Science intuitive et biodanza
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Re: Science intuitive et biodanza
Vanleers a écrit:Qu’est-ce qu’un corps apte à un très grand nombre de choses ?
Spinoza apporte une réponse dans le scolie d’Ethique II 13 en donnant deux critères. Le premier, qui est applicable à la biodanza se définit par l’« aptitude à agir et pâtir de plus de manières à la fois », ce que je comprends comme une aptitude du corps à davantage se composer avec d’autres corps.
Essayez, si vous en avez la fantaisie, de questionner le sentiment. La sensibilité du sentiment ( qui est loin d'être dénuée de raison) semble bien être l'aptitude en question.
maraud- Digressi(f/ve)
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Re: Science intuitive et biodanza
maraud a écrit:Spinoza a écrit:Nous entendons donc par “ vie ” la force par laquelle les choses persévèrent dans leur être et, comme cette force est distincte des choses elles-mêmes, nous disons à juste titre que les choses elles-mêmes ont la vie. Mais la force par laquelle Dieu persévère dans son être n’est rien d’autre que son essence : ceux-là parlent donc très bien, qui appellent Dieu “ la vie ” (Pensées Métaphysiques II 6)
Donc, les choses ont la force, autrement dit elle ont l'essence de Dieu, elles sont quelque chose de distinct de Dieu, mais elles sont l'essence de Dieu... Ainsi, Dieu est absolument Infini, mais il n'est pas assez absolument Infini pour contenir les choses qui, elles, viennent de la nature qui est presque infini et qui peut être nommée Dieu...
Et donc, Dieu est contingent puisque des choses ont en elles l'essence de Dieu, et d'autres ne l'ont pas ( les choses sans vie par ex.)
Dis donc Spinoza ! Tu ne serais pas en train de te foutre de ma gueule, hein dis..?
Maraud, cool, stp.
Spinoza n’est certainement pas le coupable idéal. Il suffit de se souvenir de l’époque dans laquelle il vit, époque qui vécu la fin du monopole catholique sur la pensée occidentale. Trois grands penseurs se posent la question de l’existence de Dieu et y répondent à leur manière, alors que le reste du monde occidental s’entretu au nom de l’idée qu’ils se font de la volonté de Dieu, sans s’interroger sur son existence.
Descartes et Spinoza font une confiance aveugle dans la raison dialectique, pensant que les vérités dialectiques sont supérieures aux vérités psychologiques tandis que pour Pascal « le cœur à ses raisons que la raison ignore ».
Par contre il est remarquable que des bourgeois oisifs , quatre siècles plus tard en soient encore à se torturer les méninges pour essayer d’en extraire une vérité. Je ne vois la que la manifestation de « l’angoisse de la mort qui touche beaucoup plus l’oisif que le travailleur asphyxié sous sa propre tâche ». Il en faut beaucoup de loisirs pour lire Spinoza.
baptiste- Digressi(f/ve)
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Re: Science intuitive et biodanza
maraud a écrit:Vanleers a écrit:Qu’est-ce qu’un corps apte à un très grand nombre de choses ?
Spinoza apporte une réponse dans le scolie d’Ethique II 13 en donnant deux critères. Le premier, qui est applicable à la biodanza se définit par l’« aptitude à agir et pâtir de plus de manières à la fois », ce que je comprends comme une aptitude du corps à davantage se composer avec d’autres corps.
Essayez, si vous en avez la fantaisie, de questionner le sentiment. La sensibilité du sentiment ( qui est loin d'être dénuée de raison) semble bien être l'aptitude en question.
La question du sentiment est intéressante d’un point de vue spinoziste, déjà en ce qui concerne la traduction du latin.
On traduit aujourd’hui la définition 3 d’Ethique III par :
« Par Affect, j’entends les affections du Corps qui augmentent ou diminuent, aident ou répriment, la puissance d’agir de ce Corps, et en même temps les idées de ces affections » (Pautrat)
Misrahi : « J’entends par Affect les affections du Corps… »
Mais il n’en est ainsi que depuis que le mot « affect » est devenu suffisamment courant pour traduire affectus. Auparavant :
Saisset : « J'entends par passions (affectus) ces affections de corps (affectiones)… »
Guérinot : « Par Sentiments, j’entends les affections du corps… »
Appuhn : « J’entends par Affections les affections du Corps… »
Considérer les sentiments, au sens courant, comme des affects au sens de Spinoza n’est pas sans conséquence éthique.
