Pour ou Contre Heidegger.
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Re: Pour ou Contre Heidegger.
Je cite une dernière fois Servanne Jolivet qui, vers la fin de son article, écrit :
Il ressort de cet article, et sous réserve de plus amples investigations, que la philosophie de Heidegger se fonde sur une vision du monde « polémologique » et tragique.
Je note au passage que c’était également la vision du monde des nazis.
En affirmant que « L’essence de l’être est combat » (Das Wesen des Seins ist Kampf), Heidegger, philosophe, élabore une ontologie de combat cohérente avec cette Weltanschauung.
Ne partageant pas cette vision du monde, cette philosophie me reste étrangère et même hermétique en regard du caractère abscons du langage dans lequel Heidegger l’exprime.
Servanne Jollivet a écrit: Pensé comme principe même du déploiement de l'être - comme en témoigne l'appartenance à une transcendance collective ou spirituelle - le combat donne ainsi lieu, sur le plan de l'histoire de l'être, à une véritable gigantomachie destinale, « γιγαντομαχ...α per... τÁς οÙσ...ας », sorte d'épopée tragique au sein de laquelle se combattent les différentes formes et empreintes caractérisant la mobilité propre du destin de l'être et que la pensée se doit de nouveau d'assumer, c'est-à-dire d'y prendre part. Car si le combat est le lieu de l'être, l'être lui-même se donne comme « lieu du combat », à savoir le lieu où peut être faite l'épreuve de l'affrontement entre deux puissances, entre ce qui est et le possible qui en régit et en domine le déploiement, endurance qui n'est autre que l'épreuve de la puissance de la temporalité, en d'autres termes ce que Heidegger nommait le « mouvement facticiel de la vie ».
Il ressort de cet article, et sous réserve de plus amples investigations, que la philosophie de Heidegger se fonde sur une vision du monde « polémologique » et tragique.
Je note au passage que c’était également la vision du monde des nazis.
En affirmant que « L’essence de l’être est combat » (Das Wesen des Seins ist Kampf), Heidegger, philosophe, élabore une ontologie de combat cohérente avec cette Weltanschauung.
Ne partageant pas cette vision du monde, cette philosophie me reste étrangère et même hermétique en regard du caractère abscons du langage dans lequel Heidegger l’exprime.
Vanleers- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 15/01/2017
Re: Pour ou Contre Heidegger.
Vanleers a écrit:Je cite une dernière fois Servanne Jolivet qui, vers la fin de son article, écrit :Servanne Jollivet a écrit: Pensé comme principe même du déploiement de l'être - comme en témoigne l'appartenance à une transcendance collective ou spirituelle - le combat donne ainsi lieu, sur le plan de l'histoire de l'être, à une véritable gigantomachie destinale, « γιγαντομαχ...α per... τÁς οÙσ...ας », sorte d'épopée tragique au sein de laquelle se combattent les différentes formes et empreintes caractérisant la mobilité propre du destin de l'être et que la pensée se doit de nouveau d'assumer, c'est-à-dire d'y prendre part. Car si le combat est le lieu de l'être, l'être lui-même se donne comme « lieu du combat », à savoir le lieu où peut être faite l'épreuve de l'affrontement entre deux puissances, entre ce qui est et le possible qui en régit et en domine le déploiement, endurance qui n'est autre que l'épreuve de la puissance de la temporalité, en d'autres termes ce que Heidegger nommait le « mouvement facticiel de la vie ».
Il ressort de cet article, et sous réserve de plus amples investigations, que la philosophie de Heidegger se fonde sur une vision du monde « polémologique » et tragique.
Je note au passage que c’était également la vision du monde des nazis.
En affirmant que « L’essence de l’être est combat » (Das Wesen des Seins ist Kampf), Heidegger, philosophe, élabore une ontologie de combat cohérente avec cette Weltanschauung.
Ne partageant pas cette vision du monde, cette philosophie me reste étrangère et même hermétique en regard du caractère abscons du langage dans lequel Heidegger l’exprime.
Servanne Jolivet traduit bien la pensée de Heidegger.
Mais la pensée de Heidegger est fausse en ce sens qu'il confond volontairement Être et Humain. Il ne fait que parler de l'Être de l'Étant, de l'Être du Dasein, or l'Être concerne le monde dans sa totalité.
Un caillou, c'est un être. Un cours d'eau, c'est un être. Et la relation entre un caillou et un cours d'eau est mécanique, pas intellectuelle.
La relation entre l'être des falaises d'Étretat et l'être des coquillages, c'est la géologie qui permet aux calcaire des coquillages nés et morts pendant des millions d'années de se cristalliser en calcaire de falaises d'Étretat.
La relations entre l'être de l'oxygène que respire Heidegger quand il est encore vivant et l'être des cyanobactéries des premiers temps de la vie organisée sur terre, c'est le métabolisme particulier de ces bactéries productrices d'oxygène.
La relation entre l'être des saucisses de Francfort et de la bière allemande avec l'être de la philosophie allemande, c'est la faculté de déconner des philosophes allemands dont l'esprit est engourdi par une digestion difficile, comme le dit Laruelle dans son Nietzsche contre Heidegger.
Le matérialisme radical, pragmatiste et athée possède une puissance d'exploration et d'explication bien supérieure à ce que peut produire misérablement le questionnement éternel de Heidegger.
Ce n'est pas avec cet éternel questionnement parti d'ailleurs d'une erreur commise dès les début de Heidegger mêlant bêtement Être et Dasein que nous allons construire les barrages qui impressionnent tant le plus grand philosophe de tous les temps.
Si le plus grand philosophe de tous les temps s'était vraiment interrogé sur l'Être, il aurait vu la taille des gigantesque barrages construits par les castors dans le grand nord canadien.
On comprend peut-être mieux pourquoi Heidegger était si négatif en parlant de la science ... Toute sa pensée est incapable, dans ce monde ...
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Emmanuel- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 05/08/2018
Re: Pour ou Contre Heidegger.
Je souligne.
Le propos est terrible. Dans ce que je souligne, cet homme à l'intuition de la plus profonde, radicale, des connivences entre Heidegger, sa philosophie, et le nazisme. Avec ou sans nazisme, la philosophie de Heidegger va dans un tel sens.
Emmanuel a écrit:Dans le petit film placé plus haut, George Steiner dit clairement et de façon intelligible :
« [Heidegger] est un nazi privé avant le nazisme. J'ai tant d'horreur quand je vois cette homme que s'il n'y avait pas eu le nazisme il aurait trouvé le moyen de le suggérer, de l'inventer ... »
Le propos est terrible. Dans ce que je souligne, cet homme à l'intuition de la plus profonde, radicale, des connivences entre Heidegger, sa philosophie, et le nazisme. Avec ou sans nazisme, la philosophie de Heidegger va dans un tel sens.
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" Tout Étant produit par moi m'est donné (c'est son statut philosophique), a priori, et il est Mien (cogito, conscience de Soi, libéré du Poêle) ". " Savoir guérit, forge. Et détruit tout ce qui doit l'être ", ou, équivalents, " Tout l'Inadvertancier constitutif doit disparaître ", " Le progrès, c'est la liquidation du Sujet empirique, notoirement névrotique, par la connaissance ". " Il faut régresser et recommencer, en conscience ". Moi.
C'est à pas de colombes que les Déesses s'avancent.
neopilina- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 31/10/2009
Re: Pour ou Contre Heidegger.
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Copier-collé du rapport du New School for Social and Philosophy Research de New-York sur Löwith
Löwith had a complex relationship with Heidegger.
Part of this relationship is detailed in short piece, “My Last Meeting With Heidegger in Rome, 1936,” which reports Löwith’s direct confrontation of Heidegger concerning the latter’s Nazism.
Although it does not explicitly address the issue of antisemitism that has recently become a central problem in the discourse on Heidegger, Löwith implicitly touches on this issue, especially in the closing lines concerning his teacher’s relationship with Husserl.
Traduction rapide :
Löwith a entretenu des relations compliquées avec Heidegger.
