Le Malaise dans la Civilisation
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Re: Le Malaise dans la Civilisation
colimasson a écrit:quid a écrit:
Mais les questions restent : Quelle différence entre ce refoulement vers cette zone d’inconscience et le fait que l’intégralité de notre vécu et de notre mémoire n’est de toute manière pas convoqué à notre esprit conscient à chaque instant et est cependant exploité à chaque instant.
Cette mémoire qui n'est pas convoquée à chaque instant relève plutôt de l'ordre du subconscient.
Ce qui m' échappe c'est l' utilisation du terme "refoulement".
Ce qui importe c'est le comportement, si l' on considère que ce qui prime c'est la survie de l'espèce puis celle de la culture. Ces survies tiennent, pour toute espèce, à la rigidité comportementale. Pour notre espèce elles tiennent à un fil ! La rigidité comportementale étant contestée par la raison. Si nos comportements préfèrent confier leur résilience à l' inconscient, ce n'est pas pour des raisons de "refoulement", mais parce que pour toute espèce, la rigidité comportementale( entre individus) est assurée par les rites peu conscients ou inconscients.
kercoz- Digressi(f/ve)
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Re: Le Malaise dans la Civilisation
axolotl a écrit:
Bah, l'erreur est humaine après tout.
Ego te absolvo
Vanleers- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 15/01/2017
Re: Le Malaise dans la Civilisation
axolotl a écrit:Cette question du fonctionnalisme de l'inconscient c'est ce qui fait obstacle à une théorisation trop excessive, à une systématique de l'inconscient, que ce soit par le biais du langage chez Lacan ou par l'Œdipe chez Freud.
On peut peut-être faire un parallèle avec le corps en ce qui concerne le psychisme. Chaque partie de notre corps, on peut la regarder par son côté utilitaire ou essentiel comme cela peut se faire en médecine.axolotl a écrit:L'inconscient trouve toujours un moyen de s'exprimer, même si son dernier recours est la maladie et que les signaux qu'il a envoyés n'arrivent décidément pas à rétablir l'équilibre parmi ces topiques freudiennes, ou un certain équilibre: c'est une espèce de mise en jeu d'une énergie psychique qui intervient quand cet équilibre fragile entre Moi, pulsions et Surmoi est menacé ou en voie de déstabilisation par tel ou tel type d'événement ou de situation.
Ainsi l’on peut considérer que l’on est un composé de chair, de vaisseaux, d’os, de nerfs, de cellules,…
On peut aussi regarder dans la glace son nez, ses oreilles, son visage et tout à coup trouver cela très laid, inquiétant, étrange, voir étranger tout comme l’on regarderait une méduse ou quelque chose venue d’ailleurs.
On peut dans la même veine remarquer que la plupart des êtres vivants ont en eux le fonctionnement du vers avec un orifice pour l’entrée d’aliments et un autre pour la sortie des déjections. Les dents sont taillées pour l’absorption de la nourriture, c’est certain.
Mais l’on peut aussi regarder d’un autre œil. Un sourire peut être agréable à regarder, un visage peut respirer la bonté et la joie de vivre, un corps peut nous sembler harmonieux. Se nourrir peut être élevé au niveau d’un art. On peut voir une forme d’évidence à ce qu’on est, une sensation de familiarité.
Comme le second regard, le premier reste une certaine vision des choses.
On peut se pencher sur notre phylogenèse, cela n’empêche pas que l’on n’est pas que des vers, que nous sommes à la fois tout ce que j’ai cité.
Notre condition d’être vivant fait que l’on ne choisit pas d’être autrement biologiquement, qu’on aura des oreilles et un nez d'humain, qu’on aura des instincts qui nous concernent et qu’à la fois on apprendra la parole.
Les mêmes remarques peuvent s’appliquer au psychisme.
Il a un certain mode de développement qui est inscrit, nous ne pourrons pas faire qu’il soit autrement que le psychisme d’un être humain, mais ce ne sera pas le psychisme d’un vers ou d’un autre animal, ce ne sera pas réductible à cela.
Le corps a ses limites, fonction de chaque individu et de son aguerrissement, et donc les sollicitations excessives peuvent alors provoquer des blessures, des tendinites, des claquages musculaires, des lumbagos, …
Le psychisme n’est pas en soi plus contraint que cela, mais il doit également avoir des limites, et le solliciter de manière abusive ou inappropriée va déboucher sur des problèmes et cela va s’exprimer d’une manière ou d’une autre.
En soin du psychisme, considérer que tout relève de la libido, de principes de base organisés en pulsions est une certaine approche médicale.
Bien sûr que si mon cœur, mon foie ou mes intestins fonctionnent mal ou si des besoins vitaux ne sont pas bien satisfaits cela a des répercussions, mais le psychisme humain a certainement une organisation et un fonctionnement plus spécifique où le cœur, le foie, la peau ne sont pas les mêmes que ceux d’un poisson et ne sont pas les seuls éléments à prendre en considération.
A un moment il n’est plus toujours pertinent de
Je me demande s'il existe actuellement une discipline concernant le psychisme humain, qui est capable d'en dresser une cartographie satisfaisante tout comme on le ferait pour le corps.
quid- Digressi(f/ve)
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Re: Le Malaise dans la Civilisation
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lanK- Digressi(f/ve)
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Re: Le Malaise dans la Civilisation
Je ne veux rien écrire sur l'Inconscient avec un grand I.Quid a écrit:L’inconscient peut-il être alors considéré comme une création du conscient ?