Vanleers- Digressi(f/ve)
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Re: Science intuitive et biodanza
baptiste a écrit:Je ne vois la que la manifestation de « l’angoisse de la mort qui touche beaucoup plus l’oisif que le travailleur asphyxié sous sa propre tâche ».
http://www.1voyance.org/voyance-mediumnite/lart-cristallomancie-voyance-boule-cristal/Contrairement à ce qu’on peut voir dans les films, la boule de cristal ne fait pas apparaître des images. C’est en réalité l’inconscient de la personne qui va y renvoyer des images alors qu’elle est menée à un état pour ainsi dire hypnotique.
hks- Digressi(f/ve)
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Re: Science intuitive et biodanza
hks a écrit:baptiste a écrit:Je ne vois la que la manifestation de « l’angoisse de la mort qui touche beaucoup plus l’oisif que le travailleur asphyxié sous sa propre tâche ».http://www.1voyance.org/voyance-mediumnite/lart-cristallomancie-voyance-boule-cristal/Contrairement à ce qu’on peut voir dans les films, la boule de cristal ne fait pas apparaître des images. C’est en réalité l’inconscient de la personne qui va y renvoyer des images alors qu’elle est menée à un état pour ainsi dire hypnotique.
Ma boule de cristal c’est vos écrits et quelques lapsus révélateurs. Par exemple quelqu’un a affirmé vouloir trouver une définition de la vie autre que la définition biologique, pourtant il n’y a pas de définition biologique de la vie, il n’y a jamais eu qu’un constat empirique de ce que le sens commun désigne comme vivant. Spinoza offre la possibilité de s’immuniser contre tous les discours extérieurs que l’on ne veut pas entendre. Pourquoi s’immuniser par rapport à toutes les connaissances nouvelles et s’en tenir à des hypostases comme la Vie, la Force, l’Essence…pour tout expliquer. Un anthropologue dans un ouvrage sur le chamanisme racontait que lorsqu’il demandait aux chamanes le pourquoi de leurs interprétations, ils lui répondaient « parce que nous avons peur ». Les Dieux ont toujours étés créés pour répondre à nos angoisses, le dieu rationnel de Spinoza n'échappe pas à la règle.
baptiste- Digressi(f/ve)
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Re: Science intuitive et biodanza
A maraud
Je prolonge le post que je vous ai adressé précédemment et qui se terminait par :
« Considérer les sentiments, au sens courant, comme des affects au sens de Spinoza n’est pas sans conséquence éthique. »
Dans la philosophie de Spinoza, lorsqu’un homme fait quelque chose, c’est qu’il est mu par le désir de faire cette chose.
Or, un désir est toujours déterminé par une quelconque affection de l’essence de l’homme (cf. définition du désir).
Mais Spinoza ne distingue que deux grandes catégories d’affections de l’essence, c’est-à-dire d’affects : les affects de joie et les affects de tristesse.
Lorsque nous désirons faire quelque chose, il importe donc de se demander : par quelle affection suis-je déterminé à désirer faire cette chose, est-ce par la joie ou par la tristesse ?
En d’autres lieux, cela s’appelle le discernement des esprits et Ignace de Loyola, par exemple, distingue l’esprit de consolation (la joie) et l’esprit de désolation (la tristesse).
De quel esprit es-tu, toi qui désires faire cela ?
En fait, la tristesse est rarement pure et souvent mêlée à la joie, c’est ce que Spinoza appelle la fluctuation d’âme (fluctuatio animi) et il est nécessaire, dans ce cas, d’essayer d’abord de sortir de la confusion.
Le discernement des motions affectives est également à l’oeuvre dans la vivencia, que Rolando Toro, l’inventeur de la biodanza, a définie comme une expérience vécue avec une grande intensité par un individu dans le moment présent, qui englobe la totalité de l’être : la cénesthésie (les sensations internes), les fonctions viscérales et les fonctions émotionnelles.
Je prolonge le post que je vous ai adressé précédemment et qui se terminait par :
« Considérer les sentiments, au sens courant, comme des affects au sens de Spinoza n’est pas sans conséquence éthique. »
Dans la philosophie de Spinoza, lorsqu’un homme fait quelque chose, c’est qu’il est mu par le désir de faire cette chose.
Or, un désir est toujours déterminé par une quelconque affection de l’essence de l’homme (cf. définition du désir).
Mais Spinoza ne distingue que deux grandes catégories d’affections de l’essence, c’est-à-dire d’affects : les affects de joie et les affects de tristesse.