Ces relations sont partiellement détaillées dans le petit ouvrage de Löwith intitulé « Ma dernière rencontre avec Heidegger à Rome en 1936 », qui décrit sa confrontation directe avec Heidegger au sujet du nazisme de ce dernier.
Bien que Löwith ne parle pas explicitement du problème de l'antisémitisme devenu depuis peu un problème central dans le discours de Heidegger, il aborde implicitement ce problème, notamment par les derniers propos tenus sur les relations entre Heidegger et Husserl.
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Copier-collé du rapport du New School for Social and Philosophy Research de New-York sur Löwith
Löwith had a complex relationship with Heidegger.
Part of this relationship is detailed in short piece, “My Last Meeting With Heidegger in Rome, 1936,” which reports Löwith’s direct confrontation of Heidegger concerning the latter’s Nazism.
Although it does not explicitly address the issue of antisemitism that has recently become a central problem in the discourse on Heidegger, Löwith implicitly touches on this issue, especially in the closing lines concerning his teacher’s relationship with Husserl.
Traduction rapide :
Löwith a entretenu des relations compliquées avec Heidegger.
Ces relations sont partiellement détaillées dans le petit ouvrage de Löwith intitulé « Ma dernière rencontre avec Heidegger à Rome en 1936 », qui décrit sa confrontation directe avec Heidegger au sujet du nazisme de ce dernier.
Bien que Löwith ne parle pas explicitement du problème de l'antisémitisme devenu depuis peu un problème central dans le discours de Heidegger, il aborde implicitement ce problème, notamment par les derniers propos tenus sur les relations entre Heidegger et Husserl.
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Emmanuel- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 05/08/2018
Re: Pour ou Contre Heidegger.
à Morologue,
A part ça, c'est tes interlocuteurs qui font dans le " talk show ", etc. Sauf que c'est eux, Vanleers, Emmanuel, lanK, moi, qui apportent l'indispensable à un débat, une recherche (exactement comme en science), de ce genre, c'est à dire du matériel, des données, concernant Heidegger. Parce que pour qualifier les éléments que tu apportes, fournis au débat, il faudra trouver autre chose que " talk show".
Du temps que j'y suis. Je trouve aussi assez piquant que ce soit le même homme qui se prenne pour un Grec, carrément un nouveau présocratique, et qui envoie la raison aux ordures.
A part ça, c'est tes interlocuteurs qui font dans le " talk show ", etc. Sauf que c'est eux, Vanleers, Emmanuel, lanK, moi, qui apportent l'indispensable à un débat, une recherche (exactement comme en science), de ce genre, c'est à dire du matériel, des données, concernant Heidegger. Parce que pour qualifier les éléments que tu apportes, fournis au débat, il faudra trouver autre chose que " talk show".
Du temps que j'y suis. Je trouve aussi assez piquant que ce soit le même homme qui se prenne pour un Grec, carrément un nouveau présocratique, et qui envoie la raison aux ordures.
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" Tout Étant produit par moi m'est donné (c'est son statut philosophique), a priori, et il est Mien (cogito, conscience de Soi, libéré du Poêle) ". " Savoir guérit, forge. Et détruit tout ce qui doit l'être ", ou, équivalents, " Tout l'Inadvertancier constitutif doit disparaître ", " Le progrès, c'est la liquidation du Sujet empirique, notoirement névrotique, par la connaissance ". " Il faut régresser et recommencer, en conscience ". Moi.
C'est à pas de colombes que les Déesses s'avancent.
neopilina- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 31/10/2009
Re: Pour ou Contre Heidegger.
Si c'est cela, le seul argument, disons "philosophique", il ne tient pas longtemps. Nietzsche aussi, Schopenhauer, Marx, sont des contempteurs de la raison. Les empiristes aussi, Hume, Locke. Toute la psychologie se tient en-dehors de la raison, et une bonne partie de la sociologie aussi.
Et tout cela conduirait à Treblinka ?
Mais on n'a pas encore répondu à la question : Admettons que Heidegger ait été nazi. Et alors ? Qu'est-ce que cela dit de son importance en philosophie ?
Et tout cela conduirait à Treblinka ?
Mais on n'a pas encore répondu à la question : Admettons que Heidegger ait été nazi. Et alors ? Qu'est-ce que cela dit de son importance en philosophie ?
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...que vont charmant masques et bergamasques...
Bergame- Persona
- Nombre de messages : 5359
Date d'inscription : 03/09/2007
Re: Pour ou Contre Heidegger.
.
Tu n'as à l'évidence pas lu ce que j'ai placé plus haut, en conséquence je le replace ici à ton attention personnelle.
Tu n'y verras aucune allusion au nazisme de Heidegger.
.........
George Steiner :
« Lorsque [heidegger] reprend la question de Leibniz, qui est ''pouquoi il n'y a pas rien'' et consacre une vie et quatre vingt volumes à cette seule question » .. « ça me semble poser la question des questions » .. « et qu'il dit de garantir le sens du sens, de donner un ancrage dont la proposition est une métaphysique et une théologie cachées données par une autorité transcendante »
Tu me permettras de voir que Heidegger ne tient pas compte de ce qui se développe dans le secteur matérialiste radical, pragmatiste et athée de la philosophie.
Et qu'est-ce qui se développe dans ce secteur ?
Réponse :
La question de savoir pourquoi il y a quelque chose et pas rien est certainement très intéressante, mais on a vite fait de se rendre compte que cette question n'a tout simplement pas de réponse et qu'elle est par ailleurs complètement dépourvue de sens. C'est comme la question de savoir ce qu'il y a au nord du pôle nord. C'est vite réglé. On ne peut pas passer sa vie sur le mode éternel du questionnement heideggerien.
Dans le secteur matérialiste radical, pragmatiste et athée de la philosophie, le sens du sens a été donné depuis longtemps non pas par une métaphysique et une théologie cachée données par une autorité transcendante, comme nous le suggère Heidegger, mais par une action sur le monde sous la forme de la création artistique. Si tu ne trouves ni sens, ni sens du sens dans ta vie, peins un tableau, joue de la clarinette ou du piano, chante une chanson populaire ou un air d'opéra, déclame la tirade du Cid ou de Cyrano sur la scène d'un théâtre, lance-toi dans la gastronomie italienne ou française, crée une rose nouvelle par croisements patients entre des roses déjà existantes.
.
Günther Anders « On the pseudo-concrétude of Heidegger philosophy »
Le livre
Sans doute la charge la plus cruelle contre le «mensonge Heidegger» qui fonde sa théorie sur le concret, ce qui, le démontrera Günther Anders, n'est qu'une illusion du maître illusionniste en philosophie.
Voici l'avant-propos du traducteur :
« ''Sur la pseudo-concrétude de la philosophie'' de Heidegger est paru en 1948 dans une revue universitaire américaine de phénoménologie (depuis, cet essai n’a ni été réédité ni traduit). L’auteur, issu d’une famille juive allemande et ancien élève de Heidegger, était alors en exil aux États-Unis.
''Sur la pseudo-concrétude'' est une critique sans concession de l’ontologie heideggérienne telle qu’elle se présente dans les textes d’avant la Seconde Guerre mondiale, notamment ''Être et Temps'' (1927).
Dans cet essai, Anders ne s’attaque pas au Heidegger recteur de l’université de Fribourg en 1933-1934, comme on le fait d’habitude ; il n’interprète pas les interventions publiques de Heidegger telles que “ L’auto-affirmation de l’université allemande ” et ne polémique pas sur le degré de compromission du “ Maître ” avec le régime nazi.
Il critique Heidegger en interrogeant l’ontologie heideggerienne-même.
La thèse de départ de ''Sur la pseudo-concrétude'' est la suivante : Heidegger situe le Dasein, “modalité humaine de l’être”, au-delà de la nature et de la surnature (l’Au-delà). Or, remarque Anders, dans un tel champ, le concret se renverse en pseudo-concret. Il perd tout lien avec l’individuel, le social et l’historique effectifs. Ainsi, l’activité du Dasein, c’est-à-dire devenir soi, être “authentique”, se borne-t-elle à assumer la mort.
