Point de vue de quelques penseurs sur la pensée de Kant
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neopilina
victor.digiorgi
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Point de vue de quelques penseurs sur la pensée de Kant
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« La pensée de Kant avant 1787 n’échappe à l’idéalisme absolu qu’au prix d’une redoutable contradiction: celle consistant à poser la chose en soi comme cause »
Luc Ferry, une lecture des 3 critiques
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« Si contraire qu’il puisse être à l’esprit de la philosophie kantienne de dire des objets qu’ils font des impressions sur nos sens et produisent de cette manière des représentations, on voit mal comment, sans cette supposition, la philosophie kantienne pourrait se comprendre elle-même » « si la doctrine kantienne se contenait de s’opposer carrément à la croyance naturelle considérée comme tout à fait trompeuse, elle resterait, de ce côté au moins, exempte de contradictions mais elle a incontestablement son point de départ dans la croyance naturelle en un monde matériel existant indépendamment de nos représentations, et ce n’est qu’après coup qu’elle l’élimine par la théorie de l’idéalité absolue de tout ce qui est spatial et temporel, de sorte que, selon la formule que j’ai employée, si l’on ne part pas de la croyance naturelle comme point fixe et ferme, on ne peut entrer dans le système, mais si l’on s’y tient, il est impossible d’y demeurer et de s’y établir »
Friedrich Heinrich Jacobi, David Hume
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« Kant a beau s’en cacher par toute espèce de détours : il fonde l’hypothèse de la chose en soi sur le raisonnement suivant où il invoque la loi de causalité : à savoir que l’intuition empirique, ou plus exactement sa source, c’est-à-dire l’impression produite dans les organes de nos sens, doit avoir une cause extérieure. Or, d’après la découverte si juste de Kant lui-même, la loi de causalité nous est connue a priori, elle est une fonction de notre intellect, ce qui revient à dire qu’elle a une origine subjective ; bien plus, l’impression sensible elle-même, à laquelle nous appliquons ici la loi de causalité, est incontestablement subjective ; enfin l’espace, où, grâce à l’application de la loi de causalité, nous situons, en la nommant objet, la cause de notre impression, l’espace lui aussi n’est qu’une forme de notre intellect, donnée a priori, c’est-à-dire subjective. Ainsi, toute l’intuition empirique repose exclusivement sur une base subjective ; elle n’est qu’un processus, qui se déroule en nous-mêmes ; il nous est impossible d’élever à la dignité de chose en soi ou de proclamer existant, à titre d’hypothèse nécessaire, aucun objet radicalement différent et indépendant de cette intuition empirique. L’erreur que commit Kant sur ce point est le vice capital de son système. »
Arthur Schopenhauer, Le monde comme Volonté et Représentation
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« Kant a partagé l’erreur fondamentale qu’il a paru combattre. »
« La critique de la raison pure est soumise à des dogmes qui échappent à la critique puisqu’elle les prend pour guide. »
« L’idéalisme kantien est un dogme propre à Kant, qui ne possède aucun titre à se présenter comme un résultat de sa critique de la raison, et qui contredit outrageusement les croyances naturelles et dépasse sans mesure, par sa transcendance, les vieilles doctrines métaphysiques auxquelles son inventeur ne reprochait que de poser des objets dont la réalité est indémontrable. »
« On se demande enfin s’il n’y a pas une contradiction profonde, portant sur l’ensemble de l’œuvre, entre la thèse de l’existence des noumènes qui est, ou parait être, - elle n’aurait sans cela aucun sens, - posée comme réelle, et la thèse de l’intuition sensible, critère unique de la réalité des objets de la pensée. Il est manifeste que les noumènes ne satisfont pas à cette condition, et nous pensons que Kant lui-même a dû le reconnaître. Sa doctrine, à cet égard, porte le caractère étrange d’un mysticisme hypothétique indéterminé, dans l’attente d’une intuition suprasensible dont l’économie actuelle du monde ne nous permet pas de nous former la moindre idée. »