Lorsque nous désirons faire quelque chose, il importe donc de se demander : par quelle affection suis-je déterminé à désirer faire cette chose, est-ce par la joie ou par la tristesse ?
En d’autres lieux, cela s’appelle le discernement des esprits et Ignace de Loyola, par exemple, distingue l’esprit de consolation (la joie) et l’esprit de désolation (la tristesse).
De quel esprit es-tu, toi qui désires faire cela ?
En fait, la tristesse est rarement pure et souvent mêlée à la joie, c’est ce que Spinoza appelle la fluctuation d’âme (fluctuatio animi) et il est nécessaire, dans ce cas, d’essayer d’abord de sortir de la confusion.
Le discernement des motions affectives est également à l’oeuvre dans la vivencia, que Rolando Toro, l’inventeur de la biodanza, a définie comme une expérience vécue avec une grande intensité par un individu dans le moment présent, qui englobe la totalité de l’être : la cénesthésie (les sensations internes), les fonctions viscérales et les fonctions émotionnelles.
Vanleers- Digressi(f/ve)
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Re: Science intuitive et biodanza
Il faut, en effet, questionner le sentiment, et commencer par s'étonner qu'il soit si peu étudié.
L'approche, peut-être synthétique, peut-être partielle de Spinoza à ce sujet nous laisse un travail conséquent si l'on veut comprendre quelque chose des fondements de ce qu'il nomme fluctuation.
Dans quel état suis-je, moi qui m'exprime dans ledit état ? L'affaire serait simple et triste à la fois si je pouvais discerner clairement l'ensemble des facteurs qui dans leur congruence me mettent dans tel ou tel état. Cependant, quelque chose de déterminant est à notre portée: la simple joie, celle qui consiste à ne pas se laisser envahir par le besoin naturel qui, lorsqu'il n'est pas assouvi, monte à l'assaut de l'équilibre psychique. Il serait absurde et contreproductif de subordonner cette simple joie à un objectif autre, fut-il la béatitude, car il y aurait une inversion des possibilités découlant des causes et effets, et on ne sortirait pas de la confusion alimentée par des états affectifs toujours troublants lorsque notre physiologie n'est pas " au repos", c'est-à-dire en harmonie entre intellect et psyché.
Ceci pour dire que toute tentative de passer outre le travail de rétablissement de la simple joie, ne peut avoir qu'un effet placebo; ce qui n'est pas une mauvaise chose, mais qui hélas trouve très vite ses limites ( la biodanza est de cet ordre, si elle ne s'accompagne pas d'un travail préliminaire, auquel cas, elle devient contingente, pour ne pas dire superflue)
Une bonne santé implique nécessairement des possibilités et potentialités psychiques optimums, alors que l'effort psychique, au contraire, implique souvent une dégradation de l'état de santé pourtant nécessaire au bon fonctionnement de celui-ci. Donc, la biodanza n'est ni bonne ni mauvaise, bien au contraire
...............
Il y a chez Spinoza, une exploitation discutable de la contiguïté de certains états affectifs ( car ce qui rationnellement fonctionne n'est pas toujours physiologiquement possible pour le commun des mortels)
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maraud- Digressi(f/ve)
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Re: Science intuitive et biodanza
"Nos " écrits. Enfin quoi de toute antiquité on a le concept de VIE.... et tu viens nous chanter que ce qui du concept de VIE précède la biologie (au sens de science expérimentale ou empirique) relève de l'angoisse de la mort.baptiste a écrit:Ma boule de cristal c’est vos écrits
Aristote à l'origine n'a jamais fait qu’un constat empirique de ce que le sens commun désignait comme vivant. Aristote est des plus empiristes qui soient.
Ta critique englobe tout ce qui peut relever d'une relativisation des sciences empiriques.
S'il est vrai que la métaphysique (et/ou la phénoménologie) relativise les sciences empiriques, il n'y a certes pas nécessairement chez tout métaphysicien ou phénoménologue volonté délibérée d 'en ignorer les progrès et les exemples abondent de philosophe très au fait des savoirs scientifiques de leur temps.
Evidemment qu'il y a progrès de la science, la possibilité de "progression indéfinie" c'est même le fond de commerce des grandes espérances.
Un scientifique peut être aussi un philosophe ...non
En tant que philosophe il mesure le temps de sa vie à l'aune de la Vérité absolue pas à celle des vérités à progression indéfinie.
Qu il trouve ou qu'il ne trouve pas (scepticisme philosophique dans ce cas là) il n'a pas mesuré au regard de vérités toujours révisables .
............................
