Selon vous, en quoi la bienveillance est-elle importante à travers une argumentation ?
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DIGRESSION :: Sciences :: Psychologie
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Selon vous, en quoi la bienveillance est-elle importante à travers une argumentation ?
Bonjour,
je me pose de plus en plus cette question et comme j'aime le débat argumentatif, j'en ouvre un
Selon vous, en quoi la bienveillance est-elle importante à travers une argumentation ?
Je vous laisse choisir la trajectoire de ce débat et je suivrais en posant mes arguments par la suite.
Bonne journée.
je me pose de plus en plus cette question et comme j'aime le débat argumentatif, j'en ouvre un
Selon vous, en quoi la bienveillance est-elle importante à travers une argumentation ?
Je vous laisse choisir la trajectoire de ce débat et je suivrais en posant mes arguments par la suite.
Bonne journée.
Stanislas- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 10
Date d'inscription : 24/09/2016
Re: Selon vous, en quoi la bienveillance est-elle importante à travers une argumentation ?
La notion de respect humain. Avec beaucoup d'objectivité et la volonté de faire passer quelque chose, le respect de l'interlocuteur est primordial. Il y a une notion de Bien ici. Dans quelque chose de vraiment insane et tordu le Bien et la bienveillance ne peuvent advenir. C'est garant d'un propos sain. Et de calme.
Botulia- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 17
Date d'inscription : 28/01/2017
Re: Selon vous, en quoi la bienveillance est-elle importante à travers une argumentation ?
Botulia a écrit:La notion de respect humain. Avec beaucoup d'objectivité et la volonté de faire passer quelque chose, le respect de l'interlocuteur est primordial.
Il me semble que la chose va de soi. Le forum web tient sa définition du forum de l'antiquité. Personne n'est contraint de s'y rendre. Mais si on le fait, par exemple, pour se valoriser, exister socialement, estimer qu'on peut apporter quelque chose, etc., il faut bien comprendre tout ce qu'implique interagir avec autrui.
Botulia a écrit:Dans quelque chose de vraiment insane et tordu le Bien et la bienveillance ne peuvent advenir. C'est garant d'un propos sain. Et de calme.
Lieu commun. De visu, sur un forum, etc. Et si l'insane et le tordu persiste, insiste, de manière désormais provocante, délibérée, etc., à la suite d'un très grand nombre de tentatives de type médiatrices, je vais changer de casquette, me mettre au niveau du fâcheux : je vais perdre mon calme, etc.
_________________
" Tout Étant produit par moi m'est donné (c'est son statut philosophique), a priori, et il est Mien (cogito, conscience de Soi, libéré du Poêle) ". " Savoir guérit, forge. Et détruit tout ce qui doit l'être ", ou, équivalents, " Tout l'Inadvertancier constitutif doit disparaître ", " Le progrès, c'est la liquidation du Sujet empirique, notoirement névrotique, par la connaissance ". " Il faut régresser et recommencer, en conscience ". Moi.
C'est à pas de colombes que les Déesses s'avancent.
neopilina- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 8364
Date d'inscription : 31/10/2009
Re: Selon vous, en quoi la bienveillance est-elle importante à travers une argumentation ?
Je juge comme neo que le sujet relève de l'évidence. Mais s'il faut une bienveillance, reste à préciser laquelle.
Dans une discussion, si on vient honnêtement pour discuter, par définition, comme on pratique une activité commune en raison d'un intérêt collectif, la recherche de la vérité etc., en principe cela doit se faire avec bienveillance. On discute ensemble parce qu'on veut discuter ensemble, parce que penser, "discuter avec soi-même" ne suffit pas. Et si l'on vient fréquemment à de l'agressivité, de la mauvaise foi, etc., on pourra difficilement se justifier, dire que la malveillance était nécessaire : on admettra sans peine que de fait, en principe, on aurait dû être bienveillant. Et puis on dira que c'est parce que l'autre etc. Parce qu'il faut répondre à l'agressivité par l'agressivité ; parce qu'il usait de mauvaise foi, et il fallait le confondre ; parce que si on peut être bienveillant face à quelqu'un de bienveillant, c'est difficile sinon impossible sinon même injuste parce qu'hypocrite, parce qu'il ne faudrait pas s'accommoder du vice de celui avec qui on discute, de sa méchanceté, de sa malveillance, mais qu'il convient de la dénoncer, avec force si nécessaire. Mais tout ceci s'accorde encore en dernière instance avec ce respect universel de la bienveillance dans la discussion en soi. Car si les circonstances peuvent la rendre impossible, pour un temps, reste que dans l'idéal on voudrait encore discuter avec bienveillance, si possible.