« Kant s’est permis le plus étrange saut dans le mystère en imaginant que des êtres, situés hors du temps, étaient les auteurs de nos actes libres prédéterminés dans le temps »
« l’existence de l’agent mystérieux, inconnaissable, qui ferait librement hors du temps le même acte que l’agent sensible fait nécessairement dans le temps, et tiendrait, à cet effet, le rôle de sa personne morale, est une fiction inintelligible »
Charles Renouvier, Critique de la doctrine de Kant
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« Kant, comme Bergson plus tard, utilise des arguments dérivés des paradoxes des Eléates, problèmes en fait résolus depuis le XVIIe siècle par l'invention du calcul infinitésiméal. Le calcul des limites de ces suites infinies montre qu'elles convergent vers un nombre fini. L'atomisme appliqué au temps et à l'espace est aussi une solution possible et plus ancienne à ces paradoxes. »
Willeime
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« Lorsque Kant dit qu'une série infinie ne peut "jamais" être complétée par une synthèse successive, tout ce qu'il était en droit de dire, c'est qu'elle ne peut pas être achevée dans un temps fini. Ainsi, ce qu'il prouve vraiment, tout au plus, c'est que si le monde n'avait pas de commencement, il devrait déjà avoir existé depuis un temps infini. Cependant, il s'agit là d'une très faible conclusion, en aucun cas convenable pour ses objectifs. Et, avec cela, nous pourrions, si nous le choisissions, prendre congé de la première antinomie. »
Bertrand Russell, Notre monde du monde extérieur
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« Le mépris du principe de contradiction, en dehors du raisonnement formel (ainsi que chez Hegel) nous apparaîtra comme le vice radical de la doctrine transcendantal »
« On applique donc le principe de contradiction pour conclure dans leur conflit, alors qu’on le repousse, ou qu’on paraît l’ignorer, là où il s’applique pour démontrer que la thèse est vraie ».
« Les fictions du temps vide et de l’espace vide jouent un rôle d’épouvantail, de prime abord, dans la preuve de l’antithèse kantienne, mais Kant lui-même en sa sincérité qui est parfaite, se voit obligé, dans sa remarque qui suit la preuve, de retirer ces imaginations irréalistes. Elles sont inconciliables avec son esthétique transcendantale…. Ainsi Kant réfute sa propre objection. Il la réfute, et ne se rend pas. Pourquoi cela ? »
Charles Renouvier, Critique de la doctrine de Kant
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« L’esprit de Kant se trouvait-il inconsciemment entraîné à l’accommodation par l’influence de son temps et de son entourage ? »
Arthur Schopenhauer, Le monde comme Volonté et Représentation
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« La pensée de Kant avant 1787 n’échappe à l’idéalisme absolu qu’au prix d’une redoutable contradiction: celle consistant à poser la chose en soi comme cause »
Luc Ferry, une lecture des 3 critiques
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« Si contraire qu’il puisse être à l’esprit de la philosophie kantienne de dire des objets qu’ils font des impressions sur nos sens et produisent de cette manière des représentations, on voit mal comment, sans cette supposition, la philosophie kantienne pourrait se comprendre elle-même » « si la doctrine kantienne se contenait de s’opposer carrément à la croyance naturelle considérée comme tout à fait trompeuse, elle resterait, de ce côté au moins, exempte de contradictions mais elle a incontestablement son point de départ dans la croyance naturelle en un monde matériel existant indépendamment de nos représentations, et ce n’est qu’après coup qu’elle l’élimine par la théorie de l’idéalité absolue de tout ce qui est spatial et temporel, de sorte que, selon la formule que j’ai employée, si l’on ne part pas de la croyance naturelle comme point fixe et ferme, on ne peut entrer dans le système, mais si l’on s’y tient, il est impossible d’y demeurer et de s’y établir »
Friedrich Heinrich Jacobi, David Hume
