Pour ou Contre Heidegger.
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Re: Pour ou Contre Heidegger.
Bis repetita.
Mais c'est drôle, comme on m'assimile à Heidegger, quand je ne fais que chercher à le comprendre, à la manière - par exemple - d'un Emmanuel Lévinas ou, plus récemment, d'un Alain Finkielkraut.Morologue a écrit:Quel lien de causalité explicite ? Ou même seulement quelle corrélation ? ... Le souci d'être au monde se passe-t-il de Mitsein (être-avec) ? ... Tu ne dis que de la daube, bonne à hystériser les faibles, après t'être auto-hystérisé tout seul comme un grand, ainsi que savent très bien faire les démocratistes. Mais, comme hks, tu n'as pas envie de parler de Heidegger, et en l'occurrence de tes phobies hystérisantes devant Heidegger. Tout cela "est- inauthentiquement -dans-la-moyenne en impropre", tout de "frivolité", d'"équivoque" et de seule "curiosité".
Voir aussi : Heidegger, le nazisme et la philosophie : nuances (et commentaires)
Re: Pour ou Contre Heidegger.
Morologue a écrit:La petite moustache était de mode même en France ou aux USA, à l'époque.
Mais oui, , après 1945, ils sont carrément légion avec cette moustache !!!! Et pis, on en cause jamais, les tribunaux aux affaires familiales de tous les pays européens, assaillis par des cohortes de pauvres diables qui n'ont rien fait, rien écrit, mais qui veulent changer de nom pour cause d'homonymie " problématique ".
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" Tout Étant produit par moi m'est donné (c'est son statut philosophique), a priori, et il est Mien (cogito, conscience de Soi, libéré du Poêle) ". " Savoir guérit, forge. Et détruit tout ce qui doit l'être ", ou, équivalents, " Tout l'Inadvertancier constitutif doit disparaître ", " Le progrès, c'est la liquidation du Sujet empirique, notoirement névrotique, par la connaissance ". " Il faut régresser et recommencer, en conscience ". Moi.
C'est à pas de colombes que les Déesses s'avancent.
neopilina- Digressi(f/ve)
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Re: Pour ou Contre Heidegger.
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En Californie, si un jour tu voles une gomme à effacer, puis dix ans plus tard, un crayon, puis encore dix ans plus tard, un taille crayon, tu finis tes jours en prison. C'est ça le libéralisme économique et financier, qui permet aux plus riches d'acheter des prisons, puis de les faire remplir grâce à une législation corrompue par l'argent de ces riches, qui ensuite encaissent les frais de gestion des prisons par l'impôt sur des plus pauvres, qui volent un jour une gomme à effacer, puis etc. ...
Fin de la digression qui me sort du clavier je ne sais pas pourquoi ...
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En Californie, si un jour tu voles une gomme à effacer, puis dix ans plus tard, un crayon, puis encore dix ans plus tard, un taille crayon, tu finis tes jours en prison. C'est ça le libéralisme économique et financier, qui permet aux plus riches d'acheter des prisons, puis de les faire remplir grâce à une législation corrompue par l'argent de ces riches, qui ensuite encaissent les frais de gestion des prisons par l'impôt sur des plus pauvres, qui volent un jour une gomme à effacer, puis etc. ...
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Emmanuel- Digressi(f/ve)
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Re: Pour ou Contre Heidegger.
neopilina a écrit:Morologue a écrit:La petite moustache était de mode même en France ou aux USA, à l'époque.
Mais oui, , après 1945, ils sont carrément légion avec cette moustache !!!! Et pis, on en cause jamais, les tribunaux aux affaires familiales de tous les pays européens, assaillis par des cohortes de pauvres diables qui n'ont rien fait, rien écrit, mais qui veulent changer de nom pour cause d'homonymie " problématique ".
"Lu et approuvé."Emmanuel a écrit:En Californie, si un jour tu voles une gomme à effacer, puis dix ans plus tard, un crayon, puis encore dix ans plus tard, un taille crayon, tu finis tes jours en prison. C'est ça le libéralisme économique et financier, qui permet aux plus riches d'acheter des prisons, puis de les faire remplir grâce à une législation corrompue par l'argent de ces riches, qui ensuite encaissent les frais de gestion des prisons par l'impôt sur des plus pauvres, qui volent un jour une gomme à effacer, puis etc. ...
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Re: Pour ou Contre Heidegger.
Morologue a écrit:Mais c'est drôle, comme on m'assimile à Heidegger, quand je ne fais que chercher à le comprendre, à la manière - par exemple - d'un Emmanuel Lévinas ou, plus récemment, d'un Alain Finkielkraut.
Et bien regardes ce que dit Lévinas à la fin de sa vie sur Heidegger.
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neopilina- Digressi(f/ve)
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Re: Pour ou Contre Heidegger.
Quand voudra-t-on argumenter sérieusement ?
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Re: Pour ou Contre Heidegger.
Heidegger est devenu indéfendable très lentement au rythme de publications en pointillé et tardives et à chaque nouvelle livraison on s'enfonce un peu plus dans le glauque, la compromission, le partage.
Tu veux de l'argumentation. Le point philosophique fondamental est celui-ci, et tu l'as toi-même formulé dans le passage que j'avais extrait et assorti de l'exemple de Treblinka en tant que possibilité d'une telle position.
Heidegger et Son Dasein, Son Souci, etc., élude, triche avec, la Conscience de Soi et donc le plus mathématiquement, comptablement, mécaniquement, inexorablement, immanquablement, qui soit sa philosophie rend compte de cela, ça l'innerve, ça la constitue, etc. Elle offre, justifie, fonde, la possibilité de s'égarer, et c'est cela qui plaît chez ses derniers adeptes (d'autres parce qu'ils sont morts n'ont plus la possibilité de lire ce que nous avons la possibilité de lire) qui ont " envie ", constitutivement, de s'égarer ainsi.
Tu veux de l'argumentation. Le point philosophique fondamental est celui-ci, et tu l'as toi-même formulé dans le passage que j'avais extrait et assorti de l'exemple de Treblinka en tant que possibilité d'une telle position.
Heidegger et Son Dasein, Son Souci, etc., élude, triche avec, la Conscience de Soi et donc le plus mathématiquement, comptablement, mécaniquement, inexorablement, immanquablement, qui soit sa philosophie rend compte de cela, ça l'innerve, ça la constitue, etc. Elle offre, justifie, fonde, la possibilité de s'égarer, et c'est cela qui plaît chez ses derniers adeptes (d'autres parce qu'ils sont morts n'ont plus la possibilité de lire ce que nous avons la possibilité de lire) qui ont " envie ", constitutivement, de s'égarer ainsi.
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neopilina- Digressi(f/ve)
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Re: Pour ou Contre Heidegger.
