Pour ou Contre Heidegger.
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Re: Pour ou Contre Heidegger.
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Réaction de Morologue, aujourd'hui :
Alors pourquoi t'échines-tu encore à dire quoique ce soit ici ? Ah oui, j'oubliais : pour exercer ton français ...
Hélas, tu n'as rien compris. L'être est (au sens ontologique) à l'existant, savoir : le Dasein, par l'Ereignis d'une aletheia qui lui donne un sens (métaphysique) dans son souci résolvant éventuellement en faute - et, ce, jusqu'au divin. Voilà pourquoi, sans surprise. A peine trois pages et tu avais déjà décroché !
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Réaction de Morologue, il y a une semaine :
Tout cela est juste à mon sens
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La girouette comme moyen de penser.
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Emmanuel a écrit:Je me cite :
« Tout ce bavardage pour en arriver à dire si peu que le mode d'exister du Dasein est l'être-au-monde, que le Dasein est un être-jeté dans un monde toujours déjà là, que le monde est la coexistence et le commerce où se rencontrent les utils, que l'ouvertude du monde est projet, où il y va, pour l'être, de son propre pouvoir-être !! »
Emmanuel a écrit:la question de l'être, qui devait être arrachée de l'oubli par Heidegger, ce qu'il dit expressément dès les première pages de Être et temps, s'est immédiatement transformée (deux ou trois pages plus loin) en question du sens de l'être .
(L'homme étant le seul à pouvoir poser cette question, il devient l'étant par excellence, celui qu'il faut d'abord interroger.)
Nous avons là un glissement significatif et immédiat de l'être vers l'explication de l'étant particulier que nous sommes - que Heidegger désignera sous le nom de Dasein.
Réaction de Morologue, aujourd'hui :
Alors pourquoi t'échines-tu encore à dire quoique ce soit ici ? Ah oui, j'oubliais : pour exercer ton français ...
Hélas, tu n'as rien compris. L'être est (au sens ontologique) à l'existant, savoir : le Dasein, par l'Ereignis d'une aletheia qui lui donne un sens (métaphysique) dans son souci résolvant éventuellement en faute - et, ce, jusqu'au divin. Voilà pourquoi, sans surprise. A peine trois pages et tu avais déjà décroché !
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Emmanuel a écrit:Je me cite :
« Tout ce bavardage pour en arriver à dire si peu que le mode d'exister du Dasein est l'être-au-monde, que le Dasein est un être-jeté dans un monde toujours déjà là, que le monde est la coexistence et le commerce où se rencontrent les utils, que l'ouvertude du monde est projet, où il y va, pour l'être, de son propre pouvoir-être !! »
Emmanuel a écrit:la question de l'être, qui devait être arrachée de l'oubli par Heidegger, ce qu'il dit expressément dès les première pages de Être et temps, s'est immédiatement transformée (deux ou trois pages plus loin) en question du sens de l'être .
(L'homme étant le seul à pouvoir poser cette question, il devient l'étant par excellence, celui qu'il faut d'abord interroger.)
Nous avons là un glissement significatif et immédiat de l'être vers l'explication de l'étant particulier que nous sommes - que Heidegger désignera sous le nom de Dasein.
Réaction de Morologue, il y a une semaine :
Tout cela est juste à mon sens
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Emmanuel- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 05/08/2018
Re: Pour ou Contre Heidegger.
Bergame a écrit:il est évident qu'ils ne vont pas critiquer la même chose chez Heidegger -eux, au moins, ils le comprennent.
Si tu prends Habermas, que je connais pas trop mal je pense : Habermas a dit que le philosophe qui a le plus influencé sa pensée était K.O Apel. Or, la spécificité d'Apel est d'avoir construit un pont entre Heidegger et la philosophie analytique (oui !), sur lequel Habermas s'est appuyé pour élaborer son éthique de la discussion. Mais quant à Heidegger lui-même, en revanche, Habermas le place (avec raison, bien sûr) parmi les critiques de la Modernité, ce qui va à l'encontre de son propre projet.
C'est d'autant plus important que Habermas représente ce qu'on a pu appeler la 2nde génération de l'Ecole de Francfort. Et la fracture avec la 1ère génération, Adorno, Horkheimer et Marcuse, s'est beaucoup développée autour de Heidegger, Habermas ne comprenant pas, en somme, comment on pouvait à la fois en tenir pour Marx (disons, pour Lukacs) et pour Heidegger. Il y voyait une des raisons du pessimisme de ses ainés.
Et puis il y a le débat avec Gadamer et l'herméneutique, à l'arrière-plan duquel flotte le fantôme de Heidegger.
Et… néanmoins, il n'est peut-être pas interdit de penser que Habermas revient à Heidegger sur la partie la plus récente de son œuvre, alors que le concept de monde vécu/monde commun y prend davantage de place. Bon, j'ai décroché des études habermassiennes, je dis cela sans l'avoir beaucoup travaillé, mais je pense que ca se défend.
Au final, même chez quelqu'un comme Habermas que tout, projet, méthode, thématiques, génération, sépare de Heidegger, on voit que le "roi secret de la pensée" (le mot est de H. Arendt) reste très présent.
Bergame, tu raisonnes très bien en commentant Habermas, même si tu ne parles pas de la dispute enflammée ayant eu lieu entre celui-ci et Derrida au sujet de Heidegger, mais ça n'a pas grande importance, je le redis, ton travail est remarquable ...
alors
pourquoi ne commenterais-tu pas le livre de Karl Löwith,
« My last meeting with Heidegger in Rome » ?
pourquoi ne commenterais-tu pas le livre de Günther Anders
« On the pseudo-concrétude of Heidegger philosophy » ?
pourquoi ne commenterais-tu pas l'article de Hans Jonas :
« Gnosticism and Modern Nihilism » ?