En fait, cette “activité” est une pure passivité. Mais la primauté de l’être sur l’étant postulée par Heidegger a les conséquences les plus graves pour l’homme en général et l’homme Heidegger en particulier. Elle se traduit par la vacuité morale, l’absence d’épaisseur sociale, l’oubli de la liberté politique, la pulvérisation de l’histoire (et même du temps, remplacé par la temporalité), le rejet de l’Autre…
En 1930, Walter Benjamin parlait de “démolir Heidegger”. On peut dire que ''Sur la pseudo-concrétude'' réalise en grande partie cette tâche que Benjamin n’a pas eu le temps d’accomplir. »
.
Bergame a écrit:Admettons que Heidegger ait été nazi. Et alors ? Qu'est-ce que cela dit de son importance en philosophie ?
Tu n'as à l'évidence pas lu ce que j'ai placé plus haut, en conséquence je le replace ici à ton attention personnelle.
Tu n'y verras aucune allusion au nazisme de Heidegger.
.........
George Steiner :
« Lorsque [heidegger] reprend la question de Leibniz, qui est ''pouquoi il n'y a pas rien'' et consacre une vie et quatre vingt volumes à cette seule question » .. « ça me semble poser la question des questions » .. « et qu'il dit de garantir le sens du sens, de donner un ancrage dont la proposition est une métaphysique et une théologie cachées données par une autorité transcendante »
Tu me permettras de voir que Heidegger ne tient pas compte de ce qui se développe dans le secteur matérialiste radical, pragmatiste et athée de la philosophie.
Et qu'est-ce qui se développe dans ce secteur ?
Réponse :
La question de savoir pourquoi il y a quelque chose et pas rien est certainement très intéressante, mais on a vite fait de se rendre compte que cette question n'a tout simplement pas de réponse et qu'elle est par ailleurs complètement dépourvue de sens. C'est comme la question de savoir ce qu'il y a au nord du pôle nord. C'est vite réglé. On ne peut pas passer sa vie sur le mode éternel du questionnement heideggerien.
Dans le secteur matérialiste radical, pragmatiste et athée de la philosophie, le sens du sens a été donné depuis longtemps non pas par une métaphysique et une théologie cachée données par une autorité transcendante, comme nous le suggère Heidegger, mais par une action sur le monde sous la forme de la création artistique. Si tu ne trouves ni sens, ni sens du sens dans ta vie, peins un tableau, joue de la clarinette ou du piano, chante une chanson populaire ou un air d'opéra, déclame la tirade du Cid ou de Cyrano sur la scène d'un théâtre, lance-toi dans la gastronomie italienne ou française, crée une rose nouvelle par croisements patients entre des roses déjà existantes.
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Günther Anders « On the pseudo-concrétude of Heidegger philosophy »
Le livre
Sans doute la charge la plus cruelle contre le «mensonge Heidegger» qui fonde sa théorie sur le concret, ce qui, le démontrera Günther Anders, n'est qu'une illusion du maître illusionniste en philosophie.
Voici l'avant-propos du traducteur :
« ''Sur la pseudo-concrétude de la philosophie'' de Heidegger est paru en 1948 dans une revue universitaire américaine de phénoménologie (depuis, cet essai n’a ni été réédité ni traduit). L’auteur, issu d’une famille juive allemande et ancien élève de Heidegger, était alors en exil aux États-Unis.
''Sur la pseudo-concrétude'' est une critique sans concession de l’ontologie heideggérienne telle qu’elle se présente dans les textes d’avant la Seconde Guerre mondiale, notamment ''Être et Temps'' (1927).
Dans cet essai, Anders ne s’attaque pas au Heidegger recteur de l’université de Fribourg en 1933-1934, comme on le fait d’habitude ; il n’interprète pas les interventions publiques de Heidegger telles que “ L’auto-affirmation de l’université allemande ” et ne polémique pas sur le degré de compromission du “ Maître ” avec le régime nazi.
Il critique Heidegger en interrogeant l’ontologie heideggerienne-même.
La thèse de départ de ''Sur la pseudo-concrétude'' est la suivante : Heidegger situe le Dasein, “modalité humaine de l’être”, au-delà de la nature et de la surnature (l’Au-delà). Or, remarque Anders, dans un tel champ, le concret se renverse en pseudo-concret. Il perd tout lien avec l’individuel, le social et l’historique effectifs. Ainsi, l’activité du Dasein, c’est-à-dire devenir soi, être “authentique”, se borne-t-elle à assumer la mort.
En fait, cette “activité” est une pure passivité. Mais la primauté de l’être sur l’étant postulée par Heidegger a les conséquences les plus graves pour l’homme en général et l’homme Heidegger en particulier. Elle se traduit par la vacuité morale, l’absence d’épaisseur sociale, l’oubli de la liberté politique, la pulvérisation de l’histoire (et même du temps, remplacé par la temporalité), le rejet de l’Autre…
En 1930, Walter Benjamin parlait de “démolir Heidegger”. On peut dire que ''Sur la pseudo-concrétude'' réalise en grande partie cette tâche que Benjamin n’a pas eu le temps d’accomplir. »
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Dernière édition par Emmanuel le Mar 23 Oct 2018 - 12:40, édité 1 fois
Emmanuel- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 1321
Date d'inscription : 05/08/2018
Re: Pour ou Contre Heidegger.
Heidegger a écrit:Et la pensée ne commencera que lorsque nous aurons appris que cette chose tant magnifiée, la raison, est l'ennemie la plus acharnée de la pensée. " Chemins qui ne mènent nulle part ", Martin Heidegger.
Bergame a écrit:Si c'est cela, le seul argument, disons “philosophique”, il ne tient pas longtemps. Nietzsche aussi, Schopenhauer, Marx, sont des contempteurs de la raison. Les empiristes aussi, Hume, Locke. Toute la psychologie se tient en-dehors de la raison, et une bonne partie de la sociologie aussi.
Et tout cela conduirait à Treblinka ?
Mais on n'a pas encore répondu à la question : Admettons que Heidegger ait été nazi. Et alors ? Qu'est-ce que cela dit de son importance en philosophie ?
Heidegger a été nazi, sa philosophie permet intrinsèquement de tels développements, à partir de là, on en tire tout naturellement les conséquences à propos de son importance en philosophie. Pour faire court, une philosophie qui envoie la raison à la poubelle mérite la poubelle.
Tu me dis que Nietzsche, Schopenhauer, Marx, Hume, Locke, professent le même rejet de la raison, c'est à toi de fournir les pendants chez ces auteurs de la citation de Heidegger que j'apporte.
J'ai dit que " Être et Temps " en particulier et la philosophie en général de Heidegger peuvent mener à Treblinka. Pourquoi seulement " peuvent " ? Pour la raison suivante. Pour illustrer, par exemple à partir de ceci :
Heidegger a écrit:Le principe de l'institution d'une sélection raciale est, ..., métaphysiquement nécessaire. GA 50, 56-57 (séminaire 41/42, " Métaphysique de Nietzsche ").
Quand l'enseignant et le philosophe Heidegger (c'est tiré d'un séminaire, cours semestriel, universitaire, académique) écrit et dit ce genre de choses, il n'aborde pas les aspects pratiques, concrets, de la dite sélection raciale métaphysiquement nécessaire. Tu vois ce que je veux dire ? Les nazis ont opté pour Treblinka, mais Heidegger, on ne sait pas, il dit et écrit ce genre de choses, mais il n'aborde pas la " trivialité " du " comment ", la logistique n'a pas l'air de l'intéresser, c'est dommage, mais bon, je comprends, c'est un philosophe, la logistique, les modalités pratiques, ce n'est pas son métier, pas très transcendant, disons-le. C'est uniquement pour ça que je dis seulement " peut ", " par exemple ".