Par ailleurs mon évocation de la boule de cristal visait la remarque désobligeante et réitérée sur les "bourgeois oisifs"... et tu récidives sur des "lapsus révélateurs ".
...........................
Est- ce que je te dis, moi, que la science a toujours été créée pour répondre à l'angoisse de la mort.
Tu es Heideggérien ( sans le vouloir sans doute) H nous parle constamment de 'l'être pour/vers la mort' et met même cette idée au fondement.
L’« Être-vers-la-mort » (Sein zum Tode)
Chacun son opinion ...mais Spinoza c'est bien plutôt être pour la vie .
et ne pas voir ça c'est passer complètement à côté de cette philosophie là .
hks- Digressi(f/ve)
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Re: Science intuitive et biodanza
maraud a écrit:
Donc, la biodanza n'est ni bonne ni mauvaise, bien au contraire
Quel est le contraire de n’être « ni bonne ni mauvaise » ?
Je pose que le « n’ » de « n’être » est explétif.
Si la biodanza n’est ni bonne ni mauvaise, c’est qu’elle est neutre.
Le contraire de neutre, c’est « ou bonne ou mauvaise ».
La biodanza est ou bonne ou mauvaise.
Nous voilà bien avancés !
Vanleers- Digressi(f/ve)
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Re: Science intuitive et biodanza
C'est une boutade Vanleers, une simple boutade... ( cette émoticône :" " ne te renseigne pas ..?)
maraud- Digressi(f/ve)
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Re: Science intuitive et biodanza
maraud a écrit:C'est une boutade Vanleers, une simple boutade... ( cette émoticône :" " ne te renseigne pas ..?)
Bravo !!!
Vanleers- Digressi(f/ve)
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Re: Science intuitive et biodanza
Rolando Toro, l’inventeur de la biodanza, a défini la vivencia comme une expérience vécue avec une grande intensité émotionnelle.
Il peut arriver que le sentiment très fort qui est alors éprouvé soit une grande allégresse voilée d’une mélancolie insoupçonnée qui se révèle nettement à cette occasion.
La révélation de cette mélancolie cachée provoque une fluctuation d’âme : affect composé à la fois de tristesse : la mélancolie ressentie, mais aussi de la joie de comprendre que cette mélancolie était là qui empoisonnait la vie.
Il fallait que l’émotion soit forte et que ça soit surtout une joie, une allégresse, pour que l’on prenne conscience de ce voile permanent de tristesse et de mélancolie.
La biodanza apparaît alors comme une thérapeutique mais, après tout, l’Ethique ne joue-t-elle pas ce rôle aussi, au sens où, dans la préface de la partie V, Spinoza écrit qu’il se propose maintenant de montrer ce que la raison peut sur les affects et ce qu’est la liberté de l’esprit ou béatitude.
Il peut arriver que le sentiment très fort qui est alors éprouvé soit une grande allégresse voilée d’une mélancolie insoupçonnée qui se révèle nettement à cette occasion.
La révélation de cette mélancolie cachée provoque une fluctuation d’âme : affect composé à la fois de tristesse : la mélancolie ressentie, mais aussi de la joie de comprendre que cette mélancolie était là qui empoisonnait la vie.
Il fallait que l’émotion soit forte et que ça soit surtout une joie, une allégresse, pour que l’on prenne conscience de ce voile permanent de tristesse et de mélancolie.
La biodanza apparaît alors comme une thérapeutique mais, après tout, l’Ethique ne joue-t-elle pas ce rôle aussi, au sens où, dans la préface de la partie V, Spinoza écrit qu’il se propose maintenant de montrer ce que la raison peut sur les affects et ce qu’est la liberté de l’esprit ou béatitude.
Vanleers- Digressi(f/ve)
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Re: Science intuitive et biodanza
La partie V est celle qui après les puisque et les parce que , nous donne le comment.
Si, par exemple, je prends la prop.IV de cette dernière partie, je peux lire: il n'est pas d'affection du corps dont nous ne puissions former quelque concept clair et distinct.
Croyez-vous vraiment que c'est en stimulant des émotions fortes lors de séances de biodanza que vous serez plus apte à l'introspection nécessaire pour explorer la composition de vos sentiments ?
La paix dans le corps et le repos de l’âme, voilà ce qui est propice à la méditation, or je ne vois pas comment l'agitation que vous décrivez pourrait vous permettre de distinguer quoi que ce soit dans ce tumulte "biodanzesque".
......................
La mélancolie n'est peut-être pas le terme qu'il faudrait utiliser car elle est physiologique, cela équivaut à ce que l'on nomme aujourd'hui dépression.
