions de droits d'auteur.
Babelio a écrit:Excédant largement le III° Reich, le cheminement de Heidegger fut heurté : il commença par un catholicisme intransigeant, qui laissa la place, après la Première Guerre mondiale, à une volonté farouche de révolution philosophique, terreau dans lequel son nazisme vint jeter de profondes racines qui survécurent à l'effondrement du régime d'Adolf Hitler.
Je souligne.
Morologue a écrit: ... bref, on peut parfaitement s'en [de la conscience de Soi] passer, il n'y a pas à mêler cela confusément et follement à des affaires d'éthique et de politique, en cet ordre ontologique heideggerien.
Je souligne.
Morologue a écrit:Ça s'acharne surtout sur un cadavre, en lui en touchant une biographique sans faire bouger l'autre philosophique.
Voyons voir qui " mêle confusément et follement ", si par hasard ça peut " faire bouger l'autre philosophique", italiques, guillemets, de Heidegger.
Heidegger a écrit:Un état est seulement pendant qu'il devient, devient l'être historique de l'étant, qu'on appelle le peuple. GA 16, 333.
Heidegger a écrit:Lorsque aujourd'hui le Führer parle sans cesse de la rééducation en direction de la vision du monde national socialiste, cela ne signifie pas : inculquer n'importe quel slogan mais produire une transformation totale, un projet mondial, sur le fondement duquel il éduque le peuple tout entier. Le national-socialisme n'est pas n'importe quelle doctrine, mais la transformation fondamentale du monde allemand et, comme nous le croyons, du monde européen. GA 36/37, 225.
Heidegger a écrit:Dans son origine et dans sa détermination ce peuple est unique, correspondant à l'unicité de l'être même, dont ce peuple doit fonder la vérité une seule fois, en un seul lieu, dans un moment unique. GA 65, 97.
Heidegger a écrit:La pensée de la race, cela veut dire que le fait de compter avec la race jaillit de l'expérience de l'être en tant que subjectivité et n'est pas quelque chose de " politique ". Le dressage de la race est une voie de l'affirmation de soi en vue de la domination. Cette pensée vient à la rencontre de l'explication de l'être comme " vie " c'est à dire comme " dynamique ". GA 69, 70.
Heidegger a écrit:Le combat le plus honnête pour la sauvegarde de la liberté et de la moralité sert seulement à la préservation et à la multiplication d'une possession de puissance dont la puissance ne peut tolérer de mise en question, parce que justement, la poussée en avant de la puissance comme être de l'étant a déjà maîtrisé la moralité et sa défense comme moyen de puissance essentiel. GA 69, 183.
Et etc. ad libitum et ad nauseam.
Et une réponse de Heidegger à Cassirer à Davos, en mars 1929 donc, qui vaut vraiment la peine :
Heidegger a écrit:Si la philosophie n'a pas pour tâche de fournir une vision du monde, c'est bien plutôt la vision du monde qui est la condition de l'acte de philosopher.
Une pure et simple négation de l'activité philosophique. La conscience de Soi a disparu de son vocabulaire, de son cerveau, bien avant 1933. Et à partir de 1933, Heidegger est fin prêt pour son propre envol, une séduction intime, national-socialiste, il devient également un philosophe nazi. Heidegger a une foule de défauts, mais il est conséquent. Il nous a montré lui-même à quels types de développements se prêtent intrinsèquement " Être et Temps ". Il n'y a aucun accident, aucune rupture, dans le parcours de Heidegger, à part le 8 mai 1945.
Et tout cela dans la soi-disant " Gesamtausgabe " qui veut dire en français " édition complète des oeuvres ", sauf que les volumes déjà parus montrent que des textes, des oeuvres, des cours, des séminaires, etc., ont été expurgés, aseptisés. Et que d'autres, non-publiés, sont rigoureusement interdits d'accès, y compris dans des institutions publiques, pour de judicieuses, et très pratiques, questions de droits d'auteur.
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" Tout Étant produit par moi m'est donné (c'est son statut philosophique), a priori, et il est Mien (cogito, conscience de Soi, libéré du Poêle) ". " Savoir guérit, forge. Et détruit tout ce qui doit l'être ", ou, équivalents, " Tout l'Inadvertancier constitutif doit disparaître ", " Le progrès, c'est la liquidation du Sujet empirique, notoirement névrotique, par la connaissance ". " Il faut régresser et recommencer, en conscience ". Moi.
C'est à pas de colombes que les Déesses s'avancent.
neopilina- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 31/10/2009
Re: Pour ou Contre Heidegger.
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À propos de Guillaume Payen et de son ouvrage Martin Heidegger soutitré Catholicisme, révolution, nazisme :
« "Le national-socialisme est un principe barbare", écrit Martin Heidegger dans ses Cahiers noirs, ajoutant : "C’est ce qui lui est essentiel et sa possible grandeur."
Alors que le philosophe est devenu un objet d’incompréhension et d’horreur, des spécialistes en appellent désormais à l’histoire. C’est cette réhistoricisation que l’auteur a entreprise dans ce livre.
Refusant la polémique, l’adoration et la détestation, Guillaume Payen s’emploie à comprendre l’homme et le penseur, de l’intérieur et en son temps, par le biais de toutes les sources disponibles : cours, lettres, textes de circonstance, de même que ces Cahiers noirs qui suscitent tant d’émoi.
Excédant largement le IIIe Reich, le cheminement de Heidegger fut heurté : il commença par un catholicisme intransigeant, qui laissa la place, après la Première Guerre mondiale, à une volonté farouche de révolution philosophique, terreau dans lequel son nazisme vint jeter de profondes racines qui survécurent à l’effondrement du régime d’Adolf Hitler.
De cette biographie se dégage un portrait fait d’ombres et de lumières : grand philosophe, maître, ami ou amant de juifs ou d’étrangers, Heidegger fut aussi un nationaliste antisémite, inquiet de "l'enjuivement" de son peuple et soucieux de son rôle historique prééminent.
*********
Docteur en histoire (Université Paris-Sorbonne), chercheur associé au centre Roland-Mousnier (CNRS/Paris-Sorbonne), Guillaume Payen est chef du pôle Histoire du centre de recherche de l’École des officiers de la Gendarmerie nationale.
Ses travaux sur l’antisémitisme de Martin Heidegger ont été soutenus par une bourse postdoctorale de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah. »
*********
Pages Web de la Fondation pour la mémoire de la Choah où est inscrit ce point de vue sur l'ouvrage de Guillaume Payen.
http://www.fondationshoah.org/recherche/martin-heidegger-catholicisme-revolution-nazisme-guillaume-payen
*********
Site Internet où acheter le livre :
https://www.lisez.com/perrin/collection-tempus/58843?filtre=oui&pag=2
(les gens sont efficaces et serviables, sur ce site spécialisé en histoire)
*********
À propos de Guillaume Payen et de son ouvrage Martin Heidegger soutitré Catholicisme, révolution, nazisme :
« "Le national-socialisme est un principe barbare", écrit Martin Heidegger dans ses Cahiers noirs, ajoutant : "C’est ce qui lui est essentiel et sa possible grandeur."
Alors que le philosophe est devenu un objet d’incompréhension et d’horreur, des spécialistes en appellent désormais à l’histoire. C’est cette réhistoricisation que l’auteur a entreprise dans ce livre.