Pourquoi et comment s'égare-t-on à partir d'une "éludation/triche" * de/avec la conscience de soi ? Je veux des raisonnements, pas des allégations paniques. Heidegger fait une ontologie phénoménologique, quoi d'étonnant à ce qu'il observe l'être-là comme phénomène ontologique (le souci d'être au monde), indépendamment de la conscience de soi ?
Pour l'heure, l'hystérie continue, indépendamment des informations progressivement diffusées sur le degré d'adhésion de Heidegger au nazisme, ces dernières décennies. Ce ne sont que des allégations quant à sa philosophie, aucune preuve rationnelle n'est formulée - et j'ai lu Emmanuel Faye sur Heidegger : ce n'est qu'un ramassis d'insinuations sans intérêt. Comme vous, là.
Lévinas, on peut comprendre que ça le déçut profondément, vue sa philosophie. Mais je ne le crois pas lucide alors, sur Heidegger, au final, pour des raisons donc, fort compréhensibles : Lévinas a la sensibilité primo-lévienne ... or il faut l'avoir, devant les camps. Devant les camps.
___________
* Vocables contenant en eux-mêmes une allégation/insinuation sans intérêt.
Pour l'heure, l'hystérie continue, indépendamment des informations progressivement diffusées sur le degré d'adhésion de Heidegger au nazisme, ces dernières décennies. Ce ne sont que des allégations quant à sa philosophie, aucune preuve rationnelle n'est formulée - et j'ai lu Emmanuel Faye sur Heidegger : ce n'est qu'un ramassis d'insinuations sans intérêt. Comme vous, là.
Lévinas, on peut comprendre que ça le déçut profondément, vue sa philosophie. Mais je ne le crois pas lucide alors, sur Heidegger, au final, pour des raisons donc, fort compréhensibles : Lévinas a la sensibilité primo-lévienne ... or il faut l'avoir, devant les camps. Devant les camps.
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Re: Pour ou Contre Heidegger.
Morologue a écrit:Pourquoi et comment s'égare-t-on à partir d'une "éludation/triche" * de/avec la conscience de soi ? Je veux des raisonnements, pas des allégations paniques. Heidegger fait une ontologie phénoménologique, quoi d'étonnant à ce qu'il observe l'être-là comme phénomène ontologique (le souci d'être au monde), indépendamment de la conscience de soi ?
Pour l'heure, l'hystérie continue, indépendamment des informations progressivement diffusées sur le degré d'adhésion de Heidegger au nazisme, ces dernières décennies. Ce ne sont que des allégations quant à sa philosophie, aucune preuve rationnelle n'est formulée - et j'ai lu Emmanuel Faye sur Heidegger : ce n'est qu'un ramassis d'insinuations sans intérêt. Comme vous, là.
Lévinas, on peut comprendre que ça le déçut profondément, vue sa philosophie. Mais je ne le crois pas lucide alors, sur Heidegger, au final, pour des raisons donc, fort compréhensibles : Lévinas a la sensibilité primo-lévienne ... or il faut l'avoir, devant les camps. Devant les camps.
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* Vocables contenant en eux-mêmes une allégation/insinuation sans intérêt.
Moi aussi je lis Faye et les autres. Et je vais t'expliquer comment je lis Faye et beaucoup, beaucoup, d'autres, qui me parlent d'Aristote, etc. : je lis " d'abord " les textes d'Heidegger inédits en France que lui et d'autres mettent à ma disposition, et j'en fais ce que j'en veux, moi. " Ensuite ", je lis ce que Faye en dit, et j'en fais ce que j'en veux, moi. Un texte d'Heidegger c'est un texte d'Heidegger, ce n'est pas une allégation. Et dans un des premiers Faye, j'ai relevé des extraits de textes à l'endroit de Descartes et du cogito (donc la conscience de Soi arrimée au Poêle, ce qui est un problème pour Heidegger comme pour tout le monde) pas très dignes d'un grand philosophe.
J'aime " bien " la mention quant à l'astérisque : tu as toi-même dis que le Dasein, le Souci, n'avaient pas besoin de la conscience de Soi, et tu terminais triomphalement par, je cite " CQFD ".
Et moi aussi je sors.
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neopilina- Digressi(f/ve)
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Re: Pour ou Contre Heidegger.
Bon bah, concrètement, on n'en saura pas plus. Pourvu qu'on ait chaud près du poêle Bref, c'était l'heure de la zumba.
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Re: Pour ou Contre Heidegger.
Morologue a écrit:Pourquoi et comment s'égare-t-on à partir d'une "éludation/triche" * de/avec la conscience de soi ? Je veux des raisonnements, pas des allégations paniques.
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* Vocables contenant en eux-mêmes une allégation/insinuation sans intérêt.
A propos de, je cite, cette " allégation/insinuation sans intérêt " : Sartre, " L'être et le néant ", deuxième partie, chapitre premier, III, page 121 de l'édition dans la collection " tel " de Gallimard (dés que j'ai le temps je la retranscris).
Morologue a écrit:Bref, c'était l'heure de la zumba.
Ou celle de " la gélule bleue ". Incidemment, cette molécule n'est pas disponible en gélule, mais on avait compris.
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neopilina- Digressi(f/ve)
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Re: Pour ou Contre Heidegger.
Je l'ai lu. Cela ne fait pas encore du heideggerisme un nazisme, et cela fait surtout un sartrisme jugeant le heideggerisme éluder/tricher avec la conscience de soi. Cela est bon pour Sartre et les sartriens, quant à ce point au moins.
En attendant, j'irais me faire voir chez les Grecs - pour que l'on s'excuse d'avoir dit de moi ou insinué quant à moi, autant d'horreurs - le jour où j'aurais viré ma cuti.
En attendant, j'irais me faire voir chez les Grecs - pour que l'on s'excuse d'avoir dit de moi ou insinué quant à moi, autant d'horreurs - le jour où j'aurais viré ma cuti.
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Re: Pour ou Contre Heidegger.
Manifestement, l'avertissement précédent ne t'a pas suffi, pour que tu répètes exactement la même chose ?neopilina a écrit:Je reviens au sujet. A partir de cela :J'ai conclu ceci, je souligne :Morologue a écrit:Finalement, le souci d'être au monde, en tant qu'il ne se connaît pas comme conscience ou pensée, mais comme dispositivité-avenantialité, peut bien se passer de conscience et de pensée ; le Dasein n'en a pas besoin. CQFD.Je dis que la position exprimée par Morologue, qu'elle soit inconsciente ou consciente, verbalisée ou pas, explicite ou pas, qu'on ait lu Heidegger ou pas, chez le Sujet où elle vaut, où elle est effective, efficiente, rend possible (= "exemple ") Treblinka ou encore le goulag.neopilina a écrit:Et on gardera ceci à l'esprit, comme parfaitement symptomatique, emblématique, résumée, de la dangerosité d'Heidegger, et de la tienne, dites par toi-même (on n'en demandait pas tant !) : " citation ci-dessus de Morologue ". Et on peut, dés lors, par exemple, dresser les plans de Treblinka.