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Emmanuel- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 1321
Date d'inscription : 05/08/2018
Re: Pour ou Contre Heidegger.
Mon grand-père maternel, à qui je dois partiellement de philosopher aujourd'hui, était aussi dans les paras. C'était un grand homme. Permets-moi de te dire alors - en toute humilité, - que tu ne me sembles pas avoir son équanimité, et encore moins sa longanimité. Je veux dire qu'on s'attend à ce qu'un para ait plus de nerfs solides.neopilina a écrit:J'avoue que l'ancien parachutiste a eu un mouvement de recul !!
Te rends-tu compte à quel point tes citations, autant que celles d'Emmanuel, ne veulent rien dire ? Vous prétendez philosopher, mais vous ne faîtes que vous indigner en guise de pensée, ou bien vous ne faîtes qu'aligner des possibilités (les auteurs anti-heideggeriens, qui certes vaudraient la peine d'être lus, serait-ce pour leurs philosophies propres). Pour le coup, on vous croirait "heideggeriens" d'être ainsi non-rationnels dans la démarche, à nier la raison pour avoir raison !neopilina a écrit:Bon, comme je vois que tu as un peu de mal avec le thème " Heidegger et la conscience de Soi ", je vais laisser le soin au maître lui-même de te l'expliquer en bon français :Heidegger a écrit:Et la pensée ne commencera que lorsque nous aurons appris que cette chose tant magnifiée, la raison, est l'ennemie la plus acharnée de la pensée. " Chemins qui ne mènent nulle part ", Martin Heidegger.
Mais, concrètement, il faudrait se demander pourquoi Heidegger vient à énoncer une telle phrase que : la raison est l'ennemie de la pensée - sans quoi vous nous faîtes de l'inintelligence niveau JT de TF1. Or, ce penseur du séjour de l'être dans le langage, de l'être-au-monde, ainsi que de l'ouverture de l'être, saisissable surtout poétiquement, ne peut qu'estimer la raison une grande technicienne. Et, s'opposant à la technique comme réalisation de la métaphysique depuis Parménide, empêchant de rencontrer l'être (par quoi il s'adonna à une désobstruction-une déconstruction-une destruction-un démantèlement, selon traduction, de la métaphysique), il ne peut qu'estimer la pensée plus instinctée, plus Présente, que toutes les ratiocinations du monde.
Au reste, et c'est le point essentiel, raison et conscience de soi ne sont pas de même problématique. Tu mélanges tout ! Enfin, la conscience n'est pas un mantra magico-spirituel délivrant du nazisme. Il suffit de suivre ce lien pour s'en rendre compte.
Il y a trois semaines, je disais juste ta compréhension des heideggeries évoquées, 1. pas de ses dénigrements malebranchiens (il fallait oser citer ce grand métaphysicien pour ton propos), 2. pas spécifiquement des trois premières pages que tu ne disais pas ne pas avoir raccordées comme hier. Enfin, 3. magnanime, je passais d'emblée sur ces détails-là, jusqu'à ce que mon interlocuteur ait persévéré dans l'erreur.Emmanuel a écrit:La girouette comme moyen de penser.
Ta précipitation intellectuelle jointe à tes motions conclusives (ce qui, en somme, revient au même) est une ogresse plus intéressée par se faire un auteur pour se donner raison, plutôt que de le comprendre. Tu as eu beau dire ne pas le vouloir, je préférerai que tu l'assumes plutôt que tu le dénies. En attendant, tu préfères vouloir le néant, malheureux.
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Les absents ont toujours tort.
Re: Pour ou Contre Heidegger.
Je poursuis la relecture de l’article de Servanne Jollivet dont je donne à nouveau le lien :
http://sens-public.org/article117.html#_ftn93
Dans ce passage, il est question du combat véritable où l’ennemi est « ce qui s'oppose au déploiement de l'être dans l'étant ».
Ce combat n’est pas seulement individuel mais aussi collectif et Heidegger parle même de « la mission assignée à l'Allemagne, peuple proprement historique et spirituel : être porteur de la force spirituelle de l'Occident ».
Avec Heidegger, nous ne sommes sans doute plus dans l’idéologie de la guerre stricto sensu mais m’apparaît de plus en plus nettement que, dans cette philosophie, la notion de combat est essentielle.
http://sens-public.org/article117.html#_ftn93
Dans ce passage, il est question du combat véritable où l’ennemi est « ce qui s'oppose au déploiement de l'être dans l'étant ».
Ce combat n’est pas seulement individuel mais aussi collectif et Heidegger parle même de « la mission assignée à l'Allemagne, peuple proprement historique et spirituel : être porteur de la force spirituelle de l'Occident ».
Avec Heidegger, nous ne sommes sans doute plus dans l’idéologie de la guerre stricto sensu mais m’apparaît de plus en plus nettement que, dans cette philosophie, la notion de combat est essentielle.