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« Kant a beau s’en cacher par toute espèce de détours : il fonde l’hypothèse de la chose en soi sur le raisonnement suivant où il invoque la loi de causalité : à savoir que l’intuition empirique, ou plus exactement sa source, c’est-à-dire l’impression produite dans les organes de nos sens, doit avoir une cause extérieure. Or, d’après la découverte si juste de Kant lui-même, la loi de causalité nous est connue a priori, elle est une fonction de notre intellect, ce qui revient à dire qu’elle a une origine subjective ; bien plus, l’impression sensible elle-même, à laquelle nous appliquons ici la loi de causalité, est incontestablement subjective ; enfin l’espace, où, grâce à l’application de la loi de causalité, nous situons, en la nommant objet, la cause de notre impression, l’espace lui aussi n’est qu’une forme de notre intellect, donnée a priori, c’est-à-dire subjective. Ainsi, toute l’intuition empirique repose exclusivement sur une base subjective ; elle n’est qu’un processus, qui se déroule en nous-mêmes ; il nous est impossible d’élever à la dignité de chose en soi ou de proclamer existant, à titre d’hypothèse nécessaire, aucun objet radicalement différent et indépendant de cette intuition empirique. L’erreur que commit Kant sur ce point est le vice capital de son système. »
Arthur Schopenhauer, Le monde comme Volonté et Représentation
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« Kant a partagé l’erreur fondamentale qu’il a paru combattre. »
« La critique de la raison pure est soumise à des dogmes qui échappent à la critique puisqu’elle les prend pour guide. »
« L’idéalisme kantien est un dogme propre à Kant, qui ne possède aucun titre à se présenter comme un résultat de sa critique de la raison, et qui contredit outrageusement les croyances naturelles et dépasse sans mesure, par sa transcendance, les vieilles doctrines métaphysiques auxquelles son inventeur ne reprochait que de poser des objets dont la réalité est indémontrable. »
« On se demande enfin s’il n’y a pas une contradiction profonde, portant sur l’ensemble de l’œuvre, entre la thèse de l’existence des noumènes qui est, ou parait être, - elle n’aurait sans cela aucun sens, - posée comme réelle, et la thèse de l’intuition sensible, critère unique de la réalité des objets de la pensée. Il est manifeste que les noumènes ne satisfont pas à cette condition, et nous pensons que Kant lui-même a dû le reconnaître. Sa doctrine, à cet égard, porte le caractère étrange d’un mysticisme hypothétique indéterminé, dans l’attente d’une intuition suprasensible dont l’économie actuelle du monde ne nous permet pas de nous former la moindre idée. »
« Kant s’est permis le plus étrange saut dans le mystère en imaginant que des êtres, situés hors du temps, étaient les auteurs de nos actes libres prédéterminés dans le temps »
« l’existence de l’agent mystérieux, inconnaissable, qui ferait librement hors du temps le même acte que l’agent sensible fait nécessairement dans le temps, et tiendrait, à cet effet, le rôle de sa personne morale, est une fiction inintelligible »
Charles Renouvier, Critique de la doctrine de Kant
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« Kant, comme Bergson plus tard, utilise des arguments dérivés des paradoxes des Eléates, problèmes en fait résolus depuis le XVIIe siècle par l'invention du calcul infinitésiméal. Le calcul des limites de ces suites infinies montre qu'elles convergent vers un nombre fini. L'atomisme appliqué au temps et à l'espace est aussi une solution possible et plus ancienne à ces paradoxes. »
Willeime
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« Lorsque Kant dit qu'une série infinie ne peut "jamais" être complétée par une synthèse successive, tout ce qu'il était en droit de dire, c'est qu'elle ne peut pas être achevée dans un temps fini. Ainsi, ce qu'il prouve vraiment, tout au plus, c'est que si le monde n'avait pas de commencement, il devrait déjà avoir existé depuis un temps infini. Cependant, il s'agit là d'une très faible conclusion, en aucun cas convenable pour ses objectifs. Et, avec cela, nous pourrions, si nous le choisissions, prendre congé de la première antinomie. »
Bertrand Russell, Notre monde du monde extérieur
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« Le mépris du principe de contradiction, en dehors du raisonnement formel (ainsi que chez Hegel) nous apparaîtra comme le vice radical de la doctrine transcendantal »
« On applique donc le principe de contradiction pour conclure dans leur conflit, alors qu’on le repousse, ou qu’on paraît l’ignorer, là où il s’applique pour démontrer que la thèse est vraie ».