Refusant la polémique, l’adoration et la détestation, Guillaume Payen s’emploie à comprendre l’homme et le penseur, de l’intérieur et en son temps, par le biais de toutes les sources disponibles : cours, lettres, textes de circonstance, de même que ces Cahiers noirs qui suscitent tant d’émoi.
Excédant largement le IIIe Reich, le cheminement de Heidegger fut heurté : il commença par un catholicisme intransigeant, qui laissa la place, après la Première Guerre mondiale, à une volonté farouche de révolution philosophique, terreau dans lequel son nazisme vint jeter de profondes racines qui survécurent à l’effondrement du régime d’Adolf Hitler.
De cette biographie se dégage un portrait fait d’ombres et de lumières : grand philosophe, maître, ami ou amant de juifs ou d’étrangers, Heidegger fut aussi un nationaliste antisémite, inquiet de "l'enjuivement" de son peuple et soucieux de son rôle historique prééminent.
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Docteur en histoire (Université Paris-Sorbonne), chercheur associé au centre Roland-Mousnier (CNRS/Paris-Sorbonne), Guillaume Payen est chef du pôle Histoire du centre de recherche de l’École des officiers de la Gendarmerie nationale.
Ses travaux sur l’antisémitisme de Martin Heidegger ont été soutenus par une bourse postdoctorale de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah. »
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Pages Web de la Fondation pour la mémoire de la Choah où est inscrit ce point de vue sur l'ouvrage de Guillaume Payen.
http://www.fondationshoah.org/recherche/martin-heidegger-catholicisme-revolution-nazisme-guillaume-payen
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Site Internet où acheter le livre :
https://www.lisez.com/perrin/collection-tempus/58843?filtre=oui&pag=2
(les gens sont efficaces et serviables, sur ce site spécialisé en histoire)
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Emmanuel- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 1321
Date d'inscription : 05/08/2018
Re: Pour ou Contre Heidegger.
A propos du livre de Payen, la fin du commentaire de Cedric Bru :
http://www.lesobsedestextuels.com/?post/2016/02/28/Heidegger.-Catholicisme%2C-R%C3%A9volution%2C-Nazisme-de-Guillaume-Payen
Cedric Bru a écrit: Pour conclure sur le personnage. Rien de très estimable : mari infidèle (ses étudiantes, Hannah Arendt, Elisabeth Blockman entre autres durent subirent ses états d’âmes et ses vexations), élève et ami incertain (Husserl et Jaspers comme d’autres en firent les frais), universitaire chagrin et ambitieux contrarié complètent un personnage falot à l’œuvre encore une fois accessible à très peu.
Puissant biographe a la plume acérée et virevoltante. Guillaume Payen clôt par cette superbe production des années de recherches et de questionnements heideggeriens. A son tour d’en faire les frais.
http://www.lesobsedestextuels.com/?post/2016/02/28/Heidegger.-Catholicisme%2C-R%C3%A9volution%2C-Nazisme-de-Guillaume-Payen
Vanleers- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 15/01/2017
Re: Pour ou Contre Heidegger.
Je me demande franchement comment vous pouvez ne pas voir vous-même l'inanité de vos arguments ! C'était un "personnage falot", un ami inconstant, un universitaire ambitieux… Et alors ?
C'est du même tonneau que ceux qui nous disent : "Vous vous rendez compte, Kant, il se promenait tous les jours à la même heure, il n'est jamais sorti de Königsberg, il semble qu'il soit resté puceau toute sa vie…" comme si c'était là des éléments intéressants en vue d'une analyse et d'une compréhension de sa pensée !
C'est pas de la philosophie, ca, les gars, c'est du journalisme people.
C'est du même tonneau que ceux qui nous disent : "Vous vous rendez compte, Kant, il se promenait tous les jours à la même heure, il n'est jamais sorti de Königsberg, il semble qu'il soit resté puceau toute sa vie…" comme si c'était là des éléments intéressants en vue d'une analyse et d'une compréhension de sa pensée !
C'est pas de la philosophie, ca, les gars, c'est du journalisme people.
Tu te répètes, mot pour mot, ad libitum ad nauseam comme tu dis, mais tu n'expliques rien : En quoi le désintérêt de Heidegger pour le concept de conscience le "prépare" au nazisme ? Qu'est-ce qu'il y a dans ce que tu appelles "la conscience de soi" qui protège des idéologies politiques radicales -puisque le marxisme est aussi concerné, si je comprends bien ?neopilina a écrit: La conscience de Soi a disparu de son vocabulaire, de son cerveau, bien avant 1933. Et à partir de 1933, Heidegger est fin prêt pour son propre envol, une séduction intime, national-socialiste, il devient également un philosophe nazi.
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Bergame- Persona
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Date d'inscription : 03/09/2007
Re: Pour ou Contre Heidegger.
Vanleers a écrit:A propos du livre de Payen, la fin du commentaire de Cedric Bru :Cedric Bru a écrit: Pour conclure sur le personnage. Rien de très estimable : mari infidèle (ses étudiantes, Hannah Arendt, Elisabeth Blockman entre autres durent subirent ses états d’âmes et ses vexations), élève et ami incertain (Husserl et Jaspers comme d’autres en firent les frais), universitaire chagrin et ambitieux contrarié complètent un personnage falot à l’œuvre encore une fois accessible à très peu.
Puissant biographe a la plume acérée et virevoltante. Guillaume Payen clôt par cette superbe production des années de recherches et de questionnements heideggeriens. A son tour d’en faire les frais.
http://www.lesobsedestextuels.com/?post/2016/02/28/Heidegger.-Catholicisme%2C-R%C3%A9volution%2C-Nazisme-de-Guillaume-Payen
Je ne comprends pas du tout la dernière phrase de Cedric Bru (« À son tour d'en faire les frais »), qui semble avoir Guillaume Payen pour sujet, alors que tout le corps du texte est une apologie de son travail, et dont l'avant dernier paragraphe est un point de vue résumé sur Heidegger :
« Rien de très estimable : mari infidèle (ses étudiantes, Hannah Arendt, Elisabeth Blockman entre autres durent subirent ses états d’âmes et ses vexations), élève et ami incertain (Husserl et Jaspers comme d’autres en firent les frais), universitaire chagrin et ambitieux contrarié complètent un personnage falot à l’œuvre encore une fois accessible à très peu. »
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Dernière édition par Emmanuel le Ven 19 Oct 2018 - 8:50, édité 1 fois
Emmanuel- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 05/08/2018
Re: Pour ou Contre Heidegger.
Mon cher Bergame, tu donnes un avis certes des plus respectables, mais celui de Nietzsche, qui affirme que « la grande raison, c'est le corps » et que « le système d'un philosophe, c'est sa confession [celle de ses actes, de ses pensées] », il est respectable aussi. Non ?Bergame a écrit:Je me demande franchement comment vous pouvez ne pas voir vous-même l'inanité de vos arguments ! C'était un "personnage falot", un ami inconstant, un universitaire ambitieux… Et alors ?
C'est du même tonneau que ceux qui nous disent : "Vous vous rendez compte, Kant, il se promenait tous les jours à la même heure, il n'est jamais sorti de Königsberg, il semble qu'il soit resté puceau toute sa vie…" comme si c'était là des éléments intéressants en vue d'une analyse et d'une compréhension de sa pensée !