Servanne Jollivet a écrit: Face à cette critique du nihilisme, le néant que met en jeu le combat véritable, compris comme confrontation configuratrice de monde, n'est pas tant à entendre comme destruction, à savoir comme « un pur vide qui ne laisserait rien subsister mais bien comme la puissance qui repousse constamment, qui aboutit constamment à l'être et rend puissant l'être-là en nous ». Pensé comme puissance d'être, ce néant n'est en effet autre que le lieu et l'espace nécessaires au sein même de la présence afin que ce qui « est » puisse devenir, et avant tout devenir autre - condition même de toute temporalité - c'est-à-dire permettre l'instauration d'un monde en en rendant possible le déploiement, qui est toujours aussi « tournant », virage au sein de ce que Heidegger nomme l'histoire de l'être (Seinsgeschichte), détermination du destin à venir de l'Occident. C'est en effet dans l'endurance et le maintien de soi au sein même du néant dont est porteuse la force de surgissement du possible - qui est toujours aussi et d'abord possibilité d'un recommencement - que l'homme s'approprie sa propre histoire. Aussi face aux guerres totales qui ne visent qu'à une domination intégrale sur l'étant, oblitérant ce qui sous-tend et régit cette domination elle-même, à savoir la possibilité même d'un tournant qui est aussi et d'abord un autre rapport à ce qui est, le combat véritable apparaît-il comme la tentative faite non plus
« d'exterminer physiquement ou encore seulement abattre militairement, mais seulement de porter, à travers un rapport renouvelé et radical, l'essence propre qui est en retrait dans la machination dans laquelle nous sommes nous-mêmes tombés ».
Dans la mesure où ce que Heidegger nomme la « machination » nous échoie (75), puissance omniprésente et omnipotente du monde technique régi par une ouverture à l'être que la métaphysique occidentale a historiquement déterminé, l'endurance même de cette puissance est donc requise, confrontation qui est à la fois exposition et risque de soi mais aussi appel à résister, c'est-à-dire à se maintenir contre l'ennemi comme à ce qui s'oppose au déploiement de l'être dans l'étant, à savoir au déploiement à la fois d'un monde et de l'être-là d'un peuple, d'une communauté. Telle serait, selon Heidegger, la mission assignée à l'Allemagne, peuple proprement historique et spirituel : être porteur de la force spirituelle de l'Occident, « contre-puissance » pouvant permettre d'initier un autre commencement, non seulement de la pensée, mais de provoquer aussi l'homme à sa propre histoire.
Compris avant tout comme endurance, maintien de soi et résistance, c'est-à-dire comme le fait de se tenir et de se positionner contre, le combat requiert ainsi de l'homme lui-même une prise de parti, une décision par laquelle celui-ci peut « décider de sa perte ou de son nouveau commencement », à savoir se décider pour sa propre histoire ou se laisser régir et dominer par le cours des choses, cet écoulement incessant du temps qui passe, synonyme pour Heidegger d'étiolement et de délabrement progressif. Ce n'est en effet qu'à travers une décision que l'homme s'approprie et ressaisit résolument sa propre histoire, donnant ainsi au temps et à l'être lui-même, le lieu de leur propre déploiement.
« L'essence de l'être est combat ; de victoires en défaites, il en va de tout être à travers une décision. On n'est pas simplement Dieu ou même homme, mais avec l'être une décision au combat a été prise, laquelle a ce faisant placé le combat au sein même de l'être ; on n'est pas esclave parce quelque chose de tel existe parmi beaucoup d'autres, mais parce cet être dissimule en soi une défaite, un refus, une insuffisance, une lâcheté, peut-être même la volonté de s'amoindrir et de se rabaisser. Dit plus clairement : le combat nous place dans l'être et nous y maintient ; il constitue l'essence de l'être, notamment de telle sorte qu'à tout étant il entremêle un caractère de décision, tout le tranchant fixe de l'alternative ; ou bien lui ou bien moi ; ou bien s'y maintenir ou bien tomber. »
(75) L'inscription dans un monde commun ressortit à ce que Heidegger nommait dans Etre et Temps l'être-échu ou le dévalement (Verfallenheit), non tant à comprendre comme une sorte de substrat premier duquel émergeraient des puissances d'être initialement latentes, matière que viendraient informer des prises de forme en devenir, mais bien plutôt sur le modèle synergique et polémologique d'un rapport de forces, d'une confontation entre deux puissances, ces « Gegenmächte » dont parle Heidegger à partir desquelles se déploie ce qui « est » dans le temps.
Vanleers- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 15/01/2017
Re: Pour ou Contre Heidegger.
On peut juger que cet homme s'illusionne. Néanmoins, l'Allemagne est européennement axiologique, encore toujours, et peut-être surtout aujourd'hui. Du moins les politiques français ne parviennent-ils pas à quitter leur fascination pour elle. Et, avec le Brexit, c'est le binôme France-Allemagne, qui doit se débrouiller sans troisième homme (la Grande Bretagne). Pour le meilleur et pour le pire, l'Allemagne est motrice, depuis l'ère industrielle au moins, et l'on ne compte pas les penseurs allemands (seraient-ils anti-heideggeriens), ainsi que les scientifiques sous le nazisme, ayant émigré ou été exfiltrés par les autres pays occidentaux, notamment les USA. Il n'y a que la germanophobie pour s'aveugler à ce sujet.
Tiré de ...
---
Tiré de ...
Merci lanK. Voilà des gens qui maîtrisent l'art de la nuance, et se positionnent authentiquement ou cherchent à se poser authentiquement, devant "les choses".lanK a écrit:Parce que la pensée de Heidegger m'est inaccessible et que le débat incompréhensible,
En particulier vers 9'30
Le plus grand des penseurs, le plus mesquin des hommes.
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Re: Pour ou Contre Heidegger.