« Les fictions du temps vide et de l’espace vide jouent un rôle d’épouvantail, de prime abord, dans la preuve de l’antithèse kantienne, mais Kant lui-même en sa sincérité qui est parfaite, se voit obligé, dans sa remarque qui suit la preuve, de retirer ces imaginations irréalistes. Elles sont inconciliables avec son esthétique transcendantale…. Ainsi Kant réfute sa propre objection. Il la réfute, et ne se rend pas. Pourquoi cela ? »
Charles Renouvier, Critique de la doctrine de Kant
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« L’esprit de Kant se trouvait-il inconsciemment entraîné à l’accommodation par l’influence de son temps et de son entourage ? »
Arthur Schopenhauer, Le monde comme Volonté et Représentation
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Au nom de l'ART, de la SCIENCE et de la PHILOSOPHIE. (Ainsi soit-il.)
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victor.digiorgi- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 2032
Date d'inscription : 23/04/2013
Re: Point de vue de quelques penseurs sur la pensée de Kant
Je suis très déçu, très : voilà qui nous éloignent considérablement d'Eichmann. Et nous rapprochent beaucoup, beaucoup, plus du mot de Peguy. Mieux encore, d'une critique plus intelligente de la philosophie de Kant, qui fut un très Grand prisonnier du cogito. Mais ça, ne serait-ce qu'à titre d'hypothèse, c'est hors de ta portée. Tu n'auras jamais l'intelligence de l'échec kantien, ni moi d'ailleurs. Kant avait une " tête ", pas toi.
J'ai le volume de Luc Ferry, " Une lecture des trois critiques ". J'y ai découvert Friedrich Heinrich Jacobi, auparavant totalement inconnu chez moi, je tiens à signaler que cet esprit singulièrement pénétrant gagnait vraiment à être connu, ce que cet ouvrage a sans doute contribué à faire.
Une formule également très connue de Jacobi : " Sans la chose en soi, je ne puis entrer dans le système kantien; avec elle, je suis obligé d'en sortir ". Ma solution à ce problème, on la connait : renouer le Lien existant a priori entre le Sujet et Son ( Cogito. ) Monde que rompt le cogito, restitué le Donné en tant que tel, et ce philosophiquement, au philosophe.
Sade, Kant, c'est qui le prochain sur la liste de M. Onfray et/ou la tienne ? Tu es un relais, un V.R.P., une groupie, et j'espère sincèrement pour Onfray que c'est toi qui est aussi mauvais et imbuvable. Du fiel, encore du fiel, rien que du fiel.
J'ai le volume de Luc Ferry, " Une lecture des trois critiques ". J'y ai découvert Friedrich Heinrich Jacobi, auparavant totalement inconnu chez moi, je tiens à signaler que cet esprit singulièrement pénétrant gagnait vraiment à être connu, ce que cet ouvrage a sans doute contribué à faire.
Une formule également très connue de Jacobi : " Sans la chose en soi, je ne puis entrer dans le système kantien; avec elle, je suis obligé d'en sortir ". Ma solution à ce problème, on la connait : renouer le Lien existant a priori entre le Sujet et Son ( Cogito. ) Monde que rompt le cogito, restitué le Donné en tant que tel, et ce philosophiquement, au philosophe.
Sade, Kant, c'est qui le prochain sur la liste de M. Onfray et/ou la tienne ? Tu es un relais, un V.R.P., une groupie, et j'espère sincèrement pour Onfray que c'est toi qui est aussi mauvais et imbuvable. Du fiel, encore du fiel, rien que du fiel.