Après, il est évident qu'il y a une passion naturelle à avoir dans la discussion, et il est vrai que c'est déjà un parti-pris de donner la recherche de la vérité comme fin commune des personnes qui discutent. On discute aussi pour défendre une thèse et comme de notre point de vue il est juste que cette thèse s'impose, il faut que nous nous efforcions de la défendre au mieux, de convaincre, de persuader, jusqu'à ce qu'elle soit admise. Cependant, si à la rigueur la mauvaise foi, pour des sujets délicats où une thèse est largement admise, et où il semble absurde et injuste de défendre l'autre (que les nazis sont des méchants etc.), est parfois admise comme juste, ainsi - j'ai trouvé ça sur Facebook ou Youtube - quand on juge malin de répéter "tais-toi" aux racistes sans les écouter pour les empêcher de donner leurs opinions - racistes, vicieuses, etc. -, reste qu'à bien considérer, il faut bien a priori une certaine reconnaissance publique, comme (seule) thèse juste et admissible. On peut faire taire le raciste, mais il faut bien au bout d'un moment s'expliquer avec lui. Il peut s'exercer une pression civile contre les idées vicieuses, et ce même de façon légitime ; mais cela présuppose, au moins une possibilité, de discussion où l'on montre les torts de l'autre. Quitte à simplement le renvoyer à son humanité, au risque qu'il l'ait perdue et qu'il soit impossible alors de lui prouver ce qu'il fallait lui montrer. Mais bref, j'ai fait là une parenthèse pour dire qu'une chose est ce qui motive à adopter telle ou telle thèse, autre chose ce qui assure sa légitimité : même à la rigueur quand il faut renvoyer à l'humanité, à des évidences morales, on peut dire que par nature (parce qu'on est telle personne avec tels centres d'intérêt, tels souvenirs, etc.) nous sommes motivés inégalement et voyons davantage telles ou telles évidences, mais sommes tous dans l'absolu aptes à voir l'évidence de chacune quitte à y passer du temps (sauf donc pour quelques éventuels esprits rendus inaptes à la discussion, si dans l'absolu c'est possible), de sorte que spontanément on pense plutôt à ceci ou cela, mais on peut tout légitimer (de ce qui est vrai ou au moins de ce qui a une part de vérité).
Il faudrait relever qu'il est question d'argumentation plutôt que de discussion. Dans une optique platonicienne, on peut renvoyer l'argumentation à la discussion et ce qu'on en a dit, arguant que le raisonnement est le << dialogue de l'âme avec elle-même >>, et que pour bien penser il faut bien s'harmoniser, être juste c'est-à-dire donner à nos trois instances, epithumia, thumos et logos, leurs justes place, et en cela être bienveillant avec soi-même.
Mais en somme, pourrait-on dire, c'est plutôt la discussion qui se réduit à l'argumentation (une argumentation partagée). J'ai bien dit qu'il y avait une exigence d'arrière-plan argumenté, de légitimité, justification, de ce qu'on défend face aux autres. Cela dit, j'ai surtout parlé de la discussion qu'on pouvait ramener à l'argumentation, et on aura remarqué qu'il manquait des choses que j'aurais pu dire (évidemment), et qui surtout pouvaient s'appliquer spécifiquement à la discussion (et moins avec l'argumentation). Pour argumenter, il faut sincèrement vouloir que la fin de l'argumentation soit réalisée. C'est-à-dire quelque chose comme la vérité. En tout cas une conclusion que sincèrement on pensera, et légitimement en raison de l'argumentation. Sans doute est-ce ça, d'être bien-veillant : veiller à bien argumenter.