Il faudrait tout de même lire, prendre la mesure, conscience, de ce qui a été pensé, dit, écrit et publié noir sur blanc. Les éditeurs de la GA savent parfaitement que cette entreprise de publication n'ira pas à son terme prévu, le prévisionnel officiel actuel est de 102 volumes. Mais ça, bien sûr, pas question de l'admettre, pour une foule de raisons très concrètes celles-là.
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" Tout Étant produit par moi m'est donné (c'est son statut philosophique), a priori, et il est Mien (cogito, conscience de Soi, libéré du Poêle) ". " Savoir guérit, forge. Et détruit tout ce qui doit l'être ", ou, équivalents, " Tout l'Inadvertancier constitutif doit disparaître ", " Le progrès, c'est la liquidation du Sujet empirique, notoirement névrotique, par la connaissance ". " Il faut régresser et recommencer, en conscience ". Moi.
C'est à pas de colombes que les Déesses s'avancent.
neopilina- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 31/10/2009
Re: Pour ou Contre Heidegger.
C'est marrant, mais tout ce que j'ai amené n'a jamais été discuté, pas plus que la question de Bergame en vérité, qui était la mienne aussi (il faudrait déjà lire correctement !) alors pardonne-moi, je t'en conjure, par pitié, ô neopilina, quand j'ai l'impudence relative de m'amuser de vos effrois d'autant plus que tu t'échines à me prendre pour uneneopilina a écrit:A part ça, c'est tes interlocuteurs qui font dans le " talk show ", etc. Sauf que c'est eux, Vanleers, Emmanuel, lanK, moi, qui apportent l'indispensable à un débat, une recherche (exactement comme en science), de ce genre, c'est à dire du matériel, des données, concernant Heidegger.
La figure du zombi sans conscience ni même souci, contre laquelle on s'acharne comme si elle existait toujours sous sa forme nazie, est indiquée dans le cadre de toutes ces réflexions de série B, ou Z. C'est toi qui le dit : "rien de décisif ne viendra dans ce topic entre nous" ... alors, comme on est entre nous
Cupidités intellectuelles, quand vous les tenez ! vous les tenez bien !
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Les absents ont toujours tort.
Re: Pour ou Contre Heidegger.
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« Je ne suis pas d'accord avec Heidegger sur la constitution de l'être comme question. »
« Heidegger s'inscrit dans une sorte de pathétique de la question sans réponse. »
« À partir d'une considération de la pensée de Heidegger sur l'être, je construis une ontologie en discordance avec lui. Je ne pense pas que le questionnement permanent puisse constituer le but de la philosophie. Ce questionnement peut évidemment être envisagé ponctuellement, mais il faut tout de même envisager de proposer une réponse, à la fin. »
« Le questionnement permanent de Heidegger se termine par une solution inattendue : La réponse va nous tomber du ciel. ''Seul un Dieu va nous sauver'' dit-il en conclusion. Ce n'était pas la peine de sortir de l'ontothéologie scolastique médiévale pour nous proposer d'y retourner avec ''ça'' ... »
Alain Badiou
(et Emmanuel)
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« Je ne suis pas d'accord avec Heidegger sur la constitution de l'être comme question. »
« Heidegger s'inscrit dans une sorte de pathétique de la question sans réponse. »
« À partir d'une considération de la pensée de Heidegger sur l'être, je construis une ontologie en discordance avec lui. Je ne pense pas que le questionnement permanent puisse constituer le but de la philosophie. Ce questionnement peut évidemment être envisagé ponctuellement, mais il faut tout de même envisager de proposer une réponse, à la fin. »
« Le questionnement permanent de Heidegger se termine par une solution inattendue : La réponse va nous tomber du ciel. ''Seul un Dieu va nous sauver'' dit-il en conclusion. Ce n'était pas la peine de sortir de l'ontothéologie scolastique médiévale pour nous proposer d'y retourner avec ''ça'' ... »
Alain Badiou
(et Emmanuel)
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Emmanuel- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 1321
Date d'inscription : 05/08/2018
Re: Pour ou Contre Heidegger.
cela dit c'est vrai, car ton usage des citations, par tous les bouts qu'on le prenne, est fautif : les extraits sur Steiner le démontrent. Steiner prend le heideggerisme sans Heidegger, or c'est clairement aussi la question de Bergame, qui était la mienne : en quoi toutes vos hystéries touchent le heideggerisme, une fois admis qu'Heidegger adhéra au nazisme ? Sur quoi Emmanuel, tu citais une série d'auteurs et leurs titres, après avoir copié-collé Wikipedia.Emmanuel a écrit:Alain Badiou
(et Emmanuel)
Mais j'ai fais ce que je t'ai demandé de faire et que tu n'as pas fait, et qui était de consulter un peu leurs textes et nous les soumettre ici, afin que nous puissions en discuter. Eh bien, c'est avec plaisir que je m'adonne là à un usage de la citation aussi fautif que le tien :
Karl Löwith, Implications politiques de la philosophie de Heidegger, 2008, a écrit:Son œuvre Sein und Zeit, parue en 1927, compte toujours parmi les rares publications philosophiques contemporaines réellement importantes, et lorsqu’un auteur réussit à une époque au rythme aussi rapide que la nôtre à faire école et à accroître continuellement son influence durant vingt-cinq ans, il faut bien qu’il porte en lui quelque substance. L’on ne devrait pas oublier non plus que ce même homme à la pensée si actuelle a pourtant assimilé dans son œuvre la philosophie grecque et la théologie scolastique. Son savoir, il le tient de première main, pris aux sources mêmes.
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Les absents ont toujours tort.
Re: Pour ou Contre Heidegger.
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« La considération des sabots de VanGogh par Heidegger est un sabotage. »
Alain Badiou
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« La considération des sabots de VanGogh par Heidegger est un sabotage. »
Alain Badiou
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Dernière édition par Emmanuel le Mar 23 Oct 2018 - 17:20, édité 1 fois
Emmanuel- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 1321
Date d'inscription : 05/08/2018
Re: Pour ou Contre Heidegger.
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La question de savoir pourquoi il n'y a pas rien est chez Heidegger une question qui reste toute sa vie une question, qui reste chez lui et toujours une question sans réponse, pourtant, la réponse à cette question a été donnée avant que la question ne soit posée.
Ce sont les mathématiciens qui la donnent sans le savoir. La philo ne les intéresse pas.
Les mathématiques constituent la réponse multiple à l'éternelle question de Heidegger, qui ne l'a pas vue et donne à la place une réponse théologienne à la fin de son immense œuvre de questionnement quasi perpétuel ! ...
Pauvre « plus grand philosophe de tous les temps » ...
Les hédegerriens de ce forum feraient bien de lire Alain Badiou et l'ontologie qu'il propose en discordance totale avec celle de Heidegger.
Il se pourrait qu'ils tombent de leur très heiddegerienne chaise ontologique.
Il y a eu « Être et temps ».
Suivi de « L'être et le néant ».
Aujourd'hui, il y a « L'être et l'évènement. »
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La question de savoir pourquoi il n'y a pas rien est chez Heidegger une question qui reste toute sa vie une question, qui reste chez lui et toujours une question sans réponse, pourtant, la réponse à cette question a été donnée avant que la question ne soit posée.
Ce sont les mathématiciens qui la donnent sans le savoir. La philo ne les intéresse pas.
Les mathématiques constituent la réponse multiple à l'éternelle question de Heidegger, qui ne l'a pas vue et donne à la place une réponse théologienne à la fin de son immense œuvre de questionnement quasi perpétuel ! ...
Pauvre « plus grand philosophe de tous les temps » ...
Les hédegerriens de ce forum feraient bien de lire Alain Badiou et l'ontologie qu'il propose en discordance totale avec celle de Heidegger.
Il se pourrait qu'ils tombent de leur très heiddegerienne chaise ontologique.
Il y a eu « Être et temps ».
Suivi de « L'être et le néant ».