Alors, écoute, on va faire simple : Ou tu explicites, en termes compréhensibles par chacun, ce que tu veux dire, ou tu vas aller te reposer un peu. En quoi précisément la position exprimée par Morologue conduit ou permet Treblinka. Pour l'instant, je ne lis ici qu'un énième remake de tes théories, particulièrement forcloses et obscures, et je trouve que tu t'en sers un peu vite pour injurier un participant.
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Bergame- Persona
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Re: Pour ou Contre Heidegger.
Je souligne.
On m'accordera que je ne peux pas réécrire des citations textuelles, mais franchement, que ça soit chez Sartre, Morologue et moi, on a vu franchement plus incompréhensible.
Jean-Paul Sartre, " L'être et le néant ", collection " tel " de Gallimard, deuxième partie, chapitre premier, III, page 121, italiques de Sartre, mentions entre crochets de moi :
C'est moi qui souligne :
Ce qui de fait constitue tout simplement une paraphrase du harponnage de Sartre.
En vertu de quoi, j'ai écrit et maintiens ce que j'ai dit à propos du dit danger, explicité par Sartre mais pas que, qui est de prendre des libertés avec la conscience de Soi en général et en philosophie en particulier. J'ajoute présentement les mentions entre crochets et les soulignements :
Soulignements dans la version initiale :
Bergame a écrit:Alors, écoute, on va faire simple : Ou tu explicites, en termes compréhensibles par chacun, ce que tu veux dire, ou tu vas aller te reposer un peu.
On m'accordera que je ne peux pas réécrire des citations textuelles, mais franchement, que ça soit chez Sartre, Morologue et moi, on a vu franchement plus incompréhensible.
Jean-Paul Sartre, " L'être et le néant ", collection " tel " de Gallimard, deuxième partie, chapitre premier, III, page 121, italiques de Sartre, mentions entre crochets de moi :
Sartre a écrit:Page 121, ligne 11 à 15.
Heidegger est tellement persuadé que le Je pense de Husserl est un piège aux alouettes fascinant et engluant, qu'il a totalement évité le recours à la conscience dans sa description du Dasein. Son but est de le montrer immédiatement comme souci, c'est à dire comme s'échappant à soi dans le projet de soi vers les possibilités qu'il est [i.e. sans conscience de celles-ci, de soi, de ce qu'est le dit souci en soi; le danger que je signale, que ça soit chez Heidegger, Marx ou le christianisme, etc.].
Ligne 21 à 26.
La compréhension n'a de sens que si elle est conscience de compréhension. Ma possibilité ne peut exister comme ma [cogito, Ma, la Mienne] que si c'est ma conscience qui s'échappe à soi vers elle. Sinon tout le système de l'être et de ses possibilités tombera dans l'inconscient, c'est à dire dans l'en-soi. Nous voilà rejeté vers le cogito. Il faut en partir.
C'est moi qui souligne :
Morologue a écrit:Finalement, le souci d'être au monde, en tant qu'il ne se connaît pas comme conscience ou pensée, mais comme dispositivité-avenantialité, peut bien se passer de conscience et de pensée ; le Dasein n'en a pas besoin. CQFD.
Ce qui de fait constitue tout simplement une paraphrase du harponnage de Sartre.
En vertu de quoi, j'ai écrit et maintiens ce que j'ai dit à propos du dit danger, explicité par Sartre mais pas que, qui est de prendre des libertés avec la conscience de Soi en général et en philosophie en particulier. J'ajoute présentement les mentions entre crochets et les soulignements :
neopilina a écrit:Heidegger et Son Dasein, Son Souci, etc., élude, triche avec, la Conscience de Soi [voir Sartre ci-dessus] et donc le plus mathématiquement, comptablement, mécaniquement, inexorablement, immanquablement, qui soit sa philosophie rend compte de cela, ça l'innerve, ça la constitue, etc. Elle offre, justifie, fonde, la possibilité de s'égarer, et c'est cela qui plaît chez ses derniers adeptes (d'autres parce qu'ils sont morts n'ont plus la possibilité de lire ce que nous avons la possibilité de lire) qui ont " envie ", constitutivement, de s'égarer ainsi.
Soulignements dans la version initiale :
neopilina a écrit:Je dis que la position exprimée par Morologue, qu'elle soit inconsciente ou consciente, verbalisée ou pas, explicite ou pas, qu'on ait lu Heidegger ou pas, chez le Sujet où elle vaut, où elle est effective, efficiente, rend possible (= "exemple ") Treblinka ou encore le goulag. Nous savons tous très bien qu'Heidegger, comme l'immense majorité des nazis, n'a jamais tenu un fusil au bord d'une fosse à faire des cartons sur des civils et/ou des prisonniers de guerre, etc., et pour cause, ils en étaient tous parfaitement incapables. Nous savons par la hiérarchie même de ceux qui ont réalisés ces actes, que ces hommes étaient gravement affectés (suicides, alcoolisme extrême, troubles psychiatriques, etc.), d'où la nécessité éprouvée, exprimée, de mettre de la distance entre l'assassin et la victime (en plus, pour être complet, des problèmes de " rendement ", de " production "). Par exemple, le christianisme, ça peut donner, selon l'individu, Saint François ou Torquemada. Voilà ce que je dis, et ça vaut pour la pensée, la philosophie, et la métaphysique, parce que via son Souci, etc., etc., il y a bien métaphysique, Projet, pour l'Homme, d'Heidegger. Et Heidegger, sa moustache, entre autres, pour faire vite, ne me fait pas penser à Saint François.
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neopilina- Digressi(f/ve)
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Re: Pour ou Contre Heidegger.
Et donc ? En quoi le fait que Heidegger envisage le Dasein comme souci le conduit davantage vers Treblinka que s'il l'avait pensé comme conscience ?
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Bergame- Persona
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Re: Pour ou Contre Heidegger.
Bergame a écrit:Et donc ? En quoi le fait que Heidegger envisage le Dasein comme souci le conduit davantage vers Treblinka que s'il l'avait pensé comme conscience ?