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" Tout Étant produit par moi m'est donné (c'est son statut philosophique), a priori, et il est Mien (cogito, conscience de Soi, libéré du Poêle) ". " Savoir guérit, forge. Et détruit tout ce qui doit l'être ", ou, équivalents, " Tout l'Inadvertancier constitutif doit disparaître ", " Le progrès, c'est la liquidation du Sujet empirique, notoirement névrotique, par la connaissance ". " Il faut régresser et recommencer, en conscience ". Moi.
C'est à pas de colombes que les Déesses s'avancent.
neopilina- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 8364
Date d'inscription : 31/10/2009
Re: Point de vue de quelques penseurs sur la pensée de Kant
victor.digiorgi a écrit:« Kant, comme Bergson plus tard, utilise des arguments dérivés des paradoxes des Eléates, problèmes en fait résolus depuis le XVIIe siècle par l'invention du calcul infinitésiméal. Le calcul des limites de ces suites infinies montre qu'elles convergent vers un nombre fini. L'atomisme appliqué au temps et à l'espace est aussi une solution possible et plus ancienne à ces paradoxes. » Willeime.
Je ne connais pas autrement ce " Willeime ". Il commet toutefois une erreur d'interprétation canonique à propos de Zénon. C'est très bien que les mathématiques aient résolus les arguments cinématiques ( Termes préférables à " paradoxes ". ), ce faisant elles renoncent également à toutes prétentions d'ordre métaphysique, quant à l'Etant, ce qui était le but recherché, ce qu'elles avaient encore quand Zénon formule ces arguments et autres apories. Je t'invite, vivement, tu en as grand besoin, à ce titre à consulter dans ton dictionnaire préféré le mot " contexte ". Idéalement, pour commencer, je t'invite à lire l'une des références en la matière en langue française sur le sujet, quand bien même je ne rallie pas ses conclusions, l'ouvrage suivant. Chez " Zénon ", j'ai écrit : " Zénon d'Elée. Prolégomènes aux doctrines du continu. Etudes historique et critique des Fragments et Témoignages ", édition épuisée, rééditée actuellement dans la collection " Mathesis " de chez Vrin, intitulée " Zénon et le continu " ( 38 euros. ), titre qui traduit très bien l'orientation interprétative de l'auteur, avec lesquelles je suis en totale contradiction. Si le corpus zénonien peut être ainsi considéré, et il se prête à une telle lecture dans la perspective de l'histoire du continu en mathématiques, a contrario, Zénon se contrefoutait royalement du continu mathématique, au contraire, il met en scène ses limites pratiques. Pseudo-Plutarque, Stromates, 6, : " Zénon ne professait pas une opinion qui lui était personnelle : il se contentait de développer aporétiquement les positions de Parménide ".
A contrario, cette édition philologique, l'élucidation mathématiques notamment des arguments cinématiques, qui permet au néophyte d'élever sa propre intelligence de ceux-ci, la remise en contexte, etc, demeurent la référence en langue française du corpus zénonien. C'est un outil de travail des plus précieux pour celui qui veut aller plus en avant dans la compréhension de la critique zénonienne, qui récuse la possibilité d'un infini en acte, qu'une itération à l'infini puisse avoir une quelconque réalité autre que conceptuelle, et les prétentions métaphysiques des mathématiques, qui font alors florès depuis Pythagore et qui auront une très longue postérité, dont Platon.
Le problème de Zénon, et il le dit explicitement, c'est l'Un, ( Eudème, Physique, Fr 7, rapporté par Simplicius dans son " Commentaire sur la Physique d'Aristote" : " Zénon, à ce qu'on affirme, disait que si quelqu'un lui démontrait quelle était l'essence de l'Un, il serait à même de lui dire quelle était celle des existants ", source " La Pléïade ". ) qui deviendra très vite à bon droit, notamment avec Aristote, celui de l'Etant.