On voyait fut un temps des femmes s' évanouir à l'annonce d'une mauvaise nouvelle c'était bien l'inconscience créée par le conscient.
Ce n'est pas ce dont vous parlez (et pas que toi Quid mais tous là ) je sais ... vous essayez de parler de l' Inconscient avec un grand I, ce qui par sens commun est ce dont justement on ne voit pas la figure.
Par une sorte de réflexion quasi transcendantale ( au sens des idéalistes allemands) on (Freud Jung et autres)a supposé l' existence d'un monde psychique ou physico psychique (voire purement physique).
de plus évidemment supposée l'existence de relations causales entre ce monde et le monde du conscient.
Ces suppositions imprègnent maintenant le sens commun.
Il ne vient à l'idée de personne de soupçonner que nous n'ayons pas un Inconscient.
Avant nous avions une âme libre et responsable maintenant nous avons un inconscient...et toute une imagerie (variant selon l'école) de forces et contre forces sur le modèle de la physique (après tout la pesanteur nous ne la voyons pas plus que la libido).
L'esprit est satisfait de ces explications.
Plus ou moins satisfait, de ce que je vois à vous lire.
Freud est parti de l'idée assez simple que ce qui faisait mal nous aurions tendance à l'oublier ... c'est simple et ce n'était pas nouveau comme idée.Quid a écrit: En quoi le conscient est-il plus à même de refouler ?
Sauf que Freud soupçonna que si c'était le cas ça ne se passait pas sans frais.
Mettre l' oubli ancien en relation avec des souffrances actuelles, le lien n'était pas évident du tout.
Quelle topique inventer pour expliquer que ça ne se passait pas sans frais ?
Que ce qui était un oubli du désagrément (conscient) en causait de plus grand encore (névrose).
Freud invente une topique (un topos géographique des lieux invisibles).
Ce qui était théorique va vouloir se mettre au service de thérapeutes.
C'est là que les difficultés commencèrent.
hks- Digressi(f/ve)
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Re: Le Malaise dans la Civilisation
colimasson a écrit:
Je l'ai cité car même s'il préfère l'hypnothérapie à la psychanalyse, il a toutefois évolué dans la sphère psychanalytique pendant un certain temps et il ne la renie pas totalement, mais en conteste certains points. Ainsi, il n'oublie pas de reconnaître à Freud ses qualités certaines, mais il conteste certaines pratiques psychanalytiques. Tout n'est heureusement pas totalement noir ou blanc.
Vous avez cité François Roustang sans en donner la référence.
On a fini par retrouver que la citation était extraite d’un texte de 1985 dans lequel Roustang qualifiait la situation analytique de « laboratoire de la cruauté », ce qui, à l’époque, avait soulevé des protestations car jugé excessif.
La vraie question est celle de la pertinence de cette comparaison.
Vanleers- Digressi(f/ve)
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Re: Le Malaise dans la Civilisation
Bonne question encore une fois.quid a écrit:Je me demande s'il existe actuellement une discipline concernant le psychisme humain, qui est capable d'en dresser une cartographie satisfaisante tout comme on le ferait pour le corps.
Que des bonnes questions et ce qu'il y a de remarquable dans la psychanalyse (et la philo sans doute) c'est une observation que mon psy m'avait fait une fois avant qu'il ne vire complètement (). Sa phrase c'était: "une question bien formulée contient déjà forcément la réponse dans sa manière d'être formulée". Et peut-être que l'exercice de la psychanalyse , freudienne en tout cas la seule que j'estime quand elle n'est pas trop orthodoxe, c'est d'arriver à faire que le patient change son récit de façon à ce que les questions qu'il formule contiennent déjà les réponses dans les formulations: signe ou indice pour le psy d'une bonne question, à la différence d'une mauvaise.
Cette question du rapport entre psyché et soma aura fait décidément couler beaucoup d'encre. Une question de philosophie cette fois (tiens si on revenait à la philo ?) c'est de reprendre certains concepts de philo employés disons couramment jusqu'au XVIIIème siècle puis abandonnés par la suite et de voir leur validité dans le champ psychanalytique par exemple...
Le corps, l'étendue, la substance, les modes et attributs, etc.
Une question: "où est la limite d'un corps?" et pour une fois je me tais, voir si ma question suscite des réactions et des interventions ou pas... Dans une séance tout est important on le sait y compris et surtout les silences (merci papa Freud!), surtout ceux de son psy qu'on aurait tendance à interpréter voire sur-interpréter comme c'est le cas parfois comme si là, dans les silences de son psy, son propre Surmoi était davantage sollicité et plus directement et frontalement qu'il ne peut l'être dans la vie normale. Comme si là il n'était plus pour faire de la figuration uniquement, répondre quand on le sollicite et titille pour composer avec ce "réel" mais se révéler, ce Surmoi, en lien décidément plus étroit avec ce qui le fonde et l'a constitué en une sorte d'anamnèse soit l' éducation, les normes sociales, l'œdipe etc.
Le langage qu'on emploie, les références terminologiques et/ou culturelles comme si l'évocation de sa psyché -ou de la psyché en général- se devait impérativement de trouver ou re-trouver une langue qui lui appartienne, ne soit plus un objet uniquement social mais une langue propre, sa langue propre: voir ce que dit Lacan sur cette aliénation historique liée au développement de l'enfant de son "Je idéal" (ideal Ich selon le terme de Freud) au Moi social qui est lui par essence et forcément dé-narcissisant... Passage initiatique qui marque l'entrée dans le monde dit adulte, un régime de signes comme dirait Deleuze et Guattari dans Mille Plateaux et relatif en propre à l'expression d'une douleur ou d'une souffrance, le récit d'un rêve ou d'un traumatisme.