C'est pas de la philosophie, ca, les gars, c'est du journalisme people.Tu te répètes, mot pour mot, ad libitum ad nauseam comme tu dis, mais tu n'expliques rien : En quoi le désintérêt de Heidegger pour le concept de conscience le "prépare" au nazisme ? Qu'est-ce qu'il y a dans ce que tu appelles "la conscience de soi" qui protège des idéologies politiques radicales -puisque le marxisme est aussi concerné, si je comprends bien ?neopilina a écrit: La conscience de Soi a disparu de son vocabulaire, de son cerveau, bien avant 1933. Et à partir de 1933, Heidegger est fin prêt pour son propre envol, une séduction intime, national-socialiste, il devient également un philosophe nazi.
Le fait de rapprocher la vie y compris les actes et les pensées les plus ordinaires d'un penseur peut expliquer sa pensée en donnant un éclairage de plus, un point de vue supplémentaire sur le système et/ou la philosophie du bonhomme. Pas vrai ?
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Emmanuel- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 05/08/2018
Re: Pour ou Contre Heidegger.
Hé bien non, je ne suis pas d'accord avec Nietzsche là-dessus (je ne suis surtout pas d'accord, d'ailleurs, avec le Nietzsche version Onfray, pour être plus précis).
Et tu sais pourquoi ? Parce que je ne suis pas d'accord avec ceux qui utilisent cet argument précisément pour expliquer que l'œuvre de Nietzsche n'est qu'un long délire, une lente pente descendante qui trouve sa finalité et son sens le 3 janvier 1889 à Turin.
Et tu sais pourquoi d'aucuns développent cet argument ? Toujours pour la même raison : Il s'agit de dire que l'auteur d'Ainsi Parlait Zarathoustra, le best-seller du régime nazi, était un fou et qu'à ce titre, il n'est pas fréquentable. Attention, petits enfants, ne lisez pas ces livres dangereux, ils mènent à Treblinka !
Non, c'est trop facile. Moi, je ne peux pas adhérer à ce genre d'argument, c'est pour moi une question de probité intellectuelle. C'est ce que R. Aron appelait de l'histoire rétrospective : A posteriori, on peut toujours reconstruire les relations causales que l'on veut pour justifier ce que l'on veut, c'est tellement simple.
Autre exemple, l'argument selon lequel Le Capital mène au Goulag m'a toujours hérissé le poil. C'est un argument dont les libéraux ont usé et abusé dans les années 70-80, ad nauseam véritablement, lorsqu'il s'agissait de décrédibiliser le marxisme -et avec succès, du reste ! Mais ca ne tient pas deux secondes d'examen : Il n'y a rien chez Marx qui conduise davantage au Goulag qu'à des associations libres de travailleurs indépendants et solidaires. Et il n'y a rien chez Heidegger qui conduise davantage à Treblinka qu'à des communautés fondées dans et par leur histoire culturelle, et engagées les unes avec les autres dans des relations de lutte/coopération pour la prééminence. En ajoutant que c'est, à mon avis, loin d'être l'aspect le plus intéressant et surtout le plus novateur de sa pensée.
Et puis, dans des discussions comme celle-ci, qui intéressent la philosophie (enfin, a priori !), on fait comme si les questions historiographiques étaient tranchées. En somme, on développe le raisonnement suivant :
(1) Heidegger était nazi
(2) Le nazisme a conduit à Treblinka
Donc Heidegger a conduit à Treblinka.
De la proposition (1), on a déjà discuté : Il s'agit de réduire la pensée d'un auteur aussi fécond que Heidegger à ses opinions politiques, qui ne furent pas, de plus, si marquées que d'aucuns veulent le dire -je rappelle, à tout hasard, que Heidegger n'a pas été inquiété au lendemain de la IIe GM, contrairement à beaucoup d'autres intellectuels germaniques de son temps.
Mais on fait aussi comme si la proposition (2) était tranchée, simple. Or, elle ne l'est pas. Les "philosophes" ne sont peut-être pas au courant (ce n'est pas leur discipline) mais l'historiographie du nazisme, et en particulier l'articulation entre nazisme et holocauste, fait l'objet d'un intense débat. La relation causale entre le régime nazi et la Shoah n'est pas aussi directe qu'on veut parfois le dire. Alors la relation causale entre Sein ù Zeit et Treblinka, pardon !...
De toutes façons, dès lors que le sujet a partie liée, d'une manière ou d'une autre, avec le nazisme et la Shoah, les positions deviennent vite hystériques. Il y a trop de gens qui ne peuvent pas penser le nazisme, et même qui s'y refusent, essentiellement pour des raisons morales. C'est leur problème, pas celui de leurs interlocuteurs. En tout cas pas en philosophie, discipline dans laquelle il est légitime de faire droit à la pensée et à la critique contre toutes les religions et les idéologies, quelles qu'elles soient.
Et tu sais pourquoi ? Parce que je ne suis pas d'accord avec ceux qui utilisent cet argument précisément pour expliquer que l'œuvre de Nietzsche n'est qu'un long délire, une lente pente descendante qui trouve sa finalité et son sens le 3 janvier 1889 à Turin.
Et tu sais pourquoi d'aucuns développent cet argument ? Toujours pour la même raison : Il s'agit de dire que l'auteur d'Ainsi Parlait Zarathoustra, le best-seller du régime nazi, était un fou et qu'à ce titre, il n'est pas fréquentable. Attention, petits enfants, ne lisez pas ces livres dangereux, ils mènent à Treblinka !
Non, c'est trop facile. Moi, je ne peux pas adhérer à ce genre d'argument, c'est pour moi une question de probité intellectuelle. C'est ce que R. Aron appelait de l'histoire rétrospective : A posteriori, on peut toujours reconstruire les relations causales que l'on veut pour justifier ce que l'on veut, c'est tellement simple.
Autre exemple, l'argument selon lequel Le Capital mène au Goulag m'a toujours hérissé le poil. C'est un argument dont les libéraux ont usé et abusé dans les années 70-80, ad nauseam véritablement, lorsqu'il s'agissait de décrédibiliser le marxisme -et avec succès, du reste ! Mais ca ne tient pas deux secondes d'examen : Il n'y a rien chez Marx qui conduise davantage au Goulag qu'à des associations libres de travailleurs indépendants et solidaires. Et il n'y a rien chez Heidegger qui conduise davantage à Treblinka qu'à des communautés fondées dans et par leur histoire culturelle, et engagées les unes avec les autres dans des relations de lutte/coopération pour la prééminence. En ajoutant que c'est, à mon avis, loin d'être l'aspect le plus intéressant et surtout le plus novateur de sa pensée.
Et puis, dans des discussions comme celle-ci, qui intéressent la philosophie (enfin, a priori !), on fait comme si les questions historiographiques étaient tranchées. En somme, on développe le raisonnement suivant :
(1) Heidegger était nazi
(2) Le nazisme a conduit à Treblinka
Donc Heidegger a conduit à Treblinka.