Le Dasein et le Souci sont, et Heidegger le sait parfaitement, une entorse à la conscience de Soi, au cogito. La philosophie phare du moment c'était la phénoménologie qui s'est donnée elle-même comme loi d'airain le cogito (et avant, Hegel). Heidegger a compris que toute philosophie strictement orthodoxe avec le cogito est aussi prisonnière du Poêle, de l'Envolée de Murailles, dont tout le monde s'est effrayé, générée par le cogito en l'état. Les conséquences sont innombrables, mais gardons celle qui intéressera ici : elles sont métaphysiquement stériles. Mais Heidegger, qui a du gabarit, et je n'ai jamais dit le contraire, de l'ambition, veut faire, réussir, plus qu'un édifice remarquable, splendide, etc., mais finalement stérile. Son entorse à l'endroit de la conscience de Soi c'est au moins aussi, et peut être même d'abord, l'envie, compréhensible, d'échapper au Poêle, de faire vraiment quelque chose, de consistant, d'efficient, etc., ça peut se comprendre (voir Marx, Nietzsche, etc.). Il veut tenter autre chose, hors cogito, donc, si ça a l'odeur, la couleur, etc., de la phénoménologie, il est bien clair que ça n'en est pas, radicalement. Et ce qu'il tente, c'est donc son Dasein comme Souci, qui lui-même pourra constituer la possibilité d'un Projet métaphysique, ce qu'interdit l'orthodoxie à l'endroit du cogito (vilipendé noir sur blanc par Heidegger, il sait que ça le gène).
Ensuite, parce que ce n'est pas dans " Être et Temps ", on verra quel type de projet de société, politique, métaphysique, a eu les faveurs d'Heidegger, tu l'as dit plus haut, c'est du völkisch, du nationalisme de terroir, un romantisme, qui s'élève à la hauteur, la distinction, d'une métaphysique. Ce Souci, utilisé par d'autres qu'Heidegger, peut " justifier " les pires entreprises (j'ai dit Treblinka et goulag, cette liste peut être fort longue). Si il a aujourd'hui les faveurs des ayatollahs, des ultra-nationalistes hindous, etc., c'est tout sauf hasardeux. Ce Souci peut servir de fondement philosophique à une foule de choses de ce genre, pas démocratiques du tout, c'est le socle idéal pour des courses en avant totalitaires, notoirement à cause de cette liberté à l'encontre de la conscience de Soi qui est un de ses éléments les plus foncièrement constitutifs, et donc pratique, arrangeant, pour tous ses amateurs, adeptes.
Dernière édition par neopilina le Lun 15 Oct 2018 - 0:57, édité 2 fois
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Re: Pour ou Contre Heidegger.
Ce qui est patent, c'est la rupture logique (donc l'illogisme) soulignée dans ce qu'on nomme en français un connecteur logique hélas, ici. C'est-à-dire que c'est un connecteur chronologique : le mot ensuite. Seulement on est dans un rapport de succession uniquement posé par l'auteur des lignes ; rapport de succession qui, de toutes façons, n'a jamais fait une corrélation, encore moins une causalité, surtout quand ça fonctionne en fait sur le mode juxtapositif d'un et (conjonction de coordination). C'était donc d'avoir conjointement coordonné le souci d'être au monde heideggerien, avec une hystérie métaphysique = , qui était censé prouver ... quoi, au juste ? ... Rien. Strictement rien.
Dans ma première réaction ici, j'ai montré comment à mon avis le heideggerisme pouvait être récupéré par le nazisme, et supputé en quoi Heidegger avait pu sentir son bébé en concurrence (stupide) avec le judaïsme - car ils se complètent en vérité. (Mais jamais, ô grand jamais, je n'ai dit heideggerisme => nazisme.) Or, je veux pardonner neopilina, néanmoins sur la base de telles allégations, certains sont socialement (et médiatiquement) détruits. Où c'est drôle alors, comme ça n'est pas les heideggeriens, qui nuisent à l'Etat de Droit. En fait, non, ça n'est pas drôle, parce que celles et ceux qui prétendaient parler en son nom lui nuisaient, en lynchant autrui publiquement sans aucun sens de la justice réelle, tout en beuglant justice en doublepensant vengeance.
Dans ma première réaction ici, j'ai montré comment à mon avis le heideggerisme pouvait être récupéré par le nazisme, et supputé en quoi Heidegger avait pu sentir son bébé en concurrence (stupide) avec le judaïsme - car ils se complètent en vérité. (Mais jamais, ô grand jamais, je n'ai dit heideggerisme => nazisme.) Or, je veux pardonner neopilina, néanmoins sur la base de telles allégations, certains sont socialement (et médiatiquement) détruits. Où c'est drôle alors, comme ça n'est pas les heideggeriens, qui nuisent à l'Etat de Droit. En fait, non, ça n'est pas drôle, parce que celles et ceux qui prétendaient parler en son nom lui nuisaient, en lynchant autrui publiquement sans aucun sens de la justice réelle, tout en beuglant justice en doublepensant vengeance.
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Les absents ont toujours tort.
Re: Pour ou Contre Heidegger.
Il n'empêche que les constats philosophiques de Sartre, et qui ne sont pas que les siens, à l'endroit du Souci valent : il est intrinsèquement dangereux.
Il n'empêche qu'ensuite on a vu qui était, et c'est somme toute ce qui compte, Martin Heidegger et que ça ne va pas en s'arrangeant.
Il n'empêche qu'on voit aujourd'hui quels sont les amateurs (ceux qui aiment) de ce Souci, façon de voir et d'envisager les choses pour soi, autrui et pour tous.
Et ça sera tout avec toi à ce sujet, c'est suffisamment édifiant, laissons les seuls tribunaux compétents en juger.
Il n'empêche qu'ensuite on a vu qui était, et c'est somme toute ce qui compte, Martin Heidegger et que ça ne va pas en s'arrangeant.
Il n'empêche qu'on voit aujourd'hui quels sont les amateurs (ceux qui aiment) de ce Souci, façon de voir et d'envisager les choses pour soi, autrui et pour tous.
Et ça sera tout avec toi à ce sujet, c'est suffisamment édifiant, laissons les seuls tribunaux compétents en juger.
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Re: Pour ou Contre Heidegger.
D'abord, on ne voit pas au nom de quoi tu décrètes que Heidegger, ce n'est pas de la phénoménologie. Personne, que je sache, ne réduit la phénoménologie à Husserl.
Ensuite, comme tu le dis pourtant si bien, Heidegger a identifié -je le dis avec mes mots et tel que je le comprends- que la phénoménologie de Husserl ne se départit pas complètement du psychologisme qu'il prétend pourtant critiquer. Heidegger a très tôt montré que la "conscience" chez Husserl est un résidu de ce psychologisme, et prétendu aller plus loin dans la réduction phénoménologique, jusqu'à la chose elle-même en quelque sorte. Effectivement, pourrait-on dire, Husserl en reste au cogito, et Heidegger se demande : "Pourquoi le cogito est-il si important ?" Là est le Souci. Heidegger cherche à échapper au poêle, comme tu dis. Et à mon avis, il cherche aussi à échapper au solipsisme qui guette celui qui reste enfermé, précisément, dans le poêle, et à retrouver quelque chose comme un lien originaire. C'est du moins comme cela que le comprendront un certain nombre d'interprètes, en particulier herméneutes. Et oui, ce lien originaire peut être vu comme le background, l'implicite, d'une communauté de sens, pourquoi pas -ca aussi, c'est l'herméneutique.