On connaît la solution à ce problème, ayant statut d'aporie à l'époque et entrainant l'échec de la philosophie grecque, elle présuppose catégoriquement le divorce épistémologique entre dialectique et sciences, il y a l'Etant des philosophes, dialectique, et l'étant, l'objet, des sciences, considéré par elles selon leurs perspectives constitutives.
Dés qu'une discussion s'engage à propos de Zénon, je dois beaucoup de facto à ces travaux. Etc, etc ".
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neopilina- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 8364
Date d'inscription : 31/10/2009
Re: Point de vue de quelques penseurs sur la pensée de Kant
Charles Renouvier a dit:
« l’existence de l’agent mystérieux, inconnaissable, qui ferait librement hors du temps le même acte que l’agent sensible fait nécessairement dans le temps, et tiendrait, à cet effet, le rôle de sa personne morale, est une fiction inintelligible » (Critique de la doctrine de Kant)
Ce n’est pas une fiction le fait que toute personne (masque) morale, immorale ou hypocritement amorale, quand ils posent un acte n’ont pas l’habitude de regarder l’heure exacte ou les coordonnées géographiques par rapport à leur agissement dans l’espace. Cet agent mystérieux, ne peut être que l’IGNORANCE qui est hors du temps, car il est impossible de la quantifier avec précision à l’aide d’un tel ou autre ignorant, soit-il un illettré, un érudit ou un expert conditionné par un esprit technologique. Selon moi, l’intuition conceptuelle ultrasensible de Kant est intelligible à condition qu’elle soit mise en valeur par telle ou autre opinion grossièrement sensible sous la domination des perceptions inintelligibles.
Geo Rum Phil- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 226
Date d'inscription : 13/07/2012
Re: Point de vue de quelques penseurs sur la pensée de Kant
Mais mon pauvre, la liste des critiques de Kant est immense ! Et tu ne cites là que des petits marquis -mis à part Schopenhauer, éventuellement. Mais il y a des critiques bien plus fortes, bien plus fouillées. Moi-même, j'avais travaillé un peu sur la critique que Hegel formule à l'égard du philosophe de Königsberg, critique qui suit d'ailleurs celle de Fichte.
Et puis alors tu passes sous silence la salve, que dis-je, le déluge de critiques que lui ont adressé le camp marxiste ! Ah s'il y avait un philosophe bourgeois, pour les marxistes, c'était bien Kant ! Et Schopi, effectivement, puis Nietzsche bien sûr, et ensuite Heidegger !
Et puis alors tu passes sous silence la salve, que dis-je, le déluge de critiques que lui ont adressé le camp marxiste ! Ah s'il y avait un philosophe bourgeois, pour les marxistes, c'était bien Kant ! Et Schopi, effectivement, puis Nietzsche bien sûr, et ensuite Heidegger !
_________________
...que vont charmant masques et bergamasques...
Bergame- Persona
- Nombre de messages : 5359
Date d'inscription : 03/09/2007
Re: Point de vue de quelques penseurs sur la pensée de Kant
En effet, mais ne sois pas injuste, mon cher Bergame et reconnais l'effort.
Pour une fois que notre ami ne va pas chercher dans les poubelles mais cite des critiques articulées et pas des insultes ou des allégations chimériques, ne va pas me le braquer de nouveau.
Bien sûr, la route n'est pas achevée, il faudra qu'il puisse articuler lui-même quelque chose, etc.
C'est là qu'on voit que tu n'es pas du métier : tu ne sais pas valoriser, par exemple : Encore quelques difficultés mais une dynamique positive au 3ème trimestre. Tu vois, c'est pas difficile.
Il y a encore les critiques de Bergson, autant sur la Critique de la raison pure, singulièrement la question du temps, que de la morale kantienne, complètement démontée, en particulier dans les Deux sources..., toute la pensée "existentialiste", de Kierkegaard à Sartre qui ne cesse de pilonner les positions kantiennes, etc. Il y a une bibliothèque à remplir rien qu'avec les réfutations de Kant.