Morologue a écrit:Mon grand-père maternel, à qui je dois partiellement de philosopher aujourd'hui, était aussi dans les paras. C'était un grand homme. Permets-moi de te dire alors - en toute humilité, - que tu ne me sembles pas avoir son équanimité, et encore moins sa longanimité. Je veux dire qu'on s'attend à ce qu'un para ait plus de nerfs solides.neopilina a écrit:J'avoue que l'ancien parachutiste a eu un mouvement de recul !!Te rends-tu compte à quel point tes citations, autant que celles d'Emmanuel, ne veulent rien dire ? Vous prétendez philosopher, mais vous ne faîtes que vous indigner en guise de pensée, ou bien vous ne faîtes qu'aligner des possibilités (les auteurs anti-heideggeriens, qui certes vaudraient la peine d'être lus, serait-ce pour leurs philosophies propres). Pour le coup, on vous croirait "heideggeriens" d'être ainsi non-rationnels dans la démarche, à nier la raison pour avoir raison !neopilina a écrit:Bon, comme je vois que tu as un peu de mal avec le thème " Heidegger et la conscience de Soi ", je vais laisser le soin au maître lui-même de te l'expliquer en bon français :Heidegger a écrit:Et la pensée ne commencera que lorsque nous aurons appris que cette chose tant magnifiée, la raison, est l'ennemie la plus acharnée de la pensée. " Chemins qui ne mènent nulle part ", Martin Heidegger.
Mais, concrètement, il faudrait se demander pourquoi Heidegger vient à énoncer une telle phrase que : la raison est l'ennemie de la pensée - sans quoi vous nous faîtes de l'inintelligence niveau JT de TF1. Or, ce penseur du séjour de l'être dans le langage, de l'être-au-monde, ainsi que de l'ouverture de l'être, saisissable surtout poétiquement, ne peut qu'estimer la raison une grande technicienne. Et, s'opposant à la technique comme réalisation de la métaphysique depuis Parménide, empêchant de rencontrer l'être (par quoi il s'adonna à une désobstruction-une déconstruction-une destruction-un démantèlement, selon traduction, de la métaphysique), il ne peut qu'estimer la pensée plus instinctée, plus Présente, que toutes les ratiocinations du monde.
Au reste, et c'est le point essentiel, raison et conscience de soi ne sont pas de même problématique. Tu mélanges tout ! Enfin, la conscience n'est pas un mantra magico-spirituel délivrant du nazisme. Il suffit de suivre ce lien pour s'en rendre compte.Il y a trois semaines, je disais juste ta compréhension des heideggeries évoquées, 1. pas de ses dénigrements malebranchiens (il fallait oser citer ce grand métaphysicien pour ton propos), 2. pas spécifiquement des trois premières pages que tu ne disais pas ne pas avoir raccordées comme hier. Enfin, 3. magnanime, je passais d'emblée sur ces détails-là, jusqu'à ce que mon interlocuteur ait persévéré dans l'erreur.Emmanuel a écrit:La girouette comme moyen de penser.
Ta précipitation intellectuelle jointe à tes motions conclusives (ce qui, en somme, revient au même) est une ogresse plus intéressée par se faire un auteur pour se donner raison, plutôt que de le comprendre. Tu as eu beau dire ne pas le vouloir, je préférerai que tu l'assumes plutôt que tu le dénies. En attendant, tu préfères vouloir le néant, malheureux.
Tu ne sembles ni connaître ni savoir l'importance des philosophes allemands qui ont quitté l'Allemagne pour finir aux États-Unis et s'exprimer en anglais en disant très poliment, très philosophiquement et très métaphyciennement ce qu'ils savaient de Heidegger pour l'avoir fréquenté poliment, philosophiquement, métaphyciennement et dire que la philosophie de ce type ne tenait pas debout.
Je penses par ailleurs que tu refuses dogmatiquement le fait que l'être, ce n'est pas le Dasein (la racine d'un arbre émergeant du sol voisin du banc sur lequel Sartre est assis, c'est de l'être, mais ce n'est pas du Dasein), et que Heidegger commet une erreur de première en les confondant dès le début de sa carrière de philosophe, qui constitue par la suite le discours d'un charmeur de serpents par la fascination qu'il exerce sur ses admirateurs comme un grammophone exerce son charme sur un chien écoutant la voix de son maître.
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Emmanuel- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 1321
Date d'inscription : 05/08/2018
Re: Pour ou Contre Heidegger.
Et voilà, encore des diffamations, et la diabolisation de Heidegger en charmeur de serpents, etc. : l'époque est à l'hystérie de névrose phallique ... Dis plutôt que tu es incapable de penser de façon anhumaniste, comme suggère Georges Steiner au sujet de Martin Heidegger : qu'il déploie une philosophie a-humaniste, et que cela ne flatte décidément pas ton narcissisme, pas plus que cela ne flatte le narcissisme de quiconque. Cela te confronte durement à ton noyau psychotique, comme quiconque.
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Les absents ont toujours tort.
Re: Pour ou Contre Heidegger.
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Dans ce petit film, Georges Steiner parle d'une petite anecdote : Un nazi qui s'était penché sur les papiers de Heidegger y avait noté « Heidegger est un nazi privé, il est inutilisable ».
On peut toujours voir des circonstances atténuantes dans le côté privé ou inutilisable de ce nazisme, mais ça n'efface pas le fait que Heidegger était un nazi.
Digression :
Je signalerais que Georges Steiner dit «tout le bien» qu'il pense de Voltaire en faisant remarquer que ce personnage était antisémite, et que cela peut s'expliquer par le fait que la France est la fille de l'Église, ce qui peut faire comprendre ensuite ce qui se produira en 1940 la collaboration française avec l'Allemagne nazie.