Alors maintenant, à partir de là, comment reconstitues-tu le chemin vers Treblinka ? Où est, comme le demande Morologue, le lien logique ?
Et accessoirement, depuis quand les ayatollahs musulmans et les ultra-nationalistes hindous lisent-ils Heidegger ?
Ensuite, comme tu le dis pourtant si bien, Heidegger a identifié -je le dis avec mes mots et tel que je le comprends- que la phénoménologie de Husserl ne se départit pas complètement du psychologisme qu'il prétend pourtant critiquer. Heidegger a très tôt montré que la "conscience" chez Husserl est un résidu de ce psychologisme, et prétendu aller plus loin dans la réduction phénoménologique, jusqu'à la chose elle-même en quelque sorte. Effectivement, pourrait-on dire, Husserl en reste au cogito, et Heidegger se demande : "Pourquoi le cogito est-il si important ?" Là est le Souci. Heidegger cherche à échapper au poêle, comme tu dis. Et à mon avis, il cherche aussi à échapper au solipsisme qui guette celui qui reste enfermé, précisément, dans le poêle, et à retrouver quelque chose comme un lien originaire. C'est du moins comme cela que le comprendront un certain nombre d'interprètes, en particulier herméneutes. Et oui, ce lien originaire peut être vu comme le background, l'implicite, d'une communauté de sens, pourquoi pas -ca aussi, c'est l'herméneutique.
Alors maintenant, à partir de là, comment reconstitues-tu le chemin vers Treblinka ? Où est, comme le demande Morologue, le lien logique ?
Et accessoirement, depuis quand les ayatollahs musulmans et les ultra-nationalistes hindous lisent-ils Heidegger ?
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Bergame- Persona
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Re: Pour ou Contre Heidegger.
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Personnellement, je vois le chemin menant de la pensée de Heidegger à celle de Treblinka sur cette photo montrant le plus grand philosophe de tous les temps à sa réunion de fanatiques de bridge :
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Personnellement, je vois le chemin menant de la pensée de Heidegger à celle de Treblinka sur cette photo montrant le plus grand philosophe de tous les temps à sa réunion de fanatiques de bridge :
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Emmanuel- Digressi(f/ve)
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Re: Pour ou Contre Heidegger.
Un drapeau nazi sous le nazisme ? L'Allemand Heidegger à une réunion politique, à l'époque où seule la radio est un média de masse technologique - et où donc il faut se déplacer et où l'on se rencontre souvent ? L'Allemand Heidegger qui, comme des milliers d'autres Allemands, s'intéresse à la politique et au devenir de son pays en 1933 (date de la photo) ? L'Allemand Heidegger, qui effectivement souscrivit au nazisme, en train de s'inspirer de ses voisins peut-être peu convaincus mais en marche comme tout le monde, et de s'inspirer des discours ambiants pour ... philosopher ? Cela se voit dans la bulle de BD où il pense ...
Dernière édition par Morologue le Mar 16 Oct 2018 - 20:27, édité 2 fois (Raison : orth-gramm + 1933)
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Les absents ont toujours tort.
Re: Pour ou Contre Heidegger.
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(suite)
En 1929, alors que Heidegger est sur le point de publier Kant et le problème de la métaphysique, a lieu l'entretien de Davos (du 17 mars au 9 avril).
Mettant côte à côte deux schémas différents de l'interprétation du schéma kantien, celle de Cassirer et celle de Heidegger, cette rencontre est déterminante.
La position de Cassirer est claire : l'épistémologie kantienne établit divers degrés de compréhension (la connaissance pure, la théorie de la science, la morale, l'esthétique) qui relèvent non pas d'une seule et unique structure d'être, mais de la constitution d'êtres différents. Chaque champ correspond à un domaine de l'être dont les présupposés a priori déterminent les différents types d'intelligibilité : celle des conditions a priori de notre possibilité de connaître; celle des jugements synthétiques des sciences physico-mathématiques; celle du «devoir être» de l'exigence morale; celle du «jugement réfléchissant» de la faculté de juger.
Cassirer :
«Kant montre comment chaque genre de forme nouvelle concerne aussi un nouveau monde de l'objet. Ainsi l'ancienne métaphysique dogmatique devient la nouvelle métaphysique kantienne. L'être de l'ancienne métaphysique était la substance. L'être de la nouvelle métaphysique n'est plus la substance, c'est l'être qui sort d'une multitude de déterminations et de significations fonctionnelles. Ici se situe je crois le point essentiel de ce qui distingue ma position face à Heidegger.»
C'est le statut de la philosophie et le statut de la science qui sont en jeu.
Heidegger refuse cette distinction, qui divise l'étant en structures d'être toutes différentes. Selon lui, la métaphysique kantienne n'a jamais voulu séparer les étants. La métaphysique kantienne n'est pas une épistémologie, mais une ontologie générale qui précède toute investigation.
Heidegger :
«Kant était envisagé comme théoricien d'une épistémologie des sciences physico-mathématiques. Or Kant ne voulait définir aucune épistémologie des sciences de la nature : il voulait montrer la problématique de la métaphysique et plus particulièrement de l'ontologie. L'analytique (de la Raison pure) n'est pas une ontologie de la nature en tant qu'objet de la science naturelle, mais une ontologie générale, c'est-à-dire une ontologie générale critiquement fondée.»
***********
La connaissance, la morale, le jugement esthétique sont des manières d'être au monde qui doivent s'interpréter à la lumière de la problématique ontologique du Dasein. Pour Heidegger, Kant a été le premier à poser le problème de la compréhension de l'être dans l'horizon de la temporalité, mais ce problème qui révèle en même temps la structure originaire du Dasein reste voilé. Le voilement-dévoilement de l'être marque à la fois les limites et l'intérêt de la Critique dans son ensemble pour l'analyse existentiale du Dasein.
Alors que Cassirer essaie de dégager l'originalité de la nouvelle métaphysique kantienne par rapport à l'ancienne métaphysique d'un seul étant (la «substance»), Heidegger s'enfonce dans la recherche d'un objet unique, suppôt transcendantal capable de rendre compte de la totalité des étants. S'enfonçant dans la métaphysique (l'«ontologie générale») tout en croyant lui-même la dépasser, le philosophe se ferme à toute remise en question de ses présupposés en se retranchant derrière les thèses établies dans Être et temps. Enfermé et s'enfermant dans son cercle et dans sa lecture de la tradition, le philosophe n'en ressortira plus !!
Dès 1929, le mistycisme spéculatif de Heidegger se fait jour.