Dans une discussion, si on vient honnêtement pour discuter, par définition, comme on pratique une activité commune en raison d'un intérêt collectif, la recherche de la vérité etc., en principe cela doit se faire avec bienveillance. On discute ensemble parce qu'on veut discuter ensemble, parce que penser, "discuter avec soi-même" ne suffit pas. Et si l'on vient fréquemment à de l'agressivité, de la mauvaise foi, etc., on pourra difficilement se justifier, dire que la malveillance était nécessaire : on admettra sans peine que de fait, en principe, on aurait dû être bienveillant. Et puis on dira que c'est parce que l'autre etc. Parce qu'il faut répondre à l'agressivité par l'agressivité ; parce qu'il usait de mauvaise foi, et il fallait le confondre ; parce que si on peut être bienveillant face à quelqu'un de bienveillant, c'est difficile sinon impossible sinon même injuste parce qu'hypocrite, parce qu'il ne faudrait pas s'accommoder du vice de celui avec qui on discute, de sa méchanceté, de sa malveillance, mais qu'il convient de la dénoncer, avec force si nécessaire. Mais tout ceci s'accorde encore en dernière instance avec ce respect universel de la bienveillance dans la discussion en soi. Car si les circonstances peuvent la rendre impossible, pour un temps, reste que dans l'idéal on voudrait encore discuter avec bienveillance, si possible.
Après, il est évident qu'il y a une passion naturelle à avoir dans la discussion, et il est vrai que c'est déjà un parti-pris de donner la recherche de la vérité comme fin commune des personnes qui discutent. On discute aussi pour défendre une thèse et comme de notre point de vue il est juste que cette thèse s'impose, il faut que nous nous efforcions de la défendre au mieux, de convaincre, de persuader, jusqu'à ce qu'elle soit admise. Cependant, si à la rigueur la mauvaise foi, pour des sujets délicats où une thèse est largement admise, et où il semble absurde et injuste de défendre l'autre (que les nazis sont des méchants etc.), est parfois admise comme juste, ainsi - j'ai trouvé ça sur Facebook ou Youtube - quand on juge malin de répéter "tais-toi" aux racistes sans les écouter pour les empêcher de donner leurs opinions - racistes, vicieuses, etc. -, reste qu'à bien considérer, il faut bien a priori une certaine reconnaissance publique, comme (seule) thèse juste et admissible. On peut faire taire le raciste, mais il faut bien au bout d'un moment s'expliquer avec lui. Il peut s'exercer une pression civile contre les idées vicieuses, et ce même de façon légitime ; mais cela présuppose, au moins une possibilité, de discussion où l'on montre les torts de l'autre. Quitte à simplement le renvoyer à son humanité, au risque qu'il l'ait perdue et qu'il soit impossible alors de lui prouver ce qu'il fallait lui montrer. Mais bref, j'ai fait là une parenthèse pour dire qu'une chose est ce qui motive à adopter telle ou telle thèse, autre chose ce qui assure sa légitimité : même à la rigueur quand il faut renvoyer à l'humanité, à des évidences morales, on peut dire que par nature (parce qu'on est telle personne avec tels centres d'intérêt, tels souvenirs, etc.) nous sommes motivés inégalement et voyons davantage telles ou telles évidences, mais sommes tous dans l'absolu aptes à voir l'évidence de chacune quitte à y passer du temps (sauf donc pour quelques éventuels esprits rendus inaptes à la discussion, si dans l'absolu c'est possible), de sorte que spontanément on pense plutôt à ceci ou cela, mais on peut tout légitimer (de ce qui est vrai ou au moins de ce qui a une part de vérité).
Il faudrait relever qu'il est question d'argumentation plutôt que de discussion. Dans une optique platonicienne, on peut renvoyer l'argumentation à la discussion et ce qu'on en a dit, arguant que le raisonnement est le << dialogue de l'âme avec elle-même >>, et que pour bien penser il faut bien s'harmoniser, être juste c'est-à-dire donner à nos trois instances, epithumia, thumos et logos, leurs justes place, et en cela être bienveillant avec soi-même.