Ou ce qui nous rappellerait une poésie , celle qui émanerait de la pluie venant à 5h du matin tambouriner, obsessionnelle, contre le carreau...
Dernière édition par axolotl le Lun 9 Juil 2018 - 20:07, édité 9 fois
axolotl- Digressi(f/ve)
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Re: Le Malaise dans la Civilisation
Les limites d'un corps ? elles seraient de plus en plus étendues, si on en croit les partisans de la conscience extra-neuronale...
colimasson- Digressi(f/ve)
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Re: Le Malaise dans la Civilisation
hks a écrit:Il ne vient à l'idée de personne de soupçonner que nous n'ayons pas un Inconscient.
Il y a moi ! Il se pourrait bien qu'on ait une sorte de registre du " latent ", du " pas encore ". Qui serait valable pour tout, absolument tout, avant qu'il y ait formalisation, verbalisation, mots, conscience, etc.
J'aime beaucoup (quid aussi a une approche très prudente, pragmatique) :
Freud est parti de l'idée assez simple que ce qui faisait mal nous aurions tendance à l'oublier, c'est simple et ce n'était pas nouveau comme idée.
Sauf que Freud soupçonna que si c'était le cas ça ne se passait pas sans frais.
Mettre l'oubli ancien en relation avec des souffrances actuelles, le lien n'était pas évident du tout.
Quelle topique inventer pour expliquer que ça ne se passait pas sans frais ?
J'aime aussi beaucoup ce mot d'un scientifique (dont j'ai oublié le nom, je suis sincèrement désolé) à propos du cerveau : c'est une massivité massivement interconnectée. Je rejette toute topique, j'opte plus prudemment pour des qualifications, des caractérisations, cas par cas (une Intention constitutive est positive ou négative, relève du désir, des pulsions, du Ça, de la libido, ou du Sur-Moi, du principe de réalité, de la Loi, etc.). Pour moi il n'existe pas de mot a priori : supposer l'existence d'un mot a priori c'est supposer qu'un lingot de fer puisse persister dans un bac de fer en fusion. Le lapsus oral, d'écriture, de lecture, l'homophonie, l'acte manqué, etc., oui, mille fois oui (par expériences en bonne et due forme). Mais Lacan et autres topiques borroméennes, non !
(je suis horriblement occupé, c'est l'été, donc le naturaliste est de sortie, et puis je prépare la prochaine livraison pour " De la moraline ", sujet qui on me l'accordera recoupe amplement celui-ci)
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" Tout Étant produit par moi m'est donné (c'est son statut philosophique), a priori, et il est Mien (cogito, conscience de Soi, libéré du Poêle) ". " Savoir guérit, forge. Et détruit tout ce qui doit l'être ", ou, équivalents, " Tout l'Inadvertancier constitutif doit disparaître ", " Le progrès, c'est la liquidation du Sujet empirique, notoirement névrotique, par la connaissance ". " Il faut régresser et recommencer, en conscience ". Moi.
C'est à pas de colombes que les Déesses s'avancent.
neopilina- Digressi(f/ve)
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Re: Le Malaise dans la Civilisation
Si j'osais une métaphore (allez j'ose!) ces topiques, freudienne ou lacanienne, tout ce que vous nommez et relatif à l'inconscient ou aux topiques, Moi, surmoi, inconscient, pulsions ça serait analogue au vide quantique:comme vous le savez peut-être, du vide peut jaillir un couple de particules et les particules dans ce "magma" quantique qu'est le vide seraient toutes à l'état virtuel en attendant de se manifester dans le "présent du réel". Et sous l'action d'on ne sait précisément quoi (un photon qui passerait par là), le virtuel devient actuel pour emprunter à Deleuze sa formulation, nettement préférable selon lui au couple virtuel/réel.
La question et le problème est la symbolisation comme toujours ou disons + modestement comme souvent: comment on symbolise tout ça sinon par des mots qui effectuent ce précieux travail de la migration et/ou de la condensation vers le symbole, au travers d'un mouvement ou d'une force se traduisant par une ou des manifestations dans le présent ?
Il s'agit pour la psychanalyse d'un travail analogue à celui du philosophe, c.-à-d. de création de concept. Maintenant que les concepts traduisent bien ou mal, possèdent suffisamment d'extensions pour le décrire, se connectent et se définissent tout en redéfinissant d'autres concepts par un travail de raisonnement sous forme de boucle circulaire comme par exemple chez Hegel , c'est l'autonomie propre du concept qui décide: ou sa voie vers l'autonomisation au travers de cette symbolisation privilégiée que constituerait le langage. Et le langage n'est qu'un assemblage de signes après tout...
Mais comme les psychanalystes ne sont pas ou rarement d'accord entre eux, et sur ce point ils sont tout à fait sur une même dimension que les philosophes qui eux aussi sont rarement d"accord entre eux, donc l'homogénéité ou homogénéisation en matière de concepts - que ce soit parmi les freudiens, lacaniens, jungiens, et autres deleuzo-guattariens dont je ferais a priori partie etc. -, c'est pas pour demain!
Tant mieux dans un sens....
La question et le problème est la symbolisation comme toujours ou disons + modestement comme souvent: comment on symbolise tout ça sinon par des mots qui effectuent ce précieux travail de la migration et/ou de la condensation vers le symbole, au travers d'un mouvement ou d'une force se traduisant par une ou des manifestations dans le présent ?