Toute sa lecture de la tradition comme «oubli de l'être» et toute sa vision de la science et de la technique sont déterminées par les postulats de base de sa nouvelle métaphysique dogmatique.
Mais nous anticipons la suite sur ce qui s'annonce comme une sorte de déplacement que Heidegger a appelé le tournant.
(à suivre)
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(suite)
En 1929, alors que Heidegger est sur le point de publier Kant et le problème de la métaphysique, a lieu l'entretien de Davos (du 17 mars au 9 avril).
Mettant côte à côte deux schémas différents de l'interprétation du schéma kantien, celle de Cassirer et celle de Heidegger, cette rencontre est déterminante.
La position de Cassirer est claire : l'épistémologie kantienne établit divers degrés de compréhension (la connaissance pure, la théorie de la science, la morale, l'esthétique) qui relèvent non pas d'une seule et unique structure d'être, mais de la constitution d'êtres différents. Chaque champ correspond à un domaine de l'être dont les présupposés a priori déterminent les différents types d'intelligibilité : celle des conditions a priori de notre possibilité de connaître; celle des jugements synthétiques des sciences physico-mathématiques; celle du «devoir être» de l'exigence morale; celle du «jugement réfléchissant» de la faculté de juger.
Cassirer :
«Kant montre comment chaque genre de forme nouvelle concerne aussi un nouveau monde de l'objet. Ainsi l'ancienne métaphysique dogmatique devient la nouvelle métaphysique kantienne. L'être de l'ancienne métaphysique était la substance. L'être de la nouvelle métaphysique n'est plus la substance, c'est l'être qui sort d'une multitude de déterminations et de significations fonctionnelles. Ici se situe je crois le point essentiel de ce qui distingue ma position face à Heidegger.»
C'est le statut de la philosophie et le statut de la science qui sont en jeu.
Heidegger refuse cette distinction, qui divise l'étant en structures d'être toutes différentes. Selon lui, la métaphysique kantienne n'a jamais voulu séparer les étants. La métaphysique kantienne n'est pas une épistémologie, mais une ontologie générale qui précède toute investigation.
Heidegger :
«Kant était envisagé comme théoricien d'une épistémologie des sciences physico-mathématiques. Or Kant ne voulait définir aucune épistémologie des sciences de la nature : il voulait montrer la problématique de la métaphysique et plus particulièrement de l'ontologie. L'analytique (de la Raison pure) n'est pas une ontologie de la nature en tant qu'objet de la science naturelle, mais une ontologie générale, c'est-à-dire une ontologie générale critiquement fondée.»
***********
La connaissance, la morale, le jugement esthétique sont des manières d'être au monde qui doivent s'interpréter à la lumière de la problématique ontologique du Dasein. Pour Heidegger, Kant a été le premier à poser le problème de la compréhension de l'être dans l'horizon de la temporalité, mais ce problème qui révèle en même temps la structure originaire du Dasein reste voilé. Le voilement-dévoilement de l'être marque à la fois les limites et l'intérêt de la Critique dans son ensemble pour l'analyse existentiale du Dasein.
Alors que Cassirer essaie de dégager l'originalité de la nouvelle métaphysique kantienne par rapport à l'ancienne métaphysique d'un seul étant (la «substance»), Heidegger s'enfonce dans la recherche d'un objet unique, suppôt transcendantal capable de rendre compte de la totalité des étants. S'enfonçant dans la métaphysique (l'«ontologie générale») tout en croyant lui-même la dépasser, le philosophe se ferme à toute remise en question de ses présupposés en se retranchant derrière les thèses établies dans Être et temps. Enfermé et s'enfermant dans son cercle et dans sa lecture de la tradition, le philosophe n'en ressortira plus !!
Dès 1929, le mistycisme spéculatif de Heidegger se fait jour.
Toute sa lecture de la tradition comme «oubli de l'être» et toute sa vision de la science et de la technique sont déterminées par les postulats de base de sa nouvelle métaphysique dogmatique.
Mais nous anticipons la suite sur ce qui s'annonce comme une sorte de déplacement que Heidegger a appelé le tournant.
(à suivre)
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Emmanuel- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 05/08/2018
Re: Pour ou Contre Heidegger.
Je souligne.
J'ai conscience que cet aspect, le rapport à la phénoménologie orthodoxe, a sans aucun doute beaucoup compté dans la genèse, l'élaboration, du Souci. Le fond du problème entre Husserl et Heidegger, c'est bien le cogito. Mais ce qui m'intéresse c'est ce qu'est le Souci d'Heidegger relativement à la conscience de Soi, et à ce titre je condamne le plus énergiquement qui soit, ça ouvre la voie à tout, et avec l'homme, le contenu de ses Égouts, toujours bien plus efficients qu'on ne voudrait, il faut expressément s'attendre au pire, ce qui n'a jamais manqué, et ce qu'il est relativement à cet auto-enfermement de la pensée sur elle-même que tout le monde soupçonne, éprouve, chez le cogito (en commençant par Descartes lui-même), un problème pour Heidegger et pour tout le monde.
Tu poursuis ainsi :
Je n'ai rien contre, je suis même carrément pour, mais alors à cette fin : savoir ce qu'est en soi le dit background, la dite communauté. Avant de faire quoi que ce soit l'implicite ne doit plus l'être. Et il se trouve que ce n'est pas du tout, du tout, ce que préconise Heidegger, bien au contraire, il veut aller de l'avant sans s'interroger plus. Ce qui nous amène à la suite.
Là, je souligne :
Avec ça, on ouvre la porte, on lâche la bride, à tous et n'importe quoi, dés lors c'est surtout l'en-soi qui s'imposera, déboulera " ici ", s'actualisera, et donc notoirement le pire, qu'illustre l'exemple de Treblinka, ou encore le goulag, la révolution " culturelle " en Chine, etc. Et donc, dans le cas de Heidegger, ce qui l'emportera inexorablement, puisque foncièrement Sien, sous certains " cieux ". Point de salut sans la conscience de Soi, et si le cogito en l'état pose problème, ce qui est le cas, et pas q'un peu, il faut le régler en bonne et due forme, d'où le caractère obsessionnel qu'on m'a reproché avec le cogito, avec mes reprises de celui-ci, etc. Heidegger a compris que le cogito est une prison, mais pas assez pour élucider cette difficulté en tant que telle, par contre en s'émancipant de la prison, il prend aussi des libertés avec la conscience de Soi. Il le payera rubis sur ongle et ce en tant que ce qu'il était, et on a donc vu. La montagne accouchera d'une souris qui sent mauvais, et de l'escroquerie philosophique du " siècle ", je mets des guillemets : on en parle encore. Et je comprends qu'il ait pu séduire : on proposait enfin une philosophie qui semblait échapper à la malédiction cartésienne (sans être manifestement doctrinaire, comme le marxisme, etc.), et donc positive (sens philosophique), efficiente, etc. Elle répondait au prodigieux vide qu'a instauré le cogito dans la philosophie occidentale académique.