L'état du corps conditionne l'état psychique qui, rétroactivement agit sur l'état du corps, autrement dit c'est sur l'état du corps qu'il faut agir en premier lieu, car ce déroulement n'est pas un cercle vicieux puisque le corps précède ses affections. Comprendre un problème, c'est détruire ce problème, or comprendre la mélancolie ne change rien à l'affaire; seuls les problèmes nés de l'imagination sont la cible de la raison; le corps, lui, c'est son logis et si l'on ne s'enquière pas de l'état de ce logis, alors la raison est " à la rue".
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maraud- Digressi(f/ve)
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Re: Science intuitive et biodanza
hks a écrit:"Nos " écrits. Enfin quoi de toute antiquité on a le concept de VIE.... et tu viens nous chanter que ce qui du concept de VIE précède la biologie (au sens de science expérimentale ou empirique) relève de l'angoisse de la mort.baptiste a écrit:Ma boule de cristal c’est vos écrits
.
Peux-tu m'en toucher un mot de ce concept?
baptiste- Digressi(f/ve)
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Re: Science intuitive et biodanza
A maraud
1) Vous citez la proposition 4 de la partie V de l’Ethique.
Son corollaire va dans le même sens :
Remarquons qu’il ne suffit pas de former « quelque » concept clair et distinct d’un affect pour ne plus en pâtir, ce qui ne pourrait être obtenu que si l’esprit pouvait former « le » concept clair et distinct de l’affect.
Le corollaire de la proposition 4 expose donc un remède partiel aux affects.
Ce remède n’est pas nécessairement incompatible avec ceux qui relèvent de la biodanza mais là où vous avez raison, c’est qu’il y a un temps pour tout et que ce n’est pas au cours d'une séance de biodanza que l’on peut mettre en œuvre ce remède.
2) J’ai employé le mot « mélancolie » qui est celui qu’utilise Spinoza (tristesse qui affecte à égalité toutes les parties du corps) mais on pourrait sans doute le remplacer aujourd’hui par « dépression ».
3) Selon Spinoza, à un état du corps correspond un état de l’esprit car « L’esprit et le corps, c’est une seule et même chose qui se conçoit sous l’attribut tantôt de la Pensée, tantôt de l’Etendue » (Ethique III 2 scolie)
1) Vous citez la proposition 4 de la partie V de l’Ethique.
Son corollaire va dans le même sens :
Spinoza a écrit: De là suit qu’il n’y a pas d’affect dont nous ne puissions former quelque concept clair et distinct.
Remarquons qu’il ne suffit pas de former « quelque » concept clair et distinct d’un affect pour ne plus en pâtir, ce qui ne pourrait être obtenu que si l’esprit pouvait former « le » concept clair et distinct de l’affect.
Le corollaire de la proposition 4 expose donc un remède partiel aux affects.
Ce remède n’est pas nécessairement incompatible avec ceux qui relèvent de la biodanza mais là où vous avez raison, c’est qu’il y a un temps pour tout et que ce n’est pas au cours d'une séance de biodanza que l’on peut mettre en œuvre ce remède.
2) J’ai employé le mot « mélancolie » qui est celui qu’utilise Spinoza (tristesse qui affecte à égalité toutes les parties du corps) mais on pourrait sans doute le remplacer aujourd’hui par « dépression ».
3) Selon Spinoza, à un état du corps correspond un état de l’esprit car « L’esprit et le corps, c’est une seule et même chose qui se conçoit sous l’attribut tantôt de la Pensée, tantôt de l’Etendue » (Ethique III 2 scolie)
Vanleers- Digressi(f/ve)
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Re: Science intuitive et biodanza
3) On peut concevoir que l'esprit et le corps sont enchaînés l'un à l'autre, mais pas qu'il sont une seule et même chose ( puisqu'on les distingue), sauf à supposer que l'on est dans un état de béatitude ( cas dans lequel les chaînes en question sont le fait pur de l'amour de Dieu).
Je ne vois pas d'autres options que 1° exulter l'esprit et oublier le corps ( Icare); 2° exulter le corps et oublier l'esprit ( Tantale), ou 3° conjuguer les deux ( rôle du héros).
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maraud- Digressi(f/ve)
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Re: Science intuitive et biodanza
maraud a écrit:
On peut concevoir que l'esprit et le corps sont enchaînés l'un à l'autre, mais pas qu'il sont une seule et même chose ( puisqu'on les distingue), sauf à supposer que l'on est dans un état de béatitude ( cas dans lequel les chaînes en question sont le fait pur de l'amour de Dieu).