Fin de la digression.
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Dans ce petit film, Georges Steiner parle d'une petite anecdote : Un nazi qui s'était penché sur les papiers de Heidegger y avait noté « Heidegger est un nazi privé, il est inutilisable ».
On peut toujours voir des circonstances atténuantes dans le côté privé ou inutilisable de ce nazisme, mais ça n'efface pas le fait que Heidegger était un nazi.
Digression :
Je signalerais que Georges Steiner dit «tout le bien» qu'il pense de Voltaire en faisant remarquer que ce personnage était antisémite, et que cela peut s'expliquer par le fait que la France est la fille de l'Église, ce qui peut faire comprendre ensuite ce qui se produira en 1940 la collaboration française avec l'Allemagne nazie.
Fin de la digression.
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Emmanuel- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 1321
Date d'inscription : 05/08/2018
Re: Pour ou Contre Heidegger.
Morologue a écrit:Et voilà, encore des diffamations, et la diabolisation de Heidegger en charmeur de serpents, etc. : l'époque est à l'hystérie de névrose phallique ... Dis plutôt que tu es incapable de penser de façon anhumaniste, comme suggère Georges Steiner au sujet de Martin Heidegger : qu'il déploie une philosophie a-humaniste, et que cela ne flatte décidément pas ton narcissisme, pas plus que cela ne flatte le narcissisme de quiconque. Cela te confronte durement à ton noyau psychotique, comme quiconque.
Lance-toi dans l'explication des textes suivants pour y voir toute ma diffamation, tout mon narcissisme et toute ma psychose :
pourquoi ne commenterais-tu pas le livre de Karl Löwith,
« My last meeting with Heidegger in Rome » ?
pourquoi ne commenterais-tu pas le livre de Günther Anders
« On the pseudo-concrétude of Heidegger philosophy » ?
pourquoi ne commenterais-tu pas l'article de Hans Jonas :
« Gnosticism and Modern Nihilism » ?
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Georges Steiner parle du fait qu'un nazi dit que Heidegger est un nazi
C'est net et clair.
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Emmanuel- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 1321
Date d'inscription : 05/08/2018
Re: Pour ou Contre Heidegger.
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Dans le petit film placé plus haut, George Steiner dit clairement et de façon intelligible :
« [Heidegger] est un nazi privé avant le nazisme. J'ai tant d'horreur quand je vois cette homme que s'il n'y avait pas eu le nazisme il aurait trouvé le moyen de le suggérer, de l'inventer ... »
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Dans le petit film placé plus haut, George Steiner dit clairement et de façon intelligible :
« [Heidegger] est un nazi privé avant le nazisme. J'ai tant d'horreur quand je vois cette homme que s'il n'y avait pas eu le nazisme il aurait trouvé le moyen de le suggérer, de l'inventer ... »
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Emmanuel- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 1321
Date d'inscription : 05/08/2018
Re: Pour ou Contre Heidegger.
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George Steiner :
«Il vient d'être publié en anglais une encyclopédie de la philosophie en 10 volumes. Heidegger en occupe une toute petite partie. »
Erreur de recopiage, je supprime l'argument qui en découlait, il était faux.
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George Steiner :
Erreur de recopiage, je supprime l'argument qui en découlait, il était faux.
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Dernière édition par Emmanuel le Mer 24 Oct 2018 - 19:56, édité 1 fois
Emmanuel- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 1321
Date d'inscription : 05/08/2018
Re: Pour ou Contre Heidegger.
Essayons de faire court : Qu'est-ce que vous, "détracteurs de Heidegger" essayez de démontrer ?
Ce que disent les "défenseurs de Heidegger" en somme, et si je puis résumer, c'est que c'est l'un des grands philosophes du XXe s.
Qu'est -ce que veulent donc dire les détracteurs ? Que ç'était un nazi ? D'accord, admettons. Et alors ? C'est sensé dire quoi que ce soit de son importance pour la philosophie ?
Ce que disent les "défenseurs de Heidegger" en somme, et si je puis résumer, c'est que c'est l'un des grands philosophes du XXe s.
Qu'est -ce que veulent donc dire les détracteurs ? Que ç'était un nazi ? D'accord, admettons. Et alors ? C'est sensé dire quoi que ce soit de son importance pour la philosophie ?
Bergame- Persona
- Nombre de messages : 5359
Date d'inscription : 03/09/2007
Re: Pour ou Contre Heidegger.
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Celui qui s'adresse à George Steiner dans le film en question :
« Karl Jasper interroge Heidegger : "comment avez vous pu avoir de la sympathie pour ce personnage frustre qu'est Hitler" ? Heidegger de répondre : "avez-vu la beauté de ses mains ?". »
Ça oui, c'est de la métaphysique de haut vol de la part du plus grand philosophe de tous les temps ...
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Celui qui s'adresse à George Steiner dans le film en question :
« Karl Jasper interroge Heidegger : "comment avez vous pu avoir de la sympathie pour ce personnage frustre qu'est Hitler" ? Heidegger de répondre : "avez-vu la beauté de ses mains ?". »
Ça oui, c'est de la métaphysique de haut vol de la part du plus grand philosophe de tous les temps ...
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Emmanuel- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 1321
Date d'inscription : 05/08/2018
Re: Pour ou Contre Heidegger.
Manu a écrit:
«Il vient d'être publié en anglais une encyclopédie de la philosophie en 10 volumes. Heidegger en occupe une toute petite partie. »
Non pas à 3'46
" Très peu de pages où le nom de Heidegger n'est pas mentionné."
Tu triches.