Il s'agit pour la psychanalyse d'un travail analogue à celui du philosophe, c.-à-d. de création de concept. Maintenant que les concepts traduisent bien ou mal, possèdent suffisamment d'extensions pour le décrire, se connectent et se définissent tout en redéfinissant d'autres concepts par un travail de raisonnement sous forme de boucle circulaire comme par exemple chez Hegel , c'est l'autonomie propre du concept qui décide: ou sa voie vers l'autonomisation au travers de cette symbolisation privilégiée que constituerait le langage. Et le langage n'est qu'un assemblage de signes après tout...
Mais comme les psychanalystes ne sont pas ou rarement d'accord entre eux, et sur ce point ils sont tout à fait sur une même dimension que les philosophes qui eux aussi sont rarement d"accord entre eux, donc l'homogénéité ou homogénéisation en matière de concepts - que ce soit parmi les freudiens, lacaniens, jungiens, et autres deleuzo-guattariens dont je ferais a priori partie etc. -, c'est pas pour demain!
Tant mieux dans un sens....
axolotl- Digressi(f/ve)
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Re: Le Malaise dans la Civilisation
Minc évoque des spasmes à venir
Malaise dans la civilisation nous porte vers l'expression corporelle.
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lanK- Digressi(f/ve)
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Re: Le Malaise dans la Civilisation
Pardonnez-moi si mon propos vous semble trop simple ou pontifiant, je ne cherche qu'à éclairer ceux qui auraient une vision trop floue du freudisme.
Une des grandes ambiguïtés freudiennes tient à la fois à la richesse de ses approches, de ses angles de vue et à la quasi-impossibilité de trancher. Ainsi, l'inconscient, c'est in principio (bêtement) ce qui reste inconscient au sujet, donc des éléments de la vie psychique ne parvenant pas à la conscience, mais dans certains mécanismes, Freud semble préférer de le considérer comme un lieu où réside ces éléments, ailleurs il en fera un mécanisme rempli d'énergie psychique qui tend en permanence à s'imposer au sujet, le réservoir des pulsions. Freud est très friand de théories physiques de compensation d'énergie, qu'il tente de transposer au psychisme ; ainsi, si l'énergie qu'il appelle libido ne se détache pas du sujet (amour excessif de soi), elle ne peut se fixer sur un objet extérieur, donc Narcisse ne peut tomber amoureux. Cela vaut ce que ça vaut, dirons-nous.
Les éléments inconscients peuvent être quelque chose qui n'est pas parvenu au conscient car mal observé ou qui a été refoulé, repoussé, rejeté, verdrängt dit Freud, terme qui indique une force qui empêche de passer, laquelle est l'instance inconsciente du Moi appelée censure. Ce Moi (ou : Je, il n'y a pas deux mots différents en allemand : c'est le Ich) comprend donc la censure inconsciente, la partie préconsciente (celle qui grâce à la verbalisation peut devenir consciente) et la partie consciente, celle du sujet qui sait ce qu'il pense et qu'il ressent. Au-dessus réside l'instance semi-consciente du surmoi : toutes les permissions et les interdits intériorisés.
Donc la censure s'exerce sans qu'on le sache pour refouler tout ce qui serait cause de grand désarroi ou de folie ou de perte de contrôle : Si le petit enfant a envie de tuer son père pour garder sa mère pour lui tout seul, une telle pulsion sera barrée ; mais comme ces éléments inconscients sont doués d'énergie, celle-ci cherchera a s'imposer par des moyens détournés : rêves, hallucinations, sentiments de peur ou d'angoisse face à certains animaux (substituts du père qui, haï, cherchera forcément à se venger..). Quand un élément inconscient forme une véritable boule d'énergie, un noeud, qui gêne le sujet de façon importante ou lui consomme trop d'énergie psychique, perturbe sa vie consciente, on parlera de phénomène névrotique. Comment s'en débarrasser ? c'est là que l'analyse verbale intervient, avec l'aide d'un psychanalyste, mais comme la censure du Moi veille toujours, il faut se lever de bonne heure pour trouver la clé de l'énigme !! Prenez le cas d'un sujet qui a un amour homosexuel latent envers un cousin de son âge qu'il voit fréquemment : la vie passée, la vision de vie des parents, l'attitude face à la société, la "morale" du sujet vont-elles laisser cela affleurer à sa conscience ? pas sûr. Alors commencent les problèmes pour lui... et il peut devenir un homophobe virulent qui ne sait pas qu'il se défend en fait (inconsciemment) de ses penchants impossibles à accepter (peut-être temporairement)...
Freud a beaucoup menti sur ses guérisons (imaginaires) mais ce qu'il a découvert est très précieux !!
Une des grandes ambiguïtés freudiennes tient à la fois à la richesse de ses approches, de ses angles de vue et à la quasi-impossibilité de trancher. Ainsi, l'inconscient, c'est in principio (bêtement) ce qui reste inconscient au sujet, donc des éléments de la vie psychique ne parvenant pas à la conscience, mais dans certains mécanismes, Freud semble préférer de le considérer comme un lieu où réside ces éléments, ailleurs il en fera un mécanisme rempli d'énergie psychique qui tend en permanence à s'imposer au sujet, le réservoir des pulsions. Freud est très friand de théories physiques de compensation d'énergie, qu'il tente de transposer au psychisme ; ainsi, si l'énergie qu'il appelle libido ne se détache pas du sujet (amour excessif de soi), elle ne peut se fixer sur un objet extérieur, donc Narcisse ne peut tomber amoureux. Cela vaut ce que ça vaut, dirons-nous.