De la proposition (1), on a déjà discuté : Il s'agit de réduire la pensée d'un auteur aussi fécond que Heidegger à ses opinions politiques, qui ne furent pas, de plus, si marquées que d'aucuns veulent le dire -je rappelle, à tout hasard, que Heidegger n'a pas été inquiété au lendemain de la IIe GM, contrairement à beaucoup d'autres intellectuels germaniques de son temps.
Mais on fait aussi comme si la proposition (2) était tranchée, simple. Or, elle ne l'est pas. Les "philosophes" ne sont peut-être pas au courant (ce n'est pas leur discipline) mais l'historiographie du nazisme, et en particulier l'articulation entre nazisme et holocauste, fait l'objet d'un intense débat. La relation causale entre le régime nazi et la Shoah n'est pas aussi directe qu'on veut parfois le dire. Alors la relation causale entre Sein ù Zeit et Treblinka, pardon !...
De toutes façons, dès lors que le sujet a partie liée, d'une manière ou d'une autre, avec le nazisme et la Shoah, les positions deviennent vite hystériques. Il y a trop de gens qui ne peuvent pas penser le nazisme, et même qui s'y refusent, essentiellement pour des raisons morales. C'est leur problème, pas celui de leurs interlocuteurs. En tout cas pas en philosophie, discipline dans laquelle il est légitime de faire droit à la pensée et à la critique contre toutes les religions et les idéologies, quelles qu'elles soient.
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Bergame- Persona
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Re: Pour ou Contre Heidegger.
Bergame a écrit:Je me demande franchement comment vous pouvez ne pas voir vous-même l'inanité de vos arguments ! C'était un "personnage falot", un ami inconstant, un universitaire ambitieux… Et alors ?
A supposer même qu’Heidegger était ce personnage (est-ce l’avis de Bru, ou de Payen ou est-ce la vérité ?), cela ne l’aurait pas empêché d’écrire des choses intéressantes en philosophie.
En tout cas, et contrairement à ce que vous écrivez (essayez de comprendre ce que vous lisez), cela n’a pas été cité comme un argument visant à discréditer sa philosophie.
Vanleers- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 15/01/2017
Re: Pour ou Contre Heidegger.
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Mais, bergman, vois ce que dit Payen de Heidegger dans son livre :
« Le national-socialisme est un principe barbare", écrit Martin Heidegger dans ses Cahiers noirs, ajoutant : "C’est ce qui lui est essentiel et sa possible grandeur. »
La première question à se poser, ne serait-elle pas celle de savoir si Payen dit vrai ? Heidegger a-t-il bien écrit ça de sa main dans ses Cahiers noirs ?
La deuxième question, ne serait-elle pas celle de savoir ce que veut dire exactement Heidegger au moment-même où il écrit ça ? De savoir quel est le sens de son affirmation ?
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Par ailleurs, Bergame, vois Mein Kampf, tu y verras certes la construction par Hitler du bouc émissaire responsable des maux de l'Allemagne, à savoir le peuple juif, mais nulle part tu n'y verras Treblinka.
Ce ne peut être que rétrospectivement qu'on peut comprendre le nietzschisme et le darwinisme dévoyés du Mein Kampf d'Hitler, qui ne vise en premier lieu que la simple expulsion des juifs vers Madagascar sous la forme d'un sionisme particulier proposé aux juifs par Eichman lui-même.
Le camp de la mort nazi ne se trouve nulle part dans Mein Kampf. C'est évidemment une sorte d'enchaînement de hasard et de nécessité qui a débouché sur ce camp de la mort.
Ce type de rétrospective historiale peut nous faire penser que nous ne pouvons à l'évidence pas exclure de nos réflexions le même enchaînement de hasard et de nécessité ayant conduit la pensée de Heidegger à ce qu'elle a réellement été entre Être et temps et sa dernière cotisation payée au parti nazi.
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Mais, bergman, vois ce que dit Payen de Heidegger dans son livre :
« Le national-socialisme est un principe barbare", écrit Martin Heidegger dans ses Cahiers noirs, ajoutant : "C’est ce qui lui est essentiel et sa possible grandeur. »
La première question à se poser, ne serait-elle pas celle de savoir si Payen dit vrai ? Heidegger a-t-il bien écrit ça de sa main dans ses Cahiers noirs ?
La deuxième question, ne serait-elle pas celle de savoir ce que veut dire exactement Heidegger au moment-même où il écrit ça ? De savoir quel est le sens de son affirmation ?
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Par ailleurs, Bergame, vois Mein Kampf, tu y verras certes la construction par Hitler du bouc émissaire responsable des maux de l'Allemagne, à savoir le peuple juif, mais nulle part tu n'y verras Treblinka.
Ce ne peut être que rétrospectivement qu'on peut comprendre le nietzschisme et le darwinisme dévoyés du Mein Kampf d'Hitler, qui ne vise en premier lieu que la simple expulsion des juifs vers Madagascar sous la forme d'un sionisme particulier proposé aux juifs par Eichman lui-même.
Le camp de la mort nazi ne se trouve nulle part dans Mein Kampf. C'est évidemment une sorte d'enchaînement de hasard et de nécessité qui a débouché sur ce camp de la mort.
Ce type de rétrospective historiale peut nous faire penser que nous ne pouvons à l'évidence pas exclure de nos réflexions le même enchaînement de hasard et de nécessité ayant conduit la pensée de Heidegger à ce qu'elle a réellement été entre Être et temps et sa dernière cotisation payée au parti nazi.
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Dernière édition par Emmanuel le Ven 19 Oct 2018 - 13:44, édité 1 fois
Emmanuel- Digressi(f/ve)
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Re: Pour ou Contre Heidegger.
Bergame a écrit:Non, c'est trop facile. Moi, je ne peux pas adhérer à ce genre d'argument, c'est pour moi une question de probité intellectuelle.
En matière de probité justement, j'ai causé de l'entreprise éditoriale de la GA. Un très très beau sujet sur le thème de la probité.
Bergame a écrit:Autre exemple, l'argument selon lequel Le Capital mène au Goulag m'a toujours hérissé le poil. C'est un argument dont les libéraux ont usé et abusé dans les années 70-80, ad nauseam véritablement, lorsqu'il s'agissait de décrédibiliser le marxisme - et avec succès, du reste ! Mais ça ne tient pas deux secondes d'examen : Il n'y a rien chez Marx qui conduise davantage au Goulag qu'à des associations libres de travailleurs indépendants et solidaires.
Ajoutes le " Manifeste " au " Capital " et t'auras déjà deux poteaux du camp.
Bergame a écrit:Et puis, dans des discussions comme celle-ci, qui intéressent la philosophie (enfin, a priori !), ...
Bah, justement, ci-dessus j'ai posté un peu de philosophie de Martin Heidegger, ça m'apprendra à élever le débat. Italique du Martin :
Heidegger a écrit:Le principe de l'institution d'une sélection raciale est, ..., métaphysiquement nécessaire. GA 50, 56-57 (séminaire 41/42, " Métaphysique de Nietzsche " !!)
Bergame a écrit:De la proposition (1), on a déjà discuté : Il s'agit de réduire la pensée d'un auteur aussi fécond que Heidegger à ses opinions politiques, qui ne furent pas, de plus, si marquées que d'aucuns veulent le dire - je rappelle, à tout hasard, que Heidegger n'a pas été inquiété au lendemain de la IIe GM, contrairement à beaucoup d'autres intellectuels germaniques de son temps.