Aujourd'hui, il y a « L'être et l'évènement. »
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Dernière édition par Emmanuel le Mar 23 Oct 2018 - 17:23, édité 1 fois
Emmanuel- Digressi(f/ve)
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Re: Pour ou Contre Heidegger.
neopilina a écrit: moi aussi je tente radicalement autre chose puisque j'essaye aussi d'échapper au Poêle
Tentez Spinoza.
Descartes, le philosophe au poêle ; Spinoza, le philosophe au poil !
Vanleers- Digressi(f/ve)
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Re: Pour ou Contre Heidegger.
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Ce que ne comprennent pas les hedeggeriens de ce forum, c'est que, si je le lis bien et si je le comprends, neopilina ne dit nullement que la pensée de Heidegger DONNE Treblinka, il dit que cette pensée PEUT donner Treblinka.
Il dit que la pensée de Heidegger N'A PAS DONNÉ Treblinka.
Il dit que cette pensée AURAIT PU DONNER Treblinka.
Ces deux propositions sont quant même différentes. Non ?
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Ce que ne comprennent pas les hedeggeriens de ce forum, c'est que, si je le lis bien et si je le comprends, neopilina ne dit nullement que la pensée de Heidegger DONNE Treblinka, il dit que cette pensée PEUT donner Treblinka.
Il dit que la pensée de Heidegger N'A PAS DONNÉ Treblinka.
Il dit que cette pensée AURAIT PU DONNER Treblinka.
Ces deux propositions sont quant même différentes. Non ?
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Emmanuel- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 05/08/2018
Re: Pour ou Contre Heidegger.
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Pour m'être un peu penché sur les travaux de Hegel, j'ai le souvenir d'un personnage très instruit en mathématiques.
Dans le volet physique de sa philosophie de la nature, il fait cette remarque qui pourrait avoir été inaperçue à l'entendement de Heidegger, mais je ne pense pas.
Soit Heidegger n'en a pas mesuré l'importance, soit il n'en a pas parlé car ça risquait de mettre en cause sont éternel questionnement, fondement de son système.
La remarque de Hegel est la suivante (en substance) :
« La question de l'être infini trouve aujourd'hui sa réponse dans le calcul différentiel. »
Comment Heidegger a-t-il fait pour ne pas voir que les mathématiques, et donc la science, constituaient la réponse multiple à son fameux questionnement ?
Notons qu'il aurait pu voir que la pensée mathématique ou scientifique de l'être se trouvait déjà chez Platon, Aristote et Descartes, sous une forme moins explicite que chez Hegel, cependant.
La réponse me semble évidente. C'est parce que les mathématiques et la science risquaient de détruire complètement son système de pensée fondé exclusivement sur son fameux questionnement sans réponse.
On comprend mieux son avis si négatif sur la science, en passant ...
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Pour m'être un peu penché sur les travaux de Hegel, j'ai le souvenir d'un personnage très instruit en mathématiques.
Dans le volet physique de sa philosophie de la nature, il fait cette remarque qui pourrait avoir été inaperçue à l'entendement de Heidegger, mais je ne pense pas.
Soit Heidegger n'en a pas mesuré l'importance, soit il n'en a pas parlé car ça risquait de mettre en cause sont éternel questionnement, fondement de son système.
La remarque de Hegel est la suivante (en substance) :
« La question de l'être infini trouve aujourd'hui sa réponse dans le calcul différentiel. »
Comment Heidegger a-t-il fait pour ne pas voir que les mathématiques, et donc la science, constituaient la réponse multiple à son fameux questionnement ?
Notons qu'il aurait pu voir que la pensée mathématique ou scientifique de l'être se trouvait déjà chez Platon, Aristote et Descartes, sous une forme moins explicite que chez Hegel, cependant.
La réponse me semble évidente. C'est parce que les mathématiques et la science risquaient de détruire complètement son système de pensée fondé exclusivement sur son fameux questionnement sans réponse.
On comprend mieux son avis si négatif sur la science, en passant ...
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Emmanuel- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 05/08/2018
Re: Pour ou Contre Heidegger.
Alors : 1. je ne suis pas heideggerien. Comprendre Heidegger, comme Kant récemment, est pour moi un loisir, mais ce n'est pas pour autant que - comme loisir - je vais sacrifier à la rigueur intellectuelle ainsi que d'exposition. C'est que ce loisir l'exige, en tant que philosophique. Et ma modeste confiance en moi ne prétend pas y atteindre parfaitement, néanmoins elle tente de ne pas l'ignorer, la dénier, ou la délaisser (la rigueur) : sinon ce n'est plus un loisir bien mené. Ce n'est pas parce que tel amateur de jonglage perd encore ses balles parfois, qu'il ne mérite pas qu'on dise de lui il jongle ; c'est de ne pas savoir faire quelques passes. Or, en l'occurrence, les passes sont nulles, et se contentent de dire : des jongleurs existent, cependant que cette balle - même si je n'en sais rien - pourrait être explosive, à condition de la dégoupiller (si seulement c'est bien une grenade).Emmanuel a écrit:Ce que ne comprennent pas les hedeggeriens de ce forum, c'est que, si je le lis bien et si je le comprends, neopilina ne dit nullement que la pensée de Heidegger DONNE Treblinka, il dit que cette pensée PEUT donner Treblinka.
Il dit que la pensée de Heidegger N'A PAS DONNÉ Treblinka.
Il dit que cette pensée AURAIT PU DONNER Treblinka.
Ces deux propositions sont quant même différentes. Non ?
2. A ce sujet, ces faut qu'on, il faudrait, il n'y a plus qu'à, ç'aurait pu, il aurait fallu, on aurait dû, etc. ne sont pas intellectuellement rigoureux. Le principe de précaution n'est pas inutile, néanmoins la grenade n'y est pour rien dans son dégoupillage. Et ce dégoupillage est en fait possible avec tout. Je veux dire par là que si c'est explosif, c'est parfait. Et puisque l'époque est à l'entrepreneurial, il suffit d'observer que l'esprit d'entreprise est un souci qui se résout dans l'économie capitaliste, par exemple. Néanmoins, comme seule voie officiellement appréciée désormais, son authenticité ou son inauthenticité est indécidable pour chaque Dasein qui s'y rend. Authentique, ce le sera pour le Dasein qui se temporise vers-la-mort ainsi. Néanmoins, en tant que tous les Dasein sont enjoints à procéder ainsi, il est évident qu'ils n'y trouvent pas tous leur authenticité, et qu'au contraire nombreux sont ceux à être angoissés, en tant qu'ils reconnaissent leur être-vers-la-mort contraint par cette résolution-là en leur souci. C'est que leur être-au-monde, -avec, est simplement dénié par l'angoisse de ceux qui authentiquement s'y retrouvent de leur souci : la résolution de ces derniers elle-même dénie l'être-au-monde/-avec, en tant qu'elle vit le monde et autrui sur le mode dispositif proprement technicien, donc métaphysique. Elle est angoissée à l'idée de prendre en compte l'être et son sens ; aussi, pour ignorer l'angoisse, s'éperd-t-elle dans l'étantité seule. Où c'est drôle alors, comme elle trouve son authenticité dans l'inauthenticité, puisqu'elle fait tout pour dénier la communauté de destin/combat existential, des Dasein. Dit autrement, elle est absurde : Albert Camus - qui n'était pas lecteur de Heidegger - l'avait très bien compris, et c'est la raison pour laquelle il se rend au syndicalisme tactique, au terme de l'Homme révolté. A savoir : le terrain de l'être sans déni idéologique, dans une communauté de destin/combat, dépourvue d'illusion devant l'étant, et au contraire éclairée par son propre sens ontologique. (Reste qu'Albert Camus moralisait, et qu'en cela ses brins d'authenticité étaient très vite dévalés dans l'On/être-dans-la-moyenne, où il aspirait retorsement, angoissé, à la notoriété dans l'humilité ... solitaire et solidaire, dit une de ses dernières nouvelles ... Passons.)
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Les absents ont toujours tort.
Re: Pour ou Contre Heidegger.