On distingue, certes, l’esprit et le corps mais, dans la philosophie de Spinoza, cette distinction n’est pas réelle mais seulement modale.
Je rappelle à nouveau les définitions des trois sortes de distinction : réelle, modale et de raison :
« […] il y a entre A et B une distinction réelle si on peut concevoir de façon claire et distincte A sans penser à B, et si inversement nous pouvons concevoir de façon claire et distincte B sans penser à A ; qu’il y a en revanche entre A et B une distinction modale si on peut concevoir de façon claire et distincte B sans penser à A, mais qu’on ne peut concevoir de façon claire et distincte A sans penser à B ; et enfin qu’il y a entre A et B seulement une distinction de raison si on ne peut pas concevoir de façon claire et distincte l’un sans l’autre » (Pascal Sévérac)
Spinoza ayant démontré que l’esprit n’est autre que l’idée du corps, il est clair qu’il n’y a entre l’esprit et le corps qu’une distinction modale.
En effet, nous pouvons concevoir de façon claire et distincte le corps sans penser à l’idée du corps mais nous ne pouvons concevoir de façon claire et distincte l’idée du corps sans penser à son idéat, le corps.
Vanleers- Digressi(f/ve)
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Re: Science intuitive et biodanza
J’ai supposé, plus haut, qu’il pouvait arriver, au cours d’une séance de biodanza, qu’un « sentiment très fort qui est alors éprouvé soit une grande allégresse voilée d’une mélancolie insoupçonnée qui se révèle nettement à cette occasion ».
A la réflexion, je ne pense pas que ça soit vraiment le cas.
L’émotion très forte qui est parfois ressentie lors d’une vivencia me paraît plutôt relever de la joie pure, sans tristesse, qui naît de la connaissance du troisième genre.
Elle naît d’un autre regard sur les partenaires qui saisit, dans une vision intuitive, qu’ils sont des expressions particulières de Dieu.
La séance de biodanza est ainsi le lieu privilégié où l’on peut avoir l’intuition des essences singulières des corps, surtout des visages (Levinas ?), dans leur dépendance à l’égard de l’essence de Dieu, considérée ici selon l’attribut Etendue, ce qui est la définition de la science intuitive (cf. Ethique II 40 sc. 2).
A la réflexion, je ne pense pas que ça soit vraiment le cas.
L’émotion très forte qui est parfois ressentie lors d’une vivencia me paraît plutôt relever de la joie pure, sans tristesse, qui naît de la connaissance du troisième genre.
Elle naît d’un autre regard sur les partenaires qui saisit, dans une vision intuitive, qu’ils sont des expressions particulières de Dieu.
La séance de biodanza est ainsi le lieu privilégié où l’on peut avoir l’intuition des essences singulières des corps, surtout des visages (Levinas ?), dans leur dépendance à l’égard de l’essence de Dieu, considérée ici selon l’attribut Etendue, ce qui est la définition de la science intuitive (cf. Ethique II 40 sc. 2).
Vanleers- Digressi(f/ve)
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Re: Science intuitive et biodanza
baptiste a écrit:Peux-tu m'en toucher un mot de ce concept?
Que les concepts soient exprimables par le langage n'est pas une thèse audacieuse.
S' il y a concept de Vie il y aura langage exprimant un concept ... et certainement, de toute antiquité, antérieurement à Aristote, la VIE a été nommée.
Ce qui veut dire qu'on eut des mots qui exprimaient le concept .... ce n'est ni à moi, ni le lieu de citer ici l'abondante littérature sur la VIE.
hks- Digressi(f/ve)
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Re: Science intuitive et biodanza
Vanleers a écrit:
On distingue, certes, l’esprit et le corps mais, dans la philosophie de Spinoza, cette distinction n’est pas réelle mais seulement modale.
Freud disait que " le réel, c'est quand on se cogne". Cela démontre, au moins, une chose, c'est que Freud était mal adapté au réel. Mais, outre le fait que je frime un peu avec mes pseudo-connaissances livresques, d'autant que je ne sais plus d'où je tiens cette citation, il m'apparaît que l'esprit aussi , parfois, se cogne au logos. Alors, qu'est-ce à dire ? Entre autre chose, que je distingue Esprit et esprit, autrement dit E/esprit et intellect.