Les éléments inconscients peuvent être quelque chose qui n'est pas parvenu au conscient car mal observé ou qui a été refoulé, repoussé, rejeté, verdrängt dit Freud, terme qui indique une force qui empêche de passer, laquelle est l'instance inconsciente du Moi appelée censure. Ce Moi (ou : Je, il n'y a pas deux mots différents en allemand : c'est le Ich) comprend donc la censure inconsciente, la partie préconsciente (celle qui grâce à la verbalisation peut devenir consciente) et la partie consciente, celle du sujet qui sait ce qu'il pense et qu'il ressent. Au-dessus réside l'instance semi-consciente du surmoi : toutes les permissions et les interdits intériorisés.
Donc la censure s'exerce sans qu'on le sache pour refouler tout ce qui serait cause de grand désarroi ou de folie ou de perte de contrôle : Si le petit enfant a envie de tuer son père pour garder sa mère pour lui tout seul, une telle pulsion sera barrée ; mais comme ces éléments inconscients sont doués d'énergie, celle-ci cherchera a s'imposer par des moyens détournés : rêves, hallucinations, sentiments de peur ou d'angoisse face à certains animaux (substituts du père qui, haï, cherchera forcément à se venger..). Quand un élément inconscient forme une véritable boule d'énergie, un noeud, qui gêne le sujet de façon importante ou lui consomme trop d'énergie psychique, perturbe sa vie consciente, on parlera de phénomène névrotique. Comment s'en débarrasser ? c'est là que l'analyse verbale intervient, avec l'aide d'un psychanalyste, mais comme la censure du Moi veille toujours, il faut se lever de bonne heure pour trouver la clé de l'énigme !! Prenez le cas d'un sujet qui a un amour homosexuel latent envers un cousin de son âge qu'il voit fréquemment : la vie passée, la vision de vie des parents, l'attitude face à la société, la "morale" du sujet vont-elles laisser cela affleurer à sa conscience ? pas sûr. Alors commencent les problèmes pour lui... et il peut devenir un homophobe virulent qui ne sait pas qu'il se défend en fait (inconsciemment) de ses penchants impossibles à accepter (peut-être temporairement)...
Freud a beaucoup menti sur ses guérisons (imaginaires) mais ce qu'il a découvert est très précieux !!
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Jans- Digressi(f/ve)
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Date d'inscription : 27/09/2017
Re: Le Malaise dans la Civilisation
Pour une fois je crois que je vais faire de l'anti-freudisme..
Ce que disait Mai 68 et c'est un discours que tiennent encore certains, bien que nous soyons entrés dans une phase disons tendue avec des rappels insistants et inquiétants à l'entre-deux-guerres, le populisme tenant lieu et ayant pris la place du nationalisme ? Prenez enfin vos désirs pour des réalités et allez boycotter le triste père Freud avec son principe de réalité qui doit perpétuellement tenir le principe de plaisir sous son joug.
Freud qui voulait fonder la psychanalyse comme science a emprunté certaines terminologies propres à des sciences comme la chimie avec la sublimation mais aussi à la thermodynamique et la physique avec l’énergétique du fonctionnement psychique. On peut citer l’énergie libidinale chez Freud mais Breuer ira encore plus loin dans une démarche épistémique portant sur le fonctionnement du cerveau, énergétique prise et considérée sous différents aspects et non réduite à celle liée à l’inconscient et les pulsions. Cette énergie sera considérée sous le double aspect, celui de l’entropie liée à sa dégradation (deuxième principe de la thermodynamique) mais aussi celui de l’énergie potentielle, génératrice et régénératrice.
Et c'est ça le piège: à force de vouloir fonder la psychanalyse comme science, des médecins en viendront à considérer le corps et son fonctionnement -plus ou moins régi par le psychisme en tout cas en dépendant- comme une usine à gaz.
Vive le strcuturalisme et ses schèmes, vive son retour ?
Il y avait déjà les "philosophèmes" mais cela concernait surtout l'appareil conceptuel de Kant: en tout cas c'est rentré dans le dictionnaire du Lalande donc de façon officielle... Pourquoi pas le psych-ème, unité structurelle du psychisme où tout fonctionnerait comme une turbine à vapeur, avec des pistons et des raccords: une économie de l'énergie libidinale qui pourrait se décrire comme dans la mécanique ou la thermodynamique, quasiment au moyen d'équations. Je prends une unité de pulsion sado-maso que j'ajoute ou je retranche à la pulsion orale divisée par la pulsion anale etc..
C'est de cela dont rêverait les scientifiques à tendance scientiste, une psychanalyse mais physico-mathématisable (terme barbare!) qui trouverait grâce à leurs yeux car présentant les garanties d'une "science" avec des unités paramétrables, la science seule activité habilitée à tenir un discours officiel sur nos malaises (dans la civilisation), nos pulsions, nos névroses mal guéries voire pas guéries du tout: et ça pour la science et les scientifiques ça fait désordre car la science se doit d'être au sommet de la pyramide dans notre société laïque et bien-pensante!!!
La science pense tout, tout passe par la science!