Morologue a écrit:Comprendre Heidegger, comme Kant récemment, est pour moi un loisir, mais ce n'est pas pour autant que - comme loisir - je vais sacrifier à la rigueur intellectuelle ainsi que d'exposition. C'est que ce loisir l'exige, en tant que philosophique.
Comment alors fais-tu pour ne pas voir que pour comprendre Heidegger il faut aujourd'hui passer par Alain Badiou ? Tu crois que je l'invente, la réflexion de Badiou sur Heidegger ?
Emmanuel- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 05/08/2018
Re: Pour ou Contre Heidegger.
Pour le moment, je n'ai vu aucune réflexion de Badiou, mais des enchaînements de tes billets pseudo-doux autour de Badiou, facilement fautifs dans la citation au vu de tes façons de citer Steiner sous la même forme pseudo-douce - et j'ai vu encore, tout ce que je récuse dans tes modes de raisonnements, pour autant que c'en sont (des raisonnements) et même si ce n'en sont pas. Au reste, à la manière de neopilina, tu pratiques le slalom car sur une pente glissante, de ne pas raisonner solidement : chaque fois que Bergame ou moi plaçons un piquet qui permettrait de solidifier la démarche, vous dérapez. Hélas, sans véritable pertinence, et le jury rationnel ne votera pas 10.Emmaneul a écrit:Tu crois que je l'invente, la réflexion de Badiou sur Heidegger ?
Il ne suffit pas d'avoir démontré une certaine compréhension initiale ; encore faut-il soutenir l'effort compréhensif. Mais, pour le dire à la heideggerienne, tu n'as aucune entente, aucune disposition, pour tes interlocuteurs - et neopilina est à peine meilleur.
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Les absents ont toujours tort.
Re: Pour ou Contre Heidegger.
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C'est bien ce que je pensais de toi ...
Tu as une idée personnelle et dogmatique de Heidegger, ce qui doit être du mode de pensée dit « de Stockholm ». Lorsqu'on a étudié un philosophe, on lui pardonne tout. Cette faiblesse de caractère est connue. Tu en fais la démonstration.
Tu veux absolument obtenir la réponse qui te convient et pas une autre (Accusé, levez-vous, et répondez à ma question ! t'évertue-tu tu. turlutu chapeau pointu), même si la réponse donnée se tient parfaitement.
Surtout si la réponse donnée se tient parfaitement, d'ailleurs.
(Nous ne sommes pas au procès, «mon ami»)
Si tu trouves, et comment ferais-tu autrement puisque ton idée est déjà faite, que les arguments servis par Emmanuel disant que George Steiner te contredit par certains côtés, hé bien ces arguments ne sont pas valables.
ET DONC.
Tous les arguments servis ici par Emmanuel ne sont pas valables.
CQFD, n'est-ce pas ?
Je pense que si nous étions dans la vie réelle, je tenterais de faire voter une loi remettant en pratique le duel.
Pas n'importe quel duel. Je tenterais de rendre de nouveau légal le duel à la russe. Celui où les duellistes combattent jusqu'à la mort et tous leurs témoins aussi.
Nous aurions ainsi mis tous les deux le principe médiéval du jugement de Dieu.
Et Heidegger serait bien content, lui qui termine au bout de quatre-vingt livres et toute sa vie de plus grand philosophe de tout les temps en disant que seul Dieu peut résoudre le problème posé par son éternel questionnement.
Ça doit être faux, n'est-ce pas ? ...
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C'est bien ce que je pensais de toi ...
Tu as une idée personnelle et dogmatique de Heidegger, ce qui doit être du mode de pensée dit « de Stockholm ». Lorsqu'on a étudié un philosophe, on lui pardonne tout. Cette faiblesse de caractère est connue. Tu en fais la démonstration.
Tu veux absolument obtenir la réponse qui te convient et pas une autre (Accusé, levez-vous, et répondez à ma question ! t'évertue-tu tu. turlutu chapeau pointu), même si la réponse donnée se tient parfaitement.
Surtout si la réponse donnée se tient parfaitement, d'ailleurs.
(Nous ne sommes pas au procès, «mon ami»)
Si tu trouves, et comment ferais-tu autrement puisque ton idée est déjà faite, que les arguments servis par Emmanuel disant que George Steiner te contredit par certains côtés, hé bien ces arguments ne sont pas valables.
ET DONC.
Tous les arguments servis ici par Emmanuel ne sont pas valables.
CQFD, n'est-ce pas ?
Je pense que si nous étions dans la vie réelle, je tenterais de faire voter une loi remettant en pratique le duel.
Pas n'importe quel duel. Je tenterais de rendre de nouveau légal le duel à la russe. Celui où les duellistes combattent jusqu'à la mort et tous leurs témoins aussi.
Nous aurions ainsi mis tous les deux le principe médiéval du jugement de Dieu.
Et Heidegger serait bien content, lui qui termine au bout de quatre-vingt livres et toute sa vie de plus grand philosophe de tout les temps en disant que seul Dieu peut résoudre le problème posé par son éternel questionnement.
Ça doit être faux, n'est-ce pas ? ...
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Emmanuel- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 1321
Date d'inscription : 05/08/2018
Re: Pour ou Contre Heidegger.
C'est moi qui souligne " dérapez " :
D'accord, comparons ta rationalité à la mienne.
Ayant moi-même dit " peut ", " par exemple ", on imagine que j'ai particulièrement apprécié ce propos de Derrida, je souligne :
Et donc c'est en court. Le programme est bien celui-ci : montrer dans, via, la philosophie de Heidegger que celle-ci est intrinsèquement un crypto-nazisme, un crypto-totalitarisme dans le sens où il essaye de ne pas apparaître tel, ce que du reste les éminences grises de l'extrême droite et autres ayatollahs entendent fort bien. Et une telle démarche c'est très exactement l'inverse d'un " dérapage ".
Sur le thème du prodigieux salmigondis " Heidegger, ontologie et nazisme ", un magnifique spécimen :
Voici ce qu’écrivait Heidegger en 1934, après sa démission du rectorat de Fribourg dans son cours intitulé : " La logique comme question en quête de la pleine essence du langage " :
En français : ce n'est pas un modéré qui démissionne mais bien un radical déçu dans ses ambitions personnelles de ne pas se voir proclamé cerveau suprême du nazisme. Effectivement, laissons les connaisseurs s'exprimer :
A propos du Surhomme de Nietzsche :
Et Morologue entend très bien Nietzsche vu par Heidegger, typiquement de la veine de ces " nitzschéens " là :
Non, pour se faire Heidegger pas besoin de cruauté, il suffit de le lire. Et qui à parler de ne rien vouloir du tout ? Certainement pas moi (petit exercice de probité : mais pour cela il faut effectivement sortir du Poêle). Nous savons aujourd'hui que les meilleurs soldats du monde sont exempts de haine. Je suis désolé de devoir te le dire Morologue, mais un jour il faudra choisir entre la Playstation (éminemment romantique) et la philosophie si tu veux sortir de la jactance " hystérique " (juste renvoi).
P.S. Pour mémoire, j'y reviendrais ailleurs, dans le fil idoine " Ontologie ", la différence ontologique chez Heidegger par Heidegger : " L'être n'est pas l'étant ". La différence fondamentale, foncière, fondatrice, proprement ontologique, chez Heidegger, c'est celle entre l'être et l'étant.
Morologue a écrit:Au reste, à la manière de neopilina, tu [Emmanuel] pratiques le slalom car sur une pente glissante, de ne pas raisonner solidement : chaque fois que Bergame ou moi plaçons un piquet qui permettrait de solidifier la démarche, vous dérapez. Hélas, sans véritable pertinence, et le jury rationnel ne votera pas 10.
Il ne suffit pas d'avoir démontré une certaine compréhension initiale ; encore faut-il soutenir l'effort compréhensif. Mais, pour le dire à la heideggerienne, tu n'as aucune entente, aucune disposition, pour tes interlocuteurs - et neopilina est à peine meilleur.
D'accord, comparons ta rationalité à la mienne.