" Accessoirement ", le groupe " les heideggériens ", ils se nomment eux-mêmes ainsi, tient l'université iranienne depuis les années 1970, c'est un pilier du nationalisme, de l'islamisme et de la révolution iraniens. Faut s'informer un peu. Si on regarde chez qui Heidegger a la cote à l'étranger, ça parle bien aussi.
Bergame a écrit:D'abord, on ne voit pas au nom de quoi tu décrètes que Heidegger, ce n'est pas de la phénoménologie. Personne, que je sache, ne réduit la phénoménologie à Husserl.
Ensuite, comme tu le dis pourtant si bien, Heidegger a identifié - je le dis avec mes mots et tel que je le comprends- que la phénoménologie de Husserl ne se départit pas complètement du psychologisme qu'il prétend pourtant critiquer. Heidegger a très tôt montré que la " conscience " chez Husserl est un résidu de ce psychologisme, et prétendu aller plus loin dans la réduction phénoménologique, jusqu'à la chose elle-même en quelque sorte. Effectivement, pourrait-on dire, Husserl en reste au cogito, et Heidegger se demande : " Pourquoi le cogito est-il si important ? " Là est le Souci. Heidegger cherche à échapper au poêle, comme tu dis. Et à mon avis, il cherche aussi à échapper au solipsisme qui guette celui qui reste enfermé, précisément, dans le poêle, ...
J'ai conscience que cet aspect, le rapport à la phénoménologie orthodoxe, a sans aucun doute beaucoup compté dans la genèse, l'élaboration, du Souci. Le fond du problème entre Husserl et Heidegger, c'est bien le cogito. Mais ce qui m'intéresse c'est ce qu'est le Souci d'Heidegger relativement à la conscience de Soi, et à ce titre je condamne le plus énergiquement qui soit, ça ouvre la voie à tout, et avec l'homme, le contenu de ses Égouts, toujours bien plus efficients qu'on ne voudrait, il faut expressément s'attendre au pire, ce qui n'a jamais manqué, et ce qu'il est relativement à cet auto-enfermement de la pensée sur elle-même que tout le monde soupçonne, éprouve, chez le cogito (en commençant par Descartes lui-même), un problème pour Heidegger et pour tout le monde.
Tu poursuis ainsi :
Bergame a écrit: ... et à retrouver quelque chose comme un lien originaire. C'est du moins comme cela que le comprendront un certain nombre d'interprètes, en particulier herméneutes. Et oui, ce lien originaire peut être vu comme le background, l'implicite, d'une communauté de sens, pourquoi pas - ça aussi, c'est l'herméneutique.
Je n'ai rien contre, je suis même carrément pour, mais alors à cette fin : savoir ce qu'est en soi le dit background, la dite communauté. Avant de faire quoi que ce soit l'implicite ne doit plus l'être. Et il se trouve que ce n'est pas du tout, du tout, ce que préconise Heidegger, bien au contraire, il veut aller de l'avant sans s'interroger plus. Ce qui nous amène à la suite.
Bergame a écrit:Alors maintenant, à partir de là, comment reconstitues-tu le chemin vers Treblinka ? Où est, comme le demande Morologue, le lien logique ?
Là, je souligne :
Morologue a écrit: ... le souci d'être au monde, en tant qu'il ne se connaît pas comme conscience ou pensée, mais comme dispositivité-avenantialité, peut bien se passer de conscience et de pensée ; le Dasein n'en a pas besoin.
Avec ça, on ouvre la porte, on lâche la bride, à tous et n'importe quoi, dés lors c'est surtout l'en-soi qui s'imposera, déboulera " ici ", s'actualisera, et donc notoirement le pire, qu'illustre l'exemple de Treblinka, ou encore le goulag, la révolution " culturelle " en Chine, etc. Et donc, dans le cas de Heidegger, ce qui l'emportera inexorablement, puisque foncièrement Sien, sous certains " cieux ". Point de salut sans la conscience de Soi, et si le cogito en l'état pose problème, ce qui est le cas, et pas q'un peu, il faut le régler en bonne et due forme, d'où le caractère obsessionnel qu'on m'a reproché avec le cogito, avec mes reprises de celui-ci, etc. Heidegger a compris que le cogito est une prison, mais pas assez pour élucider cette difficulté en tant que telle, par contre en s'émancipant de la prison, il prend aussi des libertés avec la conscience de Soi. Il le payera rubis sur ongle et ce en tant que ce qu'il était, et on a donc vu. La montagne accouchera d'une souris qui sent mauvais, et de l'escroquerie philosophique du " siècle ", je mets des guillemets : on en parle encore. Et je comprends qu'il ait pu séduire : on proposait enfin une philosophie qui semblait échapper à la malédiction cartésienne (sans être manifestement doctrinaire, comme le marxisme, etc.), et donc positive (sens philosophique), efficiente, etc. Elle répondait au prodigieux vide qu'a instauré le cogito dans la philosophie occidentale académique.
Bergame a écrit:Et accessoirement, depuis quand les ayatollahs musulmans et les ultra-nationalistes hindous lisent-ils Heidegger ?
" Accessoirement ", le groupe " les heideggériens ", ils se nomment eux-mêmes ainsi, tient l'université iranienne depuis les années 1970, c'est un pilier du nationalisme, de l'islamisme et de la révolution iraniens. Faut s'informer un peu. Si on regarde chez qui Heidegger a la cote à l'étranger, ça parle bien aussi.
Dernière édition par neopilina le Mar 16 Oct 2018 - 17:15, édité 1 fois
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" Tout Étant produit par moi m'est donné (c'est son statut philosophique), a priori, et il est Mien (cogito, conscience de Soi, libéré du Poêle) ". " Savoir guérit, forge. Et détruit tout ce qui doit l'être ", ou, équivalents, " Tout l'Inadvertancier constitutif doit disparaître ", " Le progrès, c'est la liquidation du Sujet empirique, notoirement névrotique, par la connaissance ". " Il faut régresser et recommencer, en conscience ". Moi.
C'est à pas de colombes que les Déesses s'avancent.
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Re: Pour ou Contre Heidegger.
Grands dieux ! Heidegger décrit/observe phénoménologiquement l'être-là comme souci d'être au monde ! C'est donc une chose ! ... Ce donc est de trop, surtout quand il croit "conduire à Treblinka". Et quid du biologiste, de l'éthologue et du légiste ? Ne considèrent-ils pas l'humain dans son être en-soi et du moins non pour-soi, mais de-soi ? Le souci d'être au monde est de l'ordre d'un tel de-soi, puisque c'est un phénomène ontologique actif ou procédural (Être et Temps). Je ne savais pas que la science contemporaine, "c'était Treblinka", grands dieux.