_________________
Soyez patient envers tout ce qui n'est pas résolu dans votre cœur et essayez d'aimer les questions elles-mêmes
lanK- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 458
Date d'inscription : 12/09/2007
Re: Pour ou Contre Heidegger.
Bergame a écrit:Essayons de faire court : Qu'est-ce que vous, "détracteurs de Heidegger" essayez de démontrer ?
Ce que disent les "défenseurs de Heidegger" en somme, et si je puis résumer, c'est que c'est l'un des grands philosophes du XXe s.
Qu'est -ce que veulent donc dire les détracteurs ? Que ç'était un nazi ? D'accord, admettons. Et alors ? C'est sensé dire quoi que ce soit de son importance pour la philosophie ?
Ah, ça progresse. Le défenseur de Heidegger que tu est, mon cher Bargame, il admet enfin que Heidegger est un nazi.
Nous verrons la suite plus tard, si tu veux m'accorder un peu de temps ...
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Emmanuel- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 1321
Date d'inscription : 05/08/2018
Re: Pour ou Contre Heidegger.
lanK a écrit:Manu a écrit:
«Il vient d'être publié en anglais une encyclopédie de la philosophie en 10 volumes. Heidegger en occupe une toute petite partie. »
Non pas à 3'46
" Très peu de pages où le nom de Heidegger n'est pas mentionné."
Tu triches.
Non, je ne triche pas. Je ne suis pas un copiste professionnel et j'ai commis une erreur de recopiage.
Je retire l'argument qui en découlait. C'était une erreur.
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Dernière édition par Emmanuel le Mer 24 Oct 2018 - 19:58, édité 1 fois
Emmanuel- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 1321
Date d'inscription : 05/08/2018
Re: Pour ou Contre Heidegger.
.
Toujours de la part de George Steiner sur le plus grand philosophe de tous les temps :
« et pour moi est infiniment plus grave son silence après 45 »
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Toujours de la part de George Steiner sur le plus grand philosophe de tous les temps :
« et pour moi est infiniment plus grave son silence après 45 »
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Emmanuel- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 1321
Date d'inscription : 05/08/2018
Re: Pour ou Contre Heidegger.
Décidément, tu es ...
Au fait, arrête de toujours citer ce que j'écris : je l'assume très bien, et ne le rééditerai pas. Au pire, si tu vois que je viens de poster, laisse passer quelques minutes encore avant de répondre, car je préfère me relire après avoir sauvegardé ainsi mon texte. Etc.
Au fait, arrête de toujours citer ce que j'écris : je l'assume très bien, et ne le rééditerai pas. Au pire, si tu vois que je viens de poster, laisse passer quelques minutes encore avant de répondre, car je préfère me relire après avoir sauvegardé ainsi mon texte. Etc.
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Les absents ont toujours tort.
Re: Pour ou Contre Heidegger.
Bergame a écrit:Essayons de faire court : Qu'est-ce que vous, "détracteurs de Heidegger" essayez de démontrer ?
Ce que disent les "défenseurs de Heidegger" en somme, et si je puis résumer, c'est que c'est l'un des grands philosophes du XXe s.
Qu'est -ce que veulent donc dire les détracteurs ? Que ç'était un nazi ? D'accord, admettons. Et alors ? C'est sensé dire quoi que ce soit de son importance pour la philosophie ?
Pour un peu on se demanderait si tu as lu, participé à, ce fil !?
Les détracteurs (je parle des vrais, ceux qui bossent là dessus, quand ils cherchent un truc dans " Être et Temps ", ils le retrouvent très vite, ce genre là) d'aujourd'hui veulent passer à la vitesse supérieure. Les détracteurs empiristes disent " Oui, mais c'était un nazi ". Ceux d'aujourd'hui ne se contentent pas de cela. Ils pensent et donc veulent montrer philosophiquement que le nazisme de Heidegger ressort intrinsèquement de sa philosophie, que celle-ci est, était déjà, avant dérive nazie, avant 1933, intrinsèquement dangereuse, vénéneuse, qu'elle se prête à ce genre de dérives, qu'elle les favorise même (et on le voit ici même !), que ce n'est pas une péripétie personnelle. N'en déplaise, je reviens à l'exemple de Sartre, parce que dans son cas aussi, et ce dans les deux sens, c'était bien intentionné ou mal intentionné, on a essayé de couplé des choix de vie, des décisions, etc., à sa philosophie, et il apparaît que ce n'est pas possible. Sa philosophie ne sort pas et ne veut pas sortir du Poêle, avec une telle philosophie, on peut dire que l'homme est terriblement libre. Je n'ai aucun gout particulier pour la philosophie de Sartre, moi aussi je tente radicalement autre chose puisque j'essaye aussi d'échapper au Poêle, mais sa probité, sa rigueur, honnêteté, intellectuelles, quand il philosophe, me paraissent exemplaires.
Dernière édition par neopilina le Lun 22 Oct 2018 - 16:17, édité 2 fois
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" Tout Étant produit par moi m'est donné (c'est son statut philosophique), a priori, et il est Mien (cogito, conscience de Soi, libéré du Poêle) ". " Savoir guérit, forge. Et détruit tout ce qui doit l'être ", ou, équivalents, " Tout l'Inadvertancier constitutif doit disparaître ", " Le progrès, c'est la liquidation du Sujet empirique, notoirement névrotique, par la connaissance ". " Il faut régresser et recommencer, en conscience ". Moi.
C'est à pas de colombes que les Déesses s'avancent.
neopilina- Digressi(f/ve)
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Re: Pour ou Contre Heidegger.