A l'évidence, vous n'avez pas besoin de cette distinction pour comprendre l’Ethnique. Or, moi, il me la faut nécessairement pour distinguer ce qui relève de ma personne de ce qui relève de Dieu, plus précisément: ce que je peux de ce qui est. Car, selon toute logique, j'ai quelque chose à faire pour atteindre les buts fixés par l’Éthique, sachant que Spinoza me dit bien que je suis dans la possibilité de sortir de l'ignorance, ou tout au moins de sortir de m'améliorer. Et, pour sortir de l'erreur, je ne vois pas comment ,après analyse, ne pas distinguer ce que peut l'esprit de ce que peut le corps. D'où la nécessité de comprendre que sont à l'oeuvre plusieurs acteurs: 1° le corps ( la psyché, les instincts, les désirs...); 2° l'intellect qui entretient un rapport étroit avec l'esprit et la psyché et 3° l'Esprit qui est l'inspiration de l'intellect).
maraud- Digressi(f/ve)
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Re: Science intuitive et biodanza
Dans mon précédent post, j’ai signalé, entre parenthèses et avec un point d’interrogation, Levinas à propos de l’intuition de l’essence singulière d’un visage dans sa dépendance à l’égard de l’essence de Dieu.
On lit dans Wikipédia :
Dans l’éthique selon Spinoza, le visage de l’autre, lorsqu’il est connu par la science intuitive, ne fait pas effraction dans mon être car il est reconnu dans la joie et non dans la tristesse.
Levinas est-il le penseur du caractère tragique de la vie ?
En tout cas, Spinoza n’est pas un penseur tragique, comme le rappelle encore Frédéric Lenoir dans un livre récent (Le miracle Spinoza) :
On lit dans Wikipédia :
Wikipédia a écrit: L’éthique pour Levinas est ce qui est en moi, mais ne vient pas de moi. De moi-même, je persévère dans mon être, dans mon « inter-essement » ou conatus essendi (Spinoza). Quelque chose d’étranger vient rompre cette spontanéité, me « des-inter-esser », me couper entre moi et moi. C’est la figure de la « défection de l’être », du visage de l’autre. C’est le « visage » de l’autre qui fait effraction dans mon être et rompt ma tranquillité, interroge mon droit à persévérer dans mon être et à user du monde comme s'il était mien. La source de la morale, est le "qu'allais-tu faire ?" que je déchiffre sur le visage d'autrui.
Dans l’éthique selon Spinoza, le visage de l’autre, lorsqu’il est connu par la science intuitive, ne fait pas effraction dans mon être car il est reconnu dans la joie et non dans la tristesse.
Levinas est-il le penseur du caractère tragique de la vie ?
En tout cas, Spinoza n’est pas un penseur tragique, comme le rappelle encore Frédéric Lenoir dans un livre récent (Le miracle Spinoza) :
Frédéric Lenoir a écrit: Il est l’un des rares philosophes modernes à ne pas sombrer dans le négativisme, dans une vision essentiellement tragique de la vie, mais à envisager positivement l’existence et à proposer un chemin de construction de soi qui aboutit à la joie et à la béatitude. (p. 203)
Vanleers- Digressi(f/ve)
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Re: Science intuitive et biodanza
hks a écrit:baptiste a écrit:Peux-tu m'en toucher un mot de ce concept?
Que les concepts soient exprimables par le langage n'est pas une thèse audacieuse.
S' il y a concept de Vie il y aura langage exprimant un concept ... et certainement, de toute antiquité, antérieurement à Aristote, la VIE a été nommée.
Ce qui veut dire qu'on eut des mots qui exprimaient le concept .... ce n'est ni à moi, ni le lieu de citer ici l'abondante littérature sur la VIE.
Ainsi donc c'est parce qu'il y en a trop que tu ne peux même pas en citer un, étrange argument ne trouves-tu pas!
baptiste- Digressi(f/ve)
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Re: Science intuitive et biodanza
maraud a écrit: Car, selon toute logique, j'ai quelque chose à faire pour atteindre les buts fixés par l’Éthique
Qu’y a-t-il à faire et quels sont les buts fixés par l’Ethique ?
Spinoza donne une indication en introduisant la partie II :
Spinoza a écrit: J’en viens maintenant à expliquer les choses qui durent nécessairement suivre de l’essence de Dieu, autrement dit de l’Étant éternel et infini. Pas toutes, évidemment, car il en dut suivre une infinité d’une infinité de manières, nous l’avons démontré à la Prop. 16 Part. I, mais seulement celles qui peuvent nous conduire comme par la main à la connaissance de l’Esprit humain et de sa suprême béatitude.
Les buts fixés par l’Ethique sont donc clairs.