Ah et, Cassirer ou Heidegger, on voit mal comment il y aurait de l'être, de l'étant et de l'ontologie chez Kant, sauf à supposer que Kant établit une métaphysique de l'objet "pur", dans la mesure où il est surdéterminé par la raison pure, et pas que pure. Mais c'est que cette métaphysique considère l'en-soi comme - pour ainsi dire - un préjugé. Et dans l'ensemble tout le présent exposé est censé faire sens sur la base d'insinuations absconses qui - diversement - ne mènent nulle part. Mais pas dans le sens heideggerien des chemins ...
Ah et, Cassirer ou Heidegger, on voit mal comment il y aurait de l'être, de l'étant et de l'ontologie chez Kant, sauf à supposer que Kant établit une métaphysique de l'objet "pur", dans la mesure où il est surdéterminé par la raison pure, et pas que pure. Mais c'est que cette métaphysique considère l'en-soi comme - pour ainsi dire - un préjugé. Et dans l'ensemble tout le présent exposé est censé faire sens sur la base d'insinuations absconses qui - diversement - ne mènent nulle part. Mais pas dans le sens heideggerien des chemins ...
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Les absents ont toujours tort.
Re: Pour ou Contre Heidegger.
Ce n'est pas très malin de confondre, de mettre sur le même plan l'être, l'en-soi, des objets de la science, et celui de l'Homme, objet de la philosophie (qui n'est pas l'être de l'homme, de la femme, de l'espèce humaine, objets de la science). Je vais résolument concourir au titre du plus grand euphémisme de l'année en disant qu'il y a une " petite " différence entre l'être, l'en-soi, des objets de la science, et celui de l'Homme. L'être, l'en-soi, du Sujet se déploie aussi et même d'abord à la " mesure ", ou plutôt démesure, de l'a priori du philosophe, de l'inconscient des psys. Et n'en déplaise, moi le premier d'ailleurs, c'est bien cela qui est topologiquement, chronologiquement, premièrement efficient.
Heidegger dit qu'il fait de l'ontologie, et moi je dis que non. L'ontologie, qui s'occupe de l'Être en tant que tel, c'est à dire produit par un Sujet, concerne la théorie de la connaissance et des formalismes, l'épistémologie, mais certainement pas la philosophie (ou alors comme discipline de cette dernière), la métaphysique. On peut faire de l'ontologie en regardant paisiblement un poireau (y'a plus de fraise) dans son jardin et en se demandant qu'est-ce qui se passe, comment ça se passe, a priori, qu'en est-il de la genèse de Mon Étant " Poireau " à partir de l'étant " poireau ", de la genèse de A, ontologiquement, philosophiquement, dit (puisque la science se pose donc scientifiquement la même question, sur la vue, l'ouïe, le cerveau, etc.) ? Mais faire de l'ontologie en partant de l'Étant " Homme ", du Dasein comme le fait Heidegger, c'était bien la dernière chose à faire. Heidegger veut faire de l'ontologie, mais il n'a pas mis la main sur la différence ontologique, qui est d'abord une différence épistémologique, celle entre l'être, l'étant, au sens le plus général, et l'Être, l'Étant, produits par un Sujet, qui est aussi la différence entre le sens, l'objet des sciences, et le Sens, objet de l'éthologie, des sciences humaines, de la philosophie et de la métaphysique.
Le grand philosophe Heidegger était aussi et même d'abord un homme. Et ça a finit par le rattraper, Annah Arendt, qu'on ne peut pas accuser d'a prioris négatifs à son endroit, finit par admettre que c'était un tout petit homme. Il y a du ressentiment, de l'amertume, de la colère, contre Heidegger, tout à fait, dans la mesure des séductions, des espoirs déçus, trahis.
Tous les Saint Antoine dans le désert avaient compris qu'ils avaient emmené leur Diable, leurs " préjugés ", avec eux. On ne leur échappe pas en courant dans le sens inverse, précisément ce que fait le Souci d'Heidegger quand il prend de telles libertés avec la conscience de Soi.
Heidegger dit qu'il fait de l'ontologie, et moi je dis que non. L'ontologie, qui s'occupe de l'Être en tant que tel, c'est à dire produit par un Sujet, concerne la théorie de la connaissance et des formalismes, l'épistémologie, mais certainement pas la philosophie (ou alors comme discipline de cette dernière), la métaphysique. On peut faire de l'ontologie en regardant paisiblement un poireau (y'a plus de fraise) dans son jardin et en se demandant qu'est-ce qui se passe, comment ça se passe, a priori, qu'en est-il de la genèse de Mon Étant " Poireau " à partir de l'étant " poireau ", de la genèse de A, ontologiquement, philosophiquement, dit (puisque la science se pose donc scientifiquement la même question, sur la vue, l'ouïe, le cerveau, etc.) ? Mais faire de l'ontologie en partant de l'Étant " Homme ", du Dasein comme le fait Heidegger, c'était bien la dernière chose à faire. Heidegger veut faire de l'ontologie, mais il n'a pas mis la main sur la différence ontologique, qui est d'abord une différence épistémologique, celle entre l'être, l'étant, au sens le plus général, et l'Être, l'Étant, produits par un Sujet, qui est aussi la différence entre le sens, l'objet des sciences, et le Sens, objet de l'éthologie, des sciences humaines, de la philosophie et de la métaphysique.
Le grand philosophe Heidegger était aussi et même d'abord un homme. Et ça a finit par le rattraper, Annah Arendt, qu'on ne peut pas accuser d'a prioris négatifs à son endroit, finit par admettre que c'était un tout petit homme. Il y a du ressentiment, de l'amertume, de la colère, contre Heidegger, tout à fait, dans la mesure des séductions, des espoirs déçus, trahis.
Tous les Saint Antoine dans le désert avaient compris qu'ils avaient emmené leur Diable, leurs " préjugés ", avec eux. On ne leur échappe pas en courant dans le sens inverse, précisément ce que fait le Souci d'Heidegger quand il prend de telles libertés avec la conscience de Soi.
Dernière édition par neopilina le Mar 16 Oct 2018 - 23:04, édité 1 fois
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" Tout Étant produit par moi m'est donné (c'est son statut philosophique), a priori, et il est Mien (cogito, conscience de Soi, libéré du Poêle) ". " Savoir guérit, forge. Et détruit tout ce qui doit l'être ", ou, équivalents, " Tout l'Inadvertancier constitutif doit disparaître ", " Le progrès, c'est la liquidation du Sujet empirique, notoirement névrotique, par la connaissance ". " Il faut régresser et recommencer, en conscience ". Moi.
C'est à pas de colombes que les Déesses s'avancent.
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