Ayant moi-même dit " peut ", " par exemple ", on imagine que j'ai particulièrement apprécié ce propos de Derrida, je souligne :
Derrida a écrit:Je crois à la nécessité d’exhiber, si possible sans limites, les adhérences profondes du texte heideggérien (écrits et actes) à la possibilité et à la réalité de tous les nazismes.
Et donc c'est en court. Le programme est bien celui-ci : montrer dans, via, la philosophie de Heidegger que celle-ci est intrinsèquement un crypto-nazisme, un crypto-totalitarisme dans le sens où il essaye de ne pas apparaître tel, ce que du reste les éminences grises de l'extrême droite et autres ayatollahs entendent fort bien. Et une telle démarche c'est très exactement l'inverse d'un " dérapage ".
Sur le thème du prodigieux salmigondis " Heidegger, ontologie et nazisme ", un magnifique spécimen :
Heidegger a écrit:Le national-socialisme peut fort bien assumer des positions déterminées et ainsi contribuer à établir une nouvelle position à l’égard de l’estre (Seyn). Heidegger, " Cahiers noirs ".
Voici ce qu’écrivait Heidegger en 1934, après sa démission du rectorat de Fribourg dans son cours intitulé : " La logique comme question en quête de la pleine essence du langage " :
Heidegger a écrit:Il ne s’agit pas ici ni de recherche ni d’enseignement, mais d’être, à partir de l’étant tout entier, tourmentés et empoignés par l’essence des choses qui portent et maintiennent enseignement et recherche. La discussion qui a lieu aujourd’hui ne fait qu’attester que l’on n’a pas encore compris de quoi il s’agissait; elle témoigne du fait que nous aussi maintenant sommes encore dans la situation dans laquelle l’enseignement supérieur est en train de se précipiter vers sa fin. La désintégration en disciplines est la fin de l’université, laquelle est là déjà depuis des décennies, parce que depuis longtemps une force éducative unitaire de fond fait défaut. Est-ce qu’il n’y a plus de pouvoir créateur unitaire, est-ce que la force au cœur du peuple allemand ne sait plus se maintenir fermement soi-même, mais seulement se cramponner à ce qui a été jusqu’ici?
Ce n’est pas la désintégration en disciplines ni la fin de l’université que nous déplorons, mais le fait que l’on jette un voile sur cette fin, que l’on essaye par tous les moyens de la recouvrir – justement du côté de ceux qui révolutionnent et ne remarquent pas que nous ne conservons plus qu’un cadavre, une unité de façade.
En français : ce n'est pas un modéré qui démissionne mais bien un radical déçu dans ses ambitions personnelles de ne pas se voir proclamé cerveau suprême du nazisme. Effectivement, laissons les connaisseurs s'exprimer :
Emmanuel a écrit:Dans ce petit film, Georges Steiner parle d'une petite anecdote : Un nazi qui s'était penché sur les papiers de Heidegger y avait noté « Heidegger est un nazi privé, il est inutilisable ».
A propos du Surhomme de Nietzsche :
Heidegger a écrit:Il montre l’image du maître de la terre, de l’homme héroïque, qui se sait comme un destin. Avec hauteur, il sonne la fin du verbiage de la noblesse de l’esprit : il n’y a pas d’esprit authentique, c’est d’abord le sang qui ennoblit l’esprit. Séminaire 41/42 sur Nietzsche.
Et Morologue entend très bien Nietzsche vu par Heidegger, typiquement de la veine de ces " nitzschéens " là :
Morologue a écrit:Il faut exploiter sa cruauté, pour savoir se battre, maritalement. Il faut savoir tuer. C'est ainsi. Cela, Nietzsche l'a magistralement décrit. Si tu [à Emmanuel] veux te faire le heideggérisme, il te faut être cruel avec lui. Fatalement. Principe barbare. Le nier est de nihilisme nietzschéen : dévaluation de toutes les valeurs, plutôt vouloir le néant que ne rien vouloir du tout.
Non, pour se faire Heidegger pas besoin de cruauté, il suffit de le lire. Et qui à parler de ne rien vouloir du tout ? Certainement pas moi (petit exercice de probité : mais pour cela il faut effectivement sortir du Poêle). Nous savons aujourd'hui que les meilleurs soldats du monde sont exempts de haine. Je suis désolé de devoir te le dire Morologue, mais un jour il faudra choisir entre la Playstation (éminemment romantique) et la philosophie si tu veux sortir de la jactance " hystérique " (juste renvoi).
P.S. Pour mémoire, j'y reviendrais ailleurs, dans le fil idoine " Ontologie ", la différence ontologique chez Heidegger par Heidegger : " L'être n'est pas l'étant ". La différence fondamentale, foncière, fondatrice, proprement ontologique, chez Heidegger, c'est celle entre l'être et l'étant.
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" Tout Étant produit par moi m'est donné (c'est son statut philosophique), a priori, et il est Mien (cogito, conscience de Soi, libéré du Poêle) ". " Savoir guérit, forge. Et détruit tout ce qui doit l'être ", ou, équivalents, " Tout l'Inadvertancier constitutif doit disparaître ", " Le progrès, c'est la liquidation du Sujet empirique, notoirement névrotique, par la connaissance ". " Il faut régresser et recommencer, en conscience ". Moi.
C'est à pas de colombes que les Déesses s'avancent.
neopilina- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 31/10/2009
Re: Pour ou Contre Heidegger.
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Dans ce petit film, qui est la représentation à peu de chose près de la discussion qui a lieu ici-même, vous, Bergame et Morologue, je vous verrais bien l'un ou l'autre dans le rôle de Phillipe Sollers, et nous, neopilina et Emmanuel, je nous verrais bien l'un ou l'autre dans le rôle de Michel Onfray.
Pour mémoire, Phillipe Sollers a participé à la tentative de démolition des thèses nazies concernant Heidegger par le fils de Heidegger, qui, et c'est normal, aimait beaucoup son petit papa chéri ... C'est indispensable à la compréhension du film.
Pour résumer le film, Michel Onfray fait la preuve que Phillipe Sollers n'a pas lu Heidegger, et que lui, Onfray, il a non seulement lu et bien compris Heidegger, mais qu'il a aussi lu et bien compris Emmanuel Faye ... (à propos de Heidegger « Ce type fût un nazi ! » dit Onfray péremptoirement à Sollers dont la face est celle d'un ahuri, qui réagit d'ailleurs en disant qu'il préfère parler de fleurs ...)
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Dans ce petit film, qui est la représentation à peu de chose près de la discussion qui a lieu ici-même, vous, Bergame et Morologue, je vous verrais bien l'un ou l'autre dans le rôle de Phillipe Sollers, et nous, neopilina et Emmanuel, je nous verrais bien l'un ou l'autre dans le rôle de Michel Onfray.
Pour mémoire, Phillipe Sollers a participé à la tentative de démolition des thèses nazies concernant Heidegger par le fils de Heidegger, qui, et c'est normal, aimait beaucoup son petit papa chéri ... C'est indispensable à la compréhension du film.
Pour résumer le film, Michel Onfray fait la preuve que Phillipe Sollers n'a pas lu Heidegger, et que lui, Onfray, il a non seulement lu et bien compris Heidegger, mais qu'il a aussi lu et bien compris Emmanuel Faye ... (à propos de Heidegger « Ce type fût un nazi ! » dit Onfray péremptoirement à Sollers dont la face est celle d'un ahuri, qui réagit d'ailleurs en disant qu'il préfère parler de fleurs ...)
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Emmanuel- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 05/08/2018
Re: Pour ou Contre Heidegger.
Agoravox - 50 nuances de Bien, ou Que la bonne cause n’a pas toujours raison
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Les absents ont toujours tort.
Re: Pour ou Contre Heidegger.
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Tiens, en voilà une autre, de bonne cause qui n'a pas toujours raison :
Quand Heidegger dénonce dans les Cahiers noirs le « complot juif mondial » et développe des thèmes nazis, il dépasse l’engagement politique personnel pour compromettre la philosophie.