Comme j'ai tenté de le montrer ci-dessus, ce ne fût pas que des " opinions politiques ". Il a été renvoyé de la fonction publique et interdit d'enseignement, c'est grâce à des appuis étrangers qu'il pourra réintégré l'université (en 1955 je crois). Sans cet intérêt, mal informé donc, à l'étranger, on n'aurait pas eu " Martin, le retour ". Les allemands en général, et les intellectuels en particulier, ne veulent plus entendre parler de ce type. Ce qui se passe présentement sur ce forum est foncièrement franco-français, il faut le savoir. Il n'y a aucun pays où la philosophie de Heidegger a été, est, si profondément implantée.
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" Tout Étant produit par moi m'est donné (c'est son statut philosophique), a priori, et il est Mien (cogito, conscience de Soi, libéré du Poêle) ". " Savoir guérit, forge. Et détruit tout ce qui doit l'être ", ou, équivalents, " Tout l'Inadvertancier constitutif doit disparaître ", " Le progrès, c'est la liquidation du Sujet empirique, notoirement névrotique, par la connaissance ". " Il faut régresser et recommencer, en conscience ". Moi.
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neopilina- Digressi(f/ve)
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Re: Pour ou Contre Heidegger.
Ben voyons. Convoquer Parménide, Descartes et Husserl pour en arriver à des billevesées pareilles !... Ca aussi, c'est de la philosophie, je suppose ?neopilina a écrit:Ajoutes le " Manifeste " au " Capital " et t'auras déjà deux poteaux du camp.Bergame a écrit:Autre exemple, l'argument selon lequel Le Capital mène au Goulag m'a toujours hérissé le poil. C'est un argument dont les libéraux ont usé et abusé dans les années 70-80, ad nauseam véritablement, lorsqu'il s'agissait de décrédibiliser le marxisme - et avec succès, du reste ! Mais ça ne tient pas deux secondes d'examen : Il n'y a rien chez Marx qui conduise davantage au Goulag qu'à des associations libres de travailleurs indépendants et solidaires.
Bien sûr, bien sûr.Les allemands en général, et les intellectuels en particulier, ne veulent plus entendre parler de ce type. Ce qui se passe présentement sur ce forum est foncièrement franco-français, il faut le savoir. Il n'y a aucun pays où la philosophie de Heidegger a été, est, si profondément implantée.
Bon écoute, je te propose un truc simple : Tu vas commencer par le commencement, et aller lire l'article Wikipedia consacré à Heidegger. Déjà, ca te permettra de remettre en perspective ce que tu crois savoir à propos de sa réception et de son influence. Et tant que tu y es, n'hésite pas à lire le reste, y compris la partie sur "Heidegger et le nazisme". Au demeurant, cet article est assez remarquable.
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Bergame- Persona
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Re: Pour ou Contre Heidegger.
Bergame a écrit: [Neopilina], je te propose un truc simple : Tu vas commencer par le commencement, et aller lire l'article Wikipedia consacré à Heidegger. Déjà, ca te permettra de remettre en perspective ce que tu crois savoir à propos de sa réception et de son influence. Et tant que tu y es, n'hésite pas à lire le reste, y compris la partie sur "Heidegger et le nazisme". Au demeurant, cet article est assez remarquable.
J'ai moi-même procédé à la lecture de cet article de Wikipédia, et j'ai vu qu'il y était question d'une controverse sur le caractère nazi ou non-nazi de Heidegger et qu'on ne désignait ni l'un ni l'autre de ces caractères comme celui qui aurait raison sur l'autre.
Alors pourquoi ça ne se passerait-il pas de la même façon sur ce forum ? Ces deux points de vue ne sont-ils pas aussi fondés l'un que l'autre, selon la considération qu'on y porte ?
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Emmanuel- Digressi(f/ve)
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Re: Pour ou Contre Heidegger.
Il n'y a aucune controverse sur le nazisme de Heidegger, seulement s'il avait fallu génocider tous les adhérents au parti nazi après la guerre, l'Allemagne compterait des millions d'habitants en moins (on aurait pu recycler les chambres à gaz pour eux, aussi, hein ?!). Or apparemment On veut encore gazer le heideggerisme sans aucune preuve prégnante et cohérente, désormais, et particulièrement sur ce fil, quand On est "contre" (niveau talk show). Ce On est clairement d'être-dans-la-moyenne contemporain, inauthentiquement frivole, curieux, et équivoque.
Enfin, quand une philosophie prétend renouveler la politique, ou l'inverse, ça n'a jamais marché. Le malentendu entre la philosophie et la politique est total, encore qu'il y ait une philosophie politique et une politique proposée par le philosophe, ainsi que des politiques ayant philosophé. Reste que bien des philosophies ne sont pas aussi intrinsèquement engrenées qu'on le voudrait, alors je ne vous raconte pas l'engrenage avec la vie de leur auteur. L'articulation vie/œuvre n'est pas mécanique : c'était la bêtise de Baruch/Philosophos aussi, grand lecteur et auditeur de Michel Onfray comme toi Emmanuel, adepte de ces étranges mécâneries. La vie donne envie de produire l’œuvre, qui se détache de la vie, quoiqu'elle en soit le fruit, mais le fruit tombant de l'arbre. Le ou les liens sont toujours infiniment plus dialectiques, comme une bonne querelle père-fils.
Enfin, quand une philosophie prétend renouveler la politique, ou l'inverse, ça n'a jamais marché. Le malentendu entre la philosophie et la politique est total, encore qu'il y ait une philosophie politique et une politique proposée par le philosophe, ainsi que des politiques ayant philosophé. Reste que bien des philosophies ne sont pas aussi intrinsèquement engrenées qu'on le voudrait, alors je ne vous raconte pas l'engrenage avec la vie de leur auteur. L'articulation vie/œuvre n'est pas mécanique : c'était la bêtise de Baruch/Philosophos aussi, grand lecteur et auditeur de Michel Onfray comme toi Emmanuel, adepte de ces étranges mécâneries. La vie donne envie de produire l’œuvre, qui se détache de la vie, quoiqu'elle en soit le fruit, mais le fruit tombant de l'arbre. Le ou les liens sont toujours infiniment plus dialectiques, comme une bonne querelle père-fils.
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Re: Pour ou Contre Heidegger.
Ben si, qu'il y a une, de controverse, sur le nazisme de Heidegger.Morologue a écrit:Il n'y a aucune controverse sur le nazisme de Heidegger
Ici même, on en voit une des facettes.
(Avec de très petits et très innocents ad hominem du genre intelligemment enseigné par Schopenhauer exposant la mécanique et la psychologie des discussions passionnées)
On en voit une aussi sur le « Heidegger et le nazisme » de wikipédia.