Que l'on aille prétendre que la civilisation occidentale héritée de l'héllenisme et le capitalisme sont pour quelque part dans nos mal de vivre, dans le fond ils aiment pas ! Qu'est-ce qu'ils ont ou auraient à proposer à la place ? Rien... Si peut-être les neuro-sciences en pariant sur leur évolution future, bien que des tas d'analyses et de tests aient bien montré que les fous ne présentaient quasiment jamais de lésions de type organique au cerveau ou dans la moelle épinière et donc que la folie n'était décidément pas une maladie organique que l'on soigne à coup d'electro-chocs et de neuroleptiques...
Mais ça dans le fond ces scientifiques-là le regrettent: peut-être qu'ils se disent que c'était le bon temps...
Fin de mon anathème anti-scientiste.
Ce que disait Mai 68 et c'est un discours que tiennent encore certains, bien que nous soyons entrés dans une phase disons tendue avec des rappels insistants et inquiétants à l'entre-deux-guerres, le populisme tenant lieu et ayant pris la place du nationalisme ? Prenez enfin vos désirs pour des réalités et allez boycotter le triste père Freud avec son principe de réalité qui doit perpétuellement tenir le principe de plaisir sous son joug.
Freud qui voulait fonder la psychanalyse comme science a emprunté certaines terminologies propres à des sciences comme la chimie avec la sublimation mais aussi à la thermodynamique et la physique avec l’énergétique du fonctionnement psychique. On peut citer l’énergie libidinale chez Freud mais Breuer ira encore plus loin dans une démarche épistémique portant sur le fonctionnement du cerveau, énergétique prise et considérée sous différents aspects et non réduite à celle liée à l’inconscient et les pulsions. Cette énergie sera considérée sous le double aspect, celui de l’entropie liée à sa dégradation (deuxième principe de la thermodynamique) mais aussi celui de l’énergie potentielle, génératrice et régénératrice.
Et c'est ça le piège: à force de vouloir fonder la psychanalyse comme science, des médecins en viendront à considérer le corps et son fonctionnement -plus ou moins régi par le psychisme en tout cas en dépendant- comme une usine à gaz.
Vive le strcuturalisme et ses schèmes, vive son retour ?
Il y avait déjà les "philosophèmes" mais cela concernait surtout l'appareil conceptuel de Kant: en tout cas c'est rentré dans le dictionnaire du Lalande donc de façon officielle... Pourquoi pas le psych-ème, unité structurelle du psychisme où tout fonctionnerait comme une turbine à vapeur, avec des pistons et des raccords: une économie de l'énergie libidinale qui pourrait se décrire comme dans la mécanique ou la thermodynamique, quasiment au moyen d'équations. Je prends une unité de pulsion sado-maso que j'ajoute ou je retranche à la pulsion orale divisée par la pulsion anale etc..
C'est de cela dont rêverait les scientifiques à tendance scientiste, une psychanalyse mais physico-mathématisable (terme barbare!) qui trouverait grâce à leurs yeux car présentant les garanties d'une "science" avec des unités paramétrables, la science seule activité habilitée à tenir un discours officiel sur nos malaises (dans la civilisation), nos pulsions, nos névroses mal guéries voire pas guéries du tout: et ça pour la science et les scientifiques ça fait désordre car la science se doit d'être au sommet de la pyramide dans notre société laïque et bien-pensante!!!
La science pense tout, tout passe par la science!
Que l'on aille prétendre que la civilisation occidentale héritée de l'héllenisme et le capitalisme sont pour quelque part dans nos mal de vivre, dans le fond ils aiment pas ! Qu'est-ce qu'ils ont ou auraient à proposer à la place ? Rien... Si peut-être les neuro-sciences en pariant sur leur évolution future, bien que des tas d'analyses et de tests aient bien montré que les fous ne présentaient quasiment jamais de lésions de type organique au cerveau ou dans la moelle épinière et donc que la folie n'était décidément pas une maladie organique que l'on soigne à coup d'electro-chocs et de neuroleptiques...
Mais ça dans le fond ces scientifiques-là le regrettent: peut-être qu'ils se disent que c'était le bon temps...
Fin de mon anathème anti-scientiste.
axolotl- Digressi(f/ve)
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Re: Le Malaise dans la Civilisation
Voilà qui n'a ni queue ni tête...
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Jans- Digressi(f/ve)
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Re: Le Malaise dans la Civilisation
Il y a une opposition très forte à la psychanalyse qui a tendance à se multiplier ces derniers temps. (voir le livre de Onfray, notre grand prêtre en université libre)
J'ai eu l'impression de me faire piéger (il faut se justifier de tout n'est-ce pas dès qu'un discours sort des normes rationnalo-logiques compréhensible-par-la-majorité) en allant sur un site de sciences bien connu où il y a une partie "sciences humaines", le reste étant réservé aux sciences dites exactes.
Je crois que vous ne connaissez pas assez le discours scientiste émanant de certains scientifiques (Popper a été un précurseur) sur la psychanalyse pour pouvoir juger.
Ils avaient ouvert un topic 'comment étudier la psychanalyse' et donc je me suis dit "bon, ils ont changé d'état d'esprit, ils jugent maintenant que la psychanalyse est étudiable, premier pas vers une sorte de reconnaissance" et donc je me suis mis à parler assez librement.
Et du coup, coup de bâton donné par Gnafron à guignol, 15 jrs d'exclusion...