Il peut donc sembler naturel de se dire : eh ben, puisque cette philosophie est fausse, on ne va se donner la peine de la lire.
Logique, non ?
Pour une fois que notre ami ne va pas chercher dans les poubelles mais cite des critiques articulées et pas des insultes ou des allégations chimériques, ne va pas me le braquer de nouveau.
Bien sûr, la route n'est pas achevée, il faudra qu'il puisse articuler lui-même quelque chose, etc.
C'est là qu'on voit que tu n'es pas du métier : tu ne sais pas valoriser, par exemple : Encore quelques difficultés mais une dynamique positive au 3ème trimestre. Tu vois, c'est pas difficile.
Il y a encore les critiques de Bergson, autant sur la Critique de la raison pure, singulièrement la question du temps, que de la morale kantienne, complètement démontée, en particulier dans les Deux sources..., toute la pensée "existentialiste", de Kierkegaard à Sartre qui ne cesse de pilonner les positions kantiennes, etc. Il y a une bibliothèque à remplir rien qu'avec les réfutations de Kant.
Il peut donc sembler naturel de se dire : eh ben, puisque cette philosophie est fausse, on ne va se donner la peine de la lire.
Logique, non ?
Courtial- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 2030
Date d'inscription : 03/07/2008
Re: Point de vue de quelques penseurs sur la pensée de Kant
Courtial a écrit:En effet, mais ne sois pas injuste, mon cher Bergame et reconnais l'effort.
[...] autant sur la Critique de la raison pure, [...]
Il peut donc sembler naturel de se dire : eh ben, puisque cette philosophie est fausse, on ne va se donner la peine de la lire.
Logique, non ?
Il faut qu’un expert m’explique…si la raison est pure, pourquoi la critiquée ?! Ou bien, à qui profite cette prétention de critiquer la raison pure avec une raison tordu/impure !
Comment savoir si une philosophie est fausse, si on ne se donne pas la peine de la lire ?! Il est plus logique que lire sans réfléchir, ça ne serve pas à grand-chose.
Geo Rum Phil- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 226
Date d'inscription : 13/07/2012
Re: Point de vue de quelques penseurs sur la pensée de Kant
La charge de victor est blessante. Et vomitive. Il souille, il salit. Je cesse là, parce que je vais passer aux noms d'oiseaux. Il peut sans aucun préjudice, à la suite des ses " idées ", jeter aux orties sa " distance, conscience, critiques ", elles ne pèsent pas lourd.
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C'est à pas de colombes que les Déesses s'avancent.
neopilina- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 8364
Date d'inscription : 31/10/2009
Re: Point de vue de quelques penseurs sur la pensée de Kant
Geo Rum Phil a écrit:Courtial a écrit:En effet, mais ne sois pas injuste, mon cher Bergame et reconnais l'effort.
[...] autant sur la Critique de la raison pure, [...]
Il peut donc sembler naturel de se dire : eh ben, puisque cette philosophie est fausse, on ne va se donner la peine de la lire.
Logique, non ?
Il faut qu’un expert m’explique…si la raison est pure, pourquoi la critiquée ?! Ou bien, à qui profite cette prétention de critiquer la raison pure avec une raison tordu/impure !
Contrairement au nouvel Omo, la Critique ne veut pas faire plus pur que pur.
C'est donc plutôt une critique salissante.
Ce qui salit, Kant le nomme "l'expérience".
C'est pâteux, c'est boueux, ça englue, l'expérience. C'est pas clair.
Platon l'avait bien vu, quand il dit dans Parménide qu'il n'y a pas d'Idée des poils ou d'Idée de la merde.
Courtial- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 2030
Date d'inscription : 03/07/2008
Re: Point de vue de quelques penseurs sur la pensée de Kant
Kant, même si c'est à demi-mots, de façon maladroite, avouera son inaptitude chronique, constitutive, certainement pas étrangère à sa quête à la ... vie ( L'acte, l'expérience, etc. Et Nietzsche peut bien rigoler, lui aussi c'était un grand inapte de ce genre. ).