Je prends la remarque de George Steiner du petit film que Morlogue veut présenter comme un argument en faveur de Heidegger, ce qui est tout à fait son droit :Emmanuel a écrit:Ah, ça progresse. Le défenseur de Heidegger que tu est, mon cher Bargame, il admet enfin que Heidegger est un nazi.Bergame a écrit:Essayons de faire court : Qu'est-ce que vous, "détracteurs de Heidegger" essayez de démontrer ?
Ce que disent les "défenseurs de Heidegger" en somme, et si je puis résumer, c'est que c'est l'un des grands philosophes du XXe s.
Qu'est -ce que veulent donc dire les détracteurs ? Que ç'était un nazi ? D'accord, admettons. Et alors ? C'est sensé dire quoi que ce soit de son importance pour la philosophie ?
Nous verrons la suite plus tard, si tu veux m'accorder un peu de temps ...
« Lorsque [heidegger] reprend la question de Leibniz, qui est ''pouquoi il n'y a pas rien'' et consacre une vie et quatre vingt volumes à cette seule question » .. « ça me semble poser la question des questions » .. « et qu'il dit de garantir le sens du sens, de donner un ancrage dont la proposition est une métaphysique et une théologie cachées données par une autorité transcendante »
Tu me permettras de voir que Heidegger ne tient pas compte de ce qui se développe dans le secteur matérialiste radical, pragmatiste et athée de la philosophie.
Et qu'est-ce qui se développe dans ce secteur ?
Réponse :
La question de savoir pourquoi il y a quelque chose et pas rien est certainement très intelligente, mais on a vite fait de se rendre compte que cette question n'a tout simplement pas de réponse et qu'elle est d'ailleurs complètement dépourvue de sens. C'est comme la question de savoir ce qu'il y a au nord du pôle nord. C'est vite réglé. On ne peut pas passer sa vie sur le mode éternel du questionnement heideggerien.
Dans le secteur matérialiste radical, pragmatiste et athée de la philosophie, le sens du sens a été donné depuis longtemps non pas par une métaphysique et une théologie cachée données par une autorité transcendante, comme nous le suggère Heidegger, mais par une action sur le monde sous la forme de la création artistique. Si tu ne trouves ni sens, ni sens du sens dans ta vie, peins un tableau, joue de la clarinette ou du piano, chante une chanson populaire ou un air d'opéra, déclame la tirade du Cid ou de Cyrano sur la scène d'un théâtre, lance-toi dans la gastronomie italienne ou française, crée une rose nouvelle par croisements patients entre des roses déjà existantes.
Mais de grâce, si le manque de sens du sens donné par Heidegger te plonge dans le souci, débarrasse-toi vite de son être-jeté dans un monde toujours déjà là en tant que coexistence et commerce où se rencontrent les «utils» …
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Emmanuel- Digressi(f/ve)
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Re: Pour ou Contre Heidegger.
>>>>pourquoi il y a quelque chose et pas rien>>>>
ah oui, ça je connais ! c'est dans "introduction à la métaphysique" : sacré bouquin !
ah oui, ça je connais ! c'est dans "introduction à la métaphysique" : sacré bouquin !
Re: Pour ou Contre Heidegger.
Morologue a écrit: Je veux dire qu'on s'attend à ce qu'un para ait plus de nerfs solides.
Et moi je pense que tu es dans une situation où évoquer la solidité des " nerfs " d'autrui est particulièrement mal venu.
Morologue a écrit:Mais, concrètement, il faudrait se demander pourquoi Heidegger vient à énoncer une telle phrase que : la raison est l'ennemie de la pensée - sans quoi vous nous faîtes de l'inintelligence niveau JT de TF1. Or, ce penseur du séjour de l'être dans le langage, de l'être-au-monde, ainsi que de l'ouverture de l'être, saisissable surtout poétiquement, ne peut qu'estimer la raison une grande technicienne. Et, s'opposant à la technique comme réalisation de la métaphysique depuis Parménide, empêchant de rencontrer l'être (par quoi il s'adonna à une désobstruction-une déconstruction-une destruction-un démantèlement, selon traduction, de la métaphysique), il ne peut qu'estimer la pensée plus instinctée, plus Présente, que toutes les ratiocinations du monde.
Merci Morologue, d'illustrer le propos des détracteurs (j'en suis, même si je m'empresse de reconnaître la faiblesse de mes moyens, ce n'est pas un de mes investissements personnels, comme certains) ! Et voilà la raison devenue " ratiocinations ". La raison permet de rencontrer son propre Être, mais malheureusement ce n'est pas ce qu'on croit, et c'est ça qui défrise. Personne, pas même moi, ne se réjouit quand il découvre, par exemple, qu'Éros n'est pas sa propre cause. Tu préfères la fuite en avant (et la philosophie de Heidegger est une façon parmi d'autres de promouvoir la fuite en avant, et même un certain type de fuite en avant), à ta décharge, c'est l'attitude la plus répandue.
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neopilina- Digressi(f/ve)
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Re: Pour ou Contre Heidegger.
Bergame a écrit:Qu'est-ce que vous, "détracteurs de Heidegger" essayez de démontrer ?
Je ne démontre rien, sauf quand j'oppose Heidegger à ma philosophie matérialiste, radicale, pragmatiste et athée.
Par contre je donne volontiers les écrits de ceux qui ne sont pas emballés par la pensée de Heidegger.