Notamment avec la liste des apologistes et des détracteurs de Heidegger
Les apologistes :
Hannah Arendt, Walter Biemel, Otto Pöggeler, Jan Patočka, Jacques Derrida, Jean Beaufret, Jean-Michel Palmier, Marcel Conche, Jean-Luc Nancy, Julian Young, Silvio Vietta, François Fédier, Pascal David
Les détracteurs :
Jürgen Habermas, Theodor Adorno, Hans Jonas, Günther Anders, Karl Löwith, Víctor Farías, Pierre Bourdieu, Maurice Blanchot, Emmanuel Levinas, Richard Rorty, Luc Ferry, Alain Renaut, Emmanuel Faye (et Michel Onfray, qui l'a dit, mais ne l'a pas écrit)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Heidegger_et_le_nazisme
Je ne pense pas qu'on puisse traiter péjorativement chacun de ces penseurs selon qu'il soit apologiste ou détracteur de Heidegger ...
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Emmanuel- Digressi(f/ve)
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Re: Pour ou Contre Heidegger.
Je souligne.
Hier soir, j'ai fouiné pendant deux heures dans mes livres et sur le net pour sortir quelques Heidegger dixit. Et ? Le " talk show ", le " On " heideggérien, me taxe de " talk show ", de " On " heideggérien. Si ce qui est imprimé dans la GA ne constitue plus des preuves, on va effectivement avoir du mal à trouver des preuves, que personne ne se risque à commenter. Vivement qu'on puisse consulter ce qui a été écarté de la GA et interdit d'accès par les ayant droits tant qu'il y aura du droit d'auteur, ça aussi c'est un sujet en soi (" il faut bien manger mon pauvre monsieur ... ").
Sinon, Bergame m'invite à consulter l'article de Wikipédia, ça tombe fort bien, je le fais souvent sans qu'on me le conseille, je connais l'évolution de cet article. Mais donc, je vais voir quand même, j'ai du scrupule, et je trouve ceci :
Non seulement c'est ce que j'ai dit plus haut, mais j'ai été plus précis (exemple iranien).
Et :
Très précisément ce que j'ai dit ci-dessus, ce matin.
Quant à la liste des " apologistes ", il est très important de regarder la date de décès au cas échéant, ce qui renvoie directement à ce qu'ils avaient pu lire, savoir. En effet, au fil du temps et des publications, maîtrisés par le lobby, cette liste s'amaigrit singulièrement.
Je cesse à propos de Heidegger, escroc de grande classe, cosmique : carrément philosophique, ontologique, métaphysique et politique, le tout dans le même tuyau.
Morologue a écrit:Or apparemment On veut encore gazer le heideggerisme sans aucune preuve prégnante et cohérente, désormais, et particulièrement sur ce fil, quand On est "contre" (niveau talk show). Ce On est clairement d'être-dans-la-moyenne contemporain, inauthentiquement frivole, curieux, et équivoque.
Hier soir, j'ai fouiné pendant deux heures dans mes livres et sur le net pour sortir quelques Heidegger dixit. Et ? Le " talk show ", le " On " heideggérien, me taxe de " talk show ", de " On " heideggérien. Si ce qui est imprimé dans la GA ne constitue plus des preuves, on va effectivement avoir du mal à trouver des preuves, que personne ne se risque à commenter. Vivement qu'on puisse consulter ce qui a été écarté de la GA et interdit d'accès par les ayant droits tant qu'il y aura du droit d'auteur, ça aussi c'est un sujet en soi (" il faut bien manger mon pauvre monsieur ... ").
Sinon, Bergame m'invite à consulter l'article de Wikipédia, ça tombe fort bien, je le fais souvent sans qu'on me le conseille, je connais l'évolution de cet article. Mais donc, je vais voir quand même, j'ai du scrupule, et je trouve ceci :
wikipédia Heidegger a écrit:Réception dans le monde Arabe et Islamique[modifier | modifier le code]
La réception de Heidegger est évidente dans les œuvres de plusieurs philosophes, théologiens, et historiens de la philosophie et de l’art du monde arabo-musulman depuis le xxe siècle avec Charles Malik, Abdurrahmân Badawî, Ahmad Fardid (ou à présent avec Fethi Meskini, Ismail El Mossadeq, Reza Davari Ardakani, Nader El-Bizri etc.). La présence de la pensée Heideggérienne dans les mouvements philosophiques islamiques et arabes ouvre des nouvelles trajectoires de son influence dans des traditions intellectuelles différentes de la philosophie européenne. La tradition de Heidegger occupe une place importante dans les débats philosophiques qui animent la vie intellectuelle dans le monde islamique et arabe, et particulièrement en ce qui concerne la radicalité de sa pensée à propos de l’existence, la divinité, l’herméneutique, la critique de la métaphysique, et ses réflexions sur la question de la technique, etc. Ces dialogues avec la philosophie de Heidegger depuis la fin des années 1930s font partie du transfert du savoir dans l’époque moderne, et en particulier entre l’Europe et le monde arabo-musulman. Cela a déjà inauguré un nouveau champ de recherche qui n’est pas assez bien connu jusqu’à présent dans les cercles des études Heideggériennes21
Non seulement c'est ce que j'ai dit plus haut, mais j'ai été plus précis (exemple iranien).
Et :
wikipédia Heidegger a écrit:C'est sans doute en France que l'influence occidentale de Heidegger fut la plus prégnante N 34,N 35.
Très précisément ce que j'ai dit ci-dessus, ce matin.
neopilina a écrit:Ce qui se passe présentement sur ce forum est foncièrement franco-français, il faut le savoir. Il n'y a aucun pays où la philosophie de Heidegger a été, est, si profondément implantée.
Quant à la liste des " apologistes ", il est très important de regarder la date de décès au cas échéant, ce qui renvoie directement à ce qu'ils avaient pu lire, savoir. En effet, au fil du temps et des publications, maîtrisés par le lobby, cette liste s'amaigrit singulièrement.
Je cesse à propos de Heidegger, escroc de grande classe, cosmique : carrément philosophique, ontologique, métaphysique et politique, le tout dans le même tuyau.
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" Tout Étant produit par moi m'est donné (c'est son statut philosophique), a priori, et il est Mien (cogito, conscience de Soi, libéré du Poêle) ". " Savoir guérit, forge. Et détruit tout ce qui doit l'être ", ou, équivalents, " Tout l'Inadvertancier constitutif doit disparaître ", " Le progrès, c'est la liquidation du Sujet empirique, notoirement névrotique, par la connaissance ". " Il faut régresser et recommencer, en conscience ". Moi.
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neopilina- Digressi(f/ve)
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Re: Pour ou Contre Heidegger.
Etant donné que j'apprends encore a écrire j'aurais aimé trouvé un autre signe de ponctuation mais si j'ai compris, je dirais que c'est là la grandeur de Heidegger et c'est là que je lui trouve le plus de vertu, dans la précision du sens de l'assemblage linguistique de ses concepts.Morologue a écrit:Aussi Heidegger tenta-t-il une intellection de la Présence...
Ce n'est pas que j'aime particulièrement les mots qui se rapportent au langage mais un philosophe didactique doit pouvoir s'exprimer clairement et la propension au codage verbal sophistiqué est un attribut incontournable du tribun et de l’aède.
Morologue a écrit:Là où Heidegger me semble plus litigieux, et plus nazi en effet, c'est certainement dans le dispositif et l'avenance. Ces deux termes sont des concepts heideggeriens. Le dispositif, désigne - après que l'être-au-monde, avec sa disposibilité, sa mutualité et son ustensilité, a déployé une significativité - ce qui précisément est agencement, réseau, organisation, technicité, dans notre Présence. Or, Heidegger dévalue justement la technique comme réalisation de la métaphysique depuis Platon ...