Mais en somme, pourrait-on dire, c'est plutôt la discussion qui se réduit à l'argumentation (une argumentation partagée). J'ai bien dit qu'il y avait une exigence d'arrière-plan argumenté, de légitimité, justification, de ce qu'on défend face aux autres. Cela dit, j'ai surtout parlé de la discussion qu'on pouvait ramener à l'argumentation, et on aura remarqué qu'il manquait des choses que j'aurais pu dire (évidemment), et qui surtout pouvaient s'appliquer spécifiquement à la discussion (et moins avec l'argumentation). Pour argumenter, il faut sincèrement vouloir que la fin de l'argumentation soit réalisée. C'est-à-dire quelque chose comme la vérité. En tout cas une conclusion que sincèrement on pensera, et légitimement en raison de l'argumentation. Sans doute est-ce ça, d'être bien-veillant : veiller à bien argumenter.
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Le vent se lève, il faut tenter de vivre (Valéry)
For the night is long that never finds the day (Macbeth)
Rêveur- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 1549
Localisation : ailleurs
Date d'inscription : 24/03/2014
Re: Selon vous, en quoi la bienveillance est-elle importante à travers une argumentation ?
Etre bienveillant envers son interlocuteur, c'est partager la politesse. Laisser la table de dîner ouverte. On est pas seul à boire. Passer la carafe et savoir faire preuve d'humilité. Effectivement si on cherche la vérité, on peut la trouver à deux (l'autre n'est pas un prétexte...)
C'est un art de partager la politesse. Quand il y a un creux, tendre une question ouverte, et savoir que ce qui passera à l'intervention suivante ne peut advenir que sans son interlocuteur. On a laissé la brèche ouverte, on a argué, et sans discussion, on est perdu. Accepter d'être dans la faction zéro. Celle qui écoute, celle qui reçoit, qui ne sait pas.
Manier l'art du discours c'est savoir manier la politesse à un point où quand on ne sait plus, l'autre va nous aider, "remercié" par la politesse du premier argumentateur. Ainsi on tisse l'argumentation. Une chose que l'on aurait pas trouvé sans l'autre. L'argumentation, c'est accepter la zone de silence, la zone zéro. Etre sur le point de perdre est déjà une mangnifique question. C'est ça aussi la politesse.
C'est un art de partager la politesse. Quand il y a un creux, tendre une question ouverte, et savoir que ce qui passera à l'intervention suivante ne peut advenir que sans son interlocuteur. On a laissé la brèche ouverte, on a argué, et sans discussion, on est perdu. Accepter d'être dans la faction zéro. Celle qui écoute, celle qui reçoit, qui ne sait pas.
Manier l'art du discours c'est savoir manier la politesse à un point où quand on ne sait plus, l'autre va nous aider, "remercié" par la politesse du premier argumentateur. Ainsi on tisse l'argumentation. Une chose que l'on aurait pas trouvé sans l'autre. L'argumentation, c'est accepter la zone de silence, la zone zéro. Etre sur le point de perdre est déjà une mangnifique question. C'est ça aussi la politesse.
Botulia- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 17
Date d'inscription : 28/01/2017
Re: Selon vous, en quoi la bienveillance est-elle importante à travers une argumentation ?
Félicitations ! J'en suis encore très loin !! Mais j'essaye de me corriger.
_________________
" Tout Étant produit par moi m'est donné (c'est son statut philosophique), a priori, et il est Mien (cogito, conscience de Soi, libéré du Poêle) ". " Savoir guérit, forge. Et détruit tout ce qui doit l'être ", ou, équivalents, " Tout l'Inadvertancier constitutif doit disparaître ", " Le progrès, c'est la liquidation du Sujet empirique, notoirement névrotique, par la connaissance ". " Il faut régresser et recommencer, en conscience ". Moi.
C'est à pas de colombes que les Déesses s'avancent.
neopilina- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 8364
Date d'inscription : 31/10/2009
Re: Selon vous, en quoi la bienveillance est-elle importante à travers une argumentation ?
Se corriger. C'est étrange comme formulation. C'est comme buter sur la formulation d'une vérité encore floue. Mais là on parle de la concession. Ah d'accord vous êtes véhément ! Mais la nature du sourire dans une discussion cela peut-être particulier. Vous croyez que la bienveillance dans une discussion cela à rapport avec la nature la plus humaine du pouvoir ? Si c'est plus facile comme cela...
Botulia- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 17
Date d'inscription : 28/01/2017
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