En voici un :
Günther Anders « On the pseudo-concrétude of Heidegger philosophy »
Le livre
Sans doute la charge la plus cruelle contre le «mensonge Heidegger» qui fonde sa théorie sur le concret, ce qui, le démontrera Günther Anders, n'est qu'une illusion du maître illusionniste en philosophie.
Voici l'avant-propos du traducteur :
« Sur la pseudo-concrétude de la philosophie de Heidegger est paru en 1948 dans une revue universitaire américaine de phénoménologie (depuis, cet essai n’a ni été réédité ni traduit). L’auteur, issu d’une famille juive allemande et ancien élève de Heidegger, était alors en exil aux États-Unis.
Sur la pseudo-concrétude est une critique sans concession de l’ontologie heideggérienne telle qu’elle se présente dans les textes d’avant la Seconde Guerre mondiale, notamment Être et Temps (1927).
Dans cet essai, Anders ne s’attaque pas au Heidegger recteur de l’université de Fribourg en 1933-1934, comme on le fait d’habitude ; il n’interprète pas les interventions publiques de Heidegger telles que “ L’auto-affirmation de l’université allemande ” et ne polémique pas sur le degré de compromission du “ Maître ” avec le régime nazi.
Il critique Heidegger en interrogeant l’ontologie heideggerienne-même.
La thèse de départ de Sur la pseudo-concrétude est la suivante : Heidegger situe le Dasein, “modalité humaine de l’être”, au-delà de la nature et de la surnature (l’Au-delà). Or, remarque Anders, dans un tel champ, le concret se renverse en pseudo-concret. Il perd tout lien avec l’individuel, le social et l’historique effectifs. Ainsi, l’activité du Dasein, c’est-à-dire devenir soi, être “authentique”, se borne-t-elle à assumer la mort.
En fait, cette “activité” est une pure passivité. Mais la primauté de l’être sur l’étant postulée par Heidegger a les conséquences les plus graves pour l’homme en général et l’homme Heidegger en particulier. Elle se traduit par la vacuité morale, l’absence d’épaisseur sociale, l’oubli de la liberté politique, la pulvérisation de l’histoire (et même du temps, remplacé par la temporalité), le rejet de l’Autre…
Toutes choses, note Anders au passage, qui faciliteront l’adhésion de Heidegger au national-socialisme.
En 1930, Walter Benjamin parlait de “démolir Heidegger”. On peut dire que Sur la pseudo-concrétude réalise en grande partie cette tâche que Benjamin n’a pas eu le temps d’accomplir. »
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Emmanuel- Digressi(f/ve)
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Re: Pour ou Contre Heidegger.
Morologue a écrit:Décidément, tu es ...
Au fait, arrête de toujours citer ce que j'écris : je l'assume très bien, et ne le rééditerai pas. Au pire, si tu vois que je viens de poster, laisse passer quelques minutes encore avant de répondre, car je préfère me relire après avoir sauvegardé ainsi mon texte. Etc.
C'est bien de me demander ça au mode impératif de la conjugaison des verbes arrêter et laisser, mais franchement je m'en fout complètement.
Nous n'avons pas gardé les cochons ensemble, comme tu me re prouves à longueur de messages bien détraqués.
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Emmanuel- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 05/08/2018
Re: Pour ou Contre Heidegger.
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Tiens je t'offre ça, mon bon Morologue.
Entraîne-toi à la rhétorique de télévision.
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Emmanuel- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 05/08/2018
Re: Pour ou Contre Heidegger.
Je cite une dernière fois Servanne Jolivet qui, vers la fin de son article, écrit :
Il ressort de cet article, et sous réserve de plus amples investigations, que la philosophie de Heidegger se fonde sur une vision du monde « polémologique » et tragique.
Je note au passage que c’était également la vision du monde des nazis.
En affirmant que « L’essence de l’être est combat » (Das Wesen des Seins ist Kampf), Heidegger, philosophe, élabore une ontologie de combat cohérente avec cette Weltanschauung.
Ne partageant pas cette vision du monde, cette philosophie me reste étrangère et même hermétique en regard du caractère abscons du langage dans lequel Heidegger l’exprime.
Servanne Jollivet a écrit: Pensé comme principe même du déploiement de l'être - comme en témoigne l'appartenance à une transcendance collective ou spirituelle - le combat donne ainsi lieu, sur le plan de l'histoire de l'être, à une véritable gigantomachie destinale, « γιγαντομαχ...α per... τÁς οÙσ...ας », sorte d'épopée tragique au sein de laquelle se combattent les différentes formes et empreintes caractérisant la mobilité propre du destin de l'être et que la pensée se doit de nouveau d'assumer, c'est-à-dire d'y prendre part. Car si le combat est le lieu de l'être, l'être lui-même se donne comme « lieu du combat », à savoir le lieu où peut être faite l'épreuve de l'affrontement entre deux puissances, entre ce qui est et le possible qui en régit et en domine le déploiement, endurance qui n'est autre que l'épreuve de la puissance de la temporalité, en d'autres termes ce que Heidegger nommait le « mouvement facticiel de la vie ».
Il ressort de cet article, et sous réserve de plus amples investigations, que la philosophie de Heidegger se fonde sur une vision du monde « polémologique » et tragique.
Je note au passage que c’était également la vision du monde des nazis.
En affirmant que « L’essence de l’être est combat » (Das Wesen des Seins ist Kampf), Heidegger, philosophe, élabore une ontologie de combat cohérente avec cette Weltanschauung.
Ne partageant pas cette vision du monde, cette philosophie me reste étrangère et même hermétique en regard du caractère abscons du langage dans lequel Heidegger l’exprime.
Vanleers- Digressi(f/ve)
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