C'est là qu'est l'erreur de Heidegger: La métaphysique ne saura jamais être réalisée, elle fait se réaliser les métamorphoses Ovidiennes des états de la matière dans les espaces au cours des temps. La métaphysique contient l'équation logique du monde physique réalisable. La métaphysique est la voie de la réalisation du monde physique, est n'est pas le réalisé.
Heidegger n'a jamais été nazie, il a cru que le sur-homme pouvait être réalisé alors qu'il est un pur concept, le sur-homme est l'humain conceptuel, c'est la figure métaphysique de l'homo sapiens, il est la voie de la réalisation humaine, il n'est pas l'homme parfait qui pourrait existé, c'est la voie qui nous rapproche de la perfection pour toujours, parce que la progression vers l'infini n'est pas une entreprise qui pourrait physiquement être achevée.
Heidegger était critique envers son verbe mais il fut naïf devant le discours héroïque du national socialisme hitlérien. Il s'est accolé aux nazies sans comprendre autre chose que sa préoccupation narcissique du verbe. Quand il y découvert que tout le monde ne pense pas comme lui, qu'on n'habite pas au pays des bisounours et que les nazies sont des vrais salauds il a alors eu le courage de désavouer le nazisme au lieu de se tirer une balle ...
Magni- Digressi(f/ve)
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Re: Pour ou Contre Heidegger.
neopilina a écrit:Comme il est un peu tard, on me pardonnera de tomber dans la facilité.
Le Souci d'Heidegger a un très très grave souci : il ruse, triche, avec la conscience de Soi. Et il le savait, mais comme il ne trouve pas d'issue au piège du Poêle (qu'il pressentait, éprouvait, profondément, contrairement à d'autres; oui, je suis sympa ce soir), bah, il fait comme Marx, Nietzsche, etc., il tente sa " chance " en dehors de l'académique, et se fend d'un avatar profondément romantique, à sa décharge, comme tout l'Occident à son époque.
Marx est LE génie qui a trouvé LE problème qui commande tous les problème des humains : la création et l'entretient de procédés coercitifs de réification des humains. Ce qui n’empêche pas Marx d'avoir pratiqué le crétinisme ostentatoire en proposant de solutionner ce problème d'instrumentalisation des institutions civilisationnelles humaines par la lutte des classes et la révolution. Non MÔonsieur Marx, on ne doit pas faire la guerre à la guerre sous prétexte que c'est mal de guerroyer, ce n'est pas ainsi que l'univers fonctionne.
Nietzsche c'est un cas spécial, contrairement aux autres son génie reste absolu et sans défaut, il n'a fait aucune erreur, malheureusement il n'a fait que nous jouer du pipeau. Le problème de Heidegger c'est qu'il a pris Nietzshe pour un philosophe alors que Friedrich fut plutôt un Dieu vivant qui incarnant la quintessence de l'art théâtral comique.
Heidegger croyait au petit théâtre du sur-homme nietzshéen.
Emmanuel a écrit:.
Personnellement, je vois le chemin menant de la pensée de Heidegger à celle de Treblinka sur cette photo montrant le plus grand philosophe de tous les temps à sa réunion de fanatiques de bridge :
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Les gens qui se croient supérieurs aux autres peuvent facilement croire en la validité d'une hiérarchie entre les hommes, commencer par penser que l’aristocratie sociale est nécessaire, vouloir en tester la réalisation par une politique de tyrannie constitutionnelle puis imaginer qu'un aristocratie raciale entre les peuples pourrait être avantageuse et juste.
Emmanuel a écrit:.
Si on étudie un philosophe on si on en parle ou en discute, que ce soit dans une université, sur un banc public, dans un café ou sur un forum, il me semble qu'on doit pouvoir se pencher sur toutes les facettes de la pensée du bonhomme même si tout a été déjà dit et redit depuis longtemps à ce sujet. Non ?
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On peut et on doit (mais il n'y a pas de délai impartit à la réalisation de ce devoir) se pencher sur le sens de toutes les réflexions librement formulées par les philosophes.
On ne sait pas vraiment ce qu'il y a dans un bonhomme ou une bonne-femme et comment ces choses là fonctionnent.
Il est certainement édifiant de comparer la parole publique et l'action personnelle mais il ne faut pas juger l'une à partir de l'autre.
Bergame a écrit:Franchement, c'est le degré 0 de la pensée. Allons au plus court : Heidegger était nazi, au moins une partie de sa vie. Admettons. Et alors ? Depuis quand évalue-t-on la qualité d'une pensée aux orientations politiques de son auteur ?
Depuis jamais en justice palatiale, mais cela ce pratique en justice populaire. Je suis tout de même d'accord avec la réponse suggérée par ta question rhétorique.
Cette phrase est un peu incohérent comme 30 jours d'exclusion, entre une demie heure et deux jours ça suffirait après trois avertissements. Surtout quand on balance soi-même des expressions comme "degré zéro de la pensée".Bergame a écrit:Mais en même temps, de ta part, néopilina, qui pratique si allègrement la critique ad personam à l'encontre des intervenants de ce forum, qu'attendre lorsqu'il s'agit d'échanger à propos d'un philosophe ou d'un autre ? Marx conduit au goulag, Heidegger à Treblinka, et Platon, sans doute, au totalitarisme. Schopenhauer est un salaud, Nietzsche, fut un temps, était bien proche de l'antisémite Wagner. Quant à Kant, il est limite, avec sa manie de préférer dire la vérité plutôt que de cacher des Juifs. Etc. etc.
Ceci pour dire que Marx conduit au goulag, Heidegger à Treblinka, et Platon, sans doute, au totalitarisme. Schopenhauer est un salaud, Nietzsche fut à une époque bien proche de l'antisémite Wagner. Quant à Kant sa façon de pratiquer la quête du bonheur est une référence cyclique inconsistante qui pourrait permettre à un discours nihiliste d’abattre tous ses paradigmes.
On a le droit de dire ce qu'on veut, toi tu as le droit de dire si tu trouves que ce qu'on dis est logique ou absurde, intéressant ou rébarbatif, original ou répétitif ... mais je ne crois pas que tu ais le droit de nous contraindre à un style particulier.Bergame a écrit:C'est absolument aberrant comme la relation à la Shoah et au nazisme demeure, pour certains, le dernier critère d'évaluation de la pensée ! On ne pense plus que par rapport à cet évènement, y compris, éventuellement, au prix de l'anachronisme le plus évident ! Il est urgent et nécessaire de relativiser tout cela, oui, absolument !
Si maintenant on n'a plus le droit de dire n'importe quoi alors moi je dis coin coin.
Emmanuel a écrit:.
J'ai changé une fois de plus l'en-tête.
Pour la rendre plusse mieux.
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Quand tu auras une en-tête éléphantesque je révérerai ta sagesse.
Magni- Digressi(f/ve)
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Re: Pour ou Contre Heidegger.
Un lobby ? De quel lobby on parle, là ?neopilina a écrit:En effet, au fil du temps et des publications, maîtrisés par le lobby, cette liste s'amaigrit singulièrement.