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" Tout Étant produit par moi m'est donné (c'est son statut philosophique), a priori, et il est Mien (cogito, conscience de Soi, libéré du Poêle) ". " Savoir guérit, forge. Et détruit tout ce qui doit l'être ", ou, équivalents, " Tout l'Inadvertancier constitutif doit disparaître ", " Le progrès, c'est la liquidation du Sujet empirique, notoirement névrotique, par la connaissance ". " Il faut régresser et recommencer, en conscience ". Moi.
C'est à pas de colombes que les Déesses s'avancent.
neopilina- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 8364
Date d'inscription : 31/10/2009
Re: Point de vue de quelques penseurs sur la pensée de Kant
Oui, enfin, sauf que papa Kant, avec son 1,50 m, sa poitrine concave (à ce qu'on dit) et ses 40 kg tout mouillé de chaud, il a quand même tenu jusqu'à 80 ans.
Il devait donc y avoir du vouloir-vivre. Et il était aussi fier de sa longévité que de la Critique de la raison pure.
Kant avait au reste la même fascination que Nietzsche pour la volonté.
Il devait donc y avoir du vouloir-vivre. Et il était aussi fier de sa longévité que de la Critique de la raison pure.
Kant avait au reste la même fascination que Nietzsche pour la volonté.
Courtial- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 2030
Date d'inscription : 03/07/2008
Re: Point de vue de quelques penseurs sur la pensée de Kant
Petite rectification : Parménide, qui mène le jeu dans le dialogue portant son nom, dit le contraire, qu'il y a des idées (des formes) de la boue, de la crasse (de la merde) ou du cheveu, et reproche au jeune Socrate de ne pas être assez métaphysicien pour le comprendre. On peut supposer que le vieux Socrate n'a pas oublié la leçon.Courtial a écrit:
Contrairement au nouvel Omo, la Critique ne veut pas faire plus pur que pur.
C'est donc plutôt une critique salissante.
Ce qui salit, Kant le nomme "l'expérience".
C'est pâteux, c'est boueux, ça englue, l'expérience. C'est pas clair.
Platon l'avait bien vu, quand il dit dans Parménide qu'il n'y a pas d'Idée des poils ou d'Idée de la merde.
Quant à Kant, j'ai ouï dire qu'il est mort atteint d'Alzheimer. Est-ce exact?
_________________
amicus plato sed magis amica veritas
euthyphron- Digressi(f/ve)
- Nombre de messages : 1505
Date d'inscription : 01/06/2011
Re: Point de vue de quelques penseurs sur la pensée de Kant
Je ne relève pas le pseudo-argument de Courtial, il a parfaitement compris ce que je voulais dire : il est avéré que celles et ceux qui crament la vie par les deux bouts atteignent rarement 80 ans !
Socrate était un Sage, un grand sage, carrément adoubé par Loxias dit-on, mais pas un métaphysicien. Quant Socrate fait de la métaphysique, c'est Platon qui parle. Je ne crois pas une seule seconde à cette rencontre. Quant à un tel entretien, c'est encore pire !
Socrate était un Sage, un grand sage, carrément adoubé par Loxias dit-on, mais pas un métaphysicien. Quant Socrate fait de la métaphysique, c'est Platon qui parle. Je ne crois pas une seule seconde à cette rencontre. Quant à un tel entretien, c'est encore pire !
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" Tout Étant produit par moi m'est donné (c'est son statut philosophique), a priori, et il est Mien (cogito, conscience de Soi, libéré du Poêle) ". " Savoir guérit, forge. Et détruit tout ce qui doit l'être ", ou, équivalents, " Tout l'Inadvertancier constitutif doit disparaître ", " Le progrès, c'est la liquidation du Sujet empirique, notoirement névrotique, par la connaissance ". " Il faut régresser et recommencer, en conscience ". Moi.
C'est à pas de colombes que les Déesses s'avancent.
neopilina- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 31/10/2009
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