De toute façon les scientifiques qui font des sciences exactes ont souvent un discours assez nul, assez inculte concernant les sciences humaines dont la philo qu'ils méconnaissent joyeusement, et la psychanalyse qu'ils assimilent tantôt à de la sorcellerie, du charlatanisme ou du chamanisme. en tout cas de l'escroquerie... Le jour ou quelqu'un ou quelqu'une dans leur entourage fera une bouffée délirante et qu'ils seront obligés de l'amener à Sainte-Anne de toute urgence comme ça m'est arrivé, ils changeront d'avis peut-être (?)
Le problème comme j'avais dit ici il y a quelque temps, le point commun (le seul à mon avis) entre psychanalyse et religion est qu'il faut y croire un minimum pour que ça marche. Sans ironie...
Si on rentre dans le cabinet de'un psy en se disant que c'est de la pure poudre aux yeux et du charlatanisme, que les psys sont les escrocs modernes du sujet prétendu savoir, ça a peu de chances de donner des résultats.
J'ai eu l'impression de me faire piéger (il faut se justifier de tout n'est-ce pas dès qu'un discours sort des normes rationnalo-logiques compréhensible-par-la-majorité) en allant sur un site de sciences bien connu où il y a une partie "sciences humaines", le reste étant réservé aux sciences dites exactes.
Je crois que vous ne connaissez pas assez le discours scientiste émanant de certains scientifiques (Popper a été un précurseur) sur la psychanalyse pour pouvoir juger.
Ils avaient ouvert un topic 'comment étudier la psychanalyse' et donc je me suis dit "bon, ils ont changé d'état d'esprit, ils jugent maintenant que la psychanalyse est étudiable, premier pas vers une sorte de reconnaissance" et donc je me suis mis à parler assez librement.
Et du coup, coup de bâton donné par Gnafron à guignol, 15 jrs d'exclusion...
De toute façon les scientifiques qui font des sciences exactes ont souvent un discours assez nul, assez inculte concernant les sciences humaines dont la philo qu'ils méconnaissent joyeusement, et la psychanalyse qu'ils assimilent tantôt à de la sorcellerie, du charlatanisme ou du chamanisme. en tout cas de l'escroquerie... Le jour ou quelqu'un ou quelqu'une dans leur entourage fera une bouffée délirante et qu'ils seront obligés de l'amener à Sainte-Anne de toute urgence comme ça m'est arrivé, ils changeront d'avis peut-être (?)
Le problème comme j'avais dit ici il y a quelque temps, le point commun (le seul à mon avis) entre psychanalyse et religion est qu'il faut y croire un minimum pour que ça marche. Sans ironie...
Si on rentre dans le cabinet de'un psy en se disant que c'est de la pure poudre aux yeux et du charlatanisme, que les psys sont les escrocs modernes du sujet prétendu savoir, ça a peu de chances de donner des résultats.
axolotl- Digressi(f/ve)
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Re: Le Malaise dans la Civilisation
Il faut certainement séparer radicalement les structures théoriques découvertes par Freud — ce qu'il appelle sa Metapsychologie — du volet dit thérapeutique : la psychanalyse, qui repose sur les associations libres et le transfert. Même si on y croit, le fait d'entendre énoncée la racine du problème n'apporte guère de changement, le psychisme continue de résister, comme l'a constaté Freud très tôt, créant un nouveau concept à l'occasion : die Durcharbeitung der Widerstände (la percée, l'abolition des résistances), ce que Laplanche et Pontalis ont rendu dans leur Vocabulaire de la psychanalyse par "perlaboration", trouvaille néologique assez heureuse (à côté d'absurdités incroyables comme la "désaide" ou le "représentant-représentation").
Onfray, qui a le mérite, lui, de parler de ce qu'il a vraiment lu, réécrit une biographie intéressante de Freud, dont il dévoile les mesquineries et mensonges, mais à l'évidence n'a pas compris ce qu'était la métapsychologie, laquelle a permis en grande partie à la psychiatrie de passer d'une nosographie purement descriptive (classement des troubles par symptômes) à une véritable substrat étiologique (on associe les symptômes à des causes identifiées en partie grâce à la métapsychologie freudienne).
Onfray, qui a le mérite, lui, de parler de ce qu'il a vraiment lu, réécrit une biographie intéressante de Freud, dont il dévoile les mesquineries et mensonges, mais à l'évidence n'a pas compris ce qu'était la métapsychologie, laquelle a permis en grande partie à la psychiatrie de passer d'une nosographie purement descriptive (classement des troubles par symptômes) à une véritable substrat étiologique (on associe les symptômes à des causes identifiées en partie grâce à la métapsychologie freudienne).
Jans- Digressi(f/ve)
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Re: Le Malaise dans la Civilisation
Je vois en me relisant que mon opinion a évolué : Ce qui tient la route chez Freud a été dit et décrit avant lui, ce qu'il a trouvé (la primauté du sexuel cause de toutes les névroses, l'Œdipe, le complexe de castration, les instincts de mort, le transfert, la résistance...) est hélas, j'en conviens, un tissu d'hypothèses fragiles qui ne soutiennent pas une analyse sérieuse ni l'épreuve de la réalité psychique. On savait que Lacan était un charlatan, on ne savait pas que Freud avait "inventé" ses guérisons et que son échafaudage théorique est un château de cartes absurde.
Je préfère m'en tenir avec bien des psychiatres modernes aux structures psychiques constatées relevant de la constitution, donc héritées : l'hystérique-histrionique (Sarah Bernard), le paranoïaque (Rousseau), l'obsessionnel (Glenn Gould), le schizoïde (introverti à l'extrême), le dépressif (Musset), l'épileptoïde (Alceste dans le Misanthrope). Tout cela, c'est en partie chacun de nous, à des degrés divers et au premier chef non pathologique.