Bien sûr qu'il y a controverse. Mais :
1. Le fait qu'il y ait controverse indique bien que le cas n'est pas entendu, comme d'aucuns voulaient nous le faire croire ici.
2. La controverse n'est pas franco-francaise, comme les mêmes l'affirmaient.
3. Elle porte sur la question de savoir si Heidegger était vraiment nazi ou vraiment antisémite, et jusqu'à quel point. Mais il n'y a pas de controverse sur le fait que Heidegger soit l'un des grands philosophes du XXe siècle, ni sur son influence sur la philosophie, européenne d'abord, et même au-delà.
Et si cette pensée a exercé et exerce encore, éventuellement, une telle influence, ce n'est pas en raison d'un quelconque élément "nazi" ou antisémite qui se logerait dans Sein ù Zeit. C'est bien parce que cette pensée renouvelle un certain nombre de questions fondamentales de la philosophie, et qu'elle y a ouvert de nouvelles voies -je pense par exemple à la déconstruction.
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Bergame- Persona
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Re: Pour ou Contre Heidegger.
Le premier qui peut répondre à la question qui suis-je a gagné, car il pourra répondre à la question qui était Hiedegger sans broncher. Non, là où il n'y a pas controverse, c'est sur le fait qu'Heidegger adhéra au parti comme la moyenne allemande alors, et que comme la moyenne européenne alors, il tint des propos antisémites - et que, dans l'ensemble, il se servit de ses concepts philosophiques en croyant pouvoir justifier cette adhésion et ces propos. Là-dessus, aucune controverse n'est possible.Bergame a écrit:Bien sûr qu'il y a controverse. Mais :
1. Le fait qu'il y ait controverse indique bien que le cas n'est pas entendu, comme d'aucuns voulaient nous le faire croire ici.
2. La controverse n'est pas franco-francaise, comme les mêmes l'affirmaient.
3. Elle porte sur la question de savoir si Heidegger était vraiment nazi ou vraiment antisémite, et jusqu'à quel point.
Qu'ensuite, il déçut bien du monde, dès qu'on apprit enfin - quatre-cinq décennies après - qu'Heidegger procéda à telles croyances de justification de cette adhésion et de ces propos à partir de ses concepts philosophiques, c'est un fait établi. Mais la trajectoire d'un Emmanuel Lévinas, d'abord épaté et soudain rejetant, est édifiante : avant de savoir qu'Heidegger procéda à telles croyances de justification de cette adhésion et de ces propos à partir de ses concepts philosophiques, il l'estimait ; après, cela fit l'effet d'un soufflé, comme on dit. Mais que cela fit l'effet d'un soufflé ne dit pas que le heideggerisme est un soufflé, d'autant plus que
A partir de là, Emmanuel, neopilina et - accessoirement - Magni, je n'entends goutte à vos proses (et, Magni, tu me sembles digresser trop loin pour ce topic - ceci dit en tout bien tout honneur). Les deux autres, vous jouez des variations sur vos thèses antécédentes, sans connecteurs logiques, avec force redites et ambages.Bergame a écrit:il n'y a pas de controverse sur le fait que Heidegger soit l'un des grands philosophes du XXe siècle, ni sur son influence sur la philosophie, européenne d'abord, et même au-delà.
Et si cette pensée a exercé et exerce encore, éventuellement, une telle influence, ce n'est pas en raison d'un quelconque élément "nazi" ou antisémite qui se logerait dans Sein ù Zeit. C'est bien parce que cette pensée renouvelle un certain nombre de questions fondamentales de la philosophie, et qu'elle y a ouvert de nouvelles voies -je pense par exemple à la déconstruction.
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Re: Pour ou Contre Heidegger.
Morologue a écrit: Emmanuel, neopilina, [...] je n'entends goutte à vos proses
Dont acte.
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Emmanuel- Digressi(f/ve)
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Re: Pour ou Contre Heidegger.
Bergame a écrit:
Mais il n'y a pas de controverse sur le fait que Heidegger soit l'un des grands philosophes du XXe siècle
Quelqu’un peut-il expliquer, de façon simple et claire, quels sont les apports les plus importants d’Heidegger à la philosophie ?
Vanleers- Digressi(f/ve)
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Re: Pour ou Contre Heidegger.
Ton Art d'avoir toujours raison oublie de préciser que je n'y entends rien, parce qu'elles sont sans connecteurs logiques, et ne font qu'appel au sensationnel et à l'émotionnel.Emmanuel a écrit:Morologue a écrit: Emmanuel, neopilina, [...] je n'entends goutte à vos proses
Dont acte.
Bien des éléments ont déjà été amenés, à commencer par l'exposé initial d'Emmanuel plutôt juste, jusqu'à la déconstruction évoquée par Bergame, en passant par tous les éclairages çà et là, d'ailleurs relevés par d'autres déjà, tels que Magni dernièrement :Vanleers a écrit:Quelqu’un peut-il expliquer, de façon simple et claire, quels sont les apports les plus importants d’Heidegger à la philosophie ?
Heidegger reprend "la métaphysique depuis Parménide". C'est de tradition allemande au moins, depuis Hegel, de ramasser l'Histoire de la philosophie en une seule philosophie.Magni a écrit:Etant donné que j'apprends encore a écrire j'aurais aimé trouvé un autre signe de ponctuation mais si j'ai compris, je dirais que c'est là la grandeur de Heidegger et c'est là que je lui trouve le plus de vertu, dans la précision du sens de l'assemblage linguistique de ses concepts.Morologue a écrit:Aussi Heidegger tenta-t-il une intellection de la Présence...
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Re: Pour ou Contre Heidegger.
Morologue a écrit:Emmanuel a écrit:Dont acte.Morologue a écrit: Emmanuel, neopilina, [...] je n'entends goutte à vos proses
[1] Ton Art d'avoir toujours raison oublie de préciser que je n'y entends rien, parce qu'elles sont sans connecteurs logiques, et ne font qu'appel au sensationnel et à l'émotionnel.Vanleers a écrit:Quelqu’un peut-il expliquer, de façon simple et claire, quels sont les apports les plus importants d’Heidegger à la philosophie ?
[2] Bien des éléments ont déjà été amenés, à commencer par l'exposé initial d'Emmanuel plutôt juste
Bravo ! ... (et merci)
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Emmanuel- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 05/08/2018
Re: Pour ou Contre Heidegger.
Morologue a écrit: Heidegger reprend "la métaphysique depuis Parménide".
Comme je le disais en exergue de cette enfilade de messages :
Tirez seulement un peu les rideaux. Ce grand jour nous incommoderait un peu, et donnerait peut-être trop d'éclat à certains objets. Oubliez même, si vous le pouvez, que vous avez un corps, et ne pensez qu'à ce que je vais vous dire.
Malebranche. Entretiens sur la métaphysique.
Albert Camus, que je préfère nettement à Heidegger, disait en substance qu'elle était bien belle, l'étoile de l'astronomie, mais qu'elle était bien loin des véritables préoccupations humaines.
Je dirais pareil en disant que le vocabulaire fumeux et le discours abscons et méprisant pour le sens commun ainsi que les cimes apocalyptiques sur lesquelles se juchent les pensées de Heidegger, tout ça conduit logiquement à entendre que cette philosophie ne paraît pas faites pour les mortels.
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Emmanuel- Digressi(f/ve)
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