Quant à ce qu’il y a à faire, je dirais : connaître l’esprit humain et, pour ce faire, comprendre le cadre ontologique, exposé dans la partie I, dans lequel se place l’esprit humain.
Vanleers- Digressi(f/ve)
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Re: Science intuitive et biodanza
Je n'ai pas voulu tomber dans le ridicule de t'en citer un, lequel est le mot "vie"baptiste a écrit:Ainsi donc c'est parce qu'il y en a trop que tu ne peux même pas en citer un, étrange argument ne trouves-tu pas!
J'ai dit ce que j'en pensais dans le message : hks le Ven 1 Déc - 23:23
hks- Digressi(f/ve)
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Re: Science intuitive et biodanza
Dans un article d’Octobre 2008, intitulé Echelle évolutive des niveaux de liens humains, Rolando Toro, l’inventeur de la biodanza, distingue six niveaux dans les relations entre les êtres humains. Voir :
http://www.biodanza-paula.org/archives_08.htm#octobre
Il caractérise le niveau 6 comme suit :
Ce niveau 6, dans lequel il s’agit d’« Unir le sacré de soi-même avec le sacré de l’Autre », s’il ne recouvre pas complètement la notion de science intuitive, me paraît assez proche de la définition qu’en donne Spinoza dans le scolie 2 d’Ethique II 40.
On peut en effet rapprocher l’idée de « sacré » du fait que la science intuitive « procède de l’idée adéquate de l’essence formelle de certains attributs de Dieu vers la connaissance adéquate de l’essence des choses ».
http://www.biodanza-paula.org/archives_08.htm#octobre
Il caractérise le niveau 6 comme suit :
Rolando Toro a écrit:
6) Epiphanie de la rencontre
Le philosophe Emmanuel Levinas a révélé la forme de lien la plus élevée, « le regard dans les yeux » ; l’extase de la fusion avec l’autre ; il s’agit d’arriver à être un avec l’autre. La relation humaine n’est pas asymétrique comme dans l’empathie. C’est un lien réciproque avec l’Autre-infini », avec l’étranger qu’on ne connait jamais vraiment totalement.
L’Autre accueille et est accueilli à son tour, réciproquement, face à face ; c’est l’approche absolue dans le monde privé de l’étranger. Par un regard, les deux atteignent l’union du sacré dans un acte d’épiphanie et d’extase.
Levinas, à mon avis, a décrit le niveau le plus évolué dans l’échelle du lien.
Ce niveau 6, dans lequel il s’agit d’« Unir le sacré de soi-même avec le sacré de l’Autre », s’il ne recouvre pas complètement la notion de science intuitive, me paraît assez proche de la définition qu’en donne Spinoza dans le scolie 2 d’Ethique II 40.
On peut en effet rapprocher l’idée de « sacré » du fait que la science intuitive « procède de l’idée adéquate de l’essence formelle de certains attributs de Dieu vers la connaissance adéquate de l’essence des choses ».
Vanleers- Digressi(f/ve)
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Re: Science intuitive et biodanza
La biodanza ne semble pas donner à l’éternité l’importance qu’elle a dans la science intuitive.
Certes, Rolando Toro a écrit cette phrase, souvent reprise dans les écoles de biodanza :
On y rappelle aussi que « La nature essentielle de l'humain est l'éternelle célébration de la vie. Cet état lui révèle une vision illuminée de lui-même et du monde ».
Toutefois, l’Ethique insiste davantage sur l’importance de la connaissance sub specie aeternitatis et Spinoza démontre en Ethique V 30 que :
Certes, Rolando Toro a écrit cette phrase, souvent reprise dans les écoles de biodanza :
Rolando Toro a écrit: Les vivencias sont une porte au travers de laquelle nous pénétrons dans le pur espace de l'être. Espace dans lequel le temps n'existe plus et où nous sommes nous-mêmes, ici et maintenant et pour l'éternité
On y rappelle aussi que « La nature essentielle de l'humain est l'éternelle célébration de la vie. Cet état lui révèle une vision illuminée de lui-même et du monde ».
Toutefois, l’Ethique insiste davantage sur l’importance de la connaissance sub specie aeternitatis et Spinoza démontre en Ethique V 30 que :
Spinoza a écrit: Notre Esprit, en tant qu’il se connaît ainsi que le Corps sous l’aspect de l’éternité, a en cela nécessairement une connaissance de Dieu, et sait qu’il est en Dieu et se conçoit par Dieu.
Vanleers- Digressi(f/ve)
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