Je préfère m'en tenir avec bien des psychiatres modernes aux structures psychiques constatées relevant de la constitution, donc héritées : l'hystérique-histrionique (Sarah Bernard), le paranoïaque (Rousseau), l'obsessionnel (Glenn Gould), le schizoïde (introverti à l'extrême), le dépressif (Musset), l'épileptoïde (Alceste dans le Misanthrope). Tout cela, c'est en partie chacun de nous, à des degrés divers et au premier chef non pathologique.
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Jans- Digressi(f/ve)
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Re: Le Malaise dans la Civilisation
Là, je suis bien d'accord et il faut se rendre compte que ces désordres "non-pathologiques" que tu décris sont la conséquence d'un cerveau humain "hypertrophié", au sens où l'aile de l'oiseau est un membre hypertrophié, ce qui constitue un avantage .
jean tardieu- Digressi(f/ve)
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Re: Le Malaise dans la Civilisation
Ce sont des structures héritées, donc normales, qui peuvent dégénérer en pathologies. Un profil a aussi les avantages de ses inconvénients : voir Glenn Gould !
Les obsessionnels font des chercheurs excellents, ils ne s'arrêtent jamais !
Et que de grands acteurs et de politiques grâce à la fibre histrionique (ex hystérique, trop facilement décriée).
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Jans- Digressi(f/ve)
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Re: Le Malaise dans la Civilisation
Pourquoi pas. Mais qu'entends-tu par "héritées" ? Et en contraste avec quoi ? Des structures psychiques "émergentes" ?Jans a écrit:Je préfère m'en tenir avec bien des psychiatres modernes aux structures psychiques constatées relevant de la constitution, donc héritées : l'hystérique-histrionique (Sarah Bernard), le paranoïaque (Rousseau), l'obsessionnel (Glenn Gould), le schizoïde (introverti à l'extrême), le dépressif (Musset), l'épileptoïde (Alceste dans le Misanthrope). Tout cela, c'est en partie chacun de nous, à des degrés divers et au premier chef non pathologique.
Et comment/pourquoi opposes-tu tout cela à Freud ?
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...que vont charmant masques et bergamasques...
Bergame- Persona
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Re: Le Malaise dans la Civilisation
Héritées ou génétiques, (=héritage génétique + mutations personnelles éventuelles) parce qu'on les constate très tôt et qu'elles ne varient guère. la biographie peut amener telle ou telle en surface ou en action (voir l'épigénétique), mais notre profil est de ce point de vue assez stable. Le mieux, semble-t-il, est que nous ayons un peu de tout.
C'est l'éternelle question de l'inné et de l'acquis, et on sait que les répercussions politiques et sociales peuvent être considérables — et surtout thérapeutiques ! Il existe ainsi, semble-t-il, une angoisse structurelle (qui est bien sûr une configuration dès la naissance des circuits neuronaux et des productions bonnes ou déficientes de neurotransmetteurs (dopamine, noradrénaline...) et une angoisse d'origine biographique ; on peut soigner la seconde, on aura du mal à traiter la première au long cours).
Freud a beau dire qu'il faut un terrain pour la névrose, il fonde tout en fait sur le vécu, le biographique et ses traumas potentiels ; on sait que la psychanalyse a attaqué longtemps le rôle des parents (culpabilisés) dans l'apparition de l'autisme, alors qu'il s'agit d'une déficience cérébrale. Mais il a bluffé tout le monde en paraissant fournir une étiologie (description des causes) solide et pertinente à la psychiatrie qui s'en tenait jusque-là à une nosologie (classement par description des symptômes) assez limitée. En fait, la névrose de l'adulte résultant de stades infantiles mal vécus dans un cadre largement sexualisé, c'est du pipeau, de même que le complexe d'OEdipe que peu de gens ont osé remettre en question, mais qui relève de l'illusion pour les neuf dixièmes.
Ma famille, côté paternel et maternel, ayant des faiblesses psychiques et psychiatriques, ces sujets ont été importants pour moi.
C'est l'éternelle question de l'inné et de l'acquis, et on sait que les répercussions politiques et sociales peuvent être considérables — et surtout thérapeutiques ! Il existe ainsi, semble-t-il, une angoisse structurelle (qui est bien sûr une configuration dès la naissance des circuits neuronaux et des productions bonnes ou déficientes de neurotransmetteurs (dopamine, noradrénaline...) et une angoisse d'origine biographique ; on peut soigner la seconde, on aura du mal à traiter la première au long cours).
Freud a beau dire qu'il faut un terrain pour la névrose, il fonde tout en fait sur le vécu, le biographique et ses traumas potentiels ; on sait que la psychanalyse a attaqué longtemps le rôle des parents (culpabilisés) dans l'apparition de l'autisme, alors qu'il s'agit d'une déficience cérébrale. Mais il a bluffé tout le monde en paraissant fournir une étiologie (description des causes) solide et pertinente à la psychiatrie qui s'en tenait jusque-là à une nosologie (classement par description des symptômes) assez limitée. En fait, la névrose de l'adulte résultant de stades infantiles mal vécus dans un cadre largement sexualisé, c'est du pipeau, de même que le complexe d'OEdipe que peu de gens ont osé remettre en question, mais qui relève de l'illusion pour les neuf dixièmes.
Ma famille, côté paternel et maternel, ayant des faiblesses psychiques et psychiatriques, ces sujets ont été importants pour moi.
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