Naufrage d’un prophète, de François Rastier, professeur de sémantique et directeur de recherche au CNRS, est une enquête sur l’oeuvre de Heidegger à la lumière des révélations récentes sur son antisémitisme, sur sa réception et sur ses utilisations idéologiques actuelles.
Alors que la débâcle de la pensée heideggerienne et de ses apologistes commence à être reconnue, il serait trop facile de réduire ce petit essai à un simple pamphlet de circonstance : il se propose de prendre un recul critique sur l’histoire intellectuelle et d’illustrer les responsabilités de la pensée aujourd’hui, dans une situation marquée par les replis identitaires, les fanatismes et les complotismes.
Fruit d’une lecture approfondie du penseur allemand et de ses commentateurs, ce livre défend des conclusions accablantes pour Heidegger comme pour les heideggeriens. Rastier entreprend notamment de démonter l’ensemble du système de défense que Peter Trawny a mis en place pour sauver Heidegger, au moment où la parution des Cahiers noirs a établi de façon certaine l’antisémitisme du philosophe.
Trawny s’en tenait à signaler les quelques propos antisémites figurant dans les Cahiers noirs - propos certes sans ambiguïté mais peu nombreux - laissant en suspens la question de savoir jusqu’à quel point cela pouvait disqualifier le reste de l’oeuvre .
En revanche, François Rastier, à la suite d’Emmanuel Faye, affirme que l’antisémitisme est présent en permanence, non seulement dans le texte de ces Cahiers noirs mais dans l’oeuvre tout entière de Heidegger.
Pour Rastier, l’ensemble du corpus heideggerien est l’expression de telles obsessions, soit que Heidegger les formule dans un langage soigneusement codé, soit qu’il développe des analyses apparemment sans lien mais en parfaite cohérence avec ce délire anti-juifs.
Et si cela n’est pas évident à la lecture, c’est que selon François Rastier, Heidegger s’est systématiquement employé à coder son langage, jusqu’à rendre parfois ce thème méconnaissable pour un lecteur non-averti.
Référence :
http://www.actu-philosophia.com/Francois-Rastier-Naufrage-d-un-prophete
Référence :
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Tiens, en voilà une autre, de bonne cause qui n'a pas toujours raison :
Quand Heidegger dénonce dans les Cahiers noirs le « complot juif mondial » et développe des thèmes nazis, il dépasse l’engagement politique personnel pour compromettre la philosophie.
Naufrage d’un prophète, de François Rastier, professeur de sémantique et directeur de recherche au CNRS, est une enquête sur l’oeuvre de Heidegger à la lumière des révélations récentes sur son antisémitisme, sur sa réception et sur ses utilisations idéologiques actuelles.
Alors que la débâcle de la pensée heideggerienne et de ses apologistes commence à être reconnue, il serait trop facile de réduire ce petit essai à un simple pamphlet de circonstance : il se propose de prendre un recul critique sur l’histoire intellectuelle et d’illustrer les responsabilités de la pensée aujourd’hui, dans une situation marquée par les replis identitaires, les fanatismes et les complotismes.
Fruit d’une lecture approfondie du penseur allemand et de ses commentateurs, ce livre défend des conclusions accablantes pour Heidegger comme pour les heideggeriens. Rastier entreprend notamment de démonter l’ensemble du système de défense que Peter Trawny a mis en place pour sauver Heidegger, au moment où la parution des Cahiers noirs a établi de façon certaine l’antisémitisme du philosophe.
Trawny s’en tenait à signaler les quelques propos antisémites figurant dans les Cahiers noirs - propos certes sans ambiguïté mais peu nombreux - laissant en suspens la question de savoir jusqu’à quel point cela pouvait disqualifier le reste de l’oeuvre .
En revanche, François Rastier, à la suite d’Emmanuel Faye, affirme que l’antisémitisme est présent en permanence, non seulement dans le texte de ces Cahiers noirs mais dans l’oeuvre tout entière de Heidegger.
Pour Rastier, l’ensemble du corpus heideggerien est l’expression de telles obsessions, soit que Heidegger les formule dans un langage soigneusement codé, soit qu’il développe des analyses apparemment sans lien mais en parfaite cohérence avec ce délire anti-juifs.
Et si cela n’est pas évident à la lecture, c’est que selon François Rastier, Heidegger s’est systématiquement employé à coder son langage, jusqu’à rendre parfois ce thème méconnaissable pour un lecteur non-averti.
Référence :
http://www.actu-philosophia.com/Francois-Rastier-Naufrage-d-un-prophete
Référence :
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Emmanuel- Digressi(f/ve)
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Re: Pour ou Contre Heidegger.
Emmanuel a écrit:Quand Heidegger dénonce dans les Cahiers noirs le « complot juif mondial » et développe des thèmes nazis, il dépasse l’engagement politique personnel pour compromettre la philosophie.
Naufrage d’un prophète, de François Rastier, professeur de sémantique et directeur de recherche au CNRS, est une enquête sur l’oeuvre de Heidegger à la lumière des révélations récentes sur son antisémitisme, sur sa réception et sur ses utilisations idéologiques actuelles.
Alors que la débâcle de la pensée heideggerienne et de ses apologistes commence à être reconnue, il serait trop facile de réduire ce petit essai à un simple pamphlet de circonstance : il se propose de prendre un recul critique sur l’histoire intellectuelle et d’illustrer les responsabilités de la pensée aujourd’hui, dans une situation marquée par les replis identitaires, les fanatismes et les complotismes.
Fruit d’une lecture approfondie du penseur allemand et de ses commentateurs, ce livre défend des conclusions accablantes pour Heidegger comme pour les heideggeriens. Rastier entreprend notamment de démonter l’ensemble du système de défense que Peter Trawny a mis en place pour sauver Heidegger, au moment où la parution des Cahiers noirs a établi de façon certaine l’antisémitisme du philosophe.
Trawny s’en tenait à signaler les quelques propos antisémites figurant dans les Cahiers noirs - propos certes sans ambiguïté mais peu nombreux - laissant en suspens la question de savoir jusqu’à quel point cela pouvait disqualifier le reste de l’oeuvre .
En revanche, François Rastier, à la suite d’Emmanuel Faye, affirme que l’antisémitisme est présent en permanence, non seulement dans le texte de ces Cahiers noirs mais dans l’oeuvre tout entière de Heidegger.
Pour Rastier, l’ensemble du corpus heideggerien est l’expression de telles obsessions, soit que Heidegger les formule dans un langage soigneusement codé, soit qu’il développe des analyses apparemment sans lien mais en parfaite cohérence avec ce délire anti-juifs.
Et si cela n’est pas évident à la lecture, c’est que selon François Rastier, Heidegger s’est systématiquement employé à coder son langage, jusqu’à rendre parfois ce thème méconnaissable pour un lecteur non-averti.
Référence : http://www.actu-philosophia.com/Francois-Rastier-Naufrage-d-un-prophete
Quand le livre de Rastier est sorti, il a fait beaucoup moins de bruit que le premier Faye, mais il illustre très bien la démarche des détracteurs contemporains : aller chercher au coeur du discours de Heidegger. Il faut lire l'article qu'Emmanuel donne en lien ci-dessus, on se fera une très bonne idée de la nature du travail de Rastier. Aussi, dans les notes de cet article, des liens vers d'autres articles d'une très grande qualité, et accablants.
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" Tout Étant produit par moi m'est donné (c'est son statut philosophique), a priori, et il est Mien (cogito, conscience de Soi, libéré du Poêle) ". " Savoir guérit, forge. Et détruit tout ce qui doit l'être ", ou, équivalents, " Tout l'Inadvertancier constitutif doit disparaître ", " Le progrès, c'est la liquidation du Sujet empirique, notoirement névrotique, par la connaissance ". " Il faut régresser et recommencer, en conscience ". Moi.
C'est à pas de colombes que les Déesses s'avancent.
neopilina- Digressi(